Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 10 février 2023
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00:02 RTL Matin
00:06 Excellente journée à vous tous qui nous écoutez, il est 7h43. Amandine Bégaud vous recevez ce matin Nicolas Dupont-Aignan,
00:12 député de l'Essonne et président de Debout la France. Hier à Bruxelles Nicolas Dupont-Aignan, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé
00:19 plus d'armes au 27, des avions de combat notamment.
00:22 Impossible dans les semaines qui viennent, lui a répondu cette nuit Emmanuel Macron.
00:26 Mais le président français l'assure, il n'exclut rien pour la suite. Vous saluez cette décision d'Emmanuel Macron ?
00:31 De ne pas livrer d'avions oui.
00:34 Mais je pense qu'il y a urgence à sortir de ce conflit au plus vite. Il y a urgence à entendre une France indépendante
00:41 avec une position plus équilibrée, qui fasse une offre de paix.
00:46 Poutine est très affaibli, la Russie est affaiblie.
00:49 L'Ukraine est en train de sacrifier son peuple.
00:54 On est en train de transformer
00:56 l'Europe en champ de bataille d'un affrontement planétaire entre les États-Unis d'un côté, la Russie et la Chine de l'autre.
01:01 Il y a le feu, il y a un grand danger. Moi j'aimerais que la France retrouve une politique gaullienne, celle de Jacques Chirac en Irak.
01:07 C'est à dire
01:09 présente un plan de paix et ne jette pas de l'huile sur le feu en poussant Zelensky ou en suivant Zelensky,
01:15 qui est un jusqu'au-boutiste et qui je pense met l'Europe en danger.
01:20 - Jusqu'au-boutiste, Zelensky se défend, on est d'accord, contre l'agression de son pays.
01:25 - Mais que l'on défend la souveraineté ukrainienne, oui, et j'ai été favorable au début à des mesures pour bloquer,
01:33 bien évidemment. Mais là on a changé de logiciel avec Zelensky en ce moment.
01:37 - Mais que j'en parlais bien Nicolas.
01:39 - Non mais t'as déjà fini ma phrase. On est en train de passer de la défense de l'Ukraine
01:42 à la déstabilisation de Poutine, à l'attaque contre la Russie.
01:47 J'ai lu l'interview de monsieur Zelensky dans le Figaro, il était effrayant, parce qu'il n'est pas maîtrisable.
01:52 Et ce que je dis c'est que c'est pas l'intérêt de la France et des français
01:56 de
01:58 partir dans un engrenage excessif et que le rôle de la France
02:01 c'est de ramener à la raison les deux protagonistes.
02:05 Parce que nous sommes face à un conflit territorial
02:08 de 3 millions 9 d'habitants le Donbass
02:11 et je pense que ce conflit aurait pu être réglé en amont et qu'il peut être réglé aujourd'hui.
02:16 - Alors attendez, vous dites quoi ? Il ne faut pas aider l'Ukraine ou plus aider l'Ukraine ?
02:19 - Il ne faut aider l'Ukraine que dans une limite bien raisonnable
02:23 sous condition maintenant de volonté de pêche, ce qui n'est pas le cas de Zelensky.
02:26 - Vous dites qu'il n'est pas maîtrisable Vladimir Poutine ?
02:29 - Aujourd'hui il n'est pas maîtrisable Vladimir Poutine non plus.
02:31 Voilà pourquoi il faut maintenant jouer avec les deux
02:35 avec une lecture plus impartiale du conflit.
02:39 - Mais on fait comme Emmanuel Macron a essayé de garder ce lien avec Vladimir Poutine.
02:44 Il a discuté avec lui, ça n'a pas fonctionné pour l'instant.
02:47 - Parce qu'il était uniquement dans un "garder un lien", ce n'est pas ça.
02:50 C'est qu'est-ce qu'on fait concrètement pour réconcilier les deux sur une terre, le Donbass,
02:55 qui est une terre peuplée de Russes qui appartient à l'Ukraine.
02:58 Il y a eu des accords de Minsk que je connais bien, ça fait 10 ans que je suis à la commission des affaires étrangères.
03:02 Ces accords de Minsk n'ont pas été respectés par l'Ukraine aussi.
03:05 L'Ukraine a bombardé les populations d'origine russe du Donbass pendant 8 ans avec des milliers de morts.
03:11 On ne le dit jamais.
03:12 - Oui mais sauf que là, on fait comment Nicolas Dupont-Aignan ? On ne peut pas les mettre autour de...
03:17 - Justement, on se sert du levier en ne livrant pas des armes qu'il demande pour lui dire
03:22 "maintenant vous asseyez à la conférence de paix, on présente un plan de paix".
03:26 Or le président Macron ne fait pas ça.
03:27 Le président Macron dit, il l'a dit, écrit, vous retrouverez les déclarations,
03:31 "nous ferons la paix quand Zelensky le voudra bien".
03:34 Mais dans un conflit, si on fait ça, on prend parti pour l'un, on rentre dans une co-belligérance
03:40 et on est en train de ruiner l'Europe économiquement, socialement.
03:43 - Mais ça veut dire qu'on laisse la Russie annexer une partie de l'Ukraine ?
03:45 - Non, mais pas du tout, au contraire, on a une offre de paix équilibrée.
03:48 J'en ai proposé une, d'autres en ont proposé une, des gens très sérieux de Védrine, Vilpins, etc.
03:54 Donc des gens très sérieux, mais on ne les entend pas en ce moment, on est dans une dictature de l'émotion,
03:58 du spectacle, qui est en train de ruiner l'Europe.
04:01 On est en train de faire basculer la Russie dans les bras de la Chine, de l'Inde, du Brésil.
04:06 Tous les pays du monde sont contre cette surenchère guerrière de l'OTAN en Ukraine.
04:11 - Emmanuel Macron a eu tort de recevoir Woldemar Zelensky à Paris ?
04:14 - Non, il n'a pas tort de recevoir Zelensky, ce n'est pas ça.
04:16 Mais de lui remettre la Légion d'honneur, je trouve que c'est totalement excessif et extrêmement dangereux.
04:21 Et je pense qu'En fait, Emmanuel Macron, très affaibli par la réforme des retraites, surfe sur le spectacle.
04:27 On est dans le storytelling, on est dans une espèce de manipulation de l'opinion.
04:33 - Surfe sur le spectacle ?
04:34 - C'est la France qui va le payer cher, en difficultés sociales, économiques, c'est une folie.
04:39 On est en train de sortir de l'histoire pour 50 ans, et il y en a deux qui se frottent les mains.
04:43 Les États-Unis qui sont en train de tuer l'économie européenne,
04:46 et la Chine qui est en train de récupérer le monde.
04:49 - Surfe sur le spectacle, on parle d'une guerre qui est à nos portes.
04:52 - Oui, et justement, parce que je veux qu'on arrête cette guerre.
04:55 Parce que ce sont les Ukrainiens qui sont de la chair à canon.
04:58 Et que je ne crois pas qu'en livrant encore plus d'armes, on va régler le problème, tout au contraire.
05:02 - Vous parliez de cette Légion d'honneur qu'Emmanuel Macron a remise au président Zelensky.
05:05 Il a par ailleurs indiqué qu'il n'excluait pas de retirer celle remise par Jacques Chirac à Vladimir Poutine.
05:10 Il explique juste vouloir choisir le bon moment. Il faudrait lui retirer ?
05:13 - Non. Si on en laisse à une, pourquoi on le fait à l'autre ?
05:16 Ou on retire les deux ? Ou on en retire aucune ?
05:18 Tout ça est grotesque, c'est du spectacle.
05:20 L'enjeu c'est quoi ?
05:22 C'est est-ce que l'Europe va être le champ de bataille d'un affrontement entre les États-Unis et la Chine ?
05:27 C'est ça qui est en train de se produire.
05:28 Et là c'est l'avenir de nos enfants et nos petits-enfants pour 50 ans.
05:31 Et j'aimerais que le personnel politique français ait un peu plus de courage,
05:34 parce que ce n'est pas populaire ce que je dis là, je le sais,
05:36 mais un peu plus de courage, et qu'on présente ce plan de paix.
05:39 - Ce plan de paix avec un retrait total des Russes ?
05:41 - Bien sûr, un retrait, l'autonomie du Donbass comme c'était prévu à Minsk, car refusé Zelensky,
05:47 la neutralité de l'Ukraine parce que l'Ukraine a été russe pendant 400 ans,
05:53 on peut comprendre qu'il faut une zone neutre entre d'un côté l'OTAN et la Russie.
05:57 Je ne pense pas, les Américains n'ont jamais accepté qu'à Cuba il y a des missiles russes,
06:01 ils les ont fait retirer.
06:02 Les Américains n'accepteraient pas que le Mexique soit une base russe ou chinoise,
06:06 donc il faut revenir à la raison.
06:07 Mais c'est un discours difficile dans la passion.
06:10 Mais la passion elle mène à des drames,
06:13 et c'est l'avenir du continent européen, on le voit, qui est en cause.
06:16 - L'autre gros dossier du moment c'est bien sûr la réforme des retraites,
06:19 vous êtes clairement contre, vous étiez d'ailleurs dans les cortèges parisiens,
06:21 notamment le 19 janvier dernier, vous serez dans la rue demain, vous me le disiez.
06:25 - Probablement, en province peut-être.
06:27 - Est-ce que vous appelez les syndicats à durcir le ton ?
06:30 - D'abord il y a un combat parlementaire, je suis député, je me bats à l'Assemblée.
06:34 - Là aussi c'est du spectacle non ?
06:36 - Il y a trop de spectacles oui,
06:37 et je préférais qu'il y ait moins d'amendements pour qu'on aborde l'article 7,
06:41 c'est-à-dire cet article dramatique qui fait passer de 62 à 64,
06:44 qui va être une machine à RSA.
06:46 - Les députés ne sont pas à la hauteur de l'enjeu ?
06:49 - Je ne vais pas juger mes collègues,
06:51 je dis simplement que je souhaiterais qu'on équilibre les amendements par article,
06:54 pour pouvoir débattre de ce fameux article.
06:57 Je veux faire comprendre aux français que cette réforme est complètement absurde,
07:00 parce que quand on est licencié à 55 ans,
07:03 dire aux français qui sont licenciés très tôt,
07:05 vous allez travailler jusqu'à 64,
07:07 ça veut dire qu'on va les mettre au RSA entre 62 et 64.
07:10 De surcroît, je le dis depuis le départ,
07:13 on veut économiser 12 milliards d'euros en 2030.
07:16 Le régime est excédentaire cette année, 2022 il était excédentaire.
07:20 Et au même moment,
07:21 - 12 milliards par an ?
07:22 - 12 milliards, donc on est en train de mettre la France dans tous ces états pour 12 milliards.
07:26 - Par an ?
07:27 - D'accord, 12 milliards par an.
07:28 - Et Emmanuel Macron a endetté en 6 ans pour 600 milliards.
07:32 300 pour le Covid, mais 300 pour lui.
07:35 Deuxième point,
07:37 est-ce que vous savez que parce que l'État emprunte à taux variable sur l'inflation une partie de sa dette,
07:43 ça nous a coûté 15 milliards en 2022, ça va nous recouter 14 milliards ?
07:46 - Non, non, c'est très concret.
07:47 - Il nous reste une minute.
07:48 - Une minute, on gaspille des dizaines de milliards qu'on pourrait économiser tout de suite,
07:52 on n'a pas besoin de sacrifier nos futurs retraités,
07:55 on n'a pas besoin de plonger dans la misère des millions de Français qui souffrent.
07:59 Les plus modestes ne doivent pas payer pour ceux qui pourraient faire des efforts,
08:05 et il y a des dizaines de milliards de gaz pillés par l'État aujourd'hui.
08:08 - Dans les années 50, on avait 5 actifs pour un retraité,
08:10 aujourd'hui on est à 1,7 pour un retraité, il y a un moment forcément il y a un problème.
08:14 - Non, parce que vous avez une productivité de l'économie qui permet de le faire.
08:17 C'est une question d'attribution de la richesse.
08:19 Je n'accepte pas qu'on donne 15 milliards d'euros par an à des marchés financiers
08:23 alors qu'on pourrait emprunter à taux fixe.
08:25 Est-ce que vous connaissez un ménage, madame ?
08:26 Est-ce que vous empruntez à taux variable sur une inflation qu'à 9%
08:29 quand votre banque vous propose d'emprunter à 2,8 ?
08:32 J'appelle ça une escroquerie d'État au service des marchés financiers et des banques.
08:35 Ça c'est M. Le Maire qui en est responsable,
08:37 et je ne parle pas des fausses cartes vitales,
08:38 et je ne parle pas des retraites versées à l'étranger à des morts, etc.
08:42 Alors faisons une bonne gestion déjà de l'argent des Français,
08:45 et on se revoit en 2030 et vous verrez que les régimes des retraites y sont équilibrés.
08:48 - Merci Nicolas Dupont-Aignan.
08:49 - Merci à vous.
08:50 Dimanche à midi, c'est Laurent Berger, secrétaire général.
08:52 et à la prochaine !
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