• l’année dernière
Elle est l'une des classiques les plus renommé du calendrier, Gand-Wevelgem se déroulait ce dimanche. Disputée entre Ypres et Wevelgem (261 km), dans des conditions météorologiques très difficiles, cette 85e édition était très animée. Et après Dylan van Baarle sur l'Omloop Het Nieuwsblad, Tiesj Benoot sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, et Wout Van Aert sur l'E3 Saxo Classic, la Jumbo-Visma a encore sorti une masterclass avec la victoire de Christophe Laporte devant Wout Van Aert. Partis à plus de 50 kilomètres de l'arrivée, les deux coéquipiers ont fait le show et le Belge a laissé le Français s'imposer.

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Transcription
00:00 Est-ce que le sentiment change aujourd'hui par rapport au duo que vous avez fait à E3
00:20 l'année passée ? Est-ce que dans ta tête le fait de passer la ligne en premier ça
00:25 fait une grosse différence ? Parce que le numéro est identique.
00:30 Le plaisir est le même.
00:33 Je suis fait deuxième mais c'est comme une victoire.
00:39 On est arrivés ensemble.
00:40 On a fait quelque chose tous les deux et aujourd'hui aussi.
00:46 C'est quelque chose d'incroyable.
00:49 C'est sûr que c'est toujours beau d'inscrire son nom au palmarès.
00:52 L'année passée, j'ai fait deuxième.
00:57 On est arrivés en deux.
00:58 On me disait qu'il me manquait une victoire sur un classique.
01:01 Pour moi c'est comme une victoire mais on n'est pas premiers.
01:03 Je le remercie grandement aujourd'hui pour m'avoir offert cette victoire.
01:09 Quand on arrive comme ça, à l'heure d'un choix de victoire, dans une finale, il y
01:13 a eu des choix de victoire qui se sont fait autrement.
01:16 Vous, à deux, on voit que vous parlez, vous vous congratulez, vous vous touchez, etc.
01:21 Qu'est-ce qui se passe dans la tête à 10 ou 8 km aujourd'hui ?
01:25 Il se passe plein de choses.
01:28 On a fait beaucoup de choses ensemble.
01:34 Ça fait un peu plus d'un an qu'on court ensemble.
01:37 Je pense qu'on a réalisé de grandes choses tous les deux.
01:41 J'aurais été très heureux qu'il passe la ligne en premier.
01:45 C'est lui qui m'a dit avec un sourire, si je voulais gagner aujourd'hui, il connaissait
01:50 forcément ma réponse.
01:51 C'est juste quelque chose de magnifique.
01:58 A quel moment avez-vous décidé à deux du scénario final ?
02:04 Une dizaine de kilomètres de l'arrivée.
02:07 Avant, c'était vraiment compliqué de discuter.
02:11 On ne sait jamais trop.
02:12 Après, quand on était sûr, on a pu discuter un peu.
02:18 Il n'y a pas eu une grande discussion.
02:19 Ce n'est pas nécessaire.
02:20 C'est une très belle journée.
02:21 Tu disais que tu ne t'attendais pas à ce que vous refassiez si vite ce que vous avez
02:30 fait l'an passé sur le 3.
02:31 C'était exceptionnel.
02:32 Comment tu expliques que vous ayez réussi à le refaire ?
02:35 Est-ce que ça t'a pris des mois à le réaliser ?
02:38 À quel point c'était exceptionnel ?
02:39 Il y a trois jours, on discutait de ça avec Wout.
02:44 On se disait que ce qu'on avait fait était exceptionnel et que ça n'allait sûrement
02:49 pas réarriver encore.
02:50 Et là, on se l'était dit encore sur le vélo à deux kilomètres de l'arrivée.
02:53 On l'a fait encore.
02:54 C'est sûr que c'est quelque chose d'exceptionnel.
02:59 C'est vraiment dur à réaliser sur le moment.
03:00 Quand on arrive à deux avec un coéquipier, il n'y a pas la même adrénaline.
03:05 C'est quelque chose qu'on peut savourer.
03:09 On le sait déjà à une dizaine de kilomètres de l'arrivée.
03:13 Christophe, sur les derniers mois, tu as remporté une étape autour de France.
03:16 Tu as été sur le monde.
03:18 Aujourd'hui, il y a une grande classique.
03:20 Est-ce que globalement, tu es en train de réaliser, je ne sais pas si c'est des rêves,
03:25 mais en tout cas tous tes objectifs en quelques mois.
03:27 Est-ce que tu réalises ce que tu es en train de faire depuis une petite année ?
03:31 Oui, je réalise bien sûr.
03:34 J'ai fait un grand choix de carrière en changeant d'équipe.
03:38 C'est un bon choix de carrière.
03:41 C'est totalement des rêves.
03:44 Gagner une étape sur le tour de France, c'est un rêve.
03:46 Gagner une classique, c'est un rêve pour moi.
03:48 Je l'ai fait en espace de quelques mois.
03:52 C'est grâce à l'équipe, grâce à des coureurs comme Wout.
03:56 Je les remercie grandement.
04:00 Ma famille aussi fait beaucoup de sacrifices.
04:04 Je fais beaucoup de mes sacrifices, mais c'est aussi des sacrifices pour eux.
04:07 Je passe beaucoup de temps loin de ma famille.
04:09 J'ai deux petits garçons et ce n'est pas toujours facile pour ma femme et pour moi aussi.
04:13 C'est toujours bien quand les sacrifices payent.
04:17 Ce sont des moments exceptionnels que je vais garder dans la mémoire jusqu'à la fin de mes jours.
04:25 Quelles sont les conséquences pour la Tour de Flandre et Paris-Québec qui viennent ?
04:30 C'est Wout le grand leader ?
04:33 Bien sûr, c'est Wout le grand leader.
04:39 Il y a toujours des opportunités qui sont là.
04:42 Ça reste des classiques.
04:44 Ça a l'avantage d'avoir aussi des coureurs qui peuvent gagner ou faire un bon résultat dans l'équipe.
04:50 Notre force est aussi notre collectif.
04:53 On doit jouer avec ça.
04:56 C'est ce qu'on a réussi à faire jusqu'à présent.
04:59 On va jouer les deux plus dures courses et les plus belles courses à Rennes les deux prochains dimanches.
05:06 On a les deux gros objectifs aussi.
05:09 On va essayer de gagner pour les Flandres et Paris-Rennes.
05:16 Mais ça ne va pas être chose simple forcément.
05:18 Tu te sens à 100% de nouveau ?
05:20 Après ton fièvre ?
05:22 Non, je ne peux pas dire que je me sens à 100%.
05:25 Je me sens de mieux en mieux.
05:29 Vendredi, je n'étais pas à 100%.
05:32 Aujourd'hui, c'était mieux.
05:35 J'ai vraiment souffert.
05:37 Dans le final, on a vu à la télé.
05:39 Je dis que je ne me sens pas à 100%, mais je pense que c'était déjà beaucoup mieux que vendredi.
05:45 Le vendredi, je n'étais pas comme l'année passée.
05:50 Je suis vraiment content d'aujourd'hui de me redresser un peu là-bas et de voir ce que j'ai fait aujourd'hui.
05:59 Christophe, depuis le début de la campagne des classiques, vous avez fait 1 et 2 à l'OM, 1 et 2 à Turn, 1 et 2 aujourd'hui.
06:08 Vous, vous êtes à gagner vendredi.
06:11 Au-delà de tout le talent que vous avez dans l'équipe, vous avez marqué le reste du peloton moralement ?
06:19 Je ne sais pas.
06:23 Si je n'étais pas dans l'équipe, forcément, ça m'aurait marqué.
06:28 On a vraiment un collectif exceptionnel, déjà quand on regarde les individualités.
06:37 L'équipe a vraiment réussi à créer un groupe avec ses individualités.
06:42 C'est ce qui fait qu'on arrive à faire des belles choses comme on fait jusqu'à présent.
06:48 Mais comme je l'ai dit, les deux plus gros objectifs arrivent.
06:52 On a rempli tous nos objectifs jusqu'à présent, mais les deux gros objectifs restent à venir.
06:59 C'est les deux courses les plus difficiles à gagner.
07:03 On doit vraiment rester concentré sur les deux week-ends qui arrivent.
07:08 Christophe, vous avez été 8 ans chez Confidis.
07:13 Est-ce que vous avez perdu un peu de temps dans votre carrière ?
07:16 Ou vous dites non, j'y suis revenu au moment idéal ?
07:21 Non, je ne pense pas avoir perdu de temps.
07:24 J'ai passé 8 belles années chez Confidis.
07:27 J'ai beaucoup appris. J'ai appris le travail de cycliste professionnel.
07:31 Pour venir dans une équipe comme John Mobisman, on a besoin d'arriver avec un certain statut.
07:39 En étant déjà un assez bon coureur qui peut compter dans le final.
07:45 Je pense que c'était le bon moment pour moi pour partir.
07:48 Dans tous les cas, je n'ai pas de regrets, ça ne sert à rien.
07:52 Je suis juste content, très heureux de mon choix.
07:57 C'était vraiment l'objectif de ta saison, gagner une grande classique.
08:00 Est-ce qu'après ça, tu penses te recouvrir un peu plus, te libérer ?
08:03 Ou l'impression d'avoir fait l'essentiel, d'avoir mis derrière toi ?
08:08 Oui, c'était mon grand objectif.
08:11 J'ai toujours dit que gagner une grande classique et une étape sur le tour, c'était mes deux grands objectifs.
08:15 Je les ai réalisés.
08:18 Mais ce n'est pas pour autant que je vais me déconcentrer.
08:22 J'ai le sentiment de devoir beaucoup à l'équipe, à une journée comme aujourd'hui.
08:29 Je suis forcément un peu libéré mentalement, parce que j'ai fait deux fois la deuxième l'année passée.
08:35 C'est vraiment ce que je recherchais en plus dans mon palmarès.
08:39 Je suis très fier d'avoir mon nom sur le palmarès de cette course.
08:44 Je vais donner tout ce que je peux pour les deux week-ends qui arrivent.
08:49 Oud m'a demandé si je voulais gagner.
08:56 Je pense qu'il savait la réponse.
08:58 C'est vraiment incroyable.
09:00 Il y a quelques jours, on se disait que ce qu'on a fait à E3, ça n'arrive presque jamais dans notre carrière.
09:07 Ça arrivait une fois, ça n'arrivera peut-être jamais.
09:09 On l'a refait aujourd'hui.
09:11 Il était vraiment fort. Il était plus fort que moi aujourd'hui.
09:14 Je lui dois vraiment cette victoire. C'est grâce à lui.
09:16 Ça signifie quoi pour vous, gagner le Grand Maillol Cup ?
09:20 C'est un rêve de gamin pour moi, de gagner une étape du Tour de France.
09:26 Je l'ai réalisé les deux. Il me manquait une classique l'année dernière.
09:30 J'ai fait deux fois deuxième aujourd'hui. Je suis premier.
09:34 J'en suis très fier. Je pense à ma famille, ma femme, mes deux petits garçons.
09:40 On fait beaucoup de sacrifices pour en arriver là.
09:44 Je suis très, très heureux. Je suis très fatigué, mais je suis très heureux aujourd'hui.
09:48 Le coup d'Essesib, c'était la deuxième ascension du Kemmelberg avec Van Aert qui est rentré.
09:55 A ce moment-là, vous avez pensé que ça allait être une journée de rêve ?
10:00 À ce moment-là, il restait encore plus de 50 km.
10:04 On avait comme plan d'accélérer dans la deuxième montée du Kemmel.
10:09 On l'a fait. On s'est retrouvé à deux.
10:12 Après, on avait juste à tout donner jusqu'à la ligne.
10:16 J'ai vraiment souffert dans la roue à Wout. J'ai fait le maximum que je pouvais.
10:22 C'était 50 km très long à deux avec le froid. C'était des sensations bizarres.
10:28 Il était vraiment incroyable aujourd'hui. C'est vraiment un grand champion.
10:34 Je suis très fier d'accomplir des choses comme ça avec lui.

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