« Toi tu plantes, moi je polis, même si je pense que c’est plutôt l’inverse. » À travers la métaphore de bricolage, Vimala Pons décrit très bien les personnages qui traversent Vincent doit mourir, avec Karim Leklou dans le rôle-titre, un homme paranoïaque qui vit tout ce qui l’entoure comme une agression.
Présenté à la Semaine de la Critique, le film de genre « féroce » de Stéphan Castang présente, entre « film de zombies pré-apocalyptique » et « film d’action avec des tablettes de chocolat qui ont fondu », la rencontre de deux naufragés maltraités par la vie. Entre « Vincent qui doit mourir » et « Margot qui doit vivre », le film donne du sens à la la violence, celle des gens ordinaires qui se battent et qui décrit la société actuelle. Une comédie romantique dans un monde brutal. Avec un chien au milieu.
Présenté à la Semaine de la Critique, le film de genre « féroce » de Stéphan Castang présente, entre « film de zombies pré-apocalyptique » et « film d’action avec des tablettes de chocolat qui ont fondu », la rencontre de deux naufragés maltraités par la vie. Entre « Vincent qui doit mourir » et « Margot qui doit vivre », le film donne du sens à la la violence, celle des gens ordinaires qui se battent et qui décrit la société actuelle. Une comédie romantique dans un monde brutal. Avec un chien au milieu.
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Court métrageTranscription
00:00 -Jérémie Leclou, c'est quand même le fils de Philippe Léotard et de Denis Raud.
00:03 Mais il distribue comme Zidane.
00:05 C'est vraiment... Vraiment, c'est ça, quoi.
00:07 -J'aimerais... -Il donne confiance à tout le monde.
00:09 -Monsieur !
00:15 S'il vous plaît ! C'est un malade ! C'est un malade !
00:18 -Non, mais c'est bon. Regarde-moi.
00:19 Regarde-moi.
00:21 -Non, non, non, ouais.
00:22 -Qu'est-ce que tu fais ?
00:23 -Regarde.
00:24 Là, tu me regardes, s'il te plaît.
00:27 Les yeux. Eye contact.
00:29 Je crois qu'on veut le tuer.
00:30 Et l'agresser.
00:32 De façon permanente.
00:34 Et quand on croise son regard,
00:36 un déchaînement de violence se passe.
00:39 Et heureusement, sur sa route,
00:41 il a la chance de rencontrer quelqu'un qui le regarde différemment.
00:44 Malapense. Joué par son personnage, Margot.
00:48 Mais tu vas pas me tuer, on dirait, là, tu vois ?
00:51 -Et là... -Je peux pas te traiter, vraiment.
00:53 Pardon.
00:55 C'est deux naufragés qui se rencontrent, deux gens maltraités.
00:59 Le personnage physiquement,
01:00 j'ai l'impression que le personnage de Margot aussi, socialement.
01:03 -Vincent, en fait, c'est comme dans "The Game" de David Fincher.
01:08 C'est que c'est tout dans sa tête
01:10 et que tous les gens qui croisent et qui l'aiment
01:14 voient le monde comme lui.
01:15 Donc voient, en fait, sa paranoïa et sa sensibilité aiguë.
01:20 Du coup, c'est pour ça que moi, je vois exactement comme lui,
01:22 mais moi, mon interprétation du film, c'est qu'il se passe rien du tout.
01:25 C'est un espace mental.
01:28 C'est intéressant.
01:29 C'est intéressant.
01:30 Parce que t'es pas sûr qu'il s'en passe, des choses.
01:34 -Ouais. Et Vincent doit mourir, Margot doit vivre.
01:38 Et je pense que, au fur et à mesure, ils apprennent qu'aimer quelqu'un,
01:42 c'est surtout faire grandir en soi-même
01:44 quelque chose qui protège l'autre personne de toi-même.
01:47 Et je pense que c'est ça qu'ils découvrent ensemble.
01:51 -Moi, j'ai pris aussi le film comme une représentation
01:55 de gens qui essayent de combattre pour survivre.
01:58 Et je trouvais ça super original de l'inscrire dans un cadre
02:02 de film de genre, parfois de zombies pré-apocalyptiques,
02:06 et d'avoir, par le corps, raconté quelque chose socialement.
02:09 C'est un film d'action,
02:10 avec des gens qui ont des tablettes de chocolat qui ont fondu.
02:14 C'est-à-dire que c'est des gens ordinaires qui se battent.
02:17 C'est un genre, parce que je trouve que, par le corps,
02:18 on peut exprimer plein de choses
02:20 et que ça évite d'apprendre des lignes de dialogue.
02:22 Donc c'est pas mal.
02:24 -Je trouve que, des fois, c'est très puissant,
02:25 ce qui se passe dans ces scènes.
02:27 Je trouvais qu'à chaque fois, il y avait quelque chose de l'ordre,
02:29 en plus du sens de la violence en entreprise,
02:31 de la violence morale, de la violence faite aux femmes,
02:33 de la violence faite aux enfants, de la violence canine.
02:36 Il y a toute une forme de violence comme ça qui s'exprime
02:38 et qui dépeint quelque chose sur la société de terrible.
02:41 -Ce que j'ai vachement aimé, ce qui rejoint ce que tu dis,
02:42 c'est que ça me faisait penser à des peintures de Jérôme Bosch,
02:45 où t'as comme ça une espèce de "tout le film", une fresque,
02:48 et comme si c'était sur un fond un petit peu porté
02:51 par cette espèce de capitalisme du désastre que décrit Naomi Klein
02:54 et que ça montre une population et des personnages
02:58 qui savent plus vers quoi se tourner.
02:59 Et finalement, ce qu'ils finissent par trouver, c'est l'amour.
03:01 Mais l'amour, effectivement, entre père et fils.
03:03 La relation entre François Château et Karim, elle est merveilleuse.
03:07 C'est un papa poule, il s'occupe de lui, il lui fait un café pour la route.
03:10 La relation entre un chien et son maître,
03:12 quand même, l'amour canin, c'est vrai,
03:14 et les relations amoureuses.
03:16 Et ça, j'ai trouvé que c'est ça qu'ils finissent par trouver,
03:21 en fait, dans le film.
03:22 Et ça, j'ai trouvé ça très beau,
03:23 parce qu'effectivement, les moments de grande violence physique,
03:26 ils sont toujours remis...
03:27 Enfin, ils sont toujours détendus par de la comédie,
03:30 mais comme dans la vie, en fait.
03:31 Et je pense que les deux se renforcent très, très fort.
03:34 Si t'es toujours sur "drame" ou si t'es toujours sur "hi hi hi hi",
03:38 ce qui est bien, c'est vraiment que les deux arrivent.
03:41 -Ça tient sur l'humain, en fait.
03:43 Quand tout va mal, il reste encore cette ouche de souffle d'espoir.
03:47 Et même sur l'aspect comédie-romantique,
03:49 d'avoir des gens qui s'inscrivent dans un monde brutal,
03:52 je trouve que ça renforce cette comédie romantique,
03:55 que c'est pas un film à l'eau de rose,
03:56 mais que ça s'inscrit dans une société
03:59 et que du coup, l'histoire d'amour, elle en devient d'autant plus belle,
04:03 et surtout quand elle est jouée par Viva Malaponse.
04:06 -Karim Leclou, c'est quand même le fils de Philippe Léotard et de Nero,
04:10 mais il distribue comme Zidane.
04:12 Vraiment, c'est ça, quoi.
04:15 Il donne confiance à tout le monde, aux chiens,
04:18 aux cascadeurs, aux Vimala, aux châteaux...
04:23 -Et puis au pire, si on tourne pas ensemble,
04:24 je pense qu'on ouvrira un magasin de coutillage.
04:27 -Ouais. -Le Cloupon, ça.
04:30 -Voilà. Pardon ?
04:31 -Sa première amoureuse, elle s'appelait Marteau.
04:33 -Mais faut pas tout dire comme ça. -D'accord.
04:36 -On a fait une rubrique "Castorama" sur Télérama.
04:39 -Toi, tu plantes et moi, je polie, quoi.
04:42 -Waouh ! -Alors que moi, je pense que c'est plutôt l'inverse.
04:46 (Générique)
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