Avec Christian Jamin, gynécologue, endocrinologue
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00:00:05 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:13 Quelle femme êtes-vous et comment vous êtes-vous construite en tant que femme ?
00:00:18 Si je vous pose ces questions, forcément c'est parce qu'on se construit en suivant un modèle ou à l'inverse de ce modèle.
00:00:24 Et forcément pour toute fille, son premier modèle, c'est maman.
00:00:29 Et oui, les hommes ne s'y trompent guère puisqu'ils se disent entre eux avant de l'épouser, regarde sa mère.
00:00:35 Cette construction du féminin, nous allons en parler ensemble en compagnie de Christian Jamin
00:00:40 qui les reçoit, ces jeunes filles qui d'ailleurs souvent viennent la première fois avec leur mère
00:00:45 puisque Christian est gynécologue.
00:00:48 Il pourra évidemment nous donner son premier avis de médecin.
00:00:52 Mais bien sûr que moi aussi je me suis construite par rapport à ma mère
00:00:56 et je vous dirai même par rapport aux femmes des générations précédentes.
00:01:00 Je me souviens très bien de mes deux grands-mères, même si je n'ai pas connu ma grand-mère maternelle
00:01:05 mais elle aura joué un rôle très important dans mon histoire.
00:01:08 Mais je ne vais pas vous raconter mon histoire, je vais plutôt vous donner la parole
00:01:11 pour que vous me disiez comment vous vous construisez vous en tant que femme.
00:01:15 Et quand je dis en tant que femme, je dis bien en tant que femme, je ne dis pas en tant que mère
00:01:19 même si évidemment votre mère a joué son rôle.
00:01:22 Notre numéro c'est le 0 826 300 300.
00:01:25 - Bonjour Christian Jamin. - Bonjour.
00:01:28 - Alors je sais que quand je vous ai proposé ce sujet, vous m'avez dit
00:01:31 "mais je ne suis pas... enfin qui je suis pour pouvoir parler de ce sujet"
00:01:35 mais je trouve que c'est très important parce qu'on parle trop souvent de la femme qui est une mère
00:01:42 alors que je crois qu'une mère c'est d'abord une femme.
00:01:46 - Oui, alors oui, à condition de ne pas le mettre dans l'autre sens.
00:01:51 Et puis il a manqué quelque chose dans votre introduction, si je puis me permettre.
00:01:58 - Allez-y, je vous en prie. - Il a manqué la notion de culture.
00:02:01 - Ah vous commencez fort Christian. - Oui je commence fort parce qu'il y a la position de la femme
00:02:08 dans une société qui est quand même très dépendante de la culture
00:02:12 et qui va avoir des rapports extrêmement différents avec ses enfants
00:02:17 en fonction du fait que ce sont des garçons ou des filles.
00:02:20 - Alors là où vous avez raison, c'est que la culture d'où on vient,
00:02:26 et je parlais notamment de mes grands-mères, elle joue son rôle,
00:02:28 mais quand on se retrouve dans un pays d'une autre culture d'où on vient,
00:02:32 il y a une sorte de contradiction qui peut parfois être très difficile à vivre.
00:02:38 - Ou de difficultés d'intégration. - Et on pense évidemment à toutes les femmes musulmanes
00:02:42 qui écoutent cette émission et qui sont donc des femmes libres.
00:02:44 - Et qui sont des femmes libres... - Enfin qui essayent d'être des femmes libres.
00:02:47 - Et qui sont très souvent des femmes formidables. - Mais absolument.
00:02:50 - Parce qu'elles n'ont pas la place prépondérante du mâle dans la famille
00:02:56 et elles ont une éducation qui est assez stricte et elles travaillent.
00:03:01 Par exemple dans nos écoles d'ingénieurs, on a énormément, énormément de femmes
00:03:07 qui viennent de pays du Sud et qui sont travailleuses et qui ont une éducation
00:03:14 qui les a amenées à devenir des femmes formidables.
00:03:18 Ce qui n'est pas toujours le cas des garçons qui sont plus considérés comme des...
00:03:23 - Comme des... j'allais dire des demi-dieux, des petits dieux par rapport à la mère
00:03:29 et qui eux ne bénéficient pas de la culture qu'on donne aux filles.
00:03:34 - Mais on n'est pas chez André Bercoff, Christian Jamin, donc on va revenir sur la construction...
00:03:38 - Mais vous m'avez demandé d'essayer d'être intelligent, alors j'ai réfléchi.
00:03:42 - Non mais bien sûr que tout ça joue évidemment, mais je trouve que c'est important
00:03:48 parce qu'on dit toujours que le rôle du père par rapport à sa fille est important,
00:03:53 s'il a admiré sa fille elle va se sentir bien, etc.
00:03:56 Alors c'est vrai, bien sûr, mais je pense qu'avant tout c'est le rôle de la mère.
00:04:03 Et combien de mères ont une emprise sur leur fille en voulant que leur fille devienne comme elle
00:04:09 ce qu'elles n'ont pas pu faire, et ça je crois que c'est vraiment quelque chose
00:04:13 dont la fille doit arriver à s'en sortir, et c'est pas facile, j'en sais quelque chose.
00:04:18 - Alors ça c'est vrai, ça je le vis de manière quotidienne, c'est-à-dire qu'on voit des couples mères-filles
00:04:24 venir en consultation et on sent très bien que la mère projette sur sa fille tout ce qu'elle n'a pas réussi elle-même.
00:04:30 C'est vrai, mais par rapport au père j'ai aussi quelque chose à ajouter.
00:04:34 C'est-à-dire que, bon, Freud, le rapport entre le père et la fille sont extrêmement importants.
00:04:44 Et ce qui est très important, et parfois délétère, c'est l'admiration excessive de la fille vis-à-vis de son père
00:04:50 et qui donne des troubles du comportement de la fille qui est en compétition avec son père.
00:04:55 Et ça on voit ça, et en particulier dans les... - Et même en compétition avec sa mère d'ailleurs.
00:04:59 - Avec sa mère, mais je dirais que la compétition... On est plus en admiration.
00:05:04 Je vis plus le rapport fille-père admirative avec, en particulier, des troubles nutritionnels qu'on voit chez les filles.
00:05:12 Alors que chez la mère on voit soit le fait d'être soumise, soit le fait d'être en rébellion.
00:05:21 Mais on a peu cette notion de modèle entre la fille et le père.
00:05:27 - Oui, enfin, ce que vous n'avez peut-être pas conscience, Christian Jamin, puisque moi je les écoute tout le temps, les femmes,
00:05:33 c'est le nombre de femmes, par exemple, quand elles ont subi des abus sexuels de la part du père ou du beau-père,
00:05:38 elles défendent la mère qui, soit disant, ne savait rien.
00:05:43 Je veux dire, il y a chez les filles une sorte de lien de loyauté qui est presque indiscutable.
00:05:50 C'est-à-dire que la mère ne peut être que parfaite, ou alors on la rejette en bloc, vous voyez ce que je veux dire.
00:05:55 C'est-à-dire que c'est une relation très complexe, la relation mère-fille.
00:06:00 Et c'est de ça dont je crois qu'il est important de parler aujourd'hui,
00:06:03 pour que chaque femme qui nous écoute puisse comprendre que pour devenir femme, il faut se libérer de cette relation fille-mère.
00:06:10 - Bon, c'est raté, alors si je comprends bien moi qui essayais de remettre l'homme au milieu de la table, eh bien...
00:06:17 - Non, non, non, bien sûr que le père peut séparer la fille de la mère, vous avez raison.
00:06:22 Mais on voit bien aujourd'hui qu'il y a de plus en plus de mères qui élèvent seules leurs enfants,
00:06:27 et donc là, en l'occurrence, c'est d'autant plus important de parler de ça aujourd'hui.
00:06:32 C'est une relation mère-fille qui est une relation très complexe, parce que très compliquée à couper,
00:06:37 tout en gardant évidemment ce que la mère nous a apporté, sans la rejeter brutalement, mais en arrivant aussi à en sortir.
00:06:46 - Et combien de femmes, par rapport à leur sexualité, ne sont pas à l'aise parce que soit leur mère a considéré que c'était sale,
00:06:55 ou alors elles ont peur de faire mieux que la mère, enfin on voit comment c'est compliqué.
00:07:00 - C'est tout à fait exact, et puis parfois on voit des mères, enfin je vois ça moi dans ma consultation,
00:07:07 où la mère prend le pouvoir, mais le pouvoir permanent, c'est-à-dire qu'elle répond à la place de la fille.
00:07:12 C'est-à-dire, on doit demander l'âge des premiers règles, par exemple, c'est la mère qui répond.
00:07:18 On doit quasiment demander l'âge du premier rapport sexuel, c'est la mère qui répond.
00:07:22 Et là, je trouve ça extrêmement délétère.
00:07:25 - Et justement, Christian Jamin, en tant que gynécologue, vous dites quoi à celles qui nous écoutent ?
00:07:29 Est-ce que c'est bien que la mère emmène la fille pour sa première consultation ?
00:07:33 Est-ce que vous préférez recevoir la fille seule ? Qu'est-ce que vous diriez ?
00:07:37 - Alors je pense que c'est une excellente chose que la mère amène sa fille la première fois,
00:07:41 parce que c'est comme un blanc-seing.
00:07:43 C'est-à-dire, elle lui dit "c'est pas sale, c'est pas mal, c'est bien".
00:07:49 La preuve, c'est que c'est moi-même qui t'y amène chez le médecin.
00:07:52 Et donc, ça veut dire qu'après, on aura des relations très faciles avec la fille.
00:07:58 Alors que quand la fille vient en cachette, c'est déjà plus embêtant.
00:08:01 - D'accord, donc ça c'est déjà une première information.
00:08:04 - Donc la première information, c'est...
00:08:06 Mais après, d'abord il faut savoir venir et se retirer,
00:08:09 et puis il faut savoir venir une fois et ça suffit.
00:08:12 Mais je pense que la notion de permission, quand on amène sa fille soi-même,
00:08:18 quand la mère amène sa fille, c'est plutôt une bonne chose.
00:08:21 - C'était comme quand le père a emmené son fils au bordel, quoi.
00:08:24 - Oui, mais... - Non, c'est une bouteille.
00:08:27 - Oui, oui, j'étais en train de réfléchir au rapport, je ne vois pas...
00:08:31 C'est fini tout ça. C'était une boutade.
00:08:35 Bon, on va essayer de parler de tout ça.
00:08:37 De toute façon, on verra bien ce qu'elles nous disent, les femmes qui nous écoutent.
00:08:41 Exceptionnellement, oui, en effet, on n'a pas tellement l'occasion de donner la parole aux hommes,
00:08:47 mais comme on est de toute façon toujours ouverts à tous,
00:08:49 il y a des hommes qui ont envie de témoigner, et ils sont les bienvenus.
00:08:52 - Oui, mais dans le cas particulier, ça va être intéressant.
00:08:55 L'opinion du père pour les rapports entre la fille et la mère,
00:08:59 est-ce qu'il s'en risque plus ?
00:09:02 - Est-ce que vous êtes d'accord avec cette phrase qui date de je ne sais pas combien de siècles,
00:09:05 "Avant de l'épouser, regarde sa mère".
00:09:07 Est-ce que vraiment, vous avez regardé la mère de votre femme avant de l'épouser ?
00:09:11 - Malheureusement, elle était décédée très tôt, donc je ne l'ai pas connue,
00:09:14 mais je pense que ça reste une vraie valeur.
00:09:17 - Oui, oui, ça reste une vraie valeur.
00:09:19 Bon, voilà. Allez, on va essayer d'y mettre quand même aussi un peu d'humour sur ce sujet brûlant,
00:09:24 mais en tout cas, on vous invite à réagir au 0800 26 300 300.
00:09:27 A tout de suite.
00:09:29 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:09:32 - Nous sommes aujourd'hui avec Christian Jamin, qui connaît bien les femmes,
00:09:35 gynécologue, endocrinologue, et nous évoquons cette relation complexe,
00:09:40 fille-mère, mère-fille, mais où est la femme dans tout ça, Marjolaine ? Bonjour.
00:09:45 - Bonjour Brigitte, bonjour Christian.
00:09:48 - Bonjour Marjolaine.
00:09:49 - Qu'est-ce que vous en dites, vous ? Alors, allez-y, on vous écoute.
00:09:52 - Alors moi, c'est très positif.
00:09:54 J'ai 47 ans aujourd'hui, je me vieillis.
00:10:00 47 ans aujourd'hui, j'ai perdu ma maman en 2019.
00:10:04 Et j'avoue qu'en regardant derrière, je recopie exactement ce que ma mère a fait.
00:10:13 Mais inconsciemment.
00:10:15 Je ne me suis pas dit, tiens, je vais faire le même modèle que ma mère.
00:10:18 C'est inconscient et je vais reconduire exactement.
00:10:24 Même si j'ai trouvé que ma mère, de moment donné, n'était pas top,
00:10:27 je pense qu'on réitère sans réfléchir.
00:10:32 - En tout cas, vous avez l'air d'apprécier la femme que vous êtes aujourd'hui.
00:10:37 - Oui, oui.
00:10:39 - Et alors ?
00:10:40 - Oui, en fait, toutes les étapes de ma vie, je les ai appréciées,
00:10:43 parce que je suis très positive de nature.
00:10:46 Et j'aime bien être maître de ce que je fais, en fait.
00:10:52 Donc je me dis que si je le fais, c'est qu'il fallait le faire.
00:10:55 Voilà, je me positive toute seule.
00:10:58 Et je pense que ma mère devait être comme ça, sans m'en rendre compte.
00:11:02 Parce que quand on a un regard d'enfant, on n'est pas du tout dans le même regard.
00:11:06 J'avais plutôt un regard de ma mère qui était un peu pas très cultivée,
00:11:11 pas très bonne à l'école.
00:11:13 On n'avait pas été à l'école, mais elle l'a tellement dit
00:11:16 qu'on n'a même pas gratté de savoir si elle était intelligente ou quoi.
00:11:21 C'est comme elle le disait elle-même qu'elle n'avait pas été à l'école,
00:11:24 qu'elle n'aimait pas lire, qu'elle n'aimait pas écrire.
00:11:26 Du coup, elle s'auto...
00:11:29 - Flagellait, vous voulez dire ?
00:11:31 - Voilà, et je réitère ça.
00:11:34 Ça s'est fait tellement naturellement,
00:11:38 depuis le début que les enfants sont nés,
00:11:41 que j'ai fait la même chose.
00:11:43 Et du coup, maintenant qu'ils commencent à grandir,
00:11:46 je m'aperçois que je n'aurais peut-être pas dû faire comme ça.
00:11:49 Mais ce n'est pas grave, je ne pense pas qu'ils vont me détester pour autant,
00:11:52 puisque j'ai aimé ma mère et que...
00:11:54 - Mais aucun enfant ne déteste sa mère, Marjolaine.
00:11:57 Je peux vous rassurer déjà là-dessus.
00:11:59 - Ah oui, non mais...
00:12:01 - Même si on a eu une mère odieuse, il y a une part de nous qui l'aime, ça c'est sûr.
00:12:05 - Oui, c'est vrai.
00:12:07 - Mais ça ne veut pas dire pour ça qu'elle n'était pas intelligente.
00:12:10 Quelle vision vous aviez en enfant de votre maman,
00:12:13 enfin adolescente plutôt, parlons plutôt de...
00:12:17 - Alors, adolescente, on prenait les rênes.
00:12:20 On était quatre enfants.
00:12:22 Ma grande sœur, c'était un peu initiée chef de...
00:12:27 - De clan ?
00:12:28 - De clan, et c'est elle qui gérait tout,
00:12:31 les papiers, les démarches, tout ce qui était administratif.
00:12:35 - À la place de votre mère.
00:12:37 - Voilà, mais ma mère, ça lui congelait.
00:12:39 Elle savait tout faire, puisqu'elle était curateure de ma tante,
00:12:42 qui était MDPH, avec tous les dossiers qu'on sait,
00:12:47 possibles, imaginables.
00:12:49 Donc elle savait faire, mais comme ma sœur se prenait au jeu
00:12:53 de diriger ma mère, elle a laissé faire.
00:12:56 - Donc votre sœur finalement a pris une autre vision
00:13:01 par rapport à votre mère, visiblement, que vous.
00:13:04 - Oui et non.
00:13:07 Elle a toujours été la chef, jusqu'à la fin.
00:13:11 Jusqu'à même... Ma mère a décidé de pas trop se soigner à la fin.
00:13:16 Elle était contre, mais elle a voulu soigner ma mère.
00:13:20 Alors que ma mère, elle venait d'apprendre qu'elle avait un cancer,
00:13:23 et elle s'est dit "moi c'est bon, j'ai fait ma vie, j'ai tout donné,
00:13:27 maintenant laissez-moi tranquille".
00:13:29 Et elle ne voulait pas être dans la chignot, dans tout ça.
00:13:32 - L'acharnement thérapeutique.
00:13:34 - Voilà, elle voulait rester à la maison,
00:13:36 elle voulait justement qu'on s'occupe d'elle, mais chez elle.
00:13:38 Elle ne voulait pas vivre le côté calvaire de l'hôpital.
00:13:42 Ma sœur dit "oui, elle est égoïste, elle pense qu'à elle,
00:13:45 elle ne se rend pas compte de ce que c'est pour nous de perdre une mère".
00:13:48 Alors moi j'ai trouvé ça égoïste de la part de ma sœur.
00:13:50 Mais après, on n'a pas les mêmes vues.
00:13:53 - Donc on comprend bien que votre grande sœur
00:13:56 avait essayé d'avoir de l'emprise sur votre mère.
00:13:59 - Sur tout le monde.
00:14:02 - Ce qui laisse à penser que, quelque part,
00:14:05 elle voyait votre mère comme quelqu'un de plus faible.
00:14:08 Ce qui n'a pas été votre cas, visiblement.
00:14:10 - Non, non, non.
00:14:12 Justement, je me suis dit, avec le peu de chance qu'elle a eu dans sa vie,
00:14:18 à chaque fois, elle a su rebondir en plus que positif.
00:14:22 Elle a toujours eu un truc crescendo dans sa vie,
00:14:25 elle a toujours cru un petit taux d'endormissement.
00:14:27 - Vous en parlez très bien, oui.
00:14:29 J'ai l'impression qu'elle vous a quand même donné le sentiment
00:14:32 qu'on pouvait être libre de sa vie,
00:14:34 qu'on pouvait faire ce qu'on veut de sa vie.
00:14:36 Enfin, je veux dire, elle vous a donné ces valeurs-là, quand même.
00:14:38 - Oui, oui, oui.
00:14:40 En regardant derrière, parce que je n'ai jamais pensé
00:14:42 que c'était elle qui m'avait donné ça, en fait.
00:14:43 Je n'ai jamais pensé que j'étais née comme ça.
00:14:45 Et en regardant derrière, je fais exactement comme elle.
00:14:49 - En fait, en vous écoutant comme ça,
00:14:52 j'ai l'impression que, quand on regarde sa mère,
00:14:56 il y a plusieurs étapes.
00:14:58 Il y a d'abord l'étape de la tendresse,
00:15:00 c'est-à-dire que, par définition,
00:15:02 c'est elle qui vous a donné cette espèce de tendresse physique.
00:15:07 Puis, il y a le modèle, le modèle social.
00:15:11 C'est-à-dire qu'on est fier de sa mère ou pas.
00:15:14 Et ce que vous avez dit est très intéressant.
00:15:18 Après, il y a le modèle social.
00:15:20 Et puis, après, il y a, quand on devient adulte,
00:15:25 l'éducation qu'on vous a donnée.
00:15:29 On prend conscience de ce qu'on vous a apporté.
00:15:32 Il y a le chemin qu'on vous a imposé,
00:15:35 qui est aussi une très bonne chose.
00:15:37 Donc, en fait, j'ai l'impression, en vous écoutant,
00:15:40 que ce qu'on demande à sa mère varie avec l'âge qu'a l'enfant
00:15:45 pour ne jamais être la même chose.
00:15:47 Et finalement, quand je vous écoute,
00:15:49 moi, je suis très étonné par ce...
00:15:51 Enfin, pas étonné, je suis ravi
00:15:53 par le fait que vous terminez par de l'admiration.
00:15:56 - Oui, oui. Et puis même, j'en parle régulièrement de ma mère
00:16:01 à des amis en racontant son histoire,
00:16:04 parce que c'est une histoire qu'on pourrait lire dans un livre.
00:16:07 Et je trouve ça magnifique, en fait.
00:16:10 À 50 ans, elle a décidé de quitter mon père,
00:16:13 avec quatre enfants et avec une sœur qui est handicapée,
00:16:16 qui avait 70 ans à l'époque,
00:16:18 ou peut-être 60 ans à l'époque.
00:16:20 Mais voilà, elle a décidé.
00:16:22 Elle est partie avec le meilleur ami de mon père,
00:16:25 qui la draguait depuis 17 ans
00:16:27 et qui attendait que les enfants soient grands.
00:16:30 C'est pas mal, quand même.
00:16:32 Mais c'est des histoires, en fait.
00:16:34 Et elle a...
00:16:35 Alors, je pense qu'elle est tombée amoureuse de lui, vraiment,
00:16:38 même si nous, il nous dégoûtait plus qu'autre chose.
00:16:41 Et elle a fait son chemin.
00:16:43 Pourtant, elle nous a posé des questions,
00:16:45 elle nous a mis dans la...
00:16:47 Comment ?
00:16:48 Elle ne l'a pas dit à mon père tout de suite,
00:16:50 elle l'a dit à nous en premier.
00:16:52 - En tout cas, ce qui semble clair, Marjolaine,
00:16:55 c'est que vous avez eu le sentiment, en tant que fille,
00:16:58 que votre mère était quand même quelqu'un de fort,
00:17:01 relativement libre,
00:17:03 compte tenu de son parcours personnel,
00:17:07 puisqu'en effet, elle n'a pas eu une éducation importante, etc.
00:17:11 Et ça, visiblement, vous l'avez pris.
00:17:15 - Oui, elle a eu des très bonnes valeurs, en fait.
00:17:18 Elle a été élevée par des valeurs,
00:17:20 parce qu'elle a été élevée par une nourrice.
00:17:22 Et la nourrice n'était pas rémunérée,
00:17:24 donc elle l'a quand même gardée.
00:17:25 Donc c'est quand même des valeurs qui ont fait
00:17:27 qu'elle a grandi avec une gentillesse
00:17:32 qu'on n'a pas...
00:17:34 On l'acquiert.
00:17:36 Et c'est comme une éducation, en fait.
00:17:38 C'est comme si elle remerciait la vie d'avoir fait ça, en fait.
00:17:42 - En tout cas, vous avez le sentiment
00:17:44 qu'elle vous a aimé et tout ça.
00:17:47 - Elle a mis sa vie pour ses enfants, oui.
00:17:49 - Oui, mais c'est ce que je disais.
00:17:50 C'est très intéressant, parce qu'au début, vous disiez
00:17:53 "Bon, en gros, j'avais honte de ma mère".
00:17:54 C'est à peu près ce que vous avez dit.
00:17:55 - Oui, il y a eu des moments, il y a eu des périodes, oui.
00:17:57 - Et puis après, vous avez grandi.
00:17:58 - Tout à fait, vers l'adolescence, vers 12 ans.
00:18:00 - Vous avez compris, après.
00:18:01 Et maintenant, vous êtes béate d'admiration
00:18:03 devant ce qu'elle a fait.
00:18:04 C'est quand même extraordinaire.
00:18:05 Donc il faut faire très attention,
00:18:07 parce qu'en fait, on a une vision de sa mère
00:18:10 qui dépend beaucoup de son évolution à soi-même.
00:18:12 C'est ça que j'ai essayé de dire.
00:18:13 - Oui, mais au moment de l'adolescence,
00:18:15 on est obligé un petit peu de la rejeter, la mère,
00:18:17 si on veut se construire.
00:18:18 Et je crois que c'est très bien d'avoir cette période
00:18:20 où on a un petit peu honte, ou en tout cas,
00:18:22 où on la rejette de manière comme ça,
00:18:24 un petit peu subjective.
00:18:26 Mais c'était peut-être utile pour que vous puissiez
00:18:29 justement voler de vos propres ailes.
00:18:31 - C'est intelligent de ne pas le prendre au premier degré.
00:18:34 Comme beaucoup de mamans vont claquer la porte,
00:18:36 parce que les ados, voilà, ne sont pas très...
00:18:39 - Mais ce à quoi il faut faire attention,
00:18:42 c'est que j'expliquais qu'il y avait un chemin
00:18:45 dans la vision de sa mère,
00:18:46 et il y a des gens qui s'arrêtent au milieu du guet.
00:18:48 C'est-à-dire qu'ils gardent une image,
00:18:51 parce qu'ils n'ont pas été capables d'analyser
00:18:54 après ce qui a été apporté.
00:18:56 Et ce qui n'est pas du tout votre cas.
00:18:58 - Non, non, vous avez compris aussi
00:19:00 qui était votre mère, d'où elle venait,
00:19:02 et elle a fait ce qu'elle a pu.
00:19:05 Et donc vous avez aussi de l'indulgence
00:19:07 par rapport à ce qu'elle a fait.
00:19:09 - Oui, elle a été...
00:19:11 C'est quelqu'un qui revient de loin
00:19:14 et qui a su pardonner aussi.
00:19:16 Ce qui est génial, c'est même des choses impardonnables
00:19:19 qu'elle a réussi à pardonner
00:19:21 pour que ses enfants connaissent la vraie mère,
00:19:25 sa vraie mère à elle, notre vraie grand-mère.
00:19:27 Du coup, elle a su pardonner,
00:19:29 elle a attendu la naissance.
00:19:31 Donc c'est elle-même, en tant que mère,
00:19:33 qui a s'est retrouvée à réfléchir sur son passé.
00:19:37 - Oui, ce qui a évité un secret de famille
00:19:39 comme il y a dans certaines familles.
00:19:41 Et ça, c'est aussi très important.
00:19:43 C'est pour ça que je disais, il faut parler de la mère,
00:19:45 mais il faut aussi parler des grands-mères
00:19:47 et de toutes les générations antérieures, évidemment.
00:19:50 Merci, Marjolaine.
00:19:52 Merci beaucoup de ce témoignage.
00:19:54 On va continuer dans un instant
00:19:56 avec notre sexy news Julia Palloum
00:19:58 qui va évidemment nous parler des filles.
00:20:00 - Brigitte Laé, Sud Radio.
00:20:02 C'est l'instant sexy news.
00:20:04 - Et bien, Christian Jamin,
00:20:06 nous retrouvons Julia Palloum.
00:20:08 Bonjour, Julia. - Bonjour, Brigitte.
00:20:10 Bonjour à tous.
00:20:12 - Et vous allez nous parler des filles.
00:20:14 - Mais oui, c'était l'occasion idéale.
00:20:16 Alors la mère regarde vers sa fille
00:20:18 et la fille regarde vers sa vie.
00:20:20 La mère regarde vers sa fille
00:20:22 et voit la jeunesse
00:20:24 qui s'enfuit à la jeunesse.
00:20:26 Ce flambeau si désobéissant
00:20:28 et âpre et qu'il faut bien faire passer
00:20:30 de main de génitrice en main de midinette.
00:20:32 La créatrice de mode,
00:20:34 Vera Wang, 74 ans
00:20:36 et qui en paraît facile
00:20:38 30 de moins, confiait à la presse
00:20:40 il y a quelques jours... - 30 de moins, peut-être pas quand même.
00:20:42 - Je vous jure, allez voir sur Google.
00:20:44 Vera Wang. Il y a quelques jours,
00:20:46 elle confiait donc ses secrets de jeunesse à la presse.
00:20:48 Elle disait, j'ouvre les guillemets,
00:20:50 de l'ombre, du sommeil
00:20:52 et de la vodka. Alors pour les deux
00:20:54 premiers, je sais pas, mais pour la vodka, j'ai bon.
00:20:56 Vera, la mère rock'n'roll
00:20:58 par excellence. Vous allez me dire,
00:21:00 on veut toujours ce qu'on n'a pas, hein Brigitte ?
00:21:02 L'idole, la mère, la
00:21:04 maman, la reine et pourtant
00:21:06 parfois aussi la sorcière, la rivale,
00:21:08 la bourrelle. La mère,
00:21:10 l'impossible dépassement.
00:21:12 Toutes les filles vous le diront, le mot
00:21:14 Everest à côté, c'est de la tarte.
00:21:16 Gravir la montagne des insécurités,
00:21:18 des blessures, des jalousies,
00:21:20 de l'envie qu'on me donne,
00:21:22 l'envie, l'envie d'avoir envie,
00:21:24 qu'on rallume ma vie. Sa vie,
00:21:26 la jeune actrice Lily-Rose Depp l'a
00:21:28 bien allumée. Elle trône au centre
00:21:30 de la dernière série à succès
00:21:32 du réalisateur Sam Levinson,
00:21:34 lui-même qui avait déjà fort bien
00:21:36 dirigé la série Euphoria, si vous vous
00:21:38 souvenez. En co-réalisation cette fois-ci
00:21:40 avec l'artiste The Weeknd,
00:21:42 c'est la super production de la chaîne
00:21:44 HBO. Lily-Rose Depp
00:21:46 est tellement talentueuse
00:21:48 qu'on en oublierait presque qu'elle est la fille de Vanessa
00:21:50 Paradis et Johnny Depp, tant
00:21:52 elle s'est transformée en star elle-même.
00:21:54 L'aura-t-elle dû pour cela tuer la mère ?
00:21:56 Ah, qui sait ? En tout cas,
00:21:58 c'est une partie du sujet de la série.
00:22:00 Une chanteuse à succès broyée par le
00:22:02 star-système en pleine
00:22:04 dépression dont on découvre dès le troisième épisode
00:22:06 qu'elle s'est faite violenter
00:22:08 sévèrement et chaque jour
00:22:10 de son enfance par sa mère.
00:22:12 Comment sortir de ce tourbillon
00:22:14 de violence ? La question pointe
00:22:16 à peine le bout de son nez que la solution
00:22:18 virile à souhait apparaît. L'homme !
00:22:20 Le gourou, le mâle
00:22:22 qui se veut protecteur et qui en réalité
00:22:24 évidemment va se tourner en parfait
00:22:26 dominateur. Patron de
00:22:28 boîte de nuit au passé, trouble sous couvert de
00:22:30 sauver la petite oie blanche, le sexy
00:22:32 Tedros va au contraire
00:22:34 prendre du plaisir à manipuler
00:22:36 à souvir ses pulsions.
00:22:38 Pour le meilleur ou pour le pire,
00:22:40 telle est toujours la question. Quand ça
00:22:42 bouscule, que ça chavire, que nous plongeons
00:22:44 dans les abysses de nos âmes, va-t-on
00:22:46 y rester ou va-t-on s'en sortir
00:22:48 grandi ? Jusqu'où la nymphette
00:22:50 va-t-elle devoir aller pour dépasser
00:22:52 les traumas infligés par sa propre mère ?
00:22:54 De l'art d'être mère,
00:22:56 c'est un motif récurrent dans l'histoire
00:22:58 de l'art. Longtemps dépeinte sous les traits de la
00:23:00 vierge, puis de la gardienne de
00:23:02 la lignée, ce qui était quelque chose de très
00:23:04 sérieux. La mère prend à partir du
00:23:06 18ème siècle une figure aimante et protectrice.
00:23:08 Enfin encore, faut-il être à l'aise
00:23:10 avec la réflexion sur le temps qui passe ?
00:23:12 Vous reprendrez bien un xanax, chère mère ?
00:23:14 Grandir et vieillir, c'est le
00:23:16 sujet de prédilection de l'artiste photographe
00:23:18 Raina Matar, d'origine
00:23:20 libanaise. Son travail a notamment été exposé
00:23:22 au musée Amon Carter au Texas.
00:23:24 Raina capture sous son
00:23:26 objectif ce lien maternel chaotique
00:23:28 et sensible, mère et
00:23:30 fille côte à côte. Elle cherche
00:23:32 à déceler les mystères de la
00:23:34 féminité et surtout, et c'est là ce qui me
00:23:36 plaît je l'avoue, elle choisit de se concentrer
00:23:38 sur ce qui nous unit.
00:23:40 Et en cette dernière chronique avant les
00:23:42 grandes vacances, je ne résiste
00:23:44 pas à vous dire,
00:23:46 chers auditeurs, tâchez durant l'été
00:23:48 de vous concentrer sur notre humanité
00:23:50 commune, ce qui nous unit. Lorsqu'un
00:23:52 conflit vient s'immiscer entre vous et l'autre,
00:23:54 entre la mère et la fille,
00:23:56 lorsque les différences semblent insurmontables,
00:23:58 tentons de mettre l'accent
00:24:00 sur nos ressemblances et peut-être,
00:24:02 avec un peu de bonne volonté et un
00:24:04 shot de vodka pour la jeunesse, n'est-ce pas ?
00:24:06 À la façon Vera Wang.
00:24:08 Peut-être que l'amour dans toute sa splendeur,
00:24:10 dans sa beauté aussi ordinaire qu'exceptionnelle,
00:24:12 fera briller de mille feux
00:24:14 vos yeux et vos cœurs.
00:24:16 En l'honneur de chacune et chacun d'entre nous,
00:24:18 aux mères et aux filles,
00:24:20 je lève mon verre à la vôtre, mes amis.
00:24:22 - Merci Julia Pallon.
00:24:24 Il y a une chose dont vous avez parlé
00:24:26 dans votre chronique qui est intéressante aussi,
00:24:28 c'est la manière dont les femmes vieillissent
00:24:30 aujourd'hui. Elles vieillissent beaucoup mieux
00:24:32 qu'il y a 30 ans, 40 ans.
00:24:34 Et c'est vrai que pour certaines
00:24:36 mères qui se sentent encore
00:24:38 belles et désirables
00:24:40 et jeunes, voire la fille
00:24:42 qui commence à tirer plus les regards,
00:24:44 ça provoque parfois aussi des rivalités
00:24:46 un peu délicates
00:24:48 et difficiles.
00:24:50 - Oui, mais à l'inverse aussi,
00:24:52 on a la fierté de la mère
00:24:54 quand sa fille
00:24:56 est toujours la plus belle.
00:24:58 - Oui, si c'est une mère juive
00:25:00 ou italienne, vous voulez dire.
00:25:02 - On m'a dit de ne pas parler de culture.
00:25:06 - J'ai pas dit ça.
00:25:08 - Donc j'arrête.
00:25:10 - Donc effectivement,
00:25:12 il y a cette ambiguïté,
00:25:14 il y a l'ambiguïté de la fierté.
00:25:16 Comme ma fille est belle,
00:25:18 regardez, tous les hommes la regardent.
00:25:20 Mais le problème, c'est qu'ils me regardent moins moi.
00:25:22 - Oui, on le voit dans les contes
00:25:24 de notre enfance, Blanche-Neige, etc.
00:25:26 Ce n'est autre que cette histoire
00:25:28 de jeunesse et donc
00:25:30 de beauté peut-être qui s'enfuit.
00:25:32 - Oui, oui, enfin la réalité,
00:25:34 elle est là aussi, le nombre de
00:25:36 belles-mères qui essayent de coucher
00:25:38 avec leur beau-fils, excusez-moi, ça c'est pas des contes
00:25:40 du tout.
00:25:42 Et ça existe de plus en plus.
00:25:44 Donc voilà, c'est aussi une réalité
00:25:46 qui est assez nouvelle.
00:25:48 Enfin, je veux dire, il y a un siècle,
00:25:52 les femmes, une fois que la fille
00:25:54 devenait femme,
00:25:56 la mère, elle était...
00:25:58 - Elle s'est passée ? - Elle était au rencard.
00:26:00 Enfin, je veux dire,
00:26:02 c'est quand même quelque chose de très nouveau aussi,
00:26:04 Christian Jamin. - Je ne savais pas,
00:26:06 mais j'écoute avec intérêt.
00:26:08 Il n'est pas trop tard pour moi ?
00:26:10 - Non mais les choses
00:26:14 ont énormément bougé.
00:26:16 - Et de l'ordre aussi, là,
00:26:18 j'en ai pas parlé, mais moi je trouve, en tant que mère,
00:26:20 là je fais un petit témoignage,
00:26:22 je trouve aussi que c'est pas la même
00:26:24 chose de caresser
00:26:26 dans le sens de prendre dans les bras
00:26:28 un petit garçon et une petite fille.
00:26:30 Et quand on est mère, je vois,
00:26:32 j'observe autour de moi, que
00:26:34 cette chose de prendre dans ses bras
00:26:36 sa propre fille,
00:26:38 c'est pas évident pour tout le monde.
00:26:40 - Non mais c'est très différent.
00:26:42 Et ça, je sais qu'il y a beaucoup de mères
00:26:44 qui nient cette différence, mais avoir
00:26:46 un fils ou avoir une fille, c'est déjà quelque chose
00:26:48 de très très différent. - Et pourtant, cette tendresse,
00:26:50 et vous l'avez dit en introduction,
00:26:52 cette tendresse qui normalement caractérise
00:26:54 la mère, elle est très importante pour que
00:26:56 la fille puisse se construire,
00:26:58 et pourtant, on voit, voilà, qu'il y a parfois
00:27:00 un peu ce... qui peut aller
00:27:02 jusqu'au rejet, en tout cas cette difficulté
00:27:04 à prendre dans ses bras,
00:27:06 à aimer. - On va parler vrai
00:27:08 pendant ces deux heures,
00:27:10 et on le sait, pourquoi il y a autant
00:27:12 de femmes qui sont pas bien
00:27:14 dans leur corps, qui sont pas bien dans leur peau,
00:27:16 qui se trouvent pas suffisamment bien, tout simplement
00:27:18 parce que la mère les a moins regardées
00:27:20 que le fils. C'est
00:27:22 une réalité, alors ça c'est une réalité
00:27:24 que connaissent les psys, peut-être plus
00:27:26 que vous, Christian Jamin,
00:27:28 puisque bon, vous n'avez pas
00:27:30 la relation mère-fils
00:27:32 dans votre cabinet, forcément,
00:27:34 et pour cause, mais c'est une réalité, oui.
00:27:36 - Il y a une chose
00:27:38 dont on n'a pas parlé,
00:27:40 et j'aimerais bien essayer de le comprendre,
00:27:42 c'est
00:27:44 je trouve le nombre
00:27:46 grandissant de conflits
00:27:48 graves entre
00:27:50 les enfants et leurs parents,
00:27:52 et par exemple, je vois, ce qui me paraît
00:27:54 pour moi la chose la pire,
00:27:56 c'est des enfants qui interdisent
00:27:58 à ses propres
00:28:00 parents de voir leurs petits-enfants.
00:28:02 Cette espèce de vengeance
00:28:04 que l'on voit dans les conflits
00:28:06 entre enfants et parents,
00:28:08 et les petits-enfants
00:28:10 servent d'arme.
00:28:12 - Oui, mais comme
00:28:14 les enfants servent d'arme dans un divorce,
00:28:16 c'est-à-dire qu'on a aujourd'hui
00:28:18 des conflits de génération
00:28:20 qui n'existaient pas avant, puisqu'il y avait avant
00:28:22 le respect des générations. - C'est tout à fait ça,
00:28:24 et c'est ça dont j'aimerais qu'on...
00:28:26 - On en parle. C'est le respect,
00:28:28 il faut faire venir le respect. - Parce que je trouve que,
00:28:30 autour de moi, c'est extraordinairement
00:28:32 fréquent, cette guerre
00:28:34 entre les enfants et les parents.
00:28:36 Alors, peut-être c'est la disparition du respect,
00:28:38 vous avez peut-être raison. - En tout cas,
00:28:40 du respect des générations.
00:28:42 - Des générations, oui. - Ah oui, moi je trouve
00:28:44 et je pense que quand les parents
00:28:46 donnent le mauvais exemple aussi, et là,
00:28:48 j'en parle encore en connaissance de cause,
00:28:50 moi, ma mère s'est retournée
00:28:52 contre sa propre mère,
00:28:54 et je lui ai toujours dit, et je le pense encore
00:28:56 aujourd'hui, que c'est une erreur,
00:28:58 non seulement pour sa
00:29:00 propre histoire, mais pour l'histoire de toute
00:29:02 la lignée. - Mais regardez Marjolaine,
00:29:04 qui a admiré sa mère,
00:29:06 qui a su pardonner à sa propre mère.
00:29:08 - Oui, formidable. - Elle vient de nous le dire.
00:29:10 - Elle l'a dit, elle a expliqué d'ailleurs que pour la lignée, c'était intéressant.
00:29:12 - Et voilà, donc,
00:29:14 elle a reconnu que sa mère avait eu ce
00:29:16 courage-là de pardonner à sa propre
00:29:18 mère, pour justement ne pas
00:29:20 créer une sorte de scissure
00:29:22 entre les générations, bien sûr.
00:29:24 - Et peut-être, ou que si,
00:29:26 la difficulté
00:29:28 de devenir adulte
00:29:30 soi-même, fait
00:29:32 qu'on en rend responsable
00:29:34 la génération du dessus, c'est-à-dire
00:29:36 que les gens qui n'arrivent pas à s'assumer
00:29:38 rendent leurs
00:29:40 parents responsables de ce qu'ils ne sont pas.
00:29:42 Je trouve ça effrayant. - Vous savez,
00:29:44 Christian Jamin, moi, je trouve que cette
00:29:46 demande d'horizontalité
00:29:48 dans notre société est très dangereuse.
00:29:50 Et là, vous parlez de quoi ? Vous parlez d'une
00:29:52 verticalité nécessaire.
00:29:54 - Très juste.
00:29:56 - De toute façon,
00:29:58 plus on avance sur la compréhension
00:30:00 des rapports humains
00:30:02 entre nous, plus on se rend compte qu'il faut
00:30:04 du respect, certaines lois
00:30:06 universelles, et
00:30:08 on en est encore là.
00:30:10 Je crois que c'est important. - C'est important,
00:30:12 c'est le vivre ensemble. - Je savais que ce serait un sujet
00:30:14 qui serait très très très
00:30:16 lourd. On va continuer,
00:30:18 mais pas avec David, puisque
00:30:20 David est un homme et qu'il va répondre à trois questions
00:30:22 intimes. Bonjour David. - Bonjour.
00:30:24 - Merci. - Bonjour.
00:30:26 - Merci d'être avec nous, David.
00:30:28 - Oui. - Ça va bien ? - Très bien.
00:30:30 - Bon. - Merveilleusement bien.
00:30:32 - Eh ben, écoutez, si c'est
00:30:34 merveilleusement bien, je ne sais pas quelle question
00:30:36 que je vais pouvoir vous poser pour vous faire
00:30:38 réagir un petit peu, voyons voyons.
00:30:40 Qu'est-ce que je pourrais vous poser ? Ah bah tiens.
00:30:42 Est-ce que vous avez déjà été attiré par un homme, David ?
00:30:44 - Pas du tout.
00:30:46 - Pas du tout du tout du tout ? - Pas du tout du tout du tout.
00:30:48 - Et...
00:30:50 ça ne serait pas prévu pour cet été ?
00:30:52 - Euh non.
00:30:54 Pas dans l'immédiat. - Non, pas dans l'immédiat.
00:30:56 - À moins de devenir sénile de mon côté,
00:30:58 mais non, c'est vrai que... - Pourquoi être sénile ?
00:31:00 - Parce que je respecte,
00:31:02 j'ai énormément d'amis homos.
00:31:04 J'adore leur compagnie. - C'est toujours ce qu'on dit, hein.
00:31:06 - J'adore leur compagnie.
00:31:08 - Moi aussi. - Mais c'est vrai que...
00:31:10 - Non mais je vous fais marcher, David.
00:31:12 Non non, rajoutez pas.
00:31:14 Je vous fais marcher.
00:31:16 - Brassens, la bandaison "papa", ça ne se commande pas.
00:31:18 - C'est ça.
00:31:20 - Alors, deuxième question,
00:31:22 qui n'a rien à voir avec l'homosexualité.
00:31:24 Est-ce que l'idée d'être pénétrée
00:31:26 par une femme, ça vous tenterait ou pas ?
00:31:28 - Non plus.
00:31:30 On me le propose beaucoup en ce moment.
00:31:32 - Oui, c'est très à la mode.
00:31:34 C'est un nouveau courant.
00:31:36 - C'est le truc de...
00:31:38 Alors on me dit "juste le bout du doigt, juste le bout..."
00:31:40 Bah non, je suis... - Le bout du doigt, vous risquez rien, quand même, David.
00:31:42 - Non, je sais.
00:31:44 Aussi bien la langue ne me dérange pas.
00:31:46 - Oh bah alors ! - Bien au contraire.
00:31:48 Mais c'est vrai que la pénétration...
00:31:50 - Mais quelle est la différence entre la langue et le bout du doigt ?
00:31:52 - Bah, je sais pas.
00:31:54 - Vous avez l'impression que le bout du doigt,
00:31:56 il est là plus loin ?
00:31:58 - Mon corps se contracte et c'est pas possible.
00:32:00 J'ai essayé de me laisser faire un.
00:32:02 - Brigitte, vous... - Mais j'y arrive pas.
00:32:04 - Vous m'avez étonné, Brigitte, là.
00:32:06 - Pourquoi ? - J'en suis pantois.
00:32:08 - Pourquoi ? - Parce que vous avez confondu la pénétration et l'homosexualité.
00:32:10 - Bah non, j'ai dit "ça n'a rien à voir".
00:32:12 Alors c'est pas vrai, j'ai dit "ça n'a rien à voir".
00:32:14 - J'ai mal compris. Parce que vous avez posé
00:32:16 une première question sur "est-ce que vous avez eu
00:32:18 des tentations homosexuelles ?"
00:32:20 - Et j'ai dit "je vous pose une autre question qui n'a rien à voir".
00:32:22 - Ah bon ? Ok. Mais ça n'a rien...
00:32:24 - Hein ? Vous êtes d'accord, Julien ? - Je suis d'accord, j'étais là, j'ai entendu.
00:32:26 - Mais d'accord, ça n'a rien à voir.
00:32:28 - Mais quelque part,
00:32:30 si, parce que vous avez vu la réponse... - Puisqu'il se contracte.
00:32:32 - La réponse de David
00:32:34 n'a pas rien à voir, en revanche. - Oui, justement.
00:32:36 - C'est pour ça que j'ai été choqué.
00:32:38 - Mais non, mais c'était un piège dans lequel
00:32:40 David est tombé à pieds joints. - Exact.
00:32:42 - On est d'accord.
00:32:44 Parce que si vous n'étiez pas du tout
00:32:46 inquiété par la question de l'homosexualité,
00:32:48 pourquoi vous vous contracteriez tant
00:32:50 sur un petit doigt qui, quelque part,
00:32:52 par rapport à autre chose,
00:32:54 je parle là de vos selles,
00:32:56 franchement, c'est rien, un petit doigt.
00:32:58 - Non, je dis pas le contraire. Mais c'est vrai
00:33:00 que j'ai, je sais pas, j'ai fait un blocage
00:33:02 total là-dessus. - En fait, je vous fais
00:33:04 marcher. Parce qu'il y a quand même une chose
00:33:06 qu'il faut comprendre par rapport à la sodomie,
00:33:08 c'est que quand on
00:33:10 va
00:33:12 donc donner nos excréments,
00:33:14 on pousse, alors que quand
00:33:16 on a quelque chose qui rentre, c'est tout à fait
00:33:18 l'effet inverse. Donc c'est tout à fait possible de se
00:33:20 contracter. Y a aucun problème là-dessus,
00:33:22 je ne vais pas vous faire passer un mauvais été, David,
00:33:24 en vous embêtant plus.
00:33:26 Non. Dernière question,
00:33:28 beaucoup plus cool.
00:33:30 Dans quel
00:33:32 pays vous aimeriez, si vous aviez
00:33:34 totalement le choix, aller passer vos
00:33:36 vacances cet été ?
00:33:38 - J'habite
00:33:40 à Cannes, donc c'est compliqué de trouver un pays
00:33:42 pour l'été. - Mieux que Cannes ?
00:33:44 - Mieux que Cannes, pour moi,
00:33:46 je suis canard. - Ah, vous êtes d'origine ?
00:33:48 - Non, non, je suis né à Cannes.
00:33:50 - Ah oui, oui, oui. - Je suis né à Cannes,
00:33:52 donc
00:33:54 je dirais pour l'été,
00:33:56 la Finlande ou la Suède.
00:33:58 - Ah oui, un pays où il fait pas trop chaud, justement.
00:34:00 - Ici, il fait chaud,
00:34:02 mais c'est vrai que
00:34:04 l'été, c'est très très beau.
00:34:06 Au niveau esthétique, c'est des pays qui sont très chauds.
00:34:08 - Oui, oui, mais il vaut mieux y aller
00:34:10 l'été, en effet, vous avez raison.
00:34:12 Je vous laisse poser une question à Christian Jamin.
00:34:14 - Alors, c'est compliqué
00:34:18 de poser une question
00:34:20 à un docteur, malheureusement,
00:34:22 on va lui demander quel est l'endroit le plus
00:34:24 fou, c'est qu'il a
00:34:26 fait l'amour.
00:34:28 - Ah.
00:34:30 Je m'y attendais pas du tout.
00:34:32 Alors, je vais
00:34:38 être tout à fait honnête, il n'y a pas de folie
00:34:40 à faire l'amour quelque part,
00:34:42 n'importe où, partout.
00:34:44 Donc, je ne
00:34:46 rejette aucune...
00:34:48 Quand vous dites
00:34:50 le plus fou, c'est-à-dire le plus...
00:34:52 - Étonnant, hein ? - Le moins
00:34:54 inattendu, je crois, le plus improbable.
00:34:56 - J'ai pas de réponse
00:34:58 parce que j'ai pas d'hierarchie
00:35:00 sur les endroits.
00:35:02 Tous les endroits sont bons.
00:35:04 - Citez-nous un endroit un peu fou que ça nous fasse
00:35:06 rêver un peu, Christian. - Dans un avion, allez.
00:35:08 - Dans un avion, ah oui, quand même.
00:35:10 - C'est pas facile de pas se faire voir.
00:35:12 - Non, non, ça c'est sûr. Il faut déjà un long
00:35:14 trajet, si il n'y a pas tant qu'à faire.
00:35:16 - Oh, vous me flattez, quand même.
00:35:18 New York, c'est loin.
00:35:24 - Eh bien voilà la réponse de Christian Jamin, David.
00:35:26 Merci, en tout cas. - Merci à vous,
00:35:28 et je vous souhaite un très bon été. - Merci, David.
00:35:30 Allez, on se retrouve dans un instant, on va
00:35:32 revenir sur la relation mère-fille dans un instant
00:35:34 avec vous, bien sûr, au 0826 300 300.
00:35:36 - Toujours en compagnie de Christian Jamin,
00:35:48 gynécologue, on évoque la relation
00:35:50 mère-fille. Comment on se construit en tant
00:35:52 que femme, surtout ? Nathalie,
00:35:54 bonjour. - Oui,
00:35:56 bonjour Brigitte, bonjour Christian. - Bonjour.
00:35:58 - Alors, votre témoignage
00:36:00 va être intéressant, je crois, parce que vous avez
00:36:02 une image de mère
00:36:04 parfaite,
00:36:06 ce n'est pas parfait, mais en revanche,
00:36:08 c'est pas l'image de
00:36:10 la femme que vous avez eu envie de
00:36:12 devenir, c'est bien ça ? - Oui, tout à fait.
00:36:14 - Alors, raconte-nous.
00:36:16 - Alors, en fait, j'ai eu ce que j'appellerais
00:36:18 une mère-mère, donc vraiment
00:36:20 maternelle,
00:36:22 qui a rencontré mon père,
00:36:24 elle avait 15 ans, qui est restée 60 ans avec
00:36:26 lui, jusqu'à son décès l'année
00:36:28 dernière, et qui a élevé
00:36:30 ma soeur et moi,
00:36:32 vraiment, avec...
00:36:34 Bon, c'était d'abord une éducation catholique,
00:36:36 on mangeait
00:36:38 matin, midi, soir, à table,
00:36:40 et ma mère, ce qui est
00:36:42 intéressant, c'est qu'en fait, elle voulait...
00:36:44 Quelque part, elle souffrait un peu
00:36:46 du fait d'être dépendante,
00:36:48 quelque part, un peu une femme soumise, mais de cette génération-là,
00:36:50 et elle voulait absolument
00:36:52 que ma soeur et moi fassions des études,
00:36:54 donc on était pratiquement interdits
00:36:56 de cuisine.
00:36:58 Ce qui fait que, en fait,
00:37:00 finalement, ma soeur et moi,
00:37:02 on a une cinquantaine, on a fait
00:37:04 de belles carrières,
00:37:06 mais on n'a jamais été de très bonnes cuisinières.
00:37:08 Ce n'est pas une excuse, mais c'est pour vous donner
00:37:10 un petit peu le portrait de... - Oui, oui,
00:37:12 c'est intéressant, parce que là encore,
00:37:14 on voit que, quelque part,
00:37:16 elle vous oblige à être
00:37:18 autre chose que peut-être ce que vous auriez
00:37:20 eu envie d'être. Enfin bon, après tout,
00:37:22 on peut apprécier
00:37:24 de cuisiner avec sa maman,
00:37:26 et d'arriver à faire les plats que fait
00:37:28 maman. - Oui,
00:37:30 et aussi de ne pas être ce...
00:37:32 de ne pas devenir
00:37:34 ce qu'elle était, elle.
00:37:36 C'est ça qui est intéressant. C'est-à-dire que ça,
00:37:38 j'ai l'impression de voir ça très
00:37:40 souvent, c'est-à-dire que
00:37:42 les mères
00:37:44 veulent que l'enfant
00:37:46 réussisse ce qu'elle n'a pas été.
00:37:48 - Oui.
00:37:50 Alors, est-ce que
00:37:52 c'est lié ? Alors, il y a deux choses,
00:37:54 en fait, que je vous dis. Probablement
00:37:56 il y a une partie d'éducation, mais il y a peut-être aussi
00:37:58 une question de tempérament,
00:38:00 parce qu'en termes de tempérament,
00:38:02 on est très différent.
00:38:04 Il y a beaucoup de choses qui ont été
00:38:06 différentes. Moi,
00:38:08 j'ai une vie sentimentale complètement différente.
00:38:10 J'ai eu cinq enfants.
00:38:12 J'ai eu un rapport au corps
00:38:14 très différent. Pour vous donner
00:38:16 un exemple, j'ai allaité mes cinq
00:38:18 enfances que maman n'a pas fait.
00:38:20 Je pense que
00:38:22 j'étais beaucoup plus libérée,
00:38:24 par exemple, sur un plan sexuel.
00:38:26 J'ai pas du tout eu la même vie.
00:38:28 Alors, est-ce que c'est mon tempérament ?
00:38:30 Est-ce que c'est parce qu'elle m'avait...
00:38:32 Elle m'avait, enfin, comment dire...
00:38:34 peut-être indiqué un autre chemin ?
00:38:36 Ça, je saurais pas vraiment y répondre.
00:38:38 Et, à la limite,
00:38:40 ça m'interpelle
00:38:42 pas plus que ça. Je fais juste
00:38:44 ce constat-là aujourd'hui,
00:38:46 que j'ai donné une éducation...
00:38:48 J'ai quatre filles et un garçon.
00:38:50 J'ai donné une éducation à mes filles, mais à l'opposé
00:38:52 de ce que ma mère
00:38:54 m'avait donnée. - C'est-à-dire ?
00:38:56 - À l'opposé,
00:38:58 parce qu'en fait,
00:39:00 par exemple,
00:39:02 on parlait tout à l'heure de sexualité,
00:39:04 de gynécologue, etc.
00:39:06 Chez nous, dans mon enfance,
00:39:08 c'était tabou. On n'en parlait pas.
00:39:10 Alors que mes filles, qui sont
00:39:12 très proches de moi, alors encore une fois,
00:39:14 je n'accuse personne, c'est juste un constat,
00:39:16 elles me parlent
00:39:18 de leur...
00:39:20 Spontanément, je ne suis jamais
00:39:22 inquisitrice, je ne rentre pas
00:39:24 dans leur vie privée, mais elles vont me parler
00:39:26 spontanément de leur relation avec leurs petits copains,
00:39:28 elles vont venir vers moi.
00:39:30 Moi, c'est vrai que, par exemple, j'ai fait gynécologue
00:39:32 avec chacune d'elles
00:39:34 au début de leur adolescence,
00:39:36 on va dire.
00:39:38 Ce n'est pas du tout la même relation.
00:39:40 - Alors, comment vous expliquez
00:39:42 que, si votre mère a été
00:39:44 assez prude, ou en tout cas
00:39:46 silencieuse sur sa féminité,
00:39:48 comment vous expliquez que vous avez
00:39:50 un rapport au corps
00:39:52 et à vos
00:39:54 filles très libre ?
00:39:56 C'est assez
00:39:58 intéressant, parce que
00:40:00 a priori,
00:40:02 ce n'était pas le discours que vous aviez
00:40:04 avec votre mère, si j'ai bien compris.
00:40:06 - Alors, ce que je vous ai expliqué, c'est que
00:40:08 je me demande si ce n'est pas quand même aussi une question de tempérament.
00:40:10 Ou peut-être qu'effectivement,
00:40:14 j'ai rejeté ce qu'elle...
00:40:16 Je ne me retrouvais pas du tout
00:40:18 dans la façon
00:40:20 où elle nous a élevées.
00:40:22 - Mais quand vous aviez 17, 18 ans,
00:40:24 quelle notion
00:40:26 vous aviez
00:40:28 de ce qu'allait être votre sexualité,
00:40:30 comment vous étiez dans votre corps ?
00:40:32 - Déjà, je pense que j'étais différente
00:40:34 de ma mère. Parce que, par exemple, j'étais sportive,
00:40:36 ce qu'elle n'a jamais été.
00:40:38 Oui, je n'avais pas trop de tabous.
00:40:42 Le premier rapport,
00:40:44 c'était ça, c'était 18 ans.
00:40:46 Mais petit à petit, au fur et à mesure
00:40:50 de ma vie,
00:40:52 je me suis épanouie.
00:40:54 Et j'ai toujours eu, si vous voulez,
00:40:56 le sentiment que ma mère...
00:40:58 Je ne pouvais pas lui parler
00:41:00 des relations avec des hommes.
00:41:02 - Ça, j'ai bien compris. Mais il y a forcément eu
00:41:04 quelque chose qui nous a permises...
00:41:06 Je veux bien le tempérament, mais
00:41:08 le tempérament, il se repose souvent
00:41:10 quand même sur un modèle.
00:41:12 Est-ce que c'est peut-être la culture dans laquelle vous étiez ?
00:41:14 Une copine ?
00:41:16 Une mère d'une copine ?
00:41:18 C'est ça qui m'intéresse.
00:41:22 - D'accord. Oui, je ne sais pas.
00:41:24 Mais c'est ni copine, ni la mère d'une copine,
00:41:26 ça, c'est sûr.
00:41:28 - J'avais une relation très proche avec mon père.
00:41:30 - Ça peut être le père, oui. Ça va faire plaisir à Christian Jamin.
00:41:32 - J'avais une relation très proche
00:41:36 qui, lui, était complètement différente du tempérament
00:41:38 de ma mère.
00:41:40 Parce que c'était quelqu'un de très sociable,
00:41:42 qui voyageait, qui sortait, etc.
00:41:44 Et moi, je voulais lui ressembler
00:41:46 à ce niveau-là. Alors, est-ce que c'est ça ?
00:41:48 - Il vous admirait, votre père, visiblement.
00:41:52 - Et vice-versa.
00:41:54 - Donc, le premier homme d'une fille,
00:41:56 c'est évidemment son père.
00:41:58 Et s'il vous admirait,
00:42:00 s'il admirait votre corps,
00:42:02 il vous a permise de le libérer, peut-être ?
00:42:04 - Peut-être, tout à fait.
00:42:06 - Oui, on revient sur ce que je disais tout à l'heure.
00:42:08 - On savait que ça vous ferait plaisir.
00:42:10 - On n'est pas deux, on est trois.
00:42:12 Et donc, le père a un rôle,
00:42:14 ou n'en a pas,
00:42:16 mais le fait même qu'il n'en ait pas
00:42:18 a une signification.
00:42:20 C'est-à-dire qu'il me paraît compliqué
00:42:22 de... Alors, bien sûr,
00:42:24 on parle des rapports mère-fille,
00:42:26 mais il y a un personnage quand même derrière,
00:42:28 qui s'appelle le père. Et le père
00:42:30 existe ou n'existe pas, et modifie
00:42:32 les rapports entre la mère et la fille.
00:42:34 - Et puis peut-être que votre père,
00:42:36 il faisait très très très bien l'amour à votre mère,
00:42:38 et que votre mère, finalement, sous une apparence
00:42:40 comme ça, très prude, elle était
00:42:42 une grande jouisseuse, allez savoir.
00:42:44 - Ah oui, non.
00:42:46 C'est tabou, j'en sais rien.
00:42:48 - Oui, oui. Non mais c'est là
00:42:50 où on voit tous les mystères
00:42:52 qui entourent
00:42:54 notre relation à notre mère.
00:42:56 - Alors il y a un point aussi qui m'interpelle,
00:42:58 je crois que vous l'avez évoqué
00:43:00 tout à l'heure, monsieur Jamin.
00:43:02 En fait,
00:43:04 j'ai eu deux filles, un garçon
00:43:06 et deux filles. Et mon garçon,
00:43:08 je ne l'ai pas du tout élevé
00:43:10 pareil, ce qui est dingue,
00:43:12 mes filles m'ont toujours reproché.
00:43:14 Parce qu'en fait, j'ai vécu dix ans
00:43:16 avec leur père, qui ensuite est parti à l'étranger,
00:43:18 et dix ans, c'était tous
00:43:20 les enfants du même père,
00:43:22 et dix ans quasiment avec eux seuls.
00:43:24 Eux seuls, parce que j'avais en permanence
00:43:26 une situation qui me prenait beaucoup de temps.
00:43:28 Mais mon fils,
00:43:30 c'était un peu, pas le coq en pâte,
00:43:32 mais l'enfant privilégié.
00:43:34 Et mes filles, qui sont très féministes,
00:43:36 au fur et à mesure
00:43:38 qu'elles grandissaient, me disaient
00:43:40 "Mais maman, pourquoi tu le sers en premier ?
00:43:42 Pourquoi c'est mieux pour lui ? ", etc.
00:43:44 Donc après, bon, ils ont grandi.
00:43:46 J'ai un peu corrigé le tir,
00:43:48 mais ça m'a toujours quelque part, je me remettais en question,
00:43:50 je me dis "En effet, pourquoi c'est mieux ?"
00:43:52 - Alors, il y a une règle,
00:43:54 Nathalie, que je peux vous donner, et qui est valable
00:43:56 pour tous. On élève
00:43:58 son fils par rapport à la
00:44:00 manière dont on a vu son père.
00:44:02 Et on élève sa fille par rapport
00:44:04 à la relation qu'on a avec sa mère.
00:44:06 - Ah bah voilà. - Il y a quelque chose comme ça.
00:44:08 Donc vous l'avez dit, votre père, vous l'avez admiré,
00:44:10 et donc votre fils, c'était
00:44:12 votre bien le plus précieux.
00:44:14 Mais si vous lui avez...
00:44:16 - Je ne me permettrais pas de dire ça quand même.
00:44:18 - Non mais je veux dire, si vous l'avez bien éduqué, il n'y a pas de problème.
00:44:20 - Voilà, ils ont tous été élevés pareil,
00:44:22 et j'ai le même amour pour eux tous.
00:44:24 - Mais bien sûr, on ne doute pas de l'amour,
00:44:26 mais de toute façon, on n'élève
00:44:28 jamais deux enfants pareils,
00:44:30 et même si on croit qu'on fait pareil, on ne fait pas pareil.
00:44:32 Et c'est normal, on est des êtres humains,
00:44:34 et on a notre
00:44:36 subjectivité tout le temps.
00:44:38 Mais merci de ce témoignage, joli témoignage encore.
00:44:40 Allez, on continue après les infos.
00:44:42 Si vous voulez réagir après les infos, Christian Jamin,
00:44:44 vous pourrez bien sûr, mais je vous donne
00:44:46 la petite devinette aussi, quelle est la partie féminine
00:44:48 du corps de l'homme qu'il revendique ?
00:44:50 Vous avez le temps des infos
00:44:52 pour trouver la réponse.
00:44:54 - Heure 16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:44:56 - Toujours en compagnie de
00:44:58 Christian Jamin, gynécologue, on se pose
00:45:00 la question de la femme.
00:45:02 Où se trouve la femme entre la mère
00:45:04 et la fille ? Ce serait un peu le sujet.
00:45:06 C'est un peu comme ça en tout cas.
00:45:08 On voit comment c'est complexe,
00:45:10 parce que c'est difficile finalement pour une fille de voir
00:45:12 sa mère comme une femme, déjà,
00:45:14 dans les deux premiers témoignages qu'on a eus.
00:45:16 - Au sens sensuel et sexuel, c'est certain.
00:45:18 - Bah oui, mais pourtant.
00:45:20 - Bah pourtant, oui,
00:45:22 mais alors, on en parlait
00:45:24 hors micro, c'est-à-dire qu'il y a
00:45:26 un grand absent
00:45:28 dans notre propos, c'est
00:45:30 la quid de la sexualité des parents
00:45:32 vus par les enfants et...
00:45:34 - Oui, oui, mais je comprends que ça reste
00:45:36 quelque chose de mystérieux et de secret, mais
00:45:38 il faut quand même savoir qu'inconsciemment
00:45:40 ça nous a travaillé.
00:45:42 Et donc c'est pas mal quand même d'essayer
00:45:44 de mettre un tout petit peu de lumière dessus,
00:45:46 une toute petite bougie, juste une petite bougie,
00:45:48 pas plus, pas plus.
00:45:50 Alors,
00:45:52 Christian Jamin, c'est clair,
00:45:54 qui va prendre la parole avec nous, mais d'abord,
00:45:56 j'aimerais la réponse à ma devinette.
00:45:58 Quelle est la partie féminine du corps de l'homme
00:46:00 qu'il revendique ?
00:46:02 Vous n'avez aucune idée ?
00:46:04 - Les lèvres, l'anus ?
00:46:06 - Ses couilles.
00:46:08 - Elles sont là,
00:46:10 elles sont féminines, elles sont
00:46:12 précieuses, elles sont délicates.
00:46:14 - Ah, c'est du féminin, oui.
00:46:16 - Bah oui.
00:46:18 - Mais bon, nous, on a
00:46:20 un attribut viril
00:46:22 qu'on appelle "une bite",
00:46:24 qui est pas très féminin
00:46:26 quand même, donc il y a
00:46:28 un vrai problème dans le...
00:46:30 - C'est parfois
00:46:32 curieux. - C'est très, très curieux.
00:46:34 - On va dire le clitoris et on va dire la verge.
00:46:36 - C'est quand même curieux.
00:46:38 Mais c'est peut-être parce que ça se retrouve, finalement.
00:46:40 Ça doit être ça. - C'est pour ça que c'est
00:46:42 un grand débat par rapport
00:46:44 au titre, on dit plus
00:46:46 "un avocat" ou "une avocate",
00:46:48 mais "une avocate".
00:46:50 Donc, c'est
00:46:52 peut-être tout simplement parce qu'en français,
00:46:54 contrairement à l'anglais,
00:46:56 on n'a pas de neutre.
00:46:58 C'est-à-dire que dans les autres langues,
00:47:00 il y a ce qui est féminin et masculin et tout le reste est neutre.
00:47:02 Tandis que nous, on a voulu mettre un sexe
00:47:04 sur tout. - Et oui, mais c'est peut-être pour ça
00:47:06 que la France... - Et on s'est trompés, parfois.
00:47:08 - On s'est parfois trompés, mais c'est pas grave.
00:47:10 C'est peut-être pour ça que la France est le pays
00:47:12 où il y a le plus de séduction
00:47:14 depuis la nuit des temps et moi, j'ai
00:47:16 envie de rester française pour ça. - Oui, mais moi,
00:47:18 ça ne me gêne pas. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
00:47:20 tous les débats qu'on entend sur...
00:47:22 - On veut tout féminiser.
00:47:24 - On veut tout féminiser. Enfin,
00:47:26 bon...
00:47:28 Les choses n'avaient
00:47:30 pas de genre. C'est-à-dire qu'on leur a
00:47:32 mis un genre. On a l'impression qu'elle a
00:47:34 au petit bonheur la chance, alors
00:47:36 que normalement... - Bah oui,
00:47:38 on dit une chaise et un tabouret, pourquoi pas le contraire.
00:47:40 - Exactement. - Surtout que...
00:47:42 Bref. Bonjour Claire.
00:47:44 - Bonjour Brigitte. Bonjour Christian.
00:47:46 - Bonjour. - En tout cas, pour l'instant,
00:47:48 on dit toujours une femme, une fille,
00:47:50 une mère. - Oui.
00:47:52 Tout à fait. Alors moi, je suis les trois, voire même
00:47:54 les quatre, puisque je suis aussi une grand-mère
00:47:56 d'une petite fille.
00:47:58 Donc, voilà, je suis entre tout ça.
00:48:00 Donc, la relation
00:48:02 à la mère
00:48:04 en tant que fille,
00:48:06 la relation de maman avec ma fille,
00:48:08 et la relation de grand-mère
00:48:10 avec une petite fille.
00:48:12 C'est un vaste sujet.
00:48:14 Mais pour la relation avec la mère,
00:48:16 elle est très compliquée.
00:48:18 Je dirais que le reste est plus facile.
00:48:20 - Avec votre mère, vous voulez dire.
00:48:22 - Donc, la relation avec ma mère, ouais.
00:48:24 Ça a été une relation très compliquée,
00:48:26 parce qu'en fait, je suis un secret,
00:48:28 que j'ai découvert bien plus tard.
00:48:30 Donc, je pense que ça a eu des incidences
00:48:32 sur mon enfant. - Alors, vous êtes un secret,
00:48:34 mais pas tant que ça, puisque vous le savez,
00:48:36 visiblement. - Oui, mais je l'ai su tard.
00:48:38 Je l'ai su à 25 ans. - Oui.
00:48:40 Vous n'êtes pas la fille de votre père, c'est ça ?
00:48:42 - Ouais, tout à fait.
00:48:44 Donc,
00:48:46 déjà, par rapport à la sexualité
00:48:48 de ma mère, ça veut dire que
00:48:50 elle a été avec un autre homme,
00:48:52 alors qu'elle était avec mon père.
00:48:54 Et puis, elle est restée avec mon père.
00:48:56 Et donc,
00:48:58 voilà, le côté
00:49:00 amant-maîtresse, c'était très...
00:49:02 - Mais donc, vous êtes une fille de l'amour.
00:49:04 - Ouais,
00:49:06 mais j'ai du mal à le voir comme ça, en fait.
00:49:08 Malgré tout.
00:49:10 Moi, je vois plus le côté mensonge,
00:49:12 et je vois plus le côté adultère,
00:49:14 et tout ce que ça peut
00:49:16 englober.
00:49:18 - Vous en voulez, à votre mère ?
00:49:20 - Ouais, je crois. - Par rapport à quoi ?
00:49:22 C'est intéressant, je l'entends,
00:49:24 je peux tout à fait le comprendre,
00:49:26 et c'est tout à fait compréhensible.
00:49:28 - Je lui en veux par rapport au fait que ça a été très compliqué
00:49:30 de se construire, aussi.
00:49:32 - Vous l'avez su à 25 ans,
00:49:34 vous étiez déjà construite. - Ouais, mais je connais pas mon père.
00:49:36 Il me manquait
00:49:38 cette partie de moi, et je sentais que j'étais
00:49:40 pas à ma place, en fait, pendant mon
00:49:42 enfance.
00:49:44 J'ai senti que j'étais pas à ma place dans cette famille.
00:49:46 Et je savais pas
00:49:48 l'expliquer, en fin de compte.
00:49:50 - C'est ça, Christian, quand on parle des secrets de famille,
00:49:52 c'est-à-dire que les enfants sont des éponges,
00:49:54 ils sentent des choses sans mettre
00:49:56 de mots dessus, et ça peut être
00:49:58 en effet troublant.
00:50:00 Et quand on découvre
00:50:02 une vérité
00:50:04 qu'on avait comme ça, une sorte de
00:50:06 préscience, on peut
00:50:08 en vouloir à la personne qui nous a
00:50:10 dit ça
00:50:12 plus tôt, quoi. - Alors, je lui en veux,
00:50:14 mais en même temps, comme vous l'avez dit en tout début
00:50:16 de l'émission, c'est ma mère.
00:50:18 - Mais oui. - Voilà, donc il y a cette
00:50:20 quelque part, cette sentiment de loyauté
00:50:22 envers elle, par rapport
00:50:24 au lien du sang, mais en même temps,
00:50:26 il y a cette colère qui est toujours présente,
00:50:28 même
00:50:30 à presque 50 ans, quoi.
00:50:32 Donc, c'est
00:50:34 inexplicable.
00:50:36 Et puis, bon,
00:50:38 dans ma vie de femme,
00:50:40 j'ai eu une période
00:50:42 où, alors moi, j'étais célibataire, mais j'ai
00:50:44 vécu une période avec
00:50:46 quelqu'un qui était marié,
00:50:48 et je l'ai très très mal vécu, parce que
00:50:50 je me suis dit que, justement, j'étais en train de faire comme ma mère.
00:50:52 - Bah, pas
00:50:56 vraiment, là, en l'occurrence. - Pas vraiment,
00:50:58 mais c'était pas pareil, mais quelque part, j'étais
00:51:00 aussi, moi, quelqu'un, la maîtresse d'un
00:51:02 homme, quoi, voilà. Donc, je l'ai très très
00:51:04 mal vécu, aussi, à ce moment-là.
00:51:06 - Oui, je comprends. - Et d'ailleurs, j'ai très vite
00:51:08 mis fin, parce que c'était
00:51:10 pas pour moi, et que vivre
00:51:12 dans le mensonge, en fait, je sais pas faire, quoi.
00:51:14 Voilà.
00:51:16 - Alors là, vous venez de mettre le doigt,
00:51:18 si je puis me permettre, sur un
00:51:20 débat que j'ai avec Brigitte Lahaye
00:51:22 depuis des décennies, maintenant, parce que
00:51:24 bon, elle
00:51:26 connaît mon côté hyper-scientifique
00:51:28 et des preuves sur les choses,
00:51:30 et donc, il faut
00:51:32 toujours se méfier des
00:51:34 explications a posteriori.
00:51:36 C'est-à-dire que
00:51:38 vous, une fois
00:51:40 qu'on vous donne un fait,
00:51:42 il vous en extrapolait
00:51:44 les comportements antérieurs,
00:51:46 alors que
00:51:48 c'est très difficile
00:51:50 de l'affirmer, c'est ça que je veux dire.
00:51:52 C'est-à-dire que le fait
00:51:54 d'avoir eu l'impression
00:51:56 d'être un peu étrangère,
00:51:58 si j'ai bien compris ce que vous disiez tout à l'heure,
00:52:00 vous l'attribuez
00:52:02 a posteriori à cela. - Oui, alors
00:52:04 je vais réagir forcément, question de raman.
00:52:06 - Forcément, forcément. Depuis le temps
00:52:08 qu'on en discute. - Vous avez
00:52:10 raison, sur le plan scientifique, il n'y a pas eu,
00:52:12 il n'y aura jamais, de toute façon.
00:52:14 Il ne peut pas y avoir une étude scientifique.
00:52:16 - Si, il peut y avoir. - Ben non, parce qu'il faudrait...
00:52:18 - Il faudrait comparer des
00:52:20 mères qui ont avoué et des mères qui ne l'ont pas avoué.
00:52:22 - Oui, on est d'accord, mais ça demanderait
00:52:24 des années. - Ça demanderait des années de travail, mais
00:52:26 je ne désespère pas.
00:52:28 - Je peux continuer, merci. Ce qu'on sait
00:52:30 quand même depuis déjà
00:52:32 50 ans au moins,
00:52:34 par rapport à des gens qui travaillent
00:52:36 sur les enfants adoptés, sur les
00:52:38 enfants justement avec des secrets de famille, etc.
00:52:40 On sait à chaque fois
00:52:42 ce que vous venez de dire, Claire.
00:52:44 Donc il y a suffisamment
00:52:46 de cas pour qu'on puisse
00:52:48 quand même penser
00:52:50 que Claire, en effet,
00:52:52 avait une préscience
00:52:54 de quelque chose qui tournait pas
00:52:56 tout à fait rond.
00:52:58 - Oui, et puis même à la puberté,
00:53:00 en plus, vers 13 ans,
00:53:02 j'ai vu ma mère pleurer, et je lui disais "mais qu'est-ce qu'il y a,
00:53:04 qu'est-ce qu'il y a ?" Elle m'a clairement dit
00:53:06 "il y a un homme que je n'ai pas vu depuis 13 ans
00:53:08 et qui est très malade".
00:53:10 À un moment donné, ça a résonné en moi.
00:53:12 J'ai posé la question
00:53:14 même plus tard, je l'ai posé à 25 ans.
00:53:16 En plus, c'est moi qui l'ai posé, donc ça veut vraiment dire
00:53:18 que c'était ancré quelque part au fond
00:53:20 de moi de me dire que j'étais pas
00:53:22 la fille de mon père. Il y avait vraiment
00:53:24 ce ressenti qui était très fort.
00:53:26 Et à 13 ans, alors j'avais peut-être pas
00:53:28 le doute à ce moment-là, mais elle a mis ce doute
00:53:30 inconsciemment
00:53:32 ou consciemment, j'en sais rien,
00:53:34 mais elle a mis ce doute en moi
00:53:36 à la période de 15 ans.
00:53:38 - Absolument, et puis votre témoignage,
00:53:40 j'en ai entendu déjà suffisamment
00:53:42 de témoignages de ce genre pour
00:53:44 savoir. Mais ce que je voudrais
00:53:46 juste vous dire pour revenir sur vous et vous aider
00:53:48 à avancer, cette colère
00:53:50 vous l'avez peut-être
00:53:52 parce que quelque part, malgré tout,
00:53:54 ce père, qui n'était pas votre géniteur,
00:53:56 certes, mais qui vous a élevé comme un père,
00:53:58 c'est peut-être lui qui a été
00:54:00 trahi, et c'est peut-être par lien de loyauté
00:54:02 vis-à-vis de ce père que vous êtes en colère contre
00:54:04 votre mère. C'est juste ça que je vous inviterais
00:54:06 à analyser.
00:54:08 Parce que ça serait
00:54:10 une manière différente, déjà,
00:54:12 de travailler
00:54:14 votre colère. - Il y a de la colère que je ne peux pas
00:54:16 exprimer envers mon père qui m'a élevé
00:54:18 et envers mon géniteur non plus.
00:54:20 Donc je dirais que c'est double peine
00:54:22 parce que je ne peux rien
00:54:24 exprimer à personne. La seule qui peut
00:54:26 prendre, c'est ma mère, vous vous faites le compte.
00:54:28 - Oui, mais
00:54:30 ce choix qu'elle a fait, vous savez pourquoi
00:54:32 elle a dû le faire, c'est ça aussi qu'il faut
00:54:34 comprendre. - Oui,
00:54:36 mais même si, à un moment donné,
00:54:38 je crois que même si on vous explique
00:54:40 les pourquois du comment, l'amour, pas l'amour,
00:54:42 il y a un côté en vous
00:54:44 qui vous dit "oui, mais moi, au fond,
00:54:46 ce que j'ai vécu
00:54:48 intérieurement,
00:54:50 t'en avais pas conscience à ce moment-là".
00:54:52 - Non, non, c'est sûr. Donc elle
00:54:54 n'est pas coupable.
00:54:56 - Non, elle n'est pas coupable, mais elle ne m'a jamais comprise.
00:54:58 En même temps, elle n'a jamais fait l'effort
00:55:00 de comprendre le mal-être qu'il pouvait y avoir
00:55:02 à cause de ça. Et c'est ça que je lui reproche.
00:55:04 - Non, Claire, il faut comprendre
00:55:06 que ça la remettrait trop en question.
00:55:08 Parce qu'elle a certainement cru...
00:55:10 Pourquoi vous riez ?
00:55:12 - Parce que oui, ça la remettrait en question,
00:55:14 mais la remettre en question,
00:55:16 c'est pas toujours facile.
00:55:18 - Mais oui, mais c'est une vieille
00:55:20 dame qui a cru bien faire,
00:55:22 qui a cru
00:55:24 vous protéger, et là, vous la
00:55:26 remettez trop en question, donc elle ne peut pas
00:55:28 reconnaître parce qu'il y aurait quelque chose qui s'écroulerait,
00:55:30 sans doute. Et puis, je crois qu'elle a
00:55:32 sa propre histoire, avec sa
00:55:34 souffrance. Donc,
00:55:36 je ne dis pas encore une fois que
00:55:38 vous n'avez pas raison d'être en colère,
00:55:40 mais peut-être qu'en la comprenant
00:55:42 mieux, ça apaisera votre colère.
00:55:44 - Alors, elle est apaisée depuis le temps,
00:55:46 mais il y a toujours
00:55:48 ce côté un peu malaisant, en fait.
00:55:50 Quand je chante à présent, c'est dur à dire
00:55:52 parce que c'est ma mère, je trouve. Mais il y a
00:55:54 un côté où, ouais,
00:55:56 j'ai l'impression de ne pas être moi
00:55:58 quand je suis avec elle, en fait.
00:56:00 - Oui, il y a quelque chose qui a encore
00:56:02 à travailler, me semble-t-il.
00:56:04 - Je suis d'accord.
00:56:06 - Si elle est encore en vie, moi, je vous invite vraiment
00:56:08 à aller mieux comprendre
00:56:10 sa propre histoire
00:56:12 et pourquoi elle a cru que c'était
00:56:14 mieux de rien vous dire. Mais vous savez, c'est une époque
00:56:16 où on n'avait
00:56:18 pas encore compris les ravages des secrets de famille.
00:56:20 - Ah, mais c'est certain.
00:56:22 Et après, moi, avec ma fille,
00:56:24 par contre, j'ai une relation
00:56:26 hyper fusionnelle.
00:56:28 - Ah, vous réparez quelque chose, là.
00:56:30 - Ouais, je crois.
00:56:32 Avec beaucoup de tendresse,
00:56:34 beaucoup d'amour, beaucoup de
00:56:36 complicité.
00:56:38 Aujourd'hui, en plus, je dirais que c'est
00:56:40 mon égal parce qu'elle est aussi maman.
00:56:42 - Et est-ce qu'elle s'entend bien avec sa grand-mère ?
00:56:44 - Ben non, parce que
00:56:46 je pense que...
00:56:48 Ma fille est au courant du secret de famille.
00:56:50 Moi, il n'y a pas de secret avec mes enfants.
00:56:52 Ils sont suffisamment grands, maintenant.
00:56:54 Mais je pense que oui, elle lui en veut de m'avoir...
00:56:56 En fait, elle lui en veut pour la souffrance
00:56:58 qu'elle m'a causée.
00:57:00 J'ai l'impression que des fois, c'est plus ma fille
00:57:02 qui me... - Qui le défend, oui.
00:57:04 - Alors qu'il le défend,
00:57:06 et qui me réconforte aussi par rapport à ça,
00:57:08 et qui des fois me...
00:57:10 me fait prendre conscience
00:57:12 de certaines choses
00:57:14 que je n'avais même pas conscience, parce que je suis tellement
00:57:16 dans la loyauté, en fait. Mon problème,
00:57:18 il est là aussi. Je suis trop loyale.
00:57:20 - Oui,
00:57:22 enfin, vous essayez
00:57:24 de vouloir faire mieux
00:57:26 que votre mère. Peut-être qu'il faudra
00:57:28 aussi discuter avec votre père,
00:57:30 comment il a vécu ça,
00:57:32 parce que lui aussi, il pourra peut-être vous aider à avancer
00:57:34 dans votre propre histoire.
00:57:36 En tout cas, il y a encore quelque chose à travailler,
00:57:38 Claire, ça c'est sûr. On l'entend.
00:57:40 Mais c'est intéressant,
00:57:42 parce que finalement, on fait
00:57:44 tous ce qu'on peut.
00:57:46 Merci encore, Claire.
00:57:48 - Merci beaucoup.
00:57:50 - Allez, on fait une petite pause, Christian Jamin,
00:57:52 on se retrouve dans un instant.
00:57:54 14h16, Brigitte Laé,
00:57:56 Sud Radio.
00:57:58 - La relation mère-fille, on voit,
00:58:00 Christian Jamin, c'est pas rien.
00:58:02 Je vous avais dit...
00:58:04 - Même entre nous, même en discussion.
00:58:06 - Non, entre nous.
00:58:08 Vous avez vos arguments, j'ai les miens,
00:58:10 et puis après, chacun trouve sa vérité
00:58:12 où il veut. - En tout cas, dans le respect
00:58:14 et l'écoute de l'autre. - Absolument.
00:58:16 Mais malheureusement,
00:58:18 faire des études scientifiques sur des choses
00:58:20 qui sont
00:58:22 psychologiques, c'est quand même très compliqué.
00:58:24 Mais vous avez raison,
00:58:26 à deux cas égaux,
00:58:28 on a parfois
00:58:30 deux comportements différents.
00:58:32 De toute façon, c'est très très complexe.
00:58:34 Karine, bonjour.
00:58:36 - Bonjour Brigitte, bonjour Christian.
00:58:38 - Bonjour.
00:58:40 - Alors, c'est complexe. - C'est complexe, oui.
00:58:42 - Ah oui, c'est un sujet...
00:58:44 - Ouf, oh là là !
00:58:46 - Qu'est-ce que je dirais ?
00:58:50 Bah écoutez,
00:58:52 moi je dirais que
00:58:54 j'ai essayé d'être
00:58:56 la meilleure fille possible.
00:58:58 En fait,
00:59:00 j'ai eu une maman,
00:59:02 elle n'est pas décédée,
00:59:04 elle était dépressive chronique une grande partie de sa vie.
00:59:06 Je crois que c'est ce qui peut la définir
00:59:08 le mieux d'ailleurs, mais bon...
00:59:10 - Ça c'est déjà terrible.
00:59:12 - Oui, alors ouais...
00:59:14 - Non mais c'est vrai, on le sait.
00:59:16 - Ouais.
00:59:18 - Parce qu'une petite fille,
00:59:20 elle a envie de voir sa maman heureuse
00:59:22 et quand on a une maman dépressive,
00:59:24 on est malheureuse.
00:59:26 - Donc en fait, j'ai essayé d'être
00:59:28 une petite fille
00:59:30 qui pouvait correspondre
00:59:32 à quelque chose
00:59:34 mais qui ne correspondait jamais, de toute façon.
00:59:36 C'était...
00:59:38 J'étais jamais au bon endroit, au bon moment.
00:59:40 Alors j'ai été parfois
00:59:42 chosifiée
00:59:44 ou objettisée, je ne sais pas comment on peut dire.
00:59:46 Je servais de faire-valoir
00:59:48 et en même temps, il ne fallait pas que je sois
00:59:50 trop brillante.
00:59:52 - Ni bruyante, sans doute, d'ailleurs.
00:59:54 - Voilà.
00:59:56 Il fallait que je sois effacée.
00:59:58 Ça correspondait,
01:00:00 je ne sais pas si ça correspondait
01:00:02 à ce que j'étais,
01:00:04 parce que du coup, j'étais plutôt
01:00:06 douce, un peu sauvage,
01:00:08 timide
01:00:10 mais très solaire en même temps
01:00:12 qui aimait follement
01:00:14 être...
01:00:16 J'avais besoin
01:00:18 de communauté autour de moi,
01:00:20 parce que j'ai été fille unique pendant 9 ans.
01:00:22 Donc baignée dans un...
01:00:24 - Et vous viviez
01:00:26 avec votre mère seule ou il y avait votre père aussi ?
01:00:28 - Alors, j'avais
01:00:30 eu venir, j'étais émergée dans un triangle
01:00:32 de Karpman, en fait,
01:00:34 avec
01:00:36 deux parents dysfonctionnels, finalement.
01:00:38 Cette mère comme ça.
01:00:40 Et un jour, j'ai demandé à mon père
01:00:42 si ça avait été
01:00:44 par ma faute
01:00:46 en tant que première enfant,
01:00:48 arrivée jeune, ils se sont rencontrés très très jeunes
01:00:50 et puis elle m'a eu à 19 ans,
01:00:52 mais après le mariage, elle s'est mariée à 17 ans.
01:00:54 Et il m'a dit non, elle a toujours été comme ça.
01:00:58 Toujours, toujours.
01:01:00 Et lui,
01:01:02 qui brillait par son absence,
01:01:04 un hyperactif qui a fui dans le travail
01:01:06 et qui n'a pas été du tout
01:01:08 représentatif
01:01:10 de l'image d'un père.
01:01:12 Et pour autant, je l'idéalisais.
01:01:14 Plus il était absent, plus je l'idéalisais.
01:01:16 Jusqu'à ce que j'ouvre
01:01:20 à 45 ans les yeux sur tout ça.
01:01:22 Mais ça a été...
01:01:24 Alors du coup, moi j'ai pas été
01:01:26 la personne qu'on a
01:01:28 attendue de moi.
01:01:30 - Quand vous dites le fameux triangle,
01:01:32 vous dites qu'il était bourreau, c'est ça ?
01:01:34 - Alors, il me faisait
01:01:36 l'un et l'autre, alternativement,
01:01:38 rentrer dans...
01:01:40 - Dans le rôle de victime ou de sauveur ?
01:01:42 - Ou de sauveur, surtout.
01:01:44 Forcément, j'ai été, comme je dis souvent,
01:01:46 le parent de mes parents.
01:01:48 J'ai été la psychologue de ma mère,
01:01:50 j'ai voulu les sauver, surtout elle, bien sûr,
01:01:52 et la guérir.
01:01:54 Mais...
01:01:56 J'ai dû...
01:01:58 J'ai dû changer complètement mon braquet.
01:02:00 Un moment donné, je suis partie.
01:02:02 Et moi aussi, je suis...
01:02:04 Je me suis mariée jeune.
01:02:06 Alors j'ai compris sur le tard que ça avait été
01:02:08 pour fuir quelques choses
01:02:10 qui ne me convenaient pas,
01:02:12 parce que je n'étais absolument pas...
01:02:14 Je ne me sentais pas à ma place.
01:02:16 J'avais bouffé tout ce que je pouvais,
01:02:18 il n'y avait rien qui... - Mais pour revenir sur le sujet du jour,
01:02:20 vous avez l'impression
01:02:22 que vous ne vouliez surtout pas
01:02:24 ressembler à votre mère ?
01:02:26 - Oui, j'ai fait tout l'opposé
01:02:28 de ce qu'elle attendait de moi.
01:02:30 - Donc vous vous êtes construit en opposition
01:02:32 à votre mère.
01:02:34 - Oui.
01:02:36 Et en même temps, elle m'a apporté...
01:02:38 Il y avait des lucarnes de jolies choses,
01:02:40 il y a eu des transmissions de femmes,
01:02:42 par contre. Je pense qu'elle a
01:02:44 comblé ce qu'elle n'avait pas eu
01:02:46 de la part de sa mère.
01:02:48 Elles étaient quatre filles,
01:02:50 et du coup, entre filles, elles se sont fait des transmissions
01:02:52 qui auraient dû venir de sa mère
01:02:54 et qui n'avaient pas été faites, sur les règles,
01:02:56 sur des choses comme ça.
01:02:58 Et donc, moi, elle m'a mis vraiment au diapason
01:03:00 assez tôt et de manière très délicate.
01:03:02 Ça, c'était très bien.
01:03:04 - D'accord, elle vous a expliqué ce que c'était qu'une femme.
01:03:06 - Oui, oui. - Au sens du corps et de...
01:03:08 - Oui. Et quand elle était
01:03:10 plus jeune, eh bien,
01:03:12 c'était une très belle femme,
01:03:14 très fine,
01:03:16 et je suis heureuse d'avoir son héritage.
01:03:18 Et en plus de ça,
01:03:20 j'ai bien vu
01:03:22 qu'elle était...
01:03:24 Elle sait s'aborder,
01:03:26 mais c'est quelqu'un d'extrêmement intelligente.
01:03:28 Et donc, je garde
01:03:30 ces valeurs-là. - Oui, en fait,
01:03:32 vous avez l'image d'une
01:03:34 belle femme, d'une femme chouette,
01:03:36 mais qui était dépressive, quoi.
01:03:38 - Qui était dépressive et qui ne s'est pas réalisée.
01:03:40 Elle n'était pas du tout...
01:03:42 Elle ne s'est pas réalisée. Elle était très soumise.
01:03:44 Très soumise à son
01:03:46 époux. Elle n'a pas
01:03:48 travaillé. Donc...
01:03:50 Je pense qu'il aurait
01:03:52 pu émaner autre chose de sa vie.
01:03:54 Elle aurait pu faire autre chose. Elle ne l'a pas
01:03:56 fait. Et moi, du coup, j'ai essayé de faire...
01:03:58 J'ai été un électron libre. J'ai beaucoup voyagé.
01:04:00 Je n'ai pas eu d'enfants. Voilà.
01:04:02 Je me suis mariée tôt et j'ai divorcé
01:04:04 tôt. J'ai eu beaucoup de partenaires.
01:04:06 Donc, j'ai vraiment fait de ma
01:04:08 vie un tourbillon de joie.
01:04:10 Bon, je pense que je me suis un peu perdue là-dedans.
01:04:12 Maintenant, j'ai compris ça.
01:04:14 Mais j'ai vraiment fait l'opposé.
01:04:16 Ouais.
01:04:20 Vous avez l'air d'être bien dans votre
01:04:22 vie et dans votre peau aujourd'hui.
01:04:24 Donc, ce n'est pas si mal.
01:04:26 Oui, oui.
01:04:28 Le bilan a été
01:04:30 un peu cuisant à un moment donné.
01:04:32 Ce n'était pas très
01:04:34 agréable. Parce que quand je me suis
01:04:36 retournée, je me suis compris que je n'avais pas
01:04:38 construit grand-chose. Mais j'ai aussi compris pourquoi.
01:04:40 Donc, je suis en
01:04:42 paix avec ça. Aujourd'hui, ce n'est pas très
01:04:44 confortable parce que j'ai un peu coupé les liens.
01:04:48 Pour le moment,
01:04:50 je n'ai pas
01:04:52 vraiment
01:04:54 de maman.
01:04:56 Mais je pense à elle
01:04:58 et je l'aime au fond de moi.
01:05:00 Vous savez, Karine,
01:05:02 on est tous amenés à la perdre,
01:05:04 notre maman, de toute façon.
01:05:06 Oui, oui. Elle est toujours vivante.
01:05:08 J'ai bien compris.
01:05:10 Mais il est peut-être qu'il y a
01:05:12 encore un petit truc à régler avec elle
01:05:14 pour l'instant.
01:05:16 Je ne me remettrai pas en question.
01:05:18 J'ai entendu ça dans d'autres témoignages.
01:05:20 Mais non,
01:05:22 j'ai eu un peu le bouc émissaire.
01:05:24 J'ai décidé de sortir
01:05:28 de ce jeu.
01:05:30 Forcément, ça a redistribué les rôles.
01:05:34 De l'autre côté,
01:05:36 il n'y avait plus d'os à ronger.
01:05:38 Donc, la violence
01:05:40 est devenue exponentielle.
01:05:42 J'ai dit stop. - Bien sûr, vous avez raison de dire stop.
01:05:44 Mais ne vous sentez pas coupable.
01:05:46 C'est ce qu'on ressent peut-être un petit peu entre les lignes.
01:05:48 Vous n'êtes coupable de rien. Vous n'étiez qu'une
01:05:50 petite fille. Allez, on va faire
01:05:52 une petite pause. On va revenir sur le Love Conseil.
01:05:54 Passif actif. Tiens, ça,
01:05:56 c'est intéressant. Et puis, on continue, bien sûr,
01:05:58 avec vos témoignages au 0 826
01:06:00 300 300.
01:06:02 Cam4.fr, le plus grand
01:06:04 site de webcam live réservé
01:06:06 aux adultes.
01:06:08 Brigitte Ley, Sud Radio.
01:06:10 Le Love Conseil.
01:06:12 Passif actif. Ça, c'est un peu
01:06:14 un critère trop simplifié,
01:06:16 me semble-t-il, du rapport sexuel.
01:06:18 Comme si l'homme était
01:06:20 actif et la femme passive.
01:06:22 Et je trouve que c'est important de
01:06:24 revenir un peu sur ce terme qui est
01:06:26 très souvent mal compris.
01:06:28 Moi, je préfère au terme passif
01:06:30 le terme réceptif.
01:06:32 C'est-à-dire, moi, je dirais l'homme est actif,
01:06:34 il faut qu'il bande, déjà, et la femme est
01:06:36 réceptive. Parce que pour un trop
01:06:38 grand nombre d'entre nous, le
01:06:40 critère de actif-soumis,
01:06:42 ça renvoie à la notion de
01:06:44 domination et de soumission.
01:06:46 Or, c'est pas vrai.
01:06:48 D'ailleurs, c'est souvent celui qui joue
01:06:50 le rôle du soumis qui est le maître.
01:06:52 À condition, évidemment, d'être
01:06:54 soumis dans le bon sens du terme. Bref, je vais pas venir là-dessus.
01:06:56 En tout cas, la passivité au sens
01:06:58 féminin, c'est la capacité à recevoir,
01:07:00 à s'ouvrir, à récupérer l'énergie
01:07:02 de celui qui est actif.
01:07:04 Et si ce dernier,
01:07:06 au lieu de se sentir actif,
01:07:08 se sent dominant,
01:07:10 forcément, il va vouloir dominer la femme
01:07:12 qu'il est en train de baiser.
01:07:14 Vous arrivez à me suivre ?
01:07:16 - À peu près.
01:07:18 - Bref. Et donc, ça veut dire quoi ?
01:07:20 Si un homme se veut actif-dominant,
01:07:22 ça veut dire qu'il doute de sa capacité
01:07:24 à être actif.
01:07:26 Et c'est en cela que c'est important de bien
01:07:28 comprendre le terme d'actif
01:07:30 et de réceptif, et non pas d'actif et de
01:07:32 soumis. Comme ça, on va enlever cette notion
01:07:34 de domination qui nous
01:07:36 encombre encore beaucoup, je trouve,
01:07:38 dans les relations hommes-femmes.
01:07:40 Et donc, quand on parle d'actif
01:07:42 et de réceptif, il n'y a pas
01:07:44 un plus fort que l'autre,
01:07:46 un inférieur à l'autre,
01:07:48 on est d'égal à égal,
01:07:50 si vous voulez. C'est un peu l'histoire
01:07:52 du chêne et du roseau, je trouve.
01:07:54 Finalement, le chêne, ce serait la
01:07:56 verge, et puis le roseau, ce serait le vagin.
01:07:58 Et bien, on sait bien que dans l'histoire du chêne
01:08:00 et du roseau, parfois le vagin, il s'en sort
01:08:02 mieux que le chêne,
01:08:04 si je puis dire. Vous voyez, donc,
01:08:06 l'idéal, c'est de bien
01:08:08 comprendre qu'il n'y a pas
01:08:10 un sexe plus fort que l'autre,
01:08:12 il y a un sexe, en effet, plus rigide
01:08:14 que l'autre, et l'autre qui est plus
01:08:16 souple, si je puis dire.
01:08:18 Et à partir de ce moment-là, je trouve que
01:08:20 on va comprendre, à ce moment-là,
01:08:22 émetteur réceptif, actif
01:08:24 réceptif, enfin,
01:08:26 je ne sais pas, vous ne trouvez pas que c'est intéressant, quand même,
01:08:28 de voir les choses de cette manière-là ?
01:08:30 - C'est un sujet passionnant, et c'est un sujet
01:08:32 passionnant d'autant plus qu'il y a
01:08:34 une dimension hormonale dans tout ça.
01:08:36 - En plus ? Alors, allez-y.
01:08:38 - C'est-à-dire que les hormones
01:08:40 mâles
01:08:42 ont plutôt tendance à donner
01:08:44 semble-t-il,
01:08:46 bon, après, il y a toute l'éducation derrière qu'il faut
01:08:48 remettre en cause, mais quelque chose de
01:08:50 dominant et de violent.
01:08:52 - Oui, bien sûr. - Par les hormones.
01:08:54 Et donc,
01:08:56 c'est pas
01:08:58 forcément être actif, ça.
01:09:00 C'est être
01:09:02 hormonal.
01:09:04 - Oui, oui, oui.
01:09:06 - Et donc, dans ce que vous dites...
01:09:08 - Ça s'use. - Voilà.
01:09:10 Et finalement,
01:09:12 ce qui est important, c'est
01:09:14 finalement d'être heureux.
01:09:16 On peut être heureux en étant actif, on peut être
01:09:18 heureux en étant passif, et on n'a pas à
01:09:20 le comparer. C'est ça
01:09:22 que je veux dire. Et donc,
01:09:24 effectivement, l'homme est plutôt...
01:09:26 Elle est...
01:09:28 - Hormone mâle. - Oui, oui, oui.
01:09:30 - C'est-à-dire, hormone mâle. La femme
01:09:32 est plutôt hormone
01:09:34 femelle, qui vont
01:09:36 donner des comportements différents.
01:09:38 Mais, encore une fois, chez moi,
01:09:40 il n'y a aucune notion de valeur
01:09:42 entre les deux, et aucune
01:09:44 notion de bonheur
01:09:46 entre les deux. - Voilà. Mais je trouve que
01:09:48 dans cette idée d'actif
01:09:50 et soumis, il y avait cette notion
01:09:52 de dominant et de dominé. - Oui, mais ça existe.
01:09:54 Vous prenez
01:09:56 une cage.
01:09:58 Vous mettez un singe mâle
01:10:00 et un singe femelle.
01:10:02 Le mâle a
01:10:04 un niveau de testostérone relativement
01:10:06 élevé. - Bien sûr, bien sûr. - Vous rajoutez un mâle
01:10:08 plus fort dedans. Et qu'est-ce qu'on voit ?
01:10:10 On voit le niveau de testostérone
01:10:12 du premier mâle s'effondrer,
01:10:14 avec une augmentation
01:10:16 de la cortisone, et donc,
01:10:18 les rapports entre
01:10:20 les individus eux-mêmes sont
01:10:22 susceptibles de modifier les hormones,
01:10:24 qui elles-mêmes vont modifier les comportements.
01:10:26 - Et quand vous mettez plusieurs femmes ensemble
01:10:28 aussi, celle qui est la plus
01:10:30 prête à ovuler,
01:10:32 c'est peut-être celle qui sera la plus
01:10:34 attirante pour les mâles.
01:10:36 Enfin, je veux dire, on sait à quel point
01:10:38 il y a des choses qui nous échappent, mais qui sont
01:10:40 de l'ordre des hormones, évidemment.
01:10:42 Mais ça complexifie
01:10:44 encore plus. Alors, déjà, restons
01:10:46 sur ce Love Conseil qui était censé
01:10:48 expliquer qu'il n'y a pas un
01:10:50 dominant et une dominée.
01:10:52 Isabelle est avec nous.
01:10:54 Bonjour Isabelle.
01:10:56 - Bonjour.
01:10:58 - On ne va pas parler de la relation mère-fille,
01:11:00 mais on va parler de votre relation
01:11:02 à ce jouet que vous avez reçu, ce
01:11:04 stimulateur clitoris
01:11:06 Lucky Libra,
01:11:08 de la marque Satisfyer, de l'enseigne
01:11:10 rue-des-plaisirs.com
01:11:12 Un drôle d'objet des...
01:11:14 enfin, bon, womanizer,
01:11:16 dans la série des womanizers.
01:11:18 Ceux qui connaissent
01:11:20 déjà de quoi je parle, il y en a plein qui ne savent peut-être pas.
01:11:22 C'est une sorte de
01:11:24 vibration... vous allez
01:11:26 l'expliquer, Isabelle, après tout.
01:11:28 Je me ferai un petit peu
01:11:30 de repos. Allez-y.
01:11:32 - Oui, en effet, c'est un...
01:11:34 Je ne connaissais pas le womanizer, mais
01:11:36 on en avait parlé, j'avais des amis qui l'utilisent
01:11:38 et qui m'en avaient dit beaucoup de bien. Et en fait,
01:11:40 je pense que c'est l'équivalent
01:11:42 de chez Satisfyer. C'est
01:11:44 incroyable. C'est un
01:11:46 stimulateur clitorisien
01:11:48 pas par air pulsé
01:11:50 comme c'était écrit sur la boîte, mais avec des vibrations
01:11:52 et des ondes.
01:11:54 C'est extrêmement agréable. Ça marche très bien.
01:11:56 Ça va très vite.
01:11:58 Il y a deux fonctions.
01:12:00 Il y a deux fonctions.
01:12:02 Une fonction vibration et une fonction...
01:12:04 - Intensité.
01:12:06 - Oui, et ondes de pression aussi.
01:12:08 Soit ça ne fonctionne qu'avec les ondes,
01:12:10 soit on peut le coupler avec la vibration.
01:12:12 Il est
01:12:14 hyper maniable,
01:12:16 il se détoute très facilement.
01:12:18 J'aime beaucoup, vraiment.
01:12:20 - Oui, il paraît qu'il est petit,
01:12:22 mais costaud. Voilà ce que je lis
01:12:24 sur le mode d'emploi.
01:12:26 Voilà, enfin bon bref.
01:12:28 En général,
01:12:30 c'est un peu aujourd'hui la star
01:12:32 des jouets, les womanizers.
01:12:34 En tout cas, celui-là, il est
01:12:36 assez joli.
01:12:38 - Oui, il est rose et blanc.
01:12:40 - Et puis assez simple
01:12:42 d'utilisation aussi, visiblement.
01:12:44 Il ne fonctionne pas à pied, il fonctionne avec un connecteur
01:12:46 USB, et puis ça c'est vraiment
01:12:48 bien.
01:12:50 - Oui, il est facile à recharger, tout ça.
01:12:52 Il est relativement abordable,
01:12:54 49,90€.
01:12:56 Qu'est-ce qu'on pourrait dire d'autre ?
01:12:58 Il tient bien en main ?
01:13:00 - Il est assez doux,
01:13:02 il a plusieurs programmes
01:13:04 de vitesse.
01:13:06 Et puis...
01:13:08 Non, il est assez maniable,
01:13:10 il a un anneau pour le tenir.
01:13:12 Il est assez petit aussi,
01:13:14 c'est pas quelque chose de très volumineux.
01:13:16 Voilà.
01:13:18 Il est très doux,
01:13:20 il est élégant.
01:13:22 - J'ai l'impression que vous l'aimez beaucoup.
01:13:24 Et quelle note vous lui donnez, Isabelle ?
01:13:26 - Je lui donnerais bien un 9.
01:13:28 - Un 9 sur 10 ?
01:13:30 Ah oui, ah oui.
01:13:32 En tout cas, ce stimulateur
01:13:34 Clitoris Lucky Libra,
01:13:36 vous pouvez le retrouver sur l'enseigne
01:13:38 RueDesPlaisirs.com,
01:13:40 ou vous allez également
01:13:42 sur Sudradio.fr.
01:13:44 C'est de la marque Satisfyer.
01:13:46 Merci Isabelle, merci beaucoup.
01:13:48 Et on va continuer avec...
01:13:50 Soukaina,
01:13:52 pardon,
01:13:54 je dénonce mal votre prénom.
01:13:56 Comment on le prononce ?
01:13:58 - Oui, bonjour Brigitte.
01:14:00 Bonjour Christian aussi.
01:14:02 Je m'appelle Soukaina.
01:14:04 - Soukaina, d'accord.
01:14:06 Et alors c'est intéressant parce que Christian Jamin,
01:14:08 je ne sais pas si vous avez écouté,
01:14:10 a parlé justement de ces cultures
01:14:12 qui sont
01:14:14 donc d'une culture différente
01:14:16 de la nôtre au départ, la culture française.
01:14:18 Et donc c'est intéressant d'avoir
01:14:20 votre témoignage justement.
01:14:22 - En effet.
01:14:24 Je suis d'origine marocaine.
01:14:26 - Et alors,
01:14:28 qu'est-ce que vous avez envie de nous raconter ?
01:14:30 - Bon alors,
01:14:32 rapidement, moi je suis
01:14:34 du coup
01:14:36 maman d'une petite fille
01:14:38 qui va fêter bientôt 5 mois.
01:14:40 - Ah oui ?
01:14:42 - J'ai 32 ans.
01:14:44 J'ai un petit frère.
01:14:46 On a 8 ans de différence.
01:14:48 Et donc moi,
01:14:50 pour mon histoire,
01:14:52 c'est que j'ai perdu mon père
01:14:54 à l'âge de 11 ans.
01:14:56 Ce que je dois peut-être vous dire
01:14:58 dès le début, c'est que j'aurais peut-être pas
01:15:00 des exemples factuels
01:15:02 parce que malheureusement, je ne sais pas
01:15:04 si ça m'est arrivé, est-ce que c'est le trauma
01:15:06 de perdre mon père en soi.
01:15:08 J'arrive plus à revoir
01:15:10 ou remonter mes souvenirs d'enfance.
01:15:12 Donc je ne pourrais pas vous dire
01:15:14 l'enfance exactement.
01:15:16 - Non mais c'est pas grave.
01:15:18 - Mais par contre,
01:15:20 la relation avec maman était
01:15:22 très compliquée. Dans le sens où,
01:15:24 bien sûr, vous savez, dans un foyer
01:15:26 quand il y a une perte,
01:15:28 une absence physique
01:15:30 définitive d'une personne,
01:15:32 les rôles et les cartes se redistribuent.
01:15:34 Donc malheureusement, moi,
01:15:36 j'ai aussi pris la position
01:15:38 d'un père, dans le sens où
01:15:40 j'étais quand même responsabilisée
01:15:42 du tout, etc.
01:15:44 pour aider maman
01:15:46 sur ce point de vue.
01:15:48 - Et votre petit frère.
01:15:50 - Oui, c'est ça. Parce que la parole fait sa vie,
01:15:52 elle, malheureusement. Mais ça, c'est lié
01:15:54 aussi à sa propre éducation,
01:15:56 sa propre histoire, et aussi
01:15:58 au fait que oui, on avait eu pas mal
01:16:00 de problèmes avec la famille paternelle
01:16:02 qui fait que du coup, elle, elle a pas
01:16:04 refait sa vie. Alors,
01:16:06 par rapport à moi, aujourd'hui, je ne vais pas pouvoir
01:16:08 vous dire comment est mon relation
01:16:10 avec ma petite fille, parce qu'aujourd'hui,
01:16:12 on apprend à se connaître, elle est encore très jeune.
01:16:14 Mais tout ce que je sais, c'est que
01:16:16 moi, en fait, maman
01:16:18 n'a pas forcément été le modèle
01:16:20 sur les autres sujets, à part le
01:16:22 physique. Par exemple, maman,
01:16:24 moi, je la trouvais très belle.
01:16:26 - Ce que je trouve mignon,
01:16:28 c'est que vous vous dites bien
01:16:30 maman, vous ne dites pas ma mère. Donc, il y a
01:16:32 un lien affectif fort
01:16:34 de toute façon. - Ah oui,
01:16:36 en fait, le souci, c'est que j'ai beau
01:16:38 l'envouloir, ou même si j'ai
01:16:40 des rancœurs actuellement encore qui
01:16:42 remontent
01:16:44 de temps à autre,
01:16:46 je ne peux pas trop l'envouloir, parce que j'ai vu
01:16:48 quand même son histoire de vie aussi en face de
01:16:50 moi, et j'ai du mal en fait à
01:16:52 rester que l'enfant grenais.
01:16:54 - Bien sûr, bien sûr.
01:16:56 Alors, qu'on comprenne bien,
01:16:58 vous êtes en France quand
01:17:00 vous avez 11 ans, que vous perdez votre père.
01:17:02 - Alors, pas du tout. Moi, je suis arrivée en France
01:17:04 pour ma dernière année d'études pour le master.
01:17:06 C'était ça en fait, l'émancipation
01:17:08 en priorité, le côté revendicateur.
01:17:10 Voilà, donc moi, à un moment donné,
01:17:12 je trouvais qu'il y avait trop d'incohérence
01:17:14 entre ce que peut m'apporter
01:17:16 la famille comme principe
01:17:18 par moment, ce que je vois aussi à l'extérieur,
01:17:20 l'évolution du monde en soi.
01:17:22 Et ce que je voulais
01:17:24 vous dire aussi, c'est que moi,
01:17:26 par exemple, je prends juste un exemple
01:17:28 sur le monde professionnel, c'était pas
01:17:30 forcément maman qui était l'exemple.
01:17:32 J'étais entourée par d'autres femmes,
01:17:34 les tatas, les copines, etc.
01:17:36 Parce que quand on perd un père, on devient
01:17:38 aussi l'enfant de tout le monde, quasi.
01:17:40 Et moi, en fait, c'est d'autres femmes
01:17:44 qui m'ont plus inspirée, par
01:17:46 exemple, le côté professionnel rigoureux,
01:17:48 c'est pour ça que je suis arrivée en France, pour
01:17:50 faire mes marques toute seule, etc.
01:17:52 Et aussi, pour ce côté,
01:17:54 non, ne te mets pas en
01:17:56 jupe trop courte, y'a les voisins.
01:17:58 Attention, c'est ça le modèle
01:18:00 éducatif que moi j'ai eu quand j'étais petite.
01:18:02 Et je
01:18:04 comprenais pas trop parce que je vois
01:18:06 maman quand elle était jeune,
01:18:08 encore quand mon père était là,
01:18:10 elle, elle était la plus mignonne,
01:18:12 aussi la plus belle, comme je vous disais.
01:18:14 Et en plus, elle est blonde par rapport à moi.
01:18:16 Donc j'ai tout le temps eu
01:18:18 des yeux d'énerveillement,
01:18:20 face à cette femme de l'extérieur.
01:18:22 Mais au fil de l'eau,
01:18:24 je me cassais de plus en plus
01:18:26 à force de parler avec maman,
01:18:28 parce que c'était pas
01:18:30 aussi merveilleux de l'extérieur
01:18:32 que de l'intérieur.
01:18:34 - Oui, mais
01:18:36 je crois, pour être
01:18:38 un petit peu quand même informée
01:18:40 de ce qui se passe,
01:18:42 notamment au Maroc, peut-être que
01:18:44 votre mère, quand elle était très jeune,
01:18:46 elle était peut-être plus
01:18:48 libre que vous ne l'avez plus l'être
01:18:50 vous, quand vous aviez
01:18:52 15 ans.
01:18:54 - Alors peut-être elle, avant son mariage,
01:18:56 non, pas du tout. Parce qu'elle m'a
01:18:58 raconté un peu son éducation, au contraire
01:19:00 c'était beaucoup plus conservateur
01:19:02 qu'à mon époque à moi. Mais en fait
01:19:04 ce que moi j'ai su, ou ce que j'ai vécu,
01:19:06 c'est que maman, quand elle s'est mariée avec mon père,
01:19:08 a priori mon père en soi, il voulait aussi
01:19:10 l'image d'une femme prélibérée.
01:19:12 Donc lui-même, il exigeait au fait qu'elle soit
01:19:14 habillée, limite
01:19:16 court-vêtue, vous voyez ce que je veux dire.
01:19:18 Et travailler ensemble.
01:19:20 - Donc vous avez quand même
01:19:22 bénéficié d'une
01:19:24 éducation où la femme
01:19:26 peut se libérer et être libre,
01:19:28 elle n'est pas sous le joug du mari.
01:19:30 - Exactement.
01:19:32 Mais en fait, moi je trouve ce que je m'appelle
01:19:34 un cas particulier parce que tout s'est renversé après
01:19:36 la mort de mon père. Là, ma mère,
01:19:38 elle a changé carrément. C'est là
01:19:40 qu'elle a mis son voile. Donc déjà j'ai envie
01:19:42 de vous parler de ce côté-là.
01:19:44 Puis dit qu'en fait, qu'elle a gardé
01:19:46 même elle, a priori, elle n'était pas à l'aise
01:19:48 à l'idée de se libérer autant.
01:19:50 Donc elle a attendu aussi que mon père ne soit plus là
01:19:52 pour qu'elle revienne et réexercer
01:19:54 entre guillemets ce qu'il lui tenait à cœur.
01:19:56 - Oui, c'est ça.
01:19:58 - Et moi ça m'a déçue.
01:20:00 Dans le sens où je sais que
01:20:02 je ne faisais pas quelque chose de mal et mon
01:20:04 corps, oui, au contraire, j'aimais
01:20:06 la beauté, j'aimais me pomponner
01:20:08 et j'aimais séduire.
01:20:10 Moi par exemple, la sexualité, c'était
01:20:12 pas à travers maman, malheureusement.
01:20:14 Je sais même pas l'annonce
01:20:16 des règles ou ce qu'ils nous montraient,
01:20:18 comment ça s'est passé à l'époque. Donc je sais
01:20:20 qu'on n'était pas forcément les meilleures amies du monde
01:20:22 comme elle, elle me le disait, bien sûr.
01:20:24 Et j'étais déçue
01:20:26 un peu dans le sens où
01:20:28 il y avait trop de contradictions et moi
01:20:30 je voulais autre chose pour ma vie. Donc je suis
01:20:32 venue en France et je suis restée depuis le jour
01:20:34 où j'ai eu
01:20:36 mon diplôme, j'ai eu mon TDI et je me suis
01:20:38 mariée avec un Français et je
01:20:40 me suis rendue compte qu'on a
01:20:42 des principes de vie communs
01:20:44 et tout ce que je sais, c'est que pour ma fille
01:20:46 je vais éviter en fait
01:20:48 - Vous allez en faire une femme libre.
01:20:50 - Oui, voilà.
01:20:52 - Il y a une autre
01:20:54 explication, enfin peut-être,
01:20:56 c'est que j'ai cru comprendre que
01:20:58 votre mère était libérée
01:21:00 parce que votre père le souhaitait
01:21:02 et qu'en fait elle s'est voilée après
01:21:04 pour se protéger.
01:21:06 Est-ce que ça peut pas être aussi une explication ?
01:21:08 - Après se protéger,
01:21:10 je veux bien savoir de quoi...
01:21:12 - Se protéger si elle met le voile ?
01:21:14 - Oui.
01:21:16 - Vous savez, les veuves
01:21:18 qui seraient des veuves joyeuses,
01:21:20 c'est jamais très bien vu, même
01:21:22 en France.
01:21:24 - Donc on a l'impression qu'elle a mis le voile
01:21:26 après comme une espèce de deuil pour
01:21:28 annoncer que sa vie
01:21:30 de femme était terminée ?
01:21:32 - En effet, mais c'était
01:21:34 pas qu'une image en fait.
01:21:36 - Oui, mais je comprends.
01:21:38 - J'étais la première quand j'ai...
01:21:40 J'étais adolescente,
01:21:42 jusqu'à récemment,
01:21:44 mes 25 ans même,
01:21:46 je m'entendais encore lui dire
01:21:48 "Allez maman, tu veux pas aller sur des sites de rencontres ?
01:21:50 Tu sais, te trouver quelqu'un, mais t'es encore jeune."
01:21:52 En fait, elle m'a eu
01:21:54 elle-même à 22 ans, donc elle est encore jeune.
01:21:56 Je lui ai dit "T'as encore la vie
01:21:58 devant toi, pourquoi ?" "Non, c'est bon,
01:22:00 c'est vous ma vie maintenant."
01:22:02 "Ok, mais on est arrivés,
01:22:04 c'est bon, moi aussi j'ai une vie aujourd'hui,
01:22:06 j'ai une amie." Mais voilà,
01:22:08 ce qui est fait est fait, je veux pas rebousculer
01:22:10 - Mais en tout cas, vous êtes
01:22:12 une femme libre,
01:22:14 mais elle a été une femme libre,
01:22:16 c'est ce qu'on entend aussi, quelque part vous avez pris
01:22:18 le meilleur.
01:22:20 Et moi j'ai trouvé ça très sympa, la manière
01:22:22 dont vous vous dédite maman. Merci
01:22:24 en tout cas de votre témoignage, Sukanya,
01:22:26 et j'ai bien compris que vous allez l'élever comme une
01:22:28 femme libre, votre petite fille qui
01:22:30 pour l'instant, bien sûr,
01:22:32 c'est encore un tout petit bébé. Merci beaucoup.
01:22:34 - Merci à vous.
01:22:36 - On va conclure bien sûr dans un instant sur
01:22:38 Sud Radio avec vous au 0826
01:22:40 300 300, à tout de suite.
01:22:42 4.fr, le plus grand site de
01:22:44 webcom live réservé aux adultes.
01:22:46 14h-16h
01:22:48 Brigitta et Sud Radio
01:22:50 - Christian Jamin est avec nous,
01:22:52 gynécologue qui connait
01:22:54 si bien les femmes
01:22:56 pour justement les recevoir
01:22:58 tous les jours, les écouter.
01:23:00 Et on va conclure avec vous, Nicole.
01:23:02 Bonjour Nicole.
01:23:04 - Bonjour Brigitte, bonjour Christian.
01:23:06 - Bonjour.
01:23:08 - Alors, c'est l'intuition
01:23:10 qui m'a fait vous écouter
01:23:12 aujourd'hui. 14h, je me posais la question
01:23:14 je suis maman, ou j'ai été
01:23:16 entre guillemets, je ne suis plus maman
01:23:18 responsable, je suis
01:23:20 maman, grand-mère
01:23:22 et j'ai 60 ans.
01:23:24 Donc voilà, ma vie de femme maintenant.
01:23:26 Depuis quelques années elle a commencé, mais maintenant.
01:23:28 Et j'allume la radio à ce moment-là,
01:23:30 et je me dis que ça c'est le sujet du jour.
01:23:32 Qui tombe bien.
01:23:34 À propos,
01:23:36 le petit témoignage,
01:23:38 c'est surtout
01:23:40 que je suis d'une génération
01:23:42 avec une éducation
01:23:44 plutôt catholique
01:23:46 et d'une mère pudique
01:23:48 et donc sans
01:23:50 aucune éducation sexuelle
01:23:52 et sans aucune
01:23:54 explication et
01:23:56 des règles et de tout.
01:23:58 De tout ce qui doit être une femme.
01:24:00 Dans le déroulement.
01:24:04 - Oui, bien sûr.
01:24:06 Parce que quand vous avez 15 ans,
01:24:08 on est encore, c'est avant
01:24:10 pratiquement, oui, forcément.
01:24:12 - Donc voilà.
01:24:14 Donc ça fait un parcours particulier.
01:24:16 On est à l'époque,
01:24:22 c'était ça en tout cas, dans "Certaines familles",
01:24:24 une fille devenait
01:24:26 en naissant d'office mère.
01:24:28 Et s'il y avait en plus
01:24:30 la pudeur et la non-éducation,
01:24:32 je suis devenue maman à 20 ans.
01:24:34 Avec des difficultés, quand même,
01:24:38 de vie et d'épanouissement personnel.
01:24:40 - Cela dit,
01:24:42 quand vous avez 15 ans,
01:24:44 donc c'est en 1975,
01:24:46 si je fais un calcul rapide, à peu près,
01:24:48 la pilule est là.
01:24:52 - Ah !
01:24:54 - Mais c'était
01:24:56 encore très peu
01:24:58 de jeunes filles
01:25:00 qui avaient la chance de pouvoir
01:25:02 y avoir accès grâce à des mères un peu plus
01:25:04 ouvertes, Christiane Jamin, non ?
01:25:06 Je ne me trompe pas ?
01:25:08 - Ça me rappelle quelque chose, excusez-moi de vous interrompre.
01:25:10 - Je vous en prie, allez-y Nicole.
01:25:12 - Pour me faire revenir à un souvenir que j'avais complètement oublié,
01:25:14 c'est que j'étais quand même
01:25:16 assez indépendante ou rebelle ou affirmée,
01:25:18 je ne sais, et je suis allée,
01:25:20 c'était en la campagne,
01:25:22 je suis allée en secret voir le médecin généraliste
01:25:24 pour me faire passer la pilule.
01:25:26 Ça me revient.
01:25:28 - Ah oui, mais vous aviez quel âge ?
01:25:30 - Oh, j'avais, je ne sais pas, l'âge sûrement
01:25:32 légal qu'on peut le décrire.
01:25:34 - Oui, donc vous aviez plus de 21 ans à l'époque ?
01:25:36 - Non, j'étais 18 ans.
01:25:38 - Non, 21.
01:25:40 - Attendez, attendez, la majorité
01:25:42 à 18 ans, elle a été votée par
01:25:44 Giscard, si je me souviens bien.
01:25:46 - Ou alors le médecin va confier la pilule
01:25:48 - Vous aviez peut-être 18 ans.
01:25:50 - Le médecin va prescrire la pilule à 18 ans.
01:25:52 Oui, voilà, à 18 ans.
01:25:54 Il avait l'autorisation quand même de le faire, même si
01:25:56 je venais en secret.
01:25:58 - Ce qui montre quand même, on ne sait pas d'où
01:26:00 et on s'en fout, mais ce qui montre quand même que vous aviez
01:26:02 cette
01:26:04 envie d'être
01:26:06 libérée, d'être plus libérée
01:26:08 que votre mère.
01:26:10 - Ah oui, oui, sûrement.
01:26:12 Après j'ai l'avantage d'avoir eu des soeurs,
01:26:14 si je puis dire, qui m'ont un petit peu
01:26:16 montré le chemin, soit parce qu'il y en a une qui était partie
01:26:18 enceinte à 15 ans, et donc du coup vous êtes
01:26:20 à la partie
01:26:22 de la difficulté, si je puis dire.
01:26:24 Voilà, et
01:26:26 mais je n'ai pas eu proprement de
01:26:28 discours ou d'éducation.
01:26:30 Les gynécologues, même pas, je savais ce que c'était
01:26:32 et ça n'existait pas, enfin, pour moi.
01:26:34 - Non d'accord, mais vous avez vécu
01:26:36 le choc de votre soeur
01:26:38 qui se retrouve enceinte et
01:26:40 vous avez bien vu ce que ça a
01:26:42 provoqué comme problème
01:26:44 et vous vous êtes dit "moi, pas question".
01:26:46 - Oui, exactement.
01:26:48 - Et vous avez pris votre destin en main, très jeune, bravo.
01:26:50 - Ah oui, oui, ça c'est...
01:26:52 Oui, oui, oui, merci.
01:26:54 Merci.
01:26:56 - Oui, mais c'est vrai, on oublie
01:26:58 parfois de le dire à toutes celles qui nous écoutent
01:27:00 et qui sont jeunes,
01:27:02 c'était des époques
01:27:04 plus difficiles pour se
01:27:06 libérer en tant que femme.
01:27:08 - Oui, enfin, je crois que c'est Marie Curie qui a dit "Rien n'est à craindre,
01:27:10 tout est à comprendre".
01:27:12 - Et donc je pense qu'à la lumière de tout ce qu'on a
01:27:14 entendu et ce qu'on entend
01:27:16 quand on vient dans cette émission
01:27:18 régulièrement, c'est que
01:27:20 il y a un déficit fantastique
01:27:22 de compréhension, d'explication
01:27:24 de la vie
01:27:26 d'une femme en tant que
01:27:28 vie, de sexuelle,
01:27:30 de mère, etc.
01:27:32 Et
01:27:34 malgré le fait que normalement
01:27:36 il y a une éducation
01:27:38 à l'école, ça reste
01:27:40 quand même très
01:27:42 rudimentaire.
01:27:44 - Oui, et c'est vrai qu'être
01:27:46 femme, c'est risquer
01:27:48 d'être mère. Alors c'est formidable quand on
01:27:50 décide et quand on a envie, mais
01:27:52 quand on est jeune et qu'on a envie de vivre
01:27:54 sa sexualité, sa liberté
01:27:56 et qu'on peut se retrouver
01:27:58 enceinte parce qu'on n'a pas été suffisamment
01:28:00 informé par sa mère, c'est vrai que c'est un peu bête.
01:28:02 - Oui, et puis
01:28:04 il n'y a pas que ça, c'est pas que simplement
01:28:06 informé, c'est que, en tout cas moi
01:28:08 personnellement, mais on est nombreuses,
01:28:10 on n'a pas la notion à 20 ans
01:28:12 - Bien sûr qu'on a la notion.
01:28:14 - D'être mère et d'avoir des enfants, c'est en plus
01:28:16 on idéalise le
01:28:18 fait d'avoir des enfants.
01:28:20 Mais bon, j'ai élevé mes deux enfants
01:28:22 plus ou moins seuls, parce qu'ils m'ont
01:28:24 aidé à s'élever.
01:28:26 Et j'ai des petites
01:28:28 filles, donc là par contre, quand ma petite fille
01:28:30 de 11 ans a parlé de ses règles, je la vois
01:28:32 une à deux fois dans l'année,
01:28:34 puisqu'ils habitent très loin de chez moi,
01:28:36 quand elle a commencé à me parler de ses règles
01:28:38 puisqu'elle devrait les avoir à 11-12 ans,
01:28:40 je me suis empressée
01:28:42 de trouver un livre qui
01:28:44 parlait de cela et je m'y ai postée.
01:28:46 - Alors ça, je suis ravie de terminer par ça
01:28:48 Nicole, parce que je sais
01:28:50 l'importance des grands-mères, et
01:28:52 notamment les grands-mères de notre
01:28:54 enfin la mère de notre mère, je sais
01:28:56 l'importance des grands-mères. Et
01:28:58 on termine par ce que vous venez de dire,
01:29:00 je trouve ça formidable, la boucle est bouclée.
01:29:02 - La boucle est bouclée. - Hein Christian Jamin, c'est vrai.
01:29:04 La grand-mère elle va être plus libre
01:29:06 vis-à-vis de sa petite fille que ne l'est la mère
01:29:08 quelque part, et donc elle va pouvoir transmettre
01:29:10 des choses essentielles.
01:29:12 Merci beaucoup Nicole d'avoir pris la parole
01:29:14 pour cette émission, merci Christian Jamin,
01:29:16 on a essayé de
01:29:18 rendre les choses moins complexes,
01:29:20 mais je ne suis pas sûre qu'on y soit arrivé. - Non, non,
01:29:22 je pense qu'il y a encore du boulot. - Oui, je suis bien d'accord,
01:29:24 mais on continuera, on va continuer.
01:29:26 Merci Christian Jamin, merci à toutes,
01:29:28 et puis demain on sera avec Arthur Vernon,
01:29:30 on va parler des fantasmes de cet été.