Sœur d'une victime de règlement de compte, Maître Karima Meziene affirme que les parents ne sont pas toujours les seuls responsables du trafic de drogue de leurs enfants. Ces derniers sont parfois forcés à rejoindre des réseaux, et se voient menacés s'ils refusent.
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00:00 il faut arrêter de pointer du doigt les familles.
00:02 Je crois qu'effectivement,
00:03 il y a des parents qui sont démissionnaires.
00:05 C'est une réalité, on va pas se leurrer.
00:07 Mais le problème est bien plus profond que ça.
00:10 C'est des populations qui vivent dans des quartiers ghettoisés,
00:13 dans des conditions de précarité incommensurables.
00:17 Je suis rentrée dans certains quartiers,
00:19 je n'imaginais pas qu'autant de précarité puisse exister.
00:22 J'ai été choquée, je viens d'un milieu privilégié.
00:25 La réalité, c'est que j'ai discuté avec des parents
00:28 dont les enfants ont été victimes.
00:30 Et ces mères-là,
00:31 c'est des mères qui ont combattu toute leur vie pour leur enfant.
00:34 J'ai même une mère qui est restée trois jours assise,
00:37 nuit et jour, sur le point de dit,
00:40 pour empêcher son fils d'être enroulé dans les trafics.
00:44 Et rien n'y a fait.
00:45 En réalité, il y a des mères qui viennent apeurer à nous
00:48 et qui nous disent qu'elles sont menacées,
00:50 que leur enfant est menacé, qu'il faut les sortir de là
00:53 parce qu'on veut les obliger à rentrer dans les réseaux
00:57 et que s'ils le font pas, on menace le père,
00:59 on menace la mère et même les petits frères.
01:02 Et ils n'ont d'autre choix que de céder.
01:05 La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
01:07 on a de plus en plus de mal à recruter de la main-d'oeuvre.
01:10 Il y a une forme d'esclavage moderne qui s'organise.
01:13 Et quand on voit ces victimes qui viennent nous demander
01:17 de les sortir, on n'a aucun moyen d'agir.
01:20 On voudrait mettre en place un numéro d'appel d'urgence
01:23 avec des cellules qui puissent faire le relais
01:27 et extraire ces personnes qui se déclarent menacées
01:29 parce qu'il n'y a pas de solution.
01:31 Des familles nous demandent d'aider à trouver un nouveau logement
01:35 et on n'y arrive pas.
01:37 Voilà le quotidien aujourd'hui.
01:39 C'est trop facile de venir accabler uniquement les parents.
01:42 Le problème est bien plus profond.
01:44 La situation est hors de contrôle à Marseille.
01:47 Il faut arrêter de pointer les parents
01:49 comme les seuls responsables.
01:51 Sous-titrage ST' 501
01:53 [Musique]