• l’année dernière
Casseroles, clés, râpes, sonnettes des vélos, même si le président souhaite interdire les « dispositifs sonores amplificateurs de son » le peuple lui va continuer à se faire entendre.

Lundi soir, à l’invitation de l’association Attac et relayée par de nombreux autres groupes d’action de gauche, les Français des quatre coins du pays se sont retrouvés devant leurs mairies pour une casserolade générale.
À l’occasion du 6ème anniversaire de la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron, plus de 400 rassemblements à travers la France ont chanté et joué, au son de leurs ustensiles métallique, leur mécontentement à l’égard du président, du gouvernement et de ses réformes.

Et si le concert de casseroles devant l’Hôtel de ville d’hier a réussi à rassembler des centaines de personnes, ce n’était que la première partie de la soirée de contestation.

C’est ensuite à la Gare de Lyon que se sont rendus les nombreux manifestants, pour accueillir comme il se doit, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a son arrivée.
Et si ce comité d’accueil, qui s’inscrit dans la longue lignée des Intervilles du Zbeul, auxquelles ont droit tous les ministres du gouvernement Macron, n’a pas suffi à refroidir la foule, cette dernière s’est transformée en manifestation sauvage dans les rues du 12ème arrondissement de Paris.

Journaliste et images : Cemil SANLI
Montage : Arthur

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:22 Je suis là ce soir pour fêter l'anniversaire de Macron, entre autres,
00:26 et essayer d'intervenir pour éviter que le pillage du pays se termine.
00:31 Donc voilà...
00:32 C'est-à-dire le pillage, plus ou moins, quoi par pillage ?
00:34 Le pillage systématique, c'est-à-dire le transfert financier des basses couches vers le haut.
00:39 Je prends juste un exemple récent, on s'est aperçu récemment que,
00:43 par exemple, les parkings d'hôpitaux publics avaient été privatisés pour des concessionnaires privés.
00:51 Donc ils profitent de la misère des gens pour les faire payer des prix absolument faramineux.
00:55 C'est même plus les retraites, en fait, qui vous fait bouger ?
00:57 Non, non, c'est l'ambiance générale. Et les retraites, je crois que c'était le goût final.
01:02 Ça permet peut-être de mobiliser plus de gens qui se sont sentis plus concernés.
01:06 Alors ce soir, vous êtes là aussi pour demander le départ du président. Pourquoi ?
01:12 La démission du président, parce que c'est bon.
01:14 Là, la goutte d'eau, elle est pleine. Le vase est plat, c'est terminé.
01:18 Il faut qu'il dégage de là. On en a assez.
01:20 Les retraites, 64 ans, qui, justement, les personnes qui sont déjà licenciées avant 64 ans,
01:26 qu'est-ce qu'ils vont avoir, leurs retraites, au bout ?
01:29 Parce qu'il n'y a rien, le chômage ne pète pas les retraites.
01:31 Le RSA non plus. Qu'est-ce qu'ils vont avoir comme retraites ?
01:35 Alors moi, je suis intérimaire, vendeuse en boulangerie, donc je vais partout dans Paris.
01:46 Je viens d'avoir 61 ans et j'ai le dos complètement cassé.
01:50 Là, je vais devoir travailler 6 mois de plus avec cette réforme.
01:55 Et là, ça fait un mois et demi que je suis arrêtée, parce que mes vertèbres sont nazes,
02:01 que je porte, je me penche, je me baisse.
02:05 Mon boulot, c'est pas possible. Déjà, j'ai du mal à le faire maintenant.
02:09 C'est pas possible de le faire 6 mois de plus.
02:11 Et pourtant, vous êtes impactée directement par cette loi.
02:13 Très directement impactée par cette loi. Et pourtant, je viens d'avoir 61 ans.
02:16 Et c'est même pas moi qui vais être le plus impactée, c'est mes potes qui sont nés en 64, en 65,
02:21 parce que c'est un an et demi, un an, deux ans qu'ils vont faire en plus.
02:25 Et je sais pas comment ils vont faire, parce que je pense qu'ils se rendent absolument pas compte
02:29 des conditions de travail des gens.
02:31 Moi, j'ai des collègues qui ont 30 ans, qui ont 25 ans, dont le dos est déjà cassé.
02:35 Parce qu'on n'arrête pas de porter des charges, ils se rendent pas compte.
02:38 Porter des plaques, porter des paniers de baguettes, se pencher sans arrêt
02:43 pour mettre des petits pains au chocolat, sans arrêt, parce que les gens se rendent pas compte.
02:46 Ils ont l'impression qu'on les reçoit, simplement, et qu'on les accueille et qu'on les sert.
02:50 Mais non, il faut sans arrêt recharger en boutique, tout le temps, tout le temps,
02:54 faire le nettoyage des frigos qui sont au ras du sol.
02:57 C'est ça, c'est ça notre travail. Et tous les jours, c'est comme ça.
03:00 Et ça, ils se rendent pas compte. Et pour gagner quoi ?
03:02 Pour gagner, au final, un SMIC amélioré intérimaire.
03:05 Moi, je gagne un SMIC amélioré, c'est tout.
03:09 [Musique]
03:13 [Cris de joie]
03:16 [Musique]
03:19 [Musique]
03:29 [Cris de joie]
03:37 [Musique]
03:40 [Cris de joie]
03:46 [Cris de joie]
03:57 [Cris de joie]
04:06 [Musique]
04:09 [Cris de joie]
04:15 [Cris de joie]
04:33 [Cris de joie]
04:36 [Cris de joie]
04:43 [Cris de joie]
04:50 [Musique]
04:53 [Musique]
04:56 Alors, juste en quelques mots, on sort de la gare de Lyon.
05:06 Pourquoi vous y étiez et pourquoi vous êtes là, dans la rue maintenant ?
05:09 Alors, moi, à la base, j'étais à Hôtel de Ville pour le rassemblement de la gastrolade.
05:13 Et puis, on a eu des collègues qui sont partis dans la foule en disant qu'on avait le ministre du SOP qui arrivait par gare de Lyon.
05:20 - "With the NDI" - Voilà, dans une bataille de ministres.
05:23 - Et un ministre macroniste. - Évidemment, c'est ça.
05:26 Et du coup, d'y aller très très vite pour lui réserver un bon comité d'accueil,
05:30 comme on rivalise partout en France pour en donner à chacun des représentants de la Macronie.
05:35 Pourquoi ? Là, reprenons, on est en manif dit sauvage, ou plutôt en manif spontanée, comme on dit maintenant.
05:41 Ça a du sens pour vous de partir en manif spontanée ?
05:44 La manif spontanée, enfin, manifestation spontanée, ça c'est un truc, une étiquette de médias.
05:50 La manifestation, elle est libre, donc, spontanée, organisée, le droit de manifester, il se décline, et donc je participe.
05:57 Voilà, j'utilise pleinement mon droit, parce que quand on n'utilise pas ses droits, et ben on les perd.
06:01 [Musique]
06:19 - Pardon, je veux une couronne d'huile d'eau. - Ok, ça vous est pas donné la garde ?
06:24 [Musique]
06:53 [Cris]
06:59 [Musique]
07:20 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations