Samedi 3 juin 2023, SMART WOMEN reçoit Agathe Wautier (directrice générale et cofondatrice, Galion Project)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Générique
00:02 -Bismart.
00:03 -Bonjour, Agathe Lautier. -Bonjour, Marie-Claire.
00:06 -Ravie de vous retrouver sur ce plateau de "Smart Women".
00:09 Alors, Agathe, vous êtes la CEO cofondatrice
00:12 du Gallione Project,
00:14 que vous avez lancé officiellement en mai 2015, je crois.
00:17 C'était après des échanges, des rencontres
00:20 avec Jean-Baptiste Rudel, qui était à l'époque...
00:22 qui a été initialement le créateur de Criteo.
00:25 Jean-Baptiste est venu dans cette émission il y a un an,
00:28 c'était la première, pour parler, en tant que grand acteur de la tech,
00:32 parler de sa vision des femmes dans la tech.
00:35 Alors, ce que je voulais,
00:36 déjà, au départ, pour situer,
00:38 après, on parlera des femmes, c'est le sujet principal,
00:41 mais pour situer, finalement, à quoi correspondait
00:44 cette volonté de créer le Gallione Project,
00:46 comment ça fonctionne, en quoi ça consiste ?
00:48 -Le Gallione Project, c'est en partie
00:50 une volonté des entrepreneurs de la tech de se fédérer
00:53 pour s'accompagner les uns les autres.
00:55 C'est Jean-Baptiste Rudel qui est à l'initiative,
00:58 avec moi-même, de ce fameux Gallione Project.
01:00 Il s'est rendu compte qu'il y avait énormément
01:03 d'entrepreneurs incroyables qui venaient de la French tech,
01:06 qu'on avait beaucoup d'atouts,
01:08 et lui, il avait envie de partager son expérience
01:11 pour que les entrepreneurs puissent voir plus grand,
01:13 aller plus vite, et ne réitèrent pas les mêmes erreurs
01:16 qu'il avait pu faire lui.
01:18 Il avait envie de le faire au sein d'un collectif
01:20 avec plusieurs entrepreneurs,
01:22 puisqu'on sait que le chemin entrepreneurial
01:25 est singulier, il y a mille manières de réussir.
01:28 Le but, c'est de le faire à plusieurs.
01:29 -Aujourd'hui, qu'est-ce que ça représente ?
01:32 Combien de membres ?
01:33 -Aujourd'hui, on est 450 membres au sein du Gallion.
01:37 On est vraiment très, très concentrés
01:40 sur la tech et l'hypercroissance,
01:42 car pour rentrer au Gallion, il faut avoir levé des fonds,
01:45 c'est notre singularité.
01:47 On s'aide dans cette phase de croissance.
01:49 Tous les entrepreneurs ont une fameuse term sheet,
01:52 ont des investisseurs, ont un board
01:54 et des objectifs de croissance assez ambitieux.
01:57 Il y a ce réseau d'entrepreneurs de la tech
01:59 où vous allez trouver toujours un pair
02:02 avec qui vous allez pouvoir partager,
02:05 et aussi un think tank
02:06 dans lequel on réunit un certain nombre d'articles
02:09 et d'outils pour aider les entrepreneurs
02:12 dans leur phase d'hypercroissance.
02:14 -Vous me disiez, quand on a discuté ensemble,
02:16 que le montant de la levée de fonds nécessaire,
02:19 qui était au départ d'un million, avait été augmenté,
02:22 à 3 millions, je pense,
02:24 et que, comme les femmes lèvent moins de fonds
02:27 - on le sait pour des tas de raisons -,
02:29 c'était plus compliqué, éventuellement,
02:31 d'avoir des femmes au sein du Gallion de Project.
02:34 Parlez-nous de la situation.
02:36 Que représentent les femmes ?
02:37 Comment ça se passe pour elles ?
02:39 Qu'avez-vous comme programme ?
02:41 -La situation dans la tech est assez catastrophique.
02:44 Elle évolue, mais doucement,
02:46 notamment grâce à nos amis de Sista,
02:48 que vous connaissez bien, Marie-Claire.
02:51 -Anna est venue ici aussi.
02:53 -J'imagine bien. C'était une des premières invitées.
02:56 -Il y a 2 % des fonds destinés aux femmes.
02:58 2 %, c'est rien, ça n'existe pas.
03:00 Mon travail au sein du Gallion de Project,
03:03 c'est d'inviter ces femmes à rejoindre le Gallion.
03:06 J'ai 450 membres.
03:08 Je dois avoir à peu près 80 femmes.
03:10 C'est vraiment pas beaucoup.
03:12 Ca représente à peu près 20 %.
03:14 Je pense qu'il faut vraiment encourager les femmes
03:17 à venir dans des réseaux qui soient mixtes
03:19 pour qu'elles puissent échanger sur les bonnes pratiques.
03:23 -Il faut la mixité pour qu'il y ait des exemples
03:26 uniquement concentrés.
03:27 -Ca leur donne envie, ça leur crée des rôles modèles.
03:30 Les hommes ont besoin de rôles modèles féminins.
03:33 On sait que les entreprises menées par des femmes
03:36 surperforment.
03:37 On a l'index féminin qu'on suit régulièrement.
03:41 Je pense notamment à Isabelle Rabier,
03:43 une entrepreneure dans la tech,
03:45 qui, grâce au Gallion, a vraiment senti son ambition stimulée.
03:49 Elle en parle assez souvent.
03:51 Elle s'est dit que si eux, ils lèvent 10 millions,
03:55 elle a une entreprise en forte croissance.
03:57 Ce que je vois aujourd'hui, c'est que la situation avance doucement.
04:01 Le Gallion Project, on est là depuis huit ans.
04:04 La nouveauté, c'est que maintenant,
04:06 on compte les femmes pour que les femmes comptent.
04:09 -C'est le fameux slogan de Sista.
04:11 -On peut voir un peu l'évolution et avoir un réel impact.
04:16 Il y a une prise de conscience des investisseurs.
04:19 Les entrepreneurs, c'est une opportunité
04:21 pour les femmes d'y aller.
04:23 Je dis à toutes les femmes que les entrepreneurs
04:26 cherchent des projets portés par des femmes.
04:28 C'est vraiment un bon moment pour y aller.
04:31 Et donc, voilà.
04:32 -En termes de programme,
04:33 vous avez un programme spécifique pour elles ?
04:36 -Oui, on a un programme spécifique dont je vais vous parler
04:39 et qui est super intéressant à suivre.
04:42 On fait avec BNP Paribas depuis trois ans.
04:44 On a une promo de 10 femmes qui rejoignent le Gallion.
04:48 Je tiens à préciser qu'elles payent la moitié de leur membership.
04:52 C'est plutôt moi qui ai souhaité ça.
04:54 On dit souvent que les femmes, elles ont aussi beaucoup de pont.
04:57 Je me suis posé la question de me dire que si j'ai envie
05:00 d'inviter plus de femmes, il faut que ce soit gratuit.
05:03 Mais on fait du business, on n'est pas en boîte de nuit.
05:06 -Il faut être différent. -Exactement.
05:09 Et toutes les femmes entrepreneurs,
05:11 j'ai posé la question à Rania Belkaya,
05:13 que vous connaissez bien, à Céline Azort,
05:15 elles m'ont toutes dit qu'on veut être traitées comme les hommes.
05:19 Je leur dis que je vous donne un coup de pouce
05:21 grâce à BNP Paribas, qui est très engagée sur ce sujet-là.
05:26 Ainsi, on fait rentrer des femmes davantage dans le Gallion.
05:30 La différence qu'on voit entre les hommes et les femmes,
05:33 c'est que les femmes sont moins en réseau.
05:35 Je ne sais pas si vous l'avez pu remarquer,
05:38 mais les hommes n'ont pas de problème
05:40 pour aller dîner avec... -Pour eux, c'est normal.
05:43 -Et nous, les femmes, comme ça nous prend beaucoup de temps,
05:47 toute la partie business, on rentre plutôt à la maison
05:50 pour les enfants, mais il faut prendre du temps pour le réseau,
05:53 parce que c'est ce qui fait qu'on décolle dans sa boîte
05:56 et même dans sa carrière.
05:58 -Ecoutez, vraiment, bravo et merci,
06:00 parce qu'une fois de plus, on a vérifié avec vous
06:03 dans cette discussion à quel point, finalement,
06:06 dans les leviers de l'entrepreneuriat réussi,
06:08 il y a effectivement ce partage de l'information,
06:11 ces bonnes pratiques, les exemples des pères,
06:14 l'accompagnement, et que c'est très important.
06:17 -Oui, je pense que la création de... Merci.
06:19 La création de rôle modèle, elle est essentielle,
06:22 d'où cette émission, on en parlait,
06:24 c'est important que les femmes puissent s'exprimer.
06:27 Et aussi, le message que je voudrais passer,
06:30 c'est la différence de projet porté par des femmes
06:33 que je vois depuis huit ans,
06:34 qui vont sur de la deep tech, de la biotech, de la fintech,
06:38 et c'est des projets qu'on voyait peu avant,
06:40 et maintenant, on voit que les femmes se lancent
06:43 dans toutes sortes de projets avec une ambition démesurée.
06:46 -Je suis ravi de... -C'est le mot de la fin.
06:49 -Exactement.
06:50 -Tout est possible et les femmes peuvent tout faire.
06:53 Merci beaucoup. -Merci, Marie-Claire.