ITW : Elizabeth Tchoungui sur l'autisme
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00:00 Ce film, "Mon enfant, ma bataille" est le prolongement du livre que j'ai publié il y a deux ans,
00:05 "Le jour où tu es née une deuxième fois",
00:06 dans lequel je relatais le parcours de mon fils, Alexandre Autista-Sperger,
00:19 et le parcours du combattant, de maman aussi, pour le diagnostic, la prise en charge, la scolarisation
00:26 et la réflexion sur l'après.
00:28 J'ai reçu suite à la sortie de ce livre des dizaines et des dizaines de témoignages de familles qui se reconnaissaient,
00:36 qui avaient vécu le même parcours du combattant, les mêmes obstacles,
00:39 et qui en même temps avaient tant de courage pour leurs enfants,
00:44 parce que, croyant en leur potentialité, ce qui est absolument normal,
00:49 ce sont des enfants qui ont un cerveau configuré différemment,
00:54 mais qui, bien pris en charge, bien accompagnés, peuvent progresser et s'insérer dans la société.
01:01 Dans ce parcours du combattant, il y a la double peine, la culpabilisation des mamans.
01:12 Lorsque mon livre est sorti, j'ai reçu aussi des dizaines de témoignages de mamans
01:16 qui, comme moi, ont été à un moment culpabilisées par un pédopsychiatre
01:21 qui leur expliquait qu'elles avaient eu du mal à créer le lien maternel,
01:25 parce que leur accouchement s'était mal passé, par exemple,
01:28 et que c'est pour cela que leur enfant avait un comportement étrange.
01:32 C'est inadmissible.
01:34 Cette lecture témoigne d'une approche psychanalytique.
01:38 Or, on sait très bien aujourd'hui que l'autisme n'est pas une maladie psychique,
01:43 mais un trouble du développement,
01:45 et que pour accompagner les enfants autistes,
01:48 seules les thérapies comportementales fonctionnent.
01:52 Et donc, cette approche qui consiste à culpabiliser les mères n'a absolument pas lieu d'être.
01:59 C'est très difficile quand on est dans un parcours qu'on ne sait pas ce que son enfant a,
02:04 on est inquiet des symptômes,
02:06 on consulte des médecins qui vous disent « ça va aller, votre enfant va progresser à son rythme ».
02:12 C'est très difficile, en plus, de se retrouver culpabilisé.
02:15 La mesure clé de ce dernier plan autisme,
02:24 c'est sans conteste le fait que beaucoup de moyens sont mis aujourd'hui pour accélérer le diagnostic.
02:30 Le diagnostic précoce, c'est la clé,
02:32 parce qu'on sait très bien que plus un enfant est diagnostiqué tôt,
02:36 meilleures sont ses chances de progression,
02:39 de possibilité de scolarisation en milieu ordinaire.
02:42 Les pouvoirs publics accompagnent aussi des dispositifs très novateurs.
02:45 Il y a une initiative formidable portée par une association qui s'appelle Autisme Info Service.
02:50 C'est une plateforme téléphonique où vous pouvez, en cas de doute,
02:55 échanger avec un professionnel formé à l'autisme
02:59 et qui saura vous orienter vers tout le corps médical et tous les professionnels de votre région.
03:06 Et ça, je crois que c'est une vraie avancée,
03:08 parce qu'encore une fois, le diagnostic précoce, c'est la clé.
03:11 Puis la deuxième clé, c'est évidemment une scolarisation en milieu ordinaire.
03:15 C'est très important que les enfants autistes soient scolarisés en milieu ordinaire.
03:19 La loi prévoit que 100 % d'entre eux soient scolarisés,
03:22 or aujourd'hui, 30 % seulement sont scolarisés.
03:26 Et donc, c'est très important parce que lorsque les enfants autistes
03:30 sont scolarisés en milieu ordinaire, ils progressent beaucoup plus vite.
03:34 Et c'est très enrichissant aussi pour tout le reste de la classe qui apprend la différence.
03:40 C'est très stimulant pour tous.
03:41 Ce sont aussi les messages que je voulais faire passer à travers ce film.
03:45 C'est vraiment un plaidoyer pour une société plus inclusive.
03:49 [Musique]