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00:00 Dans le supermarché, le personnel montre les emballages vidés de leur contenu.
00:04 J'ai vu un monsieur très bien.
00:05 Il avait caché quatre biftes à cacher en dessous de ses bras.
00:08 Des personnes âgées, des jeunes, des habitués que Jeanne n'a jamais vues voler en 22 ans derrière la caisse.
00:13 Maintenant c'est tout le monde.
00:14 Il y en a qui viennent avec leur enfant et ça, ça me fait mal au cœur.
00:17 De plus en plus de vols de produits alimentaires.
00:20 Marc Ousmane, il travaille comme vigile dans une autre enseigne.
00:23 Même des pâtes, je ne croyais pas vivre ça en France.
00:26 Quand je les attrape, ils me disent d'être discret avec eux.
00:30 La honte pour la leur éviter, Ousmane paie parfois lui-même les produits volés par certains clients familiers.
00:35 Voilà, c'est vrai que oui.
00:36 Alors maintenant, quand les magasins portent plainte,
00:39 ils s'aperçoivent que ce ne sont plus ce qu'on appelait ce qui était des gens pauvres qui volent.
00:44 Ce sont des catégories socio-professionnelles et de gens dites la classe moyenne
00:48 qui ne peuvent plus manger, qui volent de la viande, qui volent des produits de consommation courante.
00:53 C'est terrible.
00:53 Il y a eu 42 000 faits l'année dernière qui ont été répertoriés en ville et en zone rurale.
00:58 Mais on pense que c'est juste la partie émergée de l'iceberg parce qu'il y a plein de gens qui ne portent pas plainte.
01:03 Donc c'est un phénomène qui est en hausse considérable, énorme.
01:07 Le préjudice pour la grande distribution l'année dernière, c'est 5 milliards d'euros sur les vols.
01:11 C'est incroyable.
01:12 Ça se développe très vite.
01:13 Ça va continuer.
01:14 Pour le coup, je suis vraiment très inquiet.
01:16 L'autre jour, il y avait un économiste qui était ici et qui disait à demi-mot pour ne pas faire peur
01:19 qu'on se dirigeait vers une récession économique.
01:22 Et c'est vrai que ce qu'on voit maintenant, c'est des choses où là, je vous aurais dit voler, ce n'est pas bien.
01:26 C'est beaucoup de peine.
01:26 Il y a beaucoup de gens qui vont dans le magasin maintenant, qui ne volent pas pour se nourrir sur place.
01:30 Ils mangent même sur place un paquet de gâteaux et tout ça.
01:32 Juste se nourrir, ce n'est même pas gagner de l'argent ou machin.
01:35 C'est très triste.
01:37 Et si on en croit l'économiste l'autre jour, on est parti pour un ou deux ans comme ça.
01:42 Et il m'avait dit à la pub, si je peux vous le dire, que c'est une des plus grosses crises, selon lui, depuis 1948.
01:48 C'est vrai qu'on voit les prix.
01:51 32% + 32% pour les pâtes, + 10% pour le lait, + 20% pour le beurre, + 10% pour les œufs, + 106% pour le filet de poulet.
01:59 Les restes du cœur explosent.
02:00 Non mais +13% pour le steak haché, +7% pour les compotes.
02:04 Et également, ce qui a énormément augmenté, bien sûr, c'est la nourriture pour les animaux.
02:10 Vraiment, ça c'est devenu un truc de fou.
02:12 Globalement, ça représente 14,5% de plus.
02:15 14,5% le problème qu'il y a avec ça.
02:18 Je vous le dis, c'est qu'ils prennent l'ensemble des produits.
02:21 Donc des meubles de jardin, on n'en achète pas tous les jours.
02:24 Donc en fait, ils mêlent les meubles de jardin avec les pâtes.
02:26 Donc forcément, ça fausse complètement parce que t'as 14,5%, t'as des produits de première nécessité qui ont augmenté de 35%, 40%.
02:35 Et t'as les meubles de jardin qui ont augmenté de 2.
02:37 Meubles de jardin, je vous le dis, on ne va pas tous les jours acheter des meubles de jardin.
02:40 Non mais le cas du laminagère, c'est plus compliqué.
02:42 Et puis c'est pas bon à manger non plus, le meuble de jardin.
02:45 - Mais quand t'as une société, t'as des salariés, y'en a qui sont venus me voir en me disant "est-ce qu'on peut t'augmenter de 5, 10, 15% ?"
02:51 Mais toi, ta société, c'est ta marge, souvent les 15%.
02:53 Tu peux pas augmenter les salaires de 15% des gens ?
02:56 - En fait, il faudrait faire une nouvelle formule où on aurait que sur les produits de première nécessité pour avoir vraiment une idée.
03:05 Puisque je pense qu'on est plus proche des 20% que des 14%.
03:10 Et le problème, c'est que là, on n'a pas les vrais chiffres.
03:12 Mais je pense que ça arrange bien aussi.
03:15 En faisant la moyenne, au moins, tu vois des trucs...
03:17 Sur les lunettes de soleil, y'a eu plus de 2%.
03:21 Voilà, je sais que toi, t'en achètes tous les jours.
03:23 - Non mais je veux dire que ça ferait, maintenant, quand on dit à tout le monde "6% d'inflation", non, 6% d'inflation, pas sur la vie de tous les jours.
03:28 [Musique]