Les émeutes nocturnes ont éclaté le 27 juin, quelques heures après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué d'un tir à bout portant par un motard de la police lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine). Le gouvernement répond aux députés après plusieurs nuits de violence.
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00:00 Monsieur Darmanin, ce vendredi les syndicats factieux Allianz et une sa police ont menacé le pouvoir exécutif dans un communiqué.
00:07 Après avoir menacé les pouvoirs législatifs et judiciaires, c'est un nouveau cap qui est franchi.
00:12 Quand rappellerez-vous à Allianz que la police n'est pas là pour donner des ordres, mais pour servir et obéir ?
00:17 La vérité, c'est que vous êtes paralysés par la peur. Vous avez peur de finir comme M. Castaner, limogé en 48 heures, pour avoir dénoncé les clés d'étranglement.
00:26 Vous avez peur de fermer la cagnotte de la honte lancée par un raciste pour récompenser le meurtrier de Nahel.
00:31 Vous avez peur que la police se retourne contre vous après l'avoir utilisée pour faire passer en force vos réformes des retraites.
00:37 Voilà ce qui arrive quand on fait reposer l'autorité de l'État, non sur l'adhésion, mais sur la répression.
00:42 Cette peur paralyse votre action. Cette peur est celle qui vous empêche d'agir quand l'ONU dénonce le racisme dans la police.
00:49 Mais vous n'y est, ce racisme est la présidente. Macroniste de l'Assemblée dit que la police exerce sa mission d'une façon merveilleuse.
00:56 Au nom de Tahsir, Gabriel, Samy, Kivi, Gangali, Mohamed, si jeunes de ma circonscription, âgés de 13 à 17 ans, je veux vous parler de cette merveille.
01:05 Ferme ta gueule tête de chien, tu veux qu'on t'encule ou quoi ? Ces propos sont ceux de policiers à ces jeunes gens.
01:11 Ils vous choquent ? Tant mieux, peut-être que vous allez réagir. Le Code de déontologie dit que le policier doit se comporter d'une manière exemplaire,
01:20 qui inspire en retour respect et considération. Pensez-vous que ces insultes inspirent respect et considération ?
01:27 Pensez-vous que quand ces syndicats policiers parlent de "sauvage", de "nuisible" et de "guerre", ils emploient autre chose qu'un vocabulaire raciste ?
01:35 C'est contre un ennemi de l'intérieur. Il n'existe pas en République d'ennemi de l'intérieur. Le racisme est un délit, c'est le poison de la République.
01:44 Quand allez-vous limoger et punir les policiers racistes qui salissent l'uniforme de leurs collègues républicains ?
01:50 Quand allez-vous faire justice aux jeunes comme Tahsir qui résument, eux, leur attachement à la République par une phrase simple ?
01:56 On est tous français, on doit avoir les mêmes droits.
01:59 Merci beaucoup. La parole est à monsieur Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.
02:09 (Applaudissements)
02:23 Allez, un peu de silence, monsieur le ministre, vous avez la parole.
02:27 Merci madame la présidente. Monsieur le député, il ne faut pas tout confondre.
02:33 Un policier a été mis en examen. Tous les policiers n'ont pas été mis en examen.
02:38 (Applaudissements)
02:44 Des délinquants de certains quartiers ont mis à sac des villes. Tous les habitants des quartiers n'ont pas mis à sac les villes.
02:52 (Applaudissements)
02:56 Des syndicats de police émettent des communiqués. Non, monsieur le député, le ministre de l'Intérieur ne corrige aucun communiqué d'aucun syndicat,
03:06 qu'il vienne de FO, de la CGT ou d'Alliance.
03:09 (Brouhaha)
03:11 Une cagnotte a été ouverte, il faut la fermer. Non, monsieur le député, il appartient, comme pendant les Gilets jaunes,
03:19 comme pendant les attentats, à la justice de notre pays et notamment au tribunal de grande instance, de pouvoir fermer cette cagnotte.
03:27 Monsieur le député, faites mentir la phrase de Jacques Brel. Vous n'êtes pas en effet des révolutionnaires, vous êtes des petits révoltés.
03:35 Soyez au rendez-vous de la République.
03:37 (Applaudissements)
03:39 Merci beaucoup, monsieur le ministre.