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Transcription
00:00 - Vous avez eu des problèmes de santé dans la période du Covid.
00:04 Comment ça se passe quand on est éleveur ?
00:05 Quand on a des problèmes de santé, on fait quoi ?
00:06 On fait comment ?
00:07 - En fait, ce qui s'est passé, c'était...
00:11 En fait, j'ai fait 9 tests Covid.
00:14 Ils ont tous été négatifs.
00:15 Et en fait, dans l'année 2020, je fais un test.
00:18 J'avais des kiss de 7 mm sur les poumons.
00:22 Et en fait, j'avais fait mon travail comme je pouvais,
00:24 à la vitesse que je pouvais.
00:26 Donc j'avais 4 ans à 10 ans.
00:28 C'est-à-dire que quand on n'a pas le temps de faire notre travail
00:30 en temps et en heure, on n'entretient pas bien forcément nos clôtures.
00:33 Nos animaux peuvent se sauver.
00:36 La tolérance sur les routes,
00:37 vu que ça peut générer des accidents, c'est très compliqué.
00:41 On ne cherche pas forcément de tolérance,
00:43 mais d'être compris au moins.
00:45 Et puis en même temps, en fait, on travaille aussi pour vous.
00:49 Parce qu'en fait, on donne notre vie pour vous.
00:52 Bon, on doit acheter tout notre capital,
00:54 on ne nous le donne pas, on l'achète.
00:56 On ne sait pas un jour à quel prix on le revendra.
01:00 En fait, quand vous êtes en ville, vous n'avez pas de jardin.
01:05 Quand vous arrivez en vacances dans nos campagnes,
01:07 vous aimez les voir fleurir avec des arbres,
01:10 avec des haies, avec des animaux sauvages.
01:12 C'est grâce aussi à ces agriculteurs qui font la part des choses.
01:18 Et plus que jamais, on a besoin de vous pour soutenir ce métier.
01:24 Les éleveurs qui, pour beaucoup, restent, visent leur cheptel
01:28 ou sont découragés parce qu'il y a trop d'heures de travail.
01:30 Le prix de l'énergie qui a flambé autour de ça,
01:33 qui, comment dire, ça ne nous laisse pas de perspective.
01:37 C'est-à-dire que c'est nouveau pour nous.
01:39 On ne sait pas ce que ça va donner.
01:40 Et puis avec ça, il faut vivre.
01:41 Il faut qu'on soit une famille, si on a des enfants.
01:43 Ce n'est pas mon cas.
01:44 - Vous avez trouvé l'amour, vous, ou pas encore ?
01:46 - Oui, elle s'appelle Sandrine, elle est de Lourdes.
01:48 Elle nous suit là, ce soir.
01:49 - Je l'embrasse, Sandrine.
01:50 Alors, pas grâce à l'amour et dans le prix ?
01:52 - Non, non, c'était indirectement.
01:56 - Parce qu'elle vous a vu ?
01:57 - Oui, et puis en fait, on s'est rencontrés sur les marchés
02:00 qu'on a créés entre nous pour faire vivre,
02:03 après l'émission, mes collègues agriculteurs
02:05 qui rencontrent aussi des difficultés,
02:07 qu'on ne parle pas forcément,
02:08 puisqu'en fait, quand on a des difficultés,
02:10 souvent, on préfère se taire.
02:12 Parce que du coup, c'est en fait notre fierté, notre métier,
02:15 c'est l'amour de nos champs, de nos animaux.
02:18 Et du coup, on n'est pas toujours bien compris.
02:20 Et du coup, la récompense n'est pas forcément là.
02:24 Donc, ce marché-là, sur toute la France,
02:26 c'est une façon de nous rencontrer.
02:27 On est tous des passionnés.
02:29 Et puis aussi de soutenir le monde rural en général.
02:31 - Vous travaillez combien d'heures par jour, tous les deux ?
02:34 - Alors, en ce moment, moi, c'est une période calme.
02:36 Donc, je vais faire mes 8 heures normales.
02:39 - Moi, en fait, à ce moment, je peux faire mes 8-10 heures,
02:42 mais péniblement, puisqu'en fait,
02:43 je reviens de soucis de santé très graves.
02:45 Et en fait, par rapport au Covid,
02:47 quand vous devez être hospitalisé, j'ai été hospitalisé.
02:50 On m'a dit "Vous restez, j'ai pas de solution pour mes animaux".
02:52 Je lui ai dit "Bon, on débranche tout, je me barre".
02:54 - Ah ouais ? - Oui.
02:56 - Vous êtes parti de l'hôpital, vous avez tout...
02:57 - J'ai dit "Je pars, vous me garderez pas,
02:59 j'ai pas de solution pour m'occuper de mes vaches,
03:01 je rentre chez moi".
03:03 Parce que derrière ça, on vous accuse...
03:05 Vous savez, les animaux, on s'occupe aussi bien des naissances,
03:08 mais des fois, on a des moments très tristes,
03:10 et on nous juge là-dessus.
03:12 Et donc, on dit "C'est un mauvais éleveur, ceci, cela".
03:16 Et après, moi, j'ai choisi les animaux en liberté, dans les champs,
03:20 plutôt qu'en bâtiment, c'est un choix,
03:22 parce que du coup, c'est beaucoup plus de travail,
03:24 c'est plus de surveillance.
03:26 Et en bâtiment, c'est d'autres problématiques.
03:28 Et on est tous agriculteurs, on est tous des complémentaires.
03:31 On vous offre notre passion, notre métier, chacun à notre façon.
03:35 Et donc là, plus que jamais, on a besoin d'unité,
03:38 mais c'est aussi l'unité du pays, parce que, à l'heure actuelle,
03:42 manger français, c'est aider les paysans français.
03:45 - Vous arrivez à dégager combien par mois, vous ?
03:48 - Au bout, ça fait zéro.
03:50 - Quoi, zéro ? Vous travaillez pour rien ?
03:51 - Ça paye la nourriture de mes deux patous, qui viennent d'arriver,
03:55 parce que le loup est arrivé en Normandie, il est passé.
03:57 - Ah, le loup ? - Le loup est passé, oui.
03:59 - Il faudrait qu'il passe par chez Daniel.
04:03 Ça fait longtemps qu'elle ne l'a pas vu.
04:07 Et donc, quoi, zéro ?
04:08 - En fait, parce que du coup, tout est investi dans la ferme.
04:13 J'ai eu un souci à un moment donné, au mois de novembre,
04:16 parce que la ferme et la maison, souvent, tout est lié.
04:19 Donc, en fait, on revient avec nos difficultés à la maison.
04:22 En fait, je me suis fait couper le courant.
04:24 Et là, j'étais complètement… Je ne savais plus quoi faire.
04:29 Et c'est ma compagne, qui venait d'arriver dans ma vie,
04:32 qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour m'en mettre au courant,
04:35 au mois de novembre.
04:36 Mais c'était extrêmement compliqué.
04:38 Je n'avais pas de soutien autour de moi,
04:39 puisque, en étant agriculteur sur un bel espace,
04:43 on peut gêner des projets, des gens qui ne sont plus nombreux autour de nous.
04:47 Donc, en fait, c'est très difficile d'avoir le soutien d'un maire,
04:50 d'avoir le soutien de ses conseillers.
04:51 [Musique]

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