Animateur de télévision emblématique, Vincent Lagaf’, 63 ans, vient de publier “Je m’appelais Franck”. Il y retrace, entre autres, son parcours d’enfant adopté, à l’âge de trois ans. Malade du poumon et ayant grandi sans créer de véritable lien avec sa famille adoptive, rien n’a semblé raccrocher l’animateur à la vie, au moins pendant sa jeunesse. Borné et insouciant, parfois inconscient, il nage avec des requins, prend des risques inconsidérés, flirte sans cesse avec la mort. Mais ses expériences lui ont appris à devenir davantage prudent.
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NewsTranscription
00:00 Sur ma jambe j'ai fait tatouer "RABQQA"
00:02 et ça veut dire "Rien à bronler quoi qu'il arrive".
00:04 J'ai une idée, je vais le faire.
00:08 On verra, peut-être ça marchera pas.
00:09 Mais pour que ça marche pas, il faut que j'essaie.
00:11 Je l'ai pris en pleine gueule.
00:13 Aujourd'hui encore, je paye cash.
00:15 Mais voilà, j'ai fait.
00:16 Et je peux dire "j'ai fait".
00:17 "Oh, mais t'as vu dans quel état t'es ?"
00:19 "Ouais, ok."
00:20 Mais je l'ai fait.
00:21 Alors c'est pas un signe d'intelligence,
00:22 c'est pas un signe de réussite.
00:24 Quand j'étais à La Réunion
00:25 et que je surfais les vagues en jet-ski,
00:28 je laissais la place aux surfeurs.
00:30 Et puis vers 18h, les surfeurs sont partis
00:33 et je me suis retrouvé avec
00:35 une déroulante gauche de 6 mètres de haut
00:37 pour moi tout seul.
00:38 Jusqu'au moment où les CRS sont arrivés
00:40 en me disant "vous êtes nouveau ici ?"
00:42 Je dis "oui, pourquoi ?"
00:43 Ils me disent "parce qu'à 18h, si les gens sont bons,
00:45 c'est pas pour vous laisser la vague,
00:46 c'est parce que les requins viennent."
00:48 "Bah ouais, et alors ?"
00:49 "Ok, y'a les requins,
00:51 mais c'est à ce moment-là qu'il y a la vague,
00:53 donc comme un con, je suis resté
00:55 à jouer dans la vague."
00:56 "Y'a les requins ?"
00:57 "Bah y'en a rien à branler, on verra bien."
00:59 "On va passer par là ?"
01:00 "Ouais, la piste elle est fermée,
01:02 il est tombé de la neige,
01:03 il va peut-être y avoir une avalanche."
01:04 "On verra bien !
01:06 On passe par là."
01:07 Donc j'ai aussi une bonne étoile.
01:08 Après y'a un peu d'insouciance,
01:10 un peu d'incohérence,
01:11 et puis y'a beaucoup de conneries aussi,
01:13 parce qu'il y a des moments quand on te dit
01:14 "la piste elle est fermée, elle est fermée."
01:16 Disons qu'avec l'âge, je me suis toujours dit
01:19 "il faut tenter la chose,
01:20 mais sans mettre les autres en danger."
01:21 Tu te mets en danger, c'est ton problème.
01:23 Mais si pour venir te chercher dans l'avalanche
01:25 tu dois mettre en danger les sauveteurs,
01:27 là t'es un con.
01:28 Rien à branler, quoi qu'il arrive,
01:29 mais enfin regarde quand même un peu
01:30 où tu mets les pieds.
01:31 [Rire]
01:32 D'où ce tatouage que j'ai sur le pied,
01:34 d'un œil qui dit "regarde où tu mets les pieds."
01:37 J'ai pas peur de la mort,
01:38 j'ai juste peur de m'abîmer
01:40 et de finir lentement
01:42 rattaché à des tuyaux, à des traitements...
01:45 Voilà.
01:46 Je voudrais que ça s'arrête comme ça.
01:49 Net.
01:50 [BIP]