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00:00 Nous allons maintenant avec nos trois invités parler du monde du travail, de l'horlogerie justement, il y a beaucoup de choses à en dire.
00:06 Alors on va commencer avec vous Pierre Bourguin, je le rappelle PDG de la maison Pierre Lagnier.
00:16 Justement le besoin de trouver le bon métier, on l'a compris dans la démarche de cette montre 1977 pour
00:24 telle spécificité, alors le cadran pour l'instant c'est pas possible mais voilà pour le mouvement, les aiguilles, pour tout ce qui est vraiment très spécifique,
00:31 est-ce que l'on forme suffisamment ou est-ce que là vous vous rendez compte que peut-être on se remet peut-être à former un peu plus
00:37 sur ces métiers là ? - Je pense qu'il va falloir s'y remettre parce que
00:42 évidemment c'est bien de réindustrialiser, de
00:44 relocaliser mais il faut aussi avoir la main d'oeuvre, les salariés pour
00:48 et actuellement je pense qu'en France on a pas mal d'emplois non pourvus donc on va pas encore en rajouter
00:53 et c'est vrai qu'il n'y a qu'une
00:55 particularité c'est qu'il y a trop de candidats par rapport aux postes d'horloger qui sont à pouvoir dans les formations
01:02 donc il y a pas mal de travail, il y a des grands lycées qui font des belles formations mais malheureusement
01:09 il n'y a pas assez pour tous les candidats qui souhaitent le faire
01:11 donc je pense que ça c'est aussi un challenge pour les années à venir. - Et est-ce que vous avez des partenariats avec certains établissements
01:17 qui spontanément vont, notamment dans la région, alors Grand Est au sens large et même
01:23 on peut aller jusqu'en Franche-Comté forcément ? - Oui alors il y a un beau projet qui est en train de se faire à Bar-le-Duc
01:28 c'est un détaillant de Bar-le-Duc qui s'appelle Loïc Aliffe et avec un ingénieur horloger qui s'appelle Samuel Pasquier, ils sont en train de vouloir créer
01:37 un centre de formation horloger, c'est un projet assez
01:41 fou parce que ils ont eu une idée folle, alors pas celle d'inventer l'école mais celle de créer un centre de formation horloger
01:48 de rien et ils ont ce projet qui a un budget de 8 millions d'euros et qui doit ouvrir ses portes en
01:54 2027 donc c'est vraiment, et moi je trouve ça passionnant quand des gens qui ont pour seul intérêt, vraiment parce qu'il n'y a aucun intérêt personnel pour eux,
02:02 d'améliorer la profession et de faire en sorte que la profession qu'ils ont, eh ben qu'elle se développe et qu'elle puisse
02:08 se produire encore plus. - Et pour vous au sein de la maison Pierre Lanier, les salariés, est-ce qu'on peut
02:16 arriver avec une envie et forcément un besoin de formation, est-ce qu'il y a ce qu'il faut ou est-ce qu'il faut forcément quand même déjà
02:21 avoir ce savoir-faire ou est-ce que voilà il y a différents
02:25 cas de figure qui peuvent se présenter ? - Ah oui, la majorité des personnes chez nous sont formées par nos soins,
02:31 alors nous on a une particularité c'est qu'on a une ancienneté moyenne de 20 ans,
02:35 donc ce qui fait aussi qu'on a un âge moyen assez élevé malgré tout
02:39 et donc chez nous les seniors
02:41 travaillent, il y a beaucoup de personnes même au-dessus de 50 ans, ce qui nous amène aussi à trouver des alternatives pour le futur
02:49 et c'est vrai qu'on a besoin de formation pour trouver des personnes, mais voilà je pense qu'on est à l'image de
02:57 beaucoup d'entreprises familiales, c'est-à-dire qu'on respecte les gens, on a une bonne ambiance de travail et ça se passe plutôt bien
03:02 et on est aussi... - Si on reste 20 ans a priori. - A priori oui je pense.
03:08 Mais on évolue aussi, on a mis en place le télétravail et le télétravail c'est quelque chose qui est beaucoup
03:13 dans la mode, on en parle beaucoup en ce moment, mais il faut s'imaginer que souvent on voit des reportages sur des grandes tours
03:19 à la défense où on parle de télétravail,
03:21 mais quand vous êtes dans une entreprise où il y a d'une part des bureaux mais d'autre part de la production,
03:25 c'est pas aussi évident parce qu'il faut trouver un équilibre, tout le monde ne peut pas télétravailler
03:29 et il faut trouver un équilibre entre l'ensemble des salariés et ça c'est des challenges et je pense que beaucoup d'entrepreneurs vont s'y
03:35 reconnaître. Voilà c'est pas toujours aussi évident, on l'a mis en place aussi et c'est aussi un challenge pour les entreprises.
03:41 - Ouais c'est ça, être flexible, s'adapter un petit peu aux demandes de chacun, aux ressentis entre les salariés
03:47 effectivement parce que c'est pas forcément possible pour tous les postes évidemment.
03:51 Sur cet aspect de formation, Ambre Hadjesk, cofondatrice de Milo Paris,
03:56 alors voilà vous travaillez, vous l'avez dit, avec des spécialistes depuis le début, vous êtes devenus forcément vous aussi spécialistes et comment
04:03 on arrive à se développer, se dire "tiens on a besoin de tel ou tel métier", est-ce qu'on trouve facilement les bons partenaires ?
04:09 - C'est pas facile. Avant de trouver mon partenaire, j'ai passé je pense
04:14 peut-être 200 coups de fil, je me suis dit "il y en a bien un qui va me dire "oui je peux faire ça pour vous"
04:19 donc non c'était très dur mais en même temps une fois qu'on en a trouvé un et qu'on a un pied dans le secteur,
04:28 c'est un secteur qui s'entraide et qui présente facilement et donc du coup d'une personne à une autre, on a ce qu'il faut.
04:35 Et c'est beaucoup de dialogue en tout cas, beaucoup de dialogue, se rapprocher aussi de nos fournisseurs,
04:39 demander, ne pas hésiter à aller plus loin et se rapprocher aussi entre marques pour fédérer et
04:48 créer le besoin auprès de nos fournisseurs.
04:50 - D'accord parce que c'est vrai que ce qui est important dans la démarche de Milo Paris, il y a cet aspect justement de
04:55 sourcer les matériaux donc justement avec des partenaires peut-être essayer de
04:58 travailler ensemble sur de nouvelles manières de faire ?
05:02 - C'est l'idée et c'est comme ça qu'on est arrivé à trouver justement ce matériau le résistant
05:07 qui est co-responsable,
05:10 qui est biosourcé et on a poussé les portes, on a appelé Arkema, chez qui on fournit le matériau
05:18 et pour justement le proposer.
05:21 - Effectivement et vous Baptiste Garcin pour Ten Times, pareil sur cet aspect de se développer sur le
05:27 cuir de saumon, comment on arrive à trouver les bons profils,
05:31 c'est du work in progress, on travaille ensemble, on voit qu'il y a des choses à faire,
05:35 c'est cet aspect formation, vous sentez que vous en aurez forcément besoin pour développer l'entreprise ?
05:40 - Alors je pense que oui tout à fait sur ces deux points, déjà sur la sensibilisation via la formation
05:46 donc de tous nos clients participants à la formation et pour ce qui est de la
05:51 sourcer on va dire les matériaux ou les pièces, les fournisseurs etc, je trouve que
05:55 je vous rejoins bien parce que c'est assez difficile de trouver le premier et ensuite quand on rentre dans l'engrenage
06:01 les portes s'ouvrent tout doucement et aujourd'hui c'est vrai que
06:04 il y a plus d'opportunités qui viennent à nous que
06:07 nous qui allons en chercher donc ça c'est plutôt agréable dès qu'on a passé ce cap.
06:11 - Ça c'est plutôt positif forcément vous avez aussi ce regard positif sur
06:16 tout cet écosystème qui est en train de se mettre en place.
06:18 - C'est une nécessité absolue, le marché français, le marché de l'horlogerie en France c'est 1,5 milliards d'euros
06:26 chiffre d'affaires, il y a uniquement 2% des montres qui sont fabriquées en France
06:30 donc il y a largement, on n'est pas beaucoup, on n'est pas nombreux, il faut qu'on soit solidaire
06:34 et c'est primordial, moi je
06:37 milite pour ça pour qu'on soit on soit tous
06:41 conscients que si on est ensemble on pourra le faire et il y a un exemple particulier c'est fin du mois pour la première fois
06:46 depuis cinq ans on va avoir de nouveau un pavillon français sur un salon à l'étranger, ce sera à Munich, un salon horloger à Munich
06:52 et on sera sept fabricants français à être ensemble sur un pavillon français
06:55 pour mettre en avant la fabrication française et essayer de développer l'horlogerie française.

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