• l’année dernière
Après avoir demandé des efforts aux distributeurs, Bruno Le Maire a mis sous pression les industriels de l'agro-alimentaire la semaine dernière. Les prix vont-ils enfin baisser ? Comment les clients se sont adaptés face à l'inflation ? Pour en parler nous recevons Michel Biéro de chez Lidl.

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Transcription
00:00 Les prix de l'alimentaire vont-ils baisser ? Baisser nettement dans les grands magasins
00:10 cet été et plus encore à la rentrée.
00:12 Alors que sur une série de produits, les prix de gros baissent, le prix de détail
00:16 ne suit pas toujours.
00:17 Si l'inflation ralentit en mai à 5,1% sur un an, au rayon alimentaire on est encore
00:23 à 14%.
00:24 Après avoir mis la pression sur les distributeurs qui ont mis en place les paniers anti-inflation,
00:29 les industriels que se tourne maintenant le gouvernement, après une réunion à Bercy
00:34 la semaine dernière, certains se disent prêts à faire un effort.
00:36 Alors le plus gros de l'inflation est-il derrière nous ? Et quel bilan de ces mois
00:41 de forte augmentation des prix ? Réponse aujourd'hui vue de la fenêtre du groupe
00:45 en sixième place désormais dans la grande distribution Lidl, 1600 points de vente,
00:49 près de 50 000 salariés et un site internet pour les produits non alimentaires désormais.
00:53 Et vous, est-ce que vous voyez les prix baisser ? Est-ce que vous avez changé vos comportements
00:57 ponctuellement ou durablement au fil des mois ? Intervenez au 01 45 24 7000 et via l'appli
01:03 France Inter rubrique Réagir.
01:05 Notre invité aujourd'hui est le directeur exécutif des achats, du marketing et de la
01:08 communication de Lidl France.
01:10 Bonjour Michel Biraud.
01:11 Bonjour.
01:12 Vous qui êtes très concret et on va être très concret dans les minutes à venir.
01:15 Un peu d'abstraction pour commencer, il y a 60 ans quasiment jour pour jour, ouverture
01:19 du premier hypermarché, c'était un carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois.
01:22 Est-ce qu'on aura encore des hypermarchés dans 60 ans ?
01:25 Alors ça c'est une colle.
01:29 J'espère que oui.
01:31 Bien évidemment, c'est un modèle formidable qui est né, vous venez de le dire, il y a
01:34 60 ans.
01:35 Donc c'est vrai qu'il y a des groupes qui aujourd'hui sont en perte de vitesse sur ces
01:38 modèles là.
01:39 Mais parce que le monde a changé, parce que les habitudes de consommation des Français
01:43 ont changé.
01:44 Aujourd'hui, moi je me rappelle gamin, j'allais dans un hypermarché avec mes parents le samedi,
01:49 deux caddies, ma frangine et moi dans le caddie et on sortait après trois heures de rayon.
01:54 Je pense que mes parents avaient fait 10 kilomètres à pied.
01:56 Aujourd'hui les gens, déjà ils viennent plus souvent, avec l'inflation on en reparlera,
02:00 mais la fréquence a augmenté, donc ils viennent beaucoup plus souvent dans la semaine.
02:03 Plus souvent pour acheter moins à chaque fois.
02:05 Exactement, et pour acheter moins à chaque fois, donc le panier a baissé.
02:08 Donc c'est fini de passer trois heures dans un hyper, malheureusement pour les hyper.
02:12 Alors il y en a, les plus petits sortent leur épingle du jeu, mais dans 60 ans, je ne sais
02:17 pas où en sera la distribution.
02:19 En tout cas, sans aller jusqu'à 60 ans, le format des grands supermarchés, voire
02:23 des hyper, a encore de l'avenir selon vous ?
02:24 Il est à la traîne et c'est de plus en plus compliqué parce que les gens veulent
02:28 aller vite, ils veulent faire leurs courses rapidement et de façon… enfin voilà, ils
02:33 ne veulent plus passer tout le samedi, ils ont autre chose à faire, il y a plein d'activités,
02:36 il y a plein de loisirs à côté des courses.
02:38 Ce n'est plus le… c'était la sortie de la semaine ou voire du mois à l'époque.
02:42 Quand vous disiez à l'instant « les gens viennent plus souvent pour acheter moins »,
02:46 ça vous le chiffrait ?
02:47 Alors oui, on a notre panier moyen qui a baissé de plusieurs euros et la fréquence
02:53 a augmenté.
02:54 Avant, il venait 2-3 fois, aujourd'hui, il peut venir 4-5 fois.
02:57 Par semaine ?
02:58 Par semaine.
02:59 Alors, encore une fois, on est dans un modèle très atypique par rapport à l'hyper dont
03:02 vous venez d'évoquer.
03:03 On a des surfaces chez Lidl qui sont aux alentours de 1000 m² de moyenne.
03:06 Un hyper, c'est à partir de 10 000, c'est ça ?
03:08 C'est ça, oui.
03:09 Et donc, 1000 m², 2000 références, quand un hyper, on a 40, 50, 60 000, donc on est
03:15 vraiment très atypique.
03:16 Mais effectivement, les courses ont changé, les habitudes, et il y a des arbitrages qui
03:21 se font aussi.
03:22 Quand avant, on achetait une entrecôte, aujourd'hui, on va plutôt acheter du haché.
03:26 Quand avant, on achetait du poisson frais, on va plutôt acheter de la conserve.
03:29 L'achat plaisir, vous voyez, les baskets chez Lidl ou le Monsieur Cuisine, le robot
03:35 ménager, on perd 20-25% de chiffre d'affaires sur ces rayons-là, qui sont des rayons plaisir.
03:41 Et ça, de votre point de vue, quand l'inflation va diminuer, si elle diminue, ça reviendra
03:47 vite ?
03:48 Oui, j'espère bien pour nous, oui.
03:49 Non, mais ça va revenir, bien sûr.
03:51 Il faut attendre un peu.
03:52 Je pense qu'à la rentrée, on y verra beaucoup plus clair.
03:55 On va parler de Lidl en général.
03:56 Votre regard, vous, sur l'inflation.
03:58 Oui, les prix vont baisser globalement dans les semaines et les mois à venir.
04:03 Alors, il y a deux choses.
04:04 Il y a la marque de distributeurs d'un côté et la marque nationale de l'autre, les grandes
04:09 marques.
04:10 Lidl, on fait 90% de marques de distributeurs versus 10% de marques nationales.
04:14 Les marques de distributeurs, chez nous comme chez les autres, sont déjà en train de baisser.
04:18 Chez Lidl, sur 2000 références, j'en ai baissé 850 depuis le 15 mars.
04:23 Donc oui, les baisses sont là.
04:25 Pourquoi ? Parce qu'avec les marques de distributeurs, nous négocions tout au long de l'année.
04:28 Quand il y a des intrants qui explosent, on se remet autour de la table.
04:32 Le port, ça fait six fois qu'on discute du bout de gras, pardon pour le jeu de mots,
04:35 mais qu'on discute du prix.
04:37 Les marques nationales, il y a une loi qui a été mise en place, notamment la dernière
04:41 en 2008, la loi de modernisation de l'économie, qui impose une négociation par an au 1er
04:47 mars.
04:48 Donc aujourd'hui, le 1er mars de cette année 2023, nous avons passé en moyenne 10% de
04:53 hausse, 10-12% de hausse.
04:55 Et aujourd'hui, les intrants, le prix des intrants de la matière première, de l'énergie,
05:01 du plastique, du carton, qui ont servi pour établir ces 10% de hausse au 1er mars...
05:06 Ils baissent maintenant ?
05:07 Ils baissent, ils ont baissé depuis pas mal de temps.
05:10 Donc il faudrait négocier toute l'année, c'est ça que vous dites ?
05:12 Il faudrait négocier toute l'année.
05:13 En tout cas, aujourd'hui, les fameux 75 multinationales, je ne parle pas des PME
05:18 françaises, mais des multinationales, sont très frileux à revenir autour de la table,
05:22 malgré les prises de parole de notre ministre de l'Economie.
05:27 Ça ne se débloque pas, malgré ces prises de parole et malgré les débuts de promesses
05:32 qui ont été faites derrière ?
05:34 Très clairement, 75 multinationales sont concernées.
05:36 J'en ai à cette heure-ci une dernière ce matin, donc il faut le dire quand même.
05:40 Il y en a quatre qui sont revenues pour discuter.
05:42 Quatre sur 75 ?
05:43 C'est ça.
05:44 Vous disiez baisse de prix engagée depuis mi-mars sur 850 produits.
05:48 Quel type de produits ?
05:49 Tous les produits sont concernés.
05:52 Il y en a beaucoup moins parce qu'il y a des intrants qui ne baissent pas.
05:55 Au contraire, ils sont encore en train d'augmenter.
05:57 Le cacao en fait partie, le sucre en fait partie.
05:59 Donc le kilo de sucre n'a pas baissé et n'est pas prêt de baisser chez Lidl.
06:04 Parce qu'on a dû passer les hausses, les hausses qu'on a passées à nos fournisseurs.
06:07 Mais par contre, les pâtes ont baissé.
06:10 Les pâtes, c'est un gros élément, c'est un gros produit.
06:14 L'huile de tournesol a baissé fortement, de plus de 18-20%.
06:17 Donc il y a quand même beaucoup de choses qui baissent.
06:19 Le bilan, c'est moi, d'inflation, les gagnants et les perdants.
06:24 Avant, je voulais revenir.
06:25 Vous parliez du prix du porc que vous négociez régulièrement.
06:29 Et c'est important parce que ça pose la question des relations avec les agriculteurs.
06:32 Ce prix du porc, est-ce qu'il a baissé ?
06:34 Vous dites qu'on se met régulièrement autour de la table.
06:36 Est-ce qu'il a baissé ?
06:37 Non, parce que le porc comme le bovin font partie, ou le lait, le lait on ne touche pas,
06:41 font partie de ces produits qui d'une n'ont pas baissé.
06:43 Et deux, il y a un agriculteur, vous venez de le dire, derrière.
06:45 Et moi, plus que tout autre, je défends vraiment énormément le monde agricole parce que tous
06:52 les Français, on parlait des habitudes de consommation, les Français veulent manger
06:56 français.
06:57 Ça, on a gagné et ça s'est accentué avec le Covid.
06:59 Mais si demain, nous n'avons plus d'agriculteurs, on ira manger du poulet brésilien, du lait
07:04 polonais ou du porc danois.
07:05 Ce n'est pas ce qu'on veut.
07:06 Donc non, tous les intrants, mais ça de toute façon, les agriculteurs sont protégés par
07:11 la loi EGalim, EGalim 1, EGalim 2, la loi qui découle des états généraux de l'alimentation
07:18 et donc protège les agriculteurs.
07:20 Donc il ne faut pas commencer à taper sur le cochon, ou certains le font, mais moi,
07:24 je n'y touche pas.
07:25 Mais à l'inverse, parce que d'un côté, vous avez vos producteurs, vos fournisseurs
07:28 et de l'autre côté, il y a les clients, vous dites aux clients, Madame, Monsieur,
07:31 il faut accepter de payer la viande plus chère qu'il y a quelques mois et beaucoup plus
07:34 chère qu'il y a quelques mois.
07:35 Oui, et qu'on soit clair, il ne faut pas vendre du rêve aux consommateurs et aux auditeurs
07:40 qui nous écoutent.
07:41 Il ne faut pas leur vendre du rêve.
07:42 Les salaires ont augmenté chez tout le monde.
07:44 Ils ne rebaisseront pas.
07:45 Donc il y a des choses qui ont augmenté, le cochon a augmenté.
07:48 Je pense qu'on ne reviendra jamais, en tout cas sur le cochon et sur beaucoup d'autres
07:51 produits, nous ne reviendrons jamais sur les prix qu'on a connus avant la crise.
07:55 Donc oui, il faut accepter, il faut que le consommateur accepte de payer quelques centimes
07:59 de plus.
08:00 Mais moi, je pense que ce n'est pas un problème d'acheter un litre de lait à un euro.
08:05 Ce n'est pas grave quand on sait qu'on achète du soda à deux ou trois euros le litre.
08:09 Donc un litre de lait, derrière, il y a un agriculteur qui vit, qui doit vivre de son métier.
08:13 Vous avez cité le sucre, vous avez cité le lait, vous avez cité le porc.
08:16 Quels sont les autres produits pour lesquels vous nous dites "dans les semaines à venir,
08:20 ça va être difficile d'avoir des baisses de prix"?
08:22 Tous les produits qui ont une composante de ces produits-là, donc les fromages, les
08:27 yaourts, il y a du lait, donc il faut faire attention.
08:29 Alors dans un yaourt, il y a du lait, certes, mais il y a aussi de l'emballage.
08:33 Et c'est là où on attend le retour des industriels qui nous disent "Subiron, on
08:37 ne peut pas tout baisser parce que le sucre ne baisse pas, le lait ne baisse pas.
08:41 Par contre, je peux vous octroyer un, deux pour cent de baisse".
08:44 On n'aura pas des baisses faramineuses, qu'on soit clair.
08:46 On aura des baisses de l'ordre, je pense, maximum de 5%.
08:50 Donc on ne reviendra pas, encore une fois, sur les prix d'avant-crise.
08:53 - Question d'Antoine, au studio pour vous et au standard pour vous.
08:58 Je vais y arriver.
08:59 Bonjour Antoine.
09:00 - Oui, bonjour Monsieur Duvig, bonjour Monsieur Biroche.
09:02 - Et je précise que vous êtes étudiant, voilà, d'où la confusion.
09:05 Nous vous écoutons.
09:06 - Exactement, oui, je suis étudiant et avec mes amis étudiants, on remarque que dans
09:11 certains magasins de grande surface, il y a la possibilité, via des paniers ou des
09:15 rayons, d'avoir accès à des produits qui sont bientôt périmés.
09:18 Et je voulais savoir si dans vos rayons, il y aurait aussi, ou il y a déjà cette
09:23 possibilité.
09:24 Voilà, merci.
09:25 - Merci pour votre question.
09:26 - Très bonne question, mais bien sûr, nous le faisons aussi.
09:29 C'est ce qu'on appelle l'anti-gaspi et aujourd'hui, on ne peut plus se permettre
09:32 dans le monde dans lequel on vit de jeter de la marchandise.
09:35 Ce n'est juste pas possible.
09:36 Donc, dans tous les rayons, nous avons un corner -30%.
09:41 Donc ça, c'est pour les produits secs, les pâtes.
09:44 Quand on arrive à une date de péremption sur les pâtes, c'est qu'on a vraiment mal
09:47 fait notre job.
09:48 Mais sinon, sur tous les produits frais, toute la viande, par exemple, nous la vendons le
09:52 dernier jour à 50 centimes.
09:54 Donc une entrecôte qui vaut en temps normal plus de 9 euros la pièce de 300 grammes,
09:59 le dernier jour de péremption, on la vend 50 centimes.
10:04 Les fruits et légumes, tous les jours, nous vendons des centaines, des milliers de cagettes
10:08 de 5 kilos à 1 euro.
10:10 Ça veut dire qu'un filet de tomate où il y a une tomate qui est un petit peu tapée,
10:14 il va partir en anti-gaspi dans une cagette et tous les matins, il y a la queue dans nos
10:17 magasins pour acheter ces cagettes de 5 kilos, 5 kilos pour 1 euro, dont on reverse 50 centimes
10:23 au resto du cœur.
10:24 Donc on met en place des choses et c'est nécessaire, il a raison.
10:27 Mais au-delà de ça, on va bientôt signer un partenariat avec le gouvernement pour mettre
10:31 en place des cartes jeunes aussi, pour privilégier les étudiants qui ont peu de moyens et qui
10:37 pourront demain venir dans nos supermarchés.
10:39 Et ça se passera comment les cartes jeunes ?
10:40 En fait, nous on a notre carte Lidl+, donc monsieur qui vient de parler, il pourra se
10:46 connecter à Lidl+.
10:47 Alors aujourd'hui déjà, il y a un panier Lidl+ avec entre -15 et -30% sur 30-40 produits
10:54 du quotidien.
10:55 Et en plus, pour les étudiants, qu'on aura bien identifiés avec le gouvernement, il
10:59 bénéficiera d'autres promotions supplémentaires.
11:02 Pourquoi autant d'emballages et surtout des emballages plastiques ? Demande Claude en
11:05 dehors de la question du pouvoir d'achat, c'est un gros problème.
11:08 Il y a une loi qui est en train d'être votée, elle a été décalée d'un an, mais oui,
11:11 il a raison, c'est un problème l'emballage et on le diminue, on y travaille aussi tous
11:15 les jours pour le diminuer.
11:16 Sur le fruits et légumes, normalement on devait stopper tout emballage plastique, ça a été
11:21 décalé de quelques mois parce que c'est compliqué pour certaines filières où on
11:25 ne peut pas faire autrement.
11:27 Le brocoli, le vendre sans un emballage plastique, c'est dangereux et du coup, on le hyperime
11:31 très vite et en tout cas beaucoup plus vite.
11:34 Mais oui, il a raison.
11:36 Alors probablement qu'un jour sera votée une loi sur le vrac pour avoir un maximum
11:41 de vrac dans nos supermarchés pour justement essayer d'éliminer au maximum les emballages.
11:46 À quelle échéance ça ?
11:47 À mon avis, les parlementaires sont en cours de discussion et il y en a beaucoup qui sont
11:52 de façon très intense sur le sujet donc je pense que ça va arriver très vite.
11:58 - Jackie Austandard, je précise que vous êtes éleveur, c'est bien ça Jackie ?
12:01 - Oui.
12:02 - Nous vous écoutons.
12:03 - Alors juste, voilà, j'ai écouté votre émission et bon, entre le temps où j'ai
12:09 appelé pour poser la question, votre invité a un petit peu répondu.
12:12 Donc je suis agriculteur, éleveur, producteur de viande dans le charolais et en fait, quand
12:19 j'entends à chaque fois qu'il faut que les prix d'alimentation baissent, je me dis
12:22 pourquoi, pourquoi toujours il faut que l'alimentation baisse ? On revient tout le temps là-dessus,
12:26 on le remet tout le temps parce qu'à chaque fois qu'on dit que l'alimentation va baisser,
12:29 derrière c'est les producteurs qui vont trinquer.
12:31 Alors votre invité nous a dit le contraire, qu'il n'allait pas baisser les prix sur la
12:34 viande et sur le lait et pourtant aujourd'hui, on voit bien dans la grande distribution,
12:37 bon peut-être pas chez Lidl, qu'il y a des produits d'importation qui rentrent, il y
12:41 a 30% d'importation notamment dans la viande avec des prix qui sont cassés et donc forcément
12:47 en nom de l'inflation, on apporte des produits, ça casse les prix et nous, ça crée des
12:51 stocks et les prix vont finalement baisser à la production.
12:54 - Vous, votre viande, vous la tarifez combien de plus que l'année dernière aujourd'hui
12:59 en raison des hausses de coûts divers pour la produire ?
13:02 - Nous, on peut le reconnaître dans l'élevage, on a eu une forte augmentation de nos tarifs
13:09 et ça nous a donné une bouffée d'oxygène extraordinaire, ça c'est vrai.
13:11 On a eu une augmentation des charges mais on a eu aussi une augmentation de nos ventes
13:15 comme jamais on a connu et comme on ne croyait pas.
13:18 Bon, heureusement qu'il y a une augmentation des charges aussi en face.
13:21 Mais c'est ça qui m'interpelle, c'est dès que l'alimentation augmente, hop, tout le
13:24 monde lève les bras au ciel.
13:27 C'est normal que l'alimentation augmente, voilà, c'est tout ce que je voulais dire.
13:30 Je crois à peine quand on me dit qu'on ne va pas baisser les prix sur la viande.
13:34 - Et pourtant, je vous le confirme, je vous le confirme, on ne le sera pas.
13:38 - En tout cas, je retiens aussi, merci beaucoup, Jacky, pour ce témoignage.
13:40 Vous nous dites, Michel Birault, on ne reviendra pas à la situation d'avant quand Jackie nous
13:44 dit que ça ne peut pas baisser tout le temps.
13:46 - Exactement, Jackie a parfaitement raison.
13:47 On ne peut pas, l'alimentation a un coût et ça, il faut que le consommateur l'accepte.
13:52 Encore une fois, je vous parlais du lait, un litre de lait à un euro, ça ne me choque
13:55 pas.
13:56 Comme ça ne choque personne d'acheter un soda très connu à 3 euros.
14:00 Donc il faut quand même respecter le monde agricole.
14:03 On veut défendre, tout le monde veut manger français, il faut défendre la souveraineté
14:06 alimentaire française.
14:07 Donc non, la viande ne baissera pas, pas plus dans le porc que dans le bovin.
14:10 - Pour baisser les prix, vous avez renié, notamment, sur les investissements immobiliers.
14:14 Vous avez renoncé à certaines ouvertures ou à grandissements de magasins en début
14:18 d'année.
14:19 Est-ce que maintenant que ça va un petit peu mieux, vous relancez des projets ?
14:21 - On va attendre encore quelques mois.
14:23 Ça ne va pas encore tout à fait, on perd des points de marche, c'est une évidence.
14:26 Mais oui, je pense que j'espère que le second semestre, ça ira mieux.
14:30 Et la première des choses qu'on va relancer, c'est les investissements immobiliers pour
14:34 encore un peu agrandir le parc.
14:36 - 30 secondes sur le site de commerce en ligne que vous avez ouvert il y a quelques
14:40 semaines, produit non alimentaire.
14:42 Question de curiosité, qu'est-ce qui marche et qu'est-ce qui marche moins bien sur ce
14:46 site-là ?
14:47 - Alors, on a très peu de recul.
14:49 Ça fait à peine 15 jours qu'il est ouvert, mais très clairement, ce qui cartonne, c'est
14:54 les produits de bricolage.
14:55 La visseuse-dévisseuse, la perceuse, les taille-ouets, le nettoyeur haute pression,
15:01 on a fait un carton, on a vendu tous les volumes.
15:03 Donc je pense que c'est les plus gros produits.
15:08 C'est-à-dire qu'on ne veut pas cannibaliser le magasin.
15:11 Moi, je veux que les gens continuent à venir acheter les baskets ou le Monsieur Cuisine
15:14 dans mes magasins.
15:15 Donc ce sont d'autres produits.
15:16 Il y a 5000 références à terme qui vont être sur le site.
15:19 - Merci Michel Biraud d'être venu dans les studios de France Inter, directeur exécutif
15:23 chez Lidl France.

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