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Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00 Bonjour à tous, soyez les bienvenus, je suis ravie de vous accueillir en ce samedi dans l'heure des pros été.
00:00:07 On va discuter avec nos invités, dans un instant bénéficier de leur éclairage sur les différents thèmes d'actualité qui ont retenu notre attention.
00:00:14 Mais on commence par faire un point sur l'essentiel de l'info avec Clémence Barbier. Bonjour Clémence.
00:00:19 Paris dénonce une dérive autoritaire au Niger. La porte-parole du ministère français des affaires étrangères s'inquiète.
00:00:28 Des conditions de détention du président Bassoum. Interrogée sur une éventuelle intervention militaire de la France, Anne-Claire Legendre a estimé que ce n'était pas la question aujourd'hui.
00:00:39 La compétition test pré-gio de natation en eau libre dans la Seine est reportée à demain matin.
00:00:45 Elle devait avoir lieu aujourd'hui mais la pollution du fleuve ne permet pas la baignade.
00:00:49 Les fortes précipitations de ces derniers jours ont fait déborder les égouts qui ont souillé l'eau de la Seine.
00:00:55 L'incendie qui s'est déclenché hier dans la région de Portbou à la frontière franco-espagnole progresse toujours.
00:01:01 Les vents forts avec des rafales de plus de 50 km/h compliquent le travail des secours. Un village et un camping ont été confinés.
00:01:09 Voilà, on fera des points sur l'information régulièrement au cours de l'émission.
00:01:16 On commence par accueillir nos invités.
00:01:18 Claude Aubadia, bonjour. Vous êtes professeur agrégé de philosophie. Vous avez publié cet ouvrage qui s'intitule "Petite philosophie du grand large" aux éditions du Pommier.
00:01:29 J'imagine qu'on parle de philosophie et de voile.
00:01:31 Absolument.
00:01:32 On en trouvera la couverture un petit peu plus tard.
00:01:34 On accueille également Pierre-Yves Rougéron. Vous êtes président du cercle Aristote.
00:01:39 Et Martin Garagnon, vice-président Renaissance 92.
00:01:45 Alors, soyez tous les bienvenus. On espère évidemment que vous passez un bel été.
00:01:49 Et en ce 5 août, on a une pensée pour ces Français qui prennent la route ce week-end pour partir en vacances.
00:01:55 Cette pause estivale que l'on attend parfois toute l'année.
00:01:58 La promesse d'une parenthèse enchantée, d'une bulle de légèreté, loin de l'actualité, loin des horreurs du monde, loin des tracas du quotidien.
00:02:05 Le temps des vacances, on oublie tout. Sauf que ça démarre parfois mal.
00:02:09 Dès l'aéroport, les passagers du Terminal 4 d'Orly en ont fait les frais jeudi.
00:02:13 Une panne de tapis de bagages et le départ en vacances est déjà un peu gâché.
00:02:17 Après 12 heures de cette panne, d'une ampleur inédite, même si on a appris que le Terminal 4 était connu pour ce type d'incident,
00:02:22 le tapis s'est finalement remis en marche et depuis, les bagages ont presque tous retrouvé leur propriétaire parti sans affaire.
00:02:29 Et que voulez-vous, c'est ainsi.
00:02:30 Notre pays connaît deux petits couacs ici et là.
00:02:34 Alors on nous rassure. Chassez donc ce défaitisme à la française.
00:02:37 On nous répète que tout ira bien, que nous serons prêts, par exemple pour les Jeux Olympiques de l'année prochaine.
00:02:42 Et que d'ailleurs, avant cela, nous le verrons bien, pas plus tard que dans un mois, lors de la Coupe du monde de rugby qui commence le 8 septembre.
00:02:48 C'est dit-on partout, un galop d'essais en termes d'organisation et de sécurité, un test grandeur nature.
00:02:54 Rassurez-vous madame, calmez-vous madame, comme dirait l'autre.
00:02:57 Ça va bien se passer, on a hâte d'y être.
00:02:59 Sauf, et c'est là qu'on commence nos discussions, qu'un préavis de grève est donc déposé pour toute la durée de cette compétition,
00:03:06 la Coupe du monde de rugby qui se déroule du 8 septembre au 28 octobre.
00:03:09 Le syndicat FORATP réclame de meilleures primes pour les agents de station.
00:03:14 Messieurs, est-ce qu'on est en droit de s'inquiéter ?
00:03:17 On est à moins d'un mois maintenant, ou à peu près plus d'un mois de la compétition.
00:03:21 Est-ce que ça va si bien se passer que ça ?
00:03:24 On verra, on a déjà constaté lorsqu'on sonde les Français sur les attentes et les craintes qu'ils peuvent avoir pour l'organisation de ces Jeux olympiques.
00:03:32 Les deux sujets qui viennent en tête des préoccupations, en tout cas des craintes des Français, c'est la sécurité et les transports.
00:03:37 Donc on constate bien qu'effectivement le sujet des transports sera un sujet crucial.
00:03:41 La gestion des flux, les mouvements de foule, ça pose des questions évidemment d'acheminement,
00:03:46 aussi bien des touristes que des athlètes, des accompagnements, et puis une question aussi de sécurité.
00:03:50 Donc ce préavis, malheureusement, n'est pas très étonnant.
00:03:54 On est un peu habitués en France à avoir des préavis de grève qui sont déposés au moment un peu cruciaux.
00:04:02 Souvent ce sont les départs en vacances, les fêtes de Noël, on l'a vu aussi dans la période post-Covid.
00:04:07 Il ne faudrait pas que ce soit un moyen de pression qui soit utilisé pour des revendications qui sont peut-être légitimes.
00:04:12 Je n'ai pas le détail des demandes qui sont exprimées.
00:04:15 Donc ça c'est effectivement à voir et je fais toute confiance à l'ESSEC qui gère aussi cette partie-là.
00:04:21 Mais pour que ce soit une fête vraiment populaire et réussie, une fois de plus c'est quand même l'image de la France
00:04:26 qui va être incarnée pendant cette période des JO, chacun doit aussi faire preuve de responsabilité
00:04:31 et avoir le sens du collectif, donc avoir un peu le détail.
00:04:35 Mais ce qu'ils annoncent pour la Coupe du monde de rugby n'est pas vraiment de très bon augure dans la perspective des Jeux olympiques.
00:04:41 On va regarder avant que vous réagissiez aussi évidemment ces demandes.
00:04:46 D'abord, le syndicat FORATP réclame de meilleures primes pour les agents.
00:04:50 Il défend notamment ceux qui sont derrière les guichets dans les stations de métro et de RER pour faire de la vente de l'information
00:04:56 et estime que ces populations-là ont été lésées dans les négociations.
00:04:59 Qu'est-ce qui a été négocié avec la direction ?
00:05:01 Regardez, une prime événement exceptionnel de 17,64 euros par jour pour ceux qui travaillent aux alentours de la place de la Concorde,
00:05:08 22,05 euros pour ceux affectés au Stade de France et 200 euros pour les agents ayant travaillé sur toute la période avec des vacations sur ces zones.
00:05:17 Sauf qu'on estime que, par ailleurs, 9 agents sur 10 de stations ne toucheront pas une prime de 330 euros
00:05:24 qui sera elle versée aux conducteurs du métro et du RER.
00:05:29 Eux disent que l'ensemble du personnel va travailler de la même façon durant cette compétition.
00:05:34 Est-ce qu'on va réussir à mettre tout le monde d'accord avant cette compétition le 8 septembre ?
00:05:39 Objectivement, il ne faut pas faire ce qu'on appellerait du luttisme de classe, c'est-à-dire de dire "ils vont encore bloquer le pays".
00:05:47 C'est pourtant ce qu'ils annoncent au beau milieu de l'été.
00:05:49 Oui, mais objectivement, quand on voit les derniers grands mouvements de grève de transport,
00:05:54 qu'on pourrait être un usager irrégulier aux quatre coins du pays,
00:05:58 ils nous bloquent de moins en moins parce que l'idée d'un service minimum a fait son chemin, y compris dans les services.
00:06:04 Et moi, je le vois à la SNCF, je le vois à la RATP.
00:06:07 Aujourd'hui, on peut, sans dire "vous vous rendez compte, c'est privilégié qu'ils bloquent le pays",
00:06:13 on peut sortir de toute cette argumentation-là pour entrer dans une argumentation rationnelle.
00:06:17 Là, il y a juste un défaut de négociation qui a eu lieu en amont.
00:06:20 C'est-à-dire qu'on a oublié une partie des agents de service et on a créé une dissension interne.
00:06:26 Rien de pire pour bousiller un service, de créer une dissension interne
00:06:30 entre ceux qui reçoivent quelque chose et ceux qui ne reçoivent rien.
00:06:33 Ça devrait se régler assez rapidement. Objectivement, il n'y a pas de risque hors norme.
00:06:39 Est-ce que vous êtes si confiant, Claude Aubainier ?
00:06:42 Non, je ne suis pas très confiant. Je ne suis pas très confiant pour une raison que nous connaissons tous.
00:06:47 C'est qu'aujourd'hui, en France, les événements les plus festifs peuvent voir se développer.
00:06:54 En fait, les violences les plus incontrôlées et incontrôlables,
00:06:59 on a largement parlé des fêtes de Bayonne ces derniers jours.
00:07:03 Donc, on peut évidemment se poser la question de savoir si dans le climat de dix sociétés
00:07:10 que nous connaissons aujourd'hui, de tels événements peuvent se dérouler dans la paix et la concorde civile.
00:07:17 La deuxième raison ici de mon inquiétude, elle touche effectivement l'attitude de certains syndicats.
00:07:25 Et en fait, en vous écoutant, je me suis posé la question, je me pose la question de savoir
00:07:30 si on ne pourrait pas en France prochainement s'inspirer du modèle italien.
00:07:35 Pourquoi s'inspirer du modèle italien ? Parce que le modèle italien, c'est le modèle qui veut
00:07:41 que autour d'un certain nombre d'événements, par exemple les fêtes de fin d'année,
00:07:47 le moment où les Italiens se retrouvent pour fêter Noël,
00:07:50 eh bien les syndicats, si vous voulez, pratiquent une forme de trêve des confiseurs.
00:07:57 Vous parliez effectivement du caractère international de l'événement.
00:08:02 Pourquoi les agents de la RATP ou même d'autres entreprises publiques ne se retrouveraient pas
00:08:13 pour assurer effectivement la réussite de cet événement pour servir l'intérêt du pays ?
00:08:21 On peut au moins poser la question de savoir si on n'est pas là encore dans une situation
00:08:26 dans laquelle on pourrait trouver un moyen de ne pas risquer de bloquer le pays
00:08:35 ou de bloquer le déroulement de cet événement.
00:08:38 C'est une question qu'on se pose régulièrement, ce service minimum garantie,
00:08:42 sans que rien ne soit résolu, en tout cas sans que les inquiétudes ne portent pas
00:08:45 sur les nouveaux événements qui se présentent dans notre pays.
00:08:48 Sans du tout, évidemment, remettre pour autant, il ne s'agit pas ici de remettre en cause
00:08:52 le droit de grève, que ce soit celui des fonctionnaires ou que ce soit celui des salariés du privé.
00:08:59 Mais on a un événement qui a une réputation internationale, une portée internationale.
00:09:04 Peut-être pourrait-on ici se retrouver pour assurer la réussite de cet événement
00:09:10 et prendre le temps d'une concertation, je dirais, plus réfléchie entre le pouvoir public
00:09:15 et les syndicats pour trouver des solutions aux problèmes que connaissent les agents de la RATP.
00:09:20 On rappelle que la Coupe du monde de rugby, ce sont 2 millions de billets vendus
00:09:24 pour 48 matchs de compétition qui auront lieu dans 10 villes, 10 au Stade de France,
00:09:30 il y a 9 villes hautes, donc ça fait du monde, ça fait du trafic sur l'ensemble de notre territoire.
00:09:35 Donc il va falloir gérer cet afflux-là et en même temps gérer l'image de la France
00:09:39 et cette réputation qu'on a déjà vue mise à mal.
00:09:41 Et tout le monde a bien compris d'ailleurs que la Coupe du monde de rugby,
00:09:44 en tout cas c'est comme ça qu'elle est présentée là très largement,
00:09:46 ce sera une sorte de répétition pour les Jeux olympiques.
00:09:50 Donc il faut que ça se passe bien.
00:09:51 Effectivement, attendons-nous à un événement qui est aussi un événement international
00:09:56 et profitons de l'occasion de cette Coupe du monde pour tester la viabilité
00:10:00 des mécanismes mis en place, aussi bien en termes de transport qu'en termes de sécurité,
00:10:04 parce que ce sera effectivement un sujet essentiel.
00:10:06 Il ne faudrait pas que ces événements qui sont de nature à porter, on va dire,
00:10:10 la grandeur de notre pays et à valoriser des valeurs universelles,
00:10:14 soient l'occasion d'une espèce d'opportunisme corporatiste.
00:10:17 C'est malheureusement aussi de plus en plus le cas.
00:10:20 C'est systématiquement le cas, disons-le.
00:10:23 Sans déborder du sujet, ça pose effectivement toujours un peu cette même question
00:10:28 de l'individualisation de la société, c'est-à-dire cette capacité à faire nation
00:10:33 plutôt que finalement de s'intéresser à son précaré.
00:10:37 Une fois de plus, il ne s'agit pas de contester la légitimité des revendications,
00:10:41 je n'ai pas le détail, donc est-ce que ces primes doivent être accordées à tout le monde ?
00:10:45 J'imagine que les heures supplémentaires vont être payées,
00:10:47 j'imagine qu'il y a des mécanismes qui sont mis en place.
00:10:49 Il ne s'agit pas de rentrer dans le détail, mais simplement sur le principe.
00:10:53 Ça donne le sentiment, quelque part, qu'il y a une individualisation
00:10:56 et on le voit bien au quotidien, de toute façon, quels que soient les sujets que l'on aborde,
00:11:00 on sent une tendance à une sorte de délitement du lien national.
00:11:05 Et le président l'a rappelé encore dans son entretien au Figaro il y a deux jours,
00:11:09 la nation s'est justement sublimée l'individualisation de la société.
00:11:13 Nous ne sommes pas une société d'individus, nous sommes avant tout une nation de citoyens.
00:11:17 C'est une nuance qui a toute son importance.
00:11:19 Mais qu'on voit de moins en moins, on l'évoquera dans d'autres sujets d'actualité un petit peu plus tard.
00:11:23 Je voulais qu'on en vienne à ce coup de pression du ministère de l'Intérieur sur les fonctionnaires de police.
00:11:27 Vous le savez, de nombreux policiers ont déposé des arrêts maladie en signe de protestation
00:11:32 contre l'incarcération de leur collègue marseillais, lui impliqué dans un tir de LBD
00:11:36 qui pourrait avoir blessé le jeune Eddy.
00:11:38 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, et le directeur de la police nationale, Frédéric Vaud,
00:11:42 ont demandé à leur service de refuser des arrêts maladie qui pourraient être injustifiés
00:11:47 et de procéder jusqu'à des retenues de salaire.
00:11:50 Je voulais faire écouter en tout premier lieu le témoignage d'un policier qui reste anonyme.
00:11:54 Il se défend d'utiliser un arrêt de maladie de complaisance.
00:11:59 Le mal-être de la profession, il est réel.
00:12:01 Les arrêts maladie, ce n'est pas par complaisance comme on peut l'entendre,
00:12:04 ce n'est même pas pour faire grève.
00:12:06 S'il y a des arrêts maladie aujourd'hui, c'est bel et bien parce que les récents événements,
00:12:09 ils ont été de trop pour beaucoup d'entre nous,
00:12:12 que nos médecins, ils ont juste eu à écouter notre quotidien pour comprendre notre détresse,
00:12:16 que les gens mettent notre intégrité physique en péril sur quasiment toutes nos interventions.
00:12:23 Et maintenant, même pour protéger les intérêts de la République,
00:12:26 on risque de se retrouver en détention provisoire.
00:12:29 Et nos gouvernants, en fait, ils ne se tiennent plus.
00:12:32 Pendant les émeutes, on a vraiment vécu des situations réactionnelles,
00:12:35 pour ne pas dire chaotiques.
00:12:37 Et les instructions, c'était de faire le moins de prisonniers possible
00:12:41 parce que les services de police étaient dépassés.
00:12:43 On ne pouvait pas se permettre d'interpeller.
00:12:45 Il fallait rétablir l'ordre.
00:12:47 Gérard, est-ce que cette hausse de temps ne risque pas de raviver la contestation ?
00:12:53 Ça ne sera qu'une goutte d'eau dans le malaise policier.
00:12:56 Ça fait des années que la police craque, pour des raisons structurelles,
00:12:59 et même si c'est dur à entendre, aussi pour des raisons internes liées aux policiers eux-mêmes.
00:13:06 Il faut bien comprendre l'état de la police française.
00:13:09 La police française est passée en quelques années.
00:13:11 Rappelez-vous la période post-attentat.
00:13:13 Les Français leur auraient tout donné.
00:13:16 Ensuite, j'aime bien l'analogie avec l'armée.
00:13:21 L'armée est l'une des institutions les plus aimées par les Français.
00:13:25 Tous vos collègues sondagiers nous le disent, et a raison.
00:13:29 La police est soutenue par 70% des Français, il faudra rappeler.
00:13:32 Oui, tout à fait.
00:13:34 Or, l'armée a été perpétuellement humiliée.
00:13:37 La police a été portée au nu lors de l'affaire des Gilets jaunes
00:13:41 parce qu'elle était du côté du pouvoir.
00:13:44 Elle l'a été dans les années et qui ont suivi parce qu'elle a encadré le fait Covid.
00:13:49 Et là, la police se trouve face à la réalité d'être lâchée.
00:13:53 Ce qui est pourtant son quotidien, mais là, elle commence à le politiser,
00:13:56 à sublimer ce sentiment d'abandon, alors qu'en fait, dans les faits,
00:14:00 elle est abandonnée depuis des années et des années.
00:14:02 Ça n'a pas commencé avec Macron.
00:14:03 Ça a commencé au minimum à la fin de l'ère socialiste mitterrandienne.
00:14:07 Vous voyez, ça ne nous rajeunit pas.
00:14:09 Hors de 40 ans.
00:14:10 Or, la police commence à peine à le conscientiser.
00:14:13 Ce qu'on appelait les vieux flics, les clods de Kansas, etc.
00:14:16 ont vécu ce phénomène-là avant de partir.
00:14:19 Et là, ils vont jeindre.
00:14:23 Ce qui est horrible, c'est de voir des forces de défense de la République
00:14:26 qui sont à deux doigts de craquer.
00:14:29 - Qui craquent, disons-le concrètement.
00:14:32 Ils nous le disent tous les jours.
00:14:34 - Ce qui veut dire que nous ne sommes plus défendus.
00:14:36 Et ça, parce que ce type de discours, tout simplement,
00:14:41 la racaillocratie ou la faune criminelle en est tout à fait consciente.
00:14:45 Donc, elle sait où appuyer.
00:14:47 Nous sommes face à... Ils vont jeindre, mais ils vont rentrer dans le rang.
00:14:51 De toute façon, ils n'ont pas le choix.
00:14:53 - Ils n'ont pas le choix, on va dire.
00:14:56 Ou est-ce qu'ils décident de faire ce choix-là ?
00:14:59 - Je ne sais pas s'il faut poser la question dans ces termes.
00:15:03 Parce que la vérité, selon moi, c'est que les forces de l'ordre
00:15:08 sont, si vous voulez, sur le front de la disqualification de la loi,
00:15:16 sur le front du rejet de l'autorité et, dans certains cas,
00:15:22 pour un certain nombre de nos concitoyens, de la haine contre l'État.
00:15:27 Il faut bien se rendre compte dans quelle situation
00:15:30 se trouvent aujourd'hui les forces de l'ordre
00:15:33 qui, en vérité, sont aux premières lignes de cette dissolution du lien social,
00:15:41 de cette exacerbation, de cet énervement à la fois social, culturel,
00:15:47 qui touche beaucoup de nos concitoyens.
00:15:50 Alors, évidemment, vous savez aussi que les policiers,
00:15:53 aujourd'hui, ne possèdent pas le droit de grève.
00:15:57 Et comme ils ne possèdent pas le droit de grève,
00:16:00 on peut imaginer que, par-delà l'état d'exaspération des forces de l'ordre,
00:16:05 par-delà le fait que les policiers craquent littéralement
00:16:10 après la succession de crises que nous avons vécues,
00:16:13 notamment depuis la crise des Gilets jaunes,
00:16:15 on peut imaginer, évidemment, que dans certains cas,
00:16:18 si vous voulez, les congés de maladie que le préfet de police
00:16:22 entend refuser dans certains cas.
00:16:25 On peut d'ailleurs se demander comment il le fera,
00:16:28 sur quel fondement il pourra le faire et pourra se substituer
00:16:31 à la vie d'un médecin qui prescrira un arrêt de travail.
00:16:35 Mais oui, on peut imaginer que des policiers
00:16:38 qui, aujourd'hui, ne possèdent pas le droit de retrait,
00:16:40 qui, aujourd'hui, ne possèdent pas le droit de grève,
00:16:44 puissent utiliser le dispositif du droit à l'arrêt de travail
00:16:51 pour interpeller les pouvoirs publics et interpeller la société civile
00:16:56 tout entière au sujet des difficultés criantes, croissantes que nous connaissons.
00:17:02 Sur cet aspect juridique du droit de grève,
00:17:05 je vais vous faire entendre Benjamin Morel,
00:17:07 puisque effectivement, Laurent Nunez a rappelé
00:17:09 que les fonctionnaires actifs de la police
00:17:11 ne disposaient pas du droit de grève, interprétation de Benjamin Morel.
00:17:15 Il y a une possibilité de faire grève qui est extrêmement limitée
00:17:19 dans la police, tout bêtement parce qu'il y a un impératif d'ordre public.
00:17:23 C'est-à-dire que vous comprenez bien que si tous les policiers de France
00:17:26 se mettent à faire grève, tout d'un coup, le pays ne tient plus tout à fait.
00:17:30 Lorsque vous avez une impossibilité de faire grève,
00:17:33 vous avez malgré tout la possibilité de manifester votre mécontentement.
00:17:36 Parfois, vous voyez certaines professions faire grève sans faire grève,
00:17:39 en manifestant à travers des signes ostensibles
00:17:42 le fait qu'ils sont en situation de rupture
00:17:45 par rapport à leur hiérarchie ou par rapport à leur ministère.
00:17:48 La grève du ZEL va être un refus de travailler
00:17:51 ou un refus d'effectuer les tâches quotidiennes
00:17:54 qui vous sont attribuées, soit en débrayant en matière de travail,
00:17:59 soit éventuellement en allant chercher d'autres façons de manifester sa grève.
00:18:04 Notamment, on en revient aux arrêts maladie.
00:18:06 Martin Gagnon, le message est-il passé ?
00:18:09 Est-ce qu'on dit s'ils ne peuvent pas s'arrêter complètement,
00:18:11 avec cet outil-là, ils font passer un message aussi bien auprès de la population
00:18:14 que de la hiérarchie ?
00:18:15 Monsieur Morel l'a justement rappelé, il existe en France des professions
00:18:18 qui ne disposent pas du droit de grève.
00:18:20 On parle de l'armée, qu'on surnomme la grande muette,
00:18:22 on parle aussi des contrôleurs aériens qui sont des professions
00:18:25 qui sont très encadrées sur l'expression du droit de grève.
00:18:28 Les policiers ont une mission fondamentale de maintien de l'ordre public.
00:18:32 Il est évident, en tout cas c'est comme ça que tout le monde l'a compris,
00:18:35 que la concomitance et l'explosion du nombre d'arrêts maladie simultanément
00:18:40 posent question, on a tous compris que c'était une forme de droit de retrait déguisé.
00:18:45 Donc la légitimité de ces arrêts maladie, sans du tout remettre en question
00:18:49 le burn-out et la fatigue physique et psychologique des policiers
00:18:53 qui est parfaitement légitime et partagée.
00:18:55 C'est une évidence, ça a été rappelé à maintes reprises,
00:18:57 les policiers sont sur le front au quotidien, ils sont en première ligne,
00:19:00 ils méritent et d'ailleurs ils l'ont tout le soutien de la population,
00:19:03 c'est très clair.
00:19:04 Simplement là on a bien vu qu'il y avait une exploitation abusive,
00:19:08 à mon sens, des arrêts maladie, pour manifester un mécontentement.
00:19:13 Ce mécontentement a été extrêmement entendu, très clairement entendu.
00:19:17 Les messages, les interviews qui ont été données aussi bien par M. Nunez
00:19:22 que M. Vaud et qui ont été également adoubées par le ministre de l'Intérieur,
00:19:26 je vous rappelle qu'en descendant de l'avion à son retour de Nouméa,
00:19:29 le ministre de l'Intérieur s'est directement rendu dans un commissariat du 19ème
00:19:32 et ensuite a reçu à Beauvau au ministère de l'Intérieur, les représentants des syndicats.
00:19:36 Heureusement, heureusement.
00:19:38 Mais ça montre à la fois la présence du ministre de l'Intérieur sur le terrain
00:19:41 et au contact au quotidien avec les forces de l'ordre,
00:19:43 mais aussi sa considération pour l'expression du mécontentement de ces policiers.
00:19:47 Sauf que ce n'est pas la première fois, on le disait à la main de la police,
00:19:49 il n'est pas nouveau.
00:19:50 Les mots, les déplacements, ok.
00:19:53 Après les policiers attendent de l'action, du confort au quotidien,
00:19:56 du soutien, des moyens au-delà de l'écoute.
00:19:59 Sur ce point là, très concrètement, deux points rapidement.
00:20:02 Pour moi il y a la question des moyens et puis il y a une question plus de mal-être psychologique
00:20:06 sur leur considération, sur leur traitement notamment par la justice.
00:20:09 Je l'ai clairement exprimé dans l'affaire du jeune Hedi et du maintien en détention
00:20:13 de ce policier de la BAC marseillaise.
00:20:15 Mais sur la question des moyens, rapidement, puisque ça a été dit,
00:20:17 on a fait passer une loi, la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur,
00:20:21 ce qu'on appelle la LOPMI, qui est une loi qui donne des moyens colossaux.
00:20:24 Oui mais on a vu que les moyens n'arrivaient pas dans les mêmes proportions selon les endroits.
00:20:28 Il y a des maires et des mairies qui sont bien dotés,
00:20:30 enfin police municipale ou police nationale, et puis d'autres ne reçoivent rien.
00:20:34 Il y a eu sur cette LOPMI un rapport de la Cour des Comptes qui est sorti récemment,
00:20:38 qui est effectivement au point du doigt différentes pistes d'amélioration.
00:20:42 L'articulation entre la police nationale et la police municipale,
00:20:46 le zonage de compétences entre la gendarmerie et la police.
00:20:49 Il y a effectivement des voies très certainement à développer, à améliorer.
00:20:52 Mais en tout cas, sur les moyens, l'État, le gouvernement est très clair
00:20:56 sur le soutien qu'il apporte aux policiers en termes de recrutement,
00:20:59 de valorisation salariale, de renouvellement du matériel,
00:21:02 de rénovation des commissariats. Il y a énormément de choses.
00:21:04 Ce n'est pas le même son de cloche quand on écoute les policiers malheureusement.
00:21:07 Oui, mais quand vous écoutez les policiers...
00:21:09 Vous dites recrutement, mais eux disent manque de vocation et peu de candidats.
00:21:12 On parle rémunération, mais eux disent que par rapport aux horaires effectués
00:21:15 et aux risques engendrés que ça ne représente rien.
00:21:18 Quand vous échangez avec les policiers, et notamment les représentants des syndicats
00:21:21 des policiers, d'ailleurs vous le faites très souvent sur ce plateau et sur cette chaîne,
00:21:24 vous entendez bien que la principale revendication n'est pas forcément d'ordre matériel.
00:21:31 Ils le disent très clairement. C'est plus au niveau humain, au niveau considération.
00:21:36 Donc là-dessus, le cas de cette affaire Eddy à Marseille avec ce policier de la BAC
00:21:42 qui est maintenu en détention depuis hier, puisque ça a été confirmé,
00:21:45 peut poser un certain nombre de questions.
00:21:47 Mais n'ayons pas de tabou là-dessus. On peut parfaitement imaginer
00:21:51 un certain nombre de pistes d'amélioration qui sont d'ailleurs demandées
00:21:54 par les policiers de terrain, que ce soit sur le recours à la protection fonctionnelle,
00:21:57 que ce soit sur l'aménagement. Il y a ce fameux article 144 du Code de procédure pénale
00:22:02 qui définit les conditions du maintien en détention d'un policier.
00:22:05 On peut parfaitement imaginer un aménagement de cet article-là
00:22:09 sans que ce soit dérogatoire aux principes généraux du droit.
00:22:12 Donc là-dessus, faisons confiance aussi aux représentants des policiers
00:22:16 et aux ministères de l'Intérieur. Le sujet est très clairement pris en considération.
00:22:19 Il n'y a aucun doute là-dessus. Maintenant, le message est très clair.
00:22:22 À l'heure actuelle, c'est fin de la récréation. Le message est entendu.
00:22:25 Maintenant, les policiers, ce sont des hommes de vocation, de respect de l'ordre,
00:22:29 retour sur le terrain parce que c'est une mission d'impératif général.
00:22:33 Je pense qu'il faut se remettre dans la police telle qu'elle est aujourd'hui.
00:22:39 Malheureusement, depuis la fin des années 80, la notion de grand flic, par exemple,
00:22:44 a totalement disparu. Pourquoi ? Parce qu'elle n'est plus possible, fonctionnellement.
00:22:49 C'est-à-dire que ce qu'on fait, par exemple, toute l'histoire du 36, etc.,
00:22:54 ces grandes légendes-là ne sont plus possibles dans la société actuelle.
00:22:59 Premièrement, parce que la police, il n'y a plus tant que ça de vocation,
00:23:05 je ne remets pas en cause la vocation en soi des policiers.
00:23:08 Il faut se rendre compte qu'aujourd'hui, la plupart des gens qui s'engagent dans la police
00:23:12 s'y engagent comme deuxième ou troisième choix de vie ou d'études.
00:23:16 Donc, ça, si vous voulez, c'est un constat. Il suffit d'ailleurs de voir la pluralité,
00:23:21 qui est d'ailleurs une qualité, de toutes les études antérieures à l'école de police qui sont faites.
00:23:27 C'est-à-dire que, voilà, je vais arriver à un point de ma vie où je me suis bloqué,
00:23:31 je suis entré dans la police. Il y a exactement le même problème
00:23:34 dans le recrutement d'une partie des enseignants aujourd'hui.
00:23:36 Donc, premièrement, vous avez ça. Vous avez des gens qui n'ont pas de culture héritée
00:23:41 du maintien de l'ordre. Avant, il y avait tout un surmoi de la police,
00:23:45 des familles de police, etc. Donc, ce sont des gens qui arrivent face à une violence
00:23:50 à laquelle ils ne sont pas préparés, à laquelle l'école de police ne les prépare pas
00:23:54 et ne peut pas les préparer parce que les générations délinquantes sont de plus en plus violentes
00:24:00 et de plus en plus rapides. C'est-à-dire que maintenant, regardez les dernières émeutes,
00:24:04 maintenant, on a des troupes de première ligne chez les émeutiers de 13 ans.
00:24:10 Nous n'y étions pas prêts, absolument pas prêts.
00:24:14 Ce que vous venez de dire, c'est que la police est débordée.
00:24:16 Premièrement, elle est débordée. Elle est limitée juridiquement,
00:24:23 entre autres l'Ordonance de 45 sur les mineurs. Elle est limitée dans ses règles d'engagement du feu.
00:24:28 Donc, résultat, le jour, pour l'instant, et tous les criminologues vous le diront,
00:24:32 pour l'instant, parce que le trafic de drogue a décidé qu'on ne tirait pas sur les policiers
00:24:39 à balles réelles dans certains quartiers, pour l'instant, on ne tire pas sur les policiers à l'arme de guerre.
00:24:46 Sauf exception, quand même relativement rare. Là, on a un cas dans les émeutes actuelles.
00:24:51 Mais on use d'autres moyens pour menacer leur vie directement.
00:24:54 Mais imaginez le jour où ceux qui tiennent les quartiers décideront que les flics ne devront plus entrer.
00:24:59 Là, on aura des pertes.
00:25:01 Oui, moi, je voudrais faire deux ou trois remarques.
00:25:03 La première, c'est que je crois que les policiers, qui, évidemment, souffrent d'un déficit de moyens,
00:25:09 souffrent surtout de la représentation dont ils pensent être l'objet dans la société civile,
00:25:16 qui semble fâchée avec sa police.
00:25:19 Pourquoi la société civile semble-t-elle aujourd'hui fâchée avec sa police ?
00:25:23 Les causes en sont plurielles.
00:25:26 La première cause, c'est peut-être tout de même que la République, il faut le dire,
00:25:31 ne tient pas nécessairement toutes ses promesses d'égalité, de justice.
00:25:36 La première raison, c'est que la démocratie, nos démocraties,
00:25:40 non seulement la démocratie française, mais les démocraties occidentales,
00:25:44 ne sont pas parvenues et ne parviennent pas toujours à régler le problème des inégalités politiques
00:25:51 et le problème des injustices sociales.
00:25:53 Et je pense que cette perdurance des injustices dans la société
00:25:57 contribue à fonder, si vous voulez, la suspicion vis-à-vis de l'État
00:26:02 et vis-à-vis de l'autorité et des dépositaires de l'autorité de l'État.
00:26:07 Je remarque d'ailleurs que dans le temps dans lequel la police est en crise,
00:26:11 nous ne parvenons plus en France à recruter des professeurs des écoles.
00:26:15 Les professeurs des écoles, qui sont eux investis aussi de l'autorité de l'État,
00:26:20 qui ont une mission sociale de première ligne et primordiale,
00:26:23 et qui se sentent eux aussi en situation extrêmement difficile.
00:26:27 Je pense qu'il faudra tout de même aussi un jour ajouter à ces deux raisons principales
00:26:32 une troisième raison, qui tient à l'attitude d'une gauche qui est parfois irresponsable,
00:26:39 inconséquente et qui nourrit un discours proprement anti-républicain.
00:26:43 Il y a une gauche républicaine, il y a une gauche respectable,
00:26:47 il y a une gauche qui croit à l'intérêt public et qui croit que l'État peut servir l'intérêt
00:26:52 de tous les Français, mais il y a une gauche que nous connaissons
00:26:56 et qui est arc bouté contre la République et qui voit dans tous les dispositifs républicains,
00:27:03 dans la loi, dans l'autorité de l'État, dans la législation, dans la police,
00:27:08 des ennemis de classe et je crois que cette gauche aujourd'hui a une attitude
00:27:13 qui est irresponsable, anti-républicaine et tout à fait stérile.
00:27:18 - La police qui a d'ailleurs déjà lancé un nouvel appel à manifester pour le 23 septembre
00:27:22 contre ce qu'ils appellent les violences policières.
00:27:24 On fait une courte pause, on reprend nos discussions dans un instant.
00:27:27 9h30, j'aimerais qu'on revienne à présent sur la journée d'hier, messieurs,
00:27:34 marquée à 10h par les obsèques du jeune Enzo dans son petit village de L'Heure,
00:27:39 là est Malherbe. Enzo qui a été poignardé le 22 juillet à l'âge de 15 ans
00:27:44 par d'autres adolescents du même âge qui l'ont laissé agonisant dans la rue.
00:27:49 Et puis à 18h, hier, rassemblement à l'autre bout de la France,
00:27:53 un rassemblement silencieux à Bayonne contre toutes les violences,
00:27:57 rassemblement qui était aussi avant tout un hommage à l'homme de 46 ans
00:28:00 agressé lors des fêtes de Bayonne. L'homme est décédé jeudi après 9 jours
00:28:04 de coma artificiel. Le 26 juillet, il avait été attaqué par 3 individus
00:28:08 qui l'avaient surpris en train d'uriner devant sa porte.
00:28:12 Un vendredi marqué par une terrible illustration de cette ultra-violence.
00:28:17 Il faut reconnaître qu'elle fait malheureusement désormais sa place
00:28:22 dans notre quotidien qui est devenu notre société, Martin Garagnon.
00:28:26 C'est malheureusement une succession de faits divers,
00:28:29 parce que c'est comme ça qu'on les appelle, mais qui sont tous plus dramatiques
00:28:32 les uns que les autres. Certains cas sont médiatisés, d'autres un petit peu moins.
00:28:36 La réalité, c'est le constat qui est très largement partagé d'une violence
00:28:40 de plus en plus précoce, de plus en plus dure, qui nécessite à mon sens
00:28:46 deux types de réponses. Une réponse dans l'immédiateté,
00:28:49 qui est une réponse pénale extrêmement ferme, extrêmement claire,
00:28:52 parce que cette expression de violence doit être sanctionnée.
00:28:56 Je crois que dans le cas de ce monsieur qui est décédé à Bayonne,
00:29:00 on le rappelle, il a été battu à mort devant son domicile,
00:29:04 simplement parce qu'il demandait à des individus de ne pas uriner sur sa porte.
00:29:08 - C'est inacceptable, c'est horrible.
00:29:11 - Mais ça rappelle le cas de ce septuaginaire qui avait été battu aussi à mort
00:29:14 dans le Nord, parce qu'il demandait à des jeunes présents devant son domicile
00:29:17 de moins faire de bruit le soir pour avoir sa tranquillité,
00:29:20 ce qui est quand même la moindre des choses.
00:29:22 On est dans une distorsion entre les motifs qui suscitent cette violence
00:29:26 et l'expression d'une incroyable sauvagerie de la violence.
00:29:31 Il y a une réponse pénale, évidemment, qui doit être extrêmement claire,
00:29:34 extrêmement ferme, et je pense que les sanctions qui ont été évoquées
00:29:38 suite aux émeutes, la justice a tapé fort, a tapé dur et a tapé vite.
00:29:43 C'est la volonté très claire du gouvernement.
00:29:46 En revanche, il y a une deuxième lecture qui est à faire sur le temps long.
00:29:50 Le temps long, on a moqué, j'ai entendu ici et là, des moqueries sur les propos
00:29:55 du président lorsqu'il évoque le rôle des réseaux sociaux.
00:29:59 Mais c'est un sujet qui est majeur.
00:30:01 Le rôle de l'école, cet ensauvagement de la société.
00:30:04 Ensauvagement, on va faire un peu d'étymologie, mais le sauvage,
00:30:07 c'est le salvus latin, c'est celui qui vit dans la forêt,
00:30:10 donc qui vit en marge de la cité, qui s'exclue de ce qui fait corps,
00:30:14 de ce qui fait société.
00:30:16 Le rôle de l'école là-dessus est primordial.
00:30:19 La gestion des réseaux sociaux...
00:30:21 - Avant l'école, il y a la famille, il y a le rôle de la famille,
00:30:23 il y a le rôle de l'école et puis ensuite la société dans son ensemble.
00:30:26 - Là, le rôle de l'école, et on a eu l'occasion avec vos invités
00:30:29 de parler justement avant ce plateau en loge,
00:30:31 parce que c'est un sujet qui nous anime tous,
00:30:33 mais le rôle de l'école, une fois de plus, est l'instruction.
00:30:35 Ce n'est pas l'éducation des enfants.
00:30:37 L'éducation des enfants, c'est le sujet des familles,
00:30:39 c'est le sujet des associations.
00:30:41 - L'école au sens où elle peut rattraper, être un pare-feu
00:30:43 si dans la famille dont est issu l'enfant,
00:30:45 certains manquements n'ont pas été...
00:30:47 - Et les propos du président Emmanuel Macron
00:30:49 sont très clairs sur le sujet.
00:30:51 C'est-à-dire qu'il faut évidemment accompagner les familles
00:30:53 qui ont des besoins particuliers,
00:30:55 c'est-à-dire accompagner, hors du temps scolaire,
00:30:59 on pense notamment aux familles monoparentales,
00:31:01 de mères de familles qui se débattent au quotidien
00:31:03 pour bien élever, bien éduquer leurs enfants,
00:31:05 qui parfois peuvent se trouver dépassées.
00:31:07 Il faut penser aussi à toutes ces formes de familles-là.
00:31:09 Et puis il y a aussi la sanction, c'est-à-dire la responsabilisation
00:31:11 des parents.
00:31:13 Quand les parents sont très clairement en carence
00:31:15 et en démission vis-à-vis de l'éducation de leurs enfants,
00:31:17 évidemment que là, une sanction doit être extrêmement claire.
00:31:19 On ne peut pas laisser faire n'importe quoi
00:31:21 quand vous voyez la moyenne d'âge...
00:31:23 - Vous avez l'impression qu'il y en a des failles
00:31:25 à tous les niveaux que vous soulignez.
00:31:27 C'est-à-dire qu'on n'arrive pas à aider ces familles
00:31:29 qui sont débordées et qui laissent leurs enfants dans les rues.
00:31:31 On l'a vu, vous le rappelez, au moment des émeutes.
00:31:33 Avoir des jeunes de 12 ans dans la rue à 23h,
00:31:35 ce n'est pas possible.
00:31:37 - Je peux vous dire, Mme Klein, ça fait 40 ans
00:31:39 qu'on met la poussière sous le tapis en France.
00:31:41 Emmanuel Macron a eu ce courage de dire
00:31:44 "Moi, je n'aurai pas de tabou et je vais casser
00:31:46 un certain nombre de sujets qui méritent d'être portés."
00:31:48 Que ce soit sur l'éducation...
00:31:50 - À différence de ce qu'il a mis un mois à réagir à ces émeutes,
00:31:53 puisque c'était dans l'interview de cette semaine
00:31:55 et qu'on attendait peut-être le garant de la sécurité de l'État
00:31:57 un petit peu plus tôt sur ce sujet pour rassurer les Français.
00:31:59 - Mais vous avez vu que l'arrivée sécuritaire a été apportée
00:32:01 de manière extrêmement rapide à la fois
00:32:03 par le garde des Sceaux et par le ministre de l'Intérieur.
00:32:05 - En l'occurrence, pour revenir sur les sujets
00:32:07 qui nous intéressent là, effectivement,
00:32:09 on parle d'un adolescent laissé agonisant sur le trottoir,
00:32:11 poignardé par d'autres enfants, qui sont mineurs.
00:32:13 On parle d'un homme tué devant chez lui
00:32:15 et de trois individus qui sont toujours en fuite.
00:32:17 - Alors, l'un des grands spécialistes en France
00:32:20 de cette question, le psychiatre Maurice Berger,
00:32:23 dont je vous recommande la lecture et l'oeuvre,
00:32:26 il les a interrogés, ces tortionnaires.
00:32:29 Il a interrogé des dizaines de tortionnaires.
00:32:32 Pourquoi tu as écrasé la tête de ce pauvre homme
00:32:34 qui te disait juste de ne pas fumer sur un quai de métro bondé ?
00:32:38 Pourquoi lui as-tu écrasé la tête
00:32:40 jusqu'à ce qu'il perde l'usage de sa colonne vertébrale ?
00:32:43 Pourquoi tu as fait ça ?
00:32:45 - Il en a fait des centaines d'heures.
00:32:47 Il en a fait plusieurs ouvrages.
00:32:49 Parce qu'il faut voir, c'est un type de criminalité
00:32:53 qui était totalement minoritaire,
00:32:56 voire très marginale, il y a une trentaine d'années.
00:33:00 Aujourd'hui, c'est une possibilité dans toutes les bandes.
00:33:04 Dès qu'on trouve une cible, on peut lui faire ça.
00:33:07 Et là, vous vous rendez compte,
00:33:10 et ça, il faut avoir le courage, je pense, de le regarder,
00:33:12 que vous êtes en face de gens pour qui l'autre n'est pas un humain,
00:33:17 pour qui la vie de l'autre, c'est un concept, point,
00:33:21 ça se pense, ça ne se ressent pas, l'empathie est absente,
00:33:25 et vous n'allez pas en créer artificiellement, en les rééduquant.
00:33:29 Ils ne seront pas réinsérés, ils n'ont jamais été insérés.
00:33:32 Donc, ils ne se sont jamais insérés, ils n'en feront pas l'effort.
00:33:36 La prison, pour eux, même s'ils chialent au moment d'entrée
00:33:39 parce qu'ils sont contraints physiquement,
00:33:42 ils savent que parce qu'ils ont tué quelqu'un,
00:33:44 ils seront en partie respectés et ils apprendront quelque chose.
00:33:48 Et quand ils retourneront au quartier,
00:33:50 ils auront des épaulettes et des galons,
00:33:53 et ils savent que notre système est faible,
00:33:56 et s'ils ne le savent pas, leurs avocats leur diront.
00:33:58 Donc, de toute façon, ils n'ont aucune raison d'arrêter.
00:34:02 C'est pour ça que nous avons affaire à ce que la criminologie du XIXe siècle
00:34:05 appelait des criminels d'habitude, et ça, ça ne se réédique pas.
00:34:08 Ça doit se briser par l'appareil carcéral,
00:34:11 mais nous avons renoncé à ça depuis une quarantaine d'années,
00:34:14 vu que nous pensons que l'État est, même dans sa punition,
00:34:19 une sorte de prêtre et de distributeur automatique d'indulgence
00:34:22 qui doit à un moment ou à un autre les pardonner.
00:34:24 Sur ces criminels-là, ça ne fonctionne pas.
00:34:28 Sauf que le portrait que vous avez décrit relève plus de gens
00:34:30 qui sont atteints d'une pathologie, ce qui ne s'applique pas à tous les cas
00:34:35 qu'on a vus récemment.
00:34:38 Ils ne sont pas fous.
00:34:40 Mais ils ne sont pas complètement tous non plus sur le côté de la société.
00:34:44 Des jeunes de 15 ans qui sont sortis de leur famille
00:34:48 ne sont pas tous de grands criminels au sens psychologique.
00:34:55 Ce ne sont pas de grands criminels, si vous voulez.
00:35:00 Non, ce n'est pas Mestrine.
00:35:01 Ça n'en a pas le niveau et ça n'en aura jamais le niveau.
00:35:03 Malheureusement d'ailleurs, parce qu'on ne pourrait pas les contrer.
00:35:05 On aurait beaucoup de mal.
00:35:07 Ce sont juste des gens pour qui la vie est faite de rapines,
00:35:11 de gens dont ils méprisent la vie.
00:35:14 Ils méprisent la vie de leurs victimes pour eux.
00:35:17 Ils écrasent un animal ou ils écrasent un être humain, même effet,
00:35:22 parce qu'ils sont dans le règne de la bande, dans le règne du quartier.
00:35:25 Ils n'aiment que ce qui est leur et ne peuvent pas aimer les autres
00:35:30 ou entrer en empathie avec les autres.
00:35:31 Malheureusement, très jeunes.
00:35:33 Une partie d'ailleurs de leurs parents, parce qu'ils rapportent les fruits des rapines,
00:35:39 sans les y encourager, les laissent faire, il faut être très honnête.
00:35:42 Mais ils s'éduquent eux-mêmes dans un mental criminel
00:35:48 pour qui l'autre est une proie.
00:35:50 Une fois qu'ils en sont là, il n'y a plus d'options scolaires ou rééducatives
00:35:55 possibles en tout cas pour une très large majorité.
00:35:57 Ce qu'on note avec certitude, c'est une perte de repère,
00:36:00 de notion de ce qui est bien et ce qui est mal,
00:36:02 et d'avoir des limites, d'être rappelé par une petite voix intérieure
00:36:05 qui dit "non, je ne vais trop loin, il ne faut pas aller jusque là".
00:36:09 Oui, évidemment, mais je crois aussi que pour trouver la solution d'un problème,
00:36:17 il faut commencer par en faire un diagnostic et analyser les données de ce problème.
00:36:23 Je veux bien admettre que le déferlement de la violence dans la société,
00:36:27 que ce qu'on appelle parfois l'ensauvagement de la société,
00:36:31 ait des causes économiques et sociales.
00:36:34 Cette causalité économique et sociale, elle est évidemment indéniable.
00:36:39 Mais je ne crois pas du tout que la classe politique,
00:36:42 dans sa plus grande majorité, saisit les causes profondes
00:36:46 de ce déferlement de violence.
00:36:48 Car enfin, qu'est-ce qu'une société ?
00:36:51 Une société, c'est une communauté solidaire.
00:36:55 Une société, c'est une communauté de valeurs, c'est une communauté de destins.
00:37:00 Jean Jaurès écrit en 1891 dans "La question religieuse et le socialisme"
00:37:04 "Il n'y a pas de société sans religion, c'est-à-dire sans croyances communes
00:37:09 qui relient les individus à quelque chose qui les dépasse."
00:37:13 La cause profonde de ce déferlement de violence,
00:37:17 c'est évidemment ce qu'on pourrait appeler les faux semblants
00:37:21 de la société de marché.
00:37:23 La société de marché n'existe pas.
00:37:26 Il faut qu'on comprenne bien que le marché ne peut pas fonder la société.
00:37:31 Le marché, c'est une logique dans laquelle on a des gares
00:37:34 vis-à-vis de son semblable, qu'à condition qu'on puisse en retirer un intérêt.
00:37:38 Alors qu'une société véritable, c'est d'ailleurs le moine Augustin Luther
00:37:43 qui l'a expliqué au début du XVIe siècle, une société véritable,
00:37:47 c'est une communauté dans laquelle on donne, non pas pour recevoir,
00:37:51 mais dans laquelle on donne pour donner.
00:37:54 Donc tant qu'on ne comprendra pas que sous l'effet de la sortie de la religion,
00:37:58 c'est-à-dire de la sécularisation des sociétés occidentales,
00:38:02 tant qu'on ne comprendra pas que sous l'effet de la faillite du communisme historique,
00:38:06 nous avons perdu toute éthique sociale,
00:38:10 et tant qu'on ne se donnera pas pour objectif de reconstruire cette éthique sociale...
00:38:15 - Est-ce qu'on ne le sait pas déjà ?
00:38:17 Puisqu'on déplore cette perte de lien, on ne fait plus nation,
00:38:20 les Français sont divisés plutôt que d'être unis, on le fait ce constat déjà.
00:38:23 Vous dites "tant qu'on ne comprendra pas ça", il est fait ce constat.
00:38:26 - On le fait, mais on n'en analyse pas les causalités véritables,
00:38:30 et on jette le discrédit sur la problématique de l'identité,
00:38:38 c'est-à-dire la problématique des ressources qui nous sont communes
00:38:42 et qui seules peuvent fonder un projet politique et un projet de société commun.
00:38:48 - Qu'est-ce qu'il nous manque ?
00:38:50 Qu'est-ce qu'il ne faut rien souffler dans cette société si on veut qu'elle refasse corps ?
00:38:54 - On est partis pour la gloire.
00:38:56 - On va demander à l'exécutif alors.
00:38:58 - Je pourrais tendance à dire une communauté de destin.
00:39:01 Je pense que le prison est très clair aussi là-dessus.
00:39:03 - Notre fameux roman français, mais on ne le voit plus derrière nous.
00:39:06 - Le débat politique et le débat narratif a refondé.
00:39:09 C'est évident.
00:39:11 Le développement de ce constat d'une sorte d'anomie généralisée,
00:39:15 il est très partagé.
00:39:17 Je vous rejoins en partie, monsieur Obadiah,
00:39:19 mais le constat, pour le coup, il est fait.
00:39:22 Là où les divergences s'expriment, c'est aussi beaucoup sur les solutions à y apporter.
00:39:28 Certains vont avoir tendance à considérer que finalement,
00:39:31 la croissance économique permettra d'absorber et de satisfaire le plus grand nombre
00:39:35 des problèmes.
00:39:37 Je pense que le discours du président et notamment son expression "faire nation"
00:39:41 montrent bien qu'il a conscience que cet élément-là, cette dimension-là,
00:39:44 même si elle est essentielle, ne suffira pas.
00:39:46 Il y a un narratif à refonder.
00:39:48 Il y a une prise de conscience collective sur qu'est-ce qui fait nation,
00:39:51 qu'est-ce qui nous unit en tant que communauté de destin.
00:39:55 - Attendez.
00:39:56 Si vous voulez, là, il y a quand même un mot qui me gêne,
00:39:58 c'est le mot "narratif".
00:40:00 Parce que tout chez Emmanuel Macron est narratif.
00:40:02 Pour Emmanuel Macron, il n'y a pas de culture française.
00:40:05 - Il est revenu sur ses propres problèmes.
00:40:06 - Non, non, peu importe. C'est criminel.
00:40:08 Et ça, c'est une pub pour la désaffiliation nationale qu'il a d'ailleurs mis en œuvre.
00:40:14 Qu'il a d'ailleurs mis en œuvre.
00:40:16 Il en est responsable comme les autres. Je suis navré de vous le dire.
00:40:18 Or, le vrai problème qui se pose à nous, c'est, un, que nous avons malheureusement
00:40:26 au sein de la civilisation française, parce que ça fait 40 ans que par ses propres élites,
00:40:30 la civilisation française est contestée sur son territoire,
00:40:33 sur son territoire historique et dans ses vertus historiques.
00:40:37 Eh bien, d'autres civilisations que nous avons fait venir,
00:40:40 mais à qui nous avons dit "nous sommes trop médiocres pour que vous deveniez des nôtres",
00:40:45 vu que, si on résume la France, la France a été collabo, colonisatrice,
00:40:50 tout ce que vous voulez, qui veut entrer dans une famille de salauds ?
00:40:54 Personne. Personne de normalement constitué.
00:40:57 Et donc, on les y a encouragés et maintenant, eh bien, ils ont la force démographique de dire
00:41:04 "nous ne nous assimilerons pas, vous devrez plier".
00:41:08 C'est ce qui se passe dans certains quartiers, parce que ce n'est pas une logique de désordre,
00:41:12 c'est une logique de contre-ordre, ce qui est différent.
00:41:15 C'est-à-dire, ici, c'est chez nous, c'est pas la France.
00:41:18 Or, le souci, c'est que quand des responsables politiques ont privé le pays de son avenir commun,
00:41:26 le pays sans souveraineté, et de son histoire commune,
00:41:31 en insultant l'histoire de France à longueur de journée,
00:41:34 eh bien, au bout de 40 ans, vous obtenez le chaudron dans lequel nous sommes
00:41:38 et qui, malheureusement, ne manquera pas d'exploser.
00:41:40 - Claude Obaïa ?
00:41:41 - Je crois que la violence dans notre société, elle exprime aussi la faillite
00:41:46 ou les difficultés, pour le moins, des processus d'intégration
00:41:51 et aussi d'intégration des populations qui viennent d'Afrique, notamment.
00:41:57 - Ce n'est pas ce que nous dit Emmanuel Macron dans ce fameux entretien.
00:42:00 - Qu'il faut intégrer.
00:42:01 De mon point de vue, la réponse au problème de la violence,
00:42:05 si après le diagnostic, il faut proposer des solutions,
00:42:09 il est dans la réhabilitation de l'identité et du discours de l'identité.
00:42:16 Mais attention, je suis, au nom des Lumières, au nom de mon attachement à Kant,
00:42:23 au nom du sens de l'histoire, je suis attaché à l'idée d'une culture
00:42:28 et d'une identité européenne.
00:42:29 Et je pense que si on veut reconstruire la société sur des fondements solides,
00:42:35 il va falloir que nous posions les maximes du sens commun européen.
00:42:41 Et les maximes du sens commun européen, c'est quoi ?
00:42:43 C'est l'égalité des droits pour les hommes et pour les femmes.
00:42:47 C'est le respect inconditionné de toutes les personnes humaines.
00:42:52 Et c'est le droit de croire ou de ne pas croire en Dieu.
00:42:56 Je pense que dans ces trois propositions, dans ces trois formules,
00:43:00 dans ces trois maximes du sens commun, il peut se trouver la matrice
00:43:05 d'une reconstruction d'un lien social fondé sur le partage
00:43:10 et fondé sur le respect qui forcément s'oppose potentiellement, du moins, à la violence.
00:43:18 Après, ça sent très beau, ces mots, ces concepts et cette philosophie.
00:43:21 N'empêche qu'entre-temps, sur le terrain, les Français, eux, ont juste envie
00:43:25 de préserver leur vie, de ne pas prendre de risque.
00:43:27 Je voulais vous les faire entendre, ces Français, parce qu'on était hier,
00:43:30 justement, hier soir à Bayonne, où cette minute de silence a été observée
00:43:33 pour cet homme de 46 ans qui a été sauvagement agressé et tué.
00:43:36 Antoine et Stéphane étaient sur place et il a pu interroger des Français.
00:43:40 Je voulais vous les faire entendre.
00:43:42 Une foule silencieuse et une colère froide.
00:43:46 Les habitants se recueillent sur la place de la liberté.
00:43:49 Ici, tous viennent soutenir les victimes des agressions pendant les fêtes de Bayonne
00:43:53 et rejettent toute forme de violence.
00:43:55 Quand il y a une agression ou une mort de ce genre, c'est assez violent quand même, non ?
00:44:00 C'est juste inconcevable pour moi.
00:44:02 C'est d'une inhumanité incroyable.
00:44:05 Je ne sais pas où va le monde.
00:44:07 Patrice, l'homme de 46 ans, mort après 9 jours de coma,
00:44:10 a été agressé au pied de son immeuble par 3 individus
00:44:13 à qui il reprochait d'uriner sur le mur.
00:44:15 Il a été roué de coups pendant de longues minutes.
00:44:18 C'est absolument dramatique, d'autant que les 3 personnes devant ce monsieur
00:44:21 étaient en train d'uriner.
00:44:23 C'est un acte vraiment odieux et il faut qu'il soit puni.
00:44:26 La violence grimpe partout.
00:44:28 Maintenant, les gens sont foutus d'échanger sans être dans la violence.
00:44:32 L'intolérance semble être au pouvoir, oui, absolument.
00:44:35 Une enquête difficile commence.
00:44:37 Il y avait des centaines de milliers de personnes dans la rue au moment des faits.
00:44:40 Nous recherchons 3 individus de type méditerranéen,
00:44:43 susceptibles d'appartenir à la communauté des Français itinérants.
00:44:47 Ils étaient torse nu, mesurés 1m80/85, 25 ans,
00:44:52 corpulence musclée athlétique, chatin brun,
00:44:55 avec les cheveux coupés en dégradés, sur le côté et nuque,
00:44:59 short blanc ou rouge.
00:45:01 Les caméras auraient filmé la scène et d'après nos informations,
00:45:04 malgré la pénombre, l'analyse des images aurait déjà donné
00:45:07 des résultats positifs dans l'enquête.
00:45:10 Martin Gargnon, on entend cette phrase "l'intolérance semble être au pouvoir".
00:45:15 On a aussi les propos d'une femme qui nous disait
00:45:17 "moi je ne vais plus aux fêtes de Bayonne".
00:45:19 C'est un symbole de fête et de joie et de légèreté, d'insouciance.
00:45:23 Certains décident de ne plus y aller pour ne pas mettre leur vie en danger.
00:45:27 Quand on parle de l'intolérance au pouvoir,
00:45:31 la personne veut dire que c'est devenu quelque chose de généralisé.
00:45:35 Vous aviez un Français qui témoignait sur l'incapacité des Français
00:45:40 à dialoguer, à échanger, sans verser dans une violence extrême.
00:45:46 Un exemple très concret et récent, pendant ce plateau,
00:45:50 j'ai reçu en direct des menaces de mort.
00:45:53 Je vous passe des insultes, on est habitué quand on fait un peu de politique,
00:45:57 mais des menaces de mort suite aux propos que j'ai tenus sur ce plateau.
00:46:00 Ils ne m'ont pas paru extrêmement perturbants, mais visiblement, voilà.
00:46:03 Ça illustre cette incapacité au quotidien, pour tout, pour n'importe quoi,
00:46:07 à échanger, à régler un conflit de manière passive, ordonnée.
00:46:10 On ne discute plus, on s'agresse directement.
00:46:12 On verse immédiatement dans une violence absolue.
00:46:16 Je rebondis sur un propos que vous avez tenu, monsieur Rougeron,
00:46:19 mais effectivement je suis assez d'accord avec vous.
00:46:21 La culture de la reconnaissance historique n'est pas la culture de la repentance.
00:46:25 Effectivement, on est peut-être aussi...
00:46:28 Beaucoup de Français ont le sentiment que l'histoire nationale,
00:46:32 ce qui fait corps, ce qui fait nation, n'est plus assez valorisée.
00:46:35 On a versé beaucoup dans une culture de la repentance.
00:46:38 Et dans le même temps, et Emmanuel Macron, j'en reviens aussi à son entretien,
00:46:41 qui a fait beaucoup de coulées d'encre au Figaro,
00:46:45 l'enracinement n'est en aucun cas antinomique de l'universalisme.
00:46:49 La France fonctionne, a toujours fonctionné, s'est construite sur,
00:46:53 justement, notre enracinement, un terroir, une identité locale,
00:46:57 et en même temps, on a su le sublimer par un universalisme.
00:47:00 Je vous prends un exemple très concret, une fois de plus.
00:47:03 Moi, je viens d'un petit village dans les Hautes-Alpes, Aspremont,
00:47:05 qui va faire dans quelques jours, le 20 août, je crois, la fête de la Transhumance,
00:47:09 qui est une illustration de tradition locale, paysanne, etc.
00:47:13 C'est une fête qui accueille, c'est un village qui accueille tous les ans,
00:47:15 des jeunes du monde entier qui viennent pour la restauration
00:47:18 d'un vieux château du Moyen-Âge, pour la construction.
00:47:20 Donc, on est vraiment là, dans cet exemple très concret,
00:47:22 et on le partage dans beaucoup de villages de France,
00:47:24 dans, à la fois, cette capacité à être enraciné dans une histoire locale,
00:47:28 et en même temps, de sublimer aussi cet enracinement par un universalisme.
00:47:32 C'est ça qui fait la grandeur de la France.
00:47:33 Il faut convaincre les jeunes émeutiers des quartiers d'aller reconstruire un château,
00:47:35 je vous souhaite bonne chance, mais je crains que vous n'y parveniez pas.
00:47:38 C'est le principe du SNU, justement, qui a été créé,
00:47:41 qu'il faut qu'on généralise et qu'on développe au maximum.
00:47:43 C'est ce qui manquait, peut-être, avec la suppression du service militaire.
00:47:46 On va s'arrêter une nouvelle fois, et puis on reprend nos discussions après 10h.
00:47:50 On parlera notamment de Donald Trump, il nous a peut-être manqué,
00:47:54 et bien, rassurez-vous, il va peut-être être de retour, malgré ses ennuis judiciaires.
00:47:57 À tout de suite.
00:47:58 Il est 10h, on entame la deuxième et dernière partie de l'heure des pros été.
00:48:06 On va d'abord faire un point sur l'essentiel de l'actualité avec Clémence Barbier.
00:48:09 Bonjour Clémence, rebonjour.
00:48:11 Rebonjour.
00:48:13 Colère, tristesse et indignation.
00:48:15 Hier soir, une centaine de Bayonnais se sont rassemblés place de la mairie
00:48:19 pour dire stop contre toute violence après la mort jeudi soir
00:48:23 de l'homme passé ratabat par trois individus pendant les fêtes de Bayonne.
00:48:26 Après neuf jours de coma artificiel, la victime n'a pas survécu.
00:48:30 Les trois suspects de l'agression mortelle sont toujours recherchés.
00:48:33 Un appel à témoins a été lancé, complété par un portrait robot de l'un d'entre eux.
00:48:38 Nouveau chassé-croisé sur les routes des vacances.
00:48:41 Ce samedi, considéré comme la journée la plus difficile et classée noire dans le sens des départs,
00:48:46 Bison Futé prévoit des difficultés dans le sens Lyon-Chambery
00:48:50 entre la fin de matinée et le début d'après-midi et dans le tunnel du Mont-Blanc vers l'Italie.
00:48:55 Le patron de Wagner, Evgeny Prigojine, avait ordonné à tout son personnel
00:49:00 de rallier les camps de Wagner en Biélorussie, au plus tard aujourd'hui,
00:49:04 selon le centre de résistance ukrainien.
00:49:06 Très discret depuis la tentative de rébellion contre le Kremlin à la fin du mois de juin,
00:49:10 Evgeny Prigojine devrait être présent.
00:49:13 Merci beaucoup Clémence Barbier.
00:49:17 Après avoir repoussé plusieurs fois l'étude de son projet de loi immigration,
00:49:21 le temps de trouver une majorité à l'Assemblée nationale,
00:49:23 le gouvernement pourrait finalement passer en force son texte.
00:49:27 C'est l'une des informations qu'Emmanuel Macron a glissé dans cet entretien au Figaro Magazine cette semaine.
00:49:32 Une perspective qui suscite évidemment un vif ressentiment du côté des oppositions.
00:49:37 On écoute les précisions d'Antoine Delplanque avec Maxime Lamordier.
00:49:41 L'obstruction parlementaire, c'est ce qui inquiète le chef de l'État.
00:49:47 Alors qu'il annonçait ce mercredi dans le Figaro une initiative politique d'ampleur pour la rentrée,
00:49:52 les regards de toute la classe politique se sont portés sur le projet de loi immigration.
00:49:57 Des regards pas forcément bienveillants.
00:49:59 Sur les bancs de l'Assemblée, hors du camp présidentiel,
00:50:02 le texte clive avant même d'avoir été présenté.
00:50:05 Sans surprise, la gauche le considère déjà trop radical.
00:50:09 Les forces de la NUPES l'ont déjà clairement fait savoir.
00:50:12 Elles refusent de participer au compromis qu'Elisabeth Borne appelle de ses voeux.
00:50:16 Olivier Faure, quant à lui, met le chef de l'État au défi de présenter sa politique
00:50:21 devant les Français et leurs représentants à l'Assemblée.
00:50:24 Le président de la République vient d'annoncer une initiative politique d'ampleur à la fin du mois d'août.
00:50:29 Chiche ! Il veut réunir la nation. Chiche !
00:50:32 Si la gauche a fait part de son opposition au texte, la droite elle aussi le critique déjà
00:50:36 et dénonce une volonté politique pas assez ferme.
00:50:39 Les députés, les républicains s'appuient sur les récents sondages d'opinion
00:50:43 qui donnent l'immigration comme une problématique importante pour les Français
00:50:47 et appellent à l'organisation d'un référendum.
00:50:50 Monsieur le Président, ayez le courage de donner la parole aux Français par voie de référendum.
00:50:54 C'est à eux de décider.
00:50:56 Face à la levée de boucliers qui s'annonce déjà autour de ce projet,
00:50:59 Emmanuel Macron évoquait à demi-mot impossible recours à l'article 49.3.
00:51:04 Une évocation qui fait bondir à sa droite.
00:51:07 Je regrette que le président de la République balaie d'un revers de main
00:51:10 notre proposition de loi constitutionnelle.
00:51:13 Il faut rompre avec la naïveté et adopter des mesures efficaces
00:51:16 afin d'enrayer cette subversion migratoire.
00:51:18 En l'absence d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale,
00:51:21 Elisabeth Borne devra jouer des coudes face aux oppositions
00:51:24 qui s'annoncent fortes sur ce texte.
00:51:26 Comme de nombreux Français...
00:51:28 Alors comme ça, au beau milieu de l'été,
00:51:30 la perspective d'un nouveau 49.3 refait surface Martin Garagnon.
00:51:33 Est-ce bien raisonnable ?
00:51:35 Emmanuel Macron peut-il encore user de cet outil-là ?
00:51:38 Mais le président, une fois de plus, a été extrêmement clair
00:51:41 et pondéré dans son entretien au Figaro,
00:51:44 dans lequel il évoque justement l'une éventuelle recours au 49.3.
00:51:47 Il précise les outils constitutionnels qui sont à sa disposition.
00:51:51 Le 49.3, hors texte budgétaire, on le rappelle aux Français,
00:51:54 peut être utilisé une fois par an sur un texte
00:51:57 qui sort justement du vote du budget.
00:51:59 On nous l'a dit avant que la Première ministre ne l'utilise une dizaine de fois.
00:52:02 Oui, mais uniquement sur des textes budgétaires.
00:52:04 Le 49.3 n'a jamais encore été utilisé par le gouvernement d'Elisabeth Borne,
00:52:08 en dehors des textes budgétaires.
00:52:10 Donc il a parfaitement la possibilité, qui est constitutionnelle,
00:52:13 et là aussi arrêtons la désinformation,
00:52:15 notamment de la part d'une certaine extrême gauche,
00:52:18 qui a continuellement indiqué aux Français,
00:52:21 qui les a chauffés à blanc en disant "le 49.3 c'est antidémocratique".
00:52:24 Non, ça n'est pas antidémocratique.
00:52:26 Le 49.3 est un article de notre constitution.
00:52:28 Revenons à des fondamentaux et abordons un débat modérément.
00:52:32 Votre journaliste dans le sujet l'a d'ailleurs extrêmement bien dit.
00:52:35 Le texte divise avant même d'être diffusé.
00:52:38 Mais parce que c'est un sujet tellement important,
00:52:40 qu'elle les Français s'intéressent également.
00:52:42 On parle d'un projet de loi immigration.
00:52:44 Mais débattons-en sereinement.
00:52:45 Ça montre bien qu'on a des oppositions qui sont dans une posture idéologique.
00:52:48 Avant même d'avoir connaissance du texte,
00:52:50 vous avez une extrême gauche qui va vous dire
00:52:52 "c'est de la répression, c'est du fascisme anti-immigration"
00:52:55 et vous avez une extrême droite qui va vous dire
00:52:57 "c'est du laxisme et c'est de l'immigration portes ouvertes".
00:53:01 Donc on est dans des postures idéologiques.
00:53:04 Le texte n'est pas encore diffusé.
00:53:06 C'est un texte qui va être essentiel.
00:53:08 Et parce que, comme vous l'avez dit,
00:53:09 c'est un sujet que les Français ont en tête.
00:53:12 Et qui a été reporté.
00:53:13 On sait qu'évidemment, on aurait dû en parler plus tôt.
00:53:16 J'en reviens aux fondamentaux.
00:53:17 Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2007
00:53:20 et pourquoi il a été réélu en 2022 ?
00:53:22 Pour une raison simple,
00:53:23 c'est sa capacité à briser un certain nombre de tabous
00:53:26 et être dans le dépassement de clivages politiques.
00:53:29 On sait que beaucoup de Français ont malheureusement voté pour lui
00:53:31 pour d'autres raisons.
00:53:32 La règle démocratique est très simple.
00:53:34 On ne connaît pas les intentions de vote des Français.
00:53:37 On ne sait pas pourquoi ils ont voté pour telle ou telle personne.
00:53:39 En revanche, la seule règle qui s'impose en démocratie,
00:53:42 c'est le résultat de l'élection.
00:53:43 Chacun a ses motivations.
00:53:44 Certes, mais justement, exploitons cette démocratie,
00:53:46 cette belle démocratie à la française,
00:53:48 dans son ensemble.
00:53:49 Et non un débat sur un.
00:53:50 Débattons, oui.
00:53:51 Justement, c'est parce qu'on ne connaît pas les raisons de l'électeur
00:53:55 qu'on évite de privatiser les opinions des gens.
00:53:58 Quand Le Pen perd à 18% face à Chirac à 82%,
00:54:03 Chirac n'a jamais cru qu'il représentait 82% des Français.
00:54:07 Il avait un sens de la réalité qui était parfois éclipse,
00:54:10 mais pas à ce point-là.
00:54:11 Donc, il n'y a pas eu de macronisme triomphant face à Marine Le Pen.
00:54:17 Non, non, faux.
00:54:18 Il y a plus un anti-Marine Le Penisme qu'autre chose.
00:54:23 Mais le grand problème d'une loi sur l'immigration,
00:54:27 c'est que c'est une loi de faux-semblant pour tout le monde.
00:54:30 Je m'explique.
00:54:31 Ça permet à la NUP de garder son unité sur quelque chose
00:54:38 qui les agrège tous, c'est-à-dire l'immigration n'est pas un problème,
00:54:41 point barre.
00:54:42 C'est l'un des seuls trucs sur lesquels ils sont encore d'accord.
00:54:44 Donc, ça permet de refaire une unité de façade alors que ça crise dans les coulisses.
00:54:50 Ça permet aux Républicains de dire "nous existons encore
00:54:54 et nous ne sommes pas encore totalement macronisés".
00:54:56 Vous avez remarqué que vous n'avez pas donné la parole,
00:54:58 et à mon avis, ils n'ont peut-être pas voulu,
00:55:00 à quelqu'un du Rassemblement National, tout simplement parce que, eux,
00:55:04 ils disent "plus on parle d'immigration, plus à un moment,
00:55:06 on va en obtenir certains fruits, on n'a pas trop à en parler,
00:55:09 c'est un sujet qui nous ramène mécaniquement".
00:55:12 Mais il y a un grand absent de tout ça.
00:55:14 C'est que 80% du droit migratoire n'est pas fait en France.
00:55:18 Donc, de toute façon, ce sera une loi sur 20%,
00:55:21 20% qui sont encadrés par des textes internationaux,
00:55:25 pacte international sur le droit civil et politique,
00:55:28 convention sur la patrie dit, etc.
00:55:30 C'est-à-dire qu'on va changer des points-virgules,
00:55:33 la seule chose, et je comprends tout à fait l'intérêt d'immigration.
00:55:36 Il est vidé de son sens ce projet de loi d'immigration ?
00:55:38 Il le sera, il le sera très largement.
00:55:39 On va un peu jouer sur le droit de la nationalité,
00:55:41 le problème c'est qu'on n'a pas le droit de discriminer
00:55:44 les Français et les non-Français, c'est droit communautaire de base.
00:55:47 Donc, on n'a pas le droit à la préférence nationale de toutes les manières.
00:55:50 Il est pourtant présenté comme justement le texte
00:55:52 qui va enfin mettre les choses au clair, vous le disiez.
00:55:54 Vous ne l'avez jamais entendu ce discours-là ?
00:55:55 Vous ne l'avez pas entendu de la part de Manuel Valls ?
00:55:57 Vous ne l'avez pas entendu de la part de Nicolas Sarkozy ?
00:55:59 Vous avez un discours qui finalement laisse à penser
00:56:02 que le politique n'a plus aucune marge de manœuvre.
00:56:05 Moi, je suis navré et je m'inscris totalement en faux avec ce propos-là.
00:56:08 Quand vous dites que c'est un texte qui est vidé de son sens
00:56:11 avant même d'être débattu, c'est faux pour une raison simple.
00:56:14 Vous considérez que finalement la France ne serait que spectateur de l'Europe.
00:56:17 La France est acteur de l'Europe.
00:56:19 Donc, effectivement, il y a un certain nombre de décisions
00:56:21 qui sont prises à l'échelon européen.
00:56:23 Peut-être qu'elle n'est pas de moins en moins quand même
00:56:25 actrice de l'Europe, la France ?
00:56:27 Vous avez vu quand même la présence française de l'Union européenne,
00:56:30 donc la France présider l'Europe.
00:56:32 La crise sanitaire a relevé différentes failles.
00:56:35 La crise sanitaire, au contraire, a montré à mon sens,
00:56:38 et je suis en désaccord totalement avec vos propos,
00:56:41 la crise de la Covid a montré justement la réactivité
00:56:44 et la plasticité de l'Europe pour une raison simple.
00:56:47 C'est que le souci de la santé...
00:56:49 Au détriment du rôle des États, justement.
00:56:51 Alors, à l'avantage du rôle des États, pour une raison simple,
00:56:53 c'est que la santé n'est pas un sujet, à la base,
00:56:56 n'est pas un sujet, n'est pas un...
00:56:57 Non, mais c'est vrai. On nous a dit sans l'Europe,
00:56:59 on n'aurait pas eu tous ces outils.
00:57:00 Exactement.
00:57:01 En l'espace de quelques semaines, l'Europe s'efface
00:57:03 derrière cette entité européenne.
00:57:04 Et c'est grâce à l'Europe que la France a pu avoir
00:57:06 autant de vaccins et aussi rapidement.
00:57:09 C'est parce qu'on a mutualisé des efforts.
00:57:11 Il y a beaucoup de sujets, effectivement,
00:57:13 qui se placent au niveau de l'Europe.
00:57:14 Et le sujet de l'immigration en est un.
00:57:16 Effectivement.
00:57:17 80% ont du droit, donc ne faites pas campagne
00:57:20 sur des promesses que vous ne tiendrez pas.
00:57:22 Je reprends un exemple extrêmement basique,
00:57:24 parce que ça a beaucoup été...
00:57:25 Non, mais il semble que la France ne puisse peut-être
00:57:26 pas appliquer les politiques qu'elle voudrait
00:57:27 ou mener celles qu'elle voudrait,
00:57:28 parce qu'elle préfère s'aligner avec les directives européennes.
00:57:32 Je vous donne un exemple extrêmement simple.
00:57:34 Sur les OQTF, ces fameuses obligations de quitter
00:57:36 le territoire français, qui ont été très médiatisées,
00:57:38 parce qu'on a, à raison d'ailleurs, fait le constat
00:57:40 que l'essentiel, l'immense majorité des OQTF
00:57:43 n'était pas réalisée.
00:57:46 Un des points qui, a priori, devrait figurer
00:57:49 dans ce projet de loi, c'est justement,
00:57:51 enfin cette proposition, c'est justement de rationaliser
00:57:55 les OQTF, et notamment en resserrant énormément
00:57:58 les critères de recours contre les OQTF qui sont décidés.
00:58:00 Oui, en les passant de 12 à 5, c'est ça ?
00:58:03 Voilà, c'est ça, voire même moins.
00:58:05 Et d'améliorer le délai de traitement de ces OQTF.
00:58:07 C'est-à-dire que maintenant, lorsque vous aurez,
00:58:09 on verra comment le texte sera,
00:58:11 mais le but c'est justement, 100% des OQTF,
00:58:14 il faut qu'ils soient appliqués.
00:58:15 En Allemagne, vous avez beaucoup moins d'OQTF,
00:58:17 et qu'on ne voit pas fuir en Belgique
00:58:19 certaines personnes insoumises en OQTF.
00:58:21 Donc ça implique, et je vous rejoins sur ce point,
00:58:23 ça implique d'améliorer la coordination
00:58:24 des politiques migratoires européennes.
00:58:26 Bon, Claude Aubadière, qui ne s'est pas exprimé
00:58:28 encore sur le sujet.
00:58:29 Écoutez, moi je pense qu'il est tout à fait probable
00:58:33 que le gouvernement ait recours au 49.3
00:58:37 au sujet de la loi sur l'immigration,
00:58:39 et je pense que ce n'est pas tellement étonnant.
00:58:41 Pourquoi ce n'est pas tellement étonnant ?
00:58:43 Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2017,
00:58:47 en se fondant sur, je dirais, deux soucis,
00:58:51 deux objectifs, partagés par un certain nombre
00:58:54 de membres de la classe politique.
00:58:55 Premier souci, premier objectif,
00:58:58 moraliser le discours de la droite,
00:59:01 moraliser le discours de la droite libérale.
00:59:04 Deuxième souci, moderniser le discours
00:59:08 de la gauche socialiste.
00:59:09 Et ces deux soucis ont permis,
00:59:13 dans une certaine mesure, de faire voler en éclat
00:59:16 les clivages idéologiques traditionnels
00:59:18 et d'accéder au pouvoir.
00:59:21 On a pu donc, dans un premier temps,
00:59:23 si vous voulez, se féliciter d'une sorte
00:59:26 de recomposition des forces politiques,
00:59:29 d'une sorte d'affaiblissement aussi
00:59:31 des partis parlementaires.
00:59:33 Mais, en fait, la contrepartie de cet accès au pouvoir,
00:59:40 c'est précisément qu'en affaiblissant
00:59:43 les partis parlementaires, en affaiblissant
00:59:45 en gros le Parti Socialiste,
00:59:47 en affaiblissant la droite républicaine,
00:59:50 on a fait deux choses.
00:59:54 Premièrement, on a fait monter les populismes,
00:59:57 on a exacerbé les passions et on a donné
01:00:01 du blé à moudre aux populistes.
01:00:04 Et deuxièmement, on a produit dans certaines situations,
01:00:07 on a produit, si vous voulez, une situation de blocage.
01:00:11 Dans le contexte social d'aujourd'hui,
01:00:14 il est clair que les républicains
01:00:17 ne peuvent pas se satisfaire de la tentative
01:00:20 de compromis gouvernemental au sujet
01:00:22 de la problématique de l'immigration.
01:00:25 Dans la situation d'aujourd'hui,
01:00:27 il est clair que la NUPES, LFI en tête,
01:00:30 ne peut pas se satisfaire de cette tentative
01:00:33 de compromis autour d'un sujet qui fâche
01:00:36 les Français, qui les oppose les uns aux autres,
01:00:39 qui clive autant que le sujet de l'immigration.
01:00:43 Donc, je crois qu'ici, si vous voulez,
01:00:45 on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
01:00:48 On est en train de payer la rançon
01:00:51 de l'affaiblissement des partis parlementaires en France.
01:00:54 Et il n'est pas certain qu'avec le recul
01:00:57 que nous pouvons avoir aujourd'hui,
01:00:59 ce soit la meilleure chose qui ait pu nous arriver
01:01:01 depuis cinq ans.
01:01:03 - Si vous me permettez, deux remarques très rapides.
01:01:06 La première, c'est que vos propos donnent le sentiment
01:01:09 que finalement, l'affaiblissement des partis traditionnels
01:01:12 de gauche comme de droite, au profit des extrêmes,
01:01:15 est le fait d'Emmanuel Macron.
01:01:17 Mais c'est la volonté des Français.
01:01:19 Si le parti et le PS, LR en tête, ont perdu
01:01:22 les dernières élections, c'est bien parce qu'ils,
01:01:25 peut-être, à voir des analyses politiques,
01:01:27 mais en tout cas, ça reste le choix des Français,
01:01:29 parce qu'ils n'ont pas su non plus incarner
01:01:31 ce que les Français voulaient maintenant voir aussi
01:01:33 comme politique.
01:01:34 - Donc, c'est de la responsabilité politique.
01:01:36 - Emmanuel Macron a bénéficié de l'érosion
01:01:38 de la crédibilité de ces partis-là
01:01:40 pour incarner un nouvel élan que les Français
01:01:42 appelaient de leur vœu très clairement en 2007
01:01:44 comme en 2022, sans y revenir sur les motivations
01:01:46 de pourquoi les Français ont voté pour tel parti.
01:01:48 - Alors, il a profité de les siphonner les uns comme les autres.
01:01:50 - Mais, pour pouvoir siphonner quelque chose,
01:01:52 encore faut-il qu'on se laisse siphonner.
01:01:54 Ça veut bien dire aussi que ces partis-là
01:01:56 étaient de plus en plus des coquilles vides
01:01:58 d'un point de vue idéologique.
01:02:00 Et on le constate encore à l'heure actuelle,
01:02:02 qu'on voyait les intermoments du PS.
01:02:04 Je voyais tout à l'heure le tweet d'Ollié Fort
01:02:06 qui dit "Chiche, le présent rassemble le lit".
01:02:09 - Par rapport à cet arc républicain
01:02:11 dont parle le président de la République
01:02:13 pour la rentrée.
01:02:14 - Contentez-vous déjà d'essayer de rassembler
01:02:16 un parti qui est 100% divisé ?
01:02:18 On l'a encore vu au moment des élections
01:02:20 du premier secrétaire du PS,
01:02:22 où la ligne UPS fait 50 et la ligne anti-UPS fait 50.
01:02:24 - L'opposition joue son rôle, c'est la démocratie.
01:02:26 - Je le renvoie aussi à ses propres divisions
01:02:28 en interne au sein même de son parti.
01:02:30 Et juste un deuxième point très rapide,
01:02:32 c'est qu'on a adopté plus de textes en un an
01:02:34 dans une situation de majorité relative
01:02:36 qu'en un an avant les dernières législatives
01:02:38 en situation de majorité absolue.
01:02:40 Ça montre bien que...
01:02:42 - En utilisant beaucoup plus souvent
01:02:44 qu'avant ce 49-3.
01:02:46 - Le 49-3, je le répète, n'a été utilisé
01:02:48 que sur les textes budgétaires.
01:02:50 - On n'avait jamais vu autant d'utilisation.
01:02:52 - On n'a jamais adopté autant de textes
01:02:54 à l'Assemblée que cette année-là.
01:02:56 Ce qui montre bien qu'il est possible,
01:02:58 parfaitement possible, de dégager
01:03:00 des majorités de projet texte par texte.
01:03:02 - En réalité, ce qu'on peut sortir
01:03:04 de la donnée qui vient que vous venez de dire,
01:03:06 c'est surtout une partie de mollesse
01:03:08 de certaines oppositions
01:03:10 qui ne s'y achètent pas.
01:03:12 - Vous les trouvez, vous, les oppositions ?
01:03:14 LFI et RN ?
01:03:16 - Non, LFI, non.
01:03:18 - Ils ne sont pas de moi.
01:03:20 - Mais RN, parfois, on se pose des questions.
01:03:22 - Ah ben, on vous remonte tout à fait.
01:03:24 - Parfois, on se pose des questions.
01:03:26 - Or, par contre,
01:03:28 prenez le cas
01:03:30 des Républicains.
01:03:32 Parce que, en réalité,
01:03:34 les Républicains,
01:03:36 comme une partie de la marge de la nupes,
01:03:38 particulièrement les hommes d'Olivier Fond,
01:03:40 en réalité, ils jouent leur survie.
01:03:42 Ils jouent leur survie
01:03:44 parce qu'à un moment,
01:03:46 ils seront attirés comme des astéroïdes morts
01:03:48 vers un astre vivant
01:03:50 qui va les détruire.
01:03:52 Ou qui peut les détruire,
01:03:54 s'ils ne s'autodétruient pas avant,
01:03:56 dans le cadre de la nupes.
01:03:58 Mais, par exemple, les Républicains
01:04:00 luttent contre leur macronisation
01:04:02 et contre le départ d'une partie
01:04:04 de leur troupe résiduelle vers le RN.
01:04:06 Et d'où l'idée idiote
01:04:08 d'Éric Ciotti.
01:04:10 Pourquoi ? Parce que vous faites
01:04:12 un référendum, vous serez obligé
01:04:14 de faire une grande spécialité française
01:04:16 qui est d'annuler les référendums a posteriori.
01:04:18 Tout simplement parce que
01:04:20 vous ne pouvez pas
01:04:22 légiférer en conscience
01:04:24 sur ce dossier-là
01:04:26 parce que vous n'avez, pour les deux tiers du sujet,
01:04:28 plus des deux tiers, 80%,
01:04:30 vous n'avez pas la main.
01:04:32 Éric Ciotti le sait.
01:04:34 Il le sait tellement qu'Édouard Balladur,
01:04:36 certainement son dernier acte politique,
01:04:38 a fait une note quasiment
01:04:40 en tire là-dessus en disant
01:04:42 "les États sont dépossédés". Au passage,
01:04:44 il oublie une partie de sa responsabilité,
01:04:46 mais peu importe. Et il reconnaît
01:04:48 que de toute façon ce n'est plus possible
01:04:50 et, dernier point,
01:04:52 même Olivier Marleix dit "oui, le référendum,
01:04:54 de toute façon,
01:04:56 en contravention du droit communautaire,
01:04:58 autant qu'on en parle moins vu qu'on ne le fera pas".
01:05:00 - Et ce qui montre bien qu'ils sont dans la démagogie
01:05:02 dans ces propositions-là.
01:05:04 - De toute façon, ils luttent pour leur survie,
01:05:06 parce que sinon, ils seraient à renaissance.
01:05:08 - François de Baudin, le mot de la fin
01:05:10 pour ce sujet-là.
01:05:12 - Le mot de la fin pour souligner deux choses.
01:05:14 La première, c'est que mon propos
01:05:16 ne constitue pas une attaque ad hominem
01:05:18 contre Emmanuel Macron.
01:05:20 Je fus, en 2017,
01:05:22 le premier à me féliciter
01:05:24 et je suis le premier à me féliciter
01:05:26 que les socialistes puissent se libérer,
01:05:28 s'affranchir de l'idée
01:05:30 selon laquelle le progrès social
01:05:32 est incompatible avec l'économie de marché.
01:05:34 Et je suis le premier à me féliciter
01:05:36 que le libéralisme économique
01:05:40 puisse s'accommoder d'un souci social.
01:05:42 C'est John Rawls qui l'a expliqué
01:05:44 dans "La théorie de la justice"
01:05:46 et je crois qu'il a été élu aussi bien à gauche qu'à droite.
01:05:48 En revanche, le constat quand même
01:05:50 que nous devons faire,
01:05:52 c'est que sous l'effet concomitant,
01:05:54 conjoint de la disqualification
01:05:56 en règle de l'État,
01:05:58 du parlementarisme
01:06:00 et de la loi,
01:06:02 eh bien, si vous voulez,
01:06:04 l'affaiblissement des partis parlementaires
01:06:06 a suscité en France,
01:06:08 si vous voulez,
01:06:10 une croissance menaçante,
01:06:12 dangereuse
01:06:14 des réactions populistes
01:06:16 et de ceux qui
01:06:18 n'incarnent plus la République.
01:06:20 Car on ne peut pas
01:06:22 aujourd'hui considérer sérieusement
01:06:24 que LFI défend des idées républicaines.
01:06:26 On ne peut pas considérer sérieusement
01:06:28 que le Rassemblement national
01:06:30 sur le terrain
01:06:32 de la question de l'intégration
01:06:34 et de l'immigration
01:06:36 tient un discours
01:06:38 et propose une politique républicaine
01:06:40 et sociale.
01:06:42 Ce n'est pas sérieux.
01:06:44 Donc l'affaiblissement du parti des Républicains
01:06:46 et du parti socialiste
01:06:48 a pour conséquence, évidemment,
01:06:50 la montée des populismes
01:06:52 et il faut prendre garde
01:06:54 ici de ne pas trop longtemps jouer
01:06:56 avec ce feu qui pourrait
01:06:58 précisément nous réserver
01:07:00 des jours encore plus...
01:07:02 - Alors le mot de la toute fin.
01:07:04 - A titre personnel, je pense que le feu,
01:07:06 c'est de prendre des millions de Français
01:07:08 qui votent LFI, qui votent RN,
01:07:10 de les mettre au banc de la société.
01:07:12 Alors que pour une large part,
01:07:14 c'est aussi eux la France.
01:07:16 Et ce discours-là, je suis désolé de vous le dire,
01:07:18 ce discours-là, valsiste
01:07:20 de République minoritaire,
01:07:22 c'est-à-dire la République, c'est moi et mes potes,
01:07:24 et je vous le dis, méfiez-vous.
01:07:26 Je vous le dis, c'est très gentiment.
01:07:28 Mais la République, c'est l'unité
01:07:30 du corps politique sous la loi.
01:07:32 Il n'y a plus
01:07:34 de loi pour tous, malheureusement,
01:07:36 et ça, ça vient de causes internes.
01:07:38 C'est pas la faute de LFI, ils n'ont pas le pouvoir.
01:07:40 C'est pas la faute du RN, ils n'ont pas le pouvoir.
01:07:42 Et malheureusement, à force de dire
01:07:44 "la République, c'est nous contre les populismes",
01:07:46 eh bien, vous mettez une part non négligeable
01:07:48 du peuple français au banc
01:07:50 et après, il ne faudra pas venir pleurer de
01:07:52 "on n'arrive plus à faire nation".
01:07:54 La République, c'est moi, c'est Mélenchon qui l'a dit.
01:07:56 Oui, mais il y en a qui sont au pouvoir et qui agissent comme tels.
01:07:58 Mélenchon n'a pas le pouvoir.
01:08:00 Nous, on peut combattre les idées de LFI
01:08:02 ou du RN sans stigmatiser
01:08:04 les électeurs de ces parties-là.
01:08:06 Il faut appeler un chat un chat. Quand on jette le discrédit
01:08:08 à longueur de discours sur l'État,
01:08:10 sur la police, sur la loi,
01:08:12 sur le gouvernement,
01:08:14 on n'est plus dans le camp républicain.
01:08:16 On est dans le camp qui
01:08:18 se caractérise par un leitmotiv
01:08:20 qui est décliné
01:08:22 à toutes les sauces à longueur de discours à LFI
01:08:24 et qui consiste à voir
01:08:26 dans les dispositifs législatifs
01:08:28 des dispositifs
01:08:30 de maquillage
01:08:32 de rapports de force
01:08:34 économiques et sociales.
01:08:36 Pour les anti-républicains
01:08:38 de la France insoumise,
01:08:40 l'État ne peut pas être juste.
01:08:42 L'État est forcément policier
01:08:44 et sa fonction,
01:08:46 c'est de contenir les conflits sociaux
01:08:48 et de le faire
01:08:50 pour maintenir
01:08:52 la bourgeoisie au pouvoir.
01:08:54 Ça, c'est le logiciel de pensée
01:08:56 des trotskistes de la France insoumise
01:08:58 et des marxistes. On ne pourra pas
01:09:00 appeler autrement...
01:09:02 Leur logiciel ne leur donne pas le pouvoir.
01:09:04 Ils n'ont pas le pouvoir. Or, le problème
01:09:06 de responsabilité se pose
01:09:08 sur les gens qui ont le pouvoir.
01:09:10 Le conflictualiser, c'est très clairement
01:09:12 assumé par Mélenchon.
01:09:14 Il ne veut pas le pouvoir, il veut conflictualiser
01:09:16 la société française.
01:09:18 On vous réinvitera pour poursuivre.
01:09:20 Je voulais vous faire traverser l'Atlantique
01:09:22 pour ces 5 dernières minutes.
01:09:24 Oserait-on avouer qu'il nous manquait
01:09:26 presque un peu ?
01:09:28 Donald Trump pourrait bientôt être de retour.
01:09:30 Je voulais qu'on parle du phénomène.
01:09:32 L'ancien président américain
01:09:34 était une nouvelle fois convoqué devant la justice.
01:09:36 Il est inculpé une troisième fois.
01:09:38 Cette fois pour complot contre les institutions
01:09:40 américaines après sa défaite à l'élection de 2020.
01:09:42 Il a plaidé non coupable
01:09:44 et reste grand favori
01:09:46 de la droite pour l'élection de 2024.
01:09:48 Je voulais vous faire entendre
01:09:50 sa réaction hier à l'issue de l'audience.
01:09:52 Merci beaucoup.
01:09:54 C'est un jour très triste pour l'Amérique.
01:09:56 J'ai également été très triste
01:09:58 en traversant Washington D.C.
01:10:00 et en voyant la saleté et la décadence.
01:10:02 Tous les bâtiments et les murs brisés,
01:10:04 les graffitis.
01:10:06 Ce n'est pas l'endroit que j'ai quitté.
01:10:08 C'est très triste à voir.
01:10:10 Quand on regarde ce qui se passe,
01:10:12 il s'agit d'une persécution d'un opposant politique.
01:10:14 Cela n'aurait jamais dû se produire en Amérique.
01:10:16 Il s'agit de la persécution de la personne
01:10:18 qui est en tête des primaires républicaines
01:10:20 avec un nombre très important de voix
01:10:22 et qui devance Biden de beaucoup.
01:10:24 Si vous ne pouvez pas le battre,
01:10:26 vous le persécutez ou vous le poursuivez.
01:10:28 Nous ne pouvons pas laisser cela se produire en Amérique.
01:10:30 Merci beaucoup.
01:10:32 En France, lorsqu'une personnalité politique
01:10:42 est inquiétée par la justice,
01:10:44 en général, elle disparaît sous les radars.
01:10:46 Mais Donald Trump,
01:10:48 il connaît des ennuis judiciaires.
01:10:50 Il est populaire.
01:10:52 Ce n'est pas tout à fait le cas.
01:10:54 Vous avez l'exemple d'un candidat à la prise en ciel,
01:10:56 Eric Zemmour,
01:10:58 qui a eu des condamnations en justice
01:11:00 et qui a eu une certaine popularité
01:11:02 pendant cette élection.
01:11:04 L'extrait que vous venez de diffuser de Donald Trump
01:11:06 est ahurissant.
01:11:08 Il parle de persécution d'un opposant politique.
01:11:10 Plus c'est gros, plus ça passe.
01:11:12 On parle d'un président
01:11:14 qui a très clairement laissé
01:11:16 passer des mots d'ordre
01:11:18 pour encourager des émeutes.
01:11:20 Les enquêtes sont en cours.
01:11:22 On découvre les inculpations
01:11:24 qui découlent de cette enquête.
01:11:26 Il reste favori du parti républicain.
01:11:28 Il devance de 39 points son rival
01:11:30 au sein du parti gouverneur de Floride,
01:11:32 Ron DeSantis.
01:11:34 Et puis, il a évidemment tout le soutien
01:11:36 de ses partisans qui ne le lâchent pas,
01:11:38 même inquiétés par la justice.
01:11:40 Donald Trump connaît très bien
01:11:42 une partie de l'Amérique profonde,
01:11:44 une partie de l'Amérique
01:11:46 ne supporte pas
01:11:48 ce qui pour eux,
01:11:50 et ça il faut l'entendre,
01:11:52 équivaut à de la tricherie.
01:11:54 Je m'explique.
01:11:56 Pour eux, ils veulent bien reconnaître
01:11:58 qu'ils perdent des élections,
01:12:00 à une condition, c'est qu'on laisse
01:12:02 le terrain électoral.
01:12:04 Pour eux, utiliser politiquement
01:12:06 une partie de la justice,
01:12:08 et les Américains, eux, ne le supportent pas,
01:12:10 ils sont sanctionnés à chaque fois.
01:12:12 Je vais vous donner un exemple.
01:12:14 Clinton a fait deux mandats,
01:12:16 il était pourtant convaincu,
01:12:18 non pas d'avoir trompé sa femme,
01:12:20 mais d'avoir menti devant le Congrès.
01:12:22 C'était la question du parjure,
01:12:24 qui est une question très sérieuse aux Etats-Unis.
01:12:26 Et bien néanmoins, une partie non négligeable
01:12:28 de l'électorat démocrate a dit
01:12:30 "la politique c'est la politique,
01:12:32 le reste c'est le reste". Là vous êtes en face
01:12:34 exactement du même phénomène,
01:12:36 on pourrait dire la même chose d'ailleurs,
01:12:38 dans le cas de Biden, ça jouera exactement.
01:12:40 Donald Trump connaît très bien son électorat,
01:12:42 là il a calibré son intervention
01:12:44 parce que ça reste quand même une bête de scène
01:12:46 qui est quand même un bon client,
01:12:50 je pense pour vous journalistes.
01:12:52 Il s'est tiré avantage de toute situation.
01:12:54 Et surtout il connaît très bien son électorat,
01:12:56 il dit "voilà, on va concourir politiquement,
01:12:58 et ne vous inquiétez pas, je serai là jusqu'au bout".
01:13:00 Ce qu'une partie du peuple républicain
01:13:02 veut entendre,
01:13:04 particulièrement après
01:13:06 quelques années de Joe Biden,
01:13:08 où ce peuple républicain
01:13:10 s'est senti, lui, lésé
01:13:12 et pris pour cible,
01:13:14 particulièrement par Kamala Harris,
01:13:16 la vice-présidente.
01:13:18 Une remarque très rapide,
01:13:20 pour rebondir sur vos propos,
01:13:22 je ne suis pas tout à fait d'accord
01:13:24 quand vous dites "les électeurs de Donald Trump
01:13:26 acceptent de perdre une élection,
01:13:28 mais sur le terrain de la politique
01:13:30 et ne veulent pas judiciariser la politique".
01:13:32 Ce n'est pas tout à fait vrai,
01:13:34 parce qu'ils n'acceptent pas,
01:13:36 de perdre une élection.
01:13:38 Quand ils perdent une élection,
01:13:40 ils partent du principe qu'il y a manipulation,
01:13:42 il y a eu triche à leur désavantage.
01:13:44 C'était le cas au moment de la tentative
01:13:46 de prise d'assaut du Capitole à Washington.
01:13:48 C'était pareil pour Bolsonaro au Brésil,
01:13:50 quand il a perdu l'élection,
01:13:52 il y a eu des émeutes
01:13:54 qui ont pris São Paulo,
01:13:56 Brasília, d'assaut de la capitale.
01:13:58 Et à un moindre niveau, heureusement,
01:14:00 c'est aussi le cas de Jean-Luc Mélenchon.
01:14:02 Dès qu'il perd une élection,
01:14:04 il conteste le résultat de l'élection.
01:14:06 C'est typique du populisme international,
01:14:08 lorsque vous perdez une élection,
01:14:10 vous contestez le processus
01:14:12 et le mode de scrutin et le résultat de l'élection.
01:14:14 Donc ça participe à saper
01:14:16 les fondements de la démocratie
01:14:18 et de la capacité à faire de la politique.
01:14:20 - Claude Obadjou ne s'est pas exprimé sur ce sujet.
01:14:22 On voit que Donald Trump s'est engagé dans la campagne,
01:14:24 il essaie de mener le même coup
01:14:26 qu'il avait mené en 2016.
01:14:28 - Cette situation a quelque chose
01:14:30 d'extrêmement intéressant,
01:14:32 d'extrêmement étonnante, stupéfiante
01:14:34 à certains égards.
01:14:36 On dit souvent qu'on est entré
01:14:38 dans l'ère de la post-vérité.
01:14:40 Je ne sais pas si c'est vrai
01:14:42 qu'on est rentré dans l'ère de la post-vérité,
01:14:44 mais manifestement, un homme politique
01:14:46 de premier plan, un ancien président
01:14:48 des États-Unis, qui se voit accusé
01:14:50 d'incitation à l'émeute,
01:14:52 qui voit contre lui retenu
01:14:54 des griefs qui sont
01:14:56 des griefs terribles,
01:14:58 peut encore convaincre
01:15:00 une partie de l'opinion.
01:15:02 Je trouve que c'est extrêmement intéressant
01:15:04 du point de vue de l'analyse des ressorts
01:15:06 de la communication politique
01:15:08 et de l'analyse
01:15:10 des fondements même,
01:15:12 si vous voulez,
01:15:14 de l'autorité et de l'efficacité
01:15:16 du discours politique.
01:15:18 Car on a affaire ici,
01:15:20 si vous voulez, à un personnage
01:15:22 dont le charisme est indéniable,
01:15:24 mais qui se voit
01:15:26 accusé
01:15:28 des crimes,
01:15:30 si vous voulez, ou des délits
01:15:32 les plus sérieux, et qui parvient
01:15:34 encore à jouir
01:15:36 d'une certaine autorité
01:15:38 dans l'opinion
01:15:40 publique. Il y a là quelque chose
01:15:42 à la fois d'intéressant
01:15:44 et à la fois d'effrayant.
01:15:46 On n'a plus le temps de répondre,
01:15:48 mais ce n'est pas grave, on continue de discuter
01:15:50 d'autres sujets d'actualité, une page de pub,
01:15:52 et puis on parlera écologie
01:15:54 et qualité de l'eau de la Seine.
01:15:56 Une fois n'est pas coutume,
01:15:58 je voulais à présent qu'on salue
01:16:00 la créativité et l'inventivité
01:16:02 de notre jeunesse.
01:16:04 Il est vrai qu'on la critique souvent,
01:16:06 on la trouve impatiente,
01:16:08 trop accrochée aux écrans en général
01:16:10 et aux réseaux sociaux en particulier.
01:16:12 Sauf que parfois, c'est aussi l'occasion
01:16:14 de belles surprises et d'aller dans le sens
01:16:16 du progrès. Je voulais vous montrer
01:16:18 d'abord pour commencer quelques photos,
01:16:20 messieurs, regardez, et dites-moi ce que vous voyez,
01:16:22 de quoi s'agit-il, selon vous.
01:16:24 Allez-y.
01:16:26 - Un smartphone.
01:16:28 - Ça ressemble à un smartphone de première génération.
01:16:30 - Et un jeune qui est très content de l'avoir, apparemment.
01:16:32 - Et un jeune qui est très content de l'avoir.
01:16:34 Alors effectivement, ça ressemble à un smartphone,
01:16:36 il s'agit d'un téléphone assez basique
01:16:38 qui permet de téléphoner,
01:16:40 d'envoyer des messages,
01:16:42 il y a aussi quelques jeux dessus.
01:16:44 Il a la particularité d'être très écologique
01:16:46 et d'avoir été fabriqué
01:16:48 par un jeune homme de 15 ans,
01:16:50 passionné d'informatique,
01:16:52 on va en parler avec lui, justement.
01:16:54 Bonjour, Gabriel Rocher,
01:16:56 c'est vous qui avez eu l'idée
01:16:58 et qui avez fabriqué ce téléphone
01:17:00 qui s'appelle Paxo.
01:17:02 Est-ce que vous pouvez nous présenter cette innovation,
01:17:04 de quoi parle-t-on exactement ?
01:17:06 - Tout d'abord, bonjour.
01:17:08 Donc, oui, bien sûr,
01:17:10 il s'agit d'un téléphone basique
01:17:12 qui peut être fabriqué directement chez soi,
01:17:14 à moindre coût, avec du matériel
01:17:16 adapté et de l'intérêt.
01:17:18 L'innovation, c'est surtout
01:17:20 que c'est open source,
01:17:22 ça veut dire que c'est libre de droit,
01:17:24 il n'est pas fabriqué par une entreprise,
01:17:26 il n'appartient donc à personne.
01:17:28 Tout le monde peut utiliser le logiciel et le design
01:17:30 pour aider à faire évoluer le concept,
01:17:32 ce qui va, j'espère,
01:17:34 permettre des améliorations assez rapidement.
01:17:36 - Alors, dites-nous,
01:17:38 on sent que vous êtes un passionné,
01:17:40 on a l'impression que vous êtes plongé un peu
01:17:42 dans tout ça depuis longtemps,
01:17:44 comment l'idée vous est-elle venue de créer ce téléphone ?
01:17:46 Pourquoi ?
01:17:48 - C'est plus un défi personnel,
01:17:50 mais avec le temps, les objectifs du projet
01:17:52 se sont précisés.
01:17:54 Je trouve qu'on change de téléphone
01:17:56 trop souvent, on rachète des modèles
01:17:58 de grandes marques qui coûtent cher
01:18:00 et qui sont surdimensionnés par rapport à notre utilisation,
01:18:02 et tout cela pollue,
01:18:04 je trouve, pour rien. Alors je me suis dit
01:18:06 est-ce qu'il serait possible de faire un téléphone
01:18:08 très simple, moins polluant
01:18:10 et pas cher ? C'est le défi que je me suis lancé.
01:18:12 - Pas cher, ça veut dire combien ?
01:18:14 - Alors, pas cher,
01:18:16 l'objectif c'est 30 euros.
01:18:18 - C'est rien comparé à ce qui se vend
01:18:20 dans les boutiques, effectivement.
01:18:22 Alors c'est le prix de quoi ?
01:18:24 30 euros, de quoi a-t-on besoin ?
01:18:26 - Le coût des composants,
01:18:28 c'est aux alentours de 25 euros,
01:18:30 donc j'estime que c'est aux alentours de 30 euros.
01:18:32 - Et alors en plus, c'est un téléphone portable
01:18:34 très écologique, alors de quoi est-il fait ?
01:18:36 On voit l'intérieur sur les photos,
01:18:38 il y a quelques petits matériaux,
01:18:40 mais de quoi est-il constitué ce téléphone ?
01:18:42 - Alors celui-là,
01:18:44 c'est l'ancien modèle,
01:18:46 mais du coup,
01:18:48 il est constitué de plusieurs
01:18:50 composants qui permettent de gérer indépendamment
01:18:52 les différentes fonctions d'un téléphone basique.
01:18:54 Effectivement, sur cette image, on voit
01:18:56 assez bien les différentes parties qui sont
01:18:58 la partie téléphonique, la partie
01:19:00 processeur et la batterie, par exemple.
01:19:02 Donc quand vous dites écologique,
01:19:04 c'est pas très
01:19:06 écologique, c'est pas une solution parfaite,
01:19:08 mais puisqu'il est plus simple,
01:19:10 il y a moins de composants électroniques et donc moins
01:19:12 de cartes carbone. Ensuite, la coque,
01:19:14 elle est faite en coquille singe à creux cyclée,
01:19:16 donc pour diminuer le plastique.
01:19:18 Et l'idée serait, dans un futur
01:19:20 proche, de faire évoluer le téléphone
01:19:22 sans avoir à le changer complètement,
01:19:24 en gardant par exemple la batterie ou le processeur
01:19:26 et l'écran, ce qui permettrait de réduire
01:19:28 le coût environnemental d'une amélioration,
01:19:30 contrairement aux marques
01:19:32 qui nous demandent de racheter à chaque fois
01:19:34 un nouveau téléphone et de laisser l'ancien.
01:19:36 - Alors on a parlé de l'idée, des composants,
01:19:38 c'est vous qui l'avez
01:19:40 fabriquée, comment vous êtes passé de l'idée
01:19:42 au concret,
01:19:44 à la réalité, est-ce que ça a été facile ?
01:19:46 - Alors ça n'a
01:19:48 pas du tout été simple. Une fois que
01:19:50 j'ai commencé, j'ai dû tout apprendre depuis
01:19:52 zéro, parce que je ne m'y connaissais pas vraiment.
01:19:54 Donc la programmation électronique,
01:19:56 j'ai eu
01:19:58 beaucoup d'échecs avant d'arriver à un modèle
01:20:00 qui marche, et depuis
01:20:02 le premier, l'objectif a été
01:20:04 depuis trois ans du coup.
01:20:06 - Ah ça vous a pris trois ans ? Ah oui.
01:20:08 - Oui au total ça m'a pris trois ans.
01:20:10 - Alors comment vous l'avez fabriquée ?
01:20:12 Il faut des outils pour faire ça ?
01:20:14 - Oui,
01:20:16 effectivement. J'ai commencé avec
01:20:18 des projets simples pour les différentes parties
01:20:20 du téléphone, et après
01:20:22 beaucoup de travail et d'échecs,
01:20:24 j'ai finalement réussi à assembler la totalité
01:20:26 du premier modèle. Ensuite,
01:20:28 je me suis surtout concentré sur des améliorations
01:20:30 pour réduire le coût, augmenter la puissance
01:20:32 et réduire la taille du téléphone.
01:20:34 Et le matériel que j'ai,
01:20:36 mes parents l'ont gentiment offert
01:20:38 pour le projet. - Ça veut dire que si vous
01:20:40 vous l'avez fait, moi aussi je peux fabriquer un téléphone
01:20:42 comme ça ? - Alors,
01:20:44 tout le monde n'est pas en possibilité de le fabriquer pour le moment,
01:20:46 l'idée serait de faire un kit
01:20:48 plus tard, mais bon c'est pas
01:20:50 forcément destiné à tout le monde. - Alors,
01:20:52 on a une question en plateau pour vous.
01:20:54 - Oui, bonjour Gabrielle et félicitations parce que c'est
01:20:56 un très beau produit, moi je suis absolument pas techno
01:20:58 donc je suis assez bluffé par le résultat,
01:21:00 et la capacité de faire un téléphone,
01:21:02 je pensais pas que c'était possible. Je voulais simplement,
01:21:04 avant de vous poser une question, dire aussi que
01:21:06 la jeunesse en France, c'est aussi Gabrielle.
01:21:08 - Ah bah c'est pour ça qu'on en parle, je suis bien d'accord avec vous.
01:21:10 - On a une jeunesse qui peut faire preuve de violence
01:21:12 et qui peut être perdue, mais on a aussi
01:21:14 une jeunesse dans nos campagnes, dans nos villes, dans nos quartiers,
01:21:16 etc., qui est cette jeunesse-là. - C'est pour ça que je l'ai
01:21:18 précisé d'emblée. - De responsabilité,
01:21:20 et ça fait du bien aussi de
01:21:22 le rappeler parce qu'on a en France
01:21:24 aussi une jeunesse qui a cette intelligence-là.
01:21:26 Et je voulais juste, Gabrielle, savoir
01:21:28 pourquoi vous aviez pris le nom Paxo,
01:21:30 est-ce qu'il y avait une origine particulière ?
01:21:32 Ce que ça pouvait vouloir dire ?
01:21:34 - C'est très anecdotique,
01:21:36 mais quand j'étais petit,
01:21:38 j'avais dessiné un téléphone
01:21:40 en recopiant une interface sur un bout de papier
01:21:42 et j'avais nommé ça Paxo.
01:21:44 J'étais vraiment petit.
01:21:46 - Comme quoi les rêves d'enfant, ça se réalise toujours.
01:21:48 - Ah, puis à 15 ans, on est en droit
01:21:50 d'en avoir beaucoup. Il y a d'autres questions en plateau,
01:21:52 mais je voulais juste finir aussi une interview. Votre idée,
01:21:54 elle a suscité beaucoup d'intérêt sur les réseaux sociaux.
01:21:56 Il y a 2 millions de vues sur Twitter.
01:21:58 Ça veut dire que c'est assez formidable,
01:22:00 c'est un peu la même chose que le Paxo.
01:22:02 - C'est vrai que ça a été un peu le but de votre projet,
01:22:04 mais c'est aussi un peu le but de votre projet,
01:22:06 c'est-à-dire que vous avez décidé de faire un projet
01:22:08 qui est plus à l'envers de ce que vous aviez prévu.
01:22:10 C'est vrai que ça a été un peu le but de votre projet,
01:22:12 mais c'est aussi un peu le but de votre projet,
01:22:14 c'est-à-dire que vous avez décidé de faire un projet
01:22:16 qui est plus à l'envers de ce que vous aviez prévu.
01:22:18 C'est vrai que ça a été un peu le but de votre projet,
01:22:20 mais c'est aussi un peu le but de votre projet,
01:22:22 c'est-à-dire que vous avez décidé de faire un projet
01:22:24 qui est plus à l'envers de ce que vous aviez prévu.
01:22:26 - Et ça veut dire que tout le monde voulait le diffuser,
01:22:28 parce qu'il y a une chose encore qu'on n'a pas abordée.
01:22:30 C'est vrai que vous avez mis ce projet en open source.
01:22:32 Est-ce que vous pouvez expliquer à ceux qui ne sont pas aussi geeks que vous
01:22:35 ce que cela veut dire ?
01:22:37 - Alors, open source, très simplement,
01:22:39 ça veut dire libre de droit.
01:22:41 Donc le concept, les logiciels appartiennent à tout le monde.
01:22:45 Chacun peut l'utiliser, il n'appartient pas à une entreprise.
01:22:48 Et tout le monde peut contribuer aussi à le faire évoluer.
01:22:51 Et c'est ce qui va permettre, j'espère, de pousser le projet beaucoup plus loin.
01:22:55 - Ça veut dire que c'est très collaboratif.
01:22:57 Vous êtes dans la générosité et le partage.
01:22:59 Vous voulez que ça grossisse et que ça profite à d'autres,
01:23:01 que ce soit pour vous aider ou pour les utilisateurs, c'est ça ?
01:23:05 - Exactement.
01:23:07 - Alors, question en plateau.
01:23:08 Oui, Claude Aubadier a une question pour vous, Gabriel.
01:23:10 - Oui, alors félicitations, Gabriel.
01:23:13 Toujours très content, toujours très heureux de constater
01:23:16 qu'il existe des adolescents qui peuvent s'occuper à faire autre chose.
01:23:20 Qu'à se prendre en selfie ou à photographier le contenu de leurs assiettes.
01:23:24 - En l'occurrence, ils restent quand même penchés sur un portable.
01:23:27 - Alors, moi, j'ai quand même une question technique.
01:23:30 Le niveau de performance de votre téléphone, Gabriel,
01:23:33 par rapport aux smartphones que nous, nous utilisons ordinairement.
01:23:39 - Qu'est-ce qu'on peut faire avec, alors ?
01:23:41 - Qu'est-ce qu'on peut faire avec ce téléphone ?
01:23:43 Son niveau de performance, en fait.
01:23:47 - Alors, je dirais approximativement qu'il doit être 10 fois moins puissant
01:23:52 qu'un téléphone normal, facile.
01:23:55 Mais c'est suffisant, en fait, pour faire tourner certaines applications simples
01:23:59 comme Message, Téléphone ou Contact,
01:24:01 mais aussi des jeux très, très simples en graphisme,
01:24:04 comme le 2048 ou Snake.
01:24:06 En fait, les composants qu'il y a dedans sont simplement
01:24:10 à la performance nécessaire, je pense.
01:24:13 - Allez, une dernière question. Quel projet ?
01:24:16 - Gabriel, bonjour.
01:24:19 Et vraiment, moi, je trouve ça fabuleux.
01:24:22 Vraiment, je trouve ça génial.
01:24:24 Vis-à-vis vraiment de quelque chose qui donne espoir dans votre initiative,
01:24:29 c'est contre l'obsolescence programmée.
01:24:31 L'obsolescence programmée, c'est le fait d'avoir certaines technologies
01:24:36 qui, comme par hasard, tombent, disons, de plus en plus rapidement en panne.
01:24:40 - Le téléphone ne peut pas le faire tourner.
01:24:42 Et Gabriel l'a dit dès le début, on change de téléphone trop vite.
01:24:45 - Est-ce que vous avez déjà un retour sur la durabilité ?
01:24:49 C'est-à-dire, est-ce que vous avez déjà eu le temps d'évaluer
01:24:52 combien de temps il peut durer en usage ?
01:24:56 Ou pas encore ? Ou c'est trop tôt ?
01:24:58 - Alors, dans le prototype actuel, qui n'est pas final,
01:25:01 le principal problème en termes de durabilité,
01:25:03 c'est qu'il fonctionne pour l'instant en 2G,
01:25:05 mais je suis en train de m'occuper de le faire passer en 4G
01:25:07 parce que le 2G va disparaître en France dans quelques années.
01:25:10 Donc, une fois qu'il sera passé en 4G, théoriquement,
01:25:13 la durée, elle est illimitée.
01:25:15 On pourra changer la batterie pour la rallonger.
01:25:17 Et il n'y a pas, évidemment, d'obstacles pour se programmer.
01:25:20 - Super. En tout cas, on est bluffés, nous, en plateau.
01:25:23 J'imagine que nos téléspectateurs derrière leur téléviseur également.
01:25:27 Gabriel, le mot de la fin, c'est comment on peut vous aider,
01:25:30 comment les gens qui vous écouteraient
01:25:32 et qui trouveraient ça formidable pourraient vous venir en aide.
01:25:34 Vers quoi les envoyer ?
01:25:37 - Alors, j'ai un site Internet qui s'appelle Paxo.fr
01:25:41 sur lequel je détaille déjà la fabrication du téléphone,
01:25:44 son fonctionnement, mais aussi sur lequel je redirige sur mon Discord.
01:25:48 C'est un endroit pour rassembler des gens,
01:25:51 justement, autour de ce projet et permettre de le faire avancer.
01:25:55 - Très bien. Paxo, P-A-X-O.
01:25:58 Assez simple comme ce téléphone formidablement bien pensé.
01:26:03 Merci beaucoup, Gabriel Rocher, de nous avoir fait partager votre innovation.
01:26:06 Surtout, bonne continuation à vous.
01:26:08 On vous souhaite une belle réussite.
01:26:10 On pourrait peut-être avoir en main ce téléphone un jour,
01:26:13 si on tient le plus grand nombre.
01:26:16 C'est formidable, ça. Ça, ça fait du bien.
01:26:19 Ça met la joie sur mon visage.
01:26:21 - Avec les attentes aussi de cette jeune génération
01:26:23 sur la responsabilité écologique, sur le consumérisme, on voit bien...
01:26:27 - 30 euros, ce téléphone.
01:26:30 - Et puis, cette dimension d'open data, open source,
01:26:35 on est vraiment dans le collaboratif
01:26:38 qui est une sorte de contre-modèle, finalement,
01:26:40 de ce qu'on a connu jusqu'à maintenant,
01:26:42 qui était plutôt l'économie du brevet, de la protection industrielle,
01:26:44 ce qui se défend à beaucoup d'égards.
01:26:46 Mais on a aussi ce pan de l'économie qui se fait sur un mode collaboratif.
01:26:51 Et je trouve ça extrêmement sain et une bonne bouffée d'oxygène.
01:26:54 - Oui. Allez, on parlait Coupe du Monde tout à l'heure.
01:26:58 On va s'intéresser au JO de 2024,
01:27:00 avec, là encore, quelques interrogations, malheureusement,
01:27:03 notamment sur les épreuves de natation.
01:27:05 Ce week-end, des épreuves féminines de natation en eau libre
01:27:08 devaient avoir lieu dans la Seine.
01:27:10 Alors, aujourd'hui, c'est une compétition organisée
01:27:12 dans le cadre de la Coupe du Monde
01:27:13 et qui devait aussi servir de test grandeur nature
01:27:15 pour les épreuves olympiques de l'année prochaine.
01:27:17 Sauf que l'événement est tombé à l'eau, c'est le cas de le dire.
01:27:19 La Fédération française de natation a annulé l'entraînement prévu
01:27:22 pour une centaine de nageurs d'élite
01:27:24 en raison de la pollution du fleuve liée aux pluies abondantes
01:27:28 de ces derniers jours.
01:27:30 On craint que ce ne soit pas de bon augure.
01:27:32 Alors, c'est remporté à demain.
01:27:33 On verra bien ce qui se passe demain.
01:27:35 Et puis, on voit ces JO à l'horizon.
01:27:37 On se pose des questions.
01:27:38 Est-ce qu'on doit s'inquiéter de ce bon déroulé des compétitions ?
01:27:41 Pour l'instant, les JO 2024, c'est juste une chronique
01:27:44 d'une catastrophe annoncée.
01:27:46 Jusque-là, alors maintenant, même la météo s'y met.
01:27:49 Très bien.
01:27:50 Mais non, sincèrement, tout s'y met.
01:27:53 Vous voyez les affaires de prise des logements du Crous
01:27:59 pour les bénévoles.
01:28:00 Il y a des quacks déjà à peu près partout dans la préparation des JO.
01:28:04 Nous savons qu'on ne pourra pas éternellement plaindre
01:28:08 les fameux supporters anglais quand il y aura des problèmes sécuritaires.
01:28:13 Une partie non négligeable de la presse internationale
01:28:17 commence à tenir la chronique de la catastrophe française sur les JO.
01:28:23 J'ai très peur qu'on soit dans un scénario, l'insécurité en plus,
01:28:31 des Jeux olympiques d'Athènes.
01:28:33 C'est-à-dire un problème budgétaire et sécuritaire.
01:28:40 Un problème d'image qui va nous coller à la peau face particulièrement
01:28:44 à certains gros contingents de touristes qui aiment énormément la France
01:28:48 et qui auront les yeux rivés dessus.
01:28:50 Je pense particulièrement à tout ce qui est Asie orientale.
01:28:53 Quand ils vont voir ça, on ne leur fera pas le coup des supporters anglais.
01:28:57 Martin Garagnon, avec vous de quoi rassurer Pierre-Yves Rougéron.
01:29:01 Chronique d'une catastrophe annoncée.
01:29:03 J'espère surtout qu'effectivement la scène sera praticable
01:29:06 parce qu'on a quand même de grandes chances de médailles en natation.
01:29:09 Il ne faudrait pas déprimer nos champions et les hauts marchands en tête.
01:29:12 On rappelle que c'est Jacques Chirac qui en avait parlé le premier.
01:29:15 En 1995, visiblement, c'est bien plus compliqué que prévu
01:29:19 de pouvoir nager sereinement.
01:29:21 Ça fait partie des aléas qu'il vaut mieux pouvoir anticiper.
01:29:24 On est dans la phase d'expérimentation au grandeur nature.
01:29:28 On l'a dit tout à l'heure avec la Coupe du monde
01:29:30 pour la gestion des transports, les questions de sécurité, etc.
01:29:33 Là, on voit qu'on a un aléa météo qui rend impraticable la scène
01:29:36 pour des épreuves qui étaient prévues aujourd'hui.
01:29:39 Tout ça permet aussi d'améliorer les dispositifs et les processus.
01:29:43 Ça a été très clairement énoncé.
01:29:46 Ça fait partie des préoccupations des Français quand on les interroge.
01:29:49 Un sondage est sorti sur les sujets qui, pour vous,
01:29:52 vont poser le plus de problèmes pendant l'organisation des JO.
01:29:55 C'est, arrive en tête, la sécurité, les transports.
01:29:58 Ce sont les deux points noirs du bilan de Mme Hidalgo
01:30:02 à la tête de la mairie de Paris.
01:30:04 Je sais que le ministre de l'Intérieur est extrêmement préoccupé par le sujet
01:30:08 et travaille en bonne collaboration avec les services de la mairie de Paris,
01:30:12 la région, parce que là, vous avez aussi tout le millefeuille administratif français
01:30:15 qui se met en branle parce que chacun a son domaine de compétences.
01:30:18 Donc, il faut que tout ça soit bien huilé.
01:30:20 Ça se fait de manière, pour le moment, intelligente.
01:30:23 J'espère qu'on va poursuivre dans cette voie.
01:30:25 J'espère qu'on sera prêts et je n'ai pas beaucoup de doutes
01:30:27 sur notre capacité à bien organiser cet événement.
01:30:30 Il en va évidemment de l'image de la France.
01:30:32 Il en va de la crédibilité et de notre capacité à organiser
01:30:35 ce type d'événements internationaux.
01:30:37 On a l'impression que c'est un peu la méthode Coué aussi.
01:30:39 Non, mais le facteur météo, alors pour le coup, s'il y en a bien un
01:30:42 qu'il faut prendre en compte et qu'on ne maîtrise pas, c'est bien celui-là.
01:30:45 Donc, si on annule un entraînement parce qu'il n'a plus...
01:30:47 Sauf catastrophe naturelle, mais enfin, la météo est toujours prise en compte
01:30:50 dans l'organisation de ces événements-là.
01:30:51 Là où je vous rejoins, c'est effectivement sur la question
01:30:54 qui peut se poser, pas uniquement pour Paris, mais d'ailleurs bien, bien avant,
01:30:57 sur le surdimensionnement de l'événement.
01:31:00 On a toujours eu, en tout cas pendant les dernières éditions
01:31:03 des dernières décennies, des explosions du cadre budgétaire,
01:31:06 des explosions du bilan carbone alors qu'on nous annonçait
01:31:10 des jeux propres, etc.
01:31:11 Et notamment dans des pays qui ont peu de transparence démocratique.
01:31:14 Ça a été le cas à Sochi, en Russie.
01:31:16 Ça a été le cas aussi dans d'autres pays, notamment à Pékin,
01:31:19 lorsque les JO ont été organisées en Chine.
01:31:21 On a toujours des effets d'annonce sur des budgets raisonnés,
01:31:25 des événements à taille humaine, une grande fête, etc.
01:31:28 Et parfois, on se retrouve avec des explosions à ce niveau-là.
01:31:30 Donc, là, peut se poser la question du dimensionnement
01:31:33 de ce type d'événements.
01:31:34 On l'a vu, le débat a d'ailleurs aussi été posé
01:31:36 pour la dernière Coupe du monde de football,
01:31:38 avec ces stades gigantesques climatisés.
01:31:41 C'est une vraie question qu'il faut aussi pouvoir se poser
01:31:44 à une heure où on est plutôt dans une tendance
01:31:47 sur une responsabilité écologique.
01:31:50 Et c'est un débat qui mérite d'être posé.
01:31:53 - Claude Aubadier.
01:31:54 - Oui, écoutez...
01:31:55 - Optimiste ou pessimiste sur le bon déroulé des JO de 2024 ?
01:31:58 - Ni optimiste, ni pessimiste.
01:32:00 - Non, vous trichez, vous trichez.
01:32:02 - Non, non, non, pourquoi ?
01:32:04 Je souhaite évidemment de tout cœur que cet événement
01:32:08 soit une réussite pour les amoureux du sport,
01:32:12 pour la France.
01:32:14 Donc, je crois que nous souhaitons tous de tout cœur
01:32:16 que cet événement soit une réussite.
01:32:18 Et je pense qu'effectivement, organiser un événement
01:32:20 de cette ampleur, dans tous les cas,
01:32:22 c'est toujours marcher sur des oeufs.
01:32:25 Donc, les critiques, les craintes qui se font jour ici ou là,
01:32:29 elles n'ont rien d'étonnant.
01:32:31 Je crois quand même que, pour le coup,
01:32:34 on marche sur des oeufs et sur des coquilles
01:32:36 extrêmement, extrêmement fragiles.
01:32:38 Pourquoi ?
01:32:39 Premièrement, en raison de l'état d'énervement social
01:32:42 de notre pays.
01:32:44 Nous sommes dans un contexte de crise quasi chronique
01:32:48 qui, évidemment, nous interdit d'être certains,
01:32:52 dans un an, de connaître un climat social favorable
01:32:56 au déroulement de cet événement.
01:32:58 Et cet état de crise sociale, cet état d'énervement,
01:33:01 je me pose une question que vous allez peut-être
01:33:03 trouver naïve, mais est-ce qu'il ne risque pas
01:33:07 d'être exacerbé par les prix que j'ai constatés,
01:33:12 personnellement, je peux me tromper,
01:33:14 exorbitants, discriminants, des billets d'accès
01:33:20 aux différents sites sur lesquels vont se dérouler
01:33:24 les compétitions, en fait, des JO.
01:33:27 Je crains que les franciliens soient tout simplement
01:33:30 dépossédés de ces JO quand on constate le prix
01:33:36 des billets pour accéder aux compétitions d'athlétisme,
01:33:40 de judo, etc.
01:33:42 L'organisation ayant justifié les prix exorbitants
01:33:44 de certaines très grandes compétitions pour pouvoir
01:33:46 proposer des prix inférieurs pour des compétitions
01:33:48 moins importantes et moins...
01:33:50 Si un tel événement ne peut pas être un événement
01:33:52 populaire, c'est un peu fâcheux.
01:33:55 - Thierry Bourgeron ?
01:33:57 - Je vais d'autant plus dans votre sens que
01:34:00 on va faire payer aux franciliens pendant un an
01:34:03 un certain nombre d'avanies en disant "c'est pour les JO,
01:34:06 donc ne vous inquiétez pas, ce n'est que temporaire".
01:34:09 Donc on va faire augmenter la pression.
01:34:11 Les JO vont beaucoup plus se tenir à côté d'eux
01:34:14 qu'avec eux.
01:34:16 Mais ils en auront subi les conséquences.
01:34:19 Et je vous rappelle, la dernière Coupe du monde
01:34:21 de football, théoriquement, il y a eu une accalmie
01:34:23 politique, en termes de psychologie sociale,
01:34:25 il y a eu une sorte de relâchement.
01:34:27 Après des victoires sportives, ça dure ce que ça dure.
01:34:30 Dernière Coupe du monde de football, ça n'a pas eu lieu.
01:34:33 C'est rarissime.
01:34:34 Donc quand vous parlez d'état d'énervement du pays,
01:34:37 c'est encore malheureusement au-dessous de la vérité.
01:34:40 Et si, et ça c'est certain, il se passe ce qui est
01:34:46 arrivé dans certains matchs de football récents,
01:34:48 c'est-à-dire que des bandes organisées se disent
01:34:51 "Les pigeons sont dans Paris, on va y aller".
01:34:55 Ils vont tomber sur un dispositif policier qui sera
01:34:59 surpuissant, à mon avis, dans la capitale et dans
01:35:04 les dépendances de la capitale autour des faits olympiques.
01:35:07 Mais par contre, tout le reste du pays sera sous-doté.
01:35:11 Eh bien, ils ne sont pas plus bêtes que d'autres,
01:35:13 ils vont aller se servir.
01:35:15 Et c'est malheureusement, et n'oubliez pas que c'est
01:35:17 ce qui est déjà arrivé dans plusieurs pays,
01:35:19 le dernier a été l'Afrique du Sud, en dehors de la capitale,
01:35:22 qui a été livré au pillage, pendant les JO.
01:35:26 Donc je pense que même toute une part de notre faune
01:35:28 criminelle s'y prépare en se léchant les babines.
01:35:31 Il nous reste un an pour nous préparer,
01:35:33 et là il nous reste trois minutes, je voulais vous
01:35:35 soumettre une autre petite image amusante,
01:35:38 c'est la ville de Batse-sur-Mer qui a fait un beaucoup
01:35:40 de com' on peut le dire, en s'inspirant de l'affiche
01:35:42 du film Barbie, sortie mercredi au cinéma,
01:35:45 pour mettre en lumière ses maîtres nageurs-sauveteurs
01:35:47 qui surveillent les plages cet été, et surtout mettre en avant
01:35:50 l'idée qu'il faut aider à recruter des filles à ce poste.
01:35:52 Regardez donc à gauche l'affiche officielle,
01:35:55 à droite tout y est, le nom des acteurs,
01:35:57 au-delà de l'affiche, le titre en lettres roses et blanches,
01:36:00 jusqu'à la blondeur des personnages, sauf que voilà,
01:36:03 ce sont des sauveteurs, des vrais sauveteurs,
01:36:06 de Batse-sur-Mer, qui posent.
01:36:09 Comment vous trouvez ça ? Ça vous parle ?
01:36:12 Est-ce que ça vous sensibilise à la cause ?
01:36:14 On va le remontrer, on va le remontrer.
01:36:16 C'est original, ça donne envie de se baigner.
01:36:19 Ça donne envie d'y aller, peut-être plutôt en Californie alors.
01:36:22 C'est une belle idée, ça fait un bel promo pour la ville balnéaire de Batse.
01:36:26 Je crois qu'ils avaient déjà eu une opération de communication
01:36:29 il y a un an, aussi assez atypique.
01:36:33 Alors vous savez quoi, puisque vous en parlez,
01:36:36 effectivement je vais vous faire entendre Frédéric Sauton,
01:36:38 c'est lui qui s'est occupé de cette campagne.
01:36:41 Il posait d'ailleurs lui-même en 2021 sur cette campagne
01:36:44 avec beaucoup d'auto-dérision. On va l'écouter.
01:36:48 Le premier enjeu pour lequel nous avons réalisé cette affiche,
01:36:53 c'est d'abord celui de communiquer sur la sécurité des plages,
01:36:56 parce que vous n'êtes pas sans ignorer qu'on est une commune littorale
01:36:59 et que pour nous, la sécurité des plages est un enjeu majeur,
01:37:02 notamment en période estivale.
01:37:04 Par hasard, finalement, ma fille m'a traîné pour aller voir le film Barbie,
01:37:08 je n'étais pas très très chaud pour aller le voir.
01:37:10 Et puis j'ai trouvé que l'angle et le message porté,
01:37:13 notamment sur un message apporté féministe du film,
01:37:17 était intéressant à remettre en perspective avec les nageurs-sauveteurs,
01:37:21 parce que si on a des difficultés pour recruter des nageurs-sauveteurs,
01:37:24 on a surtout des difficultés pour recruter des nageuses-sauveteuses.
01:37:28 Donc c'est la raison pour laquelle on a imaginé cette petite mise en scène
01:37:32 pour valoriser à la fois le métier, mais aussi pour essayer de porter
01:37:37 et d'accentuer la féminisation de ce métier.
01:37:40 Sur l'image, au lieu d'avoir Barbie sur les épaules de Ken,
01:37:43 on voit Erwan et Alexandre qui sont sur les épaules de Justine.
01:37:47 L'idée, c'est de montrer qu'elle peut tout faire
01:37:49 et qu'elle est même plus forte que le garçon puisqu'elle en porte deux.
01:37:52 L'idée est extrêmement intéressante, l'affiche est drôle,
01:37:55 elle est vivante, elle est colorée.
01:37:57 En revanche, je serais un maître nageur, je ne suis pas certain
01:38:01 d'être très heureux d'être assimilé au personnage de Ken,
01:38:05 qui est tout de même le personnage ici qui serait celui du crétin des rivages.
01:38:10 Donc si vous voulez, l'assimilation du maître nageur à Ken...
01:38:15 C'est de l'auto-dérision, il faut avoir de l'humour.
01:38:17 D'ailleurs l'affiche remporte un fond succès sur les réseaux sociaux.
01:38:20 Les maîtres nageurs qui ont posé sont désormais arrêtés sur les plages
01:38:23 de Bades-sur-Mer, on les soutient, on les prend en photo.
01:38:26 Ça donne une bonne image de la femme, pour une fois une cendrille de Rousseau
01:38:29 n'aura pas matière à critiquer le propos, tant mieux,
01:38:32 si ça peut nous faire des vacances à tous, on va s'en plaindre.
01:38:35 On reste là-dessus, le mot de la fin, belles vacances à tous, bel été à tous.
01:38:39 Merci beaucoup messieurs d'avoir participé à l'émission.
01:38:42 Je vous laisse en compagnie de Thierry Cabane à la tête de Midi News
01:38:45 et je vous donne rendez-vous ce soir pour l'heure des pros 2.
01:38:48 Bonne journée à tous.
01:38:50 [SILENCE]