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00:00 (le son est très fort)
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00:28 (le son est très fort)
00:30 (le son est très fort)
00:32 (le son est très fort)
00:34 (le son est très fort)
00:36 (le son est très fort)
00:38 (le son est très fort)
00:40 (le son est très fort)
00:42 (le son est très fort)
00:44 (le son est très fort)
00:46 (le son est très fort)
00:48 (le son est très fort)
00:50 (le son est très fort)
00:52 (le son est très fort)
00:54 (le son est très fort)
00:56 Depuis 35 ans, Johnny est une idole et cependant il demeure aussi mystérieux qu'un inconnu.
01:02 Il est l'incarnation même de la star mythique, le plus populaire des marginaux.
01:06 Johnny ne s'explique jamais, on l'en croit d'ailleurs à tort, incapable.
01:10 Il ne se raconte jamais.
01:12 Mais a-t-il une mémoire, ce monstre sacré dont la gloire est depuis si longtemps la compagne exigeante, généreuse, cruelle ?
01:21 Fils de personne, son destin, c'est sa tante qu'il a tracée presque à sa naissance.
01:27 Il sera artiste.
01:29 Elle y veillera, jour après jour, à la place d'un père indigne, d'une mère qui se laisse mettre à l'écart.
01:35 Il adorera cette tante et il en sera adoré.
01:39 Mais sa quête d'amour n'aura plus de cesse, ni la profondeur de sa tristesse de limite, ni sa solitude d'horizon.
01:46 Rebondissant depuis 35 ans de triomphe en échec, d'abyssale d'aides fiscales en période faste et stable,
01:53 de tournées alimentaires en spectacle grandiose, de grands amours en coup de cœur à la une des magazines,
01:59 Johnny est un survivant, dans tous les domaines de la vie.
02:03 Il est comme une forteresse géante dont tous les défenseurs auraient déserté les murailles,
02:08 comme un puissant fond évide auquel chacun vient pourtant se désaltérer.
02:13 Johnny est une exception.
02:15 Il a atteint de son vivant la dimension de légende propre d'habitude, aux stars disparues.
02:20 C'est pour cela que son destin a déjà pris sa forme définitive.
02:25 [Musique]
02:36 Le 15 juin 1943, naît à Paris Jean-Philippe qui ne deviendra smet que l'année d'après quand son père Léon le reconnaîtra.
02:43 Un père qui abandonnera presque aussitôt l'enfant à la mère, la belle et naïve crémière Huguette.
02:49 Très vite, entre la sœur de Léon, Hélène Marre et Huguette, une lutte larvée va s'engager dont l'enjeu est le petit Jean-Philippe.
02:57 Huguette, trop jeune et au caractère trop faible, laissera finalement partir son fils pour Londres avec la tante Hélène et ses deux filles à l'automne 1945.
03:07 Elle ne le récupérera plus.
03:09 [Musique]
03:12 Les gens qui m'ont élevé s'appellent Desta, Elie et Lidé.
03:20 Et ils étaient dans un show, ils avaient un numéro de danse acrobatique.
03:23 Quand Johnny est né, sa maman travaillait et donc ne pouvait pas s'occuper de lui.
03:31 Et maman, comme c'était une très très jolie femme, elle ressemblait à Rita Hayworth si vous voulez.
03:35 Elle lui a dit, Huguette je te conseillerais d'être mannequin, j'ai des relations, je pourrais te mettre en contact et tout ça.
03:41 Et elle a vraiment démarré comme mannequin.
03:43 Elle a été dans des très grandes maisons de couture mais naturellement elle ne pouvait pas s'occuper d'un bébé.
03:47 Et ma mère était ravie de s'occuper du fils de son frère.
03:50 Et son père lui par contre avait disparu parce que c'était un bohème, c'était un instable.
03:55 Il avait beaucoup de talent d'ailleurs.
03:57 Je crois qu'il y a véritablement un manque réel de cet abandon, je dois dire, de ce père fugace comme ça.
04:08 Pour lequel il cite toujours la même chose en parlant de son père.
04:13 Et il dit, j'ai rencontré Serge Reggiani et Serge Reggiani m'a parlé de mon père en tant que professeur d'art dramatique.
04:22 En disant que son père était un excellent professeur d'art dramatique.
04:27 Donc Johnny s'accroche à cette image que ce père s'est empressé de détruire systématiquement avec des espèces de folie.
04:38 Un homme qui s'auto détruisait.
04:41 Alors là il y a un manque indéniable.
04:43 Il a retrouvé sa mère qui est une femme formidable.
04:46 Et quand on voit la mère de Johnny et quand on voit les yeux de la mère de Johnny, on comprend où il a pris ses yeux là.
04:52 On avait d'une part une femme extrêmement autoritaire qui était Hélène Marre, extrêmement décidée.
04:59 Qui dès que cet enfant est tout petit le considère presque comme son enfant à elle.
05:08 D'autre part c'est quelqu'un de très croyant, de très catholique, un sens moral très aigu.
05:14 Et je pense qu'elle se sent investie d'une mission qui est celle de racheter la faute de son frère.
05:19 Qui est parti en abandonnant cet enfant.
05:22 De l'autre côté on a une jeune femme qui est seule à Paris, qui est un petit peu on dirait aujourd'hui paumée.
05:29 Et qui est bien contente d'avoir cette femme de tête à côté d'elle qui va l'aider.
05:35 Bon on ne peut pas parler ni d'abandon de la part de la mère ni de rapte du côté de l'attente.
05:42 Ce serait un petit peu exagéré de dire l'un comme l'autre.
05:45 Hélène dit de toute façon moi je vais m'en occuper, je vais en faire un artiste.
05:51 Qui va prendre des leçons de danse, de guitare, de chant et ceci et cela.
05:57 Ca c'est mieux pour lui.
05:59 Ma mère était sûre, elle était persuadée, c'était son dieu ma mère.
06:04 Bon nous elle nous a beaucoup aimé aussi mais elle a adoré Johnny.
06:07 C'était vraiment son dieu.
06:09 Elle était toujours persuadée parce que voilà il y a une chose et qui est vraie en plus, c'est pas du tout une histoire.
06:15 Il y avait une gitane en Belgique qui lui avait dit dans votre famille vous aurez une grande star.
06:20 Quand on est venu étoile des balais anglais c'est quand même quelque chose pour des gamines en plus on avait 13 et 14 ans.
06:27 Bon elle a dit c'est elle, c'était pas nous, c'était Johnny.
06:31 Donc comme elle a vu que ça l'a toujours travaillé ça.
06:36 Et c'est vrai il y a eu une très grande star.
06:39 Et en plus elle a employé ce mot star, la gitane et à l'époque c'était pas courant.
06:44 On a fait un spectacle qui s'appelait Caligula et Johnny faisait le petit noir.
06:49 Il se maquillait tout en noir et il voulait rester noir tout le temps.
06:52 Il voulait partir avec son maquillage et tout, enfin bon c'était une histoire terrible.
06:56 Et puis après je crois que c'est la seule chose qu'il faisait.
07:00 Il l'a fait comme premier apparence sur scène c'était ce show là.
07:04 Et après il est parti avec nous, il a voyagé.
07:06 Alors là c'était tous les quinze jours et tous les mois dans des villes différentes.
07:10 On voyageait en train avec toute la troupe.
07:12 On a eu une voiture que beaucoup plus tard, Johnny devait avoir 9-10 ans.
07:16 Parce que notre première voiture on l'a eu en Belgique.
07:19 Et c'était une merveilleuse voiture, c'était une Cadillac.
07:22 Et on s'était toujours demandé pourquoi, parce qu'on ne s'y connaissait pas du tout en voiture.
07:26 Pourquoi elle nous avait été vendue si bon marché.
07:28 C'est à dire qu'on a compris dès qu'on a eu acheté le premier voyage qu'on a fait, on a eu un accident.
07:33 C'est un pharmacien pourtant qui nous l'avait vendue.
07:36 Et la voiture avait bifurqué son rampon, était tombée avec tous nos bagages au dessus.
07:40 Johnny à l'intérieur, on avait une tortue, on avait un chien, on avait ma mère.
07:45 Enfin on avait une véritable chose.
07:47 Alors on est tous sortis de la voiture et Johnny retourné pour chercher sa tortue qu'on avait oublié dans la panique.
07:52 Et la voiture a explosé, mais alors cinq secondes après qu'il soit sorti de la voiture.
07:57 Déjà le premier coup de chance qu'il a eu.
07:59 Depuis que j'ai l'âge de trois ans, ils m'ont emmené avec eux partout en Hollande, en Allemagne, en Belgique, en Finlande.
08:10 En Finlande on est resté pas mal de temps.
08:13 J'étais un an je crois à Helsinki.
08:21 Et ils dansaient dans, ils faisaient leur numéro dans un espèce de tivoli comme on l'appelle là-bas.
08:28 C'est un parc d'attractions, c'est un peu comme le Disneyland, avec des grands vides, mais énormes, énormes, comme ceux de New York.
08:39 Et ils ont un genre de cirque, et là passent des attractions, des chanteurs, des danseurs, et ils faisaient justement leur numéro de danse.
08:47 Ensuite je suis resté pendant à peu près quatre ans à Genève.
08:51 Oui danser dans un club là.
08:56 Et c'est là que j'ai commencé à apprendre la guitare.
08:59 Et j'ai fait quatre ans de conservatoire de guitare classique.
09:05 Puis ensuite, je suis revenu à Paris, j'ai appris la danse.
09:13 C'est eux qui me poussaient un peu parce qu'ils voulaient que je sois danseur, parce qu'ils ont eu ces danseurs.
09:18 Enfin moi j'aimais pas trop ça parce que, il faut être un peu efféminé pour marcher.
09:26 Je dis pas d'être homosexuel, mais il faut marcher les pieds en dehors, il faut être assez délicat, je veux dire, point de vue de marcher, de se bouger.
09:40 Et moi je sentais pas ça.
09:43 Alors j'ai été petit rat pendant un an à l'opéra.
09:48 Et puis c'est là que j'ai commencé à chanter du rock quand Presley a sorti ses premiers disques en France.
09:58 Et puis j'ai complètement laissé tomber la guitare classique.
10:02 Sergeant joue toujours pour moi, pour mon plaisir personnel, je veux dire, quand j'ai le temps.
10:06 (Musique)
10:11 Tu me dis que tu l'aimes, je sais, tu dis vrai.
10:18 Et pourtant, moi je t'aime bien plus fort, en secret.
10:25 Un matin quand il partira, quand tu pleureras,
10:32 Dis-toi bien que tu vivais tes tendres années.
10:40 Dans tes yeux, la lumière n'est là que pour lui.
10:47 Ne sais-tu, la lumière, ça n'est pas infini,
10:54 De ne voir en lui que l'espoir, au jour des regrets.
11:01 Dis-toi bien que tu vivais tes tendres années.
11:09 Si mon cœur ne peut être pour toi le premier,
11:16 J'attendrai afin d'être dans ta vie le dernier.
11:23 Tu seras dans mon avenir, loin des souvenirs.
11:30 Pour me faire oublier tes tendres années.
11:37 Oui, tu seras dans mon avenir, loin des souvenirs.
11:45 Pour me faire oublier tes tendres années.
11:55 J'ai laissé tomber la guitare classique, j'avais à peu près 14 ans.
12:03 Et j'ai chanté toutes les chansons de Presley.
12:09 Ma mère allait du temps que nous, nous travaillions à la Nouvelle-Ève,
12:12 tous les soirs au cinéma avec lui.
12:14 Ma mère s'endormait, Johnny regardait les films deux, trois fois,
12:16 et puis il la réveillait quand il en avait marre.
12:18 Et c'est là qu'il a vu le premier film d'Elvis Presley.
12:20 Et là, ça a vraiment été le choc.
12:22 J'ai joué mon frère, et parce qu'on était amoureux de Debra Paget,
12:26 on a fini par se faire un shoot-out.
12:28 Il n'y a rien entre nous, je vous jure, rien du tout.
12:31 C'est un pour le money, deux pour le show,
12:34 trois pour le réveil, et je ne peux pas m'en occuper,
12:36 ne vous inquiétez pas,
12:37 je m'occupe de mes chaussures blanches.
12:40 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
12:42 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
12:45 Vous pouvez me faire tomber,
12:47 je m'occupe de mes cheveux,
12:48 je m'occupe de mes yeux,
12:49 je m'occupe de tout ce que vous voulez faire.
12:53 Mais, mon amour,
12:54 je m'occupe de mes chaussures,
12:55 ne vous inquiétez pas,
12:56 je m'occupe de mes chaussures bleues.
12:59 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:01 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:03 C'est un pour le money, deux pour le show,
13:05 trois pour le réveil,
13:06 et je ne peux pas m'en occuper,
13:08 ne vous inquiétez pas,
13:09 je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:11 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:13 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:16 Vous pouvez me faire tomber,
13:17 je m'occupe de mes cheveux,
13:18 je m'occupe de tout ce que vous voulez faire.
13:21 Mais, mon amour,
13:22 je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:25 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:27 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:30 C'est un pour le money, deux pour le show,
13:33 trois pour le réveil,
13:34 et je ne peux pas m'en occuper,
13:36 ne vous inquiétez pas,
13:37 je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:40 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:42 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:45 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:47 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:50 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:52 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
13:55 Vous pouvez faire tout ce que vous voulez,
13:57 mais je m'occupe de mes chaussures bleues.
14:01 Quand c'est devenu sérieux,
14:03 on a décidé, il devait avoir 14-15 ans,
14:06 parce que là il fallait vraiment qu'il s'affirme dans la chanson,
14:09 puisqu'il voulait être chanteur, guitariste et tout ça.
14:11 Avant il faisait des petits spectacles d'enfants,
14:13 tournés en Finlande, partout il a chanté,
14:18 mais en Scandinavie et en Allemagne,
14:19 parce qu'en France les enfants n'avaient pas le droit de travailler à l'époque,
14:22 dans les music halls tous les soirs.
14:24 Et là il pouvait travailler,
14:25 donc il travaillait même bien.
14:27 On l'avait même intégré dans notre numéro à Dusseldorf.
14:31 Et même il a eu tellement de succès,
14:33 qu'après il a travaillé seul,
14:35 il avait son petit numéro à lui,
14:36 mais il n'était pas payé,
14:38 parce que quand un enfant d'artiste démarre dans le métier,
14:40 il n'est pas payé.
14:41 Mais mon ex-mari, très homme d'affaires américain,
14:44 avait dit "bon, il travaille pour un dîner et un Coca-Cola".
14:49 Et comme il avait beaucoup de succès,
14:50 il a dit "un dessert", c'était un truc très drôle.
14:53 Jean-Philippe Smet pour un rockeur,
14:55 ça n'était pas un nom,
14:57 il fallait américaniser.
14:59 La coutume voulait que les enfants de la balle
15:01 prennent le nom du numéro de scène de leurs parents.
15:03 Desta Eli dansant sous le nom de "Les Halidés",
15:06 Smet deviendra donc Halidé et Jean-Philippe Joly.
15:10 On voulait le lancer, lui, en solo.
15:13 Et ma mère allait dans tous les endroits à Paris
15:16 pour essayer de le faire démarrer sur scène.
15:18 Mais à chaque fois, il était résillé,
15:21 parce qu'il criait trop, il faisait trop de bruit.
15:23 C'était un nouveau style.
15:24 "Chilliwatch"
15:26 Chilli chili chili chili
15:27 Watch watch watch watch
15:28 Quelle homme qu'aime qu'elle
15:30 Depuis deux jours, je ne fais que répéter
15:35 Ce petit air qui commence à m'énerver
15:40 Chilli chili chili chili
15:42 Watch watch watch watch
15:43 Quelle homme qu'aime qu'elle
15:45 C'est contagieux
15:47 Car au lieu de dire bonjour
15:50 En me croissant, me vois un chanteur
15:54 Et je me dis "Chilli"
15:57 "Chilliwatch"
15:58 Chilli chili watch
16:24 Chilliwatch
16:34 J'ai consulté le docteur de mon quartier
16:38 En moins d'une heure, je l'avais contaminé
16:43 Chilli chili chili chili
16:45 Watch watch watch watch
16:46 Quelle homme qu'aime qu'elle
16:48 Le directeur d'un asile m'a enfermé
16:53 Le lendemain, il chantait à mes côtés
16:57 "Kill kill kill killwatch"
17:00 Quelle homme qu'aime qu'elle
17:02 Les infirmiers, pis de peur, m'ont relâché
17:07 Voilà pourquoi, vous aussi, vous j'en ai
17:12 "Kill kill kill killwatch"
17:14 Quelle homme qu'aime qu'elle
17:17 Mes amis, n'écoutez pas cette erreur
17:22 Car vous risquez de finir tout comme moi
17:26 One more time
17:27 "Kill kill kill killwatch"
17:41 Chilliwatch
17:45 Watch
17:50 Je me suis retrouvé dans un programme à l'Olympia
17:54 Avec Jeanne Vincent
17:56 C'était la première fois que Jeanne Vincent venait chanter à Paris
17:59 Et puis, au moment où j'étais pour répéter
18:03 J'ai vu un garçon qui est venu vers moi, à l'Olympia
18:07 Et puis, il m'a dit
18:10 "Oh, vous êtes Jean-Jacques Debout, je sais que vous passez dans le programme avec Jeanne Vincent"
18:14 "Jeanne Vincent, c'est mon idole"
18:16 "Vous pouvez pas me faire rentrer"
18:18 Je l'ai donc fait rentrer sur le côté
18:22 Et puis, je lui ai dit "Bon, on se retrouve après, mon passage"
18:26 "Et soutenez-moi, parce que moi j'ai drôlement le trac de passer"
18:30 Et puis, quand je suis arrivé sur scène
18:32 J'ai senti qu'il y avait une...
18:35 Un peu une bande de copains qui m'encourageaient, qui me soutenaient
18:39 Et c'était lui avec deux, trois copains aussi
18:42 Que j'avais fait rentrer en même temps
18:44 Et c'est comme ça que j'ai connu
18:46 Il m'a dit "Tu sais, je joue un peu de guitare"
18:50 "Et mon rêve, ça serait de chanter"
18:52 "Pour le moment, je connais pas tellement de monde"
18:55 "Mais c'est ma vie, j'ai vraiment envie de faire ça"
18:59 Je lui ai dit "Bah écoute, si tu veux, va voir Chevob"
19:03 Et c'est ce qu'il a fait
19:05 Au début, ça a pas été aussi facile que ça
19:07 Parce qu'avant de faire du disque
19:12 Et de chanter au Moulin Rouge
19:15 J'avais passé pas mal d'auditions dans des clubs
19:20 Pour être engagé
19:22 Mais c'était difficile parce que c'était à l'époque
19:25 Où le rock'n'roll n'était pas très très connu
19:27 Il était uniquement connu par des gens de mon âge à l'époque
19:30 Et les vieux...
19:32 Enfin je dis les vieux, c'est pas des vieux
19:36 Mais enfin les gens passés la trentaine
19:39 Pensaient que...
19:41 N'admettaient pas le rock'n'roll
19:42 Ils pensaient que c'était une musique de dingue
19:45 Ça voulait rien dire
19:47 Ils comprenaient pas pourquoi un chanteur se mettait avec une guitare
19:51 A bouger des jambes
19:53 Alors qu'il y avait des chanteurs à l'époque à texte
19:58 Et qu'ils ne bougeaient pas
20:00 Alors ça les a choqués
20:01 Voir un gars qui vient bien en cuir noir
20:04 Avec des foulards
20:06 Une guitare
20:07 Et qui bougeait à la presse-lait
20:08 Ils avaient jamais vu de presse-lait ce genre là
20:12 Et puis chaque fois que je faisais une audition
20:14 On me disait
20:15 Bon, bon, bon, très bien, laissez-nous votre adresse
20:17 On vous écrira, tu parles
20:20 Je n'ai pu attendre longtemps
20:22 Mais une fois que j'ai enregistré
20:24 Il y a eu un mouvement pour le rock'n'roll
20:26 Et puis c'est passé
20:28 Pour moi la vie va commencer
20:33 En revenant dans ce pays
20:38 Là où le soleil et le vent
20:41 Là où mes amis, mes parents
20:43 Avaient gardé mon cœur d'enfant
20:48 Pour moi la vie va commencer
20:53 Et mon passé sort de l'oubli
20:58 Foulant le sol de ma prairie
21:01 En chantant avec mes amis
21:03 Pour moi la vie va commencer
21:28 Pour moi la vie va commencer
21:33 Et je peux voir descendre la nuit
21:38 Sans avoir peur d'être surpris
21:41 Tandis qu'on voit comme un troupeau
21:43 Passent les ombres des chevaux
21:48 Pour moi la vie va commencer
21:53 Et je peux voir descendre la nuit
21:58 Sans avoir peur d'être surpris
22:03 Tandis qu'on voit comme un troupeau
22:06 Passe les ombres des chevaux
22:10 En chantant avec mes amis
22:13 Pour moi la vie va commencer
22:18 Et mon passé sort de l'oubli
22:23 En chantant avec mes amis
22:28 Pour moi la vie va commencer
22:33 Et mon passé sort de l'oubli
22:38 En chantant avec mes amis
22:43 Pour moi la vie va commencer
22:48 Et je peux voir descendre la nuit
22:53 Sans avoir peur d'être surpris
22:58 Tandis qu'on voit comme un troupeau
23:03 Passe les ombres des chevaux
23:08 Pour moi la vie va commencer
23:13 Et mon passé sort de l'oubli
23:18 En chantant avec mes amis
23:23 Pour moi la vie va commencer
23:28 Et mon passé sort de l'oubli
23:33 En chantant avec mes amis
23:38 Pour moi la vie va commencer
23:43 Et mon passé sort de l'oubli
23:48 En chantant avec mes amis
23:53 Pour moi la vie va commencer
23:58 Et mon passé sort de l'oubli
24:03 En chantant avec mes amis
24:08 Pour moi la vie va commencer
24:13 Et mon passé sort de l'oubli
24:18 En chantant avec mes amis
24:23 Pour moi la vie va commencer
24:28 Et mon passé sort de l'oubli
24:33 En chantant avec mes amis
24:38 Pour moi la vie va commencer
24:43 Et mon passé sort de l'oubli
24:48 En chantant avec mes amis
24:53 Pour moi la vie va commencer
24:58 Et mon passé sort de l'oubli
25:03 En chantant avec mes amis
25:08 Pour moi la vie va commencer
25:13 Et mon passé sort de l'oubli
25:18 En chantant avec mes amis
25:23 Pour moi la vie va commencer
25:28 Et mon passé sort de l'oubli
25:33 En chantant avec mes amis
25:38 Pour moi la vie va commencer
25:43 Et mon passé sort de l'oubli
25:48 En chantant avec mes amis
25:53 Pour moi la vie va commencer
25:58 Et mon passé sort de l'oubli
26:03 En chantant avec mes amis
26:08 Pour moi la vie va commencer
26:13 Et mon passé sort de l'oubli
26:18 En chantant avec mes amis
26:23 Pour moi la vie va commencer
26:28 Et mon passé sort de l'oubli
26:33 En chantant avec mes amis
26:38 Pour moi la vie va commencer
26:43 Et mon passé sort de l'oubli
26:48 En chantant avec mes amis
26:53 Souvenir souvenir
26:56 De nos beaux jours de l'été
26:59 Lorsqu'il nous partit enqueillir
27:01 Mille heures, mille baisers
27:04 Et pour mieux garder dans ma tête
27:06 Les joies de la blesséson
27:09 Souvenir souvenir
27:11 Il me reste nos chansons
27:21 Souvenir souvenir
27:23 Des départs dans le matin
27:26 Où le soleil semblait rire
27:28 Tout le long de nos chemins
27:31 D'un avion au fond de nos poches
27:33 Qu'un peu d'espoir
27:36 Mais nous partions comme un gars branche
27:38 Le fleur à ses bavards
27:41 Souvenir souvenir
27:43 Pour revenir dans ma vie
27:45 Et m'éveiller dans l'avenir
27:48 Quand tout mon ciel est en gris
27:50 On dit que le temps vous empêche
27:53 Et pourtant ça j'en suis certain
27:55 Souvenir souvenir
27:57 Pour assurer mes craintes
28:00 La gloire a été, d'abord elle a été soudaine
28:11 Instantanée et non-stop
28:15 Alors je crois qu'il a fallu vivre avec ça
28:19 Quand on a 16 ans on peut s'amuser avec la gloire
28:22 Quand on a 18 ans on peut toujours dire
28:25 Tiens j'ai eu du pot ça fait déjà 2 ans que je suis avec
28:28 Et elle couche toujours avec moi
28:30 Quand on a 20 ans on doit commencer à s'y habituer
28:33 Après à 25 ans on doit commencer à s'inquiéter de savoir si...
28:37 Bien...
28:38 Et puis
28:40 Je crois que avec cette gloire
28:44 Ce qu'il a appris c'est à se protéger
28:47 Je crois qu'il a pris des coups quand même
28:50 Je crois qu'il a pris des coups parce que
28:52 Il est très difficile quand on est dans sa position de savoir
28:55 Qui est qui
28:57 Qui est véritablement sincère
29:00 Et que quand il faut arriver
29:03 Oh oui que ça fait mal
29:06 Et que qu'il y a plein d'arbitres
29:10 Oh oui que ça fait mal
29:13 Avant de faire un homme un petit enfant
29:16 Il en faudra combien quand il devient un grand
29:19 Combien de fois à faire il lui faudra tomber
29:23 Et se peler, attendre à se relever
29:26 Il faut qu'il y ait un homme petit à petit
29:29 En apprenant à l'étudier le temps de la vie
29:32 Oh oui que quand il faut arriver
29:36 Oh oui que ça fait mal
29:39 Et que qu'il y a plein d'arbitres
29:43 Oh oui que ça fait mal
29:47 À un moment donné il a perdu sa jeunesse
29:50 Il a même pas connu l'adolescence
29:53 Il a été tout de suite un homme
29:56 C'est à dire qu'à 17 ans imaginons nous un quart de seconde
29:59 Que du jour au lendemain en l'espace de 3 mois
30:02 Vous soyez adulé
30:05 Au point de ne pratiquement plus pouvoir sortir dans la rue
30:08 J'ai l'impression que ça doit changer l'aspect des choses
30:11 Alors il est en enfance
30:14 Il a effectivement l'âge de 15-16 ans
30:17 A essayer de faire ce métier qu'apparemment il adore
30:20 Puis subitement en l'espace de 3 mois
30:23 Dès qu'il met les pieds sur une scène
30:26 Il devient vedette ça doit changer l'esprit
30:29 Je m'appelle Jean
30:32 C'était déjà une grande vedette
30:35 Il y avait un moment où on me présente
30:38 Jean Pierre Pierre Bloc bonjour bonjour
30:41 Je me suis dit oui après pourquoi pas
30:44 On est parti ensemble au cinéma
30:47 Après il avait un dîner avec son cousin
30:50 Plus un certain nombre de gens
30:53 Il est arrivé il m'a emmené
30:56 Je vous présente mon meilleur ami
30:59 Je suis resté totalement ahuri
31:02 Je viens à peine de le connaître
31:05 On était au cinéma on s'est échangé 3 mots
31:08 On a rendez-vous sur les Champs Elysées
31:11 Je ne sais plus quel café à l'époque
31:14 Je vais je crois que c'était 18h
31:17 Et Johnny était pas là
31:20 Je ne connaissais pas encore Johnny
31:23 J'ai attendu une demi-heure
31:26 Je suis parti et je ne parle plus de Johnny Hallyday
31:29 Quelques jours après je tombe sur Johnny Hallyday
31:32 Qui me dit qu'est-ce que tu as fait je t'ai attendu
31:35 Je me suis senti un peu coupable
31:38 De là il a dit est-ce que tu veux travailler avec moi
31:41 J'avais fait 28 mois en Algérie
31:44 Je ne réfléchis pas en 3 secondes
31:47 Je m'occupais de l'organisation des tournées
31:50 Je faisais sourire à l'époque
31:53 J'étais le seul qui avait une cravate
31:56 Les gens se demandaient qui était ce garçon
31:59 J'ai appris beaucoup avec Hallyday
32:02 D'abord j'ai appris l'école du show business
32:05 Mais l'école humaine c'est pas l'ENA, c'est pas Science-Fo
32:08 Mais c'est l'école de la vie
32:11 Les difficultés de rencontrer des gens qui vous expliquent leurs problèmes
32:14 Organiser des tournées c'était pas si simple
32:17 C'était une petite PMI ou PME
32:20 Johnny faisait travailler par ses disques
32:23 Ou par ses spectacles des centaines de gens
32:26 Travailler et vivre grâce à Johnny Hallyday
32:29 J'essayais de mettre de l'ordre, d'organiser ça
32:32 Et de faire ça d'une manière rationnelle
32:35 Je venais de quitter Claude François comme secrétaire
32:38 Pierre-Pierre Bloch qui travaillait avec lui comme administrateur
32:41 M'a dit "t'es arrêté"
32:44 Il était à chercher Johnny
32:47 Il a dit "bon Tiki est plus avec Claude François"
32:50 "A partir d'aujourd'hui tu travailles avec nous"
32:53 Ils m'ont mis dans la Rolls et je suis parti
32:56 Veiller à ce qu'il soit à l'heure
32:59 Veiller à tout
33:02 Avec Johnny c'était assez facile car c'était relax
33:05 Quand je travaillais dans le relax par rapport à Claude
33:08 C'était tout sur les nerfs
33:11 Avec Johnny c'est tout le temps relax
33:14 C'est très professionnel tout en étant un côté complètement...
33:17 Les gens à l'extérieur on a l'impression qu'on ne fait rien
33:20 Qu'on est là et qu'on est des branleurs
33:23 Tout était précis
33:26 Je sortais de Claude où c'était une précision au cordeau
33:29 Avec Johnny c'était un régal
33:32 Je me suis éclaté
33:35 C'est une des meilleures périodes de ma vie
33:38 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:41 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:44 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:47 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:50 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:53 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:56 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
33:59 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:02 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:05 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:08 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:11 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:14 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:17 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:20 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:23 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:26 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:29 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:32 "A partir d'aujourd'hui tu es là, ta liberté"
34:36 J'ai le souvenir avec Johnny comme deux frangins quoi
34:39 Plus qu'avec un patron et lui avec un secrétaire
34:43 Parce que secrétaire ça veut rien dire, j'ai jamais tapé à la machine
34:46 Je sais pas, mais disons que j'étais là et comme j'avais quand même une notion du métier, de ce métier là et tout
34:51 Donc je le préservais, parce qu'en fait c'est ça
34:54 C'est à dire quand tu travailles avec des personnages comme ça, il faut les préserver
34:58 Et je crois que la première fonction c'était ça quoi en fait
35:02 "Destin de star Johnny Hallyday revient avec Carlos, Jean-Jacques Debout, David Hallyday, Tiki Olgadot, Jean-Marie Perrier"