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En déplacement en Alsace à Sélestat, le président de la République, Emmanuel Macron, prend la parole et affirme que "la confiance va revenir progressivement".

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00:00 - Une nouvelle fois, la question s'impose.
00:01 Que vous inspirent ces Macron, des missions, ces critiques, ces interpellations ?
00:06 - Elles ne sont pas une surprise, mais elles ne doivent pas être un obstacle.
00:09 Il y a une colère qui est là.
00:12 Il y a aujourd'hui plusieurs de nos compatriotes qui se sont mobilisés contre une réforme
00:19 que l'exécutif considère comme importante pour le pays, pour l'intérêt général.
00:24 Et il est normal que cette colère s'exprime.
00:27 Donc elle est là.
00:28 Il y a aussi d'autres gens qui ont d'autres motivations, qui sont venus le saluer, d'autres
00:33 qui sont en soutien.
00:34 Vous étiez ce matin avec moi au sein d'une entreprise qui reflète la diversité de la
00:40 France.
00:41 Je n'ai pas entendu de mobilisation avec cette voix.
00:42 Donc on peut avancer, aller dans des entreprises et faire les choses.
00:47 Néanmoins, cette colère s'exprime.
00:48 Je ne m'attendais pas à autre chose.
00:49 Mais elle ne m'empêchera pas de continuer à me déplacer partout à travers le pays
00:55 parce que nous devons continuer d'agir et d'avancer.
00:56 Là, on vient de faire le point pendant une heure et demie sur des projets de réforme.
01:01 On doit continuer de se préparer face à la sécheresse qui arrive l'été prochain
01:05 et donc d'aider nos élus sur le terrain qui nous permettent de faire les investissements,
01:10 de préparer les collectivités pour éviter d'avoir une crise cet été.
01:14 On doit continuer la réindustrialisation du pays et de créer des emplois.
01:18 On doit continuer d'aller chercher nos compatriotes qui sont en grande difficulté pour les aider
01:24 à revenir vers l'emploi et mieux les accompagner.
01:26 Ce sont des chantiers, et je pourrais parler de l'école, de l'hôpital, de la médecine
01:31 de ville, sur lesquels nous devons continuer d'agir.
01:33 Et donc, je continuerai de le faire.
01:35 Mais M. le Président, est-ce que l'expression de cette colère devant vous, est-ce que finalement
01:39 ce n'est pas nécessaire ?
01:40 Est-ce qu'il ne faut pas un moment peut-être un peu cathartique ?
01:42 Peut-être.
01:43 C'est un peu ce qu'on fait.
01:44 C'est pour ça aussi que je vous ai dit que je continuerai à être sur le terrain.
01:49 Donc, elle s'exprime, elle est là.
01:52 Il y a aussi un cadre.
01:53 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de choses quand on rentre après, on reprend la discussion
01:56 quand la colère s'exprime.
01:58 Il y a des choses sur lesquelles d'abord il y a parfois des malentendus.
02:01 Et on a forcément constaté qu'on n'a pas su les lever.
02:05 Quand j'entends encore des gens qui me disent "on pourrait ne pas faire de réforme des
02:08 retraites", ce n'est pas vrai.
02:09 Ou alors "on ne vit pas dans la même situation, le même pays, avec les mêmes chiffres".
02:14 Ce n'est pas vrai.
02:15 Donc ça, il faut continuer quand même de le marteler.
02:17 Il faut pouvoir le dire, l'expliquer et dire qu'à le moment, ce n'est pas vrai.
02:21 Donc ça veut dire qu'il faut continuer à s'endetter.
02:24 La dette qu'il appaiera à vous, les enfants, et ça veut dire sinon qu'on doit renoncer
02:28 à d'autres dépenses.
02:29 Donc on ne peut pas dire "vous ne faites pas de réforme de retraite, mais vous investissez
02:32 dans l'hôpital et vous investissez dans l'école, etc."
02:35 On gère tous des budgets à l'échelle de nos familles.
02:37 On sait très bien qu'on ne peut pas tout faire à un moment donné.
02:40 Et même quand c'est le banquier qui le paye pour nous, c'est-à-dire qu'on décide de
02:43 s'endetter, il y a un moment donné où il nous dit que ce n'est plus possible.
02:46 Donc il faut continuer d'expliquer.
02:48 Il faut aussi faire valoir ce qui a été fait par la négociation dans cette réforme.
02:52 On ne fait pas les 65 ans à l'horizon 2030, on va progressivement travailler un peu plus
02:58 longtemps, mais on va accélérer la durée d'augmentation de la durée de cotisation,
03:02 on va aller jusqu'à 64 ans à l'horizon 2030.
03:05 Mais il y a aussi beaucoup qui a été fait pour les carrières longues.
03:07 Il y a des carrières longues qui partiront plus tôt qu'avant la réforme.
03:10 C'est une réalité.
03:11 On a beaucoup fait, grâce au débat parlementaire, tout ça, et aux concertations avec les syndicats
03:16 avant, je disais, les carrières longues pour les femmes compte tenu de leur carrière et
03:23 la valorisation justement des trimestres, pour l'usure professionnelle.
03:29 Donc on a amélioré aussi beaucoup de choses.
03:31 Ce qui fait que ce n'est pas du tout une réforme qui ne serait qu'une augmentation
03:35 de la durée.
03:37 On a réinvesti à peu près un tiers de ce qu'elle produit dans ces aménagements.
03:41 Et puis, je le rappelle aussi, c'est une réforme qui va permettre, par ses efforts,
03:46 d'autres progrès, comme pour nos retraités les plus modestes.
03:49 Donc voilà, il faut continuer d'expliquer, puis surtout, il faut avancer sur le reste.
03:52 Et c'est important.
03:53 Monsieur le Président, vous parlez de la réforme des retraites, mais les personnes
03:55 dehors ne remettent pas en cause que la réforme des retraites.
03:58 C'est aussi votre méthode qui est jugée.
04:01 On a entendu des mots très forts.
04:02 On n'est pas en démocratie.
04:04 Est-ce que vous considérez que vous avez une part de responsabilité dans cette colère
04:08 qui vise aussi votre façon de présider ?
04:10 Non, ça, c'est un argument qu'on connaît.
04:12 C'est celui des extrêmes.
04:13 Il est connu.
04:15 Il existe dans à peu près toutes les démocraties.
04:17 Il y a des tas de gens qui ne se remettent pas de ne pas avoir gagné les élections
04:20 présidentielles.
04:21 C'est une chose.
04:22 Il y a des tas de gens, quand on ne fait pas ce qu'ils disent, parce qu'ils crient
04:25 plus fort ou qu'ils tapent sur des casseroles, ils disent « ce n'est pas une démocratie
04:28 parce que vous ne faites pas comme je dis ». Mais ce n'est pas ça, une démocratie.
04:32 Ce n'est pas ça.
04:33 Et donc, il y a un moment donné, on sera lundi au 1 an de l'élection.
04:39 La démocratie, c'est d'essayer de porter un projet, de le dire et de l'appliquer.
04:44 Moi, je considère que ce n'est pas une démocratie qui fonctionne bien que celle
04:47 qui consiste à proposer un programme et à faire le contraire.
04:49 C'est arrivé dans le passé.
04:51 Il y a eu des réformes de la retraite ou de l'assurance maladie qui, six mois plus
04:54 tard, se sont faites après des élections qui se faisaient sur la fracture sociale.
04:57 C'est arrivé.
04:58 Il y a eu des grandes grèves, on les a abandonnées à ce moment-là.
05:00 Ce n'est pas ce que j'ai fait.
05:02 J'ai lancé dès l'été la réforme sur laquelle j'avais fait campagne et les députés
05:07 avaient fait campagne.
05:08 Qu'est-ce qu'il y a de plus démocratique ? Et vous pensez que ce serait plus démocratique
05:11 de dire "vous êtes arrivés en tête du premier tour aux présidentielles, des gens
05:14 ont voté pour vous et vous ont élu, des gens ont fait une majorité, certes, relative,
05:18 il n'y a pas de majorité alternative comme le prévoit notre constitution puisqu'il
05:22 y a eu un rejet de la motion.
05:23 Et parce qu'il y a des gens qui manifestent, on abandonne le projet qui est celui que vous
05:28 poussez, on en prend un autre ? ". Ce n'est pas non plus un fonctionnement démocratique.
05:33 Les mots ont un sens.
05:34 Après, il faut entendre la colère.
05:38 Alors ça, oui, je ne suis pas sourd à celle-ci.
05:40 Et donc il y a des gens qui sont très en colère aujourd'hui.
05:44 Je les respecte.
05:45 J'ai envie qu'ils se réengagent dans le dialogue.
05:47 Après, il y a des gens qui sont en colère et ils garderont un désaccord sur la partie
05:51 des retraites parce qu'on ne convaincra jamais tout le monde.
05:54 Mais je pense qu'on peut encore convaincre des gens parce qu'ils vont aussi voir que
05:56 d'abord, beaucoup de gens pensent qu'ils vont, dès la fin d'année, travailler
05:59 64 ans.
06:00 Ce n'est pas vrai.
06:01 Beaucoup de gens n'ont pas compris que ce serait très progressif.
06:04 Beaucoup de gens ne croient pas qu'il y aura des choses positives.
06:06 Ils vont aussi voir les choses.
06:09 La confiance va se conquérir.
06:10 Mais après, fort du bilan qui est le nôtre aussi, parce qu'à chaque fois que j'ai
06:16 pris des engagements, j'ai essayé de détenir les 2500 maisons France Service qu'on crée,
06:19 les 200 brigades qu'on est en train d'ouvrir, les gendarmeries, les sous-préfectures qu'on
06:23 ouvre.
06:24 Tout ça, ce sont des choses que les gens voient aussi et qui nourrissent de la confiance.
06:26 Donc ça doit revenir progressivement.
06:28 Et ensuite, il faut pouvoir réengager, y compris des gens avec qui on a eu des désaccords
06:33 sur des chantiers nouveaux qui se sont exprimés et qui s'expriment dans ces colères.
06:36 Beaucoup de gens sont contre la réforme parce qu'ils disent "je ne vis pas bien de mon
06:41 travail".
06:42 Et c'est vrai.
06:43 On l'a entendu, vous, moi.
06:44 Il faut lui apporter une réponse.
06:46 C'est pour ça que j'ai voulu relancer le débat sur ce sujet.
06:48 On a apporté beaucoup de réponses comme gouvernement.
06:50 Je l'ai déjà dit.
06:52 Le SMIC a été augmenté selon la formule, 10% en 18 mois.
06:57 Mais la prime d'activité de 2019, les baisses d'impôts sur le revenu, la suppression de
07:02 la taxe d'habitation, de la redevance, ce sont des gains de pouvoir d'achat pour celles
07:06 et ceux qui travaillent.
07:07 Est-ce que c'est suffisant ? On voit bien qu'on a une catégorie de Françaises et de
07:12 Français qui ne vivent pas bien de leur travail aujourd'hui.
07:14 En particulier ceux qui sont un peu au-dessus du SMIC et qui sont jusqu'à 2.000, 2.500
07:19 euros.
07:20 Cette part de la France qui travaille dur, qui a des enfants mais qui souvent a acheté
07:25 un pavillon, une habitation qui n'est pas à côté de l'endroit où on travaille, qui
07:28 paye l'essence très cher, qui voit le coût du plein et l'augmentation du prix de l'alimentation,
07:34 qui essaie de bien élever ses enfants et du coup qui multiplie les conduites, etc.
07:38 Elle se dit "Mes revenus ne progressent pas assez vite".
07:43 Et c'est vrai.
07:44 Ce n'est pas le gouvernement qui peut le faire tout seul.
07:45 Ça c'est le dialogue social.
07:47 C'est comment on améliore les carrières.
07:48 Comment dans les branches professionnelles où la rémunération a trop stagné, on arrive
07:52 à recréer une dynamique.
07:53 Comment on accompagne aussi mieux sur les à-côtés du travail.
07:56 Et là c'est des discussions qui sont très locales aussi à conduire.
08:00 Ce n'est pas qu'au niveau national.
08:02 On a aussi entendu, ça c'est un vrai débat, très important.
08:05 Beaucoup de gens qui disaient "Nous on est fatigué quand on est âgé".
08:08 J'en parlais tout à l'heure avec des employés chez l'entreprise Matisse.
08:14 Parce qu'on a ce qu'on appelle des troubles musculoskeletiques, parce qu'on fait des tâches
08:18 qui sont plus dures.
08:19 Mais la réalité, est-ce que c'est à 62 ans que ça commence ? Non, ça commence à 50
08:23 ou 55 ans.
08:24 C'est aussi pour ça qu'à travers ce texte de loi, on a commencé à améliorer les choses
08:28 en prenant en compte cette usure professionnelle plus tôt.
08:30 Et on doit encore continuer d'améliorer.
08:33 Parce que le vrai point, c'est qu'il y a un suivi médical qui commence plus tôt.
08:36 C'est qu'on crée des critères objectifs sur lesquels d'ailleurs dans l'idéal, les
08:42 employeurs et les employés devraient se mettre d'accord.
08:44 C'est pour ça que je vous invite à s'en ressaisir et qu'on facilite les reconversions.
08:48 On était tout à l'heure dans une entreprise exemplaire.
08:51 Je parlais à un monsieur qui avait commencé en 78.
08:54 Il me disait, moi j'ai changé il y a 6 ans, j'ai bougé comme j'étais fatigué, j'ai
08:58 été dans les services administratifs.
08:59 C'est de la bonne gestion.
09:01 Le problème qu'on a, c'est que c'est pas partout comme ça.
09:03 Et donc, il faut progressivement que ce dialogue social au plus près dans l'entreprise se
09:07 fasse pour qu'on ait des fins de carrière, des reconversions, parfois des changements
09:11 de branche qui s'organisent.
09:13 Pour que quand vous commencez à être fatigué, et ça peut être parfois à 50 ou 55 ans,
09:17 vous ayez une fin de carrière différente.
09:19 Dans ces débats, il faut les poursuivre.
09:23 Vous avez dit que vous parliez de démocratie tout à l'heure, en bas là.
09:26 Vous lui avez dit, trouvez-moi une démocratie où le président est devant vous et vient
09:29 se faire engueuler.
09:30 Pourquoi c'est important que vous vous fassiez engueuler dans cette arée ?
09:33 On ne peut pas dire tout et n'importe quoi.
09:35 On a l'impression, il disait, on a fait annuler les manifestations un quart d'heure avant.
09:38 Ce n'est pas vrai.
09:39 Ils ont fait en sorte de dégager un accès.
09:41 Donc la préfecture a fait ce qu'elle devait.
09:43 Mais la preuve en est que c'est que là, il y a des manifestations devant le président
09:46 de la République.
09:47 Et on a toujours fait ça.
09:48 J'entends parfois des mots très définitifs dans notre débat général sur le rapport
09:52 à la démocratie, aux grandes notions.
09:54 Je crois que c'est à l'un d'entre vous que je répondais ce matin sur ce sujet.
09:58 On peut et on doit toujours améliorer les choses.
10:01 C'est pour ça d'ailleurs qu'on a des autorités administratives indépendantes,
10:05 qu'on a le juge, etc.
10:06 Mais de dire que la France ne serait pas une démocratie, je pense que c'est un excès
10:10 de langage qui accroît nos difficultés collectivement.
10:13 Nous en sommes une.
10:14 Nous avons notre tempérament collectivement, nous tous.
10:18 Moi aussi avec vous.
10:19 Et on est comme ça.
10:21 Mais c'est le caractère.
10:24 On n'est pas un pays qui est toujours calme.
10:26 Mais il faut avancer.
10:28 Mais nous sommes une grande démocratie.
10:30 Alors moi, je n'ai de cesse d'essayer de l'améliorer.
10:32 Le grand débat, la Convention citoyenne climat, on a changé la loi organique.
10:36 Tout le monde l'a oublié en 2021 pour donner au Conseil économique, social et environnemental
10:40 la possibilité d'organiser ces conventions citoyennes et tirer les leçons de ce qu'on
10:44 n'avait pas bien fait pendant la Convention climat.
10:46 On vient de l'utiliser sur la fin de vie.
10:48 C'est un formidable exemple démocratique.
10:50 Et je peux vous dire que vous avez des experts de démocratie partout dans le monde qui sont
10:54 venus regarder la Convention fin de vie pour justement voir.
10:57 On est en train, je l'espère, de réussir.
10:59 Maintenant, il y a un travail qui se fait et on avance.
11:02 Vous êtes toujours en entre-empreintes ?
11:04 Non, mais j'y ai jamais parlé.
11:06 Il y a après des débats institutionnels qui s'ouvriront.
11:09 J'ai commencé à en parler avec le président du Sénat, la présidente de l'Assemblée,
11:12 le président du Conseil économique, social et environnemental.
11:16 On doit toujours améliorer le fonctionnement de notre démocratie.
11:19 Ce que nous disent nos compatriotes quand on regarde les choses, ça ne peut pas être
11:22 de dire dès qu'il y a une partie qui n'est pas d'accord, on doit tout arrêter.
11:26 Parce que je peux vous le dire, il n'y aura plus un projet qui se fera.
11:28 Même à l'échelle locale.
11:30 Il n'y a pas un maire qui a l'unanimité de sa population.
11:33 Si vous commencez à dire, parce qu'il y a des gens qui crient fort, qui manifestent
11:36 qu'on arrête un projet, vous aurez un pays à l'arrêt.
11:40 Bon. Par contre, nos compatriotes, ils veulent plus participer.
11:43 C'est vrai. Donc il faut qu'on trouve ce cadre et qu'on puisse avancer.
11:46 - Est-ce que Elisabeth Borne est la personne idoine pour sortir de cette crise ?
11:49 Ou votre première ministre est-elle en CDD ?
11:50 Non, parce qu'on a l'impression que vous renouvelez votre confiance pour quelques mois à chaque fois.
11:54 - Il n'y a ni CDD ni CDD parce qu'il y a une constitution, c'est le président qui décide.
11:56 Et il y a un Parlement qui accorde ou pas la confiance par des textes ou des motions de rejet.
12:01 C'est simple.
12:02 - Vous nous attendez jusqu'à ce qu'on vous attende aussi.
12:04 - Mais moi, je ne vais pas répondre à cette question.
12:07 C'est le président qui décide.
12:08 Pourquoi vous voudriez me faire un CDD à moi ?
12:10 Moi, j'ai un CDD.
12:11 - C'est votre première ministre.
12:12 - J'ai un CDD jusqu'en 2027.
12:13 Elle a ma confiance.
12:14 Sinon, elle ne rentrerait pas en charge de la feuille de route.
12:15 - Lundi soir, vous avez dit que vous aviez regretté qu'un compromis n'a pas pu être trouvé sur la réforme des retraites.
12:20 Est-ce que vous dites "Il y a eu des ratés, j'en prends ma part".
12:23 C'est ce qu'attendait certains Français lundi soir.
12:25 - Je l'ai dit.
12:26 - Vous n'avez pas dit "Il y a eu des ratés de ma part".
12:28 - Non, je l'ai déjà dit plusieurs fois.
12:30 Alors, je peux vous le faire à chaque fois si ça vous fait plaisir.
12:33 Non, mais honnêtement, quand on arrive à une situation comme ça, où on n'arrive pas à se mettre d'accord,
12:38 on a tous une part de responsabilité.
12:40 On l'a tous.
12:41 A la fin, j'ai une responsabilité.
12:44 C'est que le pays soit plus fort pour être plus indépendant et plus juste.
12:47 Et qu'il n'y a pas de justice à crédit.
12:49 Ce n'est pas vrai.
12:50 Il y a de l'affaiblissement quand on le fait à crédit.
12:52 Et donc, j'assume cette réforme qui est nécessaire pour l'équilibre et la préservation d'un système de retraite par répartition.
13:00 Quand j'entends des jeunes dire qu'ils mettent à bas le système de retraite, c'est l'inverse de ce qu'on fait avec cette réforme.
13:05 C'est quand on a un système qui ne s'équilibre plus, ça veut dire que les actifs d'aujourd'hui ne payent plus les retraites.
13:10 Et que ça va aller croissant.
13:12 Donc, vous le mettez en risque.
13:13 Donc, on n'a pas voulu le mettre en risque.
13:15 Et surtout, on a assumé une réforme qui fait qu'on travaille plus et donc qu'on produit plus.
13:19 Moi, je regrette.
13:21 Et d'évidence, j'ai ma part, je n'ai pas réussi à convaincre suffisamment.
13:24 Et on n'a pas réussi à avoir un minimum de consensus pour qu'il y ait plus de pacification.
13:30 Après, je constate aussi que sur l'assurance chômage, on n'a pas réussi non plus.
13:33 Parce qu'on est dans des moments qui sont difficiles.
13:36 Où, sans doute, en sortie du Covid, il y a plus de tensions dans le pays.
13:40 Et où on ne croule pas non plus sous les candidatures de partage de responsabilités.
13:45 Je ne vais pas vous mentir.
13:47 C'est-à-dire que les gens, ils ne se disent pas "je vais prendre la responsabilité avec vous pour vous aider".
13:50 Mais est-ce que cela vous intéresse ?
13:54 Si il y a besoin du 49.3 hors texte budgétaire, vous l'utiliserez encore.
13:58 Mais moi, je suis pour la Constitution.
14:01 Et je le dis aussi de la même manière quand on parle de démocratie.
14:04 L'article 49.3 de la Constitution de la Ve République, tel que modifié en 2008, qui en a réduit les usages.
14:12 Il est simple. Il y a un vote.
14:15 Et c'est même, je dirais, l'engagement le plus solennel.
14:20 C'est un gouvernement qui dit sur un texte, alors il peut le dire soit parce qu'il a peur de ne pas avoir de majorité finale,
14:25 soit parce qu'il a sa majorité qui lui manque.
14:28 Il m'est arrivé de porter des textes comme ministre dans cette configuration.
14:31 Soit parce qu'il veut écourter des débats.
14:33 Ce qu'on n'a pas fait, mais ce qui a par exemple été fait sur la première réforme des retraites en 2020,
14:36 tout le monde l'a oublié parce qu'il y avait un qu'il y a des amendements qui bloquaient, qui faisaient de l'obstruction parlementaire,
14:41 mais qui a été fait à d'autres égards.
14:43 Quand par exemple TF1 a été privatisé, c'est par un 49.3.
14:47 Et c'est les lois à ce moment-là qui ont été faites.
14:50 Donc, vous savez, on l'a oublié.
14:52 De la même manière, la CSG a été créée par Michel Recart sur un 49.3.
14:56 Mais que fait le gouvernement ? Il dit j'engage ma responsabilité.
14:59 Et si vous ne voulez pas de ça, faites-moi tomber.
15:01 Et il y a un vote sur une motion de censure.
15:03 Et c'est ce qui s'est passé.
15:05 Et ça, ça t'a mis en lumière quoi ?
15:07 Le fait qu'il n'y avait pas de majorité alternative.
15:09 Donc, il y a bien eu un vote le plus solennel.
15:11 Parce que ça n'est pas qu'un texte qui tombait, mais tout le gouvernement.
15:13 Donc, c'est de la démocratie.
15:15 - Vous dites qu'elle va trop loin.
15:19 - Non, elle a dit qu'elle ne voulait plus, elle souhaitait ne plus l'utiliser hors des textes financiers.
15:25 - Vous êtes d'accord avec ça ?
15:27 - La Constitution, elle donne la possibilité de le faire une fois par session.
15:30 - Pour les migrations, oui.
15:32 - Mais, pardonnez-moi, on va faire les choses en bon ordre.
15:35 La Première ministre va d'abord finir le travail pour piloter les choses.
15:39 Et elle va travailler avec ses ministres pour qu'il y ait un schéma.
15:42 Moi, je pense qu'il est toujours préférable d'avancer pour bâtir une majorité.
15:46 Mais il est clair que sur ces sujets, on a besoin de bâtir une majorité.
15:49 Je pense qu'elle est trouvable.
15:51 - Merci monsieur.
15:53 - Espérez-vous encore bâtir une coalition gouvernementale avec le Parlement ?
15:55 - J'ai toujours... Mais j'ai été clair quand j'ai répondu même il y a plusieurs semaines à certains de vos confrères.
15:59 Il y a à l'Assemblée une majorité relative.
16:03 Il y a ensuite un gouvernement qui a réussi à bâtir texte par texte une majorité.
16:08 Parce que sur l'assurance chômage, les énergies renouvelables ou le nucléaire,
16:13 il y a des majorités qui ont été trouvées, texte par texte.
16:15 Est-ce qu'il y a une coalition qui est possible ?
16:17 Je crois que les candidats éventuels ont déjà répondu.
16:21 Ils ont dit qu'ils ne souhaitaient pas.
16:23 Et que d'ailleurs, ils ne partageaient pas la feuille de route.
16:26 Donc ce qu'il faut faire c'est bâtir des coalitions de bonne volonté et d'action.
16:30 Parce que notre pays a besoin de continuer d'avancer.
16:32 Donc voilà moi la logique si vous voulez pour moi des jours, des semaines, des mois qui viennent.
16:36 Elle est simple.
16:38 C'est que cette colère puisse s'exprimer de manière totalement légitime.
16:42 Vous parliez de la catharsis. En tout cas, moi ça ne me choque pas.
16:45 Et elle continuera. De manière évidente, il y aura d'autres formes de colère et d'expression.
16:49 Qu'elle soit au maximum respectueuse de ceux qui ne sont pas en colère et qui veulent continuer de travailler aussi.
16:55 Et je pense que c'est comme ça que les choses peuvent se faire justement en démocratie.
16:59 Mais que, en apaisant, on continue d'avancer.
17:03 Pourquoi ? Parce qu'on a des défis énormes pour aller vers le plein emploi,
17:07 bâtir notre indépendance, pour renforcer nos services publics grâce à cette richesse qu'on crée.
17:13 Pour notre école, c'est ce que j'essaierai de déployer demain en donnant là aussi...
17:19 J'ai déjà donné le cap à la rentrée avec les recteurs.
17:21 Mais en précisant plusieurs avancées qu'on a préparées avec la Première ministre et le ministre,
17:25 sur la santé, sur tous ces sujets essentiels.
17:28 Mais donc, qu'on continue d'avoir de l'ambition pour notre pays.
17:31 Parce qu'on en a besoin. Et parce qu'on est aussi à un moment de bascule.
17:34 On a besoin d'aller plus vite et plus fort sur le changement climatique.
17:37 Il y a quand même encore la guerre en Europe et ce contexte n'a pas bougé qui nous oblige.
17:41 Et vous avez des révolutions technologiques qui sont en cours, au cœur desquelles nous devons être.
17:46 Donc, tout ce travail, il faut le continuer. Et on ne peut pas l'arrêter.
17:50 C'est ma responsabilité en tout cas qu'on puisse le faire avec le maximum de sérénité possible.
17:54 Et en gérant les désaccords ponctuels.
17:57 Est-ce que ça vous touche cette détestation que l'on ressent chez certains contre votre personnalité ?
18:01 Non. Je ne... Non.
18:02 Vous ne cherchez pas à être aimé ? Vous nous aimez déjà ?
18:04 Je préfère que les gens soient gentils. Mais comme je crois nous tous et nous toutes.
18:11 Mais je pense que c'est normal qu'il y ait des désaccords.
18:15 Après, moi je suis attaché, je sais toujours même avec les gens avec qui je ne suis pas en accord, d'être respectueux.
18:21 Merci beaucoup. Merci.
18:23 Je ne qualifie pas. Je pense que voilà.
18:26 Ce que vous attendez de moi, c'est que j'essaie de faire de la manière la plus efficace possible la mission que vous m'avez confiée.
18:36 Et après, le reste, ce n'est pas une question d'état d'âme.
18:40 Je préfère que les gens soient plutôt heureux dans leur vie, calmes.
18:46 Et même si on n'est pas d'accord, qu'on sache débattre de nos désaccords.
18:49 Voilà. C'est ça. Pour le coup, c'est ça ce qui est le chemin d'une démocratie.
18:53 Et puis lorsque le maire s'est trémé plus tard, vous pensez aussi qu'il restera cette trace ?
18:57 Vous aurez plus cette forme de retraite ?
18:59 Je ne pense pas que ce soit le sujet là, ni le bon verbe.
19:03 La réalité, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui suivent et qui forcément ne disent pas,
19:08 ni d'ailleurs positivement, ni négativement, mais veulent aussi que le pays avance.
19:11 Et je pense que la mission d'un président de la République n'est ni d'être aimé, ni de ne pas être aimé.
19:17 C'est d'essayer de faire bien pour son pays et d'agir.
19:20 Et moi, je suis au service des Françaises et des Français.
19:23 Je le serai jusqu'aux derniers instants du mandat qu'ils m'ont confié.
19:28 Et je le serai par beau temps et par temps de pluie, qu'il neige ou qu'il vente.
19:35 Et s'il pouvait y avoir quelques jours de beau temps, ça ne me déplairait pas.
19:39 Mais s'il doit y avoir beaucoup de vent et beaucoup de pluie, je le ferai quand même.
19:44 Merci beaucoup.
19:46 Merci.
19:47 Je vais signer votre livre d'or alors.

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