• l’année dernière
Transcription
00:00 -Bonjour à toutes et à tous.
00:02 Pour la rentrée littéraire aux éditions Michel Lafon,
00:05 nous avons identifié 2 titres
00:07 dont le style, la facture et le propos narratif
00:12 nous semblent être de qualité.
00:15 On espère que vous partagerez notre avis.
00:18 Ces 2 titres, ce sont donc 2 premiers romans.
00:22 Le 1er est un 1er roman français,
00:25 le 1er volet d'un diptyque.
00:27 Et vous verrez que le sujet justifie le fait que ce soit un diptyque.
00:32 Le 2e titre est un 1er roman étranger
00:36 qui a eu beaucoup de succès outre-Manche.
00:39 Et donc ces 2 titres ont quand même un point commun,
00:42 c'est qu'ils sont éminemment féminins,
00:46 féministes, peut-être, c'est Maïté qui vous le dira.
00:50 En tout cas, ils réinterrogent la féminité,
00:55 la question féminine.
00:57 L'un à travers un roman historique
00:59 et un personnage éminemment symbolique du féminin,
01:04 et l'autre à travers une fiction tout à fait contemporaine,
01:09 même moderne.
01:11 Je laisse Maïté Ferracci, la directrice éditoriale,
01:15 vous présenter ses auteurs et leurs romans.
01:18 -Bonjour à tous.
01:19 Nous sommes déjà extrêmement heureux d'être parmi vous,
01:21 puisqu'on est peu coutumiers de ce rendez-vous de la rentrée littéraire
01:25 et dont nous sommes extrêmement fiers, cette année,
01:28 de pouvoir y assister.
01:30 Nous avons fait le choix de 2 premiers romans, effectivement,
01:33 qui ont été 2 grands coups de coeur au sein de la maison.
01:36 2 romans qu'a priori, tout oppose,
01:38 puisque nous sommes d'un côté sur du roman plus historique,
01:41 de l'autre sur du roman résolument contemporain.
01:45 Et en réalité, on va s'apercevoir que ce sont 2 thématiques
01:48 qui se rejoignent totalement,
01:51 puisqu'il y sera question, effectivement, de destin,
01:54 de destinée de femmes, de désir et de réappropriation,
01:58 de reconquête et de repensée et de revoir le monde également.
02:03 Donc dans un premier temps, nous allons vous parler
02:05 de Xavier Tauport et Alix de Mestre,
02:07 magnifiques 4 mains auteurs de Jeanne,
02:09 donc le fameux diptyque.
02:11 Je ferai l'économie, je pense, du résumé de l'ouvrage,
02:16 puisque on pourrait croire qu'on a tout dit sur Jeanne,
02:19 alors que loin de là,
02:21 loin de là parce que nos auteurs, qui sont eux-mêmes brillants historiens,
02:26 l'un, l'une médiéviste et scénariste,
02:29 l'autre spécialiste de film d'animation,
02:31 archéologue et médiéviste, formé par Jacques Le Goff,
02:35 vont complètement revisiter ce mythe,
02:38 revisiter cette personne en revisitant également 2 destinées
02:42 que sont Charles VII et Jeanne,
02:44 en tant que 2 solitudes, 2 égarés,
02:50 qui vont être portées finalement par le souffle de l'histoire,
02:52 par le symbolisme,
02:55 par aussi portées par l'émotion,
02:59 le merveilleux qu'on retrouvait dans les livres chevaleresques.
03:03 Ce livre est un véritable coup de cœur par son écriture
03:06 assez surprenante à la croisée des chemins,
03:09 puisqu'il revisite volontairement, librement,
03:12 s'émancipe de l'histoire,
03:14 mais tout en s'en imprégnant totalement,
03:16 puisque c'est extrêmement documenté,
03:19 mais pour aller reproposer une version,
03:23 leur histoire de ces 2 destins
03:26 et de leur intimité, de leur psychologie,
03:29 la psyché qui n'avait pas été véritablement questionnée
03:33 et véritablement aussi repensée
03:36 sur, finalement, que sont les personnages d'histoire,
03:39 sinon d'autres que des humains,
03:42 avant d'accéder à la grandeur et à la mythologie nationale.
03:48 Bonjour, Anne.
03:51 Et donc, 2e titre et gros coup de cœur,
03:57 il s'agit de "Insatiable" de Daisy Buchanan.
03:59 Daisy Buchanan, c'est une jeune autrice anglaise
04:03 d'une trentaine d'années
04:04 et qui propose ici son tout 1er roman
04:07 et qui est une hôte,
04:10 qui est un conte qui est là aussi
04:14 à la croisée de nombreux genres,
04:16 puisqu'il va reprendre l'histoire de Violette,
04:20 une jeune vingtenaire qui, tout comme cette génération,
04:24 voudrait tout, tout de suite,
04:26 et qui, pour le coup, n'a pas grand-chose,
04:28 et peu de perspective, peu d'avenir.
04:31 Et pour elle, il s'agit justement de trouver plus de piquant,
04:35 plus de souffle, plus de vitalité,
04:37 plus de succès dans son travail.
04:39 Et lorsqu'elle va rencontrer un couple,
04:41 tout ce qu'il y a de plus successful,
04:43 de la meilleure société à la vie,
04:45 la plus clinquante, la plus reluisante,
04:47 la plus merveilleuse, la plus Instagramable,
04:49 j'ai envie de dire,
04:51 par rapport à ses aspirations profondes,
04:53 elle entre dans leurs tourbillons,
04:55 entre et dans leur vie,
04:57 et dans leur fameuse start-up,
04:59 mais aussi dans leur couple,
05:01 à ceci près qu'on se rend bien sous compte
05:04 que, dans Instagram,
05:06 il y a ce que l'on veut bien laisser montrer
05:08 et il y a la réalité qui se craquelle,
05:10 bien plus sombre, bien plus noire,
05:13 bien plus terrible,
05:14 et que notre Violette va devoir compter
05:17 avec, eh bien, tout simplement, la réalité des faits,
05:21 la réalité de ce qu'elle pense désirer
05:24 et ce qui est véritablement cet obscur objet du désir
05:26 qui jamais ne se révèle.
05:28 On est là face à une écriture très novatrice,
05:31 extrêmement crue, transgressive, drôle, caustique,
05:34 qui a vraiment fait un carton également auprès de la presse,
05:38 qui salue unanimement cette nouvelle voie,
05:41 cette écriture ciselée,
05:43 ces problématiques profondément contemporaines
05:47 de questionner, justement, sur le rapport au corps,
05:49 à la sexualité, au désir, bien évidemment,
05:52 mais qui ne se contente pas, entre guillemets, de ça,
05:55 puisqu'il s'agit également d'un rapport plus large
05:58 à cette question du désir,
06:00 à cette question de ce que l'on souhaite
06:03 et à tout ce qui se cache, se dissimule,
06:06 et à tout ce qui se craquelle également
06:08 et sur lequel il faut parfois tout reconstruire
06:10 et garder quand même l'espoir.
06:12 -Merci beaucoup de votre attention
06:15 et puis bonne découverte à tous. Bonne journée. Merci.
06:19 (Applaudissements)
06:21 (...)

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