Classe moyenne, Pierre Thevenoux est membre de ce club depuis sa naissance, pour une fois, il maîtrise le sujet !
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AmusantTranscription
00:00 « Certains sujets l'inspirent plus que d'autres » et égo de comique certainement,
00:04 monsieur s'imagine que les jours où il est inspiré, il peut tartiner comme un sagouin
00:07 et nous faire 5 minutes.
00:08 Non ? Désolé vieux, c'est pas comme ça que ça marche.
00:10 3 minutes 30 montrant main, c'est parti.
00:11 Bonjour Pierre Tévenu.
00:12 Bonjour tout le monde.
00:13 Bon ben c'est parti pour le comique.
00:15 Alors aujourd'hui on parle classe moyenne.
00:17 Je suis moi-même membre de ce club depuis ma naissance.
00:20 Donc pour une fois je maîtrise le sujet.
00:21 Je parle souvent d'argent mais c'est parce que j'ai peur.
00:23 Aujourd'hui, classe moyenne, ça a perdu de sa splendeur.
00:26 Moi j'ai connu la grande époque.
00:27 Tout était gratos.
00:28 Les dents, vous avez les dents qui partaient dans tous les sens.
00:31 Appareil dentaire, gratos avec la carte vitale.
00:33 La carte vitale c'est un objet magique.
00:35 C'est plus puissant que la baguette d'Harry Potter.
00:37 Le dentiste se dit « ouais y'en a pour 1500 balles, hop, cartoum vitalou, 0 balles ».
00:43 Cette blague, bim.
00:44 Classe moyenne à la base c'est cool.
00:46 Dans la grande course de la vie, t'es bien, t'es dans le peloton.
00:49 Tu vois les riches devant, tu te dis « ça a l'air bien mais je les rattraperai jamais ».
00:52 Tu mates dans le rétro, tu vois les pauvres, tu te dis « putain ça a pas l'air ouf,
00:56 on va être tous crachés pour pas finir avec eux quand même ».
00:58 Donc tu joues la sécurité.
01:00 Le rêve ultime c'est le CDI.
01:01 Moi j'avais pas de poster de Zidane dans ma chambre, j'avais un poster de Jean-Jacques.
01:05 Technicien chez EDF depuis 35 ans.
01:08 C'était lui mon idole.
01:10 Des fois t'as pas trop conscience de où tu te situes financièrement,
01:12 c'est en fonction avec qui tu traînes.
01:14 Si tu as que des potes blindés, tu vas te sentir pauvre et inversement.
01:17 Moi je commence à avoir un peu de thune, mais j'ai un groupe de potes, ils sont blindés,
01:21 dont un vraiment qui peut t'acheter Mathieu.
01:24 Je te jure, il te prend, il te dit « mets-toi en slip, fais-moi des gnocchis », tu t'exécutes.
01:28 Il est cool, mais je perds trop de fric avec lui, parce que c'est le genre de gars,
01:33 tu manges avec lui, c'est lui qui choisit le resto,
01:36 et ça fait un moment qu'il a pas foutu les pieds au flunch.
01:39 C'est ce chien, il te dit pas au début du repas s'il va payer pour tout le monde ou pas.
01:43 Il le dit qu'à la fin.
01:45 C'est relou, parce que chaque resto avec lui, c'est un peu du casino.
01:48 Tu paries sur le fait qu'il va rincer pour tout le monde ou pas.
01:51 Chaque fois, je l'analyse en début de repas, il fait la gueule, il va pas payer, je la joue safe,
01:56 je prends juste du pain.
01:57 Et là, la fin du repas arrive, c'est pour moi, je vous invite.
02:00 Putain, mais préviens avant, sale bâtard, que je prenne du champagne, du caviar
02:04 et d'autres trucs chers qui sont pas vraiment bons, mais qui du coup sont gratuits.
02:08 Je rappelle que le meilleur goût sur terre, c'est quand même celui de la gratuité.
02:12 Moi, j'avais compris que j'étais de la classe moyenne au moment des études,
02:16 parce que ceux qui avaient des parents un peu blindés, ils faisaient école de commerce.
02:19 Moi, j'ai tenté de vendre le projet à mon père, c'est pas passé.
02:22 "Papa, tu me paies les études, c'est 15 000 balles par an".
02:25 Il m'a dit "Viens mon fils, regarde la voiture de papa, c'est quoi ? C'est un Kangoo".
02:29 Il a comme émotion le Kangoo 1, elle descend comment la vitre ?
02:32 Dis-le Pierre, elle descend comment la vitre ?
02:34 "Faut mouliner".
02:35 Et oui, il faut mouliner !
02:37 Tu crois papa, il mouline tous les jours pour claquer 15 000 boules dans une école de commerce
02:40 où tu vas te bourrer la gueule tous les soirs en chantant Alexandrie, Alexandra ?
02:44 Du coup, j'ai fait des études gratuites et je suis monté à Paris.
02:47 Je fais donc partie de la catégorie que j'appelle les champions du monde.
02:50 Il y a beaucoup à faire ce truc de génie, c'est-à-dire t'es là, t'es dans la classe moyenne, tranquille,
02:55 puis d'un coup, tu te dis "je déménage à Paris".
02:57 Vraiment de ton propre chef, tu décides de te mettre dans la merde.
03:00 C'est sublime, t'es là, t'habites à Poitiers, t'es bien, tu prends le train, t'arrives à Paris, hop t'es pauvre.
03:05 Ce qui est sublime, c'est qu'on est beaucoup à faire ça, on voit le trou,
03:08 mais on saute quand même dedans à pieds joints.
03:10 "Nan mais les loyers à Paris, c'est abusé".
03:12 Mais oui, mais tu le savais avant de venir, c'est pas une info classée secret défense.
03:16 Tu fais un tour sur le bon coin, tu le vois, on n'a qu'à arriver.
03:18 Eh non, on vient quand même, comme un insecte attiré par la lumière et qui vient se brûler comme un con sur la lampe.
03:23 Y'a pas de chute, bien sûr, venez au spectacle, aujourd'hui, c'est bon.
03:26 NICOLAS : Évidemment, merci Pierre Tévenoud.
03:28 C'était tellement bon de vous écouter parler et de ne pas parler moi-même.
03:31 On vous retrouve la semaine prochaine dans Zoum Zoum Zen, le thème, le transport maritime.
03:35 Mais t'en aurais qu'il fasse cinq minutes cette fois-là.