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00:00 [Musique]
00:08 20h21, France Info, les informés, Jean-François Aguirre.
00:14 Bonsoir, le séisme en Turquie et en Syrie est la question de l'aide internationale à la une des informés.
00:21 Également le débat houleux sur la réforme des retraites à l'Assemblée,
00:25 l'ouverture de Gérald Darmanin en Corse, comment lutter contre la pornographie en ligne,
00:31 les informés avec Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales,
00:38 vous avez couvert tous les grands conflits, Patricia pour TF1,
00:41 Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24,
00:45 Henri Vernet, le rédacteur en chef adjoint aux Parisiens, aujourd'hui en France,
00:49 et Jonathan Boucher-Pétersen, éditorialiste politique à Libération.
00:54 Bonsoir à tous les quatre, bienvenue.
00:56 Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
00:58 [Musique]
01:00 La France est prête à apporter une aide d'urgence aux populations en Turquie et en Syrie
01:04 après le violent séisme qui a fait plus de 2600 morts dans les deux pays.
01:07 Déclaration d'Emmanuel Macron sur Twitter.
01:10 "Des images terribles nous viennent de Turquie et de Syrie après ce tremblement de terre d'une force inédite",
01:14 a donc réagi le chef de l'État.
01:16 "Nous pensons, votons, familles endeuillées".
01:18 Cette aide internationale, elle s'organise.
01:20 Les Etats-Unis, l'Union Européenne, Russie et autres pays,
01:23 tous se portent volontaires pour envoyer secouristes et moyens.
01:27 La mission s'annonce extrêmement difficile dans une zone immense
01:32 et particulièrement dévastée, comme le rappelle Arnaud Fresse,
01:36 le fondateur de l'ONG Secouriste Sans Frontières, invité de France Info TV.
01:41 Le problème aujourd'hui, c'est que les Turcs ont des équipes de secours,
01:45 mais elles ne sont pas suffisamment nombreuses.
01:47 La dernière nouvelle que j'ai eue par l'ONU, il y a 1400 secouristes actuellement sur les lieux.
01:51 C'est totalement insuffisant.
01:53 Le gouvernement a fait appel à l'aide internationale
01:57 et actuellement des équipes de secours sont en train de s'acheminer
02:01 avec toute une réglementation un peu contraignante,
02:04 mais tout le monde est en train de partir là-bas.
02:07 Sachant que le séisme s'étend grosso modo à peu près sur 450 kilomètres.
02:12 Il y a des villes et des villages sur 450 kilomètres qui ont été détruits.
02:15 Donc ça va être très compliqué d'attribuer à des équipes des zones précises de recherche.
02:21 - Patricia Allemoynière, vous connaissez bien la région du nord de la Syrie frappée par le séisme.
02:27 Patricia, zone de guerre où la situation politique, militaire en plus, vient compliquer la donne.
02:34 - Oui, parce que si en Turquie, on peut penser que dans les grandes villes,
02:37 effectivement, les secours sont déjà sur place et arriveront assez vite.
02:40 Il n'en est pas de même pour les petits villages et les petites villes alentours
02:43 où là, chaque fois, effectivement, les populations sont livrées un peu elles-mêmes.
02:47 Mais alors en ce qui concerne la zone qui est en Syrie,
02:50 contrôlée par les rebelles ou par les groupes islamistes et par la Turquie,
02:55 qui est une zone un peu particulière autour de Idlib,
02:57 où il y a quand même 5 millions de personnes, près de 5 millions de personnes qui vivent dans cette région,
03:02 là, elle est pratiquement inaccessible, cette zone,
03:05 parce que les routes sont coupées, parce qu'il y a une seule voie d'accès
03:09 pour faire pénétrer l'aide humanitaire qui est autorisée par la Turquie et par le régime syrien,
03:15 qui est Bab el-Aoua, qui est un poste frontière entre la Turquie et la Syrie.
03:19 Ça ne peut passer que par là, mais aujourd'hui, tout est fermé, tout est bouclé.
03:22 Donc, on a 5 millions de personnes, pratiquement, qui sont un peu livrées elles-mêmes.
03:26 Alors, il faut dire que sur place, il y a quand même une organisation médicale qui est très efficace,
03:30 mais dans cette organisation médicale qui est l'USM,
03:33 nous a fait savoir que deux de ces hôpitaux s'étaient effondrés, qu'ils avaient été obligés de les évacuer.
03:37 Et puis, il y a aussi les casques blancs, les fameux casques blancs qui se sont illustrés
03:41 durant la guerre entre le régime syrien et les rebelles, qui sont là pour sauver les gens.
03:46 Mais ils n'ont rien, ils appellent au secours. Ils n'ont encore moins que dans les parties dévastées de Turquie.
03:52 – Vous voulez dire, Patricia Lemoynières, que ça devrait, hélas,
03:54 alourdir le bilan des victimes dans cette zone-là ?
03:57 – De toute façon, déjà, certains estiment qu'on pourrait atteindre
04:01 deux à trois fois les estimations actuelles qui sont annoncées.
04:06 – Roselyne Febb, France 24, évidemment, les projecteurs braqués sur ce séisme en Turquie et en Syrie.
04:13 La Turquie qui a appelé à l'aide, elle a été la première, puis la Syrie.
04:17 Dans ces moments-là, c'est l'humanitaire qui prime.
04:20 – Absolument, oui, il y a 45 pays qui ont proposé leur aide,
04:25 y compris des pays pas forcément amis avec la Turquie, on peut penser à la Grèce, notamment.
04:31 Et puis Vladimir Poutine, lui, en profite aussi pour… il a déjà des militaires postés,
04:36 enfin, vous me corrigez si je me trompe, mais déjà là-bas,
04:39 puisqu'il est l'allié de Bachar el-Assad et il a sauvé son régime, on va dire.
04:48 Donc, pour Vladimir Poutine, voilà, c'est une façon aussi de dire,
04:52 voilà, je parle aux personnalités de la région, il a parlé à Erdogan et à Bachar el-Assad, bien sûr,
04:58 donc c'est une façon de se positionner aussi, mais ce que vous disiez est juste,
05:03 c'est-à-dire qu'à travers tous les conflits tragiques, que ce soit la guerre ou autre,
05:07 il reste quand même l'humanité qui prime.
05:11 – Vous confirmez Jonathan Bush et Peterson,
05:13 dans ces moments-là, au fond, c'est les haines presque mises entre parenthèses,
05:18 le temps des secours.
05:19 – C'est ce qu'il faut espérer, c'est souvent ce à quoi on assiste,
05:21 en tout cas au-delà de la couleur des régimes politiques,
05:23 évidemment c'est l'aide aux populations qui doit guider,
05:26 je crois que du côté du régime de Damas, on a dit, tout sera simplifié,
05:29 pas de contraintes administratives, ça va de toute façon être compliqué,
05:34 on a compris que c'était un défi logistique assez ahurissant,
05:38 c'est de toute façon des situations qui sont très complexes pour les secours,
05:41 parce que zone par nature très instable, sur le plan, on voit les images,
05:45 si c'est ça sur 450 km, effectivement c'est assez vertigineux,
05:51 dans les pays qui aident, ça va jusqu'à l'Ukraine,
05:53 c'est-à-dire qu'on voit dans ce moment-là, l'Ukraine qui est en guerre d'un côté,
05:55 qui trouve le moyen de dire "on est suffisamment fort pour",
05:59 donc voilà, après c'est tout à fait normal que chacun se précipite au secours d'eux,
06:04 après dans ce genre de moment, chaque heure, chaque jour,
06:07 on sait que les choses sont longues,
06:09 on va avoir des images pendant pas mal de temps,
06:12 de plus en plus horribles au fil des semaines.
06:14 – Oui, là-dessus Henri Vernet, il y a cette violence du tremblement de terre,
06:18 la magnitude 7,8, la réplique c'est 7,5, ce qui est considéré,
06:23 et puis dans une zone où les habitations ne correspondaient pas forcément
06:27 à les constructions, à une zone à risque, c'est un peu la difficulté.
06:31 – Oui, c'est la difficulté d'ailleurs, ce genre d'événement tragique,
06:34 ça révèle souvent que des normes ne sont jamais respectées,
06:37 que malgré des efforts qui ont été promis,
06:39 les constructions ne suivent pas forcément,
06:41 d'ailleurs je pense qu'inévitablement c'est un débat qui se posera dans la Turquie,
06:45 qui en plus est dans une période électorale,
06:47 puisqu'il y a une présidentielle qui est fixée pour mai,
06:50 peut-être sera-t-elle reportée,
06:52 mais sans aucun doute, après le temps de la douleur, du sauvetage,
06:57 de la primauté humanitaire, viendront forcément les questions,
07:02 et sans doute cette question-là apparaîtra-t-elle dans le débat.
07:05 Juste sur le symbole, bien sûr que dans ces moments-là,
07:08 l'humanitaire, l'urgence prime, et on se rappelle d'un seul coup qu'on est humain,
07:12 mais ça ne dure pas, ça ne dure pas très très longtemps,
07:14 d'autre part l'efficacité n'est pas souvent au rendez-vous,
07:17 et puis malgré tout la politique n'est jamais non plus complètement oubliée,
07:20 c'est vrai, vous l'avez cité, que ce soit côté ukrainien, que ce soit côté russe,
07:24 donc les deux belligérants qui proposent leur secours,
07:26 mais on a vu par exemple également le Premier ministre israélien,
07:28 Benyamin Netanyahou, qui a annoncé qu'il enverrait des équipes de secours en Syrie,
07:33 alors qu'il n'y a pas de relation diplomatique,
07:34 les deux pays sont officiellement toujours en guerre,
07:36 donc il y a cette annonce, puis quelques instants plus tard,
07:39 Damas dément, dit que non, bien sûr que non,
07:41 il est hors de question que des Israéliens viennent nous aider,
07:43 donc je veux dire que la politique n'est jamais totalement absente,
07:46 même dans le pire du tragique.
07:48 - Patricia Lémonière, quand nous préparions cette séquence,
07:51 vous m'expliquiez effectivement que les normes de construction,
07:54 c'est un peu le problème central de ce qui s'est produit après le séisme.
07:59 - Souvenez-vous du précédent tremblement de terre qui avait fait un nombre inestimable de morts,
08:06 il y a eu plusieurs milliers, je ne me souviens plus combien,
08:08 on était à 75 000 je crois.
08:10 - 7000, rien qu'à les 100 000.
08:12 - Voilà, c'était énorme, et là effectivement, les constructions avaient été mises en accusation,
08:17 et le régime avait dit bon pas de problème, en 2004,
08:19 il avait passé une loi en obligeant effectivement les constructions à ne plus être du béton
08:24 dans lequel on rajoutait du sable pour faire en sorte que les immeubles s'écroulaient comme ça.
08:29 Alors maintenant il va se poser la question,
08:31 est-ce que toutes ces constructions qui ont été refaites après 2004 ont bien respecté la loi,
08:35 et là je peux craindre que bon nombre d'entreprises soient hors la loi,
08:39 vu que vous avez vu les immeubles s'effondrent comme ça,
08:42 comme des châteaux de cartes,
08:44 donc ça sera encore une question posée au régime du président Erdogan.
08:47 - Allez, 20h et 11 minutes sur France Info,
08:49 dans un instant la réforme des retraites,
08:51 et vous le verrez, un débat particulièrement agité,
08:54 pour l'heure c'est le Fil info avec vous, Emmanuel Langlois.
08:57 - Et le bidon des deux violents séismes qui ont frappé le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine la nuit dernière,
09:04 eh bien il ne cesse de s'alourdir ce soir,
09:06 et dépasse désormais les 2600 morts, plus de 11 000 blessés,
09:11 les opérations de recherche d'éventuels survivants se poursuivent,
09:14 le président turc Recep Tayyip Erdogan décrète un deuil national de 7 jours dans tout le pays.
09:21 L'aide internationale s'organise, 140 secouristes français de la sécurité civile s'envolent ce soir pour la Turquie,
09:28 une trentaine de bénévoles de l'association pompiers de l'urgence internationale partiront sur place demain.
09:35 Dans l'actualité également, un hémicycle archi-comble,
09:38 les deux motions des oppositions rejetées, le débat sur la réforme des retraites a commencé à 16h,
09:43 tout à l'heure à l'Assemblée, pour deux semaines à haut risque,
09:46 sous la pression des syndicats qui organisent deux nouvelles journées de mobilisation,
09:50 à commencer par celle de demain mardi.
09:52 Conséquence, à Paris, les TGV seront fortement perturbés,
09:56 la majorité des trains intercités annulés et la fréquence des TER encore plus réduite.
10:01 En région, une vingtaine de stations de métro seront par ailleurs fermées à Paris.
10:05 La SNCF qui appelle, dans la mesure du possible, les voyageurs à reporter leurs déplacements
10:10 et à favoriser le télétravail.
10:13 Gérald Darmanin, lui, était en Corse,
10:15 le ministre de l'Intérieur qui assistait à la cérémonie marquant le 25e anniversaire
10:19 de l'assassinat du préfet Claude Erignac en fin de matinée à Ajaccio.
10:23 Le lieu du crime est devenu depuis une place du souvenir.
10:28 France Info
10:30 20h21, les informés, Jean-François Ackilly.
10:36 - Patricia Lémonière, vous vouliez apporter une précision chiffrée.
10:39 - J'ai inversé les chiffres, c'était 17 000 morts en 1999,
10:44 donc 1 000 cas Istanbul.
10:46 - 17 000 morts.
10:47 - C'était les premiers chiffres qui avaient été communiqués.
10:49 - Allez, j'ajoute que 136 pompiers français vont partir dans les heures qui viennent
10:55 en Turquie et en Syrie, annonce le ministère de l'Intérieur.
11:00 À présent, la réforme des retraites et ce débat qui a commencé dans un climat
11:06 très tendu, voire houleux, avec une série de rappels aux règlements,
11:11 avec une brève suspension de séances.
11:13 On n'est pas dans une manif, on est dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
11:17 à tenue, à rappeler Yael Brome-Pivet, l'Assemblée qui a rejeté ce soir
11:22 une demande de référendum du Rassemblement national pour contester cette réforme des retraites.
11:27 La présidente du groupe RN, Marine Le Pen, a elle, dénoncé des manœuvres
11:31 pour distraire les députés pendant un scrutin sur cette réforme
11:36 avec certains messages malveillants.
11:39 Écoutez Marine Le Pen.
11:41 - Je tiens à dénoncer un fait extrêmement grave.
11:44 4 ou 5 de nos députés femmes viennent de recevoir un message leur indiquant
11:48 qu'un de leurs enfants est à l'hôpital, hospitalisé.
11:52 Il s'agit donc là d'une manœuvre qui vise à empêcher ou à distraire
11:56 les députés du RN de leur présence pour pouvoir voter cette notion référendaire.
12:02 Que des gens osent utiliser ce type de méthode, je tiens à le dire, est lamentable.
12:07 - Voilà, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brome-Pivet,
12:10 qui a demandé à Marine Le Pen de lui passer une copie des messages reçus.
12:13 Et sa collègue renaissance, Fadila Katabi, qui préside la commission des affaires sociales,
12:18 a à son tour dénoncé des intimidations, une fois n'est pas coutume.
12:22 Je vais être tout à fait d'accord avec Mme Le Pen, a-t-elle dit,
12:25 en ce moment nous sommes plusieurs à recevoir des lettres d'intimidation.
12:29 J'en ai reçu une avec des menaces sur nos familles et nos enfants.
12:32 Je me tourne vers vous, Roselyne Pfeffre.
12:34 On peut dire que ça commence sur les chapeaux de roue à l'Assemblée nationale.
12:37 - Surtout que ça va un peu trop loin.
12:39 Menacer quand même des députés à l'Assemblée nationale sur leurs enfants,
12:46 c'est effectivement minable.
12:48 Maintenant, il faut qu'il y ait une enquête.
12:50 Ça ne peut pas en rester là, parce que ce sont des faits très graves.
12:54 - En tous les cas, débat particulièrement houleux pour l'ouverture.
12:57 - Oui, mais ça, c'était attendu.
12:59 On n'est pas au St-James Club avec un verre de whisky au bord de la cheminée
13:04 et à discuter entre gens de bonne compagnie.
13:09 Non, c'est une âpre bataille qui commence et qui, malheureusement, va continuer.
13:16 Je pense que les retraites, on va en manger tous les jours.
13:20 - Pour vous donner un peu le ton de ces débats en ouverture à l'Assemblée nationale,
13:25 succédant à Olivier Dussopt, voici Gabriel Attal,
13:29 ministre délégué en charge des comptes publics,
13:32 qui a fait sensation avec une formule choc pour défendre le texte.
13:37 - Si on ne fait rien, les pensions de retraite ne seront bientôt plus financées
13:41 et baisseront mécaniquement.
13:43 C'est ça, la réalité.
13:46 C'est factuel.
13:48 Il y avait 12 millions de retraités il y a 20 ans.
13:51 Il y en aura, quoi que nous fassions, 20 millions dans les années à venir,
13:55 20 millions de retraites à payer tous les mois.
13:58 C'est quasiment un doublement en une génération.
14:01 C'est ça, la réalité.
14:03 N'ayons pas peur de le dire, en matière de retraite,
14:06 c'est une réforme ou la faillite.
14:09 - Une réforme ou la faillite, Jonathan Boucher-Péterson,
14:12 formule qui claque.
14:14 L'idée, c'est de marquer les esprits d'entrée de jeu.
14:17 - C'est l'argumentaire du gouvernement.
14:19 Quand on dit réforme vitale, réforme nécessaire, réforme pour sauver le système,
14:23 de fait, il a trouvé une punchline pour résumer tout ça et faire rebondir.
14:27 De toute façon, ça n'est qu'un premier jour.
14:29 Personne ne sait exactement sur quel pied danser.
14:31 On a compris que le gouvernement voulait marquer le coup,
14:34 que la NUP se cherche entre obstruction, volonté d'examen de l'article 7
14:38 autour du report, qui est quand même une demande des syndicats qu'on a eue jusque-là.
14:42 On sent que la priorité, quand même, c'est en coulisses.
14:45 C'est l'interview d'Elisabeth Borne dimanche.
14:47 C'est d'abord d'essayer de topper, de trouver un point d'accord avec LR.
14:51 Où LR, chacun joue un peu sa partition.
14:54 On voit Aurélien Pradié faire monter les enchères,
14:57 quand côté Éric Ciotti, on a le sentiment qu'il y a presque suffisamment sur la table.
15:01 Donc voilà, ça n'est que le premier jour.
15:03 Ça ne veut pas dire que ça va être comme ça tous les jours.
15:05 Oui, effectivement, on va en bouffer, comme on dit.
15:07 Je ne suis pas sûr que ça passionne les Français.
15:09 Après, ce qu'il faut se dire, c'est qu'il y a deux agendas en parallèle.
15:12 Il y a évidemment l'agenda de la rue,
15:14 qui reste quand même le principal rapport de force avec le gouvernement.
15:17 Et il y a quand même plus des petits arrangements à l'Assemblée
15:20 qui ne sont pas forcément le cœur de ce qui intéresse les Français aujourd'hui,
15:23 puisque le point d'achoppement, c'est les 64 ans.
15:26 Pour la CFDT, comme pour la majorité des personnes qui sont contre cette réforme,
15:29 et que ça, la Première ministre a dit depuis déjà pas mal de temps que c'était non négociable.
15:33 Donc il y a des aménagements, il y a des signaux, des clins d'œil, tout ce qu'on veut.
15:37 Mais la mesure d'âge, tant qu'elle est là…
15:40 La finalité de la NUP, en tant que porte-voix de la rue,
15:43 même si ce n'est pas la même façon de s'opposer, c'est le retrait du texte.
15:46 Donc de fait, oui, l'obstruction, elle fait partie des outils.
15:49 Il ne faut pas qu'elle devienne une finalité.
15:51 Olivier Dussopt, le ministre en charge du dossier, du travail,
15:56 justement a eu bien du mal à se faire entendre et à fustiger effectivement les élus de la NUP.
16:02 Tout ça est avancé sans sérieux, mais simplement au nom d'un débat.
16:07 Soit, mais au total, que voyons-nous ?
16:09 18 000 amendements de la NUP, avec beaucoup de bruit, avec beaucoup d'indignation.
16:13 Et en réalité, rien que du mépris.
16:15 Du mépris pour nos débats, du mépris pour la démocratie,
16:18 du mépris pour ceux que vous prétendez servir.
16:21 Dans cette masse d'amendements de l'opposition, nous trouvons ici une ode à la paresse,
16:30 qui se traduit en réalité par la paresse de dépasser l'obstruction
16:33 et de porter des améliorations crédibles.
16:35 Quand on est attaché, comme vous le dites, au système par répartition,
16:38 on en débat, on le renforce, on l'améliore, on ne le bloque pas.
16:42 Patricia Lémonière, attaque directe et frontale contre les élus de la NUP.
16:46 La NUP, c'est le groupe, comme vous le souhaitez,
16:49 au litier du SOP qui paye de sa personne.
16:52 Il est obligé d'aller au combat, si je puis dire.
16:54 Je crois qu'il a souffert en ce début de séance,
16:56 parce qu'effectivement, il était totalement inaudible au début,
16:59 donc il a forcé sa voix.
17:01 Il y avait un côté un peu pathétique, d'ailleurs, à ce début de séance.
17:04 Non, mais là, je trouve qu'on est dans un curieux exercice
17:07 de ce que j'appelle la démocratie.
17:09 Parce que les Français, il ne faut pas oublier,
17:11 ont voté pour cette Assemblée pour avoir quand même un peu plus de démocratie.
17:14 Et là, on a un camp qui ne veut pas de cette loi,
17:18 qui veut le rejet complet de cette loi.
17:20 Donc, à la limite, on se dit, pourquoi débattre ?
17:23 D'où l'obstruction, d'où ces amendements qui n'en finissent plus
17:27 et qui font qu'on n'abordera peut-être même pas l'article 7.
17:30 Et puis, on a un gouvernement qui ne peut plus reculer,
17:34 qui ne peut pas dire, comme le président Chirac,
17:37 "on abandonne le projet",
17:39 même si d'abord, lui, il avait beaucoup plus la majorité
17:42 en l'occurrence que ce gouvernement-là.
17:44 Mais il ne peut pas le dire, le gouvernement,
17:46 parce que ça en est fini, s'il le dit.
17:48 Donc, on a deux camps, avec pratiquement obligé
17:52 de continuer là où ils sont lancés.
17:54 Alors, je ne vois pas comment...
17:56 - De tenir chacun sa position.
17:58 - Chacun sa position.
18:00 - Allez, nous restons là-dessus.
18:02 21 minutes sur France Info.
18:04 Tout d'abord, retour du Fil Info, avec vous, Emmanuel Langlois.
18:06 - Il n'y aura pas de grève générale samedi à la SNCF
18:08 à l'occasion de la journée de mobilisation,
18:10 la quatrième contre le projet de réforme des retraites.
18:12 Après celle de demain, les syndicats appellent en effet
18:15 à participer aux manifestations ce jour-là,
18:17 mais pas à arrêter le travail,
18:19 car une grande partie du pays sera en vacances.
18:22 Explique-t-il ?
18:24 Toulouse, Bordeaux, mais ici, Lille ou encore Angers,
18:26 des centaines de policiers se sont à nouveau rassemblés
18:29 aujourd'hui en France contre la réforme de la police judiciaire
18:32 et après la publication, la semaine dernière,
18:35 de deux rapports, dont l'un venu du Sénat
18:37 et qui étrille le projet voulu par le ministre de l'Intérieur,
18:40 Gérald Darmanin.
18:42 A l'étranger, le bilan des deux violents séismes
18:45 qui ont frappé le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine
18:47 la nuit dernière ne cesse de s'alourdir.
18:49 Il dépasse désormais les 2600 morts et près de 12 000 blessés,
18:53 près de 3500 immeubles sont effondrés en pleine nuit donc,
18:57 ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds.
19:00 Sept jours de deuil national ont été décrétés
19:03 par le président Erdogan.
19:05 Et puis ce nouvel épisode dans la flambée de tensions au Proche-Orient
19:08 où cinq Palestiniens ont été tués dans un nouveau raid
19:11 de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.
19:14 Le Hamas condamne un massacre, Israël affirme de son côté
19:17 que son opération visait à arrêter les suspects d'une attaque
19:20 fin janvier dans une colonie.
19:22 Enfin, six mois après avoir été poignardés aux Etats-Unis,
19:25 Salman Rushdie sort un nouveau roman, "Victory City",
19:29 l'écrivain britannique qui expose le récit épique d'une femme
19:32 au XIVe siècle qui va ériger une ville et subir les menaces
19:36 dans un monde patriarcal.
19:38 - Voilà donc 20 000 amendements, dont 18 000,
19:51 près de 18 000 pour la gauche et 13 000 pour les seuls élus
19:56 de la France insoumise.
19:57 Marine Le Pen en conférence de presse avait de nouveau
20:00 fustigé l'attitude des Insoumis, les appelant à retirer
20:03 ces amendements, 238 seulement pour le RN,
20:06 ce qui a fait dire à Mathilde Panot, la chef de file des Insoumis,
20:10 à la tribune du RN qu'il était une sorte d'opposition de confort.
20:15 Ecoutez Mathilde Panot.
20:17 - Sachez une chose, nous ne vous laisserons jamais tranquilles.
20:21 Alors, dans cette émission, vous avez vos chouchous.
20:25 Votre opposition de confort s'appelle le RN.
20:29 Ils ont déposé 219 petits amendements,
20:32 soit moins que Renaissance qui en a déposé 433.
20:36 L'opposition qui ne s'oppose pas, rien d'étonnant
20:39 puisque Marine Le Pen défend la retraite de 62 à 67 ans.
20:44 Pourquoi avons-nous été élus ?
20:47 Les Français assistent aujourd'hui au délabrement d'un régime.
20:51 La monarchie constitutionnelle veut qu'un homme, tout seul,
20:55 condamne un peuple tout entier à deux ans ferme.
20:58 - Henri Bernier, il y a deux camps qui s'affrontent.
21:01 Chacun veut le retrait du texte, mais chacun veut retirer le bénéfice politique.
21:05 - Oui, donc au total, ça fait 4 ou 5 camps.
21:08 Mais je voudrais quand même rebondir sur ce qui a été dit.
21:11 Parce que, ben non, qu'il y ait deux camps,
21:13 qu'il y ait des opposants et des partisans d'une réforme,
21:16 c'est le jeu démocratique le plus classique.
21:18 Et c'est normal que ça se joue à l'Assemblée.
21:20 Puisque là, le cœur battant, malgré tout,
21:22 même s'il est très affaibli, très montré par rapport à bien des démocraties matures,
21:25 c'est quand même au Parlement que les choses se jouent.
21:27 - Oui, mais à la limite, il y a autant d'empoignades, de chaudrons de débat,
21:30 parce qu'on n'assiste pas à une majorité absolue qui empoche le débat.
21:35 - Attends, on va voir ce qu'il va arriver à l'article 7.
21:37 - Mais oui, non, non, mais au contraire.
21:39 - Il y a un autre article 7, c'est celui du passage de 62 à 64 ans.
21:44 Il a déjà déculpé de savoir ça.
21:46 - Exactement, mais même ça, on verra.
21:48 - Il y aura les abandons, ça se retire.
21:50 - Mais donc, pour revenir à votre question,
21:52 oui, chacun des opposants veut jouer le rôle du véritable opposant
21:56 qui fera que cette réforme, elle aboutira ou ne l'aboutira pas.
21:59 Et en effet, la NUPS et l'ERN n'ont là-dedans pas les mêmes intérêts.
22:03 C'est vrai qu'on voit que depuis le début de ce législature,
22:05 l'ERN, en quelque sorte, essaie de se parer un petit peu de l'habit d'opposant responsable,
22:11 donc de gens qui seraient aptes à gouverner au cas où, prochain coup,
22:15 Marine Le Pen l'emporterait, ou en tout cas,
22:17 quelqu'un avec une casaque d'extrême droite RN l'emporterait.
22:21 Ce qui, on le voit bien, scrutin après scrutin, n'est pas totalement exclu.
22:24 Donc chacun se renvoie la balle. Le meilleur opposant, c'est moi, etc.
22:27 Mais comme je disais, plusieurs, donc les deux camps, en effet, là, dans l'opposition.
22:31 Mais encore de l'autre côté, il y a aussi plusieurs camps,
22:33 puisque au sein même de LR, qui est en effet le parti avec lequel essaie de passer un accord le gouvernement,
22:41 on voit bien que les 60... Pourtant, c'est un parti rikiki aujourd'hui.
22:45 4 et quelques à la présidentielle pour Vélinie Pécresse, 62 députés.
22:49 Bon, bref, eux-mêmes, ne sont pas unis. C'est pas un bloc.
22:53 – Ils ont 61, ils ont 61 en plus.
22:55 – Oui, 61 en plus. Et eux-mêmes ne sont pas en bloc. Il y a des ultras aussi.
22:59 – C'est pas hyper enthousiasmant comme rôle à jouer.
23:01 – Mais non, c'est pas enthousiasmant.
23:02 – Justement, Henri Vernet, c'est ce qu'a évoqué tout à l'heure Jonathan Boucher-Peterson.
23:05 Cette proposition, cette ouverture faite dans le JDD, le journal du dimanche,
23:09 hier par la première ministre, les personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans,
23:14 qui pourraient partir à la retraite à 63 ans et non pas 64,
23:19 les LR ont jugé insuffisante cette ouverture, notamment Aurélien Pradié,
23:23 vous l'évoquiez tout à l'heure, député du Lot, vice-président exécutif des Républicains tout de même,
23:27 qui a parlé de tromperie et demandé à aller plus loin,
23:30 interrogé sur cette prise de position hostile.
23:34 Voici ce qu'a répondu Aurore Berger, la présidente du groupe Renaissance,
23:38 député des Yvelines, invité de Marc Fauvel et sali à Braclia dans le 8.30 France Info.
23:43 – Vous savez, Aurélien Pradié n'est pas président des Républicains.
23:46 – Non, mais il affirme que l'ensemble des députés…
23:48 – Non, il affirme que l'ensemble des députés a signé son amendement.
23:51 – Ce n'est pas lui qui emporte l'adhésion des Républicains.
23:54 Et je crois que les électeurs de droite, ils sont attachés à deux choses,
23:57 ils sont attachés au fait qu'on sauve le système de retraite
24:00 et ils sont attachés à l'obtention de travail et de justice.
24:02 Donc j'appelle chacun à de la cohérence, la première ministre,
24:05 elle a fait un pas qui est essentiel pour aller vers plus de justice,
24:08 c'était une mesure qu'on demandait aussi fortement au sein de mon groupe, c'est fait.
24:12 – Ces Républicains, Roselyne Fèvre, oui ou non,
24:15 veulent-ils être les faiseurs de roi de cette réforme des retraites ?
24:19 C'est une petite valse.
24:21 – Non mais ce qui est amusant c'est que c'est le monde à l'envers,
24:23 c'est-à-dire que c'est les Républicains qui viennent adoucir…
24:26 – La jambe gauche de la majorité.
24:28 – Voilà, c'est la jambe gauche de…
24:29 – Et ils doublent la majorité par la gauche.
24:31 – Voilà, donc ça va peut-être donner des idées à certains
24:35 et justement à l'aile gauche de Renaissance de vouloir justement faire monter les enchères.
24:40 Alors je dirais, il ne faut pas pousser mémé dans les orties,
24:43 peut-être qu'à un moment, la première ministre dira "bon maintenant ça suffit"
24:48 parce qu'à chaque fois que vous avez une mesure, vous cédez sur une mesure,
24:51 c'est de l'argent en plus et c'est un coût qui n'est pas misérable.
24:55 Par exemple, la mesure où elle a lâché du laisse, c'est entre 600 000 et 1 milliard d'euros.
25:04 – 600 millions, pardon.
25:06 – 600 millions et 1 milliard.
25:08 Donc voilà, c'est un jeu risqué.
25:12 Donc il y a un moment, il ne faut pas non plus qu'elle dévitalise sa réforme.
25:17 – C'est ça.
25:18 – Patricia Lémoignière, cette première ministre qui va à la chasse au soutien,
25:21 est-ce qu'elle aura tiré toutes ses cartouches désormais ?
25:23 – Effectivement, on a l'impression que le vrai débat, c'est entre la majorité
25:29 de le parti Renaissance et les LR parce que les autres ne voulant pas du tout de cette loi.
25:36 Le débat il est là finalement.
25:38 – La négociation elle est là.
25:40 – Le débat il est plus avec la NUF.
25:42 – En termes de projet de société.
25:44 – En termes de projet de société, sur cette loi, la NUPES a très bien dit…
25:47 – La décision de Jonathan Boucher-Pétain.
25:49 – Je ne veux pas de cette loi, donc l'affaire de ce côté-là est réglée.
25:53 Donc les négociations sont effectivement entre les LR et le parti Renaissance.
25:59 Moi ce qui m'a beaucoup frappée, c'est de voir que la première ministre
26:03 fait des annonces dans le journal, le dimanche.
26:07 Avant, vous m'avez dit, il y a des commissieuses,
26:09 ils ont discuté en commission, d'accord.
26:11 Mais enfin, en théorie, quand on veut évoluer, quand on veut montrer qu'on négocie,
26:17 tout ça se fait au Parlement, mais pas par presse interposée.
26:20 Enfin maintenant, est-ce que le Parlement s'est déplacé dans les médias ?
26:25 – Ça m'a un petit peu surpris, ça vous a choqué ça.
26:27 – C'est une question que j'ai posée.
26:29 – Ça avait dû être dit avant.
26:31 – C'est un sujet tellement volatil comme ça,
26:33 on ne commence pas à abandonner la partie, à donner des petits…
26:37 – C'est une phase.
26:38 – Vous diriez, Jean-Luc Zambou, c'est lui ?
26:40 – C'est ça, et 93% des actifs qui sont contre cette réforme,
26:44 et que cette réforme entre 600 millions et 1 milliard concerne 30 000 personnes,
26:47 je suis sûr que ça ne va pas avoir beaucoup d'impact sur la mobilisation de mardi,
26:50 et encore moins sur celle de samedi.
26:52 – En revanche, ça annonce pas ce qu'à un moment,
26:54 ce gouvernement devra en tenir compte de la rue.
26:57 – Il y a un moment où il faudra forcément calculer,
27:00 regarder ce qui se passe dans la rue, dans les grèves,
27:03 et en effet ce ne sont pas les 20, j'allais dire, les 20 élus flottants,
27:07 les 20 députés flottants, c'est-à-dire, prêts à aller dans un,
27:10 comment dire, jusqu'au boutisme un peu surprenant de la part de Jean,
27:13 qui encore même prônait la retraite à 65 ans, voire à 67 ans,
27:16 qui aujourd'hui joue un petit peu les tupas marrons,
27:18 "plus à gauche que moi tu meurs",
27:20 et en tout cas beaucoup plus à gauche que l'aile gauche de l'ROM.
27:23 Je pense que la réalité du débat, vous l'avez dit justement,
27:26 c'est qu'il y a une société qui est en approche d'une société,
27:28 et donc il est non seulement entre le gouvernement,
27:30 ses alliés, les circonstances et la NUP, mais également avec la rue.
27:33 Donc des bougées viendront forcément, et il y a une possibilité d'ailleurs.
27:36 – Merci Henri Vernet, vous m'avez fait la transition,
27:39 nous évoquerons justement ce qui se passera demain et samedi
27:43 dans la deuxième partie des Informer de France Info,
27:46 il est 20h30.
27:47 [Musique]
27:53 – Et l'Info est avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
27:56 – Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:58 2 800 personnes ont péri dans les séismes de Turquie et de Syrie,
28:02 derniers chiffres disponibles qui sont loin d'être définitifs.
28:06 Un deuil national de 7 jours est décrété en Turquie,
28:09 la terre a tremblé à deux reprises très fortement,
28:12 une première en pleine nuit, et la seconde en fin de matinée
28:15 à la frontière des deux pays.
28:17 La France envoie sur place 136 secouristes, des pompiers
28:20 et des chiens spécialisés pour ce type de catastrophes.
28:23 D'autres pays comme l'Allemagne, l'Italie, la Russie ou encore
28:26 les États-Unis envoient également de l'aide.
28:29 Deux motions de l'opposition rejetées à l'Assemblée nationale
28:32 avant l'examen de la réforme des retraites et de ses 20 000 amendements,
28:36 la motion de rejet déposée par la France Insoumise
28:39 et la motion référendaire du Rassemblement national.
28:42 L'ouverture des débats s'est faite dans une ambiance très tendue
28:46 dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
28:48 La contestation avant même la nouvelle mobilisation de demain.
28:51 L'université Rennes II est bloquée ce soir et le restera demain
28:55 pour la troisième journée interprofessionnelle.
28:58 Il y aura également des perturbations dans les transports.
29:01 Des rassemblements seront organisés dans de nombreuses villes de France.
29:05 Comme la semaine dernière, 11 000 policiers et gendarmes
29:08 seront mobilisés, annonce le ministre de l'Intérieur.
29:11 Gérald Darmanin qui est en Corse pour les 25 ans de l'assassinat
29:14 du préfet Erignac. En exclusivité sur France Info,
29:17 il appelle les nationalistes à serrer la main tendue du gouvernement
29:21 ouvert à plus d'autonomie.
29:24 Google riposte à ChatGPT.
29:26 Le groupe veut finaliser son propre robot de conversation.
29:30 Il est baptisé Bard. La différence avec ChatGPT,
29:33 c'est que la version de Google sera connectée à Internet
29:36 et pourra donc réactualiser les réponses aux questions.
29:41 France Info.
29:43 20h21. France Info. Les informés de Jean-François Ackil.
29:49 Elle n'est pas d'intelligence artificielle, mais du réel.
29:52 Pour les informés, nous allons évoquer ce qui va se passer demain.
29:56 Que fait le gouvernement face à cette mobilisation
29:59 contre la réforme des retraites ? Nous évoquerons Gérald Darmanin,
30:02 son ouverture en Corse et nous dirons quelques mots
30:05 pour refermer ces informés sur l'information délivrée
30:08 par Le Parisien en France sur la lutte contre la pornographie en ligne.
30:13 Cela concerne beaucoup de parents.
30:16 La deuxième partie des informés avec Patricia Lémonière,
30:19 grand reporter spécialiste des questions internationales.
30:22 Roselyne Fèvre, la chef du service politique de France 24.
30:25 Henri Vernet, rédacteur en chef à Jean au Parisien en France.
30:28 Et Jonathan Boucher-Peterson, éditorialiste politique à Libération.
30:32 Allez, que va-t-il se passer désormais, dans les jours qui viennent ?
30:38 Nous avons Elisabeth Borne, la première ministre,
30:41 qui s'est évoquée à l'instant, qui s'est exprimée hier
30:43 dans les colonnes du journal du dimanche.
30:45 Et voici ce qu'elle a pu dire ce matin après une rencontre
30:50 avec le président de la République pour leur réunion hebdomadaire.
30:55 Le débat parlementaire s'est fait pour faire évoluer le texte, l'enrichir.
30:59 Et je n'ai pas de doute que les députés auront à cœur d'améliorer ce texte.
31:03 Je ne vais pas me substituer aux députés.
31:05 Il y a des amendements et donc on les examinera.
31:07 Vous savez comme on le fait depuis le départ.
31:10 On examine chacune des propositions, chacune des idées.
31:13 Et on examinera chacun des amendements.
31:15 Vous voyez Patricia Lémonière, je ne vais pas me substituer aux députés.
31:18 Oui, mais en fait, c'est substituer la veille,
31:20 puisqu'elle a proposé des évolutions avant que les députés puissent même les proposer.
31:25 Roselyne Fèvre, elle annonçait quand même un peu, elle annonçait les avancées.
31:31 Et dans la page suivante, il y avait Éric Ciotti qui disait qu'il n'y aurait pas de 49.3 si on les écoutait.
31:37 Non, mais c'était Parisien.
31:39 C'est un ping-pong entre les deux.
31:41 Dans tous les cas de figure, le Parlement se déplace dans la presse.
31:44 Le Parlement se déplace dans la presse, nous dit Patricia Lémonière.
31:47 Mais ce n'est pas une raison pour que ça soit démocratique.
31:49 Non, non, mais les ballons de l'essai, typiquement, ils sont lancés dans les médias.
31:52 Roselyne Fèvre, voulez-vous questionner en fait sur l'idée de, quelle est l'idée ?
31:56 C'est de tenir bon, c'est d'afficher une certaine forme de calme olympien,
32:00 alors que le débat s'annonce compliqué, etc.
32:03 Alors le calme olympien, oui, forcément.
32:07 À chaque jour, suffit sa peine, c'est ça ?
32:09 On va les enfiler comme ça, les faire.
32:12 Quand on va la frucher à l'eau, qu'elle s'oppoudre.
32:15 Non, la rue, c'est ce qui était dit tout à l'heure,
32:19 c'est que la bataille de la rue, elle est perdue.
32:22 Les Français ne veulent pas de cette réforme.
32:25 Maintenant, ça se joue effectivement au Parlement.
32:29 C'est là que tout se joue, c'est là qu'Elisabeth Borne concentre ses forces,
32:34 et que l'opposition d'ailleurs se bouffe le nez entre l'ANUP
32:40 et le Rassemblement National qui les traite de bourrins, je crois.
32:44 Tout ça sous les yeux du Renaissance qui essaye de négocier avec les LR.
32:51 Et puis la rue, d'un autre côté, comme si dans le fond,
32:56 c'était la pression qui ne baissait pas dans la rue.
32:59 Mais tout le monde le sait, ça va se décider au Parlement.
33:02 – Jonathan Boucher-Peterson, puisqu'il a évoqué la rue,
33:05 qu'est-ce que nous allons observer ?
33:08 La mobilisation, j'imagine, est-ce qu'elle faiblit,
33:10 est-ce qu'elle ne faiblit pas, mais encore ?
33:13 – C'est une mobilisation qu'il faut regarder en deux temps,
33:15 comme il y a cette date du week-end qui est censée être
33:17 la grosse démonstration de force puisque c'est la première mobilisation
33:21 qui se tiendra justement un week-end,
33:23 qui permet aux gens de descendre dans la rue sans avoir besoin
33:26 de poser un jour de grève, le tout avec une SNCA et des syndicats de la SNCF
33:30 qui ont plutôt, je trouve, bien joué sur le plan tactique
33:33 ou du signal de ne pas s'enfermer dans une grève.
33:36 – De ne pas aller à la grève pour ne pas pénaliser les voyageurs.
33:39 – C'est le début des vacances et on sent qu'il y a évidemment un enjeu,
33:41 c'est toujours le cas dans ce genre de mobilisation,
33:43 surtout quand un pouvoir crie à la prise d'otages
33:45 avec beaucoup d'élégance à chaque fois qu'il y a une grève.
33:48 Donc là, il y a plutôt des syndicats qui ne sont pas dans le jusqu'au-boutisme,
33:52 c'est aussi l'enjeu de ce front uni qui comporte et la CFDT et la CGT et FO,
33:57 enfin toutes les forces syndicales unies.
33:59 Il y a du débat aussi en interne chez eux,
34:01 pour l'instant on a le sentiment que Laurent Berger n'a pas de point d'appui
34:04 ou pas de raison de prendre ses distances,
34:06 il a dit qu'il était contre le blocage pour le blocage,
34:08 c'est un peu ce que disent aussi une partie des insoumis
34:10 qui sont les spécialistes à l'Assemblée,
34:12 on n'est pas pour l'obstruction, pour l'obstruction.
34:14 Il y a un enjeu à trouver le bon curseur entre démonstration de force,
34:17 entre mise sous pression du gouvernement et en même temps
34:20 ne pas se mettre à dos des Français qui sont de façon singulière,
34:23 historique et massive dans le rejet de la réforme.
34:27 Après on risque effectivement d'être dans un jeu
34:29 où les gens sont très remontés et en même temps sont très lucides
34:33 sur la capacité de ce pouvoir à passer en force,
34:35 ou en tout cas à s'affranchir de ce qui est assez basiquement
34:38 la réalité politique du pays à l'instant T.
34:40 - Patricia Lémonière pour poursuivre ce que dit Jonathan Boucher-Bettersen,
34:43 vous disiez tout à l'heure, au fond chacun est figé dans sa posture,
34:47 sa position, effectivement le gouvernement ne cèdera pas,
34:51 ne reculera pas, il ne peut pas le faire, vous disiez,
34:53 notamment sur la mesure d'âge,
34:55 quant aux manifestations elles vont se poursuivre et ensuite ?
34:59 - Elles vont se poursuivre, alors il faut se souvenir que
35:02 lors de la précédente réforme sous Nicolas Sarkozy,
35:05 pour reprendre plutôt celle-ci,
35:07 puisque c'est celle-ci qui est la plus proche de celle qui se passe en ce moment,
35:10 puisqu'il y avait aussi recul de l'âge de la retraite
35:14 et aussi des annuités, des temps...
35:16 - Des mobilisations dans la rue.
35:17 - Et des grosses mobilisations dans la rue,
35:20 des très fortes mobilisations avec plus d'un million de personnes
35:23 sur plusieurs mois.
35:24 Donc la seule différence qu'il y a c'est qu'à l'époque,
35:28 si vous vous en souvenez Nicolas Sarkozy montait au créneau,
35:30 il parlait presque en permanence, il parlait beaucoup,
35:32 alors que là, finalement, on a l'impression que le président Macron,
35:36 je crois que vous en avez parlé d'ailleurs aujourd'hui dans "Le Parisien",
35:39 le président Macron étant... Henri Vernon en a parlé aujourd'hui en "Le Parisien",
35:42 le président Macron s'occupe d'Europe
35:44 et même la première ministre a préféré laisser son ministre du Travail...
35:50 Donc les techniques, le président Sarkozy disait
35:55 "il est hors de question, ça va passer et je vais vous la faire passer cette réforme".
35:58 - Oui, il les approche...
35:59 - Alors que là, on invoque la justice, l'équilibre,
36:02 c'est complètement différent dans le discours
36:05 et en même temps la rue reste très forte et c'est à la française,
36:09 parce que vous allez dans les autres pays, ça ne se passe pas comme ça.
36:12 - Henri Vernon, vous estimez que le président doit descendre dans l'arène un moment donné,
36:16 ou est-ce qu'il va descendre ? Vous avez une idée ?
36:18 - Oui et non, parce que ce président est quand même extrêmement clivant.
36:20 Donc s'il ne se montre pas, il y a aussi un aspect tactique...
36:23 D'abord, il ne peut pas s'en empêcher, parce qu'on regarde à la fois qu'il est en étranger,
36:26 il ne peut pas s'empêcher de balancer une petite torpille
36:29 pour dénigrer les grévistes, pour dénigrer les manifestants,
36:33 pour dénigrer l'opposition, ça bien sûr,
36:35 voire pour dénigrer les français dans leur ensemble.
36:37 Il le fait un peu moins et ça, c'est jamais perçu, c'est plutôt contre-productif.
36:41 Donc il vaut mieux parfois qu'il se mette au-dessus de la mêlée,
36:43 qu'il montre que de toute façon, lui, il a d'autres enjeux
36:46 et puis surtout, accessoirement, il rappelle à sa majorité
36:48 que de toute façon, quelle que soit l'évolution des prochaines semaines,
36:51 des prochains mois, lui sera toujours là, dissolution ou pas,
36:53 si on a un qui restera jusqu'au terme, c'est bien lui.
36:55 Néanmoins, une fois qu'on a dit ça, moi, je ne suis pas si sûr
36:59 que le gouvernement, que le Parlement, ou en effet tout ce jour-là,
37:04 en tout cas sur un plan formel et sur un plan légal,
37:07 parce que c'est là que de toute façon, à la fin, elle sera votée.
37:09 Que ce soit par le 49-3 que veut éviter Elisabeth Borne et la majorité,
37:13 ou que ce soit par un accord de coulisses, un accord de boutiquiers,
37:17 finalement, avec Allaire, de toute façon, elle sera votée.
37:22 Que les Français y soient résignés, ça, j'en suis pas si sûr,
37:25 parce que ce qui est intéressant, il y a la rue, vous l'avez bien rappelé,
37:28 Jean-Antoine-B.Pétersen, il y a également les sondages.
37:30 – Moi, je n'ai pas décidé de résigner, j'ai dit que c'était lucide
37:31 sur la volonté de ce pouvoir de passer en France.
37:33 – Absolument, voilà, pour autant, est-ce que ce pouvoir n'en tiendra absolument pas compte ?
37:36 J'en suis moins sûr, parce qu'il y a aussi les sondages
37:38 qui montrent la cristallisation des camps, et notamment de l'opposition,
37:41 vraiment de deux tiers des Français, ferme.
37:43 Et donc, où est-ce que ça pourrait bouger ?
37:45 Je vais pas regarder bien, justement, à travers ces petites négociations,
37:48 tractations derrière boutique, enfin, j'exagère en disant ça,
37:51 caricature avec Allaire, il y a quand même des points extrêmement intéressants.
37:54 Et quand on regarde le point des carrières longues,
37:56 on voit que peu à peu, on pourrait s'acheminer à une mesure
38:00 qui porterait ce qu'on appelle la « clause de revoyure » en 2027,
38:04 c'est-à-dire au moment où, justement, se jouera aussi l'élection présidentielle.
38:08 Et là, où est-ce qu'on en sera en 2027 ?
38:10 Si la réforme chemine comme elle devrait, on en sera à une retraite à 63 ans,
38:15 et je crois un trimestre.
38:17 Ça peut être le point de sortie, on pourra être de ce type.
38:20 On rajoute la clause de revoyure, qui serait l'élément de souplesse dans cette proposition.
38:26 Grand débat en 2027.
38:28 Absolument. Voilà ce que nous pouvions dire ce soir,
38:30 à la veille de cette troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
38:34 Dans un instant, nous évoquons l'avenir institutionnel de la Corse.
38:38 20h41, Minute sur France Info, retour du Fil Info, avec vous, Emmanuel Langlois.
38:43 Et la bataille autour du projet de réforme des retraites est donc véritablement lancée.
38:49 Depuis cet après-midi, avec le début de l'examen du texte à l'Assemblée,
38:53 il durera deux semaines.
38:54 C'est une réforme où la faillite a lancé devant les députés.
38:58 Gabriel Attal, le ministre délégué chargé des Comptes publics.
39:02 Pour accentuer la pression contre le gouvernement,
39:04 les étudiants de la fac de Rennes 2 ont eux voté le blocage de leur université.
39:09 Ce lundi, des chaises et des tables portées à bout de bras,
39:12 les étudiants se sont emparés du mobilier universitaire pour bloquer les locaux de Rennes 2.
39:17 Météo France place le département des Pyrénées-Orientales en vigilance orange.
39:21 Neige verglas qui prévient que des cumuls de neige importants sont attendus demain
39:26 sur les Pyrénées et sur le pied-mont pyrénéen.
39:29 Le bilan des deux violents séismes qui ont frappé le sud-est de la Turquie
39:33 et la Syrie voisine la nuit dernière ne cesse de s'alourdir.
39:36 Il dépasse désormais les 2800 morts, plus de 11 000 blessés.
39:40 Le président turc décrète 7 jours de deuil national.
39:44 Environ 80 personnes, dont des élus et des proches de Cécile Köhler,
39:49 se sont rassemblées ce midi à Strasbourg pour soutenir la Française détenue en Iran depuis mai dernier.
39:54 Un autre Français, Benjamin Brière, retenu lue depuis mai 2020 en Iran,
39:59 est également accusé d'espionnage, et bien a commencé fin janvier une grève de la face,
40:04 c'est ce qu'annonce son avocat ce soir.
40:06 Enfin, le service de santé publique du Royaume-Uni, face à la plus importante journée de grève de son histoire,
40:12 mobilisé depuis décembre pour réclamer des augmentations de salaires,
40:16 les infirmières et les ambulanciers britanniques ont décidé pour la première fois de débrayer ensemble.
40:22 *Signal sonore*
40:24 *France Info*
40:26 *20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline*
40:32 Quel avenir institutionnel pour la Corse, un quart de siècle après l'assassinat du préfet Claude Hérignac,
40:38 le Girald Darmanin, venu présider ce matin la cérémonie, les commémorations à Ajaccio,
40:43 a proposé aux instances de Lille, ni plus ni moins, de reprendre les discussions sur son avenir.
40:50 Nous avons d'abord le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
40:53 *Gérald Darmanin* 25 ans après la mort du préfet Hérignac, il est temps d'inaugurer ensemble le début de la suite.
41:01 Oui, il est temps d'écrire une nouvelle page de l'histoire de la Corse, d'inscrire dans le marbre de la paix,
41:07 dans l'avenir que chacun se sente infiniment respecté.
41:14 Le gouvernement de la République y est prêt, il vous attend.
41:18 *Astérix et Alémonia, c'est une main tendue ?*
41:20 En tout cas, Gérald Darmanin a prononcé beaucoup et très souvent le mot "paix".
41:25 Donc ça, on a l'impression effectivement qu'il est...
41:28 Alors, cette ouverture, on peut dire, vient après une période de froid et d'un peu de glaciation
41:35 qui avait suivi les événements de mars, etc., les réunions qui avaient été annulées, etc.
41:40 Et là, c'était possible, en fait, parce qu'il y a eu, si vous voulez, le statut de Pierre Alessandri qui s'est débloqué.
41:48 Et donc, il reste encore un autre prisonnier à statut.
41:52 En débloquant les statuts de ces deux prisonniers, effectivement, ça allège le climat et ça permet de reprendre une forme de dialogue.
42:01 *Il faut être précis, vous avez raison de le rappeler absolument, Patricia Lémonière.
42:05 Le cas de Pierre Alessandri qui a bénéficié d'une mesure, on va dire, de semi-liberté.
42:12 Il est l'un des trois hommes condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Irignac.
42:19 Vous le savez qu'Ivan Colonna a été tué, assassiné en prison.
42:24 Et il reste éminemment le sort de Alain Ferrand, dit absolument.
42:29 Je me tourne vers vous, Roselyne Fèvre. Faut-il aller vers une amnistie des derniers prisonniers ?
42:36 Alors, je rappelle qu'il n'y a pas de statut de détenu politique, mais disons à caractère politique.
42:41 Non, mais l'amnistie est une tradition républicaine.
42:45 François Mitterrand avait amnistié les généraux poutchistes de l'OAS.
42:51 Donc, quand on veut tourner une nouvelle page, comme le dit Gérald Darmanin,
42:56 déjà, il faut qu'il y ait, un, une discussion qui s'engage et, deux, qu'elle aboutisse.
43:01 Et quand on veut tourner une page, effectivement, il ne faut pas de poids, de mesure.
43:06 Donc, il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas d'amnistie pour ces présidents.
43:11 Pas de raison qu'il n'y ait pas d'amnistie, vous nous dites, Roselyne Fèvre.
43:15 Oui.
43:16 Je précise que le sort pour Alain Ferrand et la décision de justice, c'est le 23 février prochain.
43:20 Nous sommes très proches d'une décision.
43:22 Jonathan Boucher-Pétersen, nouveau statut institutionnel pour la Corse, quel pourrait-il être ?
43:29 C'est l'autonomie, c'est ça, une autonomie renforcée ?
43:31 Si le ministre n'est pas capable d'être plus précis avec les revendications côté nationaliste ou autonomiste,
43:36 elles ne sont pas tellement plus précises.
43:38 On est quand même plutôt dans le changement de ton.
43:41 C'était surtout ça qu'il fallait dire.
43:43 On est prêt à discuter, après discuter de quoi, comment.
43:46 On s'est que Gérald Darmanin avait lancé ce mot d'autonomie un peu comme un chiffon rouge pour certains,
43:52 ou en tout cas une bouée sur laquelle les autonomistes pouvaient s'accrocher.
43:56 Gilles Simeoni, en l'occurrence, l'homme fort de la Corse.
43:59 C'est vrai que le changement de ton est notable.
44:01 Emmanuel Macron, quand il était allé en Corse au début de son premier quinquennat,
44:04 ce n'était pas du tout ce discours-là.
44:06 C'était accompagné de Jean-Pierre Chevènement.
44:08 C'était plutôt pour une réaffirmation de la République et une seule République.
44:12 Et en gros, mettre un petit peu la Corse au pas.
44:15 C'était quand même l'idée.
44:16 Il avait dit que, on rappelle que Gilles Simeoni faisait partie des avocats qui ont défendu Yvan Colonna.
44:21 Il avait quand même dit que ça ne se plaide pas, ce genre d'acte.
44:24 Donc c'est quand même pas rien.
44:25 Aujourd'hui, il y a évidemment l'enjeu à sortir du blocage.
44:28 Parce que c'est aussi la responsabilité de Paris de ne pas entretenir une situation qui ne peut pas avancer.
44:33 D'une certaine manière, maintenant que la main est tendue, la balle est dans le camp de l'exécutif local.
44:37 C'est-à-dire que c'est à Gilles Simeoni de clarifier ce que sont concrètement les demandes du camp ex-nationaliste, aujourd'hui autonomiste.
44:44 Ce n'est pas clair. Ce n'est pas clair du tout.
44:46 Après, il faut qu'il y ait une vision de Paris pour la Corse.
44:48 Je suis d'accord.
44:49 Il faut que l'État fonctionne beaucoup mieux, notamment sur la police et la justice.
44:53 Et puis 80...
44:54 Mais l'État, il est déjà pas mal présent en Corse.
44:56 Je ne sais pas si Jean-François me contredira, mais 80% des Corses sont pour l'autonomie.
45:02 Et d'ailleurs, les îles en Méditerranée, pour la plupart, ont un statut spécifique.
45:06 Écoutez, je ne suis pas sûr d'imposer un tel chiffre.
45:10 Non. En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a déjà un calendrier qui est instauré.
45:15 Gérald Darmanin se rend dans l'île deux jours à, a-t-il dit, mi-février.
45:20 J'évoquais le 23 février pour la décision concernant le sort d'Alain Ferrand.
45:25 Et Gilles Simeoni, qui est le président du conseil exécutif, et Marie-Antoinette Maupertuis, qui elle, préside l'Assemblée de Corse,
45:34 ont convié à une reprise de discussion le 24 février. Henri Vernet se la va relativement vite.
45:40 – Oui, et ça, c'est la vraie bonne nouvelle, elle est là.
45:43 C'est qu'en effet, les discussions ont repris et que donc maintenant,
45:46 il faut rentrer dans le concret, il faut faire évoluer cette situation.
45:48 Maintenant, moi, ce qui m'étonne un petit peu, vous avez remarqué que le mot "paix"
45:52 a souvent été prononcé par Darmanin, qu'apparemment, il avait parlé de l'autonomie.
45:55 – Qu'est-ce qu'il a dû dire ce mot "paix" à vos yeux ?
45:57 – Et ça, moi, je… enfin, depuis très longtemps, je regarde ce dossier.
46:00 Il se trouve qu'il fait partie de ceux qui sont assez rémainants, quand même, dans notre vie publique.
46:05 J'ai toujours été frappé par l'inflation des mots.
46:08 Je veux dire, parfois, vous avez des Corses qui vous parlent de "processus de paix",
46:12 mais enfin, on ne parle pas… ce n'est pas Israël et les Palestiniens.
46:14 On est quand même dans une république, on est dans un même ensemble.
46:17 Et là, il y a une espèce de pseudo-romantisme qui entoure souvent ces rapports.
46:23 Alors, les Corses eux-mêmes, mais qui est souvent entretenu de manière un petit peu complaisante
46:27 par certains ministres, par certains gouvernements.
46:30 Oui, vous l'avez dit, c'est vrai que…
46:31 – Qu'est-ce que vous préfériez comme mot ? "Apaisement", peut-être ?
46:33 – Non, mais discutons de manière pragmatique.
46:35 Moi, il se trouve, vraiment, c'est un endroit que je connais, moi, que j'ai quand même bien connu.
46:39 Et c'est vrai qu'il souffre, en effet, de son statut insulaire.
46:42 Ça, c'est une évidence.
46:44 Que ce territoire n'a pas été bien traité tout le temps.
46:47 Ça, c'est très clair.
46:48 Mais l'autonomie, qu'est-ce que ça veut dire ?
46:49 Ça veut dire, en effet, inspirons-nous de ce qui se joue dans la plupart des îles méditerranéennes.
46:53 Regardez la Sicile, regardez la Sardaigne, regardez les îles espagnoles, les Baleares, etc.
46:57 – Qui sont sous statut d'autonomie.
46:59 – Mais cela, en effet, il faudrait que déjà les Corses eux-mêmes sachent
47:02 de quoi on parle exactement quand on parle d'autonomie.
47:04 Est-ce que ça veut dire quoi ?
47:05 Qu'est-ce que c'est que cette histoire de statut ?
47:07 – Un système décentralisé.
47:08 – Oui, mais qu'est-ce que c'est qu'un statut de résident
47:09 où vous seriez plus Corse, plus Français, moins que d'autres, etc. ?
47:13 Et donc, selon votre degré de corsitude ou de francitude,
47:16 comme dirait Ségolène Royal,
47:18 eh bien, vous auriez droit ou non à investir sur l'île,
47:20 à acheter une résidence sur l'île, etc. ?
47:22 Ben non, ça c'est une rupture de l'égalité entre les citoyens.
47:25 Donc, il y a quand même vraiment des bases sur lesquelles il faudrait se mettre d'accord.
47:28 Et puis, en effet, discuter de choses qui méritent de l'être.
47:31 Assurer un développement qui ne soit pas fondé que sur le tourisme,
47:35 rompre en effet les inconvénients de l'insularité.
47:38 Bref, il y a beaucoup de gras à moudre,
47:40 mais sans forcément n'imber tout ça d'un romantisme un peu…
47:44 – Et sans rentrer dans le détail, il nous faudrait du temps, Patricio Alimonia,
47:47 mais déjà, il faudrait que les élus de l'île, quelle que soit la couleur politique,
47:52 déploient déjà les compétences qui auraient déjà été déléguées en Corse.
47:57 Il y en a quelques-unes.
47:59 – Ça, c'est la grande idée de Gérard Damalin,
48:01 qui a rappelé même aux Polynésiens qu'ils devaient eux-mêmes un peu mieux gérer
48:06 et répondre aux compétences qui leur ont été octroyées par leur statut.
48:12 Moi, je crois aussi que dans cette volonté de reprise de dialogue,
48:17 il y a des deux côtés, aussi bien c'est Gilles Simeoni que du côté de Gérard Damalin,
48:23 une certaine crainte de ce qui se passe à bas bruit, en dessous.
48:28 Il y a quand même eu des arrestations en décembre qui se sont passées, qui existent.
48:33 Il y a aussi, on sent à bas bruit, une radicalisation de certains.
48:43 – Notamment des jeunes d'ailleurs.
48:46 – Voilà, chez les jeunes.
48:47 Et donc, il y a une urgence peut-être, aussi perçue autant bien par Simeoni
48:51 que par le gouvernement, de reprendre le dialogue avant que ça s'échappe par ailleurs.
48:57 – C'est vrai que le bilan de Simeoni, qui tentait justement d'ouvrir une nouvelle page
49:00 et donner un débouché politique, j'allais dire raisonnable,
49:03 à des aspirations qui parfois sont manifestées assez au-delà de la loi,
49:07 le bilan, il est mi-chèvre, mi-chou.
49:09 – Et faire en sorte que les attentats ne reprennent pas dans l'île.
49:12 Voilà ce que nous pouvions dire ce soir.
49:14 Nous allons évidemment, éminemment, reparler très vite de ce dossier
49:17 dans les jours qui viennent.
49:18 20h52 sur France Info.
49:20 Pardon pour ce léger retard.
49:21 Retour avec vous sur le Fil Info, Emmanuel Langlois.
49:24 [Musique]
49:25 – 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France demain mardi.
49:29 Donc 4 000 à Paris pour encadrer la troisième journée
49:32 de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites,
49:35 annonce du ministère de l'Intérieur ce soir.
49:38 Conséquence de ce mouvement à Paris, les TGV seront fortement perturbés,
49:41 mais aussi dans le reste de la France.
49:43 La majorité des intercités annulées et la fréquence des TER en région encore plus réduite.
49:49 Une vingtaine de stations de métro seront carrément fermées dans la capitale.
49:54 La famille et les amis de Siem, Béloa Mia, se sont réunis ce lundi
49:58 pour un ultime adieu à la jeune femme retrouvée morte mercredi dernier
50:03 dans une forêt près d'Alesse, dans le Gard.
50:05 Ses obsèques se sont ensuite déroulés dans l'intimité.
50:08 L'aide internationale commence à s'organiser après les deux violents séismes
50:12 qui ont frappé le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine la nuit dernière.
50:16 Le bilan dépasse désormais les 2 800 morts, plus de 11 000 blessés.
50:20 La France envoie dès ce soir en Turquie 139 secouristes de la sécurité civile.
50:26 Ce sera sa seconde visite hors d'Ukraine depuis le début de la guerre.
50:30 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait être présent en personne
50:34 jeudi à Bruxelles à l'occasion d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne.
50:40 Et puis quelques mois après l'arrivée de ChatGPT, le logiciel américain qui déchaîne les passions,
50:46 Google annonce le lancement en phase de test de son propre robot conversationnel,
50:51 baptisé BARD, et contrairement à son concurrent, il sera lui connecté à internet
50:56 et pourra donc actualiser en permanence et en temps réel ses réponses.
51:00 C'était la une ce matin du Parisien, aujourd'hui en France,
51:12 elle concerne la pornographie en ligne.
51:16 La France va imposer un dispositif de certification de l'âge
51:21 afin de bloquer l'accès à ces sites internet porno pour les mineurs.
51:26 C'est ce qu'a annoncé en substance au Parisien le ministre délégué en charge du numérique, Jean-Noël Barraud.
51:32 Le dispositif n'est pas encore tout à fait bien déterminé.
51:36 En tous les cas, les parents sont au cœur de l'enjeu, explique Thomas Romer.
51:40 Il s'exprime aussi dans les colonnes du Parisien.
51:42 C'est le directeur fondateur d'Open, l'observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique,
51:48 invité ce matin également sur France Info.
51:50 Je pense qu'aujourd'hui, il ne faut pas se fleurer.
51:53 Il faut que les parents qui nous écoutent soient réellement conscients du fait que,
51:56 en l'état actuel des choses, c'est quasiment impossible que les enfants ne tombent pas sur ces contenus,
52:01 quel que soit l'âge.
52:03 Et donc, tout l'enjeu est de les y préparer en abordant les choses avec des mots simples
52:07 pour éviter que ces images fassent infraction dans la construction de ces enfants.
52:12 – En finir avec cette confrontation des mineurs, des enfants avec la pornographie en ligne,
52:17 est-ce que c'est possible Henri Vernet ?
52:20 – Étant donné, enfin, vu le plan qui est dessiné, annoncé dans nos colonnes ce matin,
52:25 on voit que c'est quand même une œuvre de longue haleine, que ça demande beaucoup de travail.
52:28 D'abord, ce qui est frappant…
52:29 – Ça passe par la certification de l'âge.
52:31 – Exactement, c'est-à-dire s'assurer que des mômes, parce qu'on parle de ça,
52:35 on parle maintenant d'enfants qui ont 10 ans, 11 ans en primaire.
52:38 Il y a des enseignants de primaire qui ont été frappés par les mots employés
52:42 par les petits dans les cours de recréation,
52:45 en se rendant compte que c'est des mots qui émanent de ça, des sites pornographiques.
52:49 Donc ça commence extrêmement jeune, et…
52:52 Enfin, n'en parlons pas, évidemment, quand il s'agit plus tard du collège.
52:56 Et donc, le but de cette réglementation, de ces contraintes qui vont être imposées à ces sites,
53:03 c'est vraiment de s'assurer véritablement que les utilisateurs ont 18 ans, sont majeurs.
53:09 Et on voit que c'est très compliqué, on cite d'ailleurs une…
53:12 – Tout au long, préservant l'identité.
53:14 – Roselyne Fèvre, oui.
53:15 – Exactement, voilà, il faut s'assurer de ça, de ne pas…
53:17 – Vous êtes sceptique, Roselyne Fèvre, oui ?
53:19 – Non, mais je n'ai pas tellement compris comment ça fonctionnait, j'ai essayé…
53:22 – C'est bien expliqué pourtant, dans le journal.
53:24 – J'ai relu une fois ou alors, je suis mal comprenante.
53:26 – C'est dans le journal.
53:27 – Non, j'ai du mal à concrètement savoir comment, sans être identifié,
53:34 vous allez pouvoir donner votre âge, enfin bon bref, j'ai pas…
53:39 – Oui, Patricia Lémonière, oui.
53:40 – Le système n'est pas encore…
53:41 – Je ne sais pas si quelqu'un a compris ce qu'il m'explique.
53:43 – Le système n'est pas encore créé complètement, au niveau de la signature numérique.
53:46 Ils ont dit, en vous lisant, que ça serait annoncé pour plus tard.
53:50 – Oui, c'est long terme.
53:51 – Effectivement, il y a une urgence, il y a une urgence au niveau des parents, je crois aussi,
53:55 et c'est surtout la dévalorisation, très souvent, enfin moi, c'est ça qui me choque le plus,
54:00 du corps de la femme qui existe, qui n'est plus qu'une marchandise.
54:03 Et donc, on s'étonne de voir que le rapport homme-femme
54:07 redevient déséquilibré dans les jeunes générations.
54:10 Eh bien, je pense que cette industrie du porno favorise ce déséquilibre à nouveau.
54:14 – Oui, Jonathan Boucher-Batterson, les opérateurs de téléphonie
54:18 vont être aussi dans la boucle, si je puis dire.
54:20 Puis ils ont les fichiers, eux, avec l'âge des abonnés.
54:23 Il faut quand même étoffer le dispositif.
54:26 – C'est pour ça qu'il est censé être lancé au mieux en septembre,
54:29 plutôt fin d'année, enfin dernier trimestre de cette année.
54:31 – Plutôt fin d'année.
54:32 – L'idée, c'est de mettre un verrou que seuls les adultes majeurs pourraient débloquer.
54:37 Donc c'est plutôt ça.
54:38 Après, il y a plein d'enjeux, qui est le respect des données personnelles,
54:42 c'est ce qui a chopé dans les plans qui ont été…
54:44 parce que l'Angleterre a essayé de légiférer sur le sujet,
54:46 ils sont encore en train de discuter.
54:48 Et on sait que le sujet revient de façon récurrente avec l'ARCOM,
54:51 le précédent gouvernement avait aussi essayé de lancer des initiatives.
54:55 Il y a un enjeu évidemment de territorialité,
54:57 parce que la majorité des sites pornos qui sont diffusés en France
55:01 ne sont pas dans la Creuse, à Paris ou à Lyon.
55:03 – Ils sont de l'étranger.
55:04 – Comme dans beaucoup de domaines, il y a l'enjeu d'avoir quelque chose d'un peu supranational.
55:08 Et puis, encore une fois, si la régulation est nécessaire,
55:11 le principal levier quand même, ça reste l'éducation, ça reste le dialogue,
55:14 donc à l'échelle des familles, mais aussi à l'échelle des écoles.
55:17 – Parler aux enfants.
55:18 – Parler aux enfants.
55:19 – Que ce soit dans l'éducation aux médias ou dans ce qui ressemble à l'éducation sexuelle,
55:23 il y a un enjeu de santé publique et de santé mentale qui est assez majeur.
55:26 – Jonathan, la une avec vous de Libération Demain.
55:29 – La tragédie, on revient en long, en large.
55:32 – Le séisme.
55:33 – Sur le drame qui touche la Turquie et la Syrie.
55:35 – Et la une du Parisien Aujourd'hui en France, Henri Werner.
55:37 – Une large place au séisme également, mais avec une enquête, un dossier à nous,
55:40 sur les femmes qui investissent de plus en plus les réseaux de trafiquants de drogue.
55:44 – Et merci à vous deux, Patricia Lémonière et Roselyne Fèvre,
55:47 Bonne soirée.