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Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique, revient sur la passe d'armes entre Gérald Darmanin et Sandrine Rousseau dans l'hémicycle ce mardi. Le ministre de l'Intérieur a égrené les noms des policiers morts en service ces dernières années, tandis que la députée de la Nupes l'a fait pour les victimes des "actions policières" dont le jeune Nahel, 17 ans. 

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Transcription
00:00 Alors justement, ça nous amène à la politique, on est à peu près dans le même sujet Mathieu Croissando,
00:03 vous vouliez revenir ce matin sur la passe d'armes qu'a émaillée hier la traditionnelle séance de questions au gouvernement à l'Assemblée.
00:09 Énième passe d'armes ou celle-ci justifie que vous vous penchiez sur elle aujourd'hui ?
00:14 Il a été évidemment beaucoup question de la suite des émeutes et de la manifestation de dimanche,
00:19 la manifestation interdite pour Adama Traoré et contre les violences policières.
00:24 Et franchement un sentiment de malaise régnait sur l'hémicycle, on a beaucoup convoqué les morts pour se faire entendre.
00:31 On commence par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin réagissant à la participation d'élus de la NUPES à la marche pour Adama Traoré dimanche,
00:37 où on a entendu une marche, on a entendu résonner le slogan "tout le monde déteste la police".
00:41 Regardez la réponse de Gérald Darmanin.
00:44 Plutôt que de donner publicité à des extrémistes qui crachent sur la tombe des policiers morts,
00:49 je voudrais ici depuis trois ans vous lire et j'espère vous faire applaudir dans l'ensemble de cet hémicycle
00:57 tous les policiers morts en service et qui laissent des veufs, des veufs, des orphelins.
01:04 Franck Laboie, Éric Monroi, Frédie Hallard, Paul Méderos.
01:12 Vive la République et vive la police nationale.
01:15 Alors vous le voyez sur ces images, les députés se lèvent, en partie ceux de la NUPES mais pas forcément chez les insoumis.
01:21 Mais voir le ministre de l'Intérieur, quinze jours, non pas après la mort d'un policier, mais d'un jeune tué par la police,
01:26 égréner les noms des représentants des forces de l'ordre morts en service pour tenter de piéger les députés de la NUPES
01:33 et faire une sorte de coup politique, ça laisse au minimum songeur.
01:37 D'ailleurs comment a réagi la NUPES ?
01:38 Réponse dans la foulée de la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau,
01:42 qui a choisi elle, d'égréner les noms des victimes d'actions policières, comme elle le dit, regardez.
01:47 Vous avez fait lever l'assemblée sur les policiers morts au service et je me suis levée.
01:53 Et maintenant je voudrais que nous nous levions pour les victimes des actions policières,
01:58 Malik Oussekin, Aïssa Hiïche, Fabrice Fernandez, Cédric Chouviat, Mohamed Kapsi, Aloucène Kamara et Naël.
02:08 Que les immenses Martin Luther King, Gandhi, Mandela nous regardent.
02:12 Plus proches que les militants d'une Algérie indépendante nous écoutent,
02:16 eux qui ont bravé tous les interdits pour manifester au nom de la justice.
02:21 Et nous y voilà, mort contre mort, on convoque les grands disparus, tout cela est-il vraiment très respectueux, très digne.
02:29 On voudrait rappeler aux uns comme aux autres que la politique ne saurait se résumer à invoquer les morts pour faire des effets de manche,
02:36 plutôt à œuvrer pour améliorer le quotidien des vivants, en particulier à un moment où le pays traverse des crises profondes et n'a jamais semblé aussi fracturé.
02:44 Et je terminerai en parlant d'un autre malaise, celui provoqué par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti,
02:48 dans une curieuse alliance des contraires, invitant les élus RN à saisir la justice,
02:53 à signaler à la justice la présence de députés de la NUPES à cette marche interdite pour Adama Traoré.
02:59 Ça ajoute au malaise de la confusion et tout cela n'augure jamais rien de bon.

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