Tariq Ramadan, professeur d’études islamiques contemporaines, était l’invité de BFMTV ce lundi. Jugé pour viol et contrainte sexuelle par le tribunal de Genève (Suisse), l’islamologue a été acquitté le 24 mai dernier. Les avocats de la plaignante ont annoncé faire appel de la décision.
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00:00 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:01 - Bonsoir Tariq Ramadan.
00:02 Vous avez été acquitté par le tribunal suisse.
00:05 La plaignante, la femme qui vous accusait de contraintes, de viols, de violences sexuelles,
00:11 a pourtant annoncé qu'elle allait faire appel.
00:13 Trois ans de prison avaient été requis contre vous.
00:15 Vous estimez qu'aujourd'hui la justice est passée, que vous êtes blanchi, c'est fini ?
00:19 - Écoutez, j'estime que la justice suisse a fait son travail.
00:22 J'ai demandé à la justice suisse de faire une chose,
00:26 à savoir d'oublier que je m'appelais Tariq Ramadan et d'oublier tout le poids médiatique
00:30 et tout ce qu'il y avait autour de cette affaire.
00:32 Et vous êtes les premiers au courant de ce qui s'est passé.
00:35 En particulier, 80% de la salle était remplie de journalistes français qui étaient là.
00:39 Et donc, ils ont fait leur travail parce qu'ils se sont appuyés sur les faits,
00:43 ils ont fait le droit, ils ont appliqué les principes.
00:47 Et c'est de cela seulement dont j'aimerais parler aujourd'hui.
00:52 Ce sont les faits et le droit qui font que la justice suisse a reconnu ce qui était la vérité,
00:58 à savoir que j'étais innocent, ce que je clame depuis toujours et que je répète en France.
01:02 - Mais vous sous-entendez que vous aviez finalement déjà été condamné par un tribunal médiatique, c'est ça ?
01:06 Parce que vous parliez des journalistes.
01:07 - Par un tribunal populaire et médiatique, vous savez, je viens de passer et je passe encore.
01:12 Ça fait cinq ans que ça dure et que c'est difficile.
01:15 Vous avez vu la couverture médiatique en France, même après ce qui s'est passé en Suisse,
01:19 on laisse entendre des choses qui sont absolument incroyables.
01:22 Et donc, on fait toujours ce que je ne veux plus que l'on fasse.
01:25 - Vous êtes une personnalité publique ?
01:26 - Oui, la personnalité publique, je l'assume.
01:28 Ce que je n'assume pas, c'est qu'on confonde une projection que l'on fait sur un intellectuel
01:32 avec la réalité du droit.
01:35 Parce que ce qu'on a fait, même quand je suis passé sur votre chaîne, on a tout mélangé,
01:39 on a passé du plan moral au plan du droit.
01:42 Moi, je vous demande, effectivement, le plan moral, on va le laisser.
01:45 Même ce qui a été dit sur moi et qui est répété par un certain nombre de journalistes,
01:49 que j'étais violent, que j'avais des pratiques, tout ceci a été balayé.
01:52 Parce que qu'est-ce que l'on sait aujourd'hui ?
01:54 C'est que la première plaignante, elle a des relations avec 50 personnes,
01:57 ça c'est dans le dossier, qui sont sadomasochistes.
02:00 La deuxième, elle est scatophile et coprophage.
02:03 La troisième, elle est mariée avec une personne qui est un acteur porno,
02:08 qui est un spécialiste des scènes violentes.
02:10 C'est elle, ce n'est pas moi, ce point-là.
02:12 Sur le plan moral, j'aimerais qu'on cesse aujourd'hui,
02:15 que personne ne s'occupe de la morale des autres, ça c'est un premier élément.
02:18 Sur le plan du droit, aujourd'hui, je suis une personne publique,
02:21 mais malheureusement, on oublie le droit pour projeter sur moi
02:25 des choses qui sont absolument loin de la réalité juridique.
02:30 Je vous donne un exemple très précis.
02:32 Je sors blanchie au sens où innocentée, certes, elle fait appel,
02:36 et ça c'est le droit, elle fait appel.
02:38 Mais on dit, tarek Ramadan, sur la base du dossier,
02:42 - Au bénéfice du doute.
02:44 - Non, alors justement, c'est pour ça que je vous reprends,
02:47 parce que vous avez repris ce qui a été dit par un certain nombre de journalistes français,
02:51 au bénéfice du doute.
02:52 - J'ai repris la dépêche à effuer.
02:54 - Justement, la dépêche à effuer, elle ne dit pas ce qui est.
02:57 À un moment donné de l'arrêter, sur deux éléments,
03:01 les juges disent, comme il y a deux avis de psychiatres,
03:06 au bénéfice du doute, et ça c'est le droit,
03:09 eh bien on ne peut pas prendre une décision.
03:12 Mais ce n'est pas ce qu'il dit sur tous les éléments.
03:14 Le fait qu'elle ait menti, le fait qu'elle ait plusieurs versions,
03:18 le fait que le réceptionniste dit
03:20 tout ce qu'elle dit ne correspond pas à la vérité,
03:22 le fait qu'elle ait menti à ses deux psychiatres,
03:25 et qu'elle ait menti également à toutes ses connaissances,
03:28 en disant, mais vous savez, je voulais une relation intellectuelle avec Tarek Ramadan,
03:32 ce que les juges disent sur la base des textes
03:35 qui lui étaient envoyés avant et après,
03:38 elle était dans un processus de séduction.
03:40 Il n'y a pas eu de relation avec cette plaignante,
03:43 et en l'occurrence, ce que disent les juges,
03:45 quand il y a doute, ça bénéficie à la clé.
03:48 Mais ils ne disent pas que tout est fondé sur l'absence de preuve,
03:52 contrairement à ce que disent certains journalistes
03:54 qui vont très vite en besogne pour confirmer
03:56 ce qu'ils ont laissé entretenir pendant des années,
03:59 et que les faits contestent.
04:01 - Vous avez parlé plusieurs fois sur cette affaire,
04:03 puisqu'il y a un appel, et puis il y a aussi la menace d'un procès en France
04:05 pour des faits similaires.
04:06 Où en est-on des affaires Ramadan ?
04:08 François Vantighen.
04:09 - On va parler du droit, puisque c'est ce que vous demandez.
04:12 Effectivement, au-delà du dossier suisse,
04:14 il y a également l'affaire en France,
04:16 puisque vous êtes accusé dans ce dossier de viol sur plusieurs femmes depuis 2017.
04:20 Elles ont décrit, et là aussi ça figure au dossier,
04:23 des relations émaillées de violences verbales, physiques,
04:26 des pratiques pour lesquelles elles n'étaient pas forcément consentantes.
04:29 La justice a ouvert une enquête, vous avez été mis en examen,
04:32 vous avez fait quasiment dix mois de détention provisoire,
04:35 et il y a un peu moins d'un an, en juillet 2002,
04:37 le parquet de Paris a requis votre renvoi devant une cour d'assises
04:40 pour être jugé pour le viol de quatre de ces femmes qui vous accusent aujourd'hui.
04:45 Vous disiez que vous avez souffert de cette situation depuis cinq ans,
04:48 on imagine aussi au regard des dépositions de ces femmes
04:50 qu'elles ont aussi souffert de cette situation.
04:52 Aujourd'hui, c'est un juge d'instruction de décider s'il y aura un procès ou pas.
04:56 Dans cette affaire, vous venez de le rappeler,
04:58 vous estimez que ces femmes ont menti.
05:01 C'est à la justice de le dire, en revanche, il y a aussi un mensonge dans ce dossier,
05:05 c'est le vôtre, M. Ramadan, puisqu'au début de l'instruction,
05:08 vous avez commencé par affirmer que vous n'aviez jamais eu de relation avec ces femmes
05:12 avant de reconnaître au bout d'un an d'enquête,
05:14 et alors que vous étiez détenu, que vous aviez bien eu des relations consenties
05:17 avec certaines d'entre elles.
05:19 J'ai donc deux questions, la première c'est pourquoi vous avez menti à l'origine,
05:22 et surtout, est-ce que vous ne craignez pas que ce mensonge originel
05:26 vienne altérer la confiance que la justice pourrait porter à votre parole aujourd'hui ?
05:30 Mais non, monsieur, parce que le mensonge, il n'est pas de même nature.
05:34 J'ai expliqué déjà pourquoi j'ai menti.
05:36 Pourquoi vous avez menti ?
05:37 Parce que je suis un homme, et je suis un homme marié,
05:39 et puis que j'ai une personnalité qui était une personnalité publique,
05:44 et à un moment donné, j'ai essayé de me protéger.
05:46 En fait, vous savez ce que j'ai fait ?
05:47 Ce que vous tous vous feriez dans une pareille situation.
05:49 Vous ne reconnaîtriez pas votre vie privée, point.
05:52 C'est aussi simple.
05:53 Vous pensez que les...
05:54 Pardon, pardon, pardon, mais nous, nous, nous...
05:56 Non mais attendez, nous, on n'a pas, notamment dans un enregistrement
06:00 qu'on a retrouvé en 1999, reconnu que finalement,
06:04 les musulmans qui trompaient leur femme, ce n'était pas bien.
06:07 Voilà, on ne prêchait pas.
06:09 Vous avez prêché une morale, vous avez fait le contraire dans votre vie privée.
06:13 Non, non, non, ne venez pas sur le terrain moral.
06:15 C'est vous qui venez là.
06:16 Non, non, je ne venais pas sur le terrain moral.
06:19 À partir d'un certain moment, moi-même, et je suis le premier conscient,
06:22 quand on est en contradiction avec ses principes,
06:24 on revient à soi-même et on fait de l'introspection.
06:26 Ce n'est ni à vous de vous mettre entre moi et moi-même,
06:28 ni à personne d'autre.
06:29 Donc vous n'avez pas vécu les choses d'une façon islamique ?
06:32 Puisque c'est ce que vous disiez.
06:33 C'est un autre sujet.
06:35 Mais non, c'est le même sujet.
06:36 Non, non, ce n'est pas le sujet.
06:37 Le sujet, il est que vous me demandez pourquoi j'ai menti.
06:40 Je vous explique.
06:41 Ma vie privée, j'ai simplement essayé de protéger ma personne.
06:45 Deuxième des questions que vous posez,
06:48 c'est est-ce que vous pensez que ça va avoir un impact ?
06:51 Mais non, mes chers amis, ça n'a rien à voir.
06:53 Le fait que j'ai dit qu'il n'y avait pas de relation
06:55 ne change absolument rien au fait que j'ai répété qu'il n'y a aucun viol.
06:59 Aucun viol.
07:00 Et vous dites une chose, monsieur,
07:01 et vous faites du droit et vous êtes spécialisé en la matière,
07:04 j'aimerais que vous soyez précis,
07:05 parce que qu'est-ce qui a révélé le dossier suisse ?
07:07 À un moment donné, on a pensé que le dossier suisse
07:09 allait aider le dossier vide français.
07:11 En fait, il se passe exactement le contraire.
07:13 Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a une perquisition qui a été faite.
07:16 Vous n'êtes pas sans savoir non plus que les juges
07:18 de la décision de mine santé en Suisse
07:20 relèvent des choses qui sont particulièrement importantes.
07:23 La première des choses, c'est que la plaignante suisse
07:25 a été poussée à porter plainte.
07:27 Par qui ?
07:28 La perquisition a relevé des messages.
07:30 Ces messages, ils viennent de qui ?
07:31 Les messages, ils viennent de Caroline Fourest,
07:33 qui dit à la plaignante suisse,
07:35 des semaines avant qu'elle porte plainte,
07:37 s'il ne porte pas plainte,
07:38 Tarek Ramadan va s'en sortir.
07:40 Le dossier suisse, qu'est-ce qu'il révèle également ?
07:43 Qu'elle est en contact avec El Fassi.
07:45 Le dossier suisse révèle quoi encore ?
07:47 C'est que un des avocats, Maître Morin,
07:49 se rend en Suisse en mars, avant qu'elle porte plainte.
07:52 Et vous me dites aujourd'hui,
07:53 elles ont des versions concordantes, les mêmes.
07:57 Eh bien, le fait est, monsieur,
07:59 c'est qu'elles sont en contact avant de porter plainte.
08:02 Elles sont en contact après.
08:04 Elles ont toutes la même version.
08:06 Mais ce que dit...
08:07 - Vous êtes victime d'un complot ?
08:08 - Non, non, je vous dis, je vous dis, monsieur.
08:11 Vous regardez comment vous traduisez les choses.
08:13 - Si vous dites, elles se sont menées ensemble.
08:15 - Non, non, mais attendez, je suis très précis sur les mots.
08:16 - Pourquoi toutes ces femmes mentent, selon vous ?
08:17 - Je vais vous dire une chose.
08:19 Je ne suis pas victime d'eux.
08:21 Je vous dis les faits relevés.
08:22 Mais laissez-moi terminer ma réponse,
08:24 parce que c'est sympa de m'inviter pour parler tout seul.
08:26 - Oui, mais si vous ne répondez pas à nos questions, c'est un problème.
08:28 - Parce que si je veux répondre,
08:30 je veux pouvoir aller jusqu'au bout de ma phrase.
08:32 Pourquoi est-ce qu'elles mentent et qu'est-ce qui s'est passé ?
08:35 La première des choses, c'est que je ne vous dis pas que je suis victime.
08:38 Je vous dis qu'est-ce que disent les juges
08:41 qui connaissent le dossier en Suisse après lecture.
08:43 Et qui, à la suite d'une perquisition,
08:45 voient tout ce qui se passe en France.
08:47 Qu'est-ce qu'ils disent ?
08:49 Premier élément, c'est que ces femmes,
08:51 elles sont en contact.
08:53 Que la Plaignante suisse a été poussée.
08:55 Qu'elle est en contact avec Caroline Faust.
08:57 Qu'elle a menti d'ailleurs, elle dit qu'elle ne connaissait pas Caroline Faust.
08:59 Qu'elle demande de l'argent à El Fassi.
09:01 - Un photographe, El Fassi.
09:03 - El Fassi, c'est un paparazzi.
09:05 Et puis ensuite, à côté de ceci,
09:07 qu'elles sont aussi en contact avec Alain Soral.
09:09 Mais qu'est-ce que disent ces messages
09:11 qu'on retrouve
09:13 à la perquisition et sur les blogs ?
09:15 Elles disent "on va se mettre ensemble
09:17 et on va le faire tomber".
09:19 Que Caroline Faust, vous n'êtes pas sans savoir.
09:21 - Qui n'est pas là pour vous répondre.
09:23 - Non, mais attendez.
09:25 Vous voulez des faits.
09:27 Je ne suis pas en train de me présenter comme une victime.
09:29 Je vous présente des faits
09:31 qui sont confirmés aujourd'hui
09:33 par le dossier suisse.
09:35 Plus que cela.
09:37 - Expliquez-moi pourquoi toutes ces femmes,
09:39 selon vous, mentent.
09:41 - Alors je vais vous expliquer.
09:43 - Parce qu'il n'y a pas qu'une seule femme.
09:45 - Vous voyez comment ça se passe.
09:47 - Expliquez-moi pourquoi.
09:49 - Quand j'étais en prison,
09:51 on nous a fait croire que ma culpabilité
09:53 avait à voir avec le nombre.
09:55 On a commencé par 10, on est allé à 7.
09:57 Maintenant, il en reste 3.
09:59 Dans le dossier, précisément,
10:01 une des plaignantes est sortie,
10:03 le parquet n'a pas retenu la quatrième.
10:05 Il en reste finalement 3.
10:07 Parce qu'elles-mêmes, elles le disent,
10:09 2 des plaignantes, avant de porter plainte,
10:11 m'annoncent qu'une troisième m'attaque.
10:13 En fait, ce qu'on veut, c'est me faire tomber.
10:15 - Pourquoi ?
10:17 - Pour ce que je représente.
10:19 - Vous représentez quoi ?
10:21 - Dans ce pays...
10:23 - La France.
10:25 - La France. Tariq Ramadan représente une voix
10:27 qui a été celle que vous savez
10:29 être contestée.
10:31 On a dit, Tariq Ramadan, c'est le petit-fils
10:33 des fondateurs des Frères Musulmans.
10:35 Et Tariq Ramadan, c'est un islamiste.
10:37 Mais la réalité, c'est que ce que j'ai toujours dit
10:39 aujourd'hui à la France,
10:41 vous ne vous en sortirez pas dans ce pays
10:43 si vous ne considérez pas
10:45 que les Français de confession musulmane
10:47 ont les mêmes droits que vous et la même citoyenneté.
10:49 Et ça, c'est ce que je dis depuis 30 ans.
10:51 C'est une France, aujourd'hui, qui a un problème
10:53 avec... qui me suit parce que je suis musulman.
10:55 - Non, non, mais c'est ça,
10:57 qui a un problème avec la religion musulmane.
10:59 Donc, c'est une France islamophobe et vous êtes un symbole.
11:01 - En fait, vous êtes attaqué parce que vous êtes musulman.
11:03 - Je suis attaqué parce que je défends
11:05 une certaine façon d'être français, européen,
11:09 de confession musulmane totalement autonome.
11:11 Et de critiquer le gouvernement.
11:13 J'aimerais que vous entendiez ça.
11:15 - Vous critiquez le gouvernement.
11:17 - Mais évidemment.
11:19 - C'est lié à vos affaires, vos critiques contre le gouvernement.
11:21 - Mais évidemment, évidemment que c'est...
11:23 - Je vais essayer de comprendre pourquoi.
11:25 - C'est une affaire qui est politique, éminemment politique.
11:27 Alors, aujourd'hui, ce qui m'intéresse
11:29 du point de vue du droit...
11:31 - Mais pour ce que je représente.
11:33 - C'est-à-dire que les politiques sont derrière ça ?
11:35 - Vous jouez... - Je pose la question.
11:37 - Je vais vous dire une chose.
11:39 99% des Français de confession musulmane,
11:41 ils savent très bien ce qui se passe.
11:43 Et énormément d'avocats, de juges,
11:45 et même vous, en fait,
11:47 parce que là, vous jouez à l'innocent.
11:49 - Non, non, je ne vois rien du tout.
11:51 - Je journalise. - Non, non, non, j'essaie de comprendre.
11:53 - Mais je vais vous dire, la réalité, c'est qu'on sait très bien
11:55 ce que je représente dans ce pays.
11:57 Donc, maintenant, vous me posez la question.
11:59 - La justice suisse, ça n'a rien à voir avec le gouvernement français.
12:01 - Non, mais la justice suisse,
12:03 ce que je vous ai demandé, je vous demande deux choses.
12:05 Oubliez que je m'appelais Tarek Ramadan
12:07 et faites du droit. Ils ont oublié que je m'appelais Tarek Ramadan,
12:09 ils ont fait du droit, je suis innocent.
12:11 - Et en France, on n'oublie pas que vous êtes Tarek Ramadan ?
12:13 - Mais évidemment. - Donc, au fait, vous êtes mal parti, alors.
12:15 - Je vais vous dire une chose. - Vous serez condamné, alors, c'est ça ?
12:17 - Si je ne m'appelais pas Tarek Ramadan,
12:19 cette affaire, elle aurait été classée.
12:21 Vous savez sur quoi ? Tiens, le dossier d'aujourd'hui...
12:23 - La détention prévisoire, par exemple ? - Mais bien sûr que non.
12:25 Et vous le savez très bien, j'ai fait de la détention prévisoire
12:27 pour qu'on me... Mais attendez,
12:29 vous aviez des avocats, des partis
12:31 plaignants qui disent
12:33 "mais il faut qu'ils croupissent en prison",
12:35 on a tout ça, c'est sorti. Aujourd'hui, moi, je vous parle
12:37 de fait, donc je ne vous parle pas.
12:39 Ne faisons pas de l'interprétation libre,
12:41 revenons au droit, regardez ce qui se passe.
12:43 - Donc il ne faut pas croire les femmes qui parlent ?
12:45 - Je vais vous dire une chose, monsieur.
12:47 Il faut croire
12:49 les gens qui disent la vérité.
12:51 - Alors je vais vous dire une chose,
12:53 les femmes et les hommes
12:55 qui soutiennent ces plaignantes,
12:57 en disant... - Mais pardon,
12:59 - Vous m'avez posé une question qui est essentielle,
13:01 je vais y répondre, je ne vous laisserai pas me couper.
13:03 - Allez-y. - Donc, à partir d'un certain moment,
13:05 à partir d'un certain moment,
13:07 il y a des femmes, et on sait qu'elles
13:09 peuvent mentir et qu'elles peuvent accuser des gens.
13:11 - Mais vous-même, vous avez menti, puisqu'au départ,
13:13 vous avez dit "je ne les connais pas". - Non, je n'ai pas
13:15 dit "je ne les connais pas", j'ai dit "ça n'a rien passé", c'est pas la même chose.
13:17 Et puis la deuxième des choses, c'est pas de la même nature.
13:19 C'est pas de la même nature. - D'accord, d'accord.
13:21 - Attendez, vous allez me dire, monsieur... - Mais vous-même, vous avez menti,
13:23 comment vous croire plus que ces femmes,
13:25 parce qu'elles ne vous comprennent pas ? - Mais parce que depuis, je ne mens pas, je ne mens pas sur le fait
13:27 du viol, elle est... - Mais qu'est-ce qui vous propose ?
13:29 - Mais attendez, si j'avais menti,
13:31 si j'avais menti, la justice suisse vient de dire "il n'a pas
13:33 menti", ça arrêtera ma dent. Maintenant, la justice
13:35 française, j'aimerais qu'elle fasse du droit,
13:37 qu'elle arrête d'utiliser ce que vous venez de faire,
13:39 comme vous n'avez pas reconnu qu'il y avait
13:41 une relation... - Non, vous voulez traiter de menteuses.
13:43 - Mais elles sont menteuses. - Je dis simplement que vous-même,
13:45 vous avez menti, ça c'est factuel.
13:47 - Mais monsieur... - Elles sont menteuses sur le viol ?
13:49 - Monsieur, elles sont menteuses sur le viol, et pas seulement !
13:51 Je veux dire qu'elles disent... - Le patron sait quoi ?
13:53 - Elles arrivent devant... - C'est quoi "pas seulement" ?
13:55 - Laissez-moi terminer, pas seulement, elles arrivent
13:57 devant la police, elles disent "on se
13:59 connaît pas", les
14:01 ordinateurs montrent qu'elles se connaissent.
14:03 Nous ne connaissons pas Caroline Fourest. - D'accord, mais
14:05 Tariq Ramadan, vous-même,
14:07 vous avez finalement menti
14:09 à vos compatriotes
14:11 musulmans, en théorisant
14:13 un comportement
14:15 que vous-même, vous n'avez pas respecté.
14:17 On va reprendre ce que vous déclariez,
14:19 c'est une énormité de vivre quelque chose en dehors du cadre
14:21 du mariage, de vivre des choses qui ne sont pas
14:23 islamiques. Ça, vous l'avez dit publiquement,
14:25 vous avez menti là aussi.
14:27 - Il faut arrêter tout de suite de tromper sa femme, il faut demander
14:29 pardon à Dieu et reprendre une famille saine.
14:31 - Mais écoutez, moi je suis dans un
14:33 ordre transcendant, je suis croyant.
14:35 Vous pouvez-vous décider que
14:37 quand on est en contradiction avec ce que l'on croit,
14:39 on est un tartuffe et un mauvais homme ?
14:41 Il se peut que non. Il se peut que
14:43 comme n'importe quel être humain, on a des idéaux...
14:45 - Bah quand on dit aux gens ce qu'il faut faire, c'est pas soi-même
14:47 pour préconiser... - Vous êtes incroyable ! Vous êtes curé
14:49 ou vous êtes... Attendez...
14:51 - Pour le coup, le curé, c'est plutôt vous, puisque...
14:53 - Vous êtes en train de me donner
14:55 une leçon de morale. - C'est vous qui donniez des leçons
14:57 de morale ! - Laissez-moi terminer et vous répondre,
14:59 cher monsieur. Je dis
15:01 que j'ai une parole
15:03 qui invite à aller vers un certain type
15:05 d'idéal. Il se trouve que je suis un être humain
15:07 et que je suis faillible comme être humain. - Donc vous avez failli.
15:09 - Oui, mais c'est tout !
15:11 - Et vous avez demandé pardon à Dieu ? - Je suis revenu
15:13 à ma foi, je suis dans une relation
15:15 de transcendance et j'y crois. Maintenant,
15:17 attention, vous,
15:19 le tribunal médiatique,
15:21 vous n'avez aucune,
15:23 aucune compétence...
15:25 - Non mais on n'est pas des juges, nous, on pose des questions.
15:27 - Aucune compétence sur la question
15:29 morale. Maintenant, vous avez simplement à écouter...
15:31 - Mais pas plus que vous,
15:33 puisque vous avez fait le contraire de ce que vous
15:35 préconisiez. - Je n'ai pas fait le contraire de ce que je préconisais.
15:37 - Bah si ! - Mais non, cher monsieur, j'ai dit...
15:39 - A la limite, c'est votre problème avec votre conscience. - Vous êtes incroyable.
15:41 Je veux dire, vous avez un idéal
15:43 et puis vous essayez de vivre au mieux, vous ne faites pas
15:45 le contraire, vous tombez parfois. Quand
15:47 quelqu'un tombe, vous lui dites "t'es nul, tu fais le contraire".
15:49 - Mais quand on dit aux autres "il faut faire comme ci", c'est autre chose que...
15:51 - Non, non, je dis aux autres "essayez de faire comme ça"
15:53 et j'essaye de faire la même chose. Maintenant,
15:55 je vois bien, parce que je m'attendais à ça,
15:57 vous m'invitez pour m'écouter, on devrait parler
15:59 de droit et vous faites de la morale. - Non, on n'est pas ici
16:01 pour refaire vos procès, on est ici pour comprendre
16:03 qui est Tariq Ramadan. - Attendez, je viens
16:05 d'être
16:07 acquitté en Suisse sur la
16:09 base de faits, on est d'accord ? Donc on revient
16:11 sur ces éléments-là, on se pose la question de savoir
16:13 pourquoi. Mais ce qui est le plus important,
16:15 c'est qu'aujourd'hui,
16:17 le cas suisse
16:19 est très révélateur du cas français,
16:21 pour tout ce que je viens de vous dire. Mais plus
16:23 que cela encore, vous savez, moi
16:25 j'aimerais interpeller même le ministre
16:27 de la Justice. - Monsieur Dupont-Moretti ?
16:29 - Monsieur Dupont-Moretti. Il n'a pas entré dans
16:31 les affaires de droit parce qu'il y a une séparation du pouvoir.
16:33 - Mais pourquoi il y est rentré ? - Non, non,
16:35 il n'y est pas. Mais moi j'aimerais qu'il me réponde
16:37 à une question. Il y a eu une commission
16:39 regatoire entre la Suisse et la France, la Suisse
16:41 a demandé à ce que tout le dossier français
16:43 lui soit remis. Parce que si tout
16:45 le dossier était remis, on aurait vu non
16:47 pas mon mode opératoire à moi,
16:49 cher monsieur, mais leur mode opératoire à elle.
16:51 Parce qu'il y a tellement d'éléments
16:53 aujourd'hui sur l'ordinateur, sur
16:55 les messages, sur...
16:57 Regardez-moi bien dans les yeux.
16:59 Est-ce que vous pensez que je suis fou ?
17:01 Est-ce que vous pensez que
17:03 à un moment donné j'entre dans une chambre
17:05 et je débranche complètement et je
17:07 tabasse des femmes. Je les tabasse.
17:09 Elles sont trois, elles se connaissent.
17:11 Je parcours le monde depuis 40 ans,
17:13 j'ai tabassé que trois femmes dans ma vie, je suis devenu
17:15 fou que trois fois. Trois femmes qui se connaissent
17:17 mais c'est plus que ça encore. Qu'est-ce que dit le dossier ?
17:19 Les trois femmes, il n'y a aucune marque.
17:21 Ni chez les gens qui les voient le lendemain.
17:23 Ni par la... Le seul
17:25 certificat médical,
17:27 c'est des hémorroïdes, d'accord,
17:29 qui n'ont rien à voir avec ça. Quatrième
17:31 des choses, je suis le seul arabe,
17:33 oui, je suis le seul arabe qui tape
17:35 et quand il a tapé du
17:37 baston, il y avait du sang partout, il
17:39 reste personne. Voilà ce qu'on dit. Troisième
17:41 des choses à partir de
17:43 ce mode opératoire-là, c'est que
17:45 ce que relève le cas
17:47 suisse, c'est qu'elles
17:49 se parlent entre elles, elles sont sur internet,
17:51 il faut qu'on le fasse tomber, elles
17:53 ne vont pas à la police, elles contactent
17:55 Caroline Fourest, sans cesse,
17:57 relations entre Caroline Fourest, d'ailleurs,
17:59 elle vient de mentir, je porte
18:01 plainte contre elle, là, maintenant, pour le sache.
18:03 - Vous l'aviez dit. - Non, non, non, je porte plainte contre elle
18:05 pour diffamation et puis pour...
18:07 - La sort antigue.
18:09 - Attaque à la... Non respect de la présomption
18:11 d'innocence. Vous savez, j'aimerais juste...
18:13 Vous étiez là et j'aimerais juste vous dire
18:15 une chose. Par rapport au ministre
18:17 de la Justice, il y a une commission rogatoire
18:19 entre la Suisse et la France. - Mais je vais vous répondre sur ce point.
18:21 - Alors, attendez, la Suisse demande tout le dossier.
18:23 La France décide
18:25 dans le non-respect du droit
18:27 international de ne pas remettre
18:29 l'ensemble du dossier. Et pourquoi
18:31 elle ne veut pas remettre l'ensemble du dossier ? Parce que l'ensemble
18:33 du dossier est taca blanc pour les plaignantes.
18:35 Et le procureur suisse dit "mais on veut
18:37 l'ensemble du dossier". Et donc c'est pour ça
18:39 que, finalement, la Suisse, elle n'a pas voulu
18:41 entrer en matière. J'aimerais comprendre, moi,
18:43 entre la France et la Suisse, on ne se respecte
18:45 pas au point qu'on respecte le droit et on remette
18:47 un dossier complet ? Pourquoi ? - Alors, ce n'est pas moi de dire
18:49 qui respecte qui dans ce dossier. Je pense que
18:51 si la France n'a pas remis l'intégralité de la procédure,
18:53 c'est tout simplement parce que ça aurait fait tomber
18:55 le dossier en France. Et vous le savez aussi bien que moi.
18:57 Sur ce complot, cette concertation
18:59 entre les plaignantes... - Ça aurait fait tomber le dossier ?
19:01 - Oui, je pense. Sur cette concertation que vous décriez...
19:03 - Mais je suis en dépense de ce que vous êtes en train de dire. - Oui, oui.
19:05 - Le respect d'une commission rogatoire internationale
19:07 fait tomber un dossier ? - Les éléments qui
19:09 devaient être transmis l'ont été. Sur la concertation
19:11 que vous citez à travers les plaignantes,
19:13 vous citez les juges
19:15 suisses, les magistrats français ont une lecture
19:17 totalement différente puisqu'ils estiment déjà
19:19 que deux des plaignantes n'ont jamais eu de
19:21 contact entre elles et que les autres,
19:23 ça ne relève pas d'un complot, mais plutôt
19:25 une prise de conscience. - Ce que vous dites est totalement
19:27 erroné, ne correspond absolument pas au dossier.
19:29 Je ne sais pas où vous êtes allé voir le dossier,
19:31 mais ce que vous dites est faux. Faux !
19:33 - D'accord. - Point à la ligne. Faux !
19:35 Donc, ce n'est pas du droit, c'est de l'interprétation
19:37 libre. Parce que vous avez décidé, monsieur,
19:39 article après article, avec votre ami Maître Morin,
19:41 qui a été influencé la plaignante suisse.
19:43 - Je ne peux pas vous laisser dire ça, monsieur Armando.
19:45 - Mais c'est votre ami, je veux dire, on l'a vu.
19:47 - Je ne peux pas vous laisser dire ça, monsieur Armando.
19:49 - Vous ne me laissez pas. - Il y a un travail contradictoire.
19:51 Je vous poserai des questions et vous y répondrez si vous le voulez.
19:53 - Vous me permettez de dire une chose,
19:55 vous ne me laissez pas dire ça, mais je le dis parce que je l'ai vu
19:57 et je l'ai lu. Donc, à partir de là, cher monsieur,
19:59 le dossier français ne serait pas
20:01 tombé si on avait l'ensemble des éléments.
20:03 - Mais pourquoi on ne veut pas donner les éléments ? Vous savez par exemple
20:05 ce qu'on dit ? Écoutez ce qu'on dit.
20:07 "Tarik Ramadan les a mis sous emprise."
20:09 Qu'est-ce que dit le dossier suisse ? On ne peut pas,
20:11 en voyant une femme, une fois,
20:13 la mettre sous emprise, je lui réponds même pas.
20:15 Or, dans les trois cas français,
20:17 je ne les vois qu'une fois, et là, tout à coup,
20:19 je les aurais mis sous emprise.
20:21 - Est-ce que vous estimez... - Attendez, je les aurais mis sous emprise.
20:23 Or, aujourd'hui, le dossier suisse,
20:25 qu'est-ce qu'il dit ? Pas de dissociation.
20:27 Pas de syndrome de secolme.
20:29 Pas d'emprise. Il n'y a qu'en France
20:31 qu'il y aurait emprise dans un
20:33 rapport que je conteste,
20:35 parce qu'il est non seulement faux sur le plan des faits,
20:37 mais j'aimerais savoir une chose.
20:39 Je vous ai posé une question. Vous me prenez pour un fou ?
20:41 - Non, pas du tout. - Vous ne me prenez pas pour un fou.
20:43 Donc, si des femmes disent
20:45 "Cet homme-là, il est fou", est-ce que je n'ai pas le droit
20:47 d'avoir un expert qui me voit ?
20:49 Pourquoi est-ce que l'expert Zagouri ne veut pas me voir ?
20:51 Pourquoi les juges ne veulent pas me voir ?
20:53 Comment voulez-vous considérer que je me mets
20:55 sous emprise quand vous ne m'analysez pas ?
20:57 Vous savez pourquoi ? Parce qu'on sait
20:59 que ce n'est pas vrai. Parce qu'on ne veut pas la vérité.
21:01 - Alors, il y a plusieurs experts...
21:03 - C'est qui le ont ?
21:05 - Il y a plusieurs experts qui se sont penchés sur le dossier.
21:07 Il n'y a pas que le docteur Zagouri.
21:09 Sur la question de l'emprise, j'ai une question toute bête.
21:11 Est-ce que vous estimez qu'il est possible
21:13 qu'une femme soit sous l'emprise d'un homme ?
21:15 - Mais évidemment. Mais, monsieur,
21:17 vous connaissez la psychiatrie, je l'ai étudiée également.
21:19 La psychologie, et pendant des années,
21:21 on sait qu'il y a des conditions pour l'emprise.
21:23 D'abord, il doit y avoir un rapport de subordination,
21:25 un rapport d'autorité.
21:27 Vous avez des ministres aujourd'hui ici
21:29 qui peuvent être sous rapport d'emprise, n'est-ce pas ?
21:31 On les laisse. Vous avez des acteurs
21:33 qui peuvent être sous rapport d'emprise, on les laisse.
21:35 Moi, je ne l'ai vu qu'une fois.
21:37 Je ne réponds pas à ces messages.
21:39 Essayez de m'expliquer, monsieur.
21:41 - Moi, je ne suis pas psychiatre. Ce sont les psychiatres
21:43 qui se sont penchés sur votre dossier.
21:45 - Vous savez ce qu'ils ont fait, les psychiatres ?
21:47 Ils n'ont vu que les plaignantes,
21:49 se sont basés sur les plaintes, et ne m'ont jamais vu.
21:51 Vous trouvez ça normal, vous ?
21:53 - Une dernière chose, si vous le permettez.
21:55 - Je précise que Vincent Van Tighen est journaliste.
21:57 Il fait son travail de journaliste.
21:59 Il n'est pas là pour défendre telle ou telle thèse.
22:01 Vous vous défendez, c'est normal, c'est votre rôle.
22:03 - Vous savez, je vais vous dire une chose.
22:05 Olivier, je vais vous dire une chose.
22:07 Si monsieur
22:09 était un journaliste qui faisait son travail...
22:11 - Il fait son travail, Vincent Van Tighen.
22:13 - Non, non, non. Je vais vous dire une chose.
22:15 - Je le connais depuis quatre ans.
22:17 - Moi, je vous dis, c'est comme ça.
22:19 Et si vous venez ici, vous acceptez sa position.
22:21 - Vous dites "je le connais depuis quatre ans",
22:23 c'est-à-dire que vous mettez en cause son intégrité, son impartialité.
22:25 - Je remets en cause le travail d'impartialité de ce journaliste, effectivement.
22:29 - Et pour quelles raisons exactement ?
22:31 - Parce que je vous ai vu à des procès,
22:33 je vous ai vu dans la salle,
22:35 discuter avec la partie déplaignante
22:37 et transformer et rendre compte
22:39 de façon biaisée de ce qui se passait dans la salle.
22:41 - Est-ce que je peux discuter aussi avec vos avocats ?
22:43 - Bien sûr.
22:45 - Il a fait son travail.
22:47 - Non, non, non.
22:49 - Il a discuté avec tout le monde.
22:51 - Je vais vous laisser m'accuser de ma biaisété.
22:53 - Vous l'accusez, vous le remettez en cause.
22:55 - Je remets en cause une chose.
22:57 - Ça ne repose sur rien, là.
22:59 - Bien sûr que ça repose.
23:01 - Ça repose sur une discussion avec la partie adverte ?
23:03 - Mais non, mais justement que non.
23:05 Regardez la différence entre ce que vous dites
23:07 et ce que je viens de dire.
23:09 Vous savez, j'ai une formule que je répète souvent
23:11 dans les milieux médiatiques français.
23:13 "Nul n'est plus sourd que celui qui ne vend."
23:15 - J'entends très bien ce que vous êtes en train de faire.
23:17 - Non, vous n'avez pas entendu.
23:19 - Vous êtes en train de me biaiser et ne répond pas à la réalité.
23:21 - Oui, parce que ça ne va pas dans votre sens.
23:23 - Non, mais parce que ça ne va pas dans les faits.
23:25 C'est la réalité écrite.
23:27 - Les faits que je vous cite, vous ne répondez pas à mes questions.
23:29 - Vous dénoncez le complot contre vous, Tariq Ramadan ?
23:31 - Non, non, pas le complot.
23:33 - C'est la théorie du complot.
23:35 Tout le monde m'en veut, on veut m'abattre.
23:37 - On est partis du gouvernement.
23:39 - Mais vous êtes sourd ou quoi ?
23:41 - Les femmes, les journalistes...
23:43 - Vous êtes vraiment sourd, apparemment.
23:45 Monsieur, je vais vous dire une chose
23:47 et je vais vous inquiéter à relever deux mots.
23:49 - Il y a appel.
23:51 - Il y a entre les femmes,
23:53 cette femme, la plaignante suisse,
23:55 et les plaignantes françaises,
23:57 collusion et concertation.
23:59 C'est factuel.
24:01 - Une dernière chose.
24:03 - Vous m'avez bien entendu.
24:05 - Vous avez dit que c'était factuel.
24:07 - Concertation et collusion, c'est dans le dossier suisse.
24:09 Maintenant, vous en faites ce que vous voulez.
24:11 Si vous, vous ne voulez pas.
24:13 Si vous voulez jouer à l'imbécile toute votre vie
24:15 et vous voulez jouer à l'imbécile,
24:17 vous avez le temps de vous expliquer.
24:19 - Vous avez eu le temps de vous expliquer.
24:21 - Je vous remercie de l'invitation.
24:23 Mais ce que j'aimerais simplement
24:25 que vous entendiez bien,
24:27 c'est quand vous invitez quelqu'un,
24:29 ayez la courtoisie d'écouter ce qu'il dit,
24:31 non pas ce qu'il aimerait que vous écoutiez.
24:33 - J'avais une dernière question.
24:35 Vous devez être à Nice début juin,
24:37 le 4, pour un dîner.
24:39 - J'ai vu la participation,
24:41 c'est très forte.
24:43 J'ai vu la participation, c'est 35 euros.
24:45 Le maire de Nice, Christian Estrosi,
24:47 n'a pas l'intention de vous laisser venir.
24:49 Est-ce que vous irez à Nice et vous tiendrez ce dîner ?
24:51 - Écoutez, je crois que
24:53 la présomption d'innocence fait que je ne suis accusé de rien,
24:55 que la liberté d'expression
24:57 fait que je peux parler de tout,
24:59 et puis que je vais parler d'un texte extraordinairement beau,
25:01 c'est l'alchimiste de Coelho
25:03 qui parle de ce cheminement
25:05 vers la transcendance qui m'habite
25:07 avec des êtres humains qui parfois
25:09 font des erreurs et qui reviennent
25:11 et qui peuvent se retrouver dans l'épreuve.
25:13 Je vais aller en parler, oui.
25:15 - Vous serez à Nice, vous donnerez l'adresse au dernier moment,
25:17 mais vous serez à Nice le 4 juin.
25:19 - Si M. Estrosi décide que
25:21 la ville de Nice
25:23 lui appartient et qu'il est le gardien
25:25 du donjon, libre à lui,
25:27 mais la liberté d'expression est plus forte
25:29 que sa décision.
25:31 - Merci Thierry Ramadan d'être passé par BFM TV.
25:33 - Merci Vincent.