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00:00 Ce dimanche 14 mai,
00:01 Les gens de Turquie vont être en route pour les élections.
00:04 et la question que tout le monde se pose, c'est ça.
00:07 Est-ce que l'opposition turquielle pourra finir
00:09 avec le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan ?
00:12 Au pouvoir en Turquie depuis 20 ans,
00:13 Recep Tayyip Erdogan fait face à
00:16 son plus grand test électoral.
00:17 Son plus grand test encore.
00:19 Une crise économique sévère,
00:20 aggravée par des politiques monétaires largement critiquées
00:23 et une corruption remplante,
00:25 ont fait chuter sa popularité.
00:27 Après les séismes meurtriers survenus en février,
00:30 la mauvaise gestion des secours et de l'aide
00:32 ont encore aggravé la situation.
00:34 De quoi laisser sa chance au leader de l'opposition,
00:36 Kemal Kiliç Daroglu,
00:38 en tête des intentions de vote selon plusieurs sondages.
00:41 Et l'issue du scrutin est aussi observée
00:43 de très près à l'international.
00:45 Pourquoi ?
00:46 D'abord parce que sous la présidence d'Erdogan,
00:48 Ankara a affiché une position très ambigüe
00:51 sur la guerre en Ukraine.
00:52 La Turquie est membre de l'OTAN,
00:53 organisation qui condamne fermement
00:55 l'invasion russe de l'Ukraine.
00:57 Mais Erdogan a maintenu des liens étroits avec Moscou.
01:00 En août 2022,
01:01 le président turc s'était livré à un numéro d'équilibriste,
01:04 en rendant visite au chef d'état ukrainien,
01:06 Volodymyr Zelensky,
01:08 deux semaines seulement après avoir été reçu
01:10 par Vladimir Poutine à Sochi.
01:12 A la même période,
01:13 la Turquie a augmenté significativement
01:15 ses exportations vers la Russie,
01:17 à contre-courant des pays occidentaux
01:19 qui appliquaient les sanctions internationales
01:20 décidées contre Moscou.
01:22 De quoi faire dire à Politico
01:23 que l'élection présidentielle turque
01:25 est cruciale pour l'OTAN et l'Europe.
01:28 Pour l'édition européenne de ce journal américain,
01:30 le vainqueur pourra déterminer le rôle de la Turquie
01:33 au sein de l'OTAN,
01:34 sa relation avec les États-Unis,
01:35 l'Union européenne et la Russie,
01:37 la politique migratoire,
01:38 le rôle d'Ankara dans la guerre en Ukraine
01:40 et sa position face aux tensions en Méditerranée orientale.
01:43 Mais l'OTAN et l'Europe
01:45 ne sont pas les seuls à scruter les élections turques.
01:47 C'est le cas aussi de la Russie, bien sûr,
01:50 mais également de l'Arabie saoudite
01:51 et des Émirats arabes unis.
01:53 Ces derniers mois,
01:54 une série de visites de haut profil
01:56 qui restaurent les liens entre Ankara et Riyadh
01:58 en suivant des années de tensions et d'hostilité.
02:01 le 6 mars, écrit The Independent,
02:03 soit le jour où l'opposition présentait
02:05 Kemal Kiliç Daroglu comme son candidat,
02:08 l'Arabie saoudite a déposé 5 milliards de dollars
02:10 à la Banque centrale de Turquie
02:12 pour stabiliser la monnaie du pays.
02:14 De quoi faire lever quelques sourcils
02:15 et susciter quelques craintes,
02:17 poursuit le journal britannique, qui ajoute,
02:20 l'Arabie saoudite, sous la direction du prince hérissier
02:22 Mohamed Bel Salman, serait-elle en train de faire en sorte
02:25 qu'Erdogan gagne face à Kemal Kiliç Daroglu ?
02:27 Quant aux Émirats arabes unis,
02:29 ils ont signé le 3 mars,
02:30 un accord commercial de 40 milliards de dollars
02:33 sur 5 ans avec la Turquie.
02:35 Pour résumer, tant les pays européens et les États-Unis
02:38 que la Russie ou les pays du Golfe
02:40 attendent beaucoup des résultats de l'élection turque.
02:43 Et le camp Erdogan semble craindre que le vent tourne.
02:46 Fin avril, le ministre de l'Intérieur,
02:48 Suleyman Soylu, a déclaré à propos du scrutin
02:51 qu'il y aurait une coupe politique à l'Ouest le 14 mai 2023.
02:56 [Musique]