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Tous les jours dans le club de l'été, Europe 1 reçoit un invité au coeur de l'actualité médiatique.
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00:00 - Le Club de l'été d'Amanda Sterz sur Europe 1, jusqu'à 11h avec toute l'équipe Clément Lanoue,
00:07 Julien Pichenay et Loïs Goua et notre invité média à 9h30 qu'on est très heureux d'accueillir.
00:13 Ce soir à 22h35 dans le cadre de la collection "La vie en face", Arte diffuse le documentaire
00:19 premier de Corvée réalisé par Julia Pasquale, Emilie Costard, Camille Miron et produit par
00:25 Mélissa Torrio. Bonjour Mélissa. - Bonjour. - Bienvenue sur Europe 1. Déjà Mélissa on va vous
00:30 souhaiter un bon anniversaire un peu en retard de la part de toute l'équipe. - C'est gentil. - Et
00:34 cette année voilà on n'a pas perturbé l'événement, on ne vous a pas accaparé Jamel qui était avec
00:38 nous sur l'antenne du Club de l'été l'année dernière. On vous a laissé tranquille mais on
00:42 est très heureux de vous accueillir pour ce documentaire premier de Corvée qui raconte le
00:46 quotidien de Makan Baradji qui est un jeune malien arrivé en France en 2018. Qui est Makan Mélissa ?
00:54 - Oui Makan c'est un jeune malien qui a 35 ans, qui après avoir risqué sa vie pour quitter un
01:01 pays qui ne lui permettait pas de nourrir correctement, de se venir aux besoins de sa famille,
01:08 à rejoindre comme tant d'autres l'Europe, la France. Il est passé par l'Espagne, il est arrivé en posant
01:16 un sol à Paris et le matin même en 2018 où il arrive à Paris, il est embauché, il trouve du
01:22 travail dans un restaurant parisien le jour même, l'après-midi même. C'est vous dire le besoin de
01:28 manœuvres qu'on a dans des tas de métiers sous tension dans notre pays. - On apprend dans le film
01:33 qu'il y a 700.000 sans-papiers en France. Comment vous avez réussi à convaincre Makan de témoigner ?
01:39 Qui plus est à visage découvert ? Parce qu'on suit vraiment Makan dans son quotidien de plongeur
01:45 dans les cuisines de ce palace parisien. - Oui ça a été en effet le plus difficile et en même temps
01:51 ce qui donne toute la force, la puissance et la rareté à ce documentaire que je suis très fière
01:57 d'accompagner. Donc ça c'est vraiment le travail de Julia Pasquale, Camille Miron, Émile Costard
02:04 qui sont trois réalisateurs brillants qui portaient ce projet depuis longtemps, qui sont venus me
02:08 trouver. Ils avaient envie de rendre visible en effet ces centaines de milliers de sans-papiers.
02:16 Au départ ils voulaient vraiment croiser différents métiers et puis Makan s'est imposé à nous,
02:26 je dirais, par l'envie commune de s'intéresser à une trajectoire plus intime, plus profonde, plus longue
02:33 qui nous permettait me semble-t-il de raisonner et de faire vivre par son expérience les centaines
02:40 de milliers d'autres qui vivent à peu près cette vie de solitude, d'abnégation, cette vie cachée,
02:45 cette vie de sacrifice aussi et puis cette vie de travail sur le sol français où il y a du travail
02:50 puisqu'il y a beaucoup de postes que les français n'occupent plus et ne font pas parce que c'est
02:54 trop mal payé. C'est vrai que le contraste est édifiant quand même. Dès le début, la première
02:58 image du documentaire c'est un contraste terrible entre une grande fête dans un palace parisien
03:05 avec du champagne qui coule à flot et ces personnes dont Makan qui sont en sous-sol de ce palace et
03:12 qui font la plongée et qui finalement font tourner ce palace. Alors on va suivre Makan dans ses
03:19 démarches pour obtenir un titre de séjour. On ne va pas dire comment ça se termine mais on a plutôt
03:23 le sourire à la fin. Vous le saviez, vous saviez comment ça allait se terminer au début du tournage
03:28 où vraiment vous avez entamé les démarches avec Makan ? Non, on ne savait pas, c'est aussi tout le
03:36 suspense et puis la tension qui nous a liés aussi pendant ce long tournage. On avait l'espoir qu'il
03:42 y parvienne. La restauration c'est quand même un des secteurs qui accompagne le plus possible leurs
03:48 travailleurs puisqu'ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas faire tourner leur restaurant sans
03:52 eux. Donc on est plutôt sur des employeurs qui, au pied du mur en tout cas, accompagnent leurs
03:58 plongeurs. Ça a été le cas pour Makan mais c'était un risque à prendre et c'est là où il avait aussi
04:02 eu beaucoup de courage de se montrer puisqu'il prenait le risque aussi à la fois de perdre son
04:07 travail mais aussi de se faire expulser. Donc ça a été aussi un courage de Makan pour donner de la
04:14 lumière et de la force à tous les autres, à tous ses frères et tous ses copains de galère aussi
04:20 qui sont dans des situations difficiles parce que n'avoir aucun droit sur ce sol où on perd tant de
04:29 sueur et où on travaille et où on mérite chaque euro gagné, c'est surtout de cette hypocrisie-là
04:35 qu'il faut sortir et notre film tombe à pic par rapport au projet de loi qui sera débattu,
04:41 on l'espère, à l'automne. - Vous êtes toujours en contact avec Makan ? - Oui bien sûr. Makan,
04:46 il est co-auteur du film. On a vraiment souhaité l'impliquer entièrement dans ce pari et faire
04:52 honneur aussi à la confiance qu'il nous portait. C'est sa voix que vous entendez, la voix off de
04:56 Makan qu'il pose. Donc il a été très ému, il a défendu ce film avec nous dans certains médias.
05:01 Il est au Mali aujourd'hui puisqu'il a obtenu à nouveau quelques congés pour retourner voir ses
05:06 enfants. Mais on est évidemment en contact, je pense qu'on ne perdra pas ce lien. Ça a été une très
05:12 très belle rencontre Makan Baradji pour moi-même et puis dans la vie des réalisateurs évidemment.
05:17 - C'est vrai que la patte de vos nombreux documentaires, Mélissa, c'est qu'il n'y a pas
05:21 de voix off. Le téléspectateur se fait son propre avis mais il y a cette voix de Makan qui raconte
05:26 par moments son quotidien, qui parle de ses amis, de sa famille, d'une journée qui vient de passer,
05:31 oui parfois très fatiguée. Est-ce qu'il y a des documentaires en préparation, Mélissa, j'imagine
05:36 que oui ? - Ah oui, il y a un très très beau documentaire que je serais très heureuse de
05:41 défendre, je reviendrai vous en parler si vous le souhaitez, qui est toujours sur ce thème qui
05:46 m'est très cher autour de la protection de l'enfance. C'est un documentaire de Karine Dufour
05:50 avec qui j'ai porté bouche cousue sur les maltraitances faites aux enfants. Et ce film-là
05:55 s'appelle "Bébé placé" et comme son nom l'indique on s'intéresse au tout début de la vie en
06:00 pouponnière quand les enfants sont placés, soit pour traitement des faillants, donc ils ne sont
06:05 pas en sécurité dans leur famille, ou bien parce que des mères accouchent sous vix et donc ce sont
06:11 des enfants qui sont accompagnés par des puéricultrices, de l'aseux, qui sont sécurisés et
06:17 on arrive au bout jusqu'à l'arrivée dans une famille qui va apporter de l'amour, de la tendresse
06:23 et tout ce qu'il faudra à ces bébés et ces enfants pour qu'ils évoluent comme les autres.
06:27 On sera très heureux d'en parler avec vous Mélissa Thoriau en attendant on se donne rendez-vous ce
06:31 soir pour vraiment voir "Premier de Corvée", ce documentaire avec Makan, son parcours, c'est
06:37 émouvant, poignant, parfois difficile. C'est ce soir à 22h35 sur Arte. Merci beaucoup Mélissa Thoriau
06:45 et à voir bien sûr sur arte.tv quand vous le voulez. Merci Mélissa. Merci beaucoup. Belle
06:50 été à vous. Dans un instant, restez avec nous la suite du Club de l'été avec le doudou d'Amanda
06:54 Sterz. On va parler cinéma évidemment. A tout de suite.