• l’année dernière
La Russie a commencé à livrer des ogives nucléaires à la Biélorussie, selon le président Alexandre Loukachenko, alors qu'une contre-offensive ukrainienne est attendue sous peu sur le terrain. Vladimir Poutine avait annoncé le 25 mars le déploiement d'armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, territoire frontalier de la Pologne, de la Lituanie et de l'Ukraine.

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Transcription
00:00 Comment finit-on une guerre de cette ampleur ?
00:04 Vous retracez au jour le jour, avec votre co-auteur Jean Lopez,
00:08 ce qui s'est passé depuis un peu plus d'un an maintenant dans cette guerre.
00:12 Et je voudrais revenir à une image qu'on a beaucoup commentée,
00:15 beaucoup vue ces derniers jours.
00:16 Ce sont ces groupes russes qui soutiennent l'Ukraine
00:20 et qui ont fait une incursion sur le sol russe du côté de Belgorode.
00:23 Image impressionnante, il y a eu des combats, des combats violents.
00:26 Encore une fois, les Russes ont eu les pires difficultés
00:28 pour combattre et pour repousser ces hommes-là,
00:31 ces Russes-là qui étaient venus les envahir eux-mêmes.
00:35 Votre co-auteur, moi je me repose ce soir,
00:37 je pose les mêmes questions que lui dans le livre,
00:38 il vous demande pourquoi est-ce que les Ukrainiens
00:40 bornent-ils leurs attaques en Russie à des objectifs militaires ?
00:43 Pourquoi est-ce que ce type d'attaque,
00:45 venue du sol ukrainien vers le sol russe,
00:48 pourquoi est-ce qu'il n'y en a pas plus ?
00:49 Et pourquoi est-ce qu'elles n'ont pas plus d'ampleur ?
00:51 C'est une bonne question.
00:53 On aurait pu imaginer, on parle de la contre-offensive ukrainienne,
00:56 après tout, pourquoi elle n'aurait pas lieu en Russie ?
00:58 Bah oui.
00:59 Pourquoi finalement, alors que tout le front est verrouillé de partout,
01:02 finalement, la région de Belgorod,
01:05 elle est relativement facile d'accès, visiblement.
01:07 Et donc, on pourrait très bien imaginer, par exemple,
01:09 que les Ukrainiens s'emparent d'une région russe
01:13 et puis disent "Ok, maintenant on échange,
01:16 on évacue cette région de Belgorod, par exemple, cette province,
01:21 et en échange vous évacuez les parties
01:23 que vous avez occupées sur le sol ukrainien."
01:27 Bon, c'est quand même peu probable,
01:29 parce que tout ce qui touche,
01:31 à partir du moment où on touche le sol russe,
01:34 c'est susceptible de provoquer des réactions fortes
01:39 et relativement imprévisibles.
01:41 Les défaites durant le mois de septembre
01:44 ont provoqué déjà une mobilisation partielle de la nation,
01:48 il y a déjà eu un premier saut.
01:50 Ça veut dire que le prix à payer pour envahir,
01:51 d'une certaine manière, une partie du sol russe
01:53 serait beaucoup trop élevé pour les Ukrainiens ?
01:55 Probablement, probablement.
01:57 C'est une raison pour laquelle on emploie plutôt des Russes.
02:01 Voilà, c'est beaucoup plus pratique.
02:03 C'est un pied de nez aussi, il n'arrête pas de dire,
02:06 mais écoutez, finalement c'est un peu la même chose.
02:08 En 2014-2015, vous avez pénétré,
02:11 soldats russes, vous avez pénétré en Ukraine en disant,
02:14 camouflés comme des touristes ou des gens qui étaient perdus
02:17 ou qui avaient acheté du matériel dans le commerce.
02:19 Nous c'est pareil, on ne connaît pas ces gens-là,
02:21 ils sont là par hasard.
02:24 Non, en fait, bien sûr qu'ils sont téléguidés,
02:26 qu'ils sont équipés, qu'ils sont formés par l'Ukraine,
02:29 mais ce sont des Russes.
02:30 Ce n'est pas une invasion ukrainienne, ce sont des Russes.
02:32 Je reviens à la question de départ.
02:34 Comment met-on un terme à une guerre d'ampleur comme celle-là ?
02:38 Parmi les éléments que vous donnez dans le livre,
02:42 vous expliquez que l'Ukraine a un objectif qui est ambitieux,
02:44 c'est la libération de tout son territoire,
02:46 sauf qu'elle a peu de temps pour le réaliser avant d'être épuisée.
02:49 Vous racontez l'état d'épuisement du pays aussi,
02:52 vous donnez des chiffres, 60 000 militaires et civils tués,
02:55 120 000 blessés, 8 millions d'habitants partis à l'étranger,
02:57 8 millions déplacés à l'intérieur du pays,
02:59 ça fait un tiers du potentiel humain ukrainien qui est perdu.
03:03 Comment est-ce que les Ukrainiens sont capables de mettre sur pied
03:06 une contre-offensive ou des contre-offensives,
03:08 parce que vous dites qu'il y en aura plusieurs,
03:10 pour reprendre le terrain qu'ils ont perdu ?
03:12 En fait, ils n'ont pas le choix.
03:14 Effectivement, le pays est exsangue,
03:16 il souffre beaucoup, l'économie s'est effondrée,
03:19 le pays ne tient, même économiquement,
03:21 même administrativement, ne tient que par l'aide occidentale,
03:23 c'est nous qui payons l'administration ukrainienne,
03:28 sinon le pays va s'effondrer.
03:30 Mais en même temps, ils ont un objectif qui est tout à fait légitime
03:33 et qui est également très ambitieux,
03:35 de libérer complètement leur territoire, les troupes russes.
03:38 Et pour ça, ils n'ont pas d'autre solution que de lancer des grandes attaques.
03:42 Ils ne peuvent pas rester pendant des années
03:44 si eux, ils agrémentent le front.

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