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Benjamin est donneur de sperme. Il explique les raisons pour lesquelles il a décidé d’être donneur et nous dit tout sur ce processus : du prélèvement à la levée de l’anonymat, en passant par le suivi psychologique et médicale.

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Transcription
00:00 C'est vraiment pas les branlettes les plus satisfaisantes de ma vie.
00:02 C'est un don de sperme, ça aide des gens, mais alors les enfants qui naissent de ça,
00:05 c'est cool, mais c'est pas du tout mes enfants, quoi.
00:07 En fait, c'est assez simple.
00:09 Il faut aller sur le site de l'agence de biomédecine,
00:11 et il y a la liste des séquences, il suffit d'en choisir un et de les contacter.
00:14 En gros, c'est un centre où les gens vont pour faire des dons de spermatozoïdes ou d'ovocytes,
00:19 mais aussi, ils sont conservés là-bas, donc s'il y a un parcours de PMA,
00:23 les gens qu'on a besoin vont là-bas.
00:25 J'ai eu un premier rendez-vous avec une psychologue et une médecin, ils essayent de faire que le physique du donneur
00:30 et des parents correspondent, donc on m'a posé des questions sur mes origines ethniques et ce genre de choses.
00:35 On a noté mes caractéristiques physiques, genre ma taille, la couleur de mes cheveux, la couleur de mes yeux,
00:40 ce genre de choses, c'est noté.
00:41 Et puis après, c'est des rendez-vous de prélèvement, on appelle ça,
00:45 et il y a aussi deux prises de sang dans le processus, pour vérifier ce qui n'est pas diesté, notamment,
00:53 mais aussi pour faire une analyse génétique, ou enfin, de chromosomes, en tout cas, pour vérifier qu'il n'y a pas d'anomalie.
00:58 Et il y a aussi un rendez-vous en service de cytogénétique, où en gros, c'est un médecin qui m'a posé plein de questions
01:03 sur mes parents, mes grands-parents, leurs maladies, pour savoir s'il y avait des maladies génétiques,
01:08 qui allaient du cancer à la dépression.
01:10 Il y a entre trois et cinq prélèvements, moi j'en ai fait quatre.
01:12 Ce ne sont vraiment pas les branlettes les plus satisfaisantes de ma vie.
01:14 La pièce est assez horrible, on le fait en vrai, c'est vraiment, vous imaginez vraiment,
01:18 une salle blanche d'hôpital, avec un truc de consultation, sur lequel il y a un espèce de truc en papier dessus.
01:24 Il n'y a pas de magazine, par contre, il y a un écran avec des films pornos, je pense.
01:28 Je n'ai pas trop regardé, parce que c'était que des films hétéros, donc ça ne m'intéressait pas.
01:30 C'est seulement dix enfants qui peuvent naître suite à un seul don,
01:34 pour limiter les cas, je pense, d'enfants issus de mêmes donneurs, qui se croisent et qui font eux-mêmes des enfants.
01:39 Un des trucs qui m'a interpellé, c'est de savoir qu'il y a trois fois plus de dons d'ovocytes que de dons non spermes,
01:44 sachant qu'une femme qui veut donner ses ovocytes, il faut qu'elle fasse des piqûres d'hormones,
01:48 que c'est un prélèvement qui est fait par du personnel médical, c'est une procédure qui est super lourde,
01:52 alors que se branler dans un tube en plastique, ce n'est quand même pas le bout du monde.
01:55 La seule contrainte, c'est qu'il y a deux, trois, cinq jours d'abstinence avant, mais c'est tout.
01:59 La loi a changé, c'est-à-dire qu'avant, le don était complètement anonyme,
02:02 les enfants issus de ces dons-là n'avaient accès à absolument rien, aucune info sur les donneurs.
02:06 Ce qui a changé, c'est tout l'inverse, c'est-à-dire que c'est une obligation pour les donneurs d'accorder le droit aux enfants issus de ces dons,
02:12 une fois qu'ils ont atteint leur majorité, d'avoir accès aux données personnelles pour éventuellement contacter les donneurs.
02:19 Moi, je suis arrivé dans un entre-deux, donc j'ai eu le choix.
02:22 J'ai pas mal réfléchi, ça m'a beaucoup posé des questions, parce qu'au début, je me disais,
02:25 moi, aujourd'hui, ça va bien dans ma vie, mais est-ce que dans 18, 20 ou 25 ans,
02:28 une personne vient me voir en me disant "Ah, bonjour, je suis ici de ton don",
02:31 enfin, je n'ai aucune idée de ce que ça aurait pu donner.
02:33 J'ai parlé à mon mec qui a connu son père très tard, il m'a dit que ça pouvait être important pour des gens d'avoir cette information-là,
02:39 donc finalement, j'ai accordé l'accès à mes données.
02:42 C'est fait, c'est fait, c'est un truc qu'on ne fait qu'une fois dans la vie, on ne peut pas le refaire après.
02:45 Je suis content de l'avoir fait, je contribue aussi au fait que des gens qui ne sont pas dans la vision traditionnelle de la famille,
02:51 notamment des lesbiennes ou des femmes seules, puissent avoir des enfants si elles le souhaitent,
02:54 et je trouve ça plutôt cool.
02:55 C'est un don de sperme, ça aide des gens, mais alors, les enfants qui naissent de ça,
02:59 c'est cool, mais ce n'est pas du tout mes enfants, quoi.
03:01 Pour moi, les parents, c'est les gens qui les élèvent,
03:03 moi, j'ai juste aidé autant que j'ai pu à des gens qui en avaient besoin, et puis c'est tout, quoi.
03:07 Si ça vous tente, voilà, contactez un Sékos et vous verrez bien comment ça se passe.
03:10 Allez-y, ça aide des gens, quoi.
03:12 [Musique]

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