Un déjeuner partagé avec Carole Bouquet, pour partir à la découverte de l'île de Pantelleria, entre la Sicile et la Tunisie. Elle y cultive des vignes, un pari fou dans cette terre volcanique, valonnée de terrasses et surtout de friches. Sept ans plus tard, elle y construit un chai, le Sangue d'Oro est né et s'exporte désormais à Paris...
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.
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#LCP #Politiquesatable
Loin des codes classiques de l´interview, LCP a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
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gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
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NewsTranscription
00:00 Générique
00:02 ...
00:17 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table" sur LCP,
00:21 l'émission où on parle agriculture, alimentation, écologie
00:24 et un peu politique.
00:25 Cette semaine, nous recevons une invitée exceptionnelle,
00:29 Carole Bouquet. Bonjour. -Bonjour.
00:31 -Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:33 -Je suis très content d'être autour d'une table
00:36 à l'Assemblée nationale. Je me demandais si ça existait
00:39 tout le temps. -Vous allez voir.
00:41 Avec moi, pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montaner.
00:44 -Bonjour, Brigitte et bonjour, Carole Bouquet.
00:47 -Vous êtes l'une de nos plus grandes actrices françaises,
00:50 comédiennes aussi, révélées au cinéma en 1977
00:53 par Louis Bunel dans cet obscur "Objet du désir".
00:57 13 ans plus tard, vous obtenez le César de la meilleure actrice
01:00 dans "Trop belle pour toi" de Bertrand Blier,
01:03 mais c'est en 1981 que le grand public vous découvre.
01:06 Vous êtes notre French James Bond girl
01:09 dans "Rien que pour vos yeux" avec Roger Moore.
01:11 Il est comment, Roger Moore ?
01:13 Vous jouez aussi Racine au théâtre dans "Phaedre"
01:16 et puis encore au début de l'année, "Bérénice".
01:19 Vous êtes aussi légérie du parfum Chanel n°5, "La classe".
01:23 Ce que l'on sait moins, c'est que vous êtes une amoureuse
01:26 du vin, au point d'exploiter des vignes
01:28 dans l'île de Pantelleria, au large de la Sicile,
01:31 proche de la Tunisie, un domaine devenu une terre d'adoption
01:35 dont vous connaissez tous les codes, toutes les ambiances,
01:38 toutes les couleurs, à l'image de votre vin,
01:40 le sangue d'oro, de l'or.
01:42 Alors, pour l'accompagner,
01:44 un simple poulet grillé, Jean-Pierre Sochic ?
01:46 -Oui, un poulet rôti, forcément sublime,
01:49 et en dessert, du fromage avec du Roquefort.
01:52 -Bravo.
01:54 Dans le dessous des plats, à la découverte de Pantelleria
01:57 et de son passito buonissimo,
01:59 le sangue d'oro, le vin de Carole Bouquet.
02:01 -Dans les pieds, un top chef,
02:03 éco-responsable dans les étoiles, Thibaut Spiwak,
02:06 décroche son premier macaron au Michelin.
02:08 -Allez, on passe à table,
02:11 et tout de suite, cuisine et confidence.
02:13 Musique jazz
02:15 ...
02:18 -Carole Bouquet, souvent, à votre place,
02:21 des députés réclament un plat de l'or terroir.
02:24 Tarte aux maroilles pour les élus du Nord,
02:26 les coquilles Saint-Jacques pour les Normands,
02:29 avec ce poulet rôti du dimanche,
02:30 vous vous en profitez pour rendre hommage
02:33 à votre territoire, le cinéma, comme le dit Brigitte.
02:36 Le 7e art a souvent mis cette volaille à l'honneur
02:39 dans ses titres de films, des titres qui, peut-être,
02:42 disent quelque chose de vos tourments à propos du poulet.
02:45 Et oui, question cruciale, poulet au vinaigre
02:48 ou tendre poulet ?
02:50 Il y a débat.
02:51 Ou encore poulet frites, délicieusement régressif,
02:54 mais pas très régime.
02:55 Et même lorsqu'il est encore fumant sur la table,
02:58 vous êtes troublée par ce dilemme cornelien,
03:01 l'aile ou la cuisse.
03:02 Je l'ai vu sous mes yeux quand on vous a présenté l'assiette.
03:05 Jamais vous ne direz "Adieu, poulet".
03:07 Il est irremplaçable dans le panthéon des Gulleton
03:10 avec votre tribu.
03:11 Pour que cette passion résiste aux contraintes de l'exil
03:15 sur l'île de Pantellaria battue par les vents,
03:17 j'ai fait le job pour vous, Carole Bouquet,
03:20 via Giovanni Melli à Pantellaria même,
03:22 un poulet rôti de compétition
03:24 chez Pipo Il Buen Gustaio.
03:26 Alors, qui de ce combat de coqs sortira vainqueur,
03:29 le poulet rôti chéri ou la pasta que vous vénérez ?
03:33 Poulet rôti ou pasta ?
03:34 -Vous me posez une question impossible.
03:37 En France, poulet rôti, en Italie, pasta.
03:41 -Voilà. Comme ça, chacun dans son camp.
03:44 -Le choix de cette volaille,
03:45 c'est parce que vous aimez tout simplement les plats simples,
03:49 un poulet rôti, c'est ce qui vous fait plaisir ?
03:51 -Je préfère les cuisines les plus simples,
03:54 très bien faites, mais plus simples.
03:56 Et entre autres, le poulet va divinement bien
04:00 avec le tranchement, même avec le sangue d'oro.
04:02 -On va le goûter. -C'est curieux.
04:04 On n'aurait pas imaginé que ça allait avec le poulet rôti.
04:08 -Vous aimez cuisiner ?
04:09 -Je cuisine très peu, maintenant.
04:11 Je cuisinais énormément quand mes enfants étaient petits
04:14 ou même adolescents, parce que j'avais une grande maison
04:17 à Paris, et tous les amis venaient, donc vraiment,
04:20 les week-ends, c'était...
04:22 Et j'ai un beau-frère qui s'appelle Paul Rassam
04:24 qui, quand il va faire des courses,
04:26 achète à peu près le marché en entier.
04:29 Il vivait chez moi, il me réclamait une chambre froide,
04:32 parce que les deux frigidaires ne suffisaient pas.
04:35 -Il y avait 40 couverts.
04:36 -Il y avait... Il y a de quoi toujours recevoir au cas où.
04:40 Il est d'origine libanaise.
04:42 Sa mère était d'Alep, donc il a l'habitude.
04:47 -Il aime bien qu'il y ait du monde à table.
04:49 -Je n'ai pas été élevée du tout comme ça,
04:51 mais j'ai découvert sa famille quand j'avais 20 ans.
04:54 Depuis l'âge de 15 ans, à partir du moment où je suis allée
04:58 dans le midi, ces tablées immenses et ces couleurs
05:00 et ces odeurs me fascinent.
05:04 -C'est le partage que vous aimez. -Oui.
05:06 -Vous étiez toute seule au fourneau, derrière,
05:09 pour cuisiner ? Ou chacun donne un coup de main ?
05:12 -Pendant longtemps, j'étais toute seule,
05:14 et après, j'ai eu de l'aide.
05:16 Et à Pantelleria, j'ai eu de l'aide.
05:18 Quelquefois, on est minimum 12, mais on est 15,
05:21 on est 20, on est 25, on est 30, on est 40,
05:24 on va jusqu'à 50.
05:25 -Vous êtes aidée. Ce sont des plats italiens ?
05:27 -Ce sont que des plats italiens.
05:29 Tous les jours, pour vous dire la vérité,
05:32 c'était toujours des pâtes, tous les jours, des pâtes.
05:35 -Toujours différentes. -Toujours différentes.
05:38 -Et en primonchiatti.
05:39 -On prend l'apéritif toujours, d'ailleurs,
05:42 avec un peu de parmesan en Italie, tout le temps.
05:44 -Il paraît qu'on va le voir, ça se marie très bien.
05:47 -On le prend à l'apéritif.
05:50 Après, on passe aux pâtes.
05:51 C'est un poisson, à Pantelleria, toujours.
05:54 -Grillé aussi, là ?
05:55 -Grillé, oui, grillé.
05:57 Et s'il est très gros dans le four à bois,
06:00 dans lequel on fait les pizzas...
06:01 -Des câpres aussi, souvent, dans vos sauces ?
06:04 -Les câpres... Oui, j'en mets.
06:06 Les câpres au sel, oui.
06:08 Si, si, on en met tout le temps à Pantelleria.
06:10 Mais pas forcément dans toutes les pâtes.
06:13 -Non, non.
06:14 -Et comme des cerfs des glaces,
06:16 parce que j'ai une machine absolument géniale...
06:19 -Une turbine, comme ça ?
06:20 -Oui. Parce qu'un jour, il y a 10 ans,
06:22 moins de ça, si c'est pas il y a 15 ans,
06:25 je vais dans un restaurant et je demande un sorbet aux fraises.
06:28 On m'amène une chose qui ressemble à une glace à la fraise.
06:32 "Non, je vous ai demandé un sorbet, s'il vous plaît."
06:35 "Non, c'est une glace."
06:36 "Descendez avec moi dans la cuisine."
06:39 Je m'appelle Paco Jet, voilà la machine qui fait ça.
06:42 C'est extraordinaire.
06:43 Il suffit de presser les fruits,
06:45 de les mettre dans un bocal au congélateur,
06:48 et le lendemain, la turbine fait que...
06:50 Sans rien, sans ajout de sucre... -Sans crème.
06:53 -Sans crème, sans rien.
06:54 C'est ce que je fais l'été à Pantelleria,
06:57 avec les figues, les fruits d'été. C'est merveilleux.
07:00 -Vous pouvez goûter ce poulet pour nous dire s'il vaut quelque chose.
07:04 Ce poulet est roti. C'est un poulet jaune.
07:06 -Trois choses à savoir.
07:08 Je l'ai choisi moi-même pour Carole Bouquet.
07:10 C'est un poulet jaune lavelle rouge.
07:12 C'est le top du top.
07:14 Je vais peut-être pas vous apprendre grand-chose,
07:16 puisque vous êtes fan du poulet,
07:18 mais trois choses pour réussir un bon poulet roti.
07:21 Il faut bien graisser la volaille, Brigitte,
07:24 avec un peu de beurre, de l'huile d'olive,
07:26 pour être sûr d'avoir un poulet moelleux à coeur
07:29 et cette peau croustillante qui fait le charme de ce poulet roti.
07:33 Le must, c'est de le "contiser".
07:35 Vous savez ce que ça veut dire ?
07:37 -Vous voulez dire la vérité ? Non.
07:39 -Il faut décoller la peau du poulet
07:41 et glisser avec les doigts du beurre pommade
07:44 entre la chair et la peau.
07:45 Il paraît que le résultat est phénoménal.
07:48 C'est une peau comme du parchemin, délicieusement croustillante.
07:52 -Je vais essayer. Ca doit être sublime.
07:54 -C'est compliqué. Avec les doigts, il faut pousser le beurre.
07:57 Pour garder des blancs moelleux, optez pour un premier temps de cuisson.
08:01 Poulet collé au plat,
08:03 pour qu'il ne soit pas trop exposé à la chaleur.
08:06 Il faut le faire dorer.
08:07 Si vous aimez le plus tendre possible,
08:09 arrosez-le toutes les 10 minutes pour qu'il s'imprègne de son jus.
08:13 Ne pas rater sa cuisson.
08:15 Il faut respecter la température du four et le temps de cuisson.
08:18 Pour un poulet d'un kilo, il faut opter pour une heure de cuisson.
08:22 Commencez à 250° et on finit à 280.
08:25 -Vous l'auriez fait ?
08:26 -Mais moi, j'aime bien mettre...
08:29 -Non, j'ai dit une bêtise.
08:30 Commencez à 250 et on finit un peu plus doux à 200.
08:34 -Vous pouvez pas monter, mais c'est pas grave.
08:36 Moi, j'aime bien mettre de l'ail à l'intérieur.
08:39 -Alors là, non ? -Oui.
08:41 -Et de l'estragon, parfois ?
08:43 Ou vous l'assaisonnez ou pas tellement ?
08:45 -Pas tellement. Je l'aime vraiment à sa nature.
08:48 Et comme j'aime énormément l'ail,
08:50 c'est pas pour donner du coup au poulet,
08:53 c'est parce que j'adore manger les gousses d'ail.
08:56 -Fraîche ? -Un peu confite.
08:57 -C'est très bon.
08:59 -C'est très bon pour la santé, l'ail.
09:01 -Hé !
09:02 Vous en mangez le soir aussi ?
09:04 -Non, on fait très attention avec Brigitte
09:07 de concilier bonne nourriture et bon pour la santé.
09:10 -On parle souvent du poulet du dimanche,
09:12 vous y faisiez référence, Jean-Pierre.
09:14 Est-ce que vous, le dimanche, c'est un rendez-vous de la table ?
09:18 -C'était. Maintenant que je suis grand-mère,
09:21 mes enfants sont partis, ils ont leur propre famille.
09:24 Ca allait plus quand il y avait mes enfants à la maison.
09:27 -Vous étiez assez maman poule ? -Oui.
09:29 Enfin, maman poule, j'adorais être avec mes enfants.
09:32 J'organisais mes tournages en fonction des dates de vacances
09:35 pour ne pas les laisser.
09:37 Quand ils étaient petits, je les emmenais avec moi,
09:40 pas sur les tournages, mais dans le lieu où je tournais.
09:43 Je voulais pas que ça leur tourne la tête.
09:46 Je me souviens de Paul Rassam, à un moment donné,
09:49 qui est l'oncle de Dimitri, qui, vers 8 ans,
09:51 ce qui était normal pour lui, il fait une projection de films,
09:55 mais j'ai dit à Paul...
09:56 "Je suis pas sûre, c'est une très bonne idée."
09:59 J'étais là à dire à Dimitri,
10:01 "On serait bouchés, on aurait... Voilà, on fait du cinéma,
10:04 "donc il est normal de faire une projection."
10:07 "On serait bouchés, on aurait de la viande,
10:09 "on aurait des casseroles, on offrirait des casseroles."
10:13 Là, il se trouve qu'on fait tous du cinéma autour de toi,
10:16 donc il y a une projection, pour ne pas que ça lui tourne la tête.
10:20 J'en emmenais beaucoup avec moi sur les tournages.
10:23 Comme je m'arrangeais que ça soit souvent aussi
10:25 pendant des périodes de vacances,
10:27 à ce moment-là, j'emmenais des copains,
10:30 je faisais des films à la nuit,
10:32 j'avais six ou huit enfants avec moi.
10:34 Et puis, à la maison, oui, les week-ends, bien sûr.
10:37 -Votre fils fait du cinéma ? -La maison était ouverte,
10:40 il n'y avait pas besoin de l'idée,
10:42 mon frigidaire était toujours plein, si jamais.
10:45 Avec les pâtes, c'est très facile.
10:47 En Italie, c'est très facile.
10:49 Vous avez du parmesan, des pâtes, vous vous débrouillez...
10:52 -Et de l'huile d'olive. -Vous pouvez improviser
10:55 tout de suite un repas.
10:57 -Est-ce qu'il y a d'autres cuisines qui vous inspirent ?
11:00 On parle beaucoup d'Italie, des pizzas,
11:02 on n'a pas parlé des pizzas.
11:04 Il y a d'autres cuisines qui vous inspirent ?
11:07 Vous avez beaucoup voyagé,
11:08 vous avez fait des tournées asiatiques,
11:11 vous aimez aussi le Japon. -La cuisine vietnamienne.
11:14 -Thaïlandaise, on dit que c'est une des meilleures.
11:17 -Vous essayez, vous essayez,
11:19 vous laissez le restaurant le faire ?
11:21 -Ah, non, moi, en tant que cuisinière ?
11:23 -Non, non. -Je suis très...
11:25 Je suis franco-italienne, en cuisine.
11:28 Mais non, c'est parce que je sais pas le faire.
11:30 Et que quand je vais la manger,
11:33 récemment, justement,
11:34 Paul m'a emmené dans un restaurant vietnamien,
11:37 dans le quartier où ils sont tous,
11:39 dans le 13e, magnifique,
11:41 mais je suis incapable de le faire.
11:43 -Et alors, la pizza, racontez-nous,
11:45 vous avez un four à pizza à Pantelleria.
11:48 C'est pas tous les jours, la pizza ?
11:50 -Non, c'est pas tous les jours,
11:52 parce que le problème, c'est que ça se dit,
11:54 et comme elle est très bonne, on se retrouve à 50.
11:57 Donc, c'est pas tous les jours,
11:59 sinon, c'est un peu fatigant.
12:01 -On la fait à quoi, la pizza, alors ?
12:03 Vous la faites avec quoi ? Tomate mozza ?
12:05 Vous mettez des légumes ? -On la fait avec ce qu'on veut.
12:09 Tout est possible, mais moi, ma préférée,
12:11 je la fais avec du gorgonzola,
12:13 de la roquette et du piment.
12:16 -Ah oui. -Voilà.
12:17 Mais très, très fine et croustillante.
12:20 -C'est pas la pizza napolitaine,
12:22 avec cette pâte un peu boursouflée ?
12:24 -Non, moi, je l'aime moins, celle-là.
12:26 -C'est l'originale, mais... -Oui, oui, oui,
12:29 mais il se trouve que c'est au départ un napolitain
12:32 qui a fait les pizzas chez moi,
12:34 et pour autant, il les faisait très fines et croustillantes.
12:37 Pas de cette pâte molle, moi, un peu pâteuse.
12:40 -C'est peut-être la pizza sicilienne, alors,
12:42 qui se rapproche de celle-ci ? -Non, non, non.
12:45 C'est une pizza napolitaine, version Carole.
12:47 -Version Carole, c'est ça, avec la touche carolique.
12:50 -Il y a la Regina, la Carole...
12:52 -Il y a la Carole,
12:54 car il y en a qui m'ont copié sur le fait que j'adore
12:56 mettre du gorgonzola, de la roquette et du piment.
12:59 C'est merveilleux. -Et vous avez
13:01 des bons producteurs à côté de chez vous,
13:04 à Pantelleria ? Vous aimez aller à la ferme,
13:06 faire le marché, etc. ? -Alors, ça,
13:08 par contre, Pantelleria, on a un problème,
13:11 c'est que tout arrive de Palerme.
13:14 Donc, moi, j'ai un potager. -Qu'est-ce que vous avez
13:17 dans votre potager ? -Tout ce qui est possible
13:20 qui peut pousser dans un potager.
13:22 -D'accord. Donc, fruits, légumes, essentiellement.
13:25 -Et j'ai un verger aussi, donc j'ai des fruits.
13:28 Et le poisson, par contre, à Pantelleria,
13:30 ça se trouve autant qu'on en veuille.
13:33 J'ai des photos de moi avec des...
13:35 Là, cet été, on me les mène à la maison
13:37 avec des mérous, comme ça. -Des espadons, aussi,
13:40 qui doivent tourner ? -Oui, mais il y a encore
13:42 des mérous, ce qu'il y a plus dans le sud de la France,
13:45 et il y en a encore à Pantelleria.
13:47 Mais vous devez les pêcher, vous n'avez pas le droit
13:50 de les pêcher, il faut plonger en apnée,
13:52 vous n'avez pas le droit d'avoir des bombes,
13:55 vous ne pouvez pas pêcher des mérous,
13:57 et ça se met en général dans les rochers,
14:00 il se cache bien.
14:01 Mais par contre, pour le reste,
14:03 comme tout vient en bateau de Sicile,
14:07 et quelquefois pas de Sicile, on ne peut pas dire
14:09 que ce qu'on achète comme produit à Pantelleria...
14:12 Si vous allez chez les gens, oui, mais dans les magasins,
14:15 c'est pas forcément ce qu'il y aura de meilleur.
14:18 -C'est une chose extraordinaire que fait une dame
14:21 qui travaille avec moi, Anna, mais plus cette année,
14:24 parce que son mari l'a obligée à vendre ses vaches,
14:26 mais elle faisait une ricotta et une tomate
14:29 qu'elle nous amenait tous les matins.
14:31 -Elle tombait par terre. -Il y a quelqu'un
14:33 qui en fait d'autres, ça fait 25 ans que je mange la sienne,
14:37 et l'année dernière, je savais pas que c'était pas la sienne.
14:40 "Qu'est-ce que tu m'as fait, Anna, c'est quoi, ça ?"
14:43 Elle me dit "Tu trouves qu'il y a une différence ?"
14:46 "Oui, c'est plus moi."
14:48 -Et vous l'avez sentie ?
14:49 -Non, non, non, non, non, non,
14:51 parce que ça lui faisait tellement de travail,
14:54 mais... Donc, il y a ça, il y a les poissons,
14:56 il y a le couscous de poisson, ça, c'est très typique,
14:59 parce qu'on est plus près de la Tunisie,
15:02 mais sinon, c'est de la cuisine sicilienne, essentiellement.
15:05 -Vous nous avez parlé de pâtes, de pizzas,
15:08 quand on est une actrice, une comédienne,
15:10 on fait attention à sa ligne, non ?
15:13 -Oui, les patrons
15:14 ne font pas grossir du tout.
15:16 -Ah, c'est pas vrai, alors vous, vous ne mangez pas ?
15:19 -Non, non. -C'est incroyable.
15:21 -On peut manger des pâtes tous les jours ?
15:23 -Je mange des pâtes, même si je suis deux mois en Italie,
15:26 je ne peux pas ne pas manger des pâtes,
15:29 c'est une frustration terrible.
15:30 Je mange des pâtes à midi et le soir.
15:33 -Vous ne grossissez pas, il n'y a pas de sauce ?
15:35 -Je ne les mangerai pas parce que je n'ai pas très faim,
15:39 mais tous les soirs, je mange des pâtes et du poisson.
15:42 Tous les soirs, je mange des pâtes.
15:44 -Vous ne mangez pas de sauce ? -Oui, mais sauf que...
15:47 Nous, on met beaucoup...
15:48 Les Américains, on n'en parle pas, mais on est loin de ça.
15:52 Mais on met trop de sauce.
15:53 De plus, il faut faire revenir les pâtes.
15:56 Il faut une poêle pourrie,
15:58 mais pourrie par là, parce qu'elle n'est pas de bonne qualité.
16:01 A un moment donné, il y a 10 ans,
16:03 je voulais faire une surprise à quelqu'un
16:06 pour lui faire un repas italien.
16:08 Je fais venir quelqu'un qui m'aide en Italie
16:10 et j'ai dû lui dire d'amener sa poêle
16:13 dans tous les restaurants et même dans les fournisseurs
16:16 de matériel de cuisine.
16:17 C'est une poêle en éteint très fine,
16:20 mais qui doit être très légère,
16:23 parce qu'il faut faire revenir les pâtes dans la sauce.
16:27 -Vous les sortez de l'eau et vous les plongez dans la sauce ?
16:30 -Vous les sortez de l'eau. Elles ne sont pas complètement al dente.
16:34 Avec encore un peu de l'eau des pâtes...
16:36 -Qui va se mélanger, l'amidon des pâtes.
16:39 -Qui va se mélanger avec votre sauce,
16:41 et vous faites passer dans la poêle
16:43 pendant qu'elles finissent de cuire dans la poêle.
16:46 C'est vraiment la différence immense.
16:48 C'est pour ça qu'on a du mal à manger des bonnes pâtes en France.
16:52 -On les sort de l'eau, on a mis de la sauce...
16:54 -Et souvent, on les sort de l'eau trop tard.
16:57 -J'ai un fils qui les fait très bien.
16:59 J'ai dû les ramener.
17:01 Chaque fois, je ramène les fameuses poêles qu'on ne trouve pas.
17:04 Je vous jure que je les ramène à chaque fois d'Italie
17:07 pour tous mes amis qui vont chez moi.
17:10 -Elles se trouvent dans n'importe quel magasin, par contre,
17:13 à Pantelleria.
17:14 Vous allez trouver une poêle, la plus légère,
17:17 ça coûte rien, c'est la seule manière de faire.
17:20 -Les pâtes al dente sont plus digestes
17:22 et font moins grossir.
17:23 -C'est-à-dire que c'est surtout meilleur.
17:26 -Oui, mais indépendamment du goût, c'est aussi...
17:29 -Enfin, je mangeais des nouilles, c'est pas terrible.
17:32 Mais non, c'est vrai que...
17:34 Oui, parce qu'à ce moment-là, le gluten...
17:37 -Exactement.
17:39 -On va voir si vous êtes vraiment incollable.
17:41 C'est le quiz.
17:42 -On vient d'en parler.
17:44 Moi, j'adore ça, et vous aussi.
17:46 On connaît votre amour pour les câpres.
17:48 Sauriez-vous nous dire dans lesquels de ces plats,
17:51 le câpre fait partie des ingrédients
17:54 et est présent dans la recette ?
17:55 Est-ce que le câpre est présent dans la caponata ?
17:59 -Non. -Oui ?
18:01 -Non. -Bon, alors...
18:03 -Oui, non, pas non, pas forcément.
18:06 La caponata, c'est vraiment...
18:08 C'est aigre doux. -Oui.
18:09 -C'est... -Vinaigre, sucre.
18:11 -Oui, aubergines... -Oignons.
18:13 Après, il y a certains Siciliens qui mettent des pommes de terre.
18:17 -Non, sans pommes de terre.
18:18 -Et on peut mettre aussi des câpres.
18:21 -On peut mettre des câpres au sel.
18:23 -Saltymbocca alla romana.
18:24 Câpre ou pas ? -Non.
18:26 -Rien. Pas de câpre.
18:27 Pasta aux sardines, pasta alla sarda.
18:30 -Euh...
18:31 Pasta alla sardine, non. -Non.
18:34 -Non. -Et est-ce qu'on met
18:35 des câpres dans le vitello tonato ?
18:38 -Oui. -Exactement.
18:40 -Exact. -Parfait.
18:41 -Sans doute. -Et la caponata,
18:43 on en met, mais elles sont tellement...
18:46 Elles sont tellement...
18:47 -J'ai dit le câpre, c'est bien la câpre, attention.
18:51 -Oui, une câpre. -Oui, une câpre.
18:53 -Donc la câpre.
18:54 "Un capero".
18:56 Et en italien, c'est en masculin.
18:59 Euh...
19:01 Elles sont tellement écrasées, les câpres,
19:04 dans la caponata, qu'il n'y a aucun goût des câpres.
19:07 C'est le goût de l'aubergine, de l'aigre doux, de l'oignon...
19:11 -Les meilleurs câpres, c'est bien un Pantellaria.
19:14 -On l'a même fait.
19:15 -C'est garanti.
19:16 -La seule chose qui marche, un Pantellaria,
19:19 vraiment, c'est une coopérative pour les câpres.
19:22 Malheureusement, pour le reste, le vin, ils ne sont pas arrivés.
19:25 J'ai essayé de les convaincre.
19:27 Il y a rien à faire, j'arrive pas à les convaincre.
19:30 Alors qu'ils se font voler par les gros producteurs,
19:34 c'est pour ça qu'on perd les terres,
19:36 c'est parce que le raisin est acheté une misère.
19:39 Mais la coopérative des câpres fonctionne très bien.
19:42 C'est des câpres au sel.
19:43 Ca dépend, il y a trois tailles différentes.
19:46 Avant, on les ramassait du mois de juin au mois de septembre.
19:49 Maintenant, pendant des mois, ça repousse.
19:52 Maintenant, ils ont réduit,
19:54 parce qu'une question de main-d'oeuvre,
19:56 c'est un rat du sol.
19:57 -On va en reparler, mais on n'a pas fini de jouer.
20:00 Il y a encore un quiz pour vous.
20:02 Que vous vénérez et qui a conquis le monde,
20:05 êtes-vous à collapse sur les grandes dates
20:07 qui ont jalonné l'apparition, puis la mondialisation
20:10 de cette galette au tomate ?
20:12 -La Chine. -Sauriez-vous nous dire
20:14 si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses ?
20:17 Ah, le mot "pizza"
20:19 entre dans la langue italienne en 1549.
20:23 Vraie ou fausse ? -Pas la moindre idée.
20:25 -Alors ? -C'est vrai.
20:27 -C'est vrai. -Donc ça fait un bail.
20:30 -C'est la marque américaine Domino's Pizza,
20:32 lancée en 1958, qui va mondialiser la pizza.
20:36 -Malheureusement, oui.
20:38 -Alors, pas loin, mais c'est Pizza Hut.
20:40 C'est à peu près la même idée.
20:42 Pardon pour cette publicité.
20:44 -C'est tout sauf des pizzas. -C'est ça.
20:46 En Provence, la pizza se développe dans les années 60
20:50 grâce aux camions-pizza.
20:52 -Vraie ou fausse ? -Possible.
20:54 -Vraie. Et la pizza napolitaine
20:56 est protégée par une appellation.
20:59 ...
21:01 -Vraie ou fausse ? Non, c'est faux.
21:04 C'est faux, exactement. Vous avez raison.
21:06 -Ils ont demandé, insisté,
21:07 mais ils n'arrivent pas à avoir leur appellation protégée
21:11 pour protéger la fameuse pizza napolitaine.
21:13 -Si, que j'aime bien,
21:15 mais je l'aime chez certains napolitains et moins chez d'autres.
21:18 La pizza, c'est comme la cuisson des pâtes,
21:21 c'est très particulier.
21:23 Mais...
21:27 Comme on en fait ailleurs qu'à Naples,
21:29 ils sont très protecteurs.
21:31 C'est vrai qu'ils sont très protecteurs,
21:33 les Italiens, entre eux.
21:35 Ils ne peuvent pas faire d'oct, si je puis dire,
21:38 parce que sinon, s'ils vont en Amérique,
21:41 elles ne seront jamais à New York,
21:43 vous mangerez... Je ne sais même pas si ça existe,
21:46 de manger une bonne pizza ou des bonnes pâtes.
21:48 Parce que les condiments, justement,
21:52 les sauces sont énormes dessus.
21:54 C'est pour ça que c'est difficile.
21:56 -En France, le repas, Carole Bouquet,
21:58 occupe une large place, particulièrement en politique.
22:02 C'est souvent là que se nouent les deals politiques,
22:05 mais que se fait aussi la petite et la grande histoire.
22:08 Bref, de comptoir.
22:09 -Alors, on vous a demandé, Carole Bouquet,
22:11 de réfléchir à une anecdote, pourquoi pas politique,
22:14 autour d'un repas.
22:16 Est-ce que vous avez une histoire à nous raconter ?
22:19 Je vous vois sourire.
22:20 -J'en ai plein, mais il y en a une que je peux raconter,
22:23 parce qu'il n'est plus là.
22:25 Un soir, je dîne à l'Opéra pour un dîner de la Rope,
22:28 je dirais, il y a...
22:29 Je sais très bien, il y a 41 ans, vous voyez.
22:32 Et à ce moment-là, vient d'être élu
22:36 Mitterrand.
22:38 Sonne à ma porte un monsieur que je ne connais pas du tout,
22:41 que je reconnais en ouvrant.
22:42 Je suis en robe de chambre, j'ai un enfant à 3 semaines.
22:46 Et il me dit "bonsoir",
22:48 et je vois que c'est monsieur Giscard d'Estaing.
22:52 Et... -Qui s'invite chez vous.
22:55 -Je ne le connais pas du tout, pas du tout, du tout, du tout.
22:58 Il me dit "est-ce que je peux visiter la maison ?"
23:01 Elle appartenait à des amis à moi,
23:03 qui habitent au fond de la cour, là-bas,
23:06 et je voudrais voir ce que vous en avez fait.
23:08 Je lui dis "je vous en prie, très bien".
23:11 Je lui fais visiter la maison,
23:13 il voit même mon fils qui a 3 semaines,
23:15 je suis toujours en robe de chambre, bien évidemment,
23:18 je lui offre même du champagne, et puis il s'en va, point, voilà.
23:22 J'ai été...
23:24 On ne peut plus aimable,
23:26 et puis, je dirais qu'il y a 15 ans,
23:30 ou 20 ans,
23:32 quand était-ce ?
23:34 Peut-être déjà il y a 20 ans,
23:36 donc 20 ans après,
23:38 je le rencontre dans ce dîner, justement, à la Rope,
23:43 et je lui dis "bonsoir, monsieur le président",
23:47 et, étant bien élevé,
23:50 il me répond "ah !"
23:52 Je sais pas pourquoi,
23:53 il me dit "bonsoir, monsieur le président".
23:56 Je fais "oui, c'est normal".
23:58 "Vous m'avez maltraité la première fois que je vous ai vu."
24:01 "Comment ça ?"
24:02 "La seule fois où on s'est vus, si mes souvenirs sont bons,
24:06 "vous êtes venus chez moi,
24:08 "je vous ai ouvert la porte, je vous ai montré toute ma maison,
24:11 "je vous ai fait du champagne, j'avais un bébé
24:14 "que j'étais en train d'allaiter,
24:16 "il me dit "oui, mais vous avez pas été séduite"."
24:19 Je fais "non, pas, pas, pas, pas, pas, je ne savais plus quoi."
24:24 Du coup, on s'est assis, tout le monde partait,
24:27 tout le monde sortait de l'opéra,
24:29 parce que le dîner se passait dans l'opéra,
24:32 et on a commencé à discuter.
24:35 Il m'a dit "mais c'est impossible, le pouvoir,
24:37 "il n'y a rien de plus séducteur pour une femme."
24:40 Je lui dis "vous tombez très mal, pas pour moi."
24:42 On a commencé à discuter du pouvoir de séduction
24:45 des hommes politiques sur les femmes,
24:47 et il avait, manifestement, qu'il doit être très grand,
24:50 parce que ça ne lui est pas arrivé souvent.
24:53 -Il en attendait un peu plus de vous.
24:55 -Oui, mais c'est incroyable, 20 ans après, il me dit ça.
24:59 Et franchement, je vous jure que j'ai été extrêmement polie, aimable,
25:03 je ne pouvais pas être plus aimable que ça,
25:05 je ne pouvais pas l'inviter à dîner,
25:08 j'avais mon bébé, je lui ai offert à boire,
25:10 de toute façon, il était invité à dîner à côté,
25:13 je ne sais pas ce que j'aurais dû faire,
25:15 je ne pouvais pas l'embrasser.
25:17 -Il était assez cash, il le formulait comme ça,
25:20 "le pouvoir doit séduire les femmes."
25:22 -Il me l'a dit ? Oui.
25:23 -Ce jour-là, il n'avait rien tenté de plus ?
25:26 -Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
25:29 non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non,
25:33 il s'attendait au contraire que je lui saute dessus.
25:36 Il s'attendait à ce que je lui saute dessus.
25:39 Je lui dis "pas vraiment, je peux avoir un peu d'eau ?"
25:42 -Irrésistible VGE, bien sûr,
25:44 il racontait plein d'histoires. -Est-ce que vous êtes invité
25:47 parfois à l'Elysée à dîner ? -Oui, ça arrive.
25:49 -Par le président et sa femme.
25:51 Et à ce moment-là, ce sont quoi, des grands dîners
25:54 où on parle cinéma ? -Ca dépend.
25:56 Quelquefois, ça peut être avec Brigitte Macron,
25:59 des petits déjeuners, car elle nous aide énormément
26:02 à la voix de l'enfant.
26:04 C'est un sujet où elle est très active
26:06 sur la protection de l'enfance.
26:08 Euh...
26:10 Et donc, là, c'est...
26:13 Et sinon, si c'est plus formel,
26:15 c'est les dîners d'Etat.
26:18 -Vous avez toujours été invitée
26:19 par les présidents successifs à des dîners ?
26:22 -Oui, j'y vais peu, mais de temps en temps.
26:25 La dernière fois, ils m'ont fait...
26:27 Le président Macron m'a fait un honneur immense
26:30 parce que c'était le président italien
26:32 et qu'il y avait mon vin à table.
26:34 Le président italien, j'étais juste en face de lui,
26:37 et Cicile. -Ah oui.
26:39 -On s'est mis à parler, on a fait une chose parfaitement impolie,
26:43 on s'est mis à parler en italien et de la Cicile.
26:45 -Des brefs de comptoir dans les arcades du pouvoir,
26:48 vous pourriez en faire un livre.
26:50 -Vous avez des anecdotes à nous raconter.
26:53 -Sur qui aime boire. -Et sur le pouvoir des hommes.
26:56 -Je sais.
26:57 -On va parler du vin, parce que derrière un bon plat,
27:00 il y a toujours une bonne bouteille,
27:02 c'est l'accord mévin et c'est le dessous des plats.
27:05 Musique jazz
27:06 ...
27:09 Et pour vous, ça commence, évidemment,
27:11 comme un coup de coeur pour cette île, Pantelleria,
27:14 entre la Cicile et la Tunisie, aux accents d'Orient.
27:17 Vous y plantez vos racines avant d'y cultiver vos vignes.
27:20 Un Paris fou dans cette terre volcanique,
27:22 vallonnée de terrasses et surtout de friches.
27:25 Sept ans plus tard, vous y construisez un chai.
27:27 Le sangue d'Oro est né et s'exporte désormais à Paris.
27:30 Reportage Pierre-Michel Carniel et Masha Allah.
27:33 -Dans ce haut lieu de la cuisine italienne à Paris,
27:36 on vient pour déguster les linguinets au Vongole.
27:39 Cuisine vénitienne accompagnée par les meilleurs crus de la botte,
27:43 Brunello, Chianti et plus rare, le passito.
27:45 Le restaurant fait partie des quelques tables
27:48 à proposer le vin de Carole Bouquet,
27:50 le sangue d'Oro, "sangue d'or" en français,
27:53 un vin liquoreux de Pantelleria, île volcanique,
27:56 perdue entre la Cicile et la Tunisie.
27:58 -Alors, nous avons un magnifique vin ici.
28:00 C'est un vin que nous avons à la carte depuis plusieurs années.
28:04 Donc, il faut qu'on adore.
28:05 D'ailleurs, les clients adorent ce vin.
28:08 Avec des reflets dorés, une belle couleur,
28:11 avec des senteurs de fleurs d'orangers, amandes. Magnifique.
28:14 -Il faut compter 37 euros pour déguster un verre de ce nectar.
28:18 Au Mori Venice Bar, Alessio Pedlotti le propose au gastronome.
28:23 -Alors, ça nous arrive de le servir aussi en apéritif,
28:26 notamment avec du parmigiano-reggiano affiné transsimoine.
28:29 Donc, ça peut être un vin de méditation,
28:31 un apéritif pour ça, super.
28:33 Aussi, avec les dessins,
28:35 aussi avec les desserts.
28:38 Donc, dans un endroit comme celui-ci,
28:40 c'est indispensable d'avoir.
28:42 C'est comme nous avons des barrels de Brunello,
28:45 donc nous devons avoir aussi le passito de Pantelleria.
28:48 Notamment celui de Carole Bouquet.
28:50 Il y a une production de saumon, 5 000 bouteilles par an.
28:53 Donc, nous sommes très fiers de pouvoir l'avoir dans notre restaurant.
28:56 -C'est donc à 2 500 km de Paris, à Pantelleria,
28:59 sur ce bout de terre balayé par les vents,
29:02 que Carole Bouquet produit son passito depuis 2005.
29:05 -Où est la nouvelle récolte ?
29:08 -Mais on ne devient pas vigneronne en un seul jour.
29:11 -C'est à qui j'ai acheté le 1er terrain.
29:14 Il est responsable, il est coupable,
29:16 entièrement. Je l'ai emmené dans l'aventure du vin.
29:19 C'est un travail très difficile,
29:21 et les jeunes ne veulent pas le faire.
29:23 J'ai eu une chance folle. J'ai le grand-père et le petit-fils.
29:26 -Le fruit de sa passion pour cette île,
29:28 dont elle a fait son refuge.
29:31 -Bravo.
29:32 -Un vin qui a valu à l'actrice d'être élue
29:35 personnalité viticole de l'année 2023
29:38 par la Revue du vin de France.
29:39 -Et donc, ce sangueux d'oro, qui est fait à Pantelleria.
29:46 Il y a 10 hectares de vignes chez vous.
29:48 C'est une appellation, le passito,
29:50 qui est un vin moelleux, presque lipochoreux,
29:53 vous allez nous dire, un peu sucré, avec du muscat d'Alexandrie.
29:57 C'est bien ça, le cépage.
29:58 Un millésime 2021 que nous allons déguster ensemble.
30:01 Vous produisez à peu près 5000 bouteilles par an.
30:04 -Oui, j'ai décidé de n'en produire que 5000 bouteilles
30:07 parce que c'est très difficile à faire.
30:09 J'en ai fait un peu plus, mais j'ai fait deux vins.
30:12 Celui-là demande trois récoltes.
30:14 Ca se fait entièrement à la main.
30:16 80 %, c'est pour ça que je voulais essayer de faire
30:19 une coopérative, pour qu'ils vendent leur raisin
30:22 à des énormes, qui sont là,
30:23 qui sont pélégrinaux, qui achètent du raisin,
30:26 mais à un prix qui est une honte.
30:28 J'ai pas réussi à les convaincre, en étant en Sicile,
30:31 l'idée d'une coopérative, ça marche pas.
30:33 Pour autant, j'ai même emmené certains dans le Bordelais
30:36 pour leur montrer que beaucoup de petits chatons
30:39 ont été sauvés par l'achat, par un prix qui est fixé.
30:42 Dans l'escapement de Telleria, c'est comme ça.
30:45 C'est des terrasses qu'on peut pas mécaniser
30:47 puisqu'il y a des pieds, c'est un pied de vigne,
30:50 mais il y a un pied de capre et une roche volcanique.
30:53 Tout est fait à la main.
30:55 C'est des vignes en gobelets.
30:57 Y a pas de sucre ou d'alcool ajouté.
30:59 C'est pour ça qu'on fait trois vendanges.
31:01 On en fait une début août, qu'on va laisser à côté,
31:04 on va l'étaler sur le sol et on va aller à côté
31:07 d'un mur réfractaire très haut, en plein sud,
31:09 et on va retourner chaque grappe tous les deux jours.
31:12 Ca, c'est un procédé qu'on va faire tout le mois.
31:16 -Pour le faire sécher ?
31:18 -Pour le faire sécher, pour qu'après, en hiver,
31:21 cette partie-là, qui va devenir du malaga,
31:23 la partie complètement sèche,
31:25 les femmes, en hiver, vont bien vouloir,
31:27 dans leur salon et surtout dans leur cuisine,
31:30 égraper grain par grain.
31:32 Il m'en faut quelques tonnes.
31:34 -Quel travail !
31:35 -Après, y a une deuxième récolte,
31:38 qui se fait aussi, qu'on met à sécher au soleil,
31:40 qui est pareille, se retourne tous les deux jours,
31:43 encore pendant... -A quelle période ?
31:45 -Vers milieu août.
31:47 Mais simplement, celle-là, elle va être encore humide,
31:50 et on va la presser avec la vendange
31:54 qu'on va faire début septembre.
31:56 -Pour bien comprendre,
31:57 je suis pas aussi expert que Brigitte,
31:59 on récolte à trois époques différentes
32:02 avec trois degrés de maturation du vin ?
32:04 -On récolte à trois époques différentes, absolument.
32:07 La récolte verte, la récolte qu'on va presser,
32:11 se fait début septembre, selon le temps,
32:13 en ce moment, ça change,
32:15 mais à Pantelleria, étrangement, comme c'est une île volcanique,
32:18 moi, sur mon île, plus proche de la Tunisie que de la Sicile,
32:22 je vais arroser le matin, je suis à 500 m d'altitude,
32:25 et que les vignes, enfouies dans le sol,
32:27 si vous regardez, comme j'ai fait des travaux,
32:30 tout ça, par exemple, si on le coupe,
32:32 c'est que de la roche volcanique.
32:34 Vous voyez les racines passer à travers la roche volcanique,
32:38 qui est de l'Occidienne,
32:39 en plus, pour aller chercher de l'eau très profonde.
32:42 -Et donc, vous assemblez tout en mars-septembre.
32:45 -Et à ce moment-là, on va faire,
32:47 on va mélanger ce qui n'est pas encore du Malaga,
32:50 ce réservoir qui ne sera pas sec.
32:52 -Et les terrasses auxquelles vous faisiez référence ?
32:55 -Les terrasses sur lesquelles...
32:57 Autrefois, ils le faisaient avec des ânes,
33:00 maintenant, ils le font à la main.
33:02 D'ailleurs, un des maires, pour rire,
33:04 a voulu remettre les ânes à la mode,
33:06 je vous dis pas la colère des paysans,
33:08 en disant "mais c'est pas du tout touristique,
33:11 "on a sacrifié notre vie avec ces ânes."
33:14 Moi, j'ai une maison, par exemple,
33:16 maintenant, il y a une route,
33:17 c'était construit par eux, par les paysans.
33:20 Il n'y a pas de route dans les vignes,
33:22 mais pour aller d'un endroit à l'autre,
33:24 c'est eux qui ont fait,
33:26 et comme il y a une montagne qui fait 900 m,
33:28 ils faisaient les routes, ils faisaient tout.
33:31 L'idée de l'âne, qui était très particulière,
33:34 c'est moi et mon camion.
33:35 -Vous êtes dans le camion.
33:37 -Je l'aime tellement, ce camion !
33:39 Mais non, il est blanc, il est neuf,
33:41 il est beaucoup moins beau que celui-là, qui est bleu.
33:44 -Cette photo est extra,
33:46 il y a des vignes à l'arrière.
33:48 -Voilà, ça, c'est celui qui m'a suivie dans l'aventure,
33:51 le premier, c'était le grand-père,
33:53 qui est toujours là, qui ne travaille plus,
33:56 mais vient toujours dans les chais
33:58 et explique toujours à son fils comment faire.
34:00 J'ai eu cette chance énorme d'avoir,
34:03 vous voyez tout à l'heure, son petit-fils,
34:05 aucun des jeunes ne veut plus travailler la terre.
34:08 C'est trop difficile à Pantelleria.
34:10 Ca coûte très cher,
34:12 de produire du sang d'oreo.
34:14 -C'est pour ça que le vin est assez cher.
34:16 Ca coûte très cher à produire.
34:18 -En le vendant à ce prix-là, je ne gagne pas d'argent,
34:21 ça ne me permet pas d'en perdre.
34:23 Si j'ai un problème de camion, par exemple,
34:26 de changer un camion ou de changer le problème
34:29 d'un des trucs réfrigérants...
34:33 -Ou du cuivre. -Exactement.
34:35 -C'est juste pour faire vivre votre passion.
34:37 Vous ne gagnez pas d'argent. -J'aimerais arriver
34:40 à gagner un peu pour pouvoir que mes fils s'en occupent
34:43 sans avoir à faire tout le travail que j'ai fait.
34:46 La partie la plus difficile, c'est la commercialisation du vin.
34:49 C'est très dur de faire le vin.
34:51 C'est des gens héroïques qui font ça.
34:54 C'est un travail très difficile.
34:56 Quand vous avez des gens qui sont nés sur cet endroit,
34:59 ils savent le faire. Au début, je ne voulais pas faire du vin.
35:02 Je suis arrivée amoureuse de cet endroit par hasard.
35:06 Pendant des années, j'ai loué une maison.
35:09 Et pour aller...
35:11 Il y a un lac à Pantelleria qui est très beau.
35:14 Pour aller dans ce lac, je prenais une petite route
35:17 qui, à ce moment-là, était en terre,
35:19 qui montait dans la montagne et descendait à travers des vignes.
35:23 Je voyais dans un endroit complètement vierge,
35:26 de toute lumière... -Sauvage, presque.
35:28 -Totalement.
35:29 Et puis, je trouvais cet endroit tellement beau.
35:32 Et à un moment donné, j'ai vu sur une maison pas plus grande
35:36 que ce studio, encore plus petite, à vendre.
35:39 J'ai voulu l'acheter. J'ai appelé une amie architecte,
35:42 d'ailleurs, elle qui a sauvé l'architecture de Pantelleria,
35:46 parce que c'est très particulier.
35:48 Ca s'appelle des damozo.
35:49 C'est fait avec ces pierres volcaniques noires
35:52 qui sont mises les unes sur les autres,
35:55 avec ces toits ronds pour récupérer l'eau dans des citernes.
35:58 Elle leur a expliqué qu'il n'y en avait nulle part ailleurs.
36:02 Heureusement, ils ont commencé à les conserver.
36:05 Elle a maintenant 85, presque 90 ans.
36:07 Elle est arrivée là juste après ses études d'architecture de Milan.
36:11 Elle a permis de conserver toutes ces maisons.
36:14 Donc, elle me dit que, non, il n'y a pas l'électricité,
36:17 il n'y a pas l'eau, car l'eau, c'est dit,
36:19 il faut construire des citernes.
36:21 Mais non, c'est pas possible.
36:23 J'ai pas fait, et l'année d'après,
36:25 je suis allée voir le notaire et j'ai acheté mon petit bout de terre
36:29 avec ma petite maison pour dire que j'aime tellement l'Italie,
36:33 que j'étais quelque part un peu italienne
36:36 et que j'avais une légitimité à aimer tellement l'Italie.
36:39 Mais c'était juste ça, l'idée, au départ.
36:41 -Et après, vous avez exploité le vin.
36:44 -C'est pas ça. Un demi-hectare, j'ai racheté un petit bout,
36:47 car juste à côté de chez moi, il y avait un petit bout à acheter.
36:51 J'ai racheté à 70 personnes, car tout est en indivision.
36:54 Pour mettre 25 hectares, il y en a eu 8 seulement de vignes.
36:58 J'ai des vignes qui ont plus de 100 ans,
37:00 qui n'ont pas souffert du phylloxéra.
37:03 En Sicile, il y a eu du phylloxéra.
37:05 D'ailleurs, les vieilles produisent mieux
37:07 que les nouveaux pieds d'aujourd'hui.
37:10 Ils l'ont partout.
37:11 Tout le monde essaie de chercher ce qui se passe
37:14 et de trouver des...
37:15 Quand vous replantez, les crêpes...
37:18 -Ca prend moins bien que les vieux pieds de vignes.
37:21 -Ca dure beaucoup moins bien.
37:23 -Vous êtes en bio ?
37:24 -En 20 ans, j'ai des vignes qui donnent moins que celles qui ont 100 ans.
37:28 Et je suis pas la seule, c'est partout pareil.
37:31 -Vous êtes en bio ? Vous mettez aucun pesticide ?
37:34 En terrasse, vous êtes peut-être obligée...
37:37 -Je suis pas complètement en bio, parce que je peux pas.
37:40 Personne ne peut être complètement en bio,
37:43 sinon on perd toute la production.
37:45 Mais il y a Pantelleria, île du vent,
37:47 et il y a tellement de vent qu'il n'y a pas de traitement.
37:50 -C'est le vent qui fait le ménage.
37:53 -Les premiers hectares à qui j'ai acheté,
37:55 on voit Nunzio, qui est là,
37:57 avec son fils qui a bien voulu ne pas quitter l'île
38:00 et qui a fait la même chose que Vigneron à Pantelleria.
38:04 Il n'y a plus de jeunes, plus personne veut travailler la terre.
38:07 Avant-hier, je parlais avec la femme qui dirige Félan Ségur.
38:12 Ils ont les mêmes problèmes, à Bordeaux, la main-d'oeuvre.
38:15 Je vous dis pas Pantelleria, ce que c'est.
38:18 Vu la dureté du travail, le problème,
38:20 eux aussi, quand on fait un vin de cette immense qualité,
38:23 on fait tout à la main.
38:25 Mais quand même, on est à hauteur d'homme,
38:27 on n'est pas couché au niveau du sol,
38:30 on n'est pas tous les deux jours en train de retourner les raisins,
38:33 quand il fait très chaud.
38:35 -On le goûte ensemble ? -Ah oui.
38:37 -Le passito.
38:39 -Et ça sent exactement, ça sent ça dans toute l'île,
38:43 au mois d'août, parce que les raisins sont en train de sécher.
38:47 -Il avait raison, notre... -C'est un peu de l'abricot séché.
38:50 -Notre patron du restaurant, ça sent l'abricot,
38:53 la fleur d'oranger et les amandes.
38:55 -Il y en a plein. -Incroyable, ces saveurs.
38:58 -Au tour de... Moi, j'ai plein d'amandiers,
39:00 j'ai plein d'orangers, j'ai plein d'arbres fûtiers
39:03 qui sont mélangés, parce que c'était les cultures d'autrefois,
39:07 ils avaient besoin que tout soit ensemble.
39:09 Mais là, comme c'était des cultures pour les faire vivre,
39:12 et le raisin, au départ, ils ont commencé à faire du vin tard.
39:16 Autrefois, c'était du coton. Ils étaient très riches.
39:19 Malheureusement, à partir du début du XXe,
39:21 l'économie change, il y a plus ce besoin des navires,
39:26 c'est terminé, ils transportent...
39:28 -Le coton a dû être concurrencé par les pays.
39:30 -Et le coton, ça s'arrête.
39:32 À ce moment-là, l'île vit très bien du malaga qu'elle vend,
39:36 c'est-à-dire du raisin sec qu'elle vend,
39:38 mais...
39:39 Il perd la guerre.
39:42 C'est pas un scoop.
39:44 Il se trouve que le maire de Pantelleria,
39:46 toute l'île est une pure merveille,
39:49 le maire de Pantelleria a accepté de vider,
39:51 en moyennant argent, les Américains lui achètent sa ville,
39:55 ils sont perdus,
39:56 il accepte d'évacuer la ville,
39:58 il bombarde la ville,
39:59 alors que la guerre est gagnée, il n'y a aucune raison,
40:02 et cette ville était d'une beauté, il y avait un opéra,
40:06 sur cette île, il y avait un opéra,
40:08 c'était somptueux, cette petite ville,
40:10 et comme elle a été construite dans les années 50,
40:13 c'est une horreur,
40:14 mais tout le reste de l'île est protégé,
40:17 et moi, il y a quelque chose qui est une tendresse folle,
40:20 parce que des endroits comme ça, il y en a pas mal en Italie,
40:23 qui se sont passés, donc si vous allez dans le sud de l'Italie,
40:27 vous avez des choses construites dans les années 50, 60,
40:30 mais moi, ça m'émeut, mais dans la ville, j'y vais jamais.
40:33 -Vous êtes bien dans votre havre de paix.
40:36 -Toute l'île, l'île fait 50 km de long,
40:38 elle a une montagne qui fait 900 m,
40:40 rien n'est abîmé, moi, j'avais pas,
40:43 quand je me suis installée, j'avais pas d'électricité,
40:46 alors j'ai l'architecte qui essaie que je m'installe pas là,
40:49 et elle me dit, "Carole, un groupe électrogène,
40:52 "elle l'avait mis chez quelqu'un, ou frigidaire ou lumière."
40:56 Je fais non, je vais avoir frigidaire et lumière,
40:59 parce que je fais du cinéma, et c'est pas vrai
41:01 que les groupes électrogènes font autant de bruit,
41:04 on tourne avec des groupes électrogènes.
41:06 J'ai largement la place, on va aller le mettre là-bas,
41:10 et moi, j'ai, d'ailleurs, heureusement,
41:12 parce que c'est une compagnie privée qui produit l'île
41:15 à Pontelleria, et ils ont le monopole,
41:17 s'ils produisent plus, ils perdent le monopole,
41:20 et c'est le moment où il y a vraiment de l'électricité.
41:23 -Tout est en noir. -Oui, sauf moi,
41:25 car à ce moment-là, mon groupe électrogène se met en route.
41:29 J'ai vécu 10 ans avec un groupe électrogène
41:31 avant qu'ils viennent mettre la lumière,
41:34 mais qui est enfouie dans le sol, donc je n'ai aucune pollution.
41:37 Moi, je vois comme si j'étais à 2 000 m d'altitude, le ciel.
41:41 -Vous êtes conquise par cette île de Pontelleria,
41:44 vous êtes aussi une amatrice de vin,
41:46 mais aussi de bonne chair.
41:48 Nous avons décidé de vous emmener dans un restaurant
41:51 avec un macaron et une étoile verte,
41:53 la restauration responsable. On en parle et on va dans le plat.
41:56 -Signe des temps, le Guide Michelin récompense
42:04 les restaurants éco-responsables.
42:06 C'est le cas d'Anona, ouvert en 2019 à Paris,
42:09 déjà récompensé par une étoile verte.
42:11 Thibaut Spiwak, un ancien top chef,
42:13 décroche cette fois un macaron, une consécration
42:16 pour une cuisine vertueuse qui ménage aussi bien la planète
42:19 et le bien-être au travail de son personnel.
42:22 C'est un reportage des deux Marion, Marion Becker
42:25 et Marion Duvauchel.
42:26 -Le but d'Anona, c'est d'ouvrir dans Paris,
42:31 un restaurant qui est à la fois gastronomique,
42:33 donc les techniques de cuisine, de service de salle,
42:36 mais extrêmement engagé pour la planète,
42:39 donc de pouvoir prouver à tous les confrères restaurateurs
42:42 et aux clients parisiens qu'on peut manger bien
42:45 et que c'est le but de sa santé.
42:46 L'étoile permet de montrer que le niveau du restaurant est là.
42:50 Mais le but d'origine, il n'y avait pas forcément
42:53 d'objectif d'étoile à l'origine du restaurant.
42:55 On voulait être une référence en matière d'écologie
42:58 en restauration parisienne.
43:00 -Thibaut Spiwak utilise des produits locaux, de saison.
43:04 Il travaille les épluchures.
43:06 Un engagement et des initiatives éco-responsables,
43:09 déjà couronnés par l'étoile verte dès sa création.
43:12 -Cette dernière année, on s'est dit que si on...
43:15 Passait la seconde un peu et qu'on arrivait à avoir l'étoile,
43:18 ça rendrait plus crédible l'étoile verte
43:20 et le discours qu'on prône au quotidien.
43:22 On l'épluchera demain en live pour rendre la poupée plus mouillée.
43:26 On les fera au glaçante, au bouillante.
43:28 Il y a tous les champignons à faire tomber à l'huile.
43:31 -Cette première étoile rouge, c'est la consécration.
43:34 -C'était un gros, gros moment d'émotion,
43:37 pour moi, pour les équipes.
43:39 Moi, je tremblais dans tout mon corps, j'arrivais à pleurer de joie.
43:43 -C'est une émotion un peu comme en enfance,
43:45 quand on gagne un match de foot et qu'on est heureux.
43:48 C'est à peu près la même, mais en fois.
43:50 -Le futur commence.
43:51 C'est une nouvelle étape qui commence
43:53 avec l'ambition d'aller plus loin et plus haut.
43:56 -Une réussite collective qu'il partage avec son équipe.
43:59 Il ne compte pas changer d'esprit.
44:01 -On essaie de recruter de plus en plus
44:03 pour avoir de plus en plus de confort, de travail.
44:06 On ne court pas comme dans beaucoup de maisons.
44:09 On prend du temps, on fait des choses bien.
44:11 -L'étoile permet ça aussi, d'augmenter les salaires,
44:14 d'améliorer nos engagements écologiques.
44:17 On vient de passer, sur ce moment, en 100 % bio,
44:19 sur toute la partie crèmerie, lait, beurre, oeuf, etc.,
44:24 alors qu'on était en français 100 %,
44:26 mais pas forcément en 100 % bio.
44:28 On essaie d'aller de plus en plus loin sur la démarche,
44:31 la farine, le sucre, etc.
44:32 L'étoile permet de pousser nos engagements encore plus loin
44:36 et d'augmenter le nombre d'équipes,
44:38 d'améliorer la qualité de vie des équipes.
44:41 C'est un peu ça, pour moi,
44:42 la force que nous porte l'étoile de Boulogne-Michel.
44:45 -Quant à franchir une nouvelle marche...
44:48 -La deuxième étoile, c'est un autre monde.
44:50 Je suis très content d'avoir ces deux étoiles,
44:53 la rouge et la verte, ensemble, c'est magnifique.
44:56 La deuxième étoile, c'est un niveau de cuisine,
44:58 des sacrifices encore plus grands, des choix très difficiles.
45:02 Si on part là-dedans, on ne peut plus revenir en arrière.
45:05 Il n'y a pas de retour.
45:06 Ce qu'on a nous va très bien.
45:08 On va, nous, continuer à se renouveler, à s'améliorer,
45:11 mais on va trouver d'autres objectifs pour le futur.
45:14 -Alors, on connaît bien...
45:16 -Benoit Berjul a eu, sans changer ce qu'il faisait...
45:20 Quand on fait de l'excellence,
45:22 c'est parce qu'il a cette...
45:23 Il dit qu'il ne prend pratiquement que des produits bio,
45:27 mais ils essayent tous de faire ça.
45:29 Quand on fait l'excellence,
45:30 on essaie de faire l'excellence à tous les niveaux.
45:33 Tous les grands chefs font ça.
45:35 Ils n'en font pas forcément à la publicité.
45:38 On ne fait pas ça.
45:39 On essaie de faire ça.
45:41 On ne fait pas ça.
45:42 On ne fait pas ça.
45:44 On ne fait pas ça.
45:45 On ne fait pas ça.
45:46 On ne fait pas ça.
45:48 On ne fait pas ça.
45:49 On ne fait pas ça.
45:51 -Il y a des gens qui font du vin.
45:53 -Il y a des gens qui font du vin.
45:55 Je ne peux pas vous le dire bio,
45:57 mais j'ai deux traitements par an.
45:59 Rien. Sinon, je vais perdre ma...
46:02 On essaye tous de traiter le moins possible.
46:05 -Vous êtes une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:08 -Je suis une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:11 -Vous êtes une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:14 -Je suis une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:17 -Vous êtes une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:20 -Je suis une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:24 -Vous êtes une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:27 -Je suis une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:30 -Vous êtes une personne qui a un intérêt pour le vin.
46:33 -Je trouve que les endroits où je vais manger,
46:36 et j'ai la chance de pouvoir y aller,
46:38 sont des endroits qui...
46:40 Effectivement, par exemple, ils ont leur potager, où ils ont...
46:44 -Circuit court aussi, c'est quelque chose
46:46 auquel vous êtes attentive. -Les meilleurs
46:49 essayent tous de faire ça. Vraiment, la majorité...
46:52 -Après, c'est le talent qui fait la différence.
46:54 -Si vous me donniez les meilleurs ingrédients,
46:57 je n'aurais pas une étoile.
46:59 -Que le Michelin les remette en avant,
47:01 c'est un signe d'étant aussi,
47:03 parce que maintenant, on s'aperçoit bien
47:06 que c'est un avantage d'être en osmose avec la planète,
47:09 avec le bien-être animal, le bien-être humain,
47:11 car les conditions de travail sont difficiles.
47:14 -Le problème, c'est que pour beaucoup de gens,
47:17 ça coûte très cher. C'est un petit détail.
47:20 C'est pour ça que son étoile est importante pour lui,
47:23 c'est qu'il va pouvoir continuer à le faire,
47:25 parce que ça lui coûte plus cher de faire de cette manière-là.
47:29 -Encore une fois, l'excellence,
47:31 que ce soit dans le vin, dans la nourriture,
47:33 ils essayent tous de faire le mieux possible,
47:36 donc le moins traiter, donc, effectivement... Voilà.
47:40 -Et vous, vous allez souvent dans des restaurants étoilés ?
47:44 Vous aimez aussi bien aller dans un petit bistro ?
47:47 -Quand je parlais, j'ai commencé à aller chez Verjus,
47:50 dès qu'il a ouvert son restaurant, il n'avait pas d'étoile.
47:53 Il en a une, il en a une deuxième.
47:55 Pareil, chez lui, il n'y a que des produits,
47:58 je ne peux pas dire qu'il connaît.
48:00 -Il peut tracer. -Mais oui.
48:03 -Vous-même, dans votre consommation,
48:05 vous faites attention à consommer de saison,
48:08 c'est ça qui est important, que les fruits soient de la bonne saison.
48:11 -Ca m'agace au plus haut point. Malheureusement,
48:14 j'ai des petits-enfants qui me réclament des framboises
48:18 au moment où il n'y a pas de froid.
48:20 -Des fraises, des framboises, en décalé.
48:22 -Moi, j'aime pas ça, parce qu'elles sont pas bonnes.
48:25 -Non, t'as dit rien. Un abricot de saison...
48:28 Il y a des très bons petits, ils sont tout petits à Pantelleria,
48:31 donc ils les trouvent merveilleux.
48:34 Mais je dois dire que les abricots du Roussillon,
48:36 en pleine saison, c'est absolument extraordinaire.
48:41 Et moi, j'ai la chance d'avoir énormément d'arbres fruitiers
48:45 chez moi, donc on mange les figues qu'on a cueillies le matin
48:48 ou même juste avant le dîner, parce que je les mets au centre,
48:51 le basilic à la maison, les tomates,
48:54 j'ai les aubergines, les courgettes, enfin, voilà...
48:57 -Tout ce qu'il faut pour faire la cuisine.
48:59 -Et de ces îles, la seule chose que j'ai pas
49:02 que je dois aller chercher, c'est le poisson.
49:04 -On va passer au dessert, et c'est le pêcher mignon.
49:07 -Brigitte, j'allais dire, est venue le temps du sucré,
49:12 mais avec Carole Bouquet, c'est plutôt du salé en dessert,
49:15 qui a choisi un fromage de caractère pour terminer ce repas,
49:19 le Roquefort, ce fromage à pâte persillée
49:21 exclusivement avec des laits crus de brebis
49:24 et ce pénicillum roqueforti qui donne au fromage ce goût unique.
49:28 Fromage dont on vantait les saveurs dès le XIIe siècle,
49:31 fromage totem de la région d'Ecosse et de la Véron,
49:34 qui sont reconnus dans le monde entier grâce à ce Roquefort.
49:37 Pourquoi vous aimez tant que ça le Roquefort ?
49:40 Il vous rappelle... Pas Pantellaria, là.
49:42 -J'aime beaucoup le fromage. J'aime manger,
49:44 donc j'aime pratiquement tous les fromages.
49:47 -Pourquoi un fromage au dessert ?
49:49 -Il se trouve que l'accord avec le vin...
49:51 Ou vous le buvez à l'apéritif. En Italie, encore une fois,
49:54 on le mange tout le temps... L'apéritif se fait chez tout le monde
49:58 et on mange du parmesan et du jambon cru.
50:00 C'est systématique. Il n'y a aucune maison où ça ne se fait pas.
50:04 Donc on boit à ce moment-là. Et sinon...
50:06 En France, on peut le faire aussi à l'apéritif
50:09 avec du comté, d'ailleurs.
50:10 Avec ça, c'est extraordinaire. Avec du Roquefort, c'est prodigieux.
50:14 -On va goûter. -J'avais pas décidé de faire du vin.
50:17 Il était pas question que je fasse du vin.
50:20 J'ai acquis ces terres, parce que je les trouvais
50:22 de plus en plus belles. Je me disais que je ne vais pas avoir
50:26 juste quelqu'un à côté de chez moi.
50:28 -Sauf qu'elles existaient, ces vignes.
50:30 -Donc j'achète, j'achète, j'achète.
50:32 J'ai 25 hectares, mais dans toute une partie de montagne.
50:36 Et les vignes, étant abandonnées, je les remets en état.
50:39 Après, je me demande ce que j'en fais.
50:41 Je vends le raisin. Après avoir vendu le raisin,
50:44 je me dis que je devrais faire du vin pour moi.
50:47 Je vais chez quelqu'un faire du vin.
50:49 Et il en fait pour moi avec mes raisins.
50:52 Et je n'ai pas aimé ce que j'ai bu.
50:54 Et j'ai dit que c'est pas ça que je voudrais boire.
50:57 -Mais vous saviez qu'il y avait ce potentiel-là
51:00 sur vos vignes ou pas ?
51:01 La possibilité de faire un cigare en vin.
51:04 -Non, je savais pas. J'ai fait étudier ça.
51:06 Il y a d'autres endroits sur l'île où c'est du mâche fer.
51:09 Là, c'est argile au calcaire,
51:11 indépendamment que ça soit volcanique.
51:14 Chez moi, je savais ce qui était important.
51:16 Il y a d'autres endroits où la culture est plus facile,
51:19 mais qui fait du raisin de moins bonne qualité.
51:22 Beaucoup plus facile à travailler.
51:24 Mais là, je suis allée chez quelqu'un,
51:27 et je leur dis que comme j'aime tellement boire,
51:29 je connais quelques zoonologues en Italie,
51:32 est-ce que je peux les appeler ?
51:34 Je l'amène chez vous et vous me faites une cuve.
51:37 Il me dit que je ne met plus les pieds ici.
51:39 Je dis que je ne mets plus les pieds ici,
51:42 et je vais monter un chai.
51:43 Ça m'est parti comme ça.
51:45 J'ai appelé l'onologue en question,
51:47 l'un des plus connus en Italie.
51:49 Il m'a dit qu'il voulait m'aider.
51:52 Et il est venu.
51:53 J'ai mis 10 ans à avoir les permis pour mes petites maisons.
51:56 En un an, on a réussi à construire un chai.
51:59 J'ai fait du vin.
52:00 C'est parti comme quand on dit à une petite...
52:03 "T'as pas le droit de jouer avec nous."
52:05 -On retrouve le caractère du fromage et de Carole Bouquet.
52:09 Peut-être que c'est un lien qu'on pourrait faire.
52:12 -C'est vrai que ça se marie très bien.
52:14 Chez Massimo Mori, on disait que ça se marie très bien
52:17 avec les desserts.
52:18 -Bien sûr. Mais...
52:20 -C'est formidable. -C'est sublime.
52:22 -Le dessert, vous avez déjà le sucre.
52:24 -Ça fait sucre sur sucre.
52:26 -Alors que là, franchement... -Exactement.
52:28 -C'est excellent. Je le mange alors que je dois aller travailler.
52:32 -Carole Bouquet, on termine toujours cette émission en bise.
52:36 -C'est bon avec le vin.
52:37 -Vous êtes la meilleure ambassadrice de votre vin.
52:40 -Mais... Oui, parce que c'est vrai que je l'aime.
52:43 Mais je me suis battue, parce que, normalement,
52:46 le passito qu'ils font à Pontelleria est très doux.
52:49 Je voulais qu'il soit équilibré, qu'il y ait de l'acidité,
52:52 qu'on puisse le boire. Je voulais pas un bonbon.
52:55 -Voilà. -Je voulais un...
52:56 -C'est pas un sauterne plus sucré. -Non, non.
52:59 -On est vraiment dans ce passito qui a cet équilibre,
53:02 entre l'acidité et la sucrosité.
53:05 On termine toujours cette émission en musique.
53:08 On va écouter la musique que vous avez choisie.
53:10 Vous allez nous dire pourquoi.
53:12 Musique de "La Marseillaise"
53:14 ...
53:26 -Alors, c'est Rossini. -C'est Rossini.
53:28 -Il a arrêté de composer pour être cuisinier.
53:32 -Ah non, je savais pas.
53:34 -C'est pour ça. C'est un clin d'oeil politique à table.
53:37 -C'est pas du tout pour ça. C'est des mots, l'histoire.
53:40 -Il savait très bien écrire de la musique.
53:43 J'ai une passion pour Rossini. J'adore l'opéra italien.
53:46 Quand je parlais pas italien,
53:48 même les drames, là, c'est pas des drames,
53:50 chez Verdi, c'est des drames,
53:52 je chantais à tue-tête, pensant que c'était joyeux.
53:55 À partir du moment où j'ai parlé italien,
53:57 ils ont envie de s'entretuer.
53:59 Mais ça, c'est une musique que je mettais tout le temps
54:02 dans ma voiture, tout le temps.
54:04 À un moment donné, un de mes fils a fait un petit documentaire
54:07 sur Pantelleria, qui était sur mon site,
54:10 du sangueux Leroux, et il est pas forcément fanatique
54:13 de musique classique.
54:14 Et il a entendu pendant des mois, parce qu'après, il a monté.
54:18 Il l'entendait pendant que je le mettais,
54:20 il l'entendait pendant qu'il travaillait,
54:22 il l'entendait quand il faisait le montage.
54:25 -Il supporte plus le baril de Rossini.
54:27 -Je peux l'écouter tous les jours.
54:29 J'adore le bel canto.
54:30 -Merci, Carole Bouquet, d'avoir accepté
54:33 notre invitation dans "Politique à table".
54:35 Merci à François qui nous a cuisiné ce plat,
54:38 ce bon poulet rôti, et ce sangueux d'Oro,
54:40 le vin de Carole Bouquet.
54:42 On va finir avec cette belle couleur ambrée
54:45 et ce vin de Pantelleria.
54:46 Courez-y, achetez-le, il est excellent.
54:49 Merci à vous, merci à vous tous de nous avoir suivis.
54:52 On se retrouve la semaine prochaine
54:54 pour un nouveau numéro de "Politique à table".
54:57 ...