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00:00 - C'est 8h moins le quart, on revient sur l'agression subie par une grand-mère et sa petite fille dans le quartier des Chartrons.
00:04 C'était lundi, en fin d'après-midi. Pour en parler ce matin, l'invité de France Bleu Gironde est le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Eurmy,
00:10 qui répond à vos questions Laetitia Huvelin.
00:12 - Bonjour Pierre Eurmy. - Bonjour.
00:14 - Alors vous avez dénoncé hier les spécialistes de la récupération politique, quelles sont les réactions qui vous ont choqué ?
00:20 - Il y a des gens qui, par rapport à des événements graves et douloureux, ont le chic pour les transformer en polémiques.
00:29 Je pense par exemple à Nicolas Florian, mais aussi à toute l'extrême droite, locale et nationale.
00:35 C'est-à-dire des gens qui ont pour spécialité de rajouter du malheur au malheur. C'est ce qui s'est passé hier.
00:41 Les événements qui se sont déroulés à Bordeaux sont graves, sont dramatiques pour les victimes, cette grand-mère et sa petite-fille.
00:49 Mais ce qui les a aussi beaucoup choqués, et c'est le même qu'ils l'ont dit hier, c'est qu'on puisse donner en pâture cet événement,
00:55 en diffusant largement, comme l'ont fait très rapidement Nicolas Florian et l'extrême droite, sur les réseaux sociaux, ce film relatant des événements ignobles.
01:09 Il a fallu que ce soit la famille qui intervienne hier pour leur dire "écoutez, votre comportement de récupération politique, il est indécent, je vous demande d'y mettre un terme".
01:18 Immédiatement, ils ont été rappelés à l'ordre par la famille des victimes. C'est vraiment ce que j'appelle rajouter du malheur au malheur.
01:26 Je pense que par rapport à ce genre d'événements, ce qu'on a été en droit d'attendre d'élus républicains, c'est le sens des responsabilités, c'est de la dignité, c'est de la décence, et non pas ces exactions imbéciles.
01:40 - Vous parliez de l'extrême droite, Marine Le Pen dit, je cite, "l'aggravation de la délinquance est notamment liée à l'explosion de l'immigration anarchique".
01:49 Quand elle dit ça, vous avez l'impression que c'est la parole politique qui est décrédibilisée ?
01:54 - Totalement, c'est pas du tout adapté au fait qu'ils se sont passés à Bordeaux. C'est des gens qui sont là pour faire de l'idéologie, de la désinformation, et qui ne répondent absolument pas à la situation concrète.
02:08 Il y a effectivement actuellement en France, une délinquance de rue, on l'appelle, qui augmente dans la plupart des grandes villes, alors des villes comparables à Bordeaux, qu'elles soient d'ailleurs gérées par des majorités de droite et de gauche, c'est un phénomène urbain.
02:22 Et on est en droit d'attendre d'élus responsables, qu'ils essaient de traiter ce problème-là à la racine, plutôt que de polémiquer à chaque fait divers, comme le font certains élus comme M.Florian, et comme le fait l'extrême droite.
02:36 - 7h47 sur France Bleu Géant, en réaction à la vidéo de l'agression d'une grand-mère et sa petite-fille à Bordeaux, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Remy, qui est notre invité ce matin.
02:44 - Et justement, les atteintes aux personnes ont augmenté de 15% l'année dernière à Bordeaux, qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:50 - Oui, alors d'abord, je le redis, c'est pas spécifiquement bordelais, j'ai envie de dire malheureusement, mais j'ai envie de dire aussi, ce qui s'indique aujourd'hui, cette augmentation, comme l'ancien maire de Bordeaux, j'avais remarqué qu'au moment 2019, qui était les années où M.Florian était maire de Bordeaux, la délinquance avait augmenté comme jamais à Bordeaux, comme jamais.
03:12 Mais je vous dois dire, moi j'étais à l'époque élu d'opposition, à aucun moment je n'ai cherché à exploiter ces événements-là, en disant "c'est compliqué, c'est pas de la responsabilité forcément du maire", et donc j'avais adopté je crois un comportement décent et avec un peu de recul par rapport aux événements, je regrette que certains aujourd'hui n'adoptent pas ce type de comportement.
03:34 Mais ce qu'il faut faire, d'abord, pendant la campagne électorale de 2020, moi j'avais été un candidat qui avait dit "il faut mettre plus de bleu dans les rues de Bordeaux", parce qu'à l'époque j'avais conscience de ce qu'était la gravité de la situation déjà en 2020.
03:46 Et non seulement je l'ai dit, mais une fois que j'ai été élu maire de Bordeaux, je l'ai fait. J'ai augmenté considérablement le nombre de policiers municipaux à Bordeaux et d'ASVP alors qu'ils avaient chuté à la fin de la précédente mandature.
04:00 - Ça veut dire que ça ne suffit pas ? - Non, ça ne suffit pas. J'ai demandé également à l'État d'augmenter aussi la présence policière dans les rues de Bordeaux.
04:06 J'ai obtenu de l'État une augmentation des effectifs de police sur Bordeaux, 120 policiers supplémentaires sur la zone de police de Bordeaux. Je les ai eus parce que je les ai demandé avec fermeté et ce n'avait pas été le cas sur la période précédente.
04:20 Un maire responsable, ce n'est pas un maire qui commente, ce n'est pas un maire qui polémique, c'est un maire qui travaille, qui travaille avec l'État pour assurer ce que nous appelons un continuum de sécurité.
04:30 C'est ce que je fais maintenant depuis deux ans et demi pour donner aux Bordelais la sécurité à laquelle ils ont droit.
04:38 Mais c'est compliqué, vous avez vu que cette affaire pose aussi le problème d'un certain nombre de jeunes qui ont des problèmes psychiques, psychiatriques.
04:46 Ce problème là aussi, il faut le régler, il faut en discuter. C'est plus facile de dénoncer les uns les autres, de chercher des boucs émissaires, de hurler avec les loups.
04:56 Ça c'est la solution de faciliter, travailler le fond de cette question comme nous le faisons à Bordeaux depuis le début de la mandature.
05:04 C'est vrai que c'est plus compliqué, c'est vrai que les résultats ne sont pas là immédiatement, c'est un travail de fond que nous avons entamé à Bordeaux.
05:12 En tout cas, moi ce que je veux dire c'est que nous sommes extrêmement déterminés, nous sommes extrêmement concernés pour régler ce type d'élinquence de rue qui empoisonne la vie de nos concitoyens.
05:25 Mais d'ailleurs vous allez signer prochainement avec l'État un contrat de sécurité intégré. Vous n'étiez pas pour au départ ?
05:31 Je l'ai négocié durement, il n'est pas encore signé. Je l'ai négocié durement dans la mesure où je veux que ce soit un contrat totalement équilibré, où chacun assume ses responsabilités, l'État, la ville de Bordeaux.
05:43 Donc ça demande effectivement des discussions qui sont assez difficiles, chacun défendant son point de vue, ce qui est tout à fait normal.
05:51 Mais je note que beaucoup de grandes villes signent actuellement ces contrats de sécurité intégrés, car c'est pour nous les moyens d'obtenir plus de moyens, c'est le cas de le dire, de la part de l'État sur nos territoires et dans nos villes.
06:07 Donc c'est un outil, ce n'est pas l'outil que j'aurais choisi, ça je vous le garantis, c'est un outil et en tant que maire je me dois de travailler dans le cadre des outils qui me sont proposés.
06:18 Celui-là en est un, mais je vous promets que nous le travaillons depuis plusieurs mois.
06:23 - Pierre Romy, juste pour finir rapidement, ça veut dire que Bordeaux-Ville Tranquille c'est fini ?
06:27 - Que Bordeaux, pardon ?
06:28 - Ville Tranquille, c'est terminé ?
06:30 - Je ne sais pas quand c'était Bordeaux-Ville Tranquille, mais je vous le dis déjà, quand nous sommes arrivés, Bordeaux n'était pas du tout une ville tranquille.
06:37 Je pense que si on remonte très loin, effectivement, l'image de la Belle-Endormie, c'est une Belle-Endormie, y compris sur ce terrain-là.
06:45 Mais ce que je veux vous dire, c'est que nous travaillons tous les jours pour assurer à nos concitoyens la sécurité à laquelle ils ont droit.
06:55 - Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin, Pierre Romy, dans les studios de France Bleu.