• il y a 2 ans
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 Bonjour docteur Millot. Bonjour Brigitte. Vous nous parlez ce matin des premiers résultats d'une étude, écoutez bien, pour traiter les séquelles d'un AVC, d'un accident vasculaire cérébral.
00:10 Oui, on va rappeler ce que c'est qu'un AVC. Il y en a quand même 150 000 en France chaque année. C'est la première cause de handicap.
00:16 La plupart des AVC sont dues à une artère qui se bouche. Ça peut parfois être dû à une hémorragie, la rupture d'un anévrisme par exemple,
00:24 mais dans 85% des cas c'est une artère qui se bouche. Quand une artère se bouche dans le cerveau, suivant le territoire qui était irrigué,
00:33 là on va avoir une mort cellulaire, une mort des neurones. Donc suivant la localisation de l'AVC, on va avoir des signes différents.
00:42 Ça peut être des troubles de la parole, une aphasie, ça peut être le bras droit, le bras gauche, la sensibilité, carrément une hémiplégie totale.
00:50 On peut avoir plusieurs symptômes. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que Romain, quand vous décidez de lever le bras droit,
00:57 il y a une commande de votre cerveau, je décide de lever le bras droit, la commande, le boss, c'est là-haut, dans le cerveau.
01:03 Ensuite l'influx nerveux va passer à la moelle épinière, puis après il va passer au nerf qui commande ce geste.
01:10 C'est ce qui se passe normalement. Là, des chercheurs de l'université de Pittsburgh aux États-Unis se sont dit
01:18 "Ok, dans un AVC, la commande ne fonctionne plus. Là-haut, le boss ne peut plus donner l'ordre, ce n'est plus lui qui va commander.
01:25 Mais peut-être qu'on pourrait donner l'ordre en aval, profiter des nerfs de la moelle épinière, qui apporte en aval de la commande."
01:35 - Dit comme ça, c'est très clair. - Bien sûr. - Pourquoi on n'y a pas pensé avant ? - À faire c'est un peu plus compliqué.
01:41 Je vais vous montrer en image ce qu'ils ont fait. Ils ont pris une jeune femme, deux jeunes femmes en fait, je vous raconterai après les deux jeunes femmes.
01:50 Voyez, ils ont mis des électrodes que l'on voit en rose sur la moelle épinière, à la surface de la moelle épinière.
01:58 Ce sont des petites électrodes qui sont imposées là, il y en a plusieurs, au niveau justement de la commande pour le bras.
02:04 Ils ont mis, vous voyez le petit générateur de courant électrique, ils ont envoyé un léger courant électrique à toutes ces petites électrodes qui sont là.
02:13 Ils ont suivi à l'aide de capteurs qui étaient posés sur le bras pour voir si le courant électrique passait bien, si ça allait bien où on voulait.
02:21 Et effectivement, ça a marché. C'est-à-dire qu'en fait, il y avait deux jeunes femmes qui ont été testées, une de 31 ans, une de 47 ans.
02:30 Et bien, chez une des jeunes femmes, dès le premier jour, elle a réussi à ouvrir une serrure qui n'est pas un geste simple.
02:38 Quand tout va bien, on a l'impression que tout est simple. Je peux vous assurer qu'en termes de commande, c'est plus compliqué.
02:43 À ouvrir une serrure, à manger et à avoir une meilleure force. L'intensité de la force a été augmentée.
02:50 Donc, et la mobilité, et la motricité, et la force musculaire ont été augmentées.
02:55 Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous disiez le centre de commande, c'est le cerveau.
02:59 Donc, si le problème vient du cerveau...
03:03 Là, on donne la commande en aval. On va envoyer le courant électrique de manière mécanique, enfin non, électrique, mais on va stimuler en aval.
03:12 C'est-à-dire qu'on va se substituer, évidemment, rien à voir avec le cerveau, mais juste pour l'ordre, pour la commande, on va se substituer.
03:20 Et on va envoyer le courant électrique plus bas, en aval de la commande.
03:24 Et donc, non seulement ça a marché sur certains gestes dès le premier jour, mais en plus, quatre semaines après l'arrêt de la stimulation,
03:35 on avait encore une amélioration par rapport à avant la stimulation.
03:39 Il y avait encore un peu plus de force musculaire, un peu plus de motricité.
03:43 Donc, on peut imaginer que finalement, il y a peut-être certains circuits qui se mettent aussi en marche pour pallier justement ce qui était déficitaire.
03:51 Attention, là, on parle d'une étude faite sur deux personnes. Il va y en avoir d'autres.
03:56 Les électrodes, on sait le faire. On l'utilise pour la douleur, on l'utilise pour d'autres maladies.
04:01 Placer des électrodes sur la moelle épinière, ce n'est pas très invasif, ce n'est pas une intervention lourde. On sait le faire.
04:07 Après, il va falloir trouver l'endroit exact pour simuler le bras gauche ou le bras droit, enfin peu importe.
04:13 Il va falloir toujours trouver l'endroit exact et puis la durée, savoir comment on peut le faire.
04:17 Mais attention, à l'heure où on se parle, on continue l'orthophonie, la kinésithérapie, l'ergothérapie.
04:26 On n'est pas là, demain, ça va se passer. Tiens, je voudrais des électrodes, docteur.
04:31 Non, ce n'est pas encore comme ça, mais c'est un espoir pour toutes ces personnes qui ont une vie,
04:36 mais qui a été transformée à la suite d'un AVC, qui sont dans la souffrance.
04:41 Donc si on peut un jour leur redonner un petit espoir, c'est quand même, je le rappelle, la première cause de handicap, l'AVC.
04:48 [Musique]
04:52 [SILENCE]

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