Dans son édito du 28/07/2023, Florian Tardif revient sur la question de la présomption de culpabilité.
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00:00 Une semaine après le début de la crise dans le monde de la police, Gérald Darmanin est enfin sorti de son silence hier,
00:07 de retour de Nouvelle-Calédonie. Florian Tardif, le ministre de l'Intérieur, s'est d'abord rendu dans un commissariat du 19ème arrondissement
00:13 où il a pris la parole à la télévision, avant d'échanger ensuite Place Beauvau avec les syndicats de police dans la soirée.
00:20 Ça a duré une petite heure. Florian, Gérald Darmanin qui a dénoncé à cette occasion une présomption de culpabilité qui pèse en permanence sur les policiers.
00:28 Oui, Anthony, et le ministre, disons-le, a raison. Il faut en finir aujourd'hui avec cette présomption de culpabilité qui pèse sur la police,
00:35 car elle existe pour les policiers et les gendarmes d'ailleurs, et j'en veux pour preuve ce qui s'est passé autour de l'affaire Adama Traoré.
00:42 Sept ans d'enquête et sept ans durant lesquels nous avons jeté l'opprobre sur ces gendarmes qui ont interpellé ce jeune homme.
00:47 Quand je dis "nous", je parle bien évidemment d'une partie de la classe politique et parfois médiatique, il faut dire aussi,
00:53 qui s'est servi de ce drame, puisque cela reste un drame, on ne peut balayer comme cela d'un revers de main la mort d'un homme,
00:59 mais on peut également s'en servir pour en faire le symbole des violences policières dans notre pays, permettant de dénoncer au passage
01:07 un prétendu racisme systémique qui pourrait exister dans la profession. La police tue, la police est raciste, la police doit être désarmée.
01:15 Voici ce qu'on a entendu parfois dans la bouche de certains élus pendant ces années.
01:20 Je parle bien évidemment par exemple de Jean-Luc Mélenchon ou encore d'Olivier Faure.
01:23 Que peuvent-ils dire aujourd'hui maintenant que le parquet a demandé un non-lieu dans cette affaire ?
01:28 Que peuvent-ils dire notamment à ces gendarmes, Anthony, qui dès le début de l'affaire ont été présumés coupables ?
01:35 Rien, d'ailleurs, ils ne disent rien. Le mal est fait et c'est pour cela qu'aujourd'hui, il faut en finir avec cette présomption de culpabilité.
01:41 Le ministre de l'Intérieur a raison.
01:43 Et concrètement, comment faire, Florian ?
01:45 Alors, ça ne sera pas simple. La question est intéressante, mais ça ne sera pas simple, car cette idée qu'en termes de maintien de l'ordre, c'est la police le problème et non la solution, a infusé dans certains esprits.
01:55 Il suffit de voir par exemple le score, Anthony, réalisé l'année dernière par la NUPES lors des dernières élections législatives.
02:02 Jean-Luc Mélenchon explique que la police tue, sans vergogne, et quelques jours plus tard, le résultat est là.
02:08 La gauche obtient 150 sièges à l'Assemblée nationale, dont 75 pour la France insoumise.
02:13 Alors, il y a une prise de conscience, certes, du pouvoir en place.
02:16 Elle ne date pas d'hier, d'ailleurs, disons-le, mais la situation d'actuel permet d'y revenir.
02:21 C'est ce qu'a fait Gérald Darmanin de retour en France, après avoir été aux côtés du président de la République au Nouvel Calédonie, ce qui peut expliquer en partie ce silence assourdissant.
02:31 Il a défendu hier ses policiers insultés, vilipendés, fatigués, après avoir échangé avec plusieurs d'entre eux lors d'un déplacement dans le commissariat du 19e arrondissement de la capitale.
02:41 Il a reçu les syndicats, Place Beauvau, un ministre à l'écoute qui n'est fermé à aucune évolution.
02:46 A ce sujet, une mission afin de savoir, par exemple, comment apporter une protection fonctionnelle aux agents a été lancée, a expliqué le ministre de l'Intérieur.
02:54 Ses conclusions sont attendues pour la mi-septembre, un début de réponse pour ces forces de l'ordre, vous l'avez compris, dont la principale demande aujourd'hui est simplement, Anthony, de ne pas être en dessous des lois.
03:04 L'édito politique de Florian Tardif.
03:07 (Générique)