Gilles Simon a livré son regard, toujours acéré, sur la montée en puissance de Carlos Alcaraz et les comparaisons entre l'Espagnol et le Big 3, composé de Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer. Même si l'ancien 6ème mondial adore le jeu "ultra spectaculaire et fantastique à regarder" d'Alcaraz, il calme l'enflammade autour du jeune N.1 mondial : "Il est moins fort que chacun des trois. Et de très loin".
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00:00 la question du mix du big strip, parce que c'est vrai que j'ai beaucoup entendu presque
00:03 qu'il serait aussi fort que les trois réunis parce qu'il a le truc.
00:05 Il est moins fort que chacun des trois, pour moi de très loin.
00:09 Alors est-ce qu'après, dans le contexte, et tu as raison, s'il avait deux autres joueurs
00:14 monstres avec lui et qu'il se poussait, est-ce qu'à un moment il monterait, etc.
00:17 Mais aujourd'hui, pour moi, avec le niveau qu'il a, il joue au Rafa qu'a 25 ans, il
00:22 prend 3-7, au revoir, terminé.
00:24 Il se passe rien sur terre battue.
00:25 Mais le tennis cherche un successeur et donc lui, il est fantastique parce qu'il a un
00:31 jeu qui est hyper spectaculaire, qu'il est fantastique à regarder jouer.
00:36 Et qu'on se dit, il court, alors on a l'impression qu'il court comme Domacq, mais il est loin
00:40 d'avoir son retour.
00:41 Il joue Dufon comme Rafa, mais Dufon ne gagnerait pas comme Rafa.
00:44 Et Federer, c'était une machine au service.
00:46 C'est quelqu'un qui gagne 95% de ses jeux de service partout, tout le temps.
00:50 Et déjà, rien que sur les mises en jeu, donc en tennis pur, Alcaraz, c'est quelqu'un
00:54 qui retourne de loin, qui sert bien, mais correct, mais sans plus.
00:57 Donc pour moi, contre les trois, il n'aurait jamais.
01:00 Par contre, ce qu'il a pour lui, c'est qu'il a une vraie personnalité, un style de jeu
01:04 qui fait hyper plaisir à regarder parce qu'il est ultra explosif, il varie énormément.
01:08 Donc, il dégage quelque chose d'hyper impressionnant.
01:11 Et comme le tennis, et c'est normal, quand on veut faire la promotion de son sport, on
01:16 est là à nous dire bon, ben voilà, c'est le nouveau.
01:18 Et on se dit, il va être plus fort.
01:19 Et moi, je me dis juste non.
01:21 Par contre, en tennis, pour moi et pour l'instant en tout cas, il est très loin de ce qu'aurait
01:27 pu être un rafale sur terre et très loin de ce qu'aurait pu être un Federer sur gazon
01:30 et même d'un Novak sur dur.
01:31 Mais aujourd'hui, il lutte avec 16 ans de moins contre Novak.
01:35 Alors c'est ça qui est sympa par contre dans le sport, c'est qu'on cherche aussi à ce
01:40 que des jeunes débattent les meilleurs.
01:43 Plus justement pour que ce soit le passage de témoin, c'est Federer qui bat 100 prasses
01:48 à Wim.
01:49 Quand il bat 100 prasses à Wim, il bat 100 prasses et hop, c'est pas les prochains vainqueurs
01:56 sont des vainqueurs par défaut.
01:57 C'est ce qu'on n'aime pas dans un sport, c'est de se dire, maintenant qu'ils sont
02:01 partis, les autres gagnent, mais ça ne vaut pas.
02:03 Donc c'est pour ça qu'on a besoin aussi qu'ils jouent, qu'ils se confrontent et
02:05 qu'ils les gagnent.
02:06 C'est pour ça qu'ici, tout le monde a envie qu'il y ait Alcaraz contre Djokovic en
02:09 demi et a envie de voir ce match.
02:10 Parce qu'on a envie de voir cette transition.
02:12 On ne voudrait pas qu'il s'arrête en disant je ne peux pas jouer et placer Alcaraz et
02:15 qu'on se dise, finalement, ça serait plus facile pour le sport de dire il les a battus
02:20 et il les a mis dehors.
02:21 Mais quand bien même ce serait le cas, il les a mis dehors quand ils ont 36 ans ou 37
02:24 ans.
02:25 Mais ce n'est pas de sa faute parce que lui, il arrive à 20 ans ou 21.
02:27 Moi, je dis juste dans le jeu, on ne se rend pas compte de Nadal 14 fois Roland.
02:31 Nadal, il ne perdait pas à Rome comme ça, contre un joueur.
02:39 Ça paraissait impossible.
02:40 Il était à 98% de victoire et ses trois défaites, c'est soit un mec qui a fait un
02:45 match irréel une fois ici, soit fait derrière.
02:48 Enfin, point quoi.