Le chef de corps du 2e REI (Légion Nîmes), le lieutenant-colonal Guillaume Vancina
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00:00 Victor Moelcar !
00:02 France 2, Gare Lozard !
00:04 Le Grand Angle avec vous Adèle Chiron et votre invité ce matin nous allons célébrer la Légion étrangère
00:10 qui fait donc ses 40 ans à Nîmes et pour nous en parler nous accueillons le colonel Guillaume Vincina
00:15 Le chef de corps du 2ème REI. Bonjour colonel Vincina !
00:19 Bonjour !
00:20 Alors à Nîmes, c'est 1300 hommes dans la caserne. Alors tout simplement, pour première question, c'est quoi le choix de Nîmes au départ en 1943 ?
00:29 Alors nous sommes arrivés en 1983 pour plusieurs raisons. La première c'est que le régiment se transformait et prenait davantage de son format, grossissait.
00:38 Et puis la deuxième raison principale c'est qu'en Corse il n'y avait plus beaucoup de places et il y avait assez peu d'infrastructures d'entraînement.
00:44 Donc le choix a été fait de déménager à Nîmes. Pourquoi Nîmes ? Parce qu'il y avait de la place.
00:47 Il y avait la caserne qui est rue Vincent Feita, qui s'appelait à l'époque la caserne Valongue,
00:51 qui s'appelle maintenant la caserne colonel de Chabrière du nom d'un ancien chef de corps du régiment qui est mort au combat à la bataille de Magenta.
00:56 Et donc il y avait de la place disponible, il y avait des terres d'entraînement au coin du Garigue.
00:59 Donc c'est pour ça que nous sommes installés là-bas depuis 1983, que vous nous voyez circuler dans les rues de Nîmes et sur le coin du Garigue très régulièrement.
01:05 - Et faire des footing aussi en Nîmes. - Depuis 40 ans, tout à fait.
01:08 Alors qui sont ces hommes en fait, qui sont dans la caserne ? Parce que vous l'avez dit régulièrement, faire du footing, peu importe le temps, dehors dans le centre-ville,
01:16 c'est quand même, ils sont l'objet de plusieurs fantasmes, les légionnaires on va se le dire.
01:22 Changent-ils tous d'identité ? C'est la première question qu'on a envie de vous poser aujourd'hui, c'est vrai.
01:26 Alors oui, le 2e URI c'est un régiment étranger. C'est-à-dire que c'est un régiment qui appartient à l'armée de terre,
01:30 qui respecte les mêmes règles que l'ensemble des régiments de l'armée de terre.
01:33 Mais c'est un régiment étranger, ce qui signifie qu'il est composé d'étrangers qui servent la France à titre étranger,
01:40 selon ce que la loi permet et le décret de 2008. Mais ils sont commandés par des officiers français.
01:45 Moi je suis un officier français, je ne suis pas étranger, je fais une école de formation française, Saint-Cyr.
01:50 Donc ces légionnaires sont placés sous le commandement français, respectent les mêmes règlements que les français.
01:55 Mais ils sont étrangers, donc ils viennent de l'ensemble du monde entier, on a dans la légion étrangère plus de 180 nationalités.
02:01 Et ils s'engagent comme ça pour un premier contrat de 5 ans au service de la France.
02:05 Vous avez quand même aussi la réputation d'être un régime très strict, par rapport à d'autres corps et d'autres formations dans l'armée, est-ce que c'est vrai ça ?
02:12 Alors je dirais que ce n'est pas un fantasme, mais oui les règlements sont appliqués avec une certaine forme de rigueur.
02:19 Mais pour une raison assez simple, c'est qu'ayant des étrangers qui viennent du monde entier, il faut très rapidement former l'amalgame.
02:27 Et amalgamer des gens qui sont de cultures très différentes, qui déjà ne parlent pas le français, donc il faut leur apprendre.
02:32 Ça nécessite évidemment des règles de vie très strictes dès le début de l'engagement, donc dès la formation initiale.
02:37 D'accord, on a envie de savoir un peu ce qui se passe derrière ces murs, où on entend tous les matins la trompette pour le réveil.
02:43 Racontez-nous un peu ça se passe comment dans une caserne de légionnaires ?
02:46 Alors dans une caserne, la vie est rythmée évidemment par de nombreuses activités.
02:51 Donc l'appel du matin pour les militaires du rang, et puis ensuite le rassemblement des unités à 8h.
02:57 Et puis ensuite on attaque les activités d'entraînement, donc souvent par le sport comme on disait tout à l'heure.
03:01 Et puis ensuite de l'instruction qui se fait très souvent sur le terrain.
03:04 Donc quand on est sur la garnison, on va souvent à Nîmes, au camp des Garigues.
03:08 Mais ce qu'il faut savoir c'est que la plupart des compagnies du régiment sont à l'entraînement à l'extérieur,
03:14 quand elles ne sont pas en opération extérieure pour le coup.
03:17 Donc la caserne est assez souvent vide, puisque aujourd'hui même on a des compagnies qui sont à l'entraînement sur le camp de Quélus ou ailleurs en France.
03:26 Vous parliez justement d'opération extérieure.
03:29 Est-ce qu'actuellement vous avez des hommes à l'étranger, dans d'autres pays que la France ?
03:34 Oui, alors actuellement on est tous au complet, quasiment, puisque la dernière compagnie qui était en mission à Mayotte est rentrée au début du mois d'avril.
03:43 J'ai deux cadres de sous-officiers qui sont actuellement au Mali, à Bamako.
03:47 Mais on a une compagnie qui se prépare à partir en Nouvelle-Calédonie, dans ce qu'on appelle les compagnies tournantes,
03:51 donc des compagnies qui se relèvent tous les quatre mois, et qui partira au milieu du mois de juin, pour quatre mois de mission en Nouvelle-Calédonie.
03:58 Et puis l'année dernière, nous avions plus de 800 cadres légionnaires qui étaient déployés en opération extérieure.
04:02 Donc c'était vraiment notre année de projection l'an passé.
04:05 Une question aujourd'hui sur l'évolution de l'armée. Est-ce que tout le monde peut devenir légionnaire ?
04:11 Alors, comme je disais, la Légion étrangère, c'est une troupe qui est composée d'étrangers, au service de la France.
04:16 Mais les Français peuvent s'engager dans la Légion étrangère, en effet.
04:19 Ils s'engageront sous un statut spécial qui s'appelle le statut à titre étranger.
04:23 Mais oui, tous les Français peuvent s'engager, les portes leur sont ouvertes. On a des Français qui s'engagent très régulièrement.
04:28 On a entre 10 et 15% de Français qui sont engagés aujourd'hui dans la Légion étrangère,
04:33 ce qui est beaucoup moins que ce n'était le cas jusqu'aux années 80, par exemple.
04:37 Et par rapport aux femmes, justement, est-ce que c'est ouvert aux femmes ? Est-ce que le combat, d'ailleurs, est ouvert aux femmes ?
04:42 Ou c'est juste l'administration, les métiers de la santé, ou il y a d'autres postes pour elles ?
04:48 Alors, déjà, il y a des femmes dans la Légion étrangère, puisque moi, au régiment, on a des femmes,
04:51 notamment on a deux médecins qui servent à l'antenne médicale.
04:55 Mais le recrutement à titre étranger n'est pas fermé aux femmes.
04:59 En revanche, aujourd'hui, on n'a pas de femmes qui s'engagent.
05:02 Donc le général Comle, qui lui, est l'autorité décisionnaire pour l'engagement des légionnaires,
05:06 puisque toutes les semaines, il y a des commissions d'engagement, on a quand même un taux de sélection très fort,
05:10 donc il faut faire passer des tests psychotechniques, physiques.
05:13 On engage aujourd'hui un légionnaire pour sept candidats, et à la fin, il y a une commission d'engagement.
05:19 Et on n'a pas de femmes qui parviennent en commission d'engagement, ou qui se présentent même à l'engagement aujourd'hui.
05:23 Mais la loi, on ne peut pas interdire aux femmes de se présenter. Mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.
05:29 Après, évidemment, on peut imaginer que les difficultés qu'aurait une jeune femme à s'intégrer,
05:35 non pas uniquement dans un milieu d'hommes, puisqu'aujourd'hui, on a des femmes qui sont des exemples de réussite
05:39 dans des milieux dits des milieux d'hommes, comme l'armée, bien sûr, qui est féminisée depuis très longtemps.
05:45 En revanche, ce qui nous inquièterait davantage, c'est la variété des cultures,
05:50 qui fait qu'une jeune française qui s'engage dans un régiment français va trouver évidemment la même culture d'accueil vis-à-vis du personnel féminin,
05:59 ce qui ne serait pas le même avec des légionnaires de cultures très différentes.
06:03 Aujourd'hui, la question ne se pose pas. Et puis, comme je le disais, de toute façon, la loi ne nous permet pas d'interdire l'accès aux femmes.
06:09 Donc ça, c'est pour la Légion étrangère. Mais on avait quand même un autre sujet qu'on aimerait aborder avec vous.
06:14 C'est le service national universel. C'est la question de ce matin.
06:18 Des lycéens deux semaines en uniforme, je pense que vous y êtes forcément favorable, non ?
06:24 Alors, je pense que vous posez la question à un militaire, alors que le SNU, à l'origine, n'est pas un projet militaire.
06:30 C'est un projet civil. Je pense que l'ambition du président de la République, quand il a évoqué ce projet durant sa campagne de 2017,
06:39 c'était vraiment une ambition de cohésion nationale.
06:42 Et ça, je pense qu'au-delà du militaire, chaque citoyen ne peut que se satisfaire qu'on ait un projet en commun de cohésion nationale,
06:52 de brassage social et puis d'engagement de nos jeunes au service de la communauté nationale.
06:58 Je crois que c'était ça l'ambition au départ.
07:01 Et dans cette ambition, il y avait une toute petite partie sur la formation aux enjeux de défense.
07:05 Puisque aujourd'hui, dans le SNU, la première phase, qui est une phase de 15 jours obligatoire,
07:09 enfin pas encore obligatoire, mais qui a l'ambition de devenir obligatoire,
07:13 cette phase de 15 jours, il y a une journée qui est consacrée aux questions de défense.
07:16 Qui était en fait lancée une journée de défense et de citoyenneté, la JDC.
07:19 Elle serait inclue au SNU et ce sera une seule journée.
07:23 Pour vous, est-ce que c'est intéressant que les jeunes puissent faire ce genre de stage de 12 jours ?
07:28 Je pense que ça peut être intéressant d'une journée.
07:31 Alors ça correspondra à la JDC.
07:33 Après oui, c'est intéressant, je pense que des jeunes gens, garçons, filles, qui ne se voient jamais, qui ne se rencontrent pas,
07:40 puisqu'on est quand même une communauté nationale où on a des classes de jeunes de 700 000 à 800 000 jeunes,
07:45 dont beaucoup n'ont jamais l'occasion, l'opportunité de s'engager dans un projet commun,
07:49 je pense que ça peut être une bonne chose, oui.
07:51 Merci d'avoir répondu à nos questions ce matin.
07:54 Un grand merci de l'armée, merci d'être passée ce matin,
07:58 le lieutenant-colonel Guillaume Massina, le chef du corps du deuxième héroïde chez nous,
08:03 anime bon anniversaire pour les 40 ans.
08:05 Et puis vous avez entendu, Adèle, elle vous suit pour le footing le matin, devant ici.
08:08 Je surveille.
08:10 Elle n'est pas la seule, souvent on fait coucou, ils vont répondre.
08:12 On va défiler ici le 23 juin après-midi, entre 15h et 16h,
08:15 donc vous pourrez nous voir passer, faire de belles photos, devant les arènes, exactement.
08:19 Merci d'être passée en direct ce matin.