Aujourd'hui, au-delà du cas de Saint-Brévin, nous voulions nous arrêter sur ces communes rurales qui accueillent des demandeurs d'asile depuis la crise des réfugiés de 2015. Combien de communes ? Combien de personnes accueillies ? Comment cela se passe-t-il ? Quelle place dans le parcours de ces hommes et femmes.
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00:00 Le geste du maire de Saint-Brévin la semaine dernière a suscité la controverse et une
00:03 prise de conscience.
00:05 Cette commune de 15 000 habitants en Loire-Atlantique abrite depuis 2016 un centre de demandeurs
00:09 d'asile.
00:10 Une cinquantaine de places, un projet d'agrandissement et de transfert du centre près d'une école
00:15 a suscité la polémique dans la commune, polémique attisée par l'extrême droite.
00:19 En mars dernier, un incendie criminel a visé la maison du maire.
00:23 Il a décidé la semaine dernière de démissionner et de quitter la ville.
00:26 Aujourd'hui, au-delà du cadre Saint-Brévin, nous voulions nous arrêter sur ces communes
00:31 rurales qui accueillent des demandeurs d'asile depuis la crise des réfugiés de 2015.
00:35 Combien de communes, combien de personnes accueillies, comment cela se passe ? Quelle
00:39 place aussi dans le parcours de ces hommes et femmes ?
00:42 Bonjour Didier Leschi, directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
00:47 Près de 140 000 premières demandes d'asile l'année dernière en France, environ 60 000
00:51 dossiers supplémentaires devant la Cour nationale du droit d'asile, l'instance de recours
00:55 aux soins au cadre fut d'une première demande.
00:57 Quelle proportion de ces hommes, femmes et enfants est hébergée à la campagne ?
01:00 Aujourd'hui, dans le dispositif national d'accueil qui compte 115 000 places à peu
01:05 près, nous avons 20% de lieux d'accueil des demandeurs d'asile qui sont dans des
01:10 départements de moins de 500 000 habitants.
01:12 Cela veut dire qu'il en ouvre quasiment tous les mois ?
01:15 Depuis 2015, on a ouvert aux alentours de 700 places par mois.
01:22 Je dois dire que globalement, ça se passe bien.
01:25 Heureusement, Saint-Brévin est presque une exception par rapport à l'accueil qu'on
01:31 a et qui sont très souvent, je dirais, très entourés quand il y a un tissu associatif
01:38 en particulier qui est mobilisé par l'État pour ce faire.
01:42 On va avoir un exemple dans un instant.
01:43 Comment ça se passe ?
01:44 Est-ce que les villes peuvent refuser ou est-ce que la préfecture leur dit « vous aurez
01:51 un centre chez vous et vous n'avez rien à dire » ?
01:53 Non, les conciles du ministre de l'Intérieur, c'est qu'à chaque fois, les préfets
01:56 doivent discuter avec les maires.
01:57 Les centres d'accueil sont pris en charge par des associations, par des structures qui
02:03 sont financées par l'État et qui font et qui organisent un accompagnement social.
02:08 Tout ça fait l'objet, entre la structure d'accueil, une association, par exemple,
02:13 Aurore, France Terre d'Asie, d'autres, Forum Réfugiés, etc., qui vont discuter
02:19 avec l'élu, qui vont discuter du lieu d'implantation et qui vont aussi discuter
02:22 avec la préfecture.
02:23 En fait, c'est l'association qui va chercher le lieu et qui va le proposer.
02:28 Et tout ça fait l'objet d'un dialogue.
02:29 Et du coup, la ville est candidate en quelque sorte.
02:32 Est-ce qu'il y a des refus ?
02:33 Est-ce qu'il y a des fois où le ministère de l'Intérieur, via les préfets, se dit
02:37 « tiens, là, à tel endroit, on mettrait bien un centre » et la mairie refuse ou
02:40 il n'y a pas d'association qui se manifeste ?
02:42 D'abord, il faut trouver soit un foncier, un terrain, soit un bâtiment.
02:46 Donc, il faut qu'il y ait des lieux disponibles.
02:49 Et puis après, il y a une discussion qui s'engage.
02:51 Et bien évidemment, il y a à peu près à travers la France 1 200 implantations de demandeurs
02:55 d'asile, si vous voulez, sur les 36 000 communes, dont l'essentiel des communes
02:59 sont des communes rurales.
03:00 Donc, vous voyez bien qu'on est dans une discussion qui peut impliquer parfois des
03:06 changements de lieu dès lors qu'il y en a un qui peut être repéré.
03:09 Dans ces communes, ce sont uniquement des cadas, centres d'accueil des demandeurs
03:13 d'asile ? C'est ce type d'hébergement ?
03:15 Oui, ça a plusieurs noms possibles, mais ce sont des centres d'accueil de demandeurs
03:19 d'asile.
03:20 Et y a-t-il beaucoup de demandeurs d'asile qui refusent d'aller à la campagne ? Et
03:24 sont-ils informés avant le transfert ?
03:27 Alors, il y a des demandeurs d'asile qui refusent d'aller dans des lieux d'accueil
03:31 qu'on leur désigne.
03:32 D'abord, parce qu'il faut se souvenir qu'un demandeur d'asile en gros sur deux
03:36 s'inscrit en Ile-de-France et que la politique qui est menée depuis plusieurs années, c'est
03:41 d'abord de mieux répartir la charge de l'accueil à travers le territoire, c'est-à-dire
03:46 de faire en sorte qu'il y ait plus de lieux d'hébergement dans des zones où le foncier
03:50 est moins cher, où il peut y avoir par ailleurs des demandes en termes de débouchés d'emploi,
03:55 où le logement est beaucoup plus accessible.
03:57 Donc on a fait un rééquilibrage ces dernières années.
04:00 Mais effectivement, à partir de l'Ile-de-France, il y a un certain nombre de demandeurs d'asile
04:04 qui refusent les orientations.
04:06 Et à ce moment-là, la pression que nous mettons sur eux, parce que c'est une pression,
04:09 c'est de dire que s'ils n'y vont pas, l'OFI ne versera plus la location pour demandeurs
04:16 d'asile.
04:17 Nous avons quelques nationalités qui malheureusement se concentrent en Ile-de-France et qui refusent
04:21 ces orientations.
04:22 Et c'est dommage pour elles comme c'est dommage pour l'environnement ici parce qu'on
04:26 a des difficultés en Ile-de-France que chacun connaît, en particulier en termes de débouchés
04:30 une fois qu'on a ce statut de réfugié vers le logement.
04:34 - C'est 23% le taux de refus du côté des demandeurs d'asile ? C'est à peu près ça ?
04:38 - Ça dépend des moments mais ça peut être de cet ordre-là, oui.
04:42 - La délégation interministérielle à l'accueil, à l'intégration des réfugiés parle d'une
04:46 méconnaissance du lieu d'accueil avant l'arrivée.
04:48 Elle est quasiment généralisée selon cette délégation interministérielle, caractère
04:53 rural souvent minimisé, voire dissimulé.
04:55 - Je ne sais pas pourquoi ce monsieur dit ça ou cette délégation dit ça.
04:59 Je pense que c'est absolument inexact.
05:02 D'abord, c'est inexact parce que bien évidemment les personnes qui arrivent ne connaissent pas
05:07 la France.
05:08 On peut leur expliquer les endroits vers lesquels on va, mais c'est une explication qui reste
05:14 sommaire par rapport à leur connaissance de la France.
05:15 Ce que nous avons, ce sont des personnes qui pensent que la France c'est comme leur pays
05:21 de départ.
05:22 Si vous voulez, en dehors par exemple de Kaboul, il n'y a rien, il n'y a pas les mêmes structures,
05:27 alors que nous essayons de leur expliquer justement qu'il y a partout des structures
05:32 hospitalières, des écoles, des lieux d'accueil.
05:36 Donc c'est un faux procès et c'est dommage qu'une administration de l'État en critique
05:41 comme ça une autre.
05:42 - Alors un témoignage avant d'aller au stand-arrest et de prendre notre deuxième invité sur
05:48 le témoignage de Nguyen sur l'application France Inter.
05:51 Mes parents ont immigré du Vietnam par boat people dans les années 90.
05:54 Ils vivent à Saint-Brévin, juste en face du premier centre d'accueil des migrants.
05:57 Ils les voient vivre paisiblement, sans heurts, sans troubles.
06:00 La seule violence constatée dans cette petite ville tranquille vient de l'extrême droite.
06:04 Ils savent ce que c'est que la vie d'exilé.
06:05 Ils constatent qu'ils ont eu de la chance.
06:07 A l'époque, le climat s'est dégradé.
06:09 Ces dernières années, la France n'est plus la belle terre d'accueil qu'elle était.
06:13 Ça vous inspire un commentaire ?
06:14 - Ecoutez, moi je trouve que globalement le pays reste accueillant.
06:20 Ça ne veut pas dire qu'il n'y ait pas par endroit des incidents.
06:23 Mais si vous voulez, comme je commence à avoir un certain âge, je me souviens par
06:26 exemple que dans les années 70 malheureusement, il y a eu des drames extrêmement violents,
06:31 épouvantables même.
06:32 On a oublié ces foyers de travailleurs migrants qui étaient incendiés.
06:35 Ces dizaines de morts qu'on a eues dans le midi de la France.
06:39 On parlait même d'arabicides, de ratonnades.
06:41 On n'en est pas là.
06:42 Et si je compare même par rapport à un autre pays qui a été un grand pays d'accueil
06:46 ces dernières années, l'Allemagne, eh bien on a eu une extrême droite extrêmement violente.
06:50 Et ce sont des dizaines et des dizaines de lieux d'accueil qui sont régulièrement attaqués.
06:54 Nous, on a malheureusement ces incidents qui essayent d'être montés en épingle ou
06:59 être multipliés par l'extrême droite.
07:02 Il faut les combattre de manière très ferme.
07:04 Mais nous sommes globalement un pays accueillant.
07:07 Et on l'a montré par exemple au moment du démantèlement de la langue de Calais.
07:10 Puisque je vous ai parlé de 1200 lieux d'accueil permanents.
07:13 Mais au moment du démantèlement de la langue de Calais, nous avons créé des centaines
07:17 de lieux d'accueil supplémentaires.
07:19 Et en 2016 et en 2017, par exemple, ça n'a pas été un sujet dans le cadre de la campagne
07:24 électorale.
07:25 Alors un exemple concret, nous allons à Luzi, commune d'environ 2000 habitants dans la Nièvre.
07:30 Bonjour Jocelyne Guérin.
07:31 Bonjour.
07:32 Vous êtes la maire de Luzi.
07:33 Il y a dans votre village un CADA, centre d'accueil des demandeurs d'asile, qui accueille
07:37 60 personnes.
07:38 C'était 45 dans un premier temps.
07:40 Depuis quand est-ce que vous avez ce CADA et comment ça se passe dans votre village ?
07:44 Alors, je partage les propos de Didier Leschi à l'instant sur notre pays qui est terre
07:52 d'accueil.
07:53 Et moi, je peux témoigner en déclinant au niveau de territoire d'accueil, de terre
07:59 d'accueil, de village d'accueil.
08:00 Luzi, c'est dans le Morvan, c'est un petit village de 2000 habitants en effet, mais
08:07 il y a beaucoup d'associations.
08:09 En 2015, j'ai fait voter au conseil municipal, on a pris une délibération ensemble, à
08:19 l'unanimité, pour afficher notre volonté un jour d'être terre d'accueil pour des
08:27 populations en difficulté, des demandeurs d'asile.
08:30 Toute situation pour montrer que dans nos campagnes, il y a un avenir et il y a des
08:36 possibilités.
08:37 Donc en 2018, il y a eu un appel à projet de l'État qui cherchait dans les départements
08:43 des territoires d'accueil.
08:47 Vous avez accueilli 45 personnes à ce moment-là, on est à 60 aujourd'hui.
08:52 Comment ça se passe ? Ça se passe bien, il y a des tensions, il y a des manifestations.
08:56 Est-ce que vous recevez des menaces comme a pu en recevoir et même plus que ça le
08:59 maire de Saint-Brévent ?
09:00 Non.
09:01 Évidemment, je ne vais pas dire que c'est une partie de plaisir.
09:05 Le premier mois, quand on annonce que l'on va accueillir, nous ce n'est pas un CADA,
09:14 ça s'appelle un CHUDA, c'est un service d'hébergement d'urgence de demandeurs
09:19 d'asile.
09:20 C'est le même principe, c'est accueillir des demandeurs d'asile, mais sur un temps
09:24 court, ça peut être entre 1 an et 18 mois, le temps des papiers administratifs si je
09:32 devais résumer.
09:33 C'est ça le temps du traitement du dossier pour le dire très vite.
09:36 Donc vous nous dites que ça se passe bien, il y a eu peut-être des tensions au départ
09:39 mais aujourd'hui ça se passe bien.
09:40 La question suivante, on a bien compris que c'est parce qu'il y avait un tissu associatif
09:45 important et que ça joue un rôle, est-ce qu'il y a des personnes qui vont rester
09:50 dans votre commune et faire leur vie dans votre commune ?
09:53 Oui, on en a déjà.
09:54 Il y en a beaucoup, il y en a combien ?
09:56 On en a une dizaine aujourd'hui qui ont décidé de rester ici parce qu'ils font
10:01 partie de la ville usicoise, ils ont été bien accueillis.
10:06 C'est surtout des jeunes.
10:08 Et ils ont trouvé un emploi ?
10:09 Des jeunes isolés.
10:10 On les a accompagnés quand on a su qu'ils ne voulaient plus repartir, on les a accompagnés
10:14 pour trouver du travail, ça n'a pas été difficile.
10:17 Pour leur trouver un logement, ça n'a pas été difficile.
10:20 Et en fait, ces jeunes-là, ils sont avec nous.
10:23 Il y en a un qui travaille dans un hôtel-restaurant, enfin un bar-restaurant.
10:28 On en a quatre ou cinq qui travaillent dans des entreprises du bâtiment.
10:34 On en a un qui travaille dans une entreprise de matériel agricole.
10:39 Voilà, donc qui font petit à petit leur vie.
10:41 Dernière question, Mme Guérin, et puis on retrouvera Didier Leschi.
10:44 Quand le maire de Saint-Brévin dit « manque de soutien de l'État », vous avez des
10:47 contacts réguliers avec, je ne sais pas, le ministère de l'Intérieur, la préfecture,
10:51 on prend de vos nouvelles régulièrement, on demande comment ça se passe, l'intégration
10:56 et la vie chez vous ?
10:57 Alors nous, on n'a pas eu, peut-être que c'est pour ça, on n'a pas eu besoin
11:01 d'alerter, comme ça s'est bien passé.
11:03 Donc nous, on travaille surtout avec les animateurs du FUDA, la Fédération des Oeuvres Laïques,
11:09 qui a été missionnée pour mener à bien ce projet avec la ville de Lusille.
11:13 Donc on n'a pas trop de contacts avec l'État parce que je pense que ça se passe bien.
11:17 Donc on n'a pas de raison.
11:19 Mais par contre, on a vraiment une volonté collective avec le monde associatif, avec
11:24 les écoles, avec les animateurs du FUDA, avec la FOL et la mairie de Lusille a vraiment
11:30 un travail de proximité régulier pour rendre la vie la plus belle possible à ces gens-là.
11:35 Je peux vous dire que nous, c'est un sang, vraiment, c'est le côté vraiment paisible
11:40 des choses depuis quatre ans et demi.
11:42 Merci Madame Guérin d'avoir pris quelques minutes pour répondre à nos questions.
11:45 Combien de temps les personnes restent-ils dans ces centres ?
11:48 Ces centres, donc le temps de l'examen du dossier, Didier Leschi, ça veut dire qu'ils
11:51 restent dans ces communes combien de temps ?
11:53 Et la question suivante, c'est après où vont-ils ?
11:56 Est-ce qu'il y en a qui restent ?
11:57 Parce que je crois que la question de leur installation dans la commune est posée.
12:03 Écoutez, ça dépend du traitement de leur dossier administratif.
12:07 Mais là, la maire de Lusille parlait d'une année.
12:10 Aujourd'hui, c'est de cet ordre-là.
12:13 Ça peut être un peu moins.
12:14 Après, ils sont pris en charge de nouveau par l'Office français de l'immigration
12:18 que je dirige, puisqu'on va les mettre aussi dans des cours de français et puis on va
12:23 les aider à des orientations professionnelles.
12:25 Et bien évidemment, on est là dans une zone où il y a des besoins de main d'œuvre.
12:29 Et en plus, il n'y a pas de tension sur le marché locatif.
12:33 Donc l'étape suivante peut se faire aussi dans ces communes ?
12:35 L'étape suivante peut se faire aussi dans des communes.
12:37 Et il y a plein d'endroits, et en particulier dans l'ouest de la France ou dans des zones,
12:42 je dirais, où il y a des besoins de main d'œuvre importants et on ne trouve plus
12:46 des jeunes pour le faire ou des moins jeunes.
12:48 Et bien, il y a des débouchés possibles.
12:50 Et nous suivons cela assez attentivement, si vous voulez, grâce par exemple aux liens
12:55 constants que nous avons, en l'occurrence là, avec la Fédération des œuvres laïques,
12:58 qui fait partie des organisations missionnées par l'État.
13:00 Et les personnes restent, c'est-à-dire une fois qu'ils ont...
13:03 Pas toutes !
13:04 Voilà, leur titre d'asile ou la protection subsidiaire, puisque c'est les deux formes...
13:08 Une protection.
13:09 Voilà, une protection.
13:10 Et il reste...
13:11 Quelle proportion reste ? Quelle proportion demande à aller ailleurs, dans des grandes
13:15 villes, retrouver la communauté, la famille, etc. ?
13:17 On a des parcours migratoires qui sont différents en fonction s'il existe ou pas, depuis très
13:22 longtemps, une communauté, si vous voulez.
13:24 Et il y a parfois une tendance à essayer de retourner en Ile-de-France ou ailleurs,
13:30 là où il y a déjà une communauté très présente.
13:31 Ce n'est pas souvent habile, je dirais, parce que si on prend le cadre de nouveau de l'Ile-de-France,
13:37 eh bien on peut avoir beaucoup plus de difficultés à s'insérer, pas tant sur le marché de
13:42 l'emploi, mais pour trouver un logement.
13:44 Et donc la difficulté que nous avons aujourd'hui, et qui est vraiment prégnante, et qui est
13:49 devant nous, c'est l'articulation entre le lieu de l'emploi et le lieu du logement.
13:53 C'est ça qui crée les tensions.
13:55 Et enfin, je prends par exemple la colonne de Luzi.
13:59 On a des jeunes hommes, comme il a été indiqué, qui peuvent travailler dans le bâtiment.
14:03 C'est souvent des Afghans.
14:04 En l'occurrence, là, il y a près de la moitié de personnes qui sont d'origine afghane.
14:08 Mais on a aussi des familles.
14:09 Et l'important dans les villages, c'est quand il y a des familles et des enfants, ça permet
14:14 aussi de maintenir l'école.
14:15 Ça fait partie des choses qui peuvent être sollicitées par les maires, parce que dès
14:20 lors qu'il y a une proportion, je dirais, raisonnable de personnes, eh bien on a une
14:24 intégration facile.
14:25 Et les femmes ont plus de mal à trouver du travail ou peut-être n'en cherchent-elles
14:28 pas ?
14:29 Non, ça dépend des endroits et des lieux.
14:31 La difficulté souvent avec les femmes, c'est d'abord l'apprentissage du français.
14:35 C'est vrai aussi avec les hommes.
14:36 Mais on a là un problème spécifique.
14:38 Et en particulier pour certains emplois où on a besoin de main d'oeuvre.
14:43 Je pense à les emplois d'accompagnement des personnes.
14:45 Si vous ne parlez pas le français, vous ne pouvez pas communiquer avec la personne que
14:50 vous devez prendre en charge.
14:51 Et c'est ça qui est aujourd'hui notre priorité.
14:53 C'est la langue.
14:54 Merci Didier Leschi d'être venu dans les studios de France Inter.