Il fait la fierté des Grenoblois depuis 20 ans, et il a fait lever les bras partout dans le monde avec sa technique et son panache ! Kevin Aymoz revient sur sa 4e place aux championnats du monde de patinage...
L'art du mouvement, l'art de la matière... l'art de porter la science à la connaissance de tous au nom de l'art : le professeur de physique, Joël Chevrier, nous fait voyager dans l'art de la science avec son ouvrage Un Physicien au Musée...
Autre grand amateur d'art qui a illuminé le territoire de Grenoble au Grésivaudan : Aristide Bergès, pionnier de la houille blanche nous ouvre sa porte... Avec la conservatrice de la Maison Bergès Sophie Mouton !
L'art du mouvement, l'art de la matière... l'art de porter la science à la connaissance de tous au nom de l'art : le professeur de physique, Joël Chevrier, nous fait voyager dans l'art de la science avec son ouvrage Un Physicien au Musée...
Autre grand amateur d'art qui a illuminé le territoire de Grenoble au Grésivaudan : Aristide Bergès, pionnier de la houille blanche nous ouvre sa porte... Avec la conservatrice de la Maison Bergès Sophie Mouton !
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00:00 L'entrepôt du bricolage de Saint-Jean-de-Moiran et Chérole Comboire, Saint-Martin-d'Air
00:06 vous présentent "Si on parlait". L'entrepôt du bricolage, l'esprit entrepôt, ça change tout.
00:10 Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installés pour regarder "Si on parlait".
00:17 *Générique*
00:41 Bienvenue à tous, merci de nous faire la joie de nous accueillir chez vous. En échange, on va éveiller votre curiosité.
00:47 Plonger dans l'histoire de notre territoire, de notre patrimoine et hérisser les poils aussi.
00:52 Car ce patineur qui fait la fierté des grenoblois depuis 20 ans a fait lever les bras partout dans le monde avec sa technique et son panache.
01:00 L'art du mouvement, l'art de la matière, l'art de porter la science à la connaissance de tous.
01:05 Au nom de l'art, l'auteur va tout vous expliquer.
01:09 Et un grand amateur d'art qui a illuminé le territoire du Grésil-Vaudan, notamment l'électricité.
01:16 Grâce à l'eau, l'inventeur de la huile blanche nous ouvre sa porte de la houille blanche.
01:21 C'est pourtant pas difficile à dire. Bonsoir Sophie Mouton.
01:24 - Bonsoir.
01:24 - Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes la conservatrice de la maison Bergès, musée de la houille blanche.
01:30 L'invention du génial Aristide Bergès qu'on va redécouvrir grâce à vous.
01:34 Bonsoir Joël Chevrier.
01:36 - Bonsoir, bonsoir à tous.
01:37 - Je suis très honorée de votre visite. Vous avez un petit côté Bergès aussi, scientifique, amateur d'art.
01:44 - On peut le dire comme ça peut-être, oui oui. Physicien grenoblois donc bien sûr.
01:48 - C'est ça, professeur de physique à l'université Grenoble Alpes.
01:51 Et vous êtes auteur de "Un physicien au musée".
01:55 Et vous allez tout nous dire dans un petit instant sur ce bel ouvrage et sur cette démarche très étonnante.
02:00 Et bienvenue Kevin et Moz.
02:03 - Coucou les cils.
02:04 - Magicien et Moz, on te la fait souvent celle-ci ?
02:06 - De temps en temps.
02:09 - Ah écoute, vous vous connaissez tous les deux ?
02:12 - On a fait connaissance en coulisses.
02:14 - Mais avant, je suis désolé.
02:16 - C'est le début d'une belle histoire, d'un grand travail peut-être aussi pour vous.
02:21 "Carte et mouvement", "Défis les lois de la physique", "Du physique" aussi.
02:26 Patineur artistique, 5 fois champion de France, vice-champion de France cette année.
02:31 Mais 4e au championnat d'Europe et 4e au monde.
02:34 4e meilleur patineur mondial, mesdames et messieurs.
02:37 C'était au Japon, c'était en mars dernier.
02:40 Alors on va nous dire, pas de médaille, 4e, on n'a pas de médaille mais on a ça.
02:44 Ça c'est vraiment, c'est la sensation de ces championnats du monde.
02:57 C'est à Saitama, on dit ?
02:58 - Oui à Saitama.
02:59 - Saitama au Japon, la plus grande joie de ta carrière ?
03:02 - Ouais, je pense dans la plus grande patinoire de ma carrière.
03:05 C'est une des plus grandes patinoires au monde pour le patinage artistique.
03:09 - Alors elle est grande par sa capacité, par le monde ?
03:11 - Surtout, et par la taille et tout.
03:13 Mais là la joie que j'ai eue, c'est vraiment après du travail, beaucoup de travail en fait.
03:19 Et quand le travail paye, ça fait du bien.
03:22 - Ça ressort de partout.
03:24 Et pourquoi aussi cette joie incommensurable qu'on a tous partagé ?
03:28 C'est parce que non seulement le moment était beau, mais aussi le score était très élevé.
03:31 C'est un record de points pour un patineur français et une barre symbolique ?
03:35 - C'est ça, c'est le record de points sur un programme libre.
03:37 C'est mon record personnel.
03:39 Ensuite, sur la compétition qui a suivi après au championnat du monde par équipe,
03:41 j'ai battu le record français sur un programme court.
03:45 Et je suis le seul français au monde à pouvoir passer cette barre de 100 points sur un programme court.
03:49 Mais c'est surtout la fin de saison qui a été vraiment génial.
03:53 Après tout ce travail, une saison hyper longue, et justement finir en beauté comme ça, c'est un truc de ouf.
03:58 - Oui, alors on y revient maintenant que c'est terminé cette saison.
04:01 On va revoir ce moment qui précède cette effusion de joie.
04:04 Ces quelques minutes où tout a souri, de l'amplitude, il y avait des réceptions qui étaient douces, tout était fluide.
04:10 Il y a des moments comme ça où tout va bien.
04:13 - Vraiment la sensation que j'ai eue pendant ce championnat, c'est quand la musique a démarré au début.
04:19 Enfin, je me suis mis en autopilotage et mon corps a tout déroulé.
04:23 Et moi, en fait, j'étais derrière moi et je me regardais patiner et tout fonctionnait bien.
04:26 J'étais en osmose avec la glace, le public, avec mon corps.
04:31 J'ai appelé ma psy avant de passer et je lui ai demandé à quoi je peux penser.
04:37 J'ai un peu peur, mais je ne suis pas stressée. J'ai envie d'y aller.
04:40 Elle m'a dit, tu sais, il ne faut pas avoir peur d'avoir peur.
04:42 Phrase hyper bidon, tu vois, mais ça a fait tellement de sens dans ma tête.
04:46 Et je me suis dit, ah, bah oui, en fait, pourquoi avoir peur, en fait ?
04:50 Et j'y suis allé. Et avant de passer, ma coach, elle m'a simplement dit, tu sais, les entraînements avant de partir étaient juste très bien.
04:58 Donc fais-toi confiance. Ton corps sait faire. Et j'ai dit, bon, bah, pas d'objectif.
05:03 On est là pour kiffer, kiffer mon expérience, kiffer le patinage, kiffer ma carrière.
05:07 J'ai eu trop de loupés. Là, je me suis dit, allez, profite-en. C'est une des plus grandes patineurs au monde.
05:11 Juste kiffe le moment et vas-y. Et c'est ce qui s'est passé.
05:14 C'est juste magique de pouvoir rien contrôler, se laisser kiffer. C'est un truc de ouf.
05:20 Mais ne pas avoir peur d'avoir peur. Forcément, on a peur. On s'est tellement préparé. Il faut être présent.
05:26 En fait, c'est une des disciplines les plus ingrates parce que pour le public, en fait, le patinage, c'est une parenthèse de quelques secondes, quelques minutes.
05:34 Le programme long, le programme court fait à peu près 2h50. Et le libre, c'est à peu près 4 minutes.
05:41 Voilà donc 4 minutes qui pour c'est une performance artistique. Donc il y a une émotion qu'on fait passer.
05:48 Il y a une histoire qu'on raconte. Donc le public, il découvre ça. Et vous, vous avez un an de boulot.
05:53 Un an de travail pour 7 minutes de passage. Donc des fois, ça peut être ingrat. C'est vrai. Mais pas peur d'avoir peur.
06:01 Je rebondis sur ce que j'ai dit. C'est vraiment la sensation que j'avais. Je me dis bon, on est tous dans le même bateau sur cette compétition.
06:08 Moi, mes adversaires, mes amis, mes concurrents, on est tous sur l'as pour la même chose. Allez, on y va. Il ne faut pas avoir peur.
06:15 Il faut y aller. J'ai juste kiffé travailler cette fin de saison. Donner la tâche physique à la recherche de mouvements.
06:22 Trouver un nouveau thème pour mes programmes, la recherche de costumes. J'ai tellement kiffé cette saison dans la préparation que je voulais vraiment
06:28 profiter de cet instant sur glace tout seul et de faire mes mouvements, mon patinage, tout ce que j'aime.
06:33 Voilà comme si en fait, il suffisait de danser un peu pour nous. Il y avait un quadruple. Combien de triples déjà?
06:40 Il y en a six dans le programme. Six plus une combo, il y en a voir sept.
06:45 Alors ça, c'est au jeu. On y reviendra juste un petit peu après. Donc six triples.
06:50 Voir sept ou huit parce qu'il y a des combinaisons de sauts. Donc il y en a qui se rajoutent aux autres.
06:54 C'est ça. Donc une technique, une performance physique, endurante. Et c'était le plus beau. C'est le plus beau que tu aies réussi.
07:02 Il y avait un programme court aussi qui avait été pas mal. Il était magnifique.
07:08 Tu n'étais pas quatrième. Non mais il se fait que tu n'étais pas quatrième au terme de ce programme court.
07:12 Non, je finis cinquième parce que le Canadien a... Oh, je pensais être quatrième. Les juges l'ont mis un peu devant.
07:19 Bah nous, un peu au-dessus encore un peu parce qu'on est chaud. Mais ça aurait pu aussi.
07:23 J'avoue que j'aurais préféré être quatrième, mais sur le libre, il a craqué. Pas moi.
07:27 Et c'est ce qui fait la différence en haut niveau. Et j'étais content de ne pas craquer cette fois-ci.
07:30 Oui, après, il y a du niveau au-dessus. Pas facile.
07:33 Même derrière la compétition, là, on atterrit dans un niveau de patinage maintenant où c'est...
07:39 Enfin, si tu veux être sur les podiums, c'est du clean, clean, clean. Et même moi, en étant clean, j'arrive aux portes du podium.
07:45 Là, on a une compétition où les sept derniers patineurs... Enfin, c'était du programme parfait et c'était du très haut niveau.
07:52 Comme ça, déjà, c'est effectivement pas mal. C'est effectivement beaucoup, beaucoup de boulot.
07:58 Je ne sais pas vraiment ce qui fait la différence à ce niveau-là. Tu as encore une marge de progression.
08:03 Oui, il y a toujours une marge de progression. On ne peut jamais être parfait.
08:06 Donc, en fait, il faut juste travailler encore plus techniquement et savoir se réinventer sur l'artistique.
08:11 Et là, tu es cuit, là, à la fin. On arrive à ta demi-minute.
08:15 En vrai, dès la moitié du programme, je me suis dit, il va falloir tenir encore deux minutes.
08:19 Ça va être long. Et après, il y avait tellement d'euphorie et d'excitation que j'avais juste envie de tout donner.
08:25 Il n'y avait même plus de peur d'être fatigué à la fin. C'était juste kiffant.
08:29 Là, on sait qu'il n'y a plus d'éléments techniques qui arrivent. C'est la fin. Donc, j'ai vraiment tout donné pour le final.
08:34 Eh bien, c'est réussi. Ça a bien marché un petit peu partout. Alors, en plus, devant les Japonais, qui sont très francophiles.
08:41 Extraordinaire. Ils aiment beaucoup. Ils aiment beaucoup les Français, mais c'est un public extraordinaire.
08:45 Les gens peuvent voir le nombre de drapeaux français qu'il y a dans le public.
08:49 Mais l'italien qui passe après, il y aura autant de drapeaux italiens. C'est vraiment un truc de ouf.
08:54 Les Japonais sont accueillants. La ferveur. Pour tous les patineurs.
08:58 Patiner au Japon, c'est un truc de malade. Une expérience qu'on n'aura jamais ailleurs.
09:03 C'est le sens du respect aussi. Avec ces congratulations qui vous reviennent bien, bien sûr.
09:11 C'est vrai qu'on parle d'Ejo. On a vu tout à l'heure cette image magnifique d'Ejo de Pékin.
09:15 On va un petit peu plus à l'ouest par rapport au Japon. On parlait à l'instant d'une marge de progression.
09:21 Faire l'Ejo, c'est déjà un objectif puisque ce n'est pas donné à tout le monde.
09:26 C'est très peu de personnes qui peuvent entrer dans cette arène.
09:29 C'est un petit club VIP, mais c'était moi l'objectif d'une vie, d'une carrière.
09:35 Je dis une vie parce que je n'ai que 25 ans et ça fait 21 ans que je m'entraîne.
09:40 C'est quasiment toute ma vie. C'était un truc de dingue.
09:44 Une expérience que je ne peux jamais revivre même si je reparticipe au jeu.
09:48 Mon objectif, c'est de participer au jeu de Milan en 2026.
09:52 Je m'entraîne pour ça. Ce sera une expérience tout autant différente.
09:58 C'est vraiment différent, mais c'est l'objectif d'une vie.
10:02 C'est un truc de fou. Ça me re-motive et ça donne envie d'aller encore plus loin.
10:08 - Justement, on parlait de la psy tout à l'heure. Elle est psychologue ?
10:13 - Elle est psychologue du sport, Émilie Chamin. Je l'ai eue ce matin.
10:16 - Avant de passer à Télé-Grenoble ? - Non, pas pour le plateau.
10:20 - C'est vrai qu'un sportif performe quand il est bien dans sa tête.
10:24 Une équipe aussi souvent. Une équipe qui va bien gagne.
10:27 - C'est un écosystème qui est autour de moi.
10:29 Que ce soit les coachs, les chorégraphes, les psy, les préparateurs physiques, tout le monde.
10:35 Mon club, mes amis, ma famille, tout le monde autour de moi.
10:40 C'est un écosystème qui est important.
10:42 - Et qui a fonctionné, qui a été bien tout autour de toi aussi.
10:45 Cet élément-là, tu as témoigné pour un documentaire pour Canal+,
10:49 où tu parlais de cette libération du coming out, presque, en fait,
10:55 qui t'a pesé quand tu étais ado.
10:58 Et on a l'impression qu'il y a beaucoup de choses qui se sont passées à partir de ce docu.
11:03 - Oui, c'est un documentaire qui a fait beaucoup parler de lui.
11:07 On était si sportifs à avoir participé à ce documentaire qui s'appelle "Faut qu'on parle" sur Canal+.
11:12 - "Latation", "Pas de yête". - C'était surtout un documentaire, oui,
11:15 pour libérer la parole sur le tabou de l'homosexualité dans le sport.
11:18 Il a été très important et je pense qu'il a fait beaucoup de bien.
11:23 Et j'en suis très content de ça parce qu'il y a peut-être beaucoup de jeunes qui se sont reconnus
11:28 et qui leur ont fait du bien de pouvoir s'identifier à des personnes.
11:32 Parce que moi, quand j'étais jeune, je n'avais personne sur qui m'identifier dans le sport.
11:35 Et un documentaire comme ça, ça peut servir pour les jeunes et c'est très important.
11:39 - Oui, d'ailleurs, tu disais dedans, on ne peut pas se concentrer quand on a une énergie qui nous bloque
11:43 et qui nous crée un trou de la place. - Oui, c'est impossible.
11:45 Souvent, les coachs, désolé, je t'ai coupé la parole, nous disent en début d'entraînement,
11:50 il faut laisser les soucis aux vestiaires, mais des fois, les soucis sont tellement pesants
11:53 que quand ils arrivent sur glace, ils sont un peu difficiles à retirer.
11:56 Et là, quand on se libère, il n'y a plus de soucis.
11:58 Et puis, on peut se concentrer que sur sa perf et c'est ça qui est bon.
12:02 - Et c'est une leçon de vivre ensemble aussi, ce docu.
12:04 - C'est ça, de respect, d'amour, de partage.
12:08 - Exactement. On s'en met une petite... Ce n'est pas des casseroles, c'est des petits souvenirs.
12:14 Allez.
12:15 - Ça fait déjà 6 ans que je patine.
12:18 - Non, mais ça faisait 6 ans que tu patinais, donc ça veut dire que tu as commencé à 4 ans.
12:30 Donc là, tu as 10 ans, si je compte bien, 10, 11 ans.
12:34 Et tu avais l'air ravie d'ailleurs.
12:37 - Oh là là, tous mes petits copains de l'époque, Marina, Clarisse, Audrey, toi, oh là là.
12:42 - Marina Popoff aussi, qui a son histoire aussi.
12:45 - Qui a fait partie de l'équipe de France de patinage et de Grenoble.
12:48 Une amie que je connais depuis longtemps.
12:50 - Donc...
12:51 - Ces images, dis donc.
12:52 - Cette image, ça veut dire qu'il faut toujours croire en ses rêves.
12:55 La caméra, c'était la mienne.
12:56 Je te rassure, le réalisateur a beaucoup progressé aussi.
12:59 - Tant mieux.
13:00 - Il n'est pas le seul.
13:03 Donc, ne jamais abandonner.
13:05 Elle est là, la leçon, parce que tu as vraiment eu des hauts et des bas aujourd'hui.
13:08 Tu es tout en haut et nous, on est bien là avec toi, avec tout le monde d'ailleurs,
13:13 puisqu'il y a une partie de cette équipe qui t'a entraîné, qui est toujours là.
13:16 Alors là, c'était pas entre les deux, mais quand même, là, tu as bien joué.
13:20 - Un peu plus jeune.
13:21 - 16, 17, je ne sais pas, il y a un petit moment, celle-ci aussi.
13:25 - J'ai eu 17, 18 ans.
13:26 - Voilà, et ça, c'était il y a trois ans.
13:27 - C'était il y a deux ans.
13:28 - Oui, deux ans et demi.
13:29 - Pendant le Covid.
13:30 - Exactement, avec Françoise Bonnard, qui est toujours là, avec Maya Masara.
13:33 On a un beau club.
13:34 - C'est ça, Maya Masara, qui fait partie du club de Grenoble et qui est en équipe de France aussi.
13:38 - Et oui, il y a même des caméras qui parlent toutes seules.
13:41 Et on se donne tous rendez-vous le 9 juin à la patinoire Pôle Sud pour aller applaudir Kevin peut-être.
13:47 - Oui, je patine au Gala.
13:49 - Allez, Kevin sera là.
13:50 C'est un scoop, ainsi que tous les patineurs de ce club de Grenoble,
13:54 des plus petits jusqu'aux plus grands, quels que soient tous les niveaux.
13:56 Il y a de la place pour tout le monde, pour les loisirs, pour les compétitions, pour le ballet.
14:00 Et c'est un beau spectacle, donc un Gala de fin d'année dans la patinoire qu'on a.
14:04 C'est un beau spectacle accessible à tous.
14:06 - C'est un beau spectacle.
14:07 - Voilà, donc il faut prendre ses places et aller voir Kevin et Moos et tous les patineurs du Grenoble Isard Métropole.
14:13 Patinage le 9 juin à 19h30.
14:16 Qu'est-ce que ça vous inspire, Joël Lachevrier ?
14:19 - Je me sens très, très bien dans cette émission.
14:21 Je me sens très, très bien parce que finalement, la discussion qu'on avait à l'instant,
14:25 c'est celle qui me conduit à écrire ce livre, finalement.
14:28 Ce que j'entendais au sens où, quand je regarde les performances que vous faites et ces évolutions,
14:35 je suis en train de penser, d'une certaine manière, c'est toute la description qu'un physicien peut faire sur le mouvement.
14:40 Et la deuxième, voilà.
14:41 Donc d'ailleurs, peut-être pour mes étudiants avec quelques souffrances,
14:45 parce que toutes ces vidéos qui sont là, sérieusement,
14:48 tous les ans, il y a des étudiants qui ont des exercices sur le patinage artistique en première année d'université.
14:53 Ça ne rate jamais.
14:54 Ça ne rate jamais.
14:55 C'est un très, très bon exemple.
14:56 Ça nous va très, très bien.
14:57 Et on vient justement sur toutes les caractéristiques du mouvement.
15:00 Et l'environnement de la glace fait que vous n'êtes pas tenu par ce qui est de notre vie quotidienne.
15:06 On a des mouvements qui sont compliqués.
15:07 On bouge avec des objets dans tous les sens, etc.
15:10 Non, là, vous avez la glace, vous dessus.
15:12 Vous pouvez gérer les frottements de vos patins dessus, etc.
15:15 Vous laissez aller ou bien tout contrôler.
15:17 La force centrifuge.
15:19 Voilà.
15:20 Et donc, on voit pour nous ce qui sont la liste, c'est-à-dire la gravité, la verticale, le contact dur sur le sol,
15:26 le frottement ou l'absence de frottement, l'inertie, la rotation, les grandes courbes, etc.
15:31 Et cette liste de mots que je viens de donner, vous avez la même, sauf que vous, vous la vivez.
15:35 On utilise exactement la même.
15:36 Voilà.
15:37 Différentes façons, mais on utilise exactement celle-ci.
15:39 Et finalement, le propos ici, c'est cette transformation.
15:42 Moi, je viens en quelque sorte le formaliser, le mettre en place, le travailler, etc.
15:47 Vous, vous le vivez.
15:48 Mais c'est la même liste pour tout le monde dans la vie quotidienne.
15:51 Simplement, cette liste-là, cette façon de vivre le réel autour de nous, vous, c'est avec une très grande intensité.
15:58 Nous, on essaye d'être très précis.
16:00 Et finalement, pour tout le monde, c'est la même chose.
16:03 Et ceux qui le vivent très bien, c'est les kinés, les médecins, les gens qui accompagnent aussi,
16:06 tous les gens qui sont victimes de handicap ou qui ont la vie passe, en quelque sorte,
16:12 et qui devient un contact avec le réel qui est de plus en plus prégnant dans ces cas-là.
16:16 Mais on est là aussi pour accompagner ça, en quelque sorte.
16:20 Donc, très bien. Et puis, je suis très content. On verra après.
16:23 Bien sûr. Parce que j'allais dire que votre livre s'appelle "Un physicien au musée".
16:26 On en parle dans une petite seconde. Le prochain, c'est donc "Un physicien à la patinoire" avec Évin Emo.
16:31 C'est un sujet travaux pratiques. Vous allez peut-être présenter des cours à la patinoire avec Évin, peut-être sur la glace.
16:36 Franchement, c'est le grand problème.
16:38 On en promeut en démonstration.
16:39 Et bien, voilà.
16:40 On met les capteurs dessus. Et je ne sais pas si vous utilisez déjà ça.
16:42 Si, si, si, on fait déjà ça. Déjà, on a des capteurs, des fois, de temps en temps, sur les lames pour comprendre...
16:47 Les GPS, quoi, presque.
16:49 Pour comprendre la hauteur, la vitesse, le poids de notre réception.
16:53 En info technique, je ne suis pas du tout scientifique.
16:57 Quand on atterrit d'un saut, on atterrit à peu près 8 fois notre poids sur notre genou.
17:02 Oui, ça, c'est terrible.
17:03 Toujours réception de la même jambe.
17:06 A chaque fois, donc, c'est un peu violent pour les genoux et les hanches et le dos.
17:10 D'où les entorses quand on n'a pas les muscles qu'il faut.
17:12 Tout le temps.
17:13 C'est pour ça.
17:14 Et Bergès, donc, oui, puisque je vous ai coupé la parole, mais vous êtes très heureux d'avoir...
17:19 Oui, parce que d'avoir la conservatrice de la maison Bergès à côté de moi.
17:22 Et quand on a un physicien grenoblois, et évidemment, toute la partie houille blanche, électrotechnique, puissance hydraulique, etc.
17:30 Eh bien, on a même les yeux qui brillent quand on a un physicien à Grenoble avec sa question.
17:35 Surtout en plus qu'elles sont particulièrement d'actualité, parce que c'est toute une filière d'énergie renouvelable et de son utilisation.
17:40 Écoutez, la physicienne que je suis a aussi l'œil qui brille.
17:42 Et regardez, on a un petit jingle pour vous quand même.
17:44 Car vous le savez, la science aide à comprendre le monde et l'art aussi.
17:59 Et grâce à l'art, la science prend vie et non l'inverse, si on vous croit.
18:04 Oui, d'une certaine manière, la science... Vous avez dit pardon encore ?
18:08 Oui, c'est un petit peu compliqué. En fait, la science prend vie grâce à l'art et non pas l'inverse.
18:13 C'est un petit peu ce que vous tentez de démontrer, je ne sais pas, mais ce que vous...
18:18 Alors, moi, je n'ai pas écrit comme ça en réalité.
18:20 Et donc, vous faites partie des gens, comme mon éditrice d'ailleurs, Catherine Strumayer, qui m'a fait exactement la même remarque que vous.
18:26 Moi, j'ai écrit en disant finalement, l'art contemporain, je n'y connais pas grand-chose en réalité.
18:31 Et il faut que je trouve mon propre chemin pour aller vers les œuvres, je pense, comme tout le monde fait.
18:37 Ce qui met... Ce qu'on peut essayer de faire. Quelquefois, ça marche. Quelquefois, ça marche moins bien.
18:42 Vous êtes amateur d'art au départ, mais pas forcément contemporain.
18:45 Je suis amateur d'art un peu comme tout le monde, mais oui, si, j'aime beaucoup quand même.
18:49 J'ai passé quelques heures, par exemple, on a un musée à Grenoble qui est juste une merveille, donc j'y ai passé beaucoup de temps.
18:53 Il faut s'y intéresser, c'est ça.
18:54 Et c'est comme ça que je suis tombé devant le Soulages, par exemple.
18:57 À Grenoble, on a la chance d'avoir un immense tableau de Soulages, quatre panneaux, un outre-noir absolument phénoménal, un éclairage incroyable.
19:04 Et donc, j'ai passé des heures devant, au désespoir de ma fille qui était elle, en me disant "bon, on va peut-être y aller parce que ça fait un moment quand même".
19:09 - Non, ce noir, mais ce noir qui parle et qui bouge.
19:12 - Et finalement, la question, c'est que quand on regarde ces grands tableaux de Soulages, ces outre-noirs, et donc là, on le voit,
19:18 eh bien, c'est comment on se dit que ça, c'est un tableau qui est génial et qui est un tableau génial.
19:25 - Et qui est du noir.
19:26 - Et qui est que du noir. Et quand on est physicien, les physiciens, on travaille beaucoup sur ce que j'appellerais ici un bain de lumière.
19:32 C'est la lumière dans l'espace. Comment on travaille la lumière dans l'espace ? Comment on vient l'organiser dans l'espace ?
19:37 Les physiciens, on sait faire ça très bien. Mais ce que j'avais jamais vu, c'était un artiste qui a trouvé sa création et son chemin artistique,
19:45 lui aussi en travaillant cette lumière dans l'espace. Et c'est une singularité. Je pense que c'est le seul peintre Pierre Soulages, finalement, à avoir fait un chemin tout seul.
19:53 Il n'y a pas d'influence des physiciens chez Pierre Soulages. Donc, c'est un chemin tout seul où il redécouvre cette notion de bain de lumière
19:59 qui met aussi dans la batiale de Comte d'une manière absolument extraordinaire avec les grands vitraux qu'on lui connaît.
20:04 Et moi, je viens simplement dire je peux regarder cette lumière en physicien et dire en quoi en physicien je la trouve absolument extraordinaire chez Pierre Soulages.
20:13 Et le résultat, c'est que Pierre Soulages m'appelle pour en discuter.
20:16 - Voilà. 102 ans, Pierre Soulages qui nous a quittés il y a quelques mois. On va quand même vous resituer.
20:22 Vous êtes donc professeur de physique à l'Université Grenoble Alpes et vous aimez partager, vous aimez transmettre.
20:28 Quand on a trouvé ça sur une grande plateforme de partage, vous participez à des Fab Labs, vous essayez.
20:36 C'est vraiment quand on est scientifique, on veut faire partager la science. On partage son savoir.
20:41 - Oui, alors ce n'est pas tant partager la science dans mon cas qu'il y a, par exemple, une fondation actuellement qui a fait un programme qui s'appelle Composition des savoirs.
20:50 Composition des savoirs, c'est un petit peu la discussion qu'on a ici. C'est de dire, Kevin pourrait nous dire, mais le monde, moi, je le vois comme ça.
20:57 Et je l'expérimente en patineur une grande partie du temps. Et voilà mon expérience du monde.
21:02 Moi, en physicien, je vais dire moi, mon expérience du monde et la façon que j'ai de regarder.
21:06 Parce que finalement, on a tous à peu près les mêmes questions. On a tous des grandes questions qui sont dans nos vies, qui sont comment je vis, comment je suis avec mes amis,
21:13 comment je suis avec ma famille, mais aussi cette question de la lumière qui nous entoure, cette question de la gravité dans le cas de Kevin, qui est extrêmement prégnante et très forte.
21:20 Comment on bouge ? On a tous les mêmes questions. Donc on peut les regarder en patineur. On peut les regarder en conservatrice.
21:26 On peut les regarder en journaliste. On peut les regarder en physicien. Et finalement, moi, ce que j'essaye de faire, c'est de se dire, mais on a un chemin de scientifique qui permet justement d'explorer ce monde de cette manière là.
21:35 Et puis, on a ces grands artistes qui viennent et qui disent de par la création que j'ai faite, je peux aussi vous proposer mon propre chemin et qui est un chemin.
21:45 Le chemin des physiciens et des scientifiques, c'est un chemin de vérité, en quelque sorte, c'est-à-dire qu'on veut établir quelque chose qui est partageable pour tout le monde,
21:52 qu'on connaît et qui est sûr. On veut dire ça, on en est sûr. Chez un artiste, la question d'être sûr de quelque chose, ça n'a aucun sens.
21:58 C'est pas ça. C'est plutôt comment l'émotion qu'on va retrouver, peut-être aussi chez Kevin, c'est-à-dire cette émotion, cette sensibilité et qui vient s'ancrer sur les mêmes questions,
22:08 mais d'une manière très différente. Et c'est ce croisement, cette composition, cet échange, ces croisements de regards, en quelque sorte, qui fait mon intérêt et que j'ai essayé de mettre dans ce livre.
22:19 Oui, et si ça vous paraît trop complexe, vous pouvez le parcourir avec un ton, c'est écrit d'ailleurs, impertinent. Ça se lit, c'est vraiment votre démarche qui est ici à la portée de tous.
22:31 Alors, il y a autant d'art moderne que d'artistes d'art moderne. Il y a autant de supports. Vous, vous êtes intéressé à soulage.
22:43 Vous voyez le mouvement, vous voyez toute l'expression et l'émotion qui sort d'une peinture noire avec la lumière, avec le travail de la matière et même le travail de l'outil, expliquer soulage d'ailleurs.
22:52 Et l'art en mouvement, alors vous donnez un tout un certain nombre d'exemples et moi, il y en a un que j'aime beaucoup et qui va aussi plaire à Kevin.
23:00 Là, on est nié à Milan Cortina, on n'est pas non plus à Pékin, on est à Albertville. Kevin, tu n'étais pas né. C'était en 1992. Nous, Joël, on était né.
23:09 On était devant la télévision. On était devant la télévision et elle aurait pu être diffusée ce soir. Cette cérémonie tant elle était avant-gardiste.
23:16 C'est un spectacle qui était qui est allé très loin justement dans l'audace et dans le mouvement. Et ça, ça a fait le tour de la planète.
23:23 Pourquoi vous êtes vous êtes intéressé particulièrement à cette scène-là de Philippe Découfflet, le chorégraphe qui a vraiment suspendu les danseurs et les a libérés du sol et de la gravité ?
23:35 Alors, ce que j'explique dans le livre, c'est qu'une fois que j'ai eu cette liste qu'on vient de partager, c'est-à-dire le contact au sol, la gravité, l'inertie, le mouvement, le frottement, etc.
23:47 Et donc le lien, parce que là, on a ces élastiques. Je me suis dit mais les chorégraphes, les danseurs doivent travailler avec cette liste-là.
23:53 Effectivement, ça veut dire qu'ils font des combinaisons entre les différents éléments. Par exemple, là, ce que fait Philippe Découfflet, c'est qu'il enlève...
23:59 C'est lui là d'ailleurs. C'était lui qui passait. C'était l'homme aux os d'ailleurs.
24:02 Et quand on voit les danseurs qui sont accrochés à ces élastiques et qui sont... Eh bien, il vient de supprimer le contact au sol et il vient de mettre un lien élastique.
24:10 Et donc toute la chorégraphie maintenant dit il n'y a plus de contact au sol, il n'y a plus de frottement avec le sol, il n'y a plus d'appui sur le sol.
24:16 Mais par contre, je suis en train de jouer dans l'espace à trois dimensions. Je viens de gagner la troisième dimension et je viens de la gagner grâce à cet élastique.
24:24 Et maintenant, j'ai un lien au monde qui, au lieu d'être dur comme ça, eh bien, c'est un lien qui est souple, qui est celui que vous ne vivez jamais.
24:30 D'ailleurs, vous, vous n'avez pas ce lien souple avec le contact extérieur. Je veux dire, la glace, elle est dure.
24:35 Alors que Philippe Découfflet vient là, au contraire, dire maintenant, je vais étirer le monde dans cet élastique et je vais gagner la troisième dimension.
24:42 Et puis je gagne les rotations. On voit les rotations libres. Ils peuvent tourner autant qu'ils veulent.
24:47 Les élastiques, Kevin, ça vous aiderait quand même. Petit élastique qui est là, on est plus...
24:53 Et donc là, j'étais fasciné à la fois parce que c'est très beau et effectivement, c'est vraiment bluffant.
25:00 Les patineurs qui tournaient, j'ai oublié le nom de l'appareil, mais qui permet de voir justement une illusion d'optique qui permet de voir le mouvement là où il n'y a que des photos.
25:11 Voilà, avec ces patineuses, on a l'impression qu'elles tournent et qu'elles font des pirouettes. Elles sont fixes.
25:15 Justement, c'est l'appareil qui est vraiment une dimension du mouvement qui est exploitée partout, partout dans ces tableaux.
25:21 Et c'est la marque de la danse, de la chorégraphie et que ce soit d'ailleurs en danse classique ou en danse contemporaine, dans tous les cas.
25:29 Et il y a un lien là qui est très fort, je pense, avec ce que vous faites.
25:33 Et donc dans le cas de Philippe Découfflet, justement, c'était de se dire, eh bien, je peux commencer et on le retrouve dans d'autres spectacles.
25:40 Je peux, par exemple, décider de supprimer le frottement au sol.
25:45 Alors ça, c'est ce que vous faites, vous supprimez le frottement au sol. Vous pouvez vous déplacer, partir d'un bout de la patinoire,
25:51 pratiquement ne rien faire, être patin parallèle et vous allez à l'autre bout. Alors que quand on marche, si on fait ça, on ne fait rien du tout.
25:57 Les chaussures frottent sur le sol.
25:59 Et d'autres grimpent sur les murs comme Johan Bourgeois.
26:02 Ah oui, ça, c'est aussi... C'était une très belle rencontre et c'était de très belles discussions et de très beaux échanges.
26:08 Mais il n'a pas voulu que je monte sur le trampoline.
26:11 Et il avait raison. Il m'a dit non, tu vas te faire mal, donc tu ne montes pas sur le trampoline.
26:15 Celui-ci, même pas pour essayer...
26:17 Non, je crois qu'il avait nettement raison. Il est très, très dur, le trampoline de Johan Bourgeois.
26:22 Il faut faire attention. Il ne faut pas se laisser tomber comme ça.
26:25 D'accord.
26:26 Et il a très bien fait de me dire ça.
26:29 Vous la décrivez, cette rencontre ?
26:31 Oui, oui.
26:32 Vos échanges aussi.
26:33 Alors, c'était imprévu, inattendu parce que j'écris, ce sont des coups de cœur d'abord.
26:40 Chacun de ces textes, c'est quand j'écris sur Johan Bourgeois, quand j'écris sur Pierre Soulages, sur d'autres artistes, ce sont des coups de cœur.
26:46 C'est tout d'un coup, à la fois une forme d'admiration pour leur travail et aussi le fait que tout d'un coup, cette admiration vient s'ancrer dans ma vision de scientifique.
26:56 Donc, c'est les deux en même temps. C'est à la fois une émotion et une admiration et aussi cette émotion et cette admiration qui viennent se constituer, qui viennent s'argumenter en quelque sorte dans ma vision de scientifique.
27:08 Et donc là, on avait fait d'ailleurs un texte pour son spectacle au Panthéon qui servait de feuille de salle et qui se trouve d'ailleurs, oui, dans le livre.
27:17 Et il m'a forcé d'ailleurs, Johan, à faire en sorte que pour cette feuille de salle, il y a des équations quand même.
27:23 Et je ne m'attendais pas à me retrouver avec une feuille de salle écrite pour sa compagnie et qui carrément, on a mis les équations.
27:32 Donc, en l'occurrence, pour le trampoline, c'est ce qu'on appelle la conservation de l'énergie.
27:35 Très beaucoup travaillé par Aristide Berges.
27:38 Et cette composition, donc là, pour le coup, la gravité, je monte, je monte, je monte, je redescends, je gagne de la vitesse.
27:44 Je suis dans le choc élastique avec le trampoline et hop, je remonte pour à toute vitesse pour m'arrêter quand la gravité remet, gagne et puis vous retombez encore une fois.
27:54 Il y a toute une poésie associée à ça qui est fabuleuse.
27:56 Tout à fait. Et avec la légèreté aussi de votre écriture, vous parvenez à vous éloigner aussi du mouvement pour aller vers un art un peu plus brut.
28:04 On est sur Pénone. Il y a également Giuseppe Pénone qui a reproduit à l'identique une pierre.
28:13 Ça, ça vous a beaucoup intrigué. Il vous aurait proposé de reproduire un grain de sable.
28:18 Oui, on l'a fait. On l'a fait. On l'a fait avec le laboratoire qui s'appelle 3SR de l'université et un collègue qui s'appelle Cino Vigiani.
28:27 Cino Vigiani, qui est professeur là et qui lui connaît bien les sables, alors que moi, je ne connais pas bien le sable.
28:32 Et la question à l'oeuvre ici, c'est la question de l'identité et la question du temps.
28:37 Donc Giuseppe Pénone prend les deux oeuvres actuellement sont exposées.
28:43 Guido Sato les a exposées. Le directeur du musée de Grenoble les a exposées dans la collection permanente au musée de Grenoble.
28:50 Donc les grosses pierres et les grosses pierres qui s'appellent Être fleuve et le Être fleuve, il prend une pierre dans le fleuve.
28:56 Il remonte à la source. Il prend un bloc. Il le taille à l'identique et il met les deux l'une à côté de l'autre.
29:01 Et alors vous voyez deux pierres qui sont identiques. Déjà vu des pierres identiques ? Jamais. C'est impossible.
29:08 Et donc, ce n'est pas exactement identique, mais c'est trop proche pour que ce soit un hasard.
29:13 Et il vient donc travailler. Et pour des scientifiques, la question de l'identité, la question de deux atomes sont-ils identiques ?
29:20 Voilà, on peut rester là dessus.
29:23 Il restait longtemps avec moi, mais tout à fait.
29:26 Et Pénone vient en disant, une fois que j'ai fait Être fleuve, je vais faire Être vent.
29:31 Et le Être vent, c'est comment le vent, en portant des grains de sable, vient travailler leur forme, vient les éroder, etc.
29:36 Sauf qu'il faut sculpter des grains de sable. Et même Pénone, qui est un sculpteur absolument extraordinaire, il ne sait pas sculpter un grain de sable.
29:43 Donc il est venu voir des physiciens et des spécialistes des sols et des grains de sable, comme mon ami Chino, pour faire ça.
29:51 On a mis deux ans quand même.
29:53 Oui, mais ça en dit long aussi sur toute votre démarche.
29:57 Allez-y, dégustez vraiment cette œuvre. C'est édité chez Ardit.
30:02 Oui, les éditions de l'Ardit.
30:04 L'Ardit, c'est ça. Merci beaucoup.
30:07 Avec grand plaisir, merci beaucoup.
30:09 Tous les autres, revenez pour nous expliquer encore. Il y a encore beaucoup, beaucoup de choses à découvrir.
30:14 Et on reste avec les amateurs d'art, avec vous.
30:18 Et avec la physique.
30:20 Parce que Aristide Berger, ce n'était pas forcément un physicien.
30:29 C'est un ingénieur.
30:31 Mais il s'est servi des lois de la physique.
30:33 Oui, parce que c'est un ingénieur qui est formé à l'école centrale des arts et manufactures.
30:37 Et à Centrale, il va suivre plus précisément les enseignements de chimie, puisqu'en fait, il n'est pas petit.
30:42 D'abord, c'est vraiment cet enseignement de chimiste qui va lui donner les clés pour travailler la pâte à papier.
30:47 Et voilà, sa curiosité ne s'arrêtera pas là, effectivement.
30:52 Comme beaucoup d'ingénieurs de la période, il va s'ouvrir à beaucoup de choses.
30:55 La physique, les mathématiques et les arts également.
30:57 C'est un créateur. C'est un créateur.
30:59 Et alors, comme on est très chauvin, nous, ici à Grenoble, on voulait rendre hommage, bien sûr, à Aristide Berger.
31:03 Donc, on connaît le lycée. On connaît aussi peut-être le nom de la maison, la rue.
31:07 Mais l'homme, qui était Aristide Berger ?
31:10 Il n'était pas né en Isère. Il était né dans l'Ariège.
31:13 Effectivement, Aristide Berger, c'est un homme du sud-ouest qui est né à Lorpes, en Ariège,
31:18 qui a fait ses études, ses débuts du côté de Toulouse, qui va être formé à Paris,
31:22 qui va beaucoup voyager à l'issue de sa formation à l'école centrale
31:25 et qui va découvrir la vallée du Grésivaudan dans les années 1860.
31:30 Il va trouver vraiment le lieu idéal pour installer sa propre affaire,
31:35 fonder sa propre industrie, sa propre papeterie, grâce à l'énergie de l'eau du massif de Beldone.
31:40 Oui, parce que pour fabriquer la pâte à papier, pour avoir du rendement, pour avoir de la performance,
31:44 il va lever les yeux, bien sûr, et au-dessus des yeux, un torrent.
31:48 Et cette idée, il a déposé un brevet, d'ailleurs, sur ce qu'il appelle la houille blanche.
31:53 Donc, ce n'est pas du pétrole, c'est de l'eau. Et l'eau crée de l'énergie grâce à l'électromagnétisme.
31:59 Alors, on va en parler. Donc, il récupère, il fait poser des conduits
32:03 qui descendent de la montagne jusqu'à son usine. Il a déposé un brevet d'une turbine.
32:10 Et voilà, ce qui est vraiment novateur, c'est d'abord quand il arrive à lancer, donc à Villarbono,
32:16 il décide d'installer une conduite forcée d'une hauteur de chute de 200 mètres.
32:21 Ce n'est pas celle-là. Là, on est en haut de Savoie, mais c'est à peu près pareil.
32:24 Non, mais c'est ce principe qui va être effectivement développé, repris et adapté.
32:28 Mais il est le premier à décider d'une telle hauteur de chute d'eau.
32:32 Donc, ça veut dire qu'à l'époque, sur plus d'un kilomètre de long,
32:34 il va équiper la montagne de ces conduites forcées. Alors, il ne le fait pas tout seul.
32:38 Pour que l'eau ait de la pression.
32:39 Pour conduire l'eau et pour la guider de manière plus directe sur les turbines en contrebas
32:45 qui vont être mis en mouvement par la force de cette eau-là.
32:48 Alors, à cette époque, c'est vraiment des puissances qu'on n'avait pas connues jusqu'alors,
32:52 puisque par exemple, à Uriage, à côté, on avait déjà fait des expériences
32:55 avec ces conduites forcées, cette hauteur de chute d'une dizaine de mètres.
32:58 Donc, quand lui, il arrive avec son accent du sud-ouest,
33:01 il décide d'installer cette conduite de 200 mètres de haut.
33:03 Effectivement, ça impressionne et ça fonctionne.
33:06 Ça fonctionne tellement bien qu'il va en faire une deuxième de 500 mètres,
33:08 une troisième, une quatrième, etc.
33:10 Et qu'il va étendre le principe pour produire de l'électricité à grande échelle.
33:13 Tout à fait, puisqu'au départ, il développe toute cette énergie pour brancher,
33:19 en quelque sorte, ces défibreurs, donc ces machines pour produire de la fibre
33:23 et donc de la pâte à papier en direct sur sa turbine.
33:26 Et en 1881, il fait une rencontre assez extraordinaire.
33:29 À l'exposition de l'électricité à Paris, il rencontre la dynamo
33:32 d'un certain Zenob Graham, donc cette figure belge.
33:37 Et là, effectivement, il se dit, il me faut une dynamo.
33:39 Et il est l'un des premiers à en acquérir et à en installer deux,
33:42 d'ailleurs, dans son usine à Lancey.
33:44 Et très vite, il produit de l'électricité pour l'éclairage, d'abord.
33:47 - Et bien sûr, de Grenoble au Grésiveau, dans la vallée,
33:50 c'est éclairé et encore un petit peu partout.
33:52 Il a participé à l'exposition universelle de 1889 à Paris.
33:55 - Oui, tout à fait.
33:57 - Il fait partie de l'exposition de la Tour Eiffel.
34:00 Parce que plus tard, on a eu l'exposition en 1925,
34:03 de la Rue Blanche à Grenoble.
34:05 - Mais avant ça, oui, il participe à celle de 1889, à celle de 1900,
34:08 avec à chaque fois des pavillons, des stands assez développés
34:10 où il met tout autant en valeur son travail de papetier,
34:13 donc les papeteries de Lancey, son travail d'hydrolyséant,
34:16 on pourrait dire, donc comment finalement tirer le plus possible
34:19 profit de l'énergie de l'eau.
34:21 - Et toute cette histoire est racontée à la maison de Berges.
34:23 Alors ça, c'était sa maison, qui est devenue un des 11 musées départementaux
34:27 du département de l'ISER.
34:29 L'usine, elle est derrière ?
34:31 - Voilà, c'est une maison patronale, donc qui est vraiment au cœur
34:33 de l'ensemble industriel.
34:35 Donc juste au-dessus de nos têtes, il y a le début de l'histoire,
34:37 on va dire. Il y a les turbines.
34:39 - Il a privé des premières conduites forcées.
34:41 On conserve encore au musée ces turbines qu'il avait aménagées
34:45 et adaptées vraiment au site, avec les fameux défibreurs
34:48 dont je vous parlais rapidement.
34:50 Et toute cette aventure hydraulique, il faut bien se dire
34:53 qu'il ne va pas la mener tout seul.
34:55 Il va vraiment se rapprocher des chaudronniers,
34:57 des métalliers grenoblois, des grands noms comme Bouchaillet,
34:59 Vialet, Joya, Brenier.
35:01 Donc c'est vraiment tout le tissu industriel grenoblois
35:04 qui se compose à cette époque-là, autour de l'hydroélectricité
35:08 et qui va donner le Grenoble d'aujourd'hui,
35:11 qui est si riche en industrie et en science.
35:13 - Et ce qui est très intéressant, c'est que vous le racontez,
35:15 vous racontez cette histoire du 19e siècle, début 20e,
35:19 et cette maison Bergès, ce musée de la Houille Blanche,
35:22 raconte aussi, c'est toute une tranche de vie,
35:25 c'est toute une tranche d'histoire, d'histoire de France
35:27 et d'histoire de notre patrimoine.
35:29 - C'est vrai que c'est une maison à histoire,
35:31 vous avez tout à fait raison.
35:33 C'est une maison complètement atypique, assez inédite.
35:36 Donc une maison patronale, la maison des Bergès,
35:39 qu'ils font construire assez tard,
35:41 à la fin de la vie d'Aristide Bergès,
35:43 après qu'il ait vraiment surmonté de nombreuses épreuves.
35:46 C'est beaucoup bandetté, il a eu beaucoup de problèmes juridiques,
35:50 techniques, financiers.
35:52 - Il a eu beaucoup d'enfants.
35:54 - Et heureusement, autour de lui, il avait une famille
35:56 très nombreuse et très solide.
35:58 - Il n'avait pas de très bon rapport avec son père
36:00 à créer sa famille, et parmi ses enfants,
36:02 Maurice, grand amateur d'art, peintre,
36:04 et qui a peint notamment les murs de la maison Bergès,
36:07 ce sont peints de la main de Maurice.
36:09 - Et donc effectivement, ses enfants, de sa main,
36:11 et de la main d'autres artistes amis de la famille,
36:13 puisque effectivement, les enfants Bergès vont avoir
36:16 ce souci de raconter l'histoire du père,
36:18 de la mettre en scène dans cette maison
36:20 qui date des années 1900.
36:22 - C'est une maison à l'art nouveau,
36:24 c'est un hymne à l'art nouveau.
36:26 - C'est une maison qui raconte une histoire,
36:29 donc une mise en scène, comme un décor de théâtre,
36:31 une mise en scène, on va dire, à la gloire de la houille blanche,
36:36 donc cette formule que propose Aristide Bergès
36:38 pour nommer, ce qui est tout à fait nouveau,
36:40 l'hydroélectricité.
36:42 L'hydroélectricité, donc, créée avec la force de l'eau,
36:45 à cette époque-là, on ne la connaît pas.
36:47 C'est une oignon d'un fluide qui est difficilement perceptible.
36:51 Donc les artistes vont dessiner la fée électricité
36:54 pour rendre l'électricité plus concrète.
36:56 Et nous, donc, voilà, la maison Bergès,
36:58 les amis artistes autour de la famille Bergès
37:01 vont imaginer aussi une allégorie,
37:03 donc ce sera la houille blanche, ce personnage féminin
37:05 qui ruisselle souvent le long de la montagne
37:08 et qui met en mouvement des turbines pour faire de l'électricité.
37:10 Je ne sais pas si on la voit bien sur ces images,
37:12 je n'en suis pas sûre, parce que ça, c'est une exposition
37:14 qu'on peut, en ce moment, voir.
37:16 Ce sont des origamis qui s'ouvrent, qui se referment.
37:19 Donc on a toujours cette notion, hein, Joël Chevrier,
37:21 du mouvement, cette suspension dans ces murs
37:24 qui vraiment portent une histoire.
37:26 Cette allégorie, je suppose, elle est un petit peu derrière, là,
37:30 cette statue, je ne suis pas sûre qu'on l'aperçoive ici.
37:34 Mais là, vous avez la verrière, donc, de la maison Bergès
37:38 sous laquelle on a effectivement suspendu, en ce moment,
37:40 une installation d'un duo d'artistes qui s'appelle
37:42 les Effets Papillons, qui travaille beaucoup
37:44 sur les thématiques art-science aussi.
37:46 Alors, évidemment, nous, à la maison Bergès, ça nous parle
37:48 et puis ça parlera aussi peut-être à nos invités.
37:51 Et en fait, on explore souvent aussi les créations contemporaines
37:54 liées au papier, puisqu'évidemment, on est une maison d'une papeterie,
37:57 donc le papier est un matériau qui nous parle beaucoup.
38:02 C'est une exposition que vous avez reçue pendant quelques mois.
38:04 Tout à fait. Et on a aussi la chance, pour ceux qui connaissent la maison,
38:07 de conserver un décor de papier peint des années 1898-1900,
38:11 qui est très bien conservé.
38:13 On a tous les échantillons des papiers qui étaient produits
38:15 dans les usines. Donc, voilà, on explore cet univers-là aussi.
38:18 Alphonse Mucha, vraiment, pour ceux qui aiment Alphonse Mucha,
38:21 absolument remarquable, et ami de Maurice.
38:25 Voilà, des enfants de Maurice et Marguerite aussi.
38:27 De Maurice et Marguerite. Donc, Alphonse Mucha,
38:29 tu connais forcément, Kévin, toutes les publicités,
38:32 les affiches publicitaires, des biscuits Lus, notamment,
38:35 qui datent d'il y a très longtemps, les saisons.
38:38 Enfin, vraiment, c'était un symbole de l'art nouveau.
38:41 C'est un grand artiste de l'art nouveau qui est arrivé de Moravie
38:43 à la fin du XIXe siècle, dans le Paris, flamboyant,
38:46 juste de la belle époque, on va dire, et qui va faire une rencontre
38:49 qui va changer sa vie. Il va rencontrer Sarah Bernard,
38:52 et il va dessiner pour elle des affiches pour ses plus grands spectacles.
38:54 Et à partir de là, ça va devenir vraiment un artiste renommé à l'international.
38:59 Il va partir à New York, beaucoup travailler à Paris, à Prague,
39:03 pour les vitres de la cathédrale, etc. Et dans tous ses voyages à l'international,
39:06 il trouve le temps d'avoir cette correspondance avec les bergesses.
39:09 Il va venir à Lensé, dans la maison que vous pouvez visiter, notre musée.
39:13 C'est vraiment une chance.
39:14 Donc, il vient en 1902, et donc, on conserve la chambre de Mucha,
39:16 qui a été décorée par la famille pour la venue de leur amie si connue.
39:20 C'est vraiment un trésor. Allez-y, c'est un peu hors du temps,
39:24 puisque on est plongé à la fin du XIXe.
39:27 Et exactement, c'est vraiment un petit musée coup de cœur,
39:29 enfin, un grand musée coup de cœur, une grande maison, maison bergesse.
39:34 Donc, un des onze musées départementaux du département de l'Isère,
39:37 qui accueille donc très régulièrement, en continu, des expositions temporaires.
39:41 La prochaine qui sera préparée ?
39:43 Alors, la prochaine sera un autre grand ingénieur,
39:45 qui est de la même formation que Bergesse, c'est Gustave Eiffel.
39:48 Gustave Eiffel, à partir du 30 septembre.
39:50 Une exposition où on essaiera justement de mettre un peu en lumière
39:53 cette figure d'ingénieur centralien, tout chatou, avec ce côté futuriste.
39:56 Et puis, on rappellera aussi qu'il y avait un ouvrage d'Eiffel à Grenoble,
39:59 un pont, qui a aujourd'hui disparu.
40:01 On fera revivre le temps de l'exposition, donc 30 septembre.
40:04 Tout à fait. Merci beaucoup, Sophie Mouton.
40:06 Merci à vous.
40:07 Et merci à vous tous de nous avoir fait partager aussi vos intérêts communs.
40:11 Et n'hésitez pas, surtout, à aller voir Kevin.
40:14 C'est le 9 juin à la Patinoir Pôle Sud.
40:16 Joël Chevrier, un physicien au musée, qui vous fait découvrir son univers
40:21 et vous amène vers la science et l'art.
40:23 Sophie Mouton, Maison Berchest. Merci à vous tous et à très vite.
40:27 [Musique]
40:38 Et profitez de "Si on parlait" avec Gilles Trignan Résidence.
40:41 [Musique]
40:46 L'Entrepôt du bricolage de Saint-Jean-de-Moirant et chez Rolls-Comboy,
40:49 Saint-Martin d'Air vous a présenté "Si on parlait".
40:52 L'Entrepôt du bricolage, l'esprit entrepôt, ça change tout.
40:56 [Musique]