L'homme suspecté d'avoir tué une infirmière au CHU de Reims le 22 mai était entendu ce vendredi dans le cadre d'une autre affaire, concernant des "violences aggravées" commises avec un couteau en 2017 sur quatre personnes d'un établissement spécialisé où il travaillait. Pour son avocat dans l'affaire du CHU de Reims, il est "difficile d'avoir des échanges" avec son client.
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00:00 Le procureur de la République a expliqué qu'il avait développé un ressentiment contre le milieu hospitalier
00:05 et il reprochait à la psychiatrie d'avoir gâché sa vie.
00:09 Est-ce qu'il vous en a parlé ? Est-ce qu'il a tenu ce discours avec vous ?
00:13 Effectivement, c'est un discours qui est tenu où on sent qu'il y a un ressenti, un ressentiment important contre des institutions.
00:21 Mais je vais vous dire, là, ça s'est dirigé contre le personnel psychiatrique, les blouses blanches, comme il a pu le déclarer.
00:28 Je pense que la frustration aurait été sur un autre terrain. Cet autre terrain qui aurait été visé, ça aurait pu être sa curatelle,
00:37 parce qu'il commence à avoir un ressentiment contre sa curatelle. Ça pourrait être, à un autre moment donné, ses avocats,
00:43 parce qu'il pourrait estimer que s'il est en prison, c'était la cause de ses avocats et que, quand il va sortir, toutes les robes noires,
00:49 elles y passeront. Je crois qu'on est sur une problématique psychiatrique où, dans la persécution qu'il va construire, il va désigner des responsables de son mal-être.
01:04 Donc là, ça s'exerce sur la psychiatrie. Mais ça aurait pu être, je pense, autre chose.
01:09 Toute la question, c'est, face à des personnalités comme celle-là, je vais rebondir sur ce qui a été dit, face à des personnalités comme celles-là,
01:17 comment on essaye de limiter le risque ? Parce qu'on peut pas les laisser... On peut pas, à la base, dire « on va les mettre en prison »,
01:24 quand ils n'ont commis aucun crime ou aucun délit. On peut pas les garder éternellement dans des hôpitaux psychiatriques.
01:29 Donc ils doivent avoir des moyens pour reprendre une vie sociale. Toute la question, c'est qu'est-ce qu'on met comme moyens matériels, humains, financiers,
01:38 pour que des personnes comme celles-ci, qui sont malades, qui peuvent être potentiellement dangereuses lorsqu'elles n'ont pas leur traitement
01:44 ou lorsque les suivis ne sont pas assurés, comment on fait pour évacuer ce risque, ou en tout cas le limiter ? Parce qu'il n'y aura jamais de risque zéro.
01:52 La problématique, c'est que quand ils vont se sentir bien, ils vont arrêter leur traitement. Et ça va retomber. Voilà.
01:57 Donc on a derrière la question de la prise en charge dans une société de personnes malades, profondément malades,
02:06 qui potentiellement sont dangereuses, peuvent passer à l'acte et pour lesquelles il faut un nettoyage extrêmement important.
02:12 Et c'est effectivement un problème de médecine, un problème de prise en charge sociale avec des moyens qui peuvent être importants.
02:21 Et c'est un vrai débat de fond sur deux sociétés.