Depuis jeudi, Christophe ne se déplace plus qu'en béquilles. Lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse, il a été touché par une grenade de désencerclement lancée par les policiers qui assuraient le maintien de l'ordre. Il assure n’avoir en aucun cas représenté un danger. Nous l’avons rencontré.
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00:00 Depuis cinq jours, Christophe ne se déplace plus qu'en béquille.
00:03 Jeudi dernier, il a été touché par une grenade de désencerclement
00:06 alors qu'il manifestait à Toulouse.
00:08 Tout s'est passé très vite.
00:09 L'explosion m'a mis un croix à couffaine sur le côté gauche.
00:13 Je pensais que j'avais tout le pied éclaté
00:15 puisque je voyais, pour moi, c'était des os.
00:17 Alors que finalement, on a appris que c'était les projectiles
00:20 qui m'avaient explosé dans le pied.
00:21 L'explosion sectionne une première veine de son pied
00:23 et manque de peu une autre, un traumatisme pour le manifestant.
00:26 Si la deuxième avait été touchée,
00:28 je pourrais me vider de mon sang, donc j'aurais pu même mourir.
00:31 C'est tout ça qui me travaille, parce que là, je fais le style, ça va,
00:34 mais quand je me retrouve seul dans mon lit ou quoi que ce soit,
00:37 je pense à mes enfants, je pense à toutes ces choses-là
00:39 que j'aurais pu, mais perdre la vie.
00:40 Incapable de se déplacer, il est pris en charge par des soigneurs.
00:43 Pendant que les forces de l'ordre continuent leur avancée
00:45 sans lui porter assistance, Christophe déclare se trouver dodo
00:49 et seul lorsque le projectile a explosé.
00:51 Je fais 1m70, je n'ai pas d'armes, je n'ai rien du tout.
00:55 Il n'y avait pas de provocation, rien du tout.
00:57 Je n'ai jamais fait ces choses-là,
00:59 et c'est mon questionnement aujourd'hui,
01:01 c'est pourquoi je me suis fait tirer dessus.
01:02 Christophe compte sur l'exploitation des caméras de surveillance de la ville
01:05 pour déterminer les causes de sa blessure,
01:07 mais il n'en veut pas aux forces de l'ordre présentes ce jour-là.
01:09 Ils ont des ordres, ces personnes-là.
01:11 Comme je vous dis, je n'ai pas de colère,
01:12 je n'ai aucune colère contre les forces de l'ordre, contre personne.
01:15 Si peut-être contre notre cher président qui n'écoute pas le peuple
01:18 et que ces gens-là ont des ordres.
01:20 Christophe a déposé une plainte auprès de la gendarmerie
01:22 et compte aussi le faire auprès de l'IGPN, la police des polices.