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00:00 [Musique]
00:04 Le sourire !
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00:12 Bonjour, je m'appelle Jean-Louis Pestour, je suis le directeur de l'agence DFCI,
00:16 Défense des forêts contre les incendies, au sein de l'Office National des Forêts.
00:19 Ma mission est de suivre et de gérer le sujet feu de forêt,
00:25 le référent technique feu de forêt à l'échelle nationale.
00:28 Bonjour, je suis Benoit Raymond, je suis expert Défense des forêts contre l'incendie
00:32 à l'Office National des Forêts et je m'occupe du suivi cartographique des incendies.
00:37 Au quotidien, on a un travail très important de gestion et d'animation des équipes
00:41 dans toute la zone sud puisque nous avons 250 personnes qui travaillent sur le sujet de la DFCI
00:47 en région PACA et en région Occitanie.
00:50 L'année 2022 est une année exceptionnelle en termes de surface brûlée,
00:54 on est autour de 70 000 hectares, ce qui ne s'est pas vu depuis plus de 25 ans.
00:59 Face à ce constat et à cette urgence un peu liée à l'évolution climatique,
01:06 il y a un certain nombre de décisions qui ont été prises au niveau national
01:09 pour renforcer à la fois les moyens pompiers mais aussi les moyens au sein de l'ONF
01:13 pour qu'on soit plus présent et qu'on réponde mieux aux enjeux liés au feu de forêt dans le futur.
01:19 Dès qu'un feu va dépasser les 25 hectares, ou au moins dans son évaluation opérationnelle,
01:24 nous on va mettre en place un process de pré-cartographie,
01:28 c'est-à-dire qu'on va récupérer sur cette incendie, sur la surface incendie,
01:31 sur le secteur incendie, des images satellites avant-feu.
01:35 C'est-à-dire qu'on va regarder dans les jours qui précèdent de l'incendie
01:39 quelles sont les meilleures images qui sont disponibles et on va les stocker.
01:43 On va commencer à créer, j'allais dire, notre arborescence de travail.
01:47 Une fois que le feu est déclaré éteint, on va rechercher à l'inverse l'image
01:51 qui suit le feu le plus près possible de la fin de l'incendie
01:55 et qui va nous permettre de lancer un calcul pour voir effectivement
01:59 les dommages qu'il y a eu sur la végétation.
02:03 Le support satellite, pour nous, il a beaucoup d'intérêts.
02:07 D'une part, on a une répétition d'image, une revisite,
02:11 tous les cinq jours avec le satellite Sentinel-2,
02:15 et on a pu discriminer à l'intérieur de ça les zones carbonisées,
02:19 les zones qui ont brûlé, mais aussi les zones épargnées.
02:23 Le satellite nous permet d'avoir une meilleure vision de ça.
02:27 Inversement, il y a quelques points faibles dans le traitement satellite.
02:31 Il va dans des feux de moyenne dimension ou de faible intensité,
02:35 notamment quand le feu est passé en sous-étage.
02:39 Il a concerné simplement les strates basses de la végétation
02:43 et la canopée est restée verte. Le satellite va voir le vert de la canopée
02:47 et ne va pas avoir de signal parce que c'est masqué.
02:51 Dans ces conditions-là, on va rater des surfaces,
02:55 mais qui sont des surfaces de faible intensité de feu,
02:59 donc ce ne sont pas forcément des surfaces qui représentent un dommage permanent.
03:03 Les chiffres clés en termes d'activité pour l'ONF, c'est que chaque été,
03:07 nous organisons une centaine de patrouilles avec des personnels
03:11 ouvriers d'endroits privés qui interviennent à deux personnes
03:15 avec un véhicule porteur d'eau qui sont en première intervention
03:19 et qui réalisent chaque année au moins 300 interventions sur des feux naissants.
03:23 Un deuxième chiffre important, c'est le nombre de feux qui atteignent cette surface.
03:27 Ces quelques pourcents de feux vont détruire plus de 80% de la surface.
03:31 L'objectif, c'est de travailler de manière collective avec tous les partenaires
03:35 que l'on a déjà, que sont le monde de la recherche, les pompiers,
03:39 les collectivités locales, pour faire face collectivement
03:43 aux défis que l'on doit relever dans le futur en lien avec le changement climatique
03:47 et le fait que le risque va être de plus en plus important dans le futur.
03:51 L'évolution que l'on pressent et sur laquelle on est en train de travailler
03:55 pour les années à venir, c'est d'utiliser cet outil satellite
03:59 pour la restauration des terrains après-feu.
04:03 Aujourd'hui, on s'en sert comme un outil de bilan, c'est-à-dire que le satellite
04:07 nous permet d'avoir une bonne appréhension des dégâts du feu.
04:11 Mais ce qu'il nous reste à faire, c'est vraiment l'après-feu, c'est-à-dire comment utiliser cet outil
04:15 pour avoir un pré-diagnostic de l'impact du feu
04:19 sur le sol notamment et sur
04:23 globalement toute la sphère de sur-risque. Voilà, donc ça c'est notre axe de travail
04:27 pour les prochaines années.
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