Avec Bernard Carayon, Maire de la Ville de Lavaur, ex-député du Tarn et avocat - Xavier Driencourt, diplomate, ancien ambassadeur de France en Algérie, auteur de “L’énigme algérienne” aux éditions l'observatoire et de “Evian face à l’étranger” - Stéphane Skoven, auteur du "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France" aux éditions Perspectives Libres.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:05 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:07 Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe.
00:00:10 Ah, ça va me coûter combien ?
00:00:12 Nous vivons, et cela pas simplement depuis cet été, ces dernières années, la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance.
00:00:17 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:19 Vous ne comprenez pas, maintenant vous circulez tous, s'il vous plaît.
00:00:21 Bonne soirée à tous, désolé pour la démocratie.
00:00:23 Ah, il y a une casserole là.
00:00:25 On va pouvoir les enlever madame.
00:00:27 On va enlever les casseroles s'il vous plaît.
00:00:30 Une raison.
00:00:31 Casserole, il faut enlever les casseroles.
00:00:34 Vous savez que la casserole est devenue une arme létale.
00:00:37 Létale.
00:00:38 D'ailleurs l'OTAN a envoyé des millions de casseroles en Ukraine.
00:00:41 Et dans le marché noir, les casseroles nous reviennent.
00:00:44 Pas seulement dans les banlieues, mais même dans le Tarn.
00:00:47 Comment dans le Tarn ?
00:00:48 Oui, oui, oui.
00:00:49 Dans les petits villages délicieux du Tarn.
00:00:52 Des villages d'un temps du XIIIe siècle.
00:00:54 Où étaient les albigeois, les cathares, etc.
00:00:57 Eh bien oui, il y a des casseroles.
00:01:00 Parce qu'il y a saupoudrage.
00:01:03 Et oui, on a décidé d'éparpiller toute la population.
00:01:07 Ou une partie de la population migrante.
00:01:09 De façon puzzle.
00:01:10 Comme disait l'immortel Michel Audiard dans les Tontons Flingueurs.
00:01:14 Chez l'air de Pléongevanté, non, non, non.
00:01:16 C'est sérieux.
00:01:17 C'est quelque chose d'important.
00:01:20 Et on ne badigne pas avec le droit d'asile.
00:01:23 Mais lequel, justement ?
00:01:25 On va en parler.
00:01:27 On va en parler avec Bernard Carillon, qui est maire de Lavore, ex-député.
00:01:30 On va en parler de ce qui se passe.
00:01:32 Et puis de ce qui se passe en Algérie.
00:01:33 Eh oui, on a rétabli un couplet sur la France.
00:01:37 Dans l'hymne national algérien.
00:01:39 Il y avait ce couplet qui avait été composé, effectivement,
00:01:42 dans les années 60.
00:01:44 Qui est devenu l'hymne national algérien.
00:01:46 Et il y a un couplet très, très, très...
00:01:49 Allez, pas très agréable vis-à-vis de la France.
00:01:53 Alors, pourquoi l'a-t-on rétabli ?
00:01:56 On va en parler avec Xavier Driancourt,
00:01:58 qui est ancien ambassadeur de France en Algérie.
00:02:01 Et auteur de "Ligue algérienne".
00:02:03 Qu'est-ce qui se passe là-dessus ?
00:02:04 Et puis on va parler, oui,
00:02:06 Musée de l'histoire de l'immigration.
00:02:08 Louis XIV est un immigré.
00:02:10 Oui, oui, absolument.
00:02:11 Un d'Autriche aussi, puisqu'elle est autrichienne.
00:02:13 Alors qu'elle n'a jamais été autrichienne, mais ça ne fait rien.
00:02:16 Voilà, ça circule, ça voyage, etc.
00:02:19 Et puis, évidemment, on va parler de
00:02:21 l'inéfable Marlène Schiappa,
00:02:24 son audition au Sénat,
00:02:26 qui restera dans les annales de l'histoire.
00:02:29 À propos du fond Marianne,
00:02:31 on en a suffisamment parlé.
00:02:32 Et enfin, en seconde partie de l'émission,
00:02:35 nous allons recevoir,
00:02:36 auditeurs résistants de Sud Radio,
00:02:38 un livre tout à fait passionnant, provocateur,
00:02:42 qui s'appelle "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France".
00:02:46 Ah bon ?
00:02:46 On parle de libération et d'indépendance de la France,
00:02:48 comme si la France n'était pas indépendante ?
00:02:50 Que veut dire cet esprit sulfuré, subversif ?
00:02:53 Eh bien, on en parlera avec Stéphane Scoven,
00:02:55 l'auteur de ce livre, livre-album, livre-dessin,
00:02:58 bourré d'informations.
00:03:00 À tout de suite !
00:03:02 Oui, c'est vrai, c'est vrai, Jean Schulte,
00:03:09 circulez, il n'y a rien à voir, de quoi on parle,
00:03:12 mais tout va bien dans cette France pacifiée,
00:03:15 réunifiée, formidablement prospère.
00:03:19 Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,
00:03:21 comme disait le candide de Voltaire.
00:03:24 Eh bien, on va parler un peu de Réalmond.
00:03:27 Oui, Réalmond, dans le Tarn.
00:03:29 La Bastille de Réalmond, merveilleuse,
00:03:31 13ème Ciel, j'y suis allé,
00:03:33 vraiment, je vous conseille d'y aller,
00:03:34 c'est magnifique, ces petits villages du Tarn.
00:03:36 Voilà, ces maisons arcades, 3500 habitants.
00:03:40 Eh bien, le préfet avait décidé d'installer une cinquantaine de migrants.
00:03:46 Vous savez, c'est la politique du gouvernement,
00:03:48 décidant de saupoudrer un peu.
00:03:51 Voilà, bon, on ne va pas discuter là
00:03:54 de la légitimité ou pas des demandes d'asile,
00:03:57 l'OQTF et compagnie, et Dieu sait,
00:03:58 c'est horaire à dire, on en a déjà fait.
00:04:00 Mais là, effectivement, c'est la décision
00:04:03 de placer, voilà, 50, 60 migrants
00:04:07 dans des villages de 3000 habitants,
00:04:08 sans demander l'avis des habitants,
00:04:11 sans demander l'avis, souvent, des maires,
00:04:14 sans demander n'importe quoi.
00:04:16 Et simplement, là, réellement,
00:04:18 il y a eu une opposition,
00:04:19 comme à Calac, comme ailleurs,
00:04:21 on en a déjà parlé dans beaucoup de villages de France,
00:04:24 les gens ne sont pas tout à fait d'accord.
00:04:27 Et il y a une autre personne
00:04:29 qui n'est pas tout à fait d'accord,
00:04:31 c'est le moins que l'on puisse dire,
00:04:33 c'est Bernard Carayon, qui est député du Tarn
00:04:36 et maire de la ville de Lavore.
00:04:37 Bonjour Bernard Carayon.
00:04:39 - Bonjour, André Bercov.
00:04:41 - Alors, Bernard Carayon, c'est intéressant, ça,
00:04:43 parce qu'il s'est passé, donc,
00:04:45 ils ont dit, voilà, on va mettre, évidemment,
00:04:47 comme un peu partout dans des villages de France,
00:04:50 on va caser, on va mettre quelques, voilà,
00:04:53 migrants légaux,
00:04:55 en principe, évidemment, ce sont les migrants légaux
00:04:57 qui doivent venir là,
00:04:58 et puis, il y a, voilà, à Réalemont,
00:05:02 comme ailleurs, il y a eu une opposition,
00:05:04 et le préfet aurait dit,
00:05:05 "Eh bien, écoutez, si c'est comme ça,
00:05:07 d'accord, mais on va demander aux maires,
00:05:09 mais on va répartir tout cela."
00:05:10 Qu'est-ce que vous pensez de cette démarche ?
00:05:13 - Effectivement, il y a eu une bronca
00:05:15 à la fois de certains élus,
00:05:17 on n'était pas très nombreux,
00:05:19 à s'opposer à cette décision d'installation
00:05:22 d'une cinquantaine de migrants dans le village de Réalemont,
00:05:25 et une bronca, évidemment, des habitants
00:05:27 qu'on a pu constater sur les marchés hebdomadaires.
00:05:30 Alors, ce que pensent les gens,
00:05:33 c'est qu'ils sont là-haut, à Paris,
00:05:36 complètement dingues,
00:05:37 parce que la dispersion ne va rien changer au problème.
00:05:40 Les régularisés resteront comme les autres.
00:05:44 C'est en quelque sorte la double peine.
00:05:46 Et cette fois-ci, ce sont les élus qui seront en première ligne.
00:05:50 C'est-à-dire que le gouvernement se défausse sur les maires
00:05:53 d'une politique d'immigration qui est désastreuse.
00:05:56 Alors, j'ai écrit justement au maire Dutard,
00:05:59 et je leur ai dit, mais garde à celui
00:06:02 qui va ouvrir la porte de sa commune,
00:06:05 parce qu'il va devoir tout supporter,
00:06:08 à la fois l'hostilité de ses concitoyens,
00:06:12 et d'autre part, les avatars de l'immigration.
00:06:15 Vous savez, c'est pourtant un sujet consensuel,
00:06:17 la question de l'immigration.
00:06:19 75% des Français sont hostiles à l'immigration massive,
00:06:23 et demandent, exigent du gouvernement
00:06:25 que celle-ci soit stoppée.
00:06:27 Il y a quelques jours,
00:06:29 chez vos confrères du journal du dimanche,
00:06:32 c'était Jean-Pierre Chevènement qui disait
00:06:34 à la fois de la politique européenne
00:06:36 en matière d'accueil des réfugiés était incohérente,
00:06:39 et que la politique de l'État s'assimilait à de l'impuissance.
00:06:42 - Bernard Crayon, juste un mot, vous avez remarqué que...
00:06:45 - Oui, allez-y.
00:06:46 Il y a une quarantaine d'années, c'est Georges Marchais lui-même,
00:06:49 l'ancien secrétaire général du Parti communiste,
00:06:52 qui disait "il faut arrêter l'immigration légale
00:06:55 et l'immigration illégale".
00:06:57 Il y a 40 ans, le patron du Parti communiste.
00:06:59 Alors, à ceux qui, comme les verts,
00:07:01 veulent me donner des leçons du panisme,
00:07:03 moi je leur dis "prenez-les chez vous",
00:07:05 mais en tout cas, laissez ceux qui n'en veulent pas être tranquilles.
00:07:08 - Mais alors justement, d'abord,
00:07:10 juste la remarque que je vais faire
00:07:12 par rapport à Jean-Pierre Chevènement, Bernard Crayon,
00:07:15 ce qui est intéressant, c'est qu'il le dit
00:07:18 une fois qu'il est retiré des affaires,
00:07:20 alors que Jean-Pierre Chevènement n'est pas un homme
00:07:22 qui manque de courage.
00:07:24 Mais au-delà de cela qui est anecdotique,
00:07:27 au fond, qu'est-ce que vous pensez ?
00:07:29 Comment c'est décidé, au fond,
00:07:31 revenons un peu à ça, parce qu'il y a
00:07:33 beaucoup d'exemples de bronca, comme vous dites,
00:07:35 et d'opposition, avec un préfet qui veut absolument
00:07:38 et quelques fois les maires qui sont d'accord,
00:07:41 mais les maires ne font pas de référendum,
00:07:43 ne veulent pas effectivement consulter leurs concitoyens,
00:07:46 en tout cas leurs électeurs, potentiels ou pas,
00:07:49 et cette politique de saupoudrage,
00:07:52 qu'est-ce que vous en pensez, au fond, ça correspond à quoi ?
00:07:55 - C'est une façon, en quelque sorte,
00:07:59 pour le gouvernement d'amortir le choc
00:08:01 de cette immigration à laquelle les Français résistent.
00:08:05 Encore une fois, dans tous les sondages,
00:08:08 en particulier dans les sondages qui ont été faits
00:08:10 à propos des propositions de parties
00:08:12 dans lesquelles je suis, les Républicains,
00:08:14 propositions par exemple qui consistent à dire
00:08:16 qu'on ne peut demander le statut de réfugié
00:08:20 qu'aux frontières de son propre pays.
00:08:23 Sur cette question, il y a 77% des Français
00:08:26 qui sont pauvres.
00:08:28 Les gens ont bien compris que derrière l'immigration,
00:08:31 il y avait aussi un changement de société,
00:08:33 un changement de civilisation qui était engagé,
00:08:36 parce que c'était une immigration qui était originaire
00:08:39 de pays de l'Afrique subsaharienne,
00:08:41 des pays du Madeleine,
00:08:43 avec lesquels nous avons un certain nombre de difficultés.
00:08:45 Il y a eu hier un naufrage épouvantable en Méditerranée,
00:08:51 mais qui sont les responsables de ce naufrage,
00:08:54 de la mort de ces 70 migrants ?
00:08:57 Ce sont les passeurs,
00:08:59 et ce sont ceux qui aident ces passeurs criminels.
00:09:01 J'ai eu l'occasion d'aller...
00:09:03 Qui a le bon voeu d'argent d'ailleurs.
00:09:05 Oui, j'ai eu l'occasion d'aller aux confins de la Grèce
00:09:08 et de la Turquie il y a quelque temps,
00:09:10 et j'ai vu opérer de véritables agences de voyage
00:09:13 qui vont chercher justement dans les pays que j'évoquais,
00:09:17 auprès des familles, des candidats au départ,
00:09:20 qui moyennant des sommes d'argent souvent très importantes,
00:09:23 organisent la liaison avec les mafias
00:09:27 qui s'occupent du transport maritime ou du transport terrestre,
00:09:32 avec des organisations non gouvernementales également,
00:09:35 comme SOS Méditerranée,
00:09:37 et tout ce petit monde fait un argent fou,
00:09:39 où se partent des plumes de la vertu
00:09:41 pour transporter des gens dans des conditions d'insécurité totale.
00:09:45 Chez les migrants qui sont morts,
00:09:47 il n'y en avait pas un seul qui avait un machin de sauvetage.
00:09:53 Pas un seul.
00:09:54 - Oui, c'est terrifiant.
00:09:55 - Donc on fait prendre à ces gens des risques terribles.
00:09:58 Et c'est donc ces mafias-là et ces OEJ qui sont responsables de ces accidents.
00:10:02 - Oui, mais alors Bernard Carillon, vous protestez,
00:10:04 vous n'êtes pas le seul, beaucoup de gens parlent de ça,
00:10:06 vous parlez de Georges Marché,
00:10:08 c'était il y a 40 ans, un peu plus de 40 ans,
00:10:10 mais apparemment, honnêtement,
00:10:12 les autorités n'en tiennent absolument pas compte.
00:10:15 Tout le problème, il y a eu, encore une fois,
00:10:17 plusieurs villages, plusieurs villes,
00:10:19 qui se sont opposés à cela.
00:10:21 Et au fond, ça continue encore et encore,
00:10:24 comme si de rien n'était.
00:10:26 On voit les chiffres,
00:10:28 320 000 bénéficiaires d'activités de ce jour,
00:10:32 plus 17% en 2022 par rapport à 2021.
00:10:36 Et je pourrais comme ça donner des chiffres énormes.
00:10:39 Qu'est-ce qui se passe là-dessus ?
00:10:41 C'est-à-dire qu'on a l'impression que tout ça,
00:10:43 nous parlons, mais nous parlons en l'air,
00:10:45 et qu'il n'y a aucun résultat.
00:10:47 Vous dites, vous citez les 77% des Français.
00:10:51 Alors franchement, on a l'impression que les 23 autres %
00:10:54 n'en ont rien à faire, et que surtout les princes
00:10:56 qui nous gouvernent, ils disent "mais écoutez,
00:10:58 circulez, rien à voir, et cause toujours, tu m'intéresses".
00:11:02 - Je crois que d'abord, le gouvernement
00:11:06 n'entend pas une partie de son opposition.
00:11:08 Dans le parti, encore une fois, dans lequel je suis,
00:11:11 les Républicains, nous avons présenté au titre
00:11:13 des groupes parlementaires du Sénat et de l'Assemblée nationale
00:11:15 des propositions, notamment de référendum
00:11:18 et de révision de la Constitution, qui permettraient
00:11:20 de faire sauter... - Mais vous ne pesez pas,
00:11:22 Mme Macaray, où les Républicains ne pèsent pas.
00:11:24 C'est ça le problème.
00:11:26 - Ecoutez, si on veut aujourd'hui résoudre
00:11:29 l'essentiel des problèmes d'immigration,
00:11:31 il faut écouter l'opposition qui s'exprime de manière concrète.
00:11:33 Deuxièmement, je lance un appel sur votre antenne,
00:11:36 aujourd'hui, à tous les maires de France,
00:11:39 pour qu'ils opposent une résistance aux préfets
00:11:42 dans leur département, à l'égard de cette politique
00:11:46 de saupoudrage. Si la plupart des maires
00:11:49 écoutent leur population, à ce moment-là,
00:11:52 ils pourront bloquer les propositions qui sont faites
00:11:55 par les préfets, par les représentants du gouvernement.
00:11:58 - Est-ce que vous êtes, alors vous, Bélin Carillon,
00:12:00 vous êtes maire vous-même, vous êtes homme politique
00:12:02 et depuis longtemps, vous connaissez bien,
00:12:04 est-ce que vous, vous êtes dans cette matière-là
00:12:07 pour des référendums locaux, justement,
00:12:10 ville par ville, ou commune par commune, enfin certains,
00:12:13 pour que les habitants donnent leur avis, ou pas ?
00:12:16 - Écoutez, il suffit pour les maires de gauche,
00:12:20 ou pour les maires verts, ou France Insoumise,
00:12:23 qui veulent, comment dire, accueillir chez eux des migrants,
00:12:27 il leur suffit de poser la question à leur population.
00:12:29 Moi, je connais le résultat dans ma ville.
00:12:31 Encore une fois, si on dit que 75% des Français
00:12:34 veulent que l'on mette un arrêt à cette immigration massive,
00:12:40 il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas cette même opposition
00:12:42 dans les communes qui sont administrées par des maires de gauche,
00:12:44 qui sont, en général, bienveillants pour l'immigration irrégulière
00:12:48 ou l'immigration légale.
00:12:49 - Et donc, quand vous faites cet appel aux maires, vous dites,
00:12:53 c'est aux maires, effectivement, de s'opposer à cette politique,
00:12:57 qu'ils soient de gauche, de droite, du centre, ou d'ailleurs.
00:13:00 C'est-à-dire, il faut savoir, est-ce qu'ils vont écouter,
00:13:03 voilà, leur population ?
00:13:04 Et c'est vrai que c'est là un des problèmes.
00:13:07 Parce que pour le moment, on voit bien que rien ne change.
00:13:11 - Mais c'est eux qui vont devoir supporter tous les problèmes
00:13:17 liés à l'installation de migrants supplémentaires.
00:13:19 - Et vous pensez... - C'est eux.
00:13:21 C'est avec leur centre communale d'action sociale
00:13:24 qu'ils vont devoir délivrer des aides supplémentaires aux migrants.
00:13:28 C'est eux qui vont devoir trouver des logements.
00:13:31 C'est eux qui vont, le cas échéant, leur trouver une occupation.
00:13:34 Parce que qu'est-ce qui est prévu pour ces migrants dans la journée ?
00:13:37 Rien. - C'est ça.
00:13:39 - Admettez, forcément. - Qu'est-ce qu'ils vont faire ?
00:13:41 - Un contrat de travail.
00:13:42 Tant que leur situation n'est pas réglée sur le plan juridique,
00:13:45 qu'est-ce qu'ils vont faire toute la journée ?
00:13:47 Ils vont aller sur les marchés des villes, ils vont se retrouver,
00:13:49 ils vont se regrouper, et ils vont vivre de quoi ?
00:13:53 Des allocations que leur donne l'État ?
00:13:55 Est-ce que cette situation peut durer longtemps ?
00:13:57 Vous savez combien coûte un mineur non accompagné ?
00:14:00 Souvent d'ailleurs ce sont de faux mineurs.
00:14:02 - 5 ans ou 1 000 euros par an. - 50 000 euros par an
00:14:05 et par mineur au département.
00:14:07 Les conseils départementaux sont étranglés
00:14:09 par le poids financier de l'aide sociale à l'enfance
00:14:14 qui est fonctionné pour l'essentiel pour les migrants.
00:14:16 Est-ce que vous trouvez ça durable ?
00:14:18 Ce n'est pas durable.
00:14:19 Donc les maires qui sont les piliers de la République aujourd'hui,
00:14:21 alors que les instituteurs maintenant préfèrent consacrer
00:14:25 certaines heures scolaires à apprendre à trier les déchets pour leurs gamins,
00:14:30 je crois que les piliers de la République ce sont les maires.
00:14:33 Et ce sont eux qui aujourd'hui doivent exprimer la plus forte résistance
00:14:38 contre cette politique d'immigration, encore une fois,
00:14:40 que je juge désastreuse.
00:14:42 Merci Bernard Carayon.
00:14:43 Écoutez, on va suivre ce qui va se passer évidemment à Réel-Mont
00:14:46 dans le Tarn et ailleurs parce que le problème est hélas posé.
00:14:50 Merci pour vos éclaircissements.
00:14:52 Merci.
00:14:54 Sud Radio André Bercoff.
00:14:56 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:15:01 C'est l'hymne national algérien, effectivement l'hymne national d'Algérie.
00:15:06 Et voilà, effectivement un pays qui a pris son indépendance
00:15:12 après une guerre terrible, puis 62, et on connaît le drame
00:15:17 de tous les côtés, dans toutes les populations.
00:15:20 Et apparemment, eh bien les plaies sont encore ouvertes,
00:15:24 ou certaines plaies sont encore ouvertes, hélas.
00:15:27 Plus de 60 ans plus tard, eh bien les plaies sont encore ouvertes.
00:15:33 Alors, quelle information ? Pourquoi on en parle ?
00:15:36 Eh bien un décret présidentiel paru au journal officiel algérien
00:15:40 du 21 mai 2023, il y a quelques jours, a modifié les circonstances
00:15:46 qu'il y a l'hymne national algérien, "Qasamane", c'est-à-dire "Nous jurons",
00:15:51 doit être joué en version abrégée à un couplet, ou dans sa version intégrale
00:15:55 de cinq couplets. Alors je ne vais pas rentrer dans les détails,
00:15:58 dans certaines circonstances il y avait les cinq couplets,
00:16:01 dans d'autres ça avait été abrégé, effectivement, pour telle ou telle
00:16:05 ou telle cérémonie. Voilà. L'hymne intégral était réservé au congrès
00:16:09 du FLN et à la vestiture du président de la République,
00:16:12 et le troisième couplet disparaissait de la vue publique.
00:16:15 C'est quoi le troisième couplet ? Eh bien je vais vous lire le troisième couplet
00:16:19 quand même de l'hymne national. Eh bien c'est celui-ci, je vous le cite
00:16:23 en intégralité dans sa traduction française.
00:16:27 "Ô France, le temps des palabres est révolu, nous l'avons clos
00:16:31 comme on ferme un livre. Ô France, voici venu le jour où il te faudra
00:16:35 rendre des comptes. Prépare-toi, voici notre réponse.
00:16:40 Le verdict, notre révolution le rendra, car nous avons décidé
00:16:44 que l'Algérie vivra." Je rappelle que ce poème a été écrit
00:16:48 en pleine guerre d'Algérie en 1955 et a été adopté
00:16:52 en 1963 comme hymne national qui a été écrit par le poète
00:16:56 algérien Moufdi Zakaria. Voilà, donc c'est
00:17:00 effectivement écrit en pleine guerre et ô France, rendez compte.
00:17:04 Le problème, simplement, c'est de savoir qu'est-ce que ça veut dire
00:17:08 aujourd'hui, et nous avons avec nous, et je le remercie
00:17:12 d'être avec nous, Xavier Driancourt. Bonjour M. Driancourt. - Bonjour M. Bercoff.
00:17:16 - Vous êtes diplomate, vous êtes ancien ambassadeur de la France en Algérie
00:17:20 et on vous avait reçu pour ce très très beau livre, "L'énigme algérienne
00:17:24 aux éditions de l'Observatoire". - Oui, tout à fait.
00:17:28 - Alors, qu'est-ce que ça signifie ce retour en grâce,
00:17:32 si je peux dire, peut-être en disgrâce pour les Français, en grâce pour les Algériens,
00:17:36 de ce fameux troisième couplet où on dit, bon ben il doit revenir
00:17:40 dans toutes les cérémonies. - Oui, ce troisième couplet, il n'était
00:17:44 la plupart du temps pas joué, pas exécuté,
00:17:48 par exemple, dans les fêtes nationales à Algiers,
00:17:52 auxquelles j'ai assisté lorsque j'étais ambassadeur, il y a toujours l'hymne du
00:17:56 pays dont c'est la fête nationale, et l'hymne national algérien,
00:18:00 mais on appelle le troisième couplet,
00:18:04 il y avait en général le premier, le deuxième couplet, etc.
00:18:08 Donc il n'était en général pas joué ce troisième couplet,
00:18:12 dont vous avez rappelé les paroles. Alors là, le décret que vous avez
00:18:16 cité rétablit le troisième couplet
00:18:20 et donc l'hymne national dans sa pureté originelle
00:18:24 de Mokhti Zakaria, avec les phrases, les propos
00:18:28 anti-français, où France, le temps des palabres est rigolue,
00:18:32 l'heure des comptes a sonné. Alors, je ne peux
00:18:36 m'empêcher de voir dans ce
00:18:40 rétablissement un lien avec la visite du président
00:18:44 Teboun en France, la visite d'État qui est une troisième
00:18:48 fois reportée, plus la visite du
00:18:52 président Teboun depuis hier à Moscou, en pleine offensive
00:18:56 de la guerre d'Ukraine. Donc voilà, ce n'est pas
00:19:00 tout à fait un hasard, parce que le hasard est un mot qui n'existe
00:19:04 pas en Algérie. - Alors oui, en fait, mais vous avez raison,
00:19:08 c'est ce que les surréalistes appelaient le hasard objectif.
00:19:12 C'est vrai que d'un côté, effectivement,
00:19:16 dix-trois fois reportée la visite du président Teboun, le rapprochement
00:19:20 avec la Russie, au moment où nous, enfin pas seulement la France,
00:19:24 mais d'une partie de l'Europe, appuie, comme on sait,
00:19:28 l'Ukraine. Mais qu'est-ce qu'il vaut cet éloignement ?
00:19:32 En tout cas, en disant à la France, encore une fois, vous connaissez
00:19:36 mieux que personne les relations à la fois fascination,
00:19:40 répulsion, amitié, passé, etc. et convulsion.
00:19:44 Et qu'est-ce qui fait qu'on a l'impression que c'est encore
00:19:48 un petit pas de plus vers, je dirais, une dissociation,
00:19:52 ou en tout cas une séparation, si on peut encore dire le mot ?
00:19:56 - Non, je dirais que c'est la normalité
00:20:00 des relations franco-algériennes. Parce que si vous regardez
00:20:04 depuis six mois, vous avez eu le voyage de Mme Borne,
00:20:08 première ministre à la fin de l'année 2022,
00:20:12 accompagnée de 16 ministres, puis ensuite une nouvelle
00:20:16 crise franco-algérienne en début d'année, au moment
00:20:20 de ce qu'on a appelé l'affaire Bouraoui, c'est-à-dire cette femme qui a reçu
00:20:24 la protection consulaire française en Tunisie,
00:20:28 le rappel de l'ambassadeur d'Algérie en France rappelé
00:20:32 à Alger à ce moment-là, pendant trois semaines. Ensuite,
00:20:36 on a reparlé éventuellement d'une visite du président Tebboune,
00:20:40 reporté une première fois, une deuxième fois, depuis
00:20:44 cette semaine une troisième fois. Donc voilà, les relations
00:20:48 franco-algériennes, ce sont des hauts et des bas,
00:20:52 et c'est un peu la normalité. - Oui, mais alors vous dites normalité, pardon
00:20:56 de l'ambassadeur, mais normalité, là ça tire plutôt vers le bas quand même,
00:21:00 à Bose-Répétitif. - Oui, ça tire vers le bas, ça va
00:21:04 peut-être remonter dans le courant de l'été, et puis à l'automne, il y aura peut-être
00:21:08 la fameuse visite du président algérien, cela étant,
00:21:12 cette visite, elle risque d'intervenir et de se télescoper
00:21:16 avec les débats sur l'immigration, puisque vous en parliez à votre
00:21:20 antenne, donc voilà, on risque d'avoir à nouveau une
00:21:24 difficulté. - Un report, peut-être un report encore. - Peut-être un quatrième
00:21:28 report. - Oui, c'est assez...
00:21:32 Non mais, est-ce que ça ne va pas au-delà quand même de l'anecdote ?
00:21:36 Parce que c'est quand même hautement symbolique de reparler aux Frances
00:21:40 et de dire "Rendez compte", etc. Nous sommes soixante ans après,
00:21:44 plus de soixante ans après, et on dit "Allez France, rendez compte,
00:21:48 France, attention, c'est fini, tout ça". C'est quand même
00:21:52 plus que symbolique, non ? - C'est sûr que
00:21:56 ce décret prévoit les circonstances dans lesquelles l'intégralité
00:22:00 de l'hymne algérien, donc avec ce couplet, doit
00:22:04 être exécutée, et notamment quand le président de la République
00:22:08 algérienne est présent, et puis dans
00:22:12 un certain nombre de cérémonies officielles. Alors, on imagine mal
00:22:16 le président algérien venant en France, écoutant
00:22:20 la Marseillaise d'une part, et puis ensuite le président
00:22:24 Macron écoutant l'hymne algérien demandant
00:22:28 à la France de rendre des comptes, vous voyez ? - Oui, c'est assez spécial.
00:22:32 En tout cas, vous faites très bien de rappeler effectivement
00:22:36 les circonstances à la fois nationales et internationales. - Voilà, oui.
00:22:40 - En tout cas, c'est un feuilleton, hélas, qui va encore
00:22:44 nous occuper longtemps. - Voilà, ça me donnera l'occasion de vous reparler.
00:22:48 - Tout à fait. Merci, merci. - Je vous en prie. Au revoir, monsieur Bercoff.
00:22:52 - Tout de suite, le face-à-face d'André Bercoff avec Stéphane Scoven pour son livre "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France".
00:23:02 Vous nous appelez au 0826-300-300 pour participer à l'émission.
00:23:06 On se retrouve après les informations. A tout de suite sur Sud Radio.
00:23:10 Ici Sud Radio.
00:23:14 Les Français parlent au français.
00:23:18 Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:23:23 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:23:27 - Les carottes ne sont jamais cuites, vous le savez, auditeurs résistants de Sud Radio.
00:23:31 Et là, nous allons parler d'une sacrée carotte
00:23:35 ou d'un sacré navet, je ne sais pas. C'est ce qui s'est passé avec le fond Marianne.
00:23:39 Vous vous rappelez le fond Marianne qui a été créé après l'horrible décapitation
00:23:44 de Samuel Paty, effectivement pour lutter contre le séparatisme,
00:23:49 contre l'intégrisme, contre la haine.
00:23:53 Eh bien, voilà, on a eu sa sociance en argent du contribuable et c'est normal pour lutter.
00:23:59 Et qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien, hier,
00:24:03 le Sénat, la commission d'enquête du Sénat recevait Marlène Schiappa.
00:24:08 On en parle tout de suite.
00:24:10 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:24:13 "C'est rien que des bêtises, des bêtises,
00:24:18 quand t'es pas là, j'ai tout démonté le bâu."
00:24:23 Oui, oui, enfin écoutez, ça fait une peinturelle, vous faites que des bêtises.
00:24:28 Mais c'est pas le cas de Marlène Schiappa, non, non, elle fait pas que des bêtises,
00:24:32 elle fait aussi des choses très, très, très bien.
00:24:34 Quand je dis aussi, alors Marlène Schiappa est secrétaire d'État chargée de l'économie sociale
00:24:38 et solidaire et de la vie associative.
00:24:41 Et il y a eu quand même quelque chose qui s'est passé vis-à-vis des fonds distribués
00:24:50 par justement la fondation Marianne, enfin le fond Marianne, effectivement,
00:24:56 à des associations ou à des think tanks, etc.
00:25:00 Et on a l'impression que quand on écoute ce qui se passe,
00:25:04 là, ça a été distribué non pas aux petits bonhommes la chance,
00:25:08 mais à la petite amitié la malchance, je ne sais pas.
00:25:12 On ne va pas juger, on n'est pas des juges ici,
00:25:16 et puis présomption d'innocence en tout cas.
00:25:18 Est-ce qu'il n'y a pas une présomption, plus qu'une présomption peut-être,
00:25:22 des apparences de négligence, c'est le moins que l'on puisse dire,
00:25:26 sinon de copinage, on ne sait pas.
00:25:28 Mais en tout cas, hier, donc, la ministre était reçue par les sénateurs,
00:25:33 la commission de marquée du Sénat.
00:25:35 Et vous allez écouter, c'est très intéressant,
00:25:38 c'est-à-dire la ministre, parce que c'est la ministre quand même avec son cabinet,
00:25:41 qui prend les décisions, qui en principe,
00:25:44 reçoit les... enfin, lance les appels d'offres,
00:25:48 reçoive les offres et décide.
00:25:51 Et bien là, ça a été décidé d'une drôle de manière.
00:25:54 Écoutez.
00:25:55 - Il me semble, je crois, je ne peux pas vous dire monsieur...
00:25:59 - Madame, je vais revenir...
00:26:01 - Pardon si je vous prends mal à l'aise.
00:26:03 - Je ne sais pas si c'est le fait du presse ou autre chose.
00:26:05 - Sincèrement, je n'ai pas d'élément à partager.
00:26:08 Et à aucun moment, ça ne remonte jusqu'à moi
00:26:11 et je ne crois pas jusqu'à mon cabinet.
00:26:13 - Vous êtes en train de nous dire qu'avec trois membres de votre cabinet,
00:26:15 vous n'êtes au courant de rien.
00:26:17 En fait, ce qui continue de m'étonner, je vous le dis,
00:26:19 vous n'êtes jamais à l'origine de la décision.
00:26:22 - Vous pourriez être présente tout le temps, en tout cas, ça ne se fait pas.
00:26:24 Quelles en sont les raisons ?
00:26:26 - Je n'ai pas de souvenir qu'il m'ait... que ça m'ait été proposé.
00:26:30 J'ai lu le chiffre de ses rencontres.
00:26:32 Je ne sais pas, monsieur le président, je ne sais pas ce qui se dit
00:26:34 d'après ce qu'on me dit et d'après ce que je retrouve dans les échanges.
00:26:37 - Non mais ce qu'on vous dit, madame, c'est ce que vous savez quand même.
00:26:40 Vous n'oubliez pas tout de votre vie quand même.
00:26:42 C'est le fond Marianne qui est finalement votre action symbolique.
00:26:46 Il n'y a rien de pire que le symbole.
00:26:48 Quand on est sur des actions symboliques, il faut qu'elles marchent du feu de Dieu.
00:26:52 Il faut que ça fonctionne de A à Z.
00:26:54 - Quel que soit le niveau d'importance de cette...
00:26:56 Je ne sais pas.
00:26:58 Je ne sais pas. Je ne suis pas en mesure de vous...
00:27:01 Je ne connais pas les échanges.
00:27:03 - Je ne sais pas. Je ne connais pas.
00:27:06 Je n'ai pas été informé. Mon cabinet a reçu.
00:27:09 Moi, je ne peux pas recevoir tout le monde, etc. Je ne sais pas.
00:27:12 Et puis à un moment donné, un sénateur lui dit
00:27:14 "Mais que savez-vous de votre vie ?"
00:27:16 C'est une question métaphysique, effectivement.
00:27:18 Que savons-nous de notre vie ?
00:27:20 Chacun d'entre nous.
00:27:22 Il n'empêche quand même qu'une affaire pareille,
00:27:25 issue d'un drame pareil,
00:27:28 arrive à un tel degré où chacun raconte son histoire.
00:27:32 Je rappelle qu'il y avait 2 millions d'euros
00:27:35 qui ont été distribués à X, Y, Z associations.
00:27:39 Je ne veux pas me prononcer sur la légitimité ou pas.
00:27:43 Mais enfin, quand même, ça s'appelle en démocratie de la transparence.
00:27:48 Ça s'appelle en démocratie de la gestion.
00:27:51 Ça s'appelle en démocratie de ne pas jouer au bonnetot.
00:27:55 On n'est pas dans une cour de récréation.
00:27:57 On est sur des gens qui sont payés par le contribuable français
00:28:01 pour faire leur boulot.
00:28:03 Ça s'appelle faire le job.
00:28:05 Et là, visiblement, en tout cas dans cette affaire,
00:28:08 le job n'a pas été fait.
00:28:10 C'est le moins que l'on puisse dire.
00:28:12 Alors je ne sais pas, je me défausse,
00:28:14 c'est pas moi, c'est l'autre, etc.
00:28:17 Franchement, c'est pas sérieux.
00:28:20 Et je demande une chose.
00:28:21 Peut-être qu'il ne serait pas mal
00:28:23 qu'il retrouve ce sentiment extrêmement simple
00:28:26 "le travail bien fait".
00:28:27 Vous savez, cette denrée est devenue rare.
00:28:29 Le travail bien fait.
00:28:31 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:28:35 Le face à face.
00:28:37 - Le face à face d'André Bercoff avec Stéphane Scoven pour son livre
00:28:41 "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France"
00:28:44 aux éditions Perspective.
00:28:45 Bonjour Stéphane Scoven.
00:28:46 - Bonjour, merci de me recevoir.
00:28:48 - Alors Stéphane Scoven, c'est intéressant
00:28:51 parce que vous avez écrit un livre,
00:28:53 je dois dire, sulfureux.
00:28:55 Je dois dire un reboost poil.
00:28:56 Et je dois dire que quand même, vous y allez fort.
00:28:59 Vous vous appelez ça,
00:29:00 d'abord il est très bien fait, je dois vous dire, vraiment.
00:29:03 Je le recommande parce qu'il est très bien fait.
00:29:05 Il est bourré d'informations,
00:29:07 bourré de citations,
00:29:08 bourré de documents et de chiffres, bien sûr.
00:29:10 Ça s'appelle "Le petit manuel de libération et d'indépendance de la France".
00:29:15 Et ça parle des années 30 à aujourd'hui.
00:29:17 Ce n'est pas un manuel sur les six derniers mois.
00:29:20 C'est paru aux éditions Perspective, Libre.
00:29:24 Et c'est un livre quand même où vous dites
00:29:27 "indépendance et libération de la France".
00:29:30 Enfin, écoutez, depuis Giscard d'Estaing nous a expliqué
00:29:33 la France est 1,5% de la population mondiale,
00:29:36 c'est une puissance petite moyenne,
00:29:39 certes, certes, septième économie du monde,
00:29:41 certes, conseil de sécurité,
00:29:43 certes, puissance nucléaire.
00:29:45 Enfin, d'un coup, vous nous reparlez
00:29:48 d'indépendance et de libération de la France.
00:29:51 Mais est-ce que ce ne sont pas des mots
00:29:53 aller, je ne dirais pas réactionnaires,
00:29:56 mais dépassés, Stéphane Scobel ?
00:29:58 - Excessifs !
00:30:00 Non, mais je pense que pour beaucoup de gens,
00:30:04 ce sont des processus qui prennent un peu de temps
00:30:06 quand on regarde les choses.
00:30:08 Ça n'est pas venu d'un seul coup.
00:30:10 Au fur et à mesure des années, on repère des choses
00:30:12 et puis on les croise, on fait des passerelles.
00:30:14 Et ça finit par devenir très...
00:30:17 Alors, inévidence pour moi, pas forcément pour tout le monde,
00:30:19 mais ce sont des chemins pour chacun.
00:30:21 Quand on regarde la situation,
00:30:24 un paysage un peu général,
00:30:26 parce que quand on parle d'occupation et de libération,
00:30:29 c'est donc qu'on est occupé.
00:30:31 Et donc, qu'est-ce que ça signifie ?
00:30:33 Alors, moi je pense qu'on peut le faire,
00:30:35 encore une fois, de manière très simple.
00:30:37 - Concrètement, c'est-à-dire quoi ?
00:30:41 - Concrètement, les quatre pouvoirs régaliens, classiques.
00:30:44 C'est-à-dire, voter les lois,
00:30:46 la justice, décider de la paix ou de la guerre,
00:30:50 j'en ai oublié un,
00:30:52 ça y est, battre Monet.
00:30:54 Ces quatre-là, vous ne les avez pas.
00:30:56 Factuellement, vous ne les avez pas, puisqu'ils sont transférés.
00:30:58 - On ne les a plus, vous voulez les quatre ?
00:31:00 - Les quatre, vous ne les avez plus.
00:31:02 On pourra toujours tergiverser
00:31:04 sur décider de la paix ou de la guerre.
00:31:06 Mais regardez, est-ce qu'il y a eu un vote ?
00:31:08 Vous voyez toutes les questions par rapport à l'Ukraine ?
00:31:11 - Par rapport à l'Ukraine, Russie, etc.
00:31:13 - Bon, sauf ces questions-là, c'est quand même ambigu.
00:31:15 Il y a tout un tas de questions sur
00:31:17 est-on belligérant ou pas ?
00:31:19 Je passe sur ça. Mais ces quatre aspects-là,
00:31:21 on est clair qu'à partir du moment où on a réintégré l'OTAN,
00:31:23 à partir de ce moment-là,
00:31:25 on perd largement la capacité d'autonomie.
00:31:29 Donc on a ces quatre-là.
00:31:31 Vous y rajoutez la question du budget,
00:31:33 qui est supervisée.
00:31:35 C'est pour ça qu'on a chaque année des lignes directrices.
00:31:38 Et qu'on fait le fameux plan national de réforme
00:31:41 avec des colonnes, et on dit "ça je dois faire,
00:31:43 ça je suis en train de faire, ça c'est fait".
00:31:45 On peut le trouver chaque année.
00:31:47 Donc ça c'est pareil.
00:31:49 Si vous regardez de la même manière
00:31:51 l'appareil productif.
00:31:54 L'appareil productif, je prends ce qui est à la défense,
00:31:57 le 440, vous en avez la moitié qui sont possédés par l'étranger.
00:32:01 La moitié ! - Vous voulez dire les investissements ?
00:32:03 - Oui, ils sont possédés par l'étranger.
00:32:05 Et si vous regardez les PME, c'est kiff-kiff.
00:32:07 Vous avez une situation qui est, de l'appareil productif,
00:32:09 il est littéralement trusté.
00:32:11 Donc vous avez quand même beaucoup d'éléments
00:32:13 qui posent un énorme problème.
00:32:15 C'est-à-dire que, évidemment,
00:32:17 et du coup ça a des conséquences sur la démocratie,
00:32:19 sur la capacité à agir.
00:32:21 Et le sentiment que la plupart des gens ont,
00:32:23 c'est d'être dépossédés.
00:32:25 Mais ils ont raison, ils sont dépossédés.
00:32:27 - Vous voulez dire qu'ils n'ont plus de moyens d'action,
00:32:29 ils ont l'impression qu'ils sont impuissants
00:32:31 devant ce qui se passe ?
00:32:33 - Non, c'est ça, voilà.
00:32:35 Et c'est pour ça que le parallèle avec les années 30
00:32:37 peut être intéressant. C'est presque plus un parallèle
00:32:39 avec les années d'occupation.
00:32:41 C'est-à-dire qu'il y a des nuances,
00:32:43 des choses qui ont été mises en place,
00:32:45 ce qui fait que, globalement, les grands outils qu'on pouvait avoir,
00:32:47 on les a plus.
00:32:49 - Alors on va en parler justement, c'est pas si on va rentrer là-dedans,
00:32:51 on va rentrer dans le vif du sujet.
00:32:53 Les années 30, l'occupation
00:32:55 et la marge de manœuvre,
00:32:57 parce qu'elle est là le problème.
00:32:59 - On se retrouve tout de suite sur Sud Radio,
00:33:01 restez bien avec nous. Vous pouvez nous appeler au 0826 300 300
00:33:03 pour interpeller Stéphane Coven sur son livre
00:33:05 "Petit manuel de libération et d'indépendance de la France".
00:33:07 A tout de suite sur Sud Radio.
00:33:09 - Ici Sud Radio.
00:33:11 Les Français parlent au français.
00:33:13 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:15 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:17 - Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:33:19 - Petit manuel de libération
00:33:21 et d'indépendance de la France.
00:33:23 Un livre vraiment à lire, d'abord à lire,
00:33:25 à regarder, bourré de, je le disais,
00:33:27 de dessins très drôles,
00:33:29 de citations,
00:33:31 de textes,
00:33:33 de textes,
00:33:35 de textes,
00:33:37 je le disais, de dessins très drôles,
00:33:39 de citations, et surtout, alors,
00:33:41 Stéphane Coven, vous avez écrit ce livre
00:33:43 en compagnie de votre fils,
00:33:45 11 ans, je veux dire, et je veux dire,
00:33:47 c'est très fort ce qu'il vous a donné,
00:33:49 on en parlait hors antenne, comme conseil,
00:33:51 etc., mais je voudrais revenir
00:33:53 vraiment au fond,
00:33:55 et vous dites à la fin, en conclusion et principe utile,
00:33:57 mais la phrase que vous dites,
00:33:59 donc, "Constat du pire",
00:34:01 contrairement à l'idée admise
00:34:03 spontanément, la situation
00:34:05 économique est pire que dans les années 30,
00:34:07 et les possédants plus extrémistes
00:34:09 encore, enfin, les années 30,
00:34:11 c'est la grande dépression,
00:34:13 c'est le monde entier bouleversé,
00:34:15 vous y allez fort, là,
00:34:17 vous dites c'est pire ? - Oui, c'est pire,
00:34:19 parce que, alors,
00:34:21 évidemment, il faut faire une comparaison,
00:34:23 on a un contexte très particulier dans les années 30,
00:34:25 qui est une montée à la guerre, je ferais quand même
00:34:27 un parallèle que la situation sur le plan international,
00:34:29 puisque c'est une crise globale, moi j'ai pris
00:34:31 que l'aspect économique, mais c'est une crise globale dans laquelle
00:34:33 la guerre s'invite et devient l'élément essentiel.
00:34:35 Mais si on en revient sur la question économique,
00:34:37 - Oui.
00:34:39 - Si on regarde l'appareil
00:34:41 productif et l'appareil productif de l'époque,
00:34:43 il est bien plus tenu par
00:34:45 l'étranger, et par des
00:34:47 milieux financiers sur lesquels on n'a aucune prise,
00:34:49 parfois équivalent en puissance à l'État,
00:34:51 à aujourd'hui, qu'à l'époque.
00:34:53 - Alors, qu'est-ce que vous appelez l'appareil productif ?
00:34:55 Soyons précis. - Alors, c'est,
00:34:57 c'est les trois secteurs, vous avez
00:34:59 le secteur des services, l'agriculture, la pêche,
00:35:01 et puis l'industrie, mais vous regardez,
00:35:03 les entreprises sont possédées
00:35:05 de manière massive par
00:35:07 des capitaux étrangers, ou des gens
00:35:09 qui en France, de toute façon,
00:35:11 n'ont pas de lien avec le pays, ou ils ont
00:35:13 une puissance telle qu'ils sont dangereux.
00:35:15 Par la puissance qu'ils ont financière,
00:35:17 ils sont dangereux. Et un État,
00:35:19 quand même, il a
00:35:21 pour souci d'avoir la capacité d'agir
00:35:23 si en face de lui il a des gens sur lesquels il n'a aucune prise,
00:35:25 parce que ses capitaux sont étrangers.
00:35:27 Et s'ils ont une puissance
00:35:29 telle que de toute façon, il ne peut
00:35:31 pas les attraper parce qu'il est
00:35:33 finalement en situation d'inégalité,
00:35:35 quand vous avez des entreprises
00:35:37 massives qui investissent en France,
00:35:39 je prends un exemple bête, mais entreprises
00:35:41 comme Amazon, qui cherchent
00:35:43 à s'implanter dans différents endroits,
00:35:45 comme par exemple Véroin.
00:35:47 Bon, on a une situation où c'est très
00:35:49 compliqué. L'État n'a pas la puissance
00:35:51 de feu. - C'est vrai, mais alors... - Il s'est
00:35:53 dépossédé lui-même de ses outils. - Alors, je vais me faire,
00:35:55 pas me faire l'avocat d'Amazon, mais vous me dites,
00:35:57 vous avez écouté beaucoup de gens quand il y a eu
00:35:59 le confinement, pour ne parler que de cela,
00:36:01 ils étaient très contents d'avoir Amazon
00:36:03 qui leur fournissait au moins
00:36:05 les services étaient remplis. Alors vous dites
00:36:07 "oui, c'est pas bien", mais en même temps,
00:36:09 les gens voient les résultats et se disent
00:36:11 "attendez, heureusement qu'Amazon est là pour nous
00:36:13 fournir comme il faut". - Alors oui, parce que
00:36:15 là on est sur des... Si on prend
00:36:17 élément par élément, on va se dire "bah oui, cet
00:36:19 outil-là, il est sous la main".
00:36:21 Bon, il n'empêche que le système Amazon,
00:36:23 en termes de destruction pour
00:36:25 les travailleurs, il est très clair que
00:36:27 ce sont des mauvaises conditions, ils souffrent
00:36:29 quand même particulièrement. Et on est sur...
00:36:31 Si je prends par exemple
00:36:33 la situation pour
00:36:35 les libraires, ils sont quand même très
00:36:37 fortement impactés par tout ça, et Amazon
00:36:39 touche un peu tout. Donc,
00:36:41 je ne parle même pas de leur...
00:36:43 de l'échapper
00:36:45 au niveau des impôts, qui est massive.
00:36:47 - Oui, il y a aussi ça, bien sûr.
00:36:49 C'est vrai pour les GAFAM, c'est vrai pour tout ça.
00:36:51 - Alors, pour en revenir quand même
00:36:53 sur la question de
00:36:55 la gravité,
00:36:57 c'est-à-dire que ce qui est trompeur dans la
00:36:59 situation actuelle, c'est que la population
00:37:01 actuellement,
00:37:03 elle a, et c'est l'héritage justement
00:37:05 du CNR,
00:37:07 - Du Conseil National de la Résistance.
00:37:09 - Du Conseil National de la Résistance. - Mais qui ont la même protection sociale et autres,
00:37:11 c'est ça ? - Oui, c'est ça. En fait,
00:37:13 elle est... Je vous en prie.
00:37:15 En fait, elle est assez puissante encore,
00:37:17 même si elle est progressivement détruite.
00:37:19 Elle est encore assez puissante pour
00:37:21 permettre de donner une assise
00:37:23 à la population, et donc on leur a
00:37:25 retiré... On prend le cas.
00:37:27 Aujourd'hui, on nous parle du plan de ruralité.
00:37:29 Mais vers chez moi, il n'y a plus d'usines.
00:37:31 Et ils sont disparus.
00:37:33 On prend le travail de Christophe Guilly,
00:37:35 géographe qui est vraiment au point de vue là-dessus.
00:37:37 - La France périphérique. - La France périphérique.
00:37:39 Il l'a montré, expliqué en détail.
00:37:41 Les plans, en fait, de licenciement
00:37:43 ont concerné essentiellement toutes les zones
00:37:45 périphériques dans lesquelles moi j'habite.
00:37:47 Donc il n'y a plus rien. Vraiment.
00:37:49 Il ne reste pas grand chose. Quelques ventes.
00:37:51 Moi, je suis côté Atlantique, en Normandie.
00:37:53 - D'accord. - Donc, dans ces zones-là...
00:37:55 - Et où il n'y a plus d'usines, enfin où les disparitions...
00:37:57 - Les usines, il y avait une usine de montres,
00:37:59 pas loin, il y a des usines au niveau
00:38:01 laitier, etc. Mais tout ça
00:38:03 a disparu, quoi.
00:38:05 Alors du coup, on voit ce qui se passe
00:38:07 à la place. Vous avez des
00:38:09 magasins qui vendent des vêtements, des chaussures, etc.
00:38:11 Mais c'est des chânes, en plus. Donc en plus,
00:38:13 se rajoute le fait que vous pompez
00:38:15 en centre-ville pour transférer
00:38:17 dans des zones en périphérie
00:38:19 d'un gros bourg
00:38:21 des chânes.
00:38:23 Donc, vous voyez, c'est une situation où, en fait,
00:38:25 on se retrouve en gros avec un appareil qui est
00:38:27 dans mon coin et dans une bonne partie de la France.
00:38:29 On a quoi ? On a des points de vente.
00:38:31 Je vais être un peu à la hache.
00:38:33 Mais on a des points de vente et on a
00:38:35 du tourisme.
00:38:37 Mais c'est pas un appareil productif, ça.
00:38:39 On regarde les emplois.
00:38:41 Ils ont été divisés par deux en 40 ans
00:38:43 au niveau de l'agricole. Divisé par deux
00:38:45 au niveau de l'industrie. Même chose dans la même période.
00:38:47 Bon, ils sont où ces gens-là ?
00:38:49 Qu'est-ce qu'on en fait ?
00:38:51 Donc, on offre un paysage
00:38:53 de désert en termes d'emplois
00:38:55 et d'occupation en termes
00:38:57 d'appareils
00:38:59 des usines, des entreprises.
00:39:01 - C'est ça. - Voilà. Donc, à partir de là...
00:39:03 - On a tout misé sur le tertiaire, quoi.
00:39:05 - Oui, alors ça, je me rappelle, c'était à l'époque,
00:39:07 c'était Madeleine, dans les années 80, qui nous racontait ses âneries
00:39:09 et qui nous disait, voilà,
00:39:11 c'est pas le seul, hein, qui nous disait,
00:39:13 voilà, on va transférer l'essentiel
00:39:15 dans le tertiaire. Et on entend encore
00:39:17 des gens nous dire, c'est merveilleux,
00:39:19 on va avoir des dizaines et des dizaines
00:39:21 de millions de touristes. Enfin,
00:39:23 un pays qui fonctionne
00:39:25 sur le tourisme,
00:39:27 essentiellement, il se retrouve en grand
00:39:29 danger. Alors, quel est
00:39:31 le pourcentage ? On est à combien de pourcentage ?
00:39:33 20 ? C'est... - On devient
00:39:35 Venise, quoi. Enfin, quelque part.
00:39:37 - C'est-à-dire que vous êtes comme des pays...
00:39:39 Progressivement, si vous
00:39:41 détruisez votre appareil productif, vous vous retrouvez
00:39:43 comme dans le Covid, vous n'avez plus de matos pour produire,
00:39:45 vous vous retrouvez avec une situation
00:39:47 où vous dépendez de vos...
00:39:49 parfois de vos exportations, du tourisme.
00:39:51 C'est-à-dire qu'en fait, votre appareil n'est pas
00:39:53 construit pour...
00:39:55 pour être d'abord au service de la population
00:39:57 et fait par des gens locaux,
00:39:59 mais il est fait un peu pour l'exportation,
00:40:01 pour le tourisme. En fait, il est
00:40:03 fait pour se mettre en situation de dépendance.
00:40:05 Et donc, on en revient encore une fois
00:40:07 au fait que, exactement comme pour ce
00:40:09 que je disais au début, l'appareil
00:40:11 lui-même, il est...
00:40:13 construit pour
00:40:15 qu'on soit en situation d'interpénétration
00:40:17 avec le marché mondial,
00:40:19 et finalement en danger.
00:40:21 - Oui, vous voulez dire... et donc dépendance,
00:40:23 et donc perte d'autonomie quasi-complète.
00:40:25 - Ah bah oui. C'est ça. - C'est intéressant,
00:40:27 vous n'avez pas du tout parlé, pour le
00:40:29 moment, de l'Union Européenne.
00:40:31 - C'est un des éléments
00:40:33 en fait de cet ensemble.
00:40:35 Là, je regardais, avant de venir, j'ai regardé
00:40:37 toute la question de
00:40:39 l'autonomie alimentaire.
00:40:41 Et on voit bien que, en termes
00:40:43 par exemple d'exportation, on est de plus
00:40:45 en plus dépendants de nos exportations.
00:40:47 C'est comme tout, quand on dépend des gens qui achètent,
00:40:49 il faut mieux qu'ils continuent à acheter.
00:40:51 Le petit problème, c'est que c'est
00:40:53 pour beaucoup des pays tiers, hors
00:40:55 Union Européenne. En revanche, les importations,
00:40:57 c'est, si je prends le cas
00:40:59 de l'agriculture, c'est
00:41:01 des pays de l'Union Européenne, et en
00:41:03 particulier un,
00:41:05 c'est l'Espagne, pour les fruits et légumes.
00:41:07 Où là, on est très déficitaire, on est complètement
00:41:09 en déséquilibre. Où là, il y a un
00:41:11 grand problème. - C'est l'Espagne qui exploite
00:41:13 passivement envers nous. - C'est ça. Donc si on voulait
00:41:15 avoir un appareil productif qui
00:41:17 soit correct, on écouterait
00:41:19 les agriculteurs et les autres qui vous disent
00:41:21 depuis très longtemps qu'ils ont été détruits.
00:41:23 Moi, dans ma famille, c'était des
00:41:25 pêcheurs. C'est pareil, la pêche a été détruite de la même manière.
00:41:27 Donc, cet appareil,
00:41:29 il a été méticuleusement détruit.
00:41:31 Et donc, dans le cadre de l'agriculture... - Depuis une quarantaine
00:41:33 d'années, cinquantaine d'années, oui. - Oui, oui, c'est ça.
00:41:35 Pour la pêche, moi, je me rappelle,
00:41:37 ça remonte aux années 80.
00:41:39 80, ouais, c'est ça.
00:41:41 Et puis, pour l'agriculture,
00:41:43 on voit bien. Donc l'appareil
00:41:45 productif au niveau agricole,
00:41:47 pour le récupérer, il va bien
00:41:49 falloir se colter avec la question de l'Espagne.
00:41:51 Puisque c'est quand même eux qui importent
00:41:53 le gros. Et en plus, c'est un problème
00:41:55 qui est lié à l'écologie. Donc on a...
00:41:57 En plantant ce problème-là
00:41:59 bien, on va
00:42:01 aborder deux questions. L'écologie
00:42:03 et la dépendance
00:42:05 du pays. Ce qui est cohérent, d'ailleurs.
00:42:07 - Alors, on va en parler tout de suite
00:42:09 après cette petite pause.
00:42:11 L'écologie, l'indépendance du
00:42:13 pays. On va voir si c'est lié.
00:42:15 A tout de suite. - Et vous pouvez nous appeler
00:42:17 au 0 826 300 300
00:42:19 pour interpeller Stéphane Scoven
00:42:21 pour son livre "Petit manuel de libération
00:42:23 et d'indépendance de la France".
00:42:25 0 826 300 300.
00:42:27 A tout de suite sur Sud Radio.
00:42:29 - Ici Sud Radio.
00:42:31 Les Français
00:42:35 parlent au français.
00:42:37 Les carottes sont cuites.
00:42:39 Les carottes sont cuites.
00:42:41 - Sud Radio
00:42:43 Bercov dans tous ses états.
00:42:45 - Je ne sais pas si les carottes sont cuites
00:42:47 pour notre cher et doux pays, mais en tout cas,
00:42:49 Stéphane Scoven, il fait un sacré
00:42:51 parallèle entre les années 30 et aujourd'hui
00:42:53 dans son "Petit manuel de libération
00:42:55 et d'indépendance de la France"
00:42:57 à l'égard de tous les citoyens
00:42:59 effectivement. Mais alors, vous venez
00:43:01 de dire hors antenne, c'est intéressant,
00:43:03 vous avez comparé les propos
00:43:05 ou en tout cas Paul Reynaud,
00:43:07 je rappelle ministre en 39,
00:43:09 président du conseil,
00:43:11 pas très longtemps, mais quand même en 40,
00:43:13 1940,
00:43:15 et Emmanuel Macron, actuel président
00:43:17 de la République. Quel parallèle vous faites là ?
00:43:19 - Alors en fait, je regardais
00:43:21 ce qu'il avait sorti
00:43:23 récemment en avril,
00:43:25 donc à La Haye. - Macron.
00:43:27 - Et puis là, il vient encore d'en sortir
00:43:29 une, là il nous fait des sorties,
00:43:31 il va la faire au Bourget, à Paris,
00:43:33 et là c'était en Ardèche. - Et c'était quoi ?
00:43:35 - Alors c'était sur les médicaments.
00:43:37 Et alors ce qui est intéressant, c'est le
00:43:39 contenu, parce que j'ai pris quelques notes,
00:43:41 je trouvais ça vraiment intéressant. Qu'est-ce qu'il nous dit ?
00:43:43 Il nous disait à La Haye, par exemple, en avril,
00:43:45 qu'il parlait là de
00:43:47 l'Union Européenne, et là hier c'était plutôt
00:43:49 la France. Sur l'Union Européenne, il nous dit
00:43:51 qu'il veut une meilleure position
00:43:53 pour le continent, et il nous rajoute qu'il veut
00:43:55 une meilleure circulation des capitaux.
00:43:57 Mais on ne peut pas avoir une indépendance
00:43:59 quand on a une meilleure circulation des capitaux.
00:44:01 De la même manière, il veut
00:44:03 mieux affecter l'épargne, mais justement
00:44:05 le problème qu'on a nous, c'est que le Trésor
00:44:07 ne sert plus à affecter l'épargne.
00:44:09 Donc s'il voulait vraiment affecter correctement l'épargne,
00:44:11 il commencerait par reprendre le Trésor
00:44:13 correctement. Là je parle de la France, mais d'un point de vue
00:44:15 général, on a ça. Donc là, il raisonne comme ça.
00:44:17 - Parce que le Trésor, aujourd'hui,
00:44:19 ne s'occupe plus de cela ?
00:44:21 - Beaucoup moins. C'était le principal collecteur
00:44:23 de l'argent, pour le redistribuer,
00:44:25 et l'investissement. Or on sait,
00:44:27 et c'est le cas dans les années 30, déjà,
00:44:29 comme maintenant, qu'en fait,
00:44:31 comme disait De Gaulle,
00:44:33 "sans Etat, ça merdoie".
00:44:35 C'est-à-dire, pour nous Français,
00:44:37 en fait, ils n'investissent que très peu.
00:44:39 Ils n'investissent pas beaucoup. Et c'était le cas dans les années 30.
00:44:41 Je le cite à un moment donné.
00:44:43 On voit bien, il y a une enquête en 1937, et ils n'investissent pas.
00:44:45 - Ils n'investissent pas ?
00:44:47 Les Français ? - Non, non.
00:44:49 Ceux qui ont de l'argent.
00:44:51 Les possédants n'investissent pas.
00:44:53 Et là, actuellement, non plus.
00:44:55 Et alors là, il vient de nous faire une autre,
00:44:57 sur les médicaments. Il veut les récupérer.
00:44:59 Et il nous dit,
00:45:01 il ne limite son idée du souveraineté
00:45:03 qu'à certains produits.
00:45:05 Et non pas le pays. C'est-à-dire qu'on voit bien
00:45:07 qu'il raconte des blagues, en fait, et qu'il est incohérent.
00:45:09 Et quand on compare avec les années 30,
00:45:11 c'est là que c'est intéressant aussi.
00:45:13 Ce petit point-là que je vais dire,
00:45:15 n'est pas dans le bouquin, mais on voit bien qu'on peut le faire.
00:45:17 Paul Reynaud,
00:45:19 il revient à un moment donné, et lui,
00:45:21 c'est vraiment un libéral.
00:45:23 Il a comme modèle le modèle anglo-saxon.
00:45:25 Et il est vraiment pour le...
00:45:27 Et comme tous d'ailleurs à l'époque.
00:45:29 Tous pour les libre-échange. Y compris Léon Blum,
00:45:31 qui fait des déclarations disant que
00:45:33 nul n'a été plus loin dans la liberté.
00:45:35 - Même au nom du Front Populaire ?
00:45:37 - Oui, il fait des déclarations claires pour le dire.
00:45:39 C'est en même temps le même homme
00:45:41 qui va quand même produire le premier plan
00:45:43 disons qu'on pourrait appeler
00:45:45 Keynésien, en tout cas de plan.
00:45:47 C'est-à-dire qu'il va vraiment en 38.
00:45:49 Donc on ne peut pas non plus taper
00:45:51 complètement sur Blum, mais il est comme tous les autres,
00:45:53 il a été forgé, mentalement,
00:45:55 sur un modèle
00:45:57 de liberté des échanges. Et donc tout ce qui est
00:45:59 protectionnisme, ça le fait hurler.
00:46:01 Il fait des sorties sur ça, il dit "c'est une horreur".
00:46:03 Il n'en veut pas. Et donc,
00:46:05 là, quelqu'un comme Paul Reynaud, c'est le plus
00:46:07 poussé dans cette logique-là.
00:46:09 Et donc il revient notamment
00:46:11 au poste des finances en 38,
00:46:13 brisant la grève,
00:46:15 et il veut absolument ramener
00:46:17 en arrière, parce qu'il trouve que là,
00:46:19 on a été un peu trop protectionniste, on a trop fermé,
00:46:21 et donc il veut rouvrir à fond. Et il se retrouve
00:46:23 à un moment donné président du conseil en mars 40.
00:46:25 Et dans toute cette période-là,
00:46:27 au fur et à mesure, il va reculer.
00:46:29 Alors au départ, il reprend l'IREN, l'argent revient
00:46:31 à flot, l'argent qui était parti
00:46:33 évasion fiscale, et donc il revient à fond.
00:46:35 Mais très rapidement, il est pris
00:46:37 dans un contexte où
00:46:39 ce qu'il veut, c'est le contraire de ce que
00:46:41 la réalité lui impose. Et donc il va en arriver
00:46:43 à remettre le contrôle des changes.
00:46:45 Ce qui est vraiment le contraire
00:46:47 exact. Alors il prétend l'inverse,
00:46:49 que tout a été préparé, mais en vérité,
00:46:51 il est pris à la gorge. Et là, Macron,
00:46:53 il se retrouve dans une situation où le contexte
00:46:55 international, la situation
00:46:57 générale, fait que petit à petit,
00:46:59 1) il voit bien que la population
00:47:01 s'attend très fort, parce que la majorité,
00:47:03 et là j'en reviens à Guilly,
00:47:05 ce qu'explique très bien Guilly, la majorité
00:47:07 est pour cette logique de souveraineté.
00:47:09 Donc il est pris à contrario.
00:47:11 Et s'il veut rester
00:47:13 en place, il doit donner, et c'est ce
00:47:15 qu'il fait, il fait de la communication.
00:47:17 - Il fait de la communication. - Il fait de la communication.
00:47:19 Donc il vous parle de ceci, cela, mais il
00:47:21 laisse la baignoire à des trous géants, il ne bouge pas
00:47:23 la baignoire, mais il va vous dire "je fais 2-3 trucs".
00:47:25 - Il le dit pour la souveraineté européenne.
00:47:27 - Mais il n'y a pas de souveraineté européenne
00:47:29 à partir du moment où les traités
00:47:31 qui ont été
00:47:33 signés par nous,
00:47:35 expliquent bien clairement que de toute façon,
00:47:37 c'est la liberté des flux
00:47:39 de marchandises, de personnes, de capitaux.
00:47:41 Donc de toute façon,
00:47:43 par essence, la construction
00:47:45 elle est faite sur ça.
00:47:47 Donc de toute façon, il n'y a pas de souveraineté européenne.
00:47:49 Alors il contourne, avec des normes.
00:47:51 Mais concrètement, vous êtes dans des logiques
00:47:53 de toute façon, sous
00:47:55 impulsion des lobbies et de libre-échange.
00:47:57 - Oui mais alors, je suis devant Stéphane Scoven,
00:47:59 est-ce qu'on peut revenir, protectionniste,
00:48:01 protectionniste, mais aujourd'hui, en 23,
00:48:03 21ème siècle, en 2023,
00:48:05 on peut revenir au protectionnisme absolu ?
00:48:07 Est-ce que ce n'est pas une utopie
00:48:09 qui peut d'ailleurs être
00:48:11 extrêmement dangereuse aussi ?
00:48:13 - Alors, historiquement,
00:48:15 le libre-échange,
00:48:17 mais même au niveau monde,
00:48:19 c'est une parenthèse dans l'histoire.
00:48:21 Toute petite, mais minuscule, le libre-échange.
00:48:23 Minuscule. Elle apparaît avec les
00:48:25 Anglais, vraiment,
00:48:27 on est au 19ème siècle. - Mais est-ce que ce n'est pas irréversible ?
00:48:29 - Bah, non, ce n'est pas irréversible.
00:48:31 De toute façon, ce n'est pas irréversible
00:48:33 et factuellement, quand vous regardez la situation,
00:48:35 l'autre jour, j'écoutais
00:48:37 Montebourg, vous avez dû l'entendre aussi,
00:48:39 qui nous disait, il faisait référence
00:48:41 à son bouquin sur la démondialisation.
00:48:43 Bon, on est dans un processus de...
00:48:45 comment dire ?
00:48:47 Où le...
00:48:49 L'hégémone, celui qui était au-dessus,
00:48:51 les États-Unis, se cassent la figure.
00:48:53 - Bah, on est d'accord.
00:48:55 - Et donc, vous avez...
00:48:57 - Le monde multipolaire, etc.
00:48:59 Nous sommes d'accord.
00:49:01 - C'est pas le protectionnisme, ça.
00:49:03 - Non, c'est pas le protectionnisme. Mais vous avez du coup,
00:49:05 une économie qui se fractionne.
00:49:07 Ça ne veut pas dire que
00:49:09 les Chinois ne sont pas sur une logique de libre-échange.
00:49:11 D'ailleurs, la dernière fois, au Grand Sommet,
00:49:13 ils étaient plutôt sur ça. Mais, ça veut dire que vous allez
00:49:15 avoir un système
00:49:17 qui se déconstruit.
00:49:19 Et quand vous regardez les puissances qui montent,
00:49:21 qui sont
00:49:23 l'Inde, la Chine,
00:49:25 là, ils sont appuyés par l'Afrique du Sud,
00:49:27 le Brésil. - Les BRICS.
00:49:29 - Les BRICS, qui sont d'ailleurs
00:49:31 rejoints progressivement par l'Arabie Saoudite,
00:49:33 et d'autres.
00:49:35 Bon, ces gens-là, ils sont...
00:49:37 Je prends le cas de la Chine, c'est évident, mais les autres aussi.
00:49:39 Ils ne sont pas sur des logiques identiques que nous.
00:49:41 Pas du tout.
00:49:43 Donc, on a affaire à des gens qui ont un appareil d'État
00:49:45 puissant,
00:49:47 acteur, alors que nous,
00:49:49 c'est pas le cas. Nous, ils servent de...
00:49:51 de comment dire ?
00:49:53 Nous, l'État sert de... On va même dire d'aspirateur
00:49:55 afrique. Je suis un peu brutal en disant ça.
00:49:57 Mais en vérité, l'État
00:49:59 devient un moyen, c'est ce qu'expliquait très bien
00:50:01 Denis Robert dans son bouquin,
00:50:03 avec des milliardaires.
00:50:05 Donc, c'est ça. C'est un aspirateur à argent.
00:50:07 Alors, certes, l'État est toujours un peu
00:50:09 contribuant. Il contribue
00:50:11 à l'argent des puissants. Bon.
00:50:13 Mais là, on n'est plus dans les mêmes eaux.
00:50:15 Et donc, là, on est à face à des États qui, eux,
00:50:17 ont des logiques puissantes,
00:50:19 qui contrôlent les entrées et les sorties,
00:50:21 clairement. Ce qui n'est pas
00:50:23 notre cas. Ce qui n'est pas notre cas
00:50:25 du tout. Face à l'Inde, ils contrôlent
00:50:27 très clairement.
00:50:29 - L'Inde contrôle beaucoup plus que nous.
00:50:31 - Ils ont une logique d'État. Vous avez un État qui est
00:50:33 plus interventionniste que nous. Vous avez en
00:50:35 Chine, c'est pareil. Alors en Chine, c'est très
00:50:37 clair. En Russie, c'est la même chose.
00:50:39 C'est une réalité du monde. Je ne dis pas que c'est bien.
00:50:41 Alors là, sans faire de jugement, c'est
00:50:43 on prend le monde tel qu'il est.
00:50:45 Le monde qui monte, ce n'est pas un monde
00:50:47 dans lequel les
00:50:49 puissants sont des entreprises.
00:50:51 Mais c'est un monde dans lequel
00:50:53 les États sont puissants.
00:50:55 - Donc un monde plus souverainiste,
00:50:57 on pourrait dire ? - Clairement, oui.
00:50:59 C'est le cas de l'Indonésie aussi,
00:51:01 qui est une puissance de 200 millions d'habitants,
00:51:03 qu'on oublie tout le temps. C'est pareil.
00:51:05 Ce sont des puissances
00:51:07 dans lesquelles l'État n'est pas absent.
00:51:09 - Et ce qui est intéressant,
00:51:11 c'est que vous dites au fond que nous,
00:51:13 enfin, la France,
00:51:15 mais l'Europe en général, on voit ce qui se passe en Allemagne,
00:51:17 a complètement
00:51:19 ou partiellement, mais assez fortement,
00:51:21 abdiqué cette volonté
00:51:23 de souveraineté et d'indépendance.
00:51:25 - C'est un grand renoncement.
00:51:27 Comme disait De Gaulle, c'est un grand renoncement.
00:51:29 Donc, on est
00:51:31 face à des gens qui ont décidé
00:51:33 de transférer, alors on peut
00:51:35 les voir différemment, soumis,
00:51:37 corrompus,
00:51:39 pour ceux qui ont une vision plus dure,
00:51:41 aveugles,
00:51:45 mais peu importe, parce que chez chaque
00:51:47 individu, on va avoir un degré...
00:51:49 - Le résultat sera le même.
00:51:51 - L'État n'est plus qu'une cour à transmission,
00:51:53 clairement,
00:51:55 et on a même
00:51:57 un État qui est irresponsable. Vous parliez tout à l'heure de Chiappa,
00:51:59 mais c'est quoi ? C'est une irresponsabilité qu'on a là ?
00:52:01 Clairement, une situation d'irresponsabilité.
00:52:03 Voilà, elle est là, je ne sais pas.
00:52:05 - Oui, qu'est-ce qu'elle fait ? On ne sait pas.
00:52:07 - On en revient à ces situations d'irresponsabilité.
00:52:09 Et elle est générale, parce que dans la société
00:52:11 nouveau quotidien, c'est ce qu'on vit aussi.
00:52:13 À tous les étages, on a des gens qui transfèrent
00:52:15 la responsabilité à ceux du dessous.
00:52:17 Ils sont irresponsables. Et là, on a un État
00:52:19 qui est irresponsable.
00:52:21 Et nous, en bas, quand on est en bas, on voit ça.
00:52:23 On le voit. Ce discours-là, il est là.
00:52:25 C'est-à-dire qu'on nous transmet
00:52:27 les logiques de responsabilité
00:52:29 à nous, en dessous.
00:52:31 - Société à irresponsabilité illimitée.
00:52:33 - Oui, c'est ça, exactement.
00:52:35 C'est une bonne résumé.
00:52:37 - On va en parler peut-être avec nos auditeurs, Lucien.
00:52:39 - Qui sont nombreux à nous appeler au 0826
00:52:41 300 300.
00:52:43 Et on accueille Charles de Tarbes.
00:52:45 Bonjour Charles.
00:52:47 - Bonjour.
00:52:49 Bonjour tout le monde.
00:52:51 Je suis assez étonné
00:52:53 de l'analyse
00:52:55 de votre invité aujourd'hui.
00:52:57 En fait,
00:52:59 grosso modo, il est en train
00:53:01 de nous expliquer que
00:53:03 ce qu'on a fait depuis 40 ans,
00:53:05 c'est-à-dire plus de règles,
00:53:07 plus de normes,
00:53:09 plus de restrictions,
00:53:11 plus d'État,
00:53:13 ça n'a pas fonctionné, il faudrait un peu plus d'État,
00:53:15 en fait, encore aujourd'hui.
00:53:17 Donc, on a crevé le trou,
00:53:19 on a fait plus d'État, mais si ça ne marche pas,
00:53:21 c'est parce qu'il n'y a pas eu assez d'État,
00:53:23 il n'y a pas eu assez de règles, en fait.
00:53:25 - Oui, bonne question, en tout cas, Charles.
00:53:27 C'est ça. C'est vrai que l'État n'a jamais
00:53:29 été aussi interventionniste, et partout.
00:53:31 Mais vous dites, justement, c'est un paradoxe
00:53:33 que vous allez expliquer peut-être.
00:53:35 - Oui, parce qu'en fait, moi ça me fait penser,
00:53:37 alors on ne va pas dire "unure soviétique", mais il y a un côté comme ça.
00:53:39 En fait, moi dans mon boulot, par exemple,
00:53:41 monsieur, je suis dans les collectivités territoriales,
00:53:43 donc l'impression qu'on a,
00:53:45 c'est "mais il est partout,
00:53:47 c'est une inflation normative dingue, il y a des normes partout".
00:53:49 - Les paperas, les bureaucraties,
00:53:51 donc il dit "voilà, il n'y a pas de paperas,
00:53:53 bureaucratie", et vous vous dites "il faudrait encore plus".
00:53:55 - C'est horrible.
00:53:57 Mais parce qu'en fait, c'est un peu
00:53:59 comme la question des fonctionnaires.
00:54:01 Mais regardons l'État, qu'est-ce que c'est maintenant ?
00:54:03 En fait, c'est une inflation de papiers
00:54:05 et de normes, qui nous flinguent
00:54:07 dans les mairies,
00:54:09 qui flinguent nos budgets.
00:54:11 Donc on se dit "il y a plus d'État".
00:54:13 Mais concrètement, non, il n'y a pas plus d'État.
00:54:15 En fait, il est absent. Par exemple, les services publics, ils disparaissent.
00:54:17 Mes contacts au téléphone, ils sont là.
00:54:19 Ils étaient, par exemple, sous préfecture,
00:54:21 ils étaient 100, ils sont 20.
00:54:23 - C'est dément.
00:54:25 - Mais qu'est-ce qu'ils foutent ?
00:54:27 - Vous voyez ?
00:54:29 Par contre, on a... Oui, allez-y, monsieur Charles.
00:54:31 - Allez-y, Charles.
00:54:33 - L'État n'est pas présent. Moi, je suis agriculteur.
00:54:35 Je me suis installé
00:54:37 à une époque où j'avais affaire à la DDA.
00:54:39 On a simplifié,
00:54:41 on a centralisé
00:54:43 un truc extraordinaire.
00:54:45 On a groupé, en fait, la DDA et la DDE.
00:54:47 C'est devenu la DDP.
00:54:49 Et aujourd'hui,
00:54:51 20 ans plus tard, on a la DDA,
00:54:53 la DDE, la DDP groupées.
00:54:55 Et en plus,
00:54:57 la police de l'ombre, et en plus,
00:54:59 la police de l'environnement.
00:55:01 Je trouve
00:55:03 que du fonctionnaire et de l'État,
00:55:05 j'insuline
00:55:07 et de plus en plus.
00:55:09 - Mais en fait, ce n'est pas faux ce que vous dites.
00:55:11 Ce que j'exprime...
00:55:13 C'est pour ça que je voulais parler de mon boulot aussi.
00:55:15 Moi, j'étais en fait...
00:55:17 Je ne travaillais pas agriculteur,
00:55:19 mais je travaille dans le milieu rural.
00:55:21 Vraiment rural profond.
00:55:23 On est 120 habitants.
00:55:25 Ma mère est agriculteure.
00:55:27 Ce ne sont pas des choses que je ne connais pas.
00:55:29 J'étais en ESF École avant.
00:55:31 Donc, voilà.
00:55:33 Je vous comprends. J'entends le truc.
00:55:35 - Mais attendez. Quand il vous dit ça, il y a des faits.
00:55:37 Mais au-delà de vos expériences respectives,
00:55:39 effectivement, l'impression qu'ils ont,
00:55:41 les Français, et ça c'est très répandu,
00:55:43 c'est que vous, vous leur dites "oui, non, non, non,
00:55:45 mais il y a eu effectivement le libre-échange, etc."
00:55:47 Il faut vous dire, en plus de l'État.
00:55:49 Mais le vrai problème, c'est quel État ?
00:55:51 - C'est ça. En fait, quand vous n'avez plus
00:55:53 d'État, vous avez de la bureaucratie.
00:55:55 - Ah oui, vous voulez dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas l'État,
00:55:57 c'est la bureaucratie ? - C'est-à-dire que vous avez un système
00:55:59 qui est complètement noyé dans la démocratie.
00:56:01 - La bureaucratie ? - Mais l'action réelle
00:56:03 de l'État, elle devient insupportable
00:56:05 pour les gens parce que tout ce qu'ils envoient,
00:56:07 c'est des complications administratives démentes.
00:56:09 Démentes, où on est obligé d'aller sur Internet,
00:56:11 on se tape des passeportes. - Comment on corrige ça ?
00:56:13 - En fait, on fait l'inverse. On fait le sens inverse.
00:56:15 Je vous prends un exemple.
00:56:17 On a, par exemple, une inflation de collectivité.
00:56:19 On a des mairies,
00:56:21 des communautés de communes.
00:56:23 Mais ça fait un paquet de gens,
00:56:25 un paquet de gens en plus, là-dedans.
00:56:27 Mais tous ces gens-là,
00:56:29 ils n'existaient pas il y a quelques années. Mais pourquoi
00:56:31 ont-ils besoin des communautés de communes ? Parce que vous avez
00:56:33 un projet derrière qui consiste à faire
00:56:35 dézinguer les communes pour mettre à la place des
00:56:37 "com-com". Mais les "com-com", elles sont loin des gens.
00:56:39 - Les "com-com" ? - Les communautés de communes.
00:56:41 Elles sont très loin des gens. On ne les connaît même pas.
00:56:43 C'est complètement irresponsable.
00:56:45 On ne sait pas qui c'est. - C'est comme les autorités régionales
00:56:47 de santé, pour la santé, les administrateurs.
00:56:49 - Et vous avez ce mécanisme-là,
00:56:51 en fait, c'est-à-dire que l'État n'est pas
00:56:53 au bon endroit. Si vous voulez que je vous résume le truc,
00:56:55 monsieur, c'est que l'État n'est pas au bon endroit.
00:56:57 C'est-à-dire que là où il devrait vous protéger,
00:56:59 il devrait être là. Il est absent.
00:57:01 Et là où il ne devrait pas être là, il est carrément
00:57:03 en inflation totale en termes de normes.
00:57:05 Vous voyez ? Donc je ne vous donne pas tort, je vous donne
00:57:07 raison sur ces questions-là. Mais simplement,
00:57:09 il faut regarder ailleurs. C'est là où il devrait
00:57:11 être là. C'est-à-dire en termes de contrôle.
00:57:13 Contrôle, par exemple, des importations,
00:57:15 des frontières, des quotas. Là, il devrait être
00:57:17 là pour réguler les choses. Or, il n'est plus là.
00:57:19 Alors qu'il est là pour
00:57:21 vous embêter sur des choses absurdes.
00:57:23 - Ah, c'est... ça, c'est
00:57:25 tout à fait vrai. Là, je vous rejoins absolument.
00:57:27 - Vous comprenez ? Je pense que vous voyez le truc.
00:57:29 Je pense qu'en fait, on n'est pas en désaccord,
00:57:31 à mon avis. Je ne crois pas. Alors...
00:57:33 - En fait, c'est... - Merci. Oui, oui, Charles.
00:57:35 - Sur l'agriculture,
00:57:37 si je peux vous donner une autre
00:57:39 anecdote, c'est qu'en fait,
00:57:41 on a ultra réglementé l'agriculture
00:57:43 française, notamment, puisqu'on est
00:57:45 toujours très en pointe au niveau européen.
00:57:47 Mais par contre, nos importations
00:57:49 sont totalement libres.
00:57:51 Alors là, l'importation, il n'y a zéro
00:57:53 contrôle sur les importations.
00:57:55 - Oui, oui, allez-y.
00:57:57 - Allez-y.
00:57:59 - Oui, parce que...
00:58:01 Exact. Mais, on énergise...
00:58:03 Je donne cet exemple dans le bouquin "Le port de Rotterdam".
00:58:05 Mais tout passe par Rotterdam. Vous avez
00:58:07 5% de contrôle. C'est-à-dire qu'en fait,
00:58:09 vous n'avez pas de contrôle. - C'est le port
00:58:11 le plus important, nous. - Le plus important de l'Union européenne.
00:58:13 Donc, ce que vous voyez à Rotterdam,
00:58:15 c'est partout ce que dit le monsieur sur les importations. C'est vrai.
00:58:17 Eux, ils sont flingués sans arrêt pour des choses,
00:58:19 en tant qu'agriculteurs. Moi, il n'y a pas
00:58:21 encore 2 ans, j'en ai perdu... Enfin, j'en ai
00:58:23 vu 2 se suicider par loin de chez moi.
00:58:25 Et un dans mon village, et puis l'autre
00:58:27 pas très loin, à 1 km.
00:58:29 Voilà. C'est les gens
00:58:31 qui souffrent horriblement, quoi. Alors, encore
00:58:33 une fois, il y a des niveaux très différents.
00:58:35 Les gens de la bosse, les gros
00:58:37 céréaliers, là, ça va très bien. Et les arbres
00:58:39 agriculteurs, les producteurs laitiers, etc., c'est pas
00:58:41 du tout la même chose. - On va en reparler
00:58:43 après cette petite pause.
00:58:45 - On se retrouve tout de suite et vous continuez de nous appeler
00:58:47 au 0 826 300 300.
00:58:49 Vous avez la parole sur Sud Radio.
00:58:51 0 826 300 300. A tout de suite.
00:58:53 - Ici Sud Radio.
00:58:57 Les Français parlent au français.
00:59:01 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:59:05 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:59:07 - Sud Radio Bercoff,
00:59:09 dans tous ses états.
00:59:11 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff
00:59:13 avec Stéphane Scoven pour son livre "Petit manuel
00:59:15 de libération et d'indépendance de la France".
00:59:17 Et vous avez la parole sur Sud Radio.
00:59:19 0 826 300 300 pour intervenir.
00:59:21 On accueille tout de suite Julien de Créteil.
00:59:23 Bonjour Julien.
00:59:25 - Oui, bonjour Julien. - Bonjour André.
00:59:27 - Bonjour André, bonjour à votre invité, bonjour Lucien.
00:59:29 Je suis tout à fait d'accord, monsieur,
00:59:31 avec votre analyse.
00:59:33 En fait, si on regarde les choses factuellement,
00:59:35 sans forcément prendre parti, mais quand même,
00:59:37 la France, aujourd'hui, c'est quoi ? C'est 1
00:59:39 27ème dans le poids des votes
00:59:41 au Parlement européen.
00:59:43 Aujourd'hui, on a une impossibilité
00:59:45 d'évaluer, donc qui nous pose quand même beaucoup de problèmes
00:59:47 sur notre compétitivité.
00:59:49 On a les lois,
00:59:51 d'ailleurs, j'ai retrouvé, 80%
00:59:53 de nos lois sont faites hors de France.
00:59:55 Ça, les Français l'ignorent, parce qu'on n'en parle jamais.
00:59:57 C'était d'ailleurs écrit dans le livre
00:59:59 "Le grand secret" de Michel Barnier.
01:00:01 Et donc ça, je pense que ça,
01:00:03 si les Français allaient conscient de ça, ils se diraient
01:00:05 "Ouh là là, mais comment on... - Vous dites, Julien,
01:00:07 80% des lois sont faites hors de France.
01:00:09 - Absolument, absolument. Et c'est écrit, c'est Michel Barnier
01:00:11 qui l'avait écrit dans le livre "Le grand secret".
01:00:13 Et en fait, ça veut dire que tout
01:00:15 est décidé au niveau de l'Union européenne, sans le dire
01:00:17 aux Français, puisqu'on n'invite jamais
01:00:19 de souverainisme sur les médias.
01:00:21 Vous avez remarqué, André, vous le savez très bien,
01:00:23 vous qui avez un oeil à viser,
01:00:25 vous avez toujours des gens qui, finalement, sont pour
01:00:27 l'Union européenne, pour l'Europe, pour l'OTAN,
01:00:29 pour Schengen, qui ont
01:00:31 donné leur quitus à
01:00:33 Notre-Dame de Kiev, qui ont
01:00:35 été pour les injections Covid, enfin, ils sont d'accord
01:00:37 en fait, sur tout. Et le vrai problème,
01:00:39 effectivement, par exemple, vous parliez tout à l'heure,
01:00:41 monsieur, du droit d'asile, je crois,
01:00:43 de l'immigration, c'est pareil, le regroupement familial,
01:00:45 tous ces sujets de Schengen
01:00:47 et de la CEDH sont en fait
01:00:49 décidés par des juges
01:00:51 dont on sait aujourd'hui qu'ils sont
01:00:53 infiltrés par les ONG Soros,
01:00:55 parce qu'il y a des juges qui sont infiltrés
01:00:57 par cette ONG.
01:00:59 Et puis aujourd'hui, également, avec l'OTAN,
01:01:01 on est soumis, en réalité, notamment
01:01:03 par notre guerre en Ukraine, qui ne dit pas son nom,
01:01:05 puisque je rappelle que monsieur Macron, qui viole
01:01:07 la Constitution à peu près toutes les semaines,
01:01:09 aurait dû convoquer l'Assemblée
01:01:11 pour faire voter notre continuation
01:01:13 ou pas dans ce combat. Vous vous rendez compte
01:01:15 qu'à part un ou deux hommes politiques
01:01:17 sur la scène en France,
01:01:19 personne ne demande des comptes sur Nord Stream
01:01:21 qui a été détruit. Moi, je trouve ça, personnellement,
01:01:23 assez hallucinant, alors que
01:01:25 c'est un secret de folie finale
01:01:27 dans les chancelleries, et que
01:01:29 tout le monde sait, en fait, que les Etats-Unis sont
01:01:31 derrière, et enfin...
01:01:33 - C'est bien, mais
01:01:35 revenons à votre question.
01:01:37 - Eh bien, j'en reviens
01:01:39 à ça. Il faut vraiment
01:01:41 que les... parce que tout ce que vous dites, ça a
01:01:43 sens, mais en fait, si les Français veulent
01:01:45 décider de leur retraite, de leur immigration, de leur service
01:01:47 public, les droits du travail, là, il va y avoir les Européennes
01:01:49 l'année prochaine. Il va bien
01:01:51 falloir... C'était De Gaulle, et j'en termine par là.
01:01:53 De Gaulle disait "le vrai sujet,
01:01:55 c'est la souveraineté nationale".
01:01:57 Donc, comme vous l'avez dit, monsieur, et j'en termine là,
01:01:59 en fait, monsieur Macron nous parle sans arrêt
01:02:01 de la souveraineté, mais en fait, il ne dit pas à l'astérix
01:02:03 qu'il y a derrière, c'est souveraineté européenne,
01:02:05 qui ne veut strictement rien dire.
01:02:07 On ne peut pas décider... L'Union Européenne
01:02:09 n'est pas un pays, donc, même s'il faut
01:02:11 collaborer avec nos voisins, moi, je trouve ça très
01:02:13 bien, mais il ne peut pas y avoir...
01:02:15 Les nations n'ont que des intérêts,
01:02:17 elles n'ont pas d'amis, donc, à un moment donné, il faudra
01:02:19 trancher, de toute façon. - Merci, Julien. Mais alors, justement,
01:02:21 est-ce que, honnêtement, qu'ils tranchent,
01:02:23 on voit très bien, je crois que Julien a bien posé
01:02:25 le problème, et après vous.
01:02:27 On parle d'indépendance, de souveraineté,
01:02:29 vous voulez la rétablir, mais est-ce qu'on peut
01:02:31 le faire, alors, pour vous, pour vous,
01:02:33 Stéphane Scrooge,
01:02:35 est-ce que ça signifie sortir
01:02:37 d'une Union Européenne ? Est-ce que ça signifie
01:02:39 Frexit, ou c'est pas la peine ?
01:02:41 C'est vraiment... J'ai remarqué, il y a très très
01:02:43 peu de gens, quelques hommes politiques
01:02:45 sont pour le Frexit, les autres, pas du tout.
01:02:47 Moi, je n'ai pas d'avis sur la question, mais j'aimerais
01:02:49 avoir le vôtre. - Alors, je vais faire
01:02:51 en deux temps sur la situation,
01:02:53 c'est-à-dire ce qu'on a devant nous
01:02:55 en termes de personnalité politique.
01:02:57 Après, du coup, qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:02:59 Là, en l'occurrence, j'en profite pour
01:03:01 remercier, parce qu'il fait partie de cette
01:03:03 question de "mais qui agit sur le
01:03:05 terrain dans une logique
01:03:07 de retrouver notre indépendance ?"
01:03:09 Donc, la capacité de se sentir
01:03:11 décideur pour la population.
01:03:13 Donc, c'est vrai que le travail que...
01:03:15 Moi, j'ai été édité par Perspectives Libres,
01:03:17 donc je remercie, vraiment. C'est pas un hasard
01:03:19 que je souligne, c'est parce que, en fait,
01:03:21 la capacité qu'on a
01:03:23 à avoir un bouquin qui est édité,
01:03:25 elle est très faible quand on est sur ces sujets-là.
01:03:27 - Bien sûr. Enfin, elle existe.
01:03:29 - Elle existe, voilà.
01:03:31 On peut le trouver sur circalabstud.fr.
01:03:33 - On est d'accord. De toute façon, on encourage
01:03:35 et si vous êtes là, c'est parce qu'on a aimé
01:03:37 votre livre. - Mais ça veut dire,
01:03:39 je veux dire par là que, en fait,
01:03:41 quand vous regardez le paysage politique, syndicats-partis,
01:03:43 y'a pas. Vous avez des tout petits
01:03:45 partis, qui sont pas inexistants,
01:03:47 mais qui ne se mettent pas en cohérence
01:03:49 les uns les autres.
01:03:51 Vous avez une série,
01:03:53 qui vont de Philippot à
01:03:55 Kousmanovic, en passant
01:03:57 par Nikonoff,
01:03:59 donc qui est très à gauche.
01:04:01 - Vous l'aimez bien. Enfin, le poids électoral...
01:04:03 - Le poids électoral est inexistant.
01:04:05 Mais les gens sont intéressants.
01:04:07 - Mais vous, alors, je repose ma question,
01:04:09 Stéphane Scobet. Vous, personnellement,
01:04:11 vous êtes pour le Frexit ou pas ?
01:04:13 - Alors, moi, je suis... - Aujourd'hui,
01:04:15 par la volonté d'indépendance et de libération.
01:04:17 - Moi, je suis pour sortir de ça.
01:04:19 Parce qu'effectivement, oui, le Frexit, me paraît
01:04:21 être nécessaire.
01:04:23 Après, ma position à moi
01:04:25 n'est pas...
01:04:27 Comment dire ? Comment je vais dire ça ?
01:04:29 Moi, je souhaite, effectivement, qu'on sorte.
01:04:31 Un, de l'Union européenne. Deux, de l'OTAN.
01:04:33 Trois, effectivement, des grandes instances
01:04:35 internationales, qui sont complètement dévoyées.
01:04:37 Mais après, ça veut pas dire
01:04:39 qu'on peut pas se mettre en lien avec des gens
01:04:41 qui ont... Je prends un exemple.
01:04:43 Cheminade.
01:04:45 Solidarité Progrès. Lui, il est pour
01:04:47 sortir et renégocier pour re-rentrer.
01:04:49 C'est pas forcément mon
01:04:51 optique. Parce que la France est, en moins de sens,
01:04:53 un pays monde, et non pas un pays
01:04:55 strictement européen. Du fait
01:04:57 même de sa population, il y a 2 millions de personnes qui sont
01:04:59 extérieures. - Et puis les océans, et puis l'outre-mer...
01:05:01 - Voilà. Comme les Anglais,
01:05:03 on pourrait même dire, comme deux autres, les Américains
01:05:05 et les Chinois, nous, on est un pays monde.
01:05:07 - Donc suivre l'exemple anglais,
01:05:09 éventuellement. - Oui. Oui. Et comme
01:05:11 toujours, comme dans les années 30, ils sont sortis les
01:05:13 premiers...
01:05:15 Ils sont sortis les premiers
01:05:17 de l'étalon or. Et c'est pas par hasard
01:05:19 qu'ils se sont rétablis assez vite.
01:05:21 C'est-à-dire qu'ils sont très rapides à agir, les Anglais.
01:05:23 Alors là, ils se sont foutus dedans avec l'Ukraine,
01:05:25 mais concrètement, l'idée de sortir
01:05:27 était pas mal saine, en soi.
01:05:29 Donc nous, oui. Sortir de tout ça,
01:05:31 bien sûr. Après,
01:05:33 moi, je souhaite pas re-rentrer
01:05:35 dans un modèle
01:05:37 à nouveau combiné, parce que je pense...
01:05:39 Je pense que c'est pas jouable. Je suis un peu sur la ligne de Todd.
01:05:41 Je pense que ce...
01:05:43 On peut arriver peut-être à quelque chose
01:05:45 de convergent avec des nations,
01:05:47 mais imaginer un système
01:05:49 uni, me paraît
01:05:51 d'abord trop éloigné des gens, forcément
01:05:53 antidémocratique, puisque trop grand, impérial,
01:05:55 et donc pas sain.
01:05:57 Moi, je ne peux pas, mais je peux travailler avec des gens
01:05:59 comme ça, qui voudraient retrouver... - Alors Stéphane Scoven, on arrive
01:06:01 à la fin de l'émission en une phrase.
01:06:03 Et on a parlé, mais évidemment,
01:06:05 on pourra en parler pendant des heures, et on
01:06:07 vous reviendrait. Mais en une
01:06:09 phrase, alors on sort comment ? Comment
01:06:11 on revient à l'indépendance ?
01:06:13 Parce que vous dites vous-même qu'elle n'existe pas.
01:06:15 - Alors, il y a
01:06:17 deux... Comment dire ? D'un point de vue,
01:06:19 si on est simple, avec les outils classiques,
01:06:21 on écoute par exemple l'UPR, c'est l'article
01:06:23 50. On écoute Nikonoff, c'est niait.
01:06:25 Vous allez être flingués pendant deux ans, donc il faut
01:06:27 sortir unilatéralement.
01:06:29 C'est la convention de Vienne,
01:06:31 j'ai plus d'années, je crois que c'est 61, 62.
01:06:33 Bref, lui, il veut sortir direct.
01:06:35 Ça, c'est deux exemples typiques des outils qu'on peut avoir.
01:06:37 D'un point de vue, un peu, si on remonte,
01:06:39 c'est comment on fait pour avoir la majorité ?
01:06:41 Parce que c'est ça le problème.
01:06:43 Or, là, actuellement, les parties
01:06:45 sont divisées. Donc déjà, il faudra qu'une
01:06:47 converge.
01:06:49 Et moi, c'est ce que je disais dans une radio d'autre jour,
01:06:51 c'est-à-dire que là où on en est pour l'instant, il y a eu
01:06:53 un vague rapprochement vers 2011,
01:06:55 depuis rien du tout. Il y a eu, il y a deux ans,
01:06:57 une photo, un peu, ils étaient plusieurs sur un...
01:06:59 Voilà, bon. Mais concrètement, on voit bien
01:07:01 qu'ils n'agissent pas sur une
01:07:03 convergence, sur quelque chose de collectif.
01:07:05 - Mais ça s'appelle le tout à l'ego, ça.
01:07:07 - Ouais, exactement. Mais c'est un classique qu'on avait
01:07:09 pendant la guerre. Pendant la guerre, vous aviez
01:07:11 le même problème. Sauf que pendant la guerre, vous aviez
01:07:13 une convergence
01:07:15 autour de De Gaulle. Ça, vous ne l'avez pas.
01:07:17 - Donc, De Gaulle revient,
01:07:19 ils sont devenus mous.
01:07:21 Voilà le problème.
01:07:23 Merci beaucoup, chers auditeurs, et toujours aussi
01:07:25 nombreux à nous écouter. Merci à Stéphane Koskoven
01:07:27 pour son livre "Petit manuel de libération
01:07:29 et d'indépendance de la France".