Avec Philippe Arlin, sexologue et sexothérapeute, auteur de « Libérez votre désir », et de « Charly, le chat du sexologue - la sexualité expliquée par un chat » avec Nawak aux éditions La Musardine
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00:06 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:10 Et bien sûr, si vous avez des questions à poser sur cette pratique, vous pouvez nous appeler sur
00:15 Sud Radio 0800 26 300 300, nous parlons de la sodomie en compagnie de Philippe Harlin,
00:20 sexothérapeute. Et c'est Aurélie qui nous retrouve. Bonjour Aurélie.
00:24 Bonjour Brigitte, bonjour Philippe.
00:26 Bonjour Aurélie.
00:27 Merci de participer à cette émission. Alors vous avez aussi eu des hauts et des bas par rapport à cette pratique.
00:36 Exactement. Avec une très mauvaise expérience, beaucoup trop jeune, pas du tout préparée.
00:42 Et du coup, je me suis traînée ce mauvais avis sur la sodomie pendant des années,
00:47 à ne plus vouloir retenter l'expérience. Jusqu'au jour où j'ai rencontré mon compagnon actuel
00:56 qui lui pratiquait avec sa partenaire d'avant et qui m'a mis en confiance.
01:04 Surtout, on s'est lancé pendant une période où c'était plus approprié.
01:11 C'était pendant ma grossesse, puisque sur la scène de ma grossesse, par voie vaginale,
01:19 on manquait de sensation. Et du coup, on est parti sur cette voie-là pour arriver à trouver un moyen
01:31 que je prenne du plaisir et lui aussi. Et ça a été une super expérience.
01:35 Sauf que suite à l'accouchement, j'ai eu des petits soucis liés à la grossesse,
01:42 un peu comme un chat qui a des crises hémorroïdaires qui font que c'est une partie de mon corps
01:49 que je n'exploite plus à cause de ça, parce que ça me déclenche forcément des crises.
01:55 Mais a contrario, ce qu'on fait, c'est qu'on pratique sur lui.
02:03 On le faisait auparavant tout seul lors de masturbations.
02:13 Avant de vous avoir au téléphone, j'ai dit qu'il fallait que je me dise exactement ce que je ressens
02:20 pour que je puisse faire part à tout le monde de ton témoignage au travers de ma voix.
02:27 Et du coup, je ressens de faire ça.
02:34 Donc au départ, lorsqu'il se masturbait, il utilisait un plug, j'imagine ?
02:42 Voilà, tout à fait.
02:45 Ça nous permettait aussi quand on ne vivait pas ensemble et qu'on était à distance,
02:58 quand on faisait l'amour en vidéo, de partager ça aussi.
03:01 Et puis quand on a fini par habiter ensemble, et aussi avant de pratiquer sur moi,
03:07 ça me rassurait de le faire sur lui ou pour lui, pour voir, parce que j'avais vraiment une image très négative.
03:16 Et ça lui permettait de prendre du plaisir physiquement et aussi psychologiquement,
03:24 puisque je me servis de mes doigts, de petits plugs.
03:29 Et puis quand, pas tout, en même temps on est allé progressivement,
03:34 mais ça peut dériver encore aujourd'hui sur le fait que j'utilise un GodSensor.
03:40 Et là, du coup, on brille totalement les jeux de rôle,
03:44 où ça lui permet de totalement lâcher prise et d'être plutôt dans ma position habituelle de soumission,
03:54 d'être pris par moi.
03:57 Et donc lui, évidemment, prend du plaisir, j'imagine, sinon je ne vois pas pourquoi il le ferait.
04:03 Oui, voilà.
04:04 Il arrive, j'imagine, jusqu'à l'orgasme ?
04:07 Oui, tout à fait.
04:09 Et vous, ça vous apporte une sensation d'être un peu dominante ?
04:16 Ah oui, totalement.
04:17 C'est quelque chose qui vous excite énormément ?
04:20 Eh bien c'est ça, en fait, voilà, je n'ai pas d'excitation.
04:22 Avec ça, j'ai découvert aussi l'excitation psychologique, en fait,
04:27 de me rendre compte que je n'ai pas besoin de stimulation physique pour être excitée,
04:31 mais de savoir que je lui donne du plaisir, que je suis en plein pouvoir.
04:38 C'est le deuxième plein pouvoir que j'arrive à avoir après la fellation,
04:42 mais c'est la sodomie, je suis en plein possession de tous les pouvoirs
04:46 dans les codes de la sexualité, de notre sexualité.
04:50 Oui, Philippe Harlin, le témoignage d'Aurélie montre bien quand même que les couples se libèrent.
04:56 C'est un témoignage qu'on n'aurait pas entendu, nous qui faisons cette émission ensemble depuis maintenant 22 ans.
05:01 La première fois qu'on avait abordé la sodomie, c'est notre petit secret,
05:05 on s'était fait un peu taper sur les doigts.
05:07 Ce n'était pas Sud Radio.
05:09 C'était tabou !
05:11 Et on entend aujourd'hui un témoignage qu'on n'aurait certainement pas pu entendre il y a 20 ans, non ?
05:18 Mais ce que je vois, c'est que, excusez-moi cette phrase,
05:21 j'ai l'impression que c'est l'anus des hommes qui bouge.
05:24 C'est que, enfin, les hommes arrivent à s'approprier leur anus
05:30 sans en faire un symbole d'homosexualité.
05:33 Parce qu'on sait très bien que pour un homme, la question va venir se poser là,
05:36 si je prends du plaisir au niveau anal, est-ce que ça fait de moi un homosexuel ?
05:40 Et là, on l'entend bien dans le témoignage de ce couple, et merci d'en témoigner,
05:45 qu'il est question de prendre du plaisir et que ça ne dit rien du partenaire ou de la partenaire.
05:50 Ce qui est important, c'est de découvrir une zone érogène parmi d'autres,
05:54 mais on sait à quel point elle est connotée,
05:57 et que chez les hommes, elle est vraiment connotée comme synonyme de désir homosexuel.
06:03 Et vous pouvez dire que ça a beaucoup évolué par rapport à ça.
06:08 Oui, justement, moi j'aimerais pouvoir témoigner et vous dire,
06:12 on n'a aucun problème à en parler, les gens autour de nous,
06:16 et notamment les hommes, ça ne leur pose aucun problème.
06:18 C'est très très faux, parce qu'il est très à l'aise avec moi,
06:22 mais les gens autour de nous savent qu'on est à l'aise sur notre sexualité,
06:27 mais dès que moi je n'ai aucun tabou, comme j'en parle avec vous,
06:32 et que je commence à prendre la température avec les hommes de mon entourage,
06:36 des amis, ou quoi,
06:39 de suite ils se bloquent, et là je me dis, est-ce que c'est un vrai beau cas,
06:43 ils n'ont jamais testé leur anus, vraiment c'est des fous,
06:46 ou alors ils font les prudes, et dans ces cas-là, c'est nul de ne pas en parler,
06:52 parce que si tout le monde en parlait, on n'en ferait pas autant du fouine comme ça,
06:57 alors que c'est juste du plaisir, et ce n'est pas autre chose.
07:01 Non, mais je pense que sincèrement, ça renvoie à des choses,
07:09 le mot pédé, l'homophobie, elle se dirige toujours vers le passif,
07:14 c'est celui qui s'est fait enculer,
07:16 donc vraiment, pour l'homme, reconnaître qu'on peut prendre du plaisir par là,
07:23 c'est forcément s'interroger sur sa propre virilité.
07:27 Je crois que c'est beaucoup d'hommes qui se fassent enculer alors, pour prendre autant de plaisir.
07:32 Merci, je suis pour, je partage cet avis.
07:37 Oui, mais Aurélie, encore une fois, c'est une liberté que vous avez réussi à atteindre,
07:45 et bravo à tous les deux, parce qu'en plus, lui, non seulement il a testé,
07:50 cela dit, des hommes qui testent tout seul, il y en a plus qu'on ne le croit.
07:55 Il le disent pas tous, mais il y en a plus.
07:58 Mais ce que je trouve formidable dans votre couple, c'est qu'il vous en a parlé très librement,
08:04 et puis vous, vous avez été aussi très ouverte à ça,
08:06 parce qu'il y a des femmes aussi qui ne supporteraient pas d'être dans votre position,
08:10 où vous êtes finalement celle qui va donner du plaisir à l'homme,
08:15 comme s'il pouvait avoir des tendances homosexuelles,
08:18 parce qu'il y a ça aussi chez les femmes, on l'entend chez les hommes,
08:21 Philippe Harlin, vous êtes d'accord, il y a aussi des femmes qui pensent
08:23 qu'un homme qui va prendre du plaisir...
08:25 - Qui sont terrorisées à l'idée que leur mari puisse être homosexuel, bien sûr.
08:28 - Et donc c'est pour ça que c'est compliqué, et c'est là où on voit qu'il ne faut pas tout mélanger,
08:34 on mélange souvent l'orientation et l'identité.
08:38 Votre compagnon sait très bien que c'est un homme,
08:41 et il a une orientation vis-à-vis des femmes, vis-à-vis de vous.
08:44 Voilà, il n'y a rien de plus compliqué à comprendre,
08:50 mais on confond toujours un peu, comme si en fonction de ce qu'on fait,
08:55 on fait des choses et on est quelqu'un.
08:58 - C'est juste une énorme preuve de confiance en l'autre.
09:03 - Oui.
09:04 - De faire ça. Que ce soit une femme ou un homme, d'ailleurs,
09:07 pour moi c'est une confiance absolue.
09:10 - Oui, vous avez raison, parce que la sodomie peut faire mal,
09:14 vous dans votre cas évidemment, si vous avez des hémorroïdes,
09:18 la question ne se pose même pas,
09:20 mais la sodomie peut faire mal dès qu'on n'est pas en confiance
09:23 et que l'autre veut nous prendre avec son désir à lui,
09:28 sans tenir compte de ce qu'on peut ressentir, bien sûr.
09:33 En tout cas, c'est quelque chose que vous pratiquez souvent,
09:39 ou bien une fois de temps en temps ?
09:41 - Non, c'est de temps en temps.
09:43 C'est la petite cerise sur le gâteau.
09:45 - Quand il a été sage.
09:47 - Voilà.
09:49 - D'accord. Bon, écoutez, merci Aurélie de ce témoignage.
09:53 Vous portez un gode ceinture ou vous utilisez un plug ?
09:57 Comment vous fonctionnez ?
09:58 - Un gode ceinture.
10:00 - D'accord.
10:01 - C'est un plug qu'on rajoute sur la ceinture,
10:05 pour adapter plusieurs godes selon l'usage.
10:09 - D'accord. Et du coup, vous avez réellement la sensation,
10:12 par votre mouvement de bassin, d'être celle qui prend ?
10:16 - De le voir à quatre pattes en levrette et de le prendre,
10:23 déjà j'ai toute la vision de ce que lui voit quand c'est moi sa place.
10:28 Et ce côté soumis, plutôt moi dominante.
10:34 Parce que du coup, ce n'est pas un gode qui rentre à l'intérieur de mon vagin,
10:39 je n'ai pas de ressenti physique.
10:41 C'est tout dans la tête pour le coup.
10:44 - Oui, là vous n'avez rien qui excite votre corps,
10:48 ce n'est que votre tête qui est excitée, évidemment.
10:52 - C'est ça. Et je sais juste qu'après je serai punie dans l'autre sens,
10:55 parce que ça me va très bien.
10:58 - Il y a plus de pression quand même derrière.
11:00 - Je la demande en même.
11:03 - Bon alors tout va bien. L'équilibre est sauf.
11:07 - De toute façon, c'est ce qu'on oublie de dire,
11:11 je devrais le dire plus souvent, la zone la plus érogène chez l'humain, c'est le cerveau.
11:15 - Oui.
11:17 - C'est évident. C'est peut-être ce qu'il faudrait rappeler à chaque émission.
11:23 En tout cas, merci beaucoup Aurélie de ce témoignage.
11:26 - Avec plaisir.
11:28 - Je pense qu'on a déjà dit beaucoup de choses sur cette pratique qui reste,
11:33 comme l'a dit aussi justement Aurélie, un peu taboue.
11:37 Mais cela étant dit, Philippe Harlin,
11:39 ce n'est pas nécessaire non plus de raconter à ses proches, à ses amis, la sexualité.
11:44 La sexualité, ça reste de l'ordre de l'intime.
11:46 Et ce que fait un couple, ça ne le regarde que lui.
11:49 Dans les dîners entre amis, on n'a pas à raconter ce qu'on fait sexuellement.
11:55 - Oui, mais ça je crois que c'est parce que c'est malheureusement une espèce de tendance un peu masculine.
11:59 Et là, effectivement, cette tendance masculine, je pense,
12:02 ne s'enrichit pas de se vanter d'avoir des plaisirs à nos.
12:06 Mais effectivement, je vous rejoins complètement,
12:09 la sexualité n'a pas besoin de ce partage.
12:13 Elle a besoin justement d'un partage privilégié avec une personne
12:17 qui est celle avec laquelle on est en couple,
12:20 et de pouvoir partager des secrets.
12:22 Ça c'est important, mais d'aller s'étaler sur ces pratiques, non.
12:25 - Non, je pense que ce n'est absolument pas nécessaire.
12:29 On va continuer dans cette deuxième heure à évoquer la sodomie.
12:32 Vous avez des questions à poser, vous avez envie de témoigner.
12:35 N'hésitez pas, vous nous appelez sur Sud Radio au 0826 300 300.
12:40 Et puis, la petite devinette, avant de laisser la place aux infos,
12:45 Philippe Arlin, c'est une devinette, vous pourriez peut-être trouver la réponse.
12:51 Que dit l'épouse de l'éjaculateur précoce Philippe Arlin ?
12:55 On aura la réponse après les infos.