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Le député des Républicains des Ardennes, Pierre Cordier, était invité sur le plateau de La Matinale week-end, ce dimanche 19 mars, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les motions de censure pouvant renverser le gouvernement : «Je voterai la motion de censure transpartisane».

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Transcription
00:00 Écoutez, je voterai au moins une motion de censure sur les deux, c'est certain.
00:04 Alors attendez, parce qu'il va falloir être précis, il y a une motion de censure qui a des chances de passer et l'autre pas du tout.
00:10 Donc si c'est celle du RN, vous ne me prenez pas beaucoup de risques.
00:14 Oui, mais je vais vous dire, je crois que nos compatriotes aujourd'hui, ils se moquent un petit peu de toutes ces tambouilles politiciennes.
00:20 Et effectivement, vous l'avez relevé, il y a une motion de censure qui a plus de chances de passer que l'autre.
00:25 Je voudrais quand même rectifier ce qu'a dit votre collègue à l'instant, c'est qu'en réalité, Eric Ciotti et Olivier Morlex ne nous ont pas du tout interdit de voter une motion de censure.
00:35 Ils nous ont demandé de ne pas être signataires d'une motion de censure.
00:38 C'est quand même un petit peu différent d'être à l'origine d'une motion de censure ou de la voter.
00:43 Et vous allez voter la motion de censure transpartisane dont on parlait à l'instant ?
00:48 Je voterai au moins celle-là, on verra pour l'autre.
00:51 D'accord, très bien. Et dans les circonscriptions que vous disent depuis quelques semaines, les gens que vous croisez ?
00:58 Écoutez, la question de la motion de censure concernant ce projet de loi travail, c'est finalement quelque chose de récent.
01:04 Donc je ne peux vous parler que de ce que j'ai vécu hier en tant que député du département des Ardennes.
01:09 J'étais comme mes collègues, vous savez, le week-end, on est tous sur le terrain, on va au contact des habitants.
01:14 Enfin, j'espère que tout le monde le fait en tout cas.
01:16 Moi, les gens hier que j'ai rencontrés dans des assemblées générales, dans des remises de prix sur le terrain,
01:21 ne m'ont pas dit qu'il ne fallait pas voter cette motion parce que, en réalité, les représentants du peuple sont là pour voter.
01:27 Et on ne nous a pas permis de voter cette semaine à l'occasion de ce projet de loi qui est quand même un projet de loi très, très important pour la vie de nos concitoyens.
01:36 Prolonger le temps de travail de deux années, ce n'est quand même pas un petit sujet.
01:40 Et donc, quand on est représentant du peuple et les députés, ils servent à ça.
01:43 Ils ont été élus justement pour représenter leurs concitoyens à Paris, à l'Assemblée.
01:49 Donc, on ressent une sorte de frustration finalement, même si je condamne, bien entendu,
01:53 tous les actes de violence qui sont perpétrés aujourd'hui sur le terrain.
01:57 Parce que je pense que ce n'est pas en coupant l'électricité chez les citoyens, en faisant des feux de pneus et puis en cassant des vitrines qu'on va réussir à changer les choses.
02:05 Et surtout, moi, j'encourage vraiment tous nos concitoyens, même s'ils sont en colère, à ne pas pratiquer la violence.
02:11 Parce qu'en fait, ils rendent service à Emmanuel Macron, qui se sert en réalité de toute cette casse pour justifier sa politique en disant
02:18 "Moi, je suis l'ordre. Grâce à moi, on va sauver la République."
02:22 Donc, je demande vraiment à tous les citoyens qui sont en colère, que je peux comprendre par rapport à, finalement, cette situation de travailler deux ans supplémentaires,
02:31 de rester calme et de laisser les représentants du peuple voter cette motion de censure. Ce sera mon cas cette semaine.
02:37 Pierre Cordier, vous dites "on est là pour voter", mais est-ce que vous pourrez encore voter si cette motion de censure passe ?
02:42 Est-ce qu'il n'y a pas un risque de dissolution de l'Assemblée nationale ? C'est une menace qui pèse sur vous, elle émane du chef de l'État.
02:48 Est-ce que derrière, vous ne risquez pas de perdre des sièges chez les Républicains et de perdre vous-même votre siège ?
02:55 Écoutez, ce que je ne veux surtout pas perdre, c'est ma conscience et mon âme.
02:59 Et que quand on est un représentant du peuple, on se doit de voter.
03:02 S'il y a une dissolution et que le président de la République décide de dissoudre l'Assemblée nationale, on verra le résultat des élections.
03:10 J'encourage vraiment nos concitoyens aujourd'hui à considérer que les Républicains sont une force de la droite républicaine,
03:17 qui a toujours existé sous la Ve République, et qu'on peut être aujourd'hui, nous aussi, en responsabilité pour prendre le destin du pays en main.
03:27 C'est vrai qu'aujourd'hui, les Républicains ont beaucoup moins la cote qu'à l'époque du RPR, de l'UDF, de l'UMP et autres.
03:33 Il n'en demeure pas moins que le choix, il faut aussi qu'il se porte sur des forces démocratiques qui peuvent être une alternance crédible.
03:41 C'est vrai qu'il y a eu un débat dans notre formation politique pour savoir si on était contre ou pour cette réforme des retraites.
03:46 J'ai toujours dit que j'étais contre cette réforme, non pas contre une réforme des retraites, parce que je suis conscient qu'espérance de vie augmente et qu'il y a quelque chose à faire.
03:54 On est d'accord, mais pas de cette manière.
03:57 [Musique]
04:01 [SILENCE]

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