• l’année dernière
Plusieurs joueurs de football de Ligue 1 et 2 ont refusé de porter un maillot arc-en-ciel, choisis par la Ligue de football professionnel, pour lutter contre l’homophobie.

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Transcription
00:00 On rappelle rapidement, dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie qui a lieu après-demain,
00:05 tous les footballeurs professionnels devaient porter un maillot avec un flocage arc-en-ciel ce week-end,
00:10 c'est-à-dire dans les rencontres qui ont eu lieu samedi ou dimanche.
00:13 Certains de ces maillots devront ensuite être mis aux enchères au bénéfice d'associations.
00:16 C'était une initiative de la Ligue de football professionnel et de l'Union nationale des footballeurs professionnels
00:21 qui concernait tous les joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2.
00:24 Mais voilà, il s'est trouvé un joueur à Guingamp, un à Nantes, cinq joueurs à Toulouse
00:29 pour refuser d'arborer ce flocage qui heurterait leur conviction, pas toujours explicite d'ailleurs,
00:34 comme si au fond ce flocage leur brûlait le dos, comme si c'était quelque chose de diabolique,
00:38 comme si c'était faire la promotion d'une cause qui pourrait retourner la sexualité des gens,
00:43 qui sait, bref, n'importe quoi.
00:45 Ce n'est pas la première fois, l'an dernier, l'ancien milieu du PSG, Idrissa Gueye,
00:49 qui joue aujourd'hui en Angleterre, avait lui aussi préféré sécher la rencontre,
00:53 s'attirant le soutien du président du Sénégal, dont il est originaire, Idrissa Gueye,
00:58 le Sénégal où les relations homosexuelles sont interdites, rappelons-le,
01:01 et le président avait dit que ses convictions religieuses, dit Idrissa Gueye, soient respectées.
01:05 Alors cette année, on a eu le droit au bal des hypocrites,
01:07 le club de Guingamp a pris acte de la décision de son joueur,
01:10 celui de Toulouse qui a écarté de sa feuille de match les cinq joueurs,
01:13 a pondu un communiqué expliquant qu'il tenait à rappeler son engagement de longue date
01:16 dans la lutte contre l'homophobie et toutes les formes de discrimination,
01:19 et que ces joueurs étaient choisis pour leur qualité humaine,
01:22 indépendamment de leur croyance ou de leur conviction, bah tu parles.
01:25 Et puis on a même entendu Éric Roy, l'entraîneur de Brest,
01:28 pester contre cette journée de mobilisation qui tomberait mal, selon lui,
01:31 à trois journées de la fin du championnat, écoutez.
01:33 On le voit bien, il y a des joueurs à qui ça pose problème.
01:37 Après, chacun est libre de ses opinions et tout ça.
01:41 Moi personnellement, ça me pose pas de problème.
01:43 Mais il y a des joueurs à qui ça peut poser problème.
01:45 Donc quand tu sais que c'est un problème, ça peut être un problème pour les joueurs,
01:49 c'est très bien que la Ligue s'engage, même si je pense qu'elle doit surtout s'occuper du football.
01:54 Mais est-ce que c'est normal ? Est-ce que c'est équitable ?
01:57 Non, c'est pas équitable.
01:58 Et c'est une responsabilité de la Ligue d'avoir placé cette journée, à ce moment-là, dans les derniers matchs.
02:03 - On parlait d'opinion.
02:05 - D'opinion. Alors là, on a tout faux, quand même.
02:07 Des calculs d'apothicaires, ça tombe à trois journées de la fin du championnat,
02:09 oh là là, c'est difficile pour nous, n'importe quoi.
02:11 On rappelle surtout à Éric Roy que l'homophobie, c'est pas une opinion,
02:15 c'est pas une conviction non plus, c'est une discrimination.
02:17 Et donc, c'est un délit.
02:19 Et il serait temps que le sport, et le foot en particulier,
02:21 qui défend des valeurs universelles, se décide enfin à faire une forme de ménage,
02:25 car on les sent gênés aux entournures des instances.
02:27 Même l'UNFP, l'Union Nationale des Footballers Professionnels,
02:30 pourtant à l'origine de l'organisation de cette journée,
02:33 a pris connaissance du refus de quelques joueurs de s'associer à cette juste cause.
02:37 Il n'y repartient pas à l'UNFP, s'agissant de la sphère privée,
02:40 de dicter la conduite des joueurs, a dit le syndicat hier dans un communiqué.
02:44 - Est-ce qu'ils s'exposent à des sanctions, ces joueurs qui ont refusé de porter le maillot ?
02:47 - C'est ce que réclame la ministre des Sports, Amélie Oudéa Castérat,
02:50 hier soir, elle a dit que c'était de la responsabilité des clubs,
02:52 avec un dialogue avec leurs joueurs, de prendre des sanctions,
02:54 car en France, quand on a une opération qui est cadrée de cette façon,
02:57 qui embarque tous les clubs sur un sujet basique de non-discrimination,
03:00 on rappelle que c'est ça l'objectif de cette journée,
03:02 il faut être là, je pense que c'est nécessaire,
03:04 et pour le coup, elle a raison, il est temps qu'on sorte des clichés,
03:07 il est temps qu'on sorte de la malveillance,
03:09 sur tous les terrains de foot de France, et puis surtout dans tous les domaines, évidemment.

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