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Que devient Kamini, l’auteur du tube Marly-Gomont ? Seize ans après la sortie de son tube au 21 millions de vues, Kamini nous raconte comment ce buzz a changé sa vie.

Il continue d’évoluer dans le monde de la musique. Il est aussi scénariste et présentateur de l’émission “Les Gens des Hauts” où il met en avant sa région Hauts-de-France dont il est fier.

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Musique
Transcription
00:00 Pierre Pernaut, paix à son âme, il voit ça, il chope une barre, il appelle son équipe
00:03 et dit "écoutez, ce petit là, je veux faire un sujet sur lui, c'est trop marrant son
00:06 clip Marley Gaumont, ça me parle et tout, en plus il me cite dans le clip".
00:09 Salut Kita, c'est Camini, alors je vais me présenter, donc, auteur, compositeur, chanteur,
00:18 stand-upper, scénariste, charcutier et boulanger.
00:23 Faites-vous plaisir, le gars sait tout faire.
00:27 Je viens de Picardie, précisément de Marley Gaumont, ça a été un gros tube des années
00:31 2006-2007, j'étais le seul noir dans mon école primaire et dans ma classe, donc forcément
00:35 des fois je me faisais un peu enguirlander par les autres camarades.
00:38 J'ai grandi là-bas jusqu'à mes 18 ans, jusqu'au bac.
00:40 Le clip ne me coûtait pas grand-chose à tourner, il suffisait de partir dans le village, d'aller
00:47 voir les gens, les gens me connaissaient, les gens connaissaient mon père, j'arrivais
00:49 avec la caméra "c'est Camini, c'est le fils du docteur, allez viens, tu veux qu'on fasse
00:52 quoi ? Je le mets comme ça à la fenêtre ? Ok, allez hop, je le mets à la fenêtre
00:55 comme ça, t'es content ?"
00:56 Les gens nous racontent que c'est une stagiaire d'Universal qui a envoyé le clip pour rigoler
01:02 à des potes à elle, qui pour rigoler, il l'a envoyé à des potes à eux, qui pour
01:05 rigoler, ont envoyé des potes à eux.
01:06 Au bout d'un moment, t'avais 500 000 personnes en France qui avaient ce lien équiliqué
01:10 avec le clip qui se mettait en marche et à un moment forcément, 500 000 personnes,
01:13 ça arrive dans les bureaux du Parisien, dans les bureaux de chez Pernaut et c'est parti
01:16 comme ça.
01:17 Je suis arrivé au bon moment, avec le bon produit, avec le bon format, avec la bonne
01:23 dégaine, j'avais même pas internet chez moi à l'époque, c'est extraordinaire,
01:27 ça faisait le buzz, les gens m'arrêtaient pour me parler du clip qui s'avait vu sur
01:30 internet, à l'époque j'avais pas internet chez moi.
01:31 Je retourne à Marligomont, ouais ouais, bien sûr.
01:35 Avec ma famille, nous avons hérité d'un certain lot de maisons de campagne autour
01:40 de Marligomont.
01:41 Je comprends le Picard et j'affectionne particulièrement ces accents-là et ce langage, ce dialecte,
01:49 parce que j'ai baigné dedans, c'est mon enfance quoi.
01:51 La façon de parler, "sakenda", "baviollo", "keskiloï", "kovetbat", "bagar", "kopendant
01:56 ta gueule", "patate dans ce gueule".
01:58 J'ai croisé un vieux monsieur qui m'arrête, il me dit "oui, je suis quand même vraiment
02:03 dégoûté, moi j'ai mon petit-fils qui est métis et malgré votre chanson, à l'école
02:08 primaire, on lui fait des blagues racistes et tout, je suis vraiment dépité".
02:12 Et après bon, voilà, les enfants restent des enfants.
02:14 Mais moi, de mes 8 ans jusqu'à mes 18 ans, tous les jours, j'avais droit à des vannes.
02:18 Et parfois même des gens que tu connais, des fois c'est tes potes.
02:20 "Eh, Blanche-Neige, moi je disais, toi t'es lequel des 7 nains ?".
02:24 Tu vois, fallait trouver des répartis.
02:25 Au final, aujourd'hui c'est énorme quoi, j'ai une histoire fantastique à raconter,
02:28 une expérience de vie formidable à raconter que tout le monde n'a pas vécu forcément.
02:31 Même si je suis pas le seul.
02:33 C'est clair, je savais que je serais un artiste.
02:38 Alors après, chanteur, acteur, écrivain et tout, je savais pas trop.
02:41 Moi, dès que je voyais un noir à la télé, j'étais ouf.
02:42 Quand le Prince de Bélair, il est arrivé, j'ai crié "Qui est-ce que c'est ? Descends,
02:45 y'a un black à la télé, tu renates dans le matin".
02:48 C'était le Prince de Bélair.
02:49 Donc je rappais, je rappais, j'ai commencé, j'avais 11 ans, j'étais au taquet quoi.
02:52 Mais en parallèle, je dessinais, je faisais beaucoup de bande dessinée, ce qui me permet
02:56 aujourd'hui de faire des scénarios, d'écrire des trucs.
02:58 Ça a toujours été mon truc et aujourd'hui, je vis de mon art en tant qu'artiste indépendant
03:02 et c'est un confort, c'est un plaisir extraordinaire.
03:04 Les gens, ils viennent du jour au lendemain "Eh, c'est toi, Camille, le clip, bien,
03:11 on a vu ce matin".
03:12 Ils viennent te mettre leur pouce près de ton visage et tout.
03:14 Moi, j'ai découvré les trucs de la célébrité, je savais pas c'était quoi.
03:16 La suite, c'est premier album, disque d'or, on part en tournée, ça cartonne et tout,
03:21 tout va bien.
03:22 Les problèmes arrivent sur le deuxième album, suivant 10 fois moins d'albums, tu fais 10
03:25 fois moins de concerts.
03:26 J'aurais pu persévérer, mais mon père décède à ce moment-là.
03:28 Je mets la musique de côté et je décide d'écrire Marley Gaumont le film.
03:33 J'animais des trucs de trop bazar jusqu'à ce qu'on vienne me chercher pour être ambassadeur
03:38 des Hauts-de-France avec l'émission "Les gens des Hauts".
03:40 J'apprends le métier, ça me laisse le temps de développer d'autres projets, de jouer
03:44 dans des séries.
03:45 Je suis lié par aucun contrat par personne, je suis libre.
03:48 Mon père était très fier quand j'avais fait la chanson Marley Gaumont, il gardait
03:54 tous les articles et tout, il était très fier.
03:56 J'espère que de là-haut, il a vu le film pour lui rendre hommage.
03:58 La santé, la famille, le toit, machin et tout.
04:00 Après, une fois que tout ça c'est cité, tu peux dire "Oh oui, je suis fier de ce que
04:05 j'ai fait".
04:06 Mais il faut aller dans l'ordre.
04:07 [Rires]
04:08 [musique]
04:11 Merci à tous !

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