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Pour Le Média, aujourd'hui, notre journaliste Cemil Sanli vous emmène une fois encore prendre l'air hors des studios. Cette fois, nous sommes au cœur du mouvement social parisien qui s'oppose, comme partout en France, à la nouvelle réforme des retraites qu'Emmanuel Macron se borne à vouloir faire passer presque seul contre tous.
Hier mardi 31 janvier, plus de 10 jours après la première journée de mobilisation nationale qui avait battu un record de participation : entre 1,2 et 2M de manifestants dont des centaines de milliers rien qu'à Paris.
Une note confidentielle des renseignements fuitait lundi dans la presse et nourrissait l'inquiétude du pouvoir en informant d'une hausse probable du nombre de manifestants aujourd'hui.
Alors, y aura-t-il autant de monde (voire plus) cette fois?
Comment les français ont-ils vécu la séquence de communication politique depuis le 19 où le gouvernement s'est chaque jour montré plus fermé à la négociation?
La bataille de l'opinion est-elle vraiment perdue?
Et puis, gauche n'est-elle que bordel et anti-travail comme souhaite la dépeindre l'exécutif pour la décrédibiliser?
C'est ce qu'on va voir dans cette vidéo.
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Crédits :
Journaliste : Cemil Şanlı
Cadre : Elie Bonneton
Montage : Lorenzo C.
Pour Le Média, aujourd'hui, notre journaliste Cemil Sanli vous emmène une fois encore prendre l'air hors des studios. Cette fois, nous sommes au cœur du mouvement social parisien qui s'oppose, comme partout en France, à la nouvelle réforme des retraites qu'Emmanuel Macron se borne à vouloir faire passer presque seul contre tous.
Hier mardi 31 janvier, plus de 10 jours après la première journée de mobilisation nationale qui avait battu un record de participation : entre 1,2 et 2M de manifestants dont des centaines de milliers rien qu'à Paris.
Une note confidentielle des renseignements fuitait lundi dans la presse et nourrissait l'inquiétude du pouvoir en informant d'une hausse probable du nombre de manifestants aujourd'hui.
Alors, y aura-t-il autant de monde (voire plus) cette fois?
Comment les français ont-ils vécu la séquence de communication politique depuis le 19 où le gouvernement s'est chaque jour montré plus fermé à la négociation?
La bataille de l'opinion est-elle vraiment perdue?
Et puis, gauche n'est-elle que bordel et anti-travail comme souhaite la dépeindre l'exécutif pour la décrédibiliser?
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NewsTranscription
00:00 [♫ Musique ♫]
00:05 — Honte à vous ! Vous êtes la honte de la France !
00:07 — Ils sont tous en hémorragie nasale,
00:09 quand ils regardent le ticket de caisse,
00:10 mais ils n'ont même pas le moyen de payer le coton !
00:11 — Je me suis fait violence aussi, pour venir,
00:13 parce que moi aussi, je suis usée, un peu désabusée,
00:16 j'y crois plus trop.
00:17 — Les jeunes vont se mobiliser pour gagner le droit de faire,
00:19 en se gilet jaunisant.
00:20 — Moi, je trouve que c'est la bornelisation de la France !
00:23 — Le gouvernement dit « on ira jusqu'au bout »,
00:24 et nous, on me dira « on ira jusqu'au bout » aussi.
00:26 — Il aurait fallu que ça meure en 1805, hein !
00:27 C'est pas normal qu'on ait encore ce débat-là, aujourd'hui, quoi.
00:29 Ça a 100 ans de retard.
00:30 [♫ Musique ♫]
00:32 — Salut ! Pour Le Média, aujourd'hui,
00:34 je vous emmène une fois de plus prendre l'air hors des studios.
00:37 Cette fois, nous sommes au cœur du mouvement social parisien,
00:40 pour aller prendre le pouls, et surtout pour voir comment,
00:42 comme un peu partout en France aujourd'hui,
00:44 le mouvement social s'oppose contre la nouvelle réforme des retraites
00:47 qu'Emmanuel Macron se borne à vouloir faire passer,
00:50 presque seul contre tous.
00:51 Nous sommes le 31 janvier, plus de 10 jours après
00:54 la première journée de mobilisation nationale
00:56 qui avait battu un record de participation
00:58 entre 1,2 et 2 millions de manifestants et manifestantes,
01:01 dont des centaines de milliers, ici, rien qu'à Paris.
01:04 Une note confidentielle des renseignements
01:05 fuit cette hier dans la presse et nourrissait l'inquiétude du pouvoir
01:08 en informant d'une hausse probable du nombre de manifestants aujourd'hui.
01:11 Alors, y aura-t-il autant, voire plus de monde, cette fois ?
01:15 Comment les Françaises et Français ont-ils et ont-elles vécu
01:17 la séquence de communication politique depuis le 19
01:20 où le gouvernement s'est montré chaque jour un peu moins ouvert à la négociation ?
01:24 La bataille de l'opinion est-elle vraiment perdue ?
01:26 Et puis, la gauche n'est-elle que bordel et anti-travail
01:30 comme souhaite la dépeindre le gouvernement pour la décrédibiliser ?
01:33 C'est ce qu'on va voir dans cette vidéo aujourd'hui.
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01:38 [Musique]
02:04 - Vous êtes déjà présente au 19 ?
02:06 - Oui. Pas à Paris, mais à Colmar.
02:09 - Ah, et pourquoi Paris aujourd'hui alors ?
02:10 - Parce que je pense qu'il faut marquer le coup.
02:12 Faut marquer le coup, faut venir dans son pays,
02:14 enfin dans son pays, dans son... dans son fief, hein, M. Macron, hein.
02:19 Et puis lui dire que moi en tant qu'infirmière
02:20 je me vois pas travailler jusqu'à 64 ans.
02:22 Vous imaginez à 64 ans, là actuellement j'ai 60 résidents à ma charge, toute seule.
02:27 Vous imaginez à 64 ans ? Là j'en ai 54.
02:30 — C'est les mêmes revendications, on est toujours contre
02:34 l'augmentation de l'âge de départ à la retraite.
02:36 C'est toujours une cause qui nous tient à cœur et
02:39 comme la réforme n'est toujours pas abandonnée, on est toujours là pour dire non.
02:42 — Je pense que si tout le monde se soulève contre cette réforme,
02:46 peut-être que ça peut bouger les choses, je ne suis pas sûre, mais j'espère.
02:50 [Musique]
03:03 — L'ambiance est là, l'ambiance est bonne.
03:05 Moi je vois énormément de monde, de gens mobilisés et surtout déterminés pour pas lâcher.
03:11 Et je pense que les propos de Mme Borne qui dit « on lâchera rien », non.
03:15 C'est... c'est nous qui ne lâcherons rien,
03:17 c'est eux qui seront obligés de... de retirer cette réforme.
03:20 — Bah oui, il faut continuer. Le gouvernement dit « on ira jusqu'au bout »,
03:23 et nous on dira « on ira jusqu'au bout » aussi, jusqu'à ce qu'il a... jusqu'à ce qu'il l'enlève.
03:27 — Je pense que Emmanuel Macron est déterminé à aller au bout, et qu'il est prêt à tout.
03:31 Mais je pense aussi que les salariés de ce pays sont déterminés
03:34 parce que cette réforme elle est injuste, injustifiée, injustifiable.
03:38 C'est seul la rue pour a... pour a s'exprimer.
03:40 Nous à l'Assemblée, bien sûr, on... on fera le travail, on sera présents, on pugnace.
03:44 Mais euh... c'est la rue qui peut agir, et c'est les salariés mobilisés qui peuvent le faire.
03:48 — Évidemment, on a été là quand ça concernait les régimes spéciaux,
03:51 on est là quand ça concerne aussi le régime général.
03:54 Il faut savoir être tous ensemble dans la lutte, et ne pas...
03:57 faire chacun son combat dans son coin.
03:59 La retraite, ça concerne absolument tout le monde,
04:01 donc il faut qu'on se batte absolument tous ensemble.
04:03 Et je pense qu'effectivement, les jeunes doivent se mobiliser
04:06 pour gagner le bras de fer, en se gilet jaunisant.
04:08 Gilet jaunisant... — Pour quoi ? Ça veut dire quoi ?
04:10 Ça veut dire se radicaliser, ça veut dire prendre le problème à la racine.
04:13 C'est-à-dire prendre conscience qu'aujourd'hui le capitalisme,
04:15 le régime économique dans lequel on est contraints de vivre,
04:18 eh bien, il détruit les corps, il broie la vie, il détruit la planète.
04:22 Il est coupable de toutes les sévices qu'on subit.
04:24 Donc ce problème commun, il faut s'y attaquer, pour construire un monde meilleur.
04:27 Parce que certes, on subit la merde, mais on peut tendre vers le meilleur.
04:30 Ce qui peut faire plier ce gouvernement,
04:32 c'est une mobilisation sociale sans précédent.
04:34 Le peuple a un pouvoir énorme quand il...
04:37 quand il décide de se mettre en branle.
04:39 Ce sont les mobilisations, c'est aussi...
04:41 euh, des outils de lutte, et c'est aussi des outils de victoire.
04:44 On est-- On a la continuité du combat, il est normal d'être présent aujourd'hui.
04:47 J'tiens à rappeler que les syndiqués
04:49 représentent 5 à 6 % de la masse salariale,
04:51 donc quand tu remplis une manifestation de deux millions de personnes,
04:54 y a aussi des gens qui sont non-encartés, non-syndiqués,
04:56 qui font pas partie d'associations, qui faut pas oublier à la table des négociations.
04:59 J'essaye de mettre des... des petits coups de pied,
05:01 des petits coups de coude à l'ensemble des syndicats pour dire aussi à un moment donné,
05:04 arrêtez de faire semblant qu'y a pas de représentants chez les Gilets jaunes,
05:07 pour pouvoir discuter, se mettre aussi autour de la table
05:09 si une négociation est due à y avoir,
05:10 pour qu'on évite d'oublier l'ensemble des Français
05:12 qui représentent aujourd'hui la France et qui sont aussi des travailleurs,
05:15 pour qu'on puisse en m-- enfin mettre une vraie convergence,
05:17 une vraie solidarité entre tous ceux qui combattent dans la rue aujourd'hui,
05:20 pour faire avancer tout le monde et non pas que ceux qui ont le droit
05:23 d'avoir une étiquette ou qui font partie d'une corporation.
05:25 En fait, moi ce que j'veux dire c'est que les jeunes,
05:26 on est les premiers concernés. Pourquoi ?
05:28 Parce que la réforme aujourd'hui c'est 64 ans.
05:30 Mais demain ce sera 65, 66, 70 ans.
05:33 Parce que ce processus, c'est un processus de démantèlement des conquistes sociaux.
05:36 Qui date maintenant depuis plusieurs années, depuis plusieurs décennies,
05:39 et qui n'est pas prêt de s'arrêter.
05:40 Donc effectivement, si on n'y met pas stop maintenant, si on ne freine pas
05:43 ce processus de démantèlement des conquistes sociaux, on va tout perdre.
05:46 Et on aura plus de sécurité sociale, nous n'aurons plus rien.
05:48 Voilà la raison pour laquelle on est des premiers concernés, les jeunes.
05:51 Je pense qu'on est dans la continuité du combat.
05:52 Au-delà des réformes des retraites, euh, si on part du principe qu'on... qu'on gagne,
05:56 euh, on fait quoi ? On continue à bouffer de la paille,
05:58 on continue à bouffer du bitume.
05:59 On continue à vivre jusqu'à... 64 ans avec 1 200 € par mois
06:03 et à pas pouvoir boucler les fins de mois, je pense qu'on va pas très bien arriver.
06:05 Donc je pense qu'au-delà du combat des retraites,
06:07 y a un vrai malaise en France, de par l'augmentation du prix de l'énergie,
06:09 du prix des denrées. Tu verrais dans les quartiers les gens qui...
06:12 qui pleurent aujourd'hui à la sortie des caisses euh...
06:14 quand ils sont sortis du magasin et le prix que ça leur coûte.
06:16 Je pense qu'y a vraiment un gros gros problème et qu'il faudrait qu'on s'occupe de tout,
06:19 tu vois. Faudrait qu'on s'occupe de tout.
06:20 C'est qu'on a tout à gagner et rien à perdre.
06:22 Parce qu'aujourd'hui, on a des jobs précaires,
06:24 parce qu'aujourd'hui on passe des heures devant les filcrous
06:27 pour avoir des repas qui sont infectes, parce qu'on passe des heures...
06:30 On est des milliers aux distributions alimentaires pour prendre de la bouffe
06:33 parce qu'on n'a pas de moyens de se nourrir.
06:35 Et vu les prix qui augmentent !
06:36 Une TVA sur un euro, c'est pas la même TVA sur deux euros !
06:39 Vous faites quoi de cet argent ?
06:40 Pour que les hôpitaux soient délabrés,
06:42 que l'éducation nationale parte en couille,
06:44 pour qu'aujourd'hui les gens se retrouvent dans la rue !
06:45 Fondamentalement, on a des problèmes aujourd'hui en France.
06:49 — D'accord. — Les mecs, ils t'font croire
06:50 qu'ils vont te régler les problèmes du futur !
06:52 — Faut bien penser au futur, effectivement, transiter. — Mais d'accord !
06:55 Mais les mecs sont responsables, à présent,
06:57 de par leur passé et le manque de responsabilité qu'ils ont pu avoir !
07:00 Ils nous font croire qu'ils vont nous régler les problèmes du pré-- du futur
07:03 alors qu'ils sont même pas capables de régler les problèmes du présent !
07:05 Je trouve qu'y a bien d'autres... sujets...
07:07 sur lesquels être... se pencher que les retraites.
07:10 Donc y a de l'argent... partout, je crois, et...
07:13 Je pense qu'y a beaucoup d'autres choses sur lesquelles
07:15 porter notre attention que les retraites.
07:17 Et je trouve que ces... ces gérances de caisses... sont mal faites.
07:21 Nous, aux Français, aujourd'hui on donne de l'argent à l'État.
07:23 On donne de l'argent à des gens qui gèrent des milliards,
07:25 alors que nous on gère des centimes !
07:27 Pour pouvoir se nourrir jusqu'à la fin du mois !
07:29 D'accord ? Alors nous, les Gilets jaunes,
07:31 on fait peut-être des fautes d'orthographe !
07:32 Mais on sait compter le moindre centime qu'on a pas
07:34 pour finir le mo-- la fin de mois.
07:36 Pendant qu'eux gèrent des milliards,
07:37 et quand ils ont merdé, on nous demande de rembourser !
07:40 Tous les Français le vivent aujourd'hui !
07:42 Ils sont tous en hémorragie nasale
07:44 quand ils regardent le ticket de caisse,
07:45 mais ils ont même pas le moyen de payer le coton !
07:47 Tu vois ? C'est ça le problème C1000 aujourd'hui !
07:50 J'ai vu un truc hier où, effectivement, j'ai appris que...
07:52 la guerre en Ukraine, par exemple, coûte 5 millions par jour aux Français.
07:55 On pourrait en mettre un peu moins, on pourrait prendre un peu moins de risques,
07:59 euh... ne pas envoyer des chars et compagnie, que ça nous coûte un peu moins.
08:02 Et euh... et mettre un peu plus, euh... dans les retraites pour tous.
08:05 'Fin moi j'suis prêt à payer quatre euros en plus de taxes
08:07 sur mes fiches de paye pour euh... pour pas qu'on-- qu'on parte plus tard et pour-- voilà.
08:10 Ah ! 400 milliards ! Pour l'armée !
08:13 Ah là y a de l'argent ! 165 milliards pour les grands patrons !
08:17 Ah ! Là y a de l'argent ! 10 milliards pour les retraites !
08:19 On fait quoi ? Qu'est-ce que vous faites de l'argent ?
08:23 On a eu un... un exemple quasiment euh...
08:27 plus que séculaire. C'est le Conseil de la Résistance, à la sortie de la guerre.
08:32 Il a créé la Sécurité Sociale. Y avait rien en caisse !
08:35 Donc c'est pas une histoire de pognon, c'est une histoire de volonté,
08:37 et de... de, on va dire, volonté politique.
08:39 Tu vois ce que je veux dire ? — Bien sûr, bien sûr.
08:41 Je dis pas que c'est pas un combat. Il faut le mener ! Il faut le gagner !
08:44 Et j'pense qu'on a moyen de faire basculer, ne serait-ce que sur ce thème-là, Macron !
08:48 Rien n-- Je ne-- Je ne crache sur aucun combat !
08:50 Mais après, on fait quoi ? On rentre à la maison et on continue de payer trop cher !
08:53 [Musique]
09:07 La légitimité du président...
09:10 de par une élection travaillée...
09:12 Beaucoup de gens ont voté contre Marine Le Pen.
09:15 Et le mec, il se dit « légitime ».
09:16 Mais quand t'as trois quarts des Français qui sont contre ton projet de loi,
09:19 elle est où, ta légitimité ? Elle est où, la parole du peuple ?
09:22 Comment tu peux aller au combat avec des règles qui sont faisandées ?
09:25 Donc cette Ve République autorise tout.
09:27 Un seul bonhomme peut décider pour la... la majorité.
09:30 Donc euh, moi j'm'en fous.
09:31 Donc, pou-- Pouvoir au peuple, force au peuple !
09:33 À un moment donné, quand il a parlé, le peuple...
09:35 Tu te plies ! Tu te plies !
09:37 D'accord ? Parce que tu viens chercher notre voix...
09:39 pendant les élections présidentielles.
09:41 « Donnez-moi votre voix ! Donnez-moi votre voix ! »
09:44 Une fois que t'as mis ta voix dans l'urne,
09:45 tu fermes ta gueule et tu t'fais crever un oeil si tu l'ouvres trop fort.
09:47 C'est comme ça que ça se passe aujourd'hui en France.
09:50 Tu penses que ce message-là... va passer aujourd'hui auprès du gouvernement ?
09:53 Mais non, moi-- Alors j'vais dire un truc.
09:54 À part les médias indépendants et les médias étrangers,
09:57 y a personne qui écoute le message !
09:58 Alors vous avez vu, ils ont essayé d'abord de faire l'État pédagogie.
10:01 Et en fait, plus le... membre du gouvernement faisait la pédagogie,
10:05 plus ça montait dans les euh, sondages, le rejet... de leurs réformes. Bon.
10:10 Et cette mascarade de... pseudo-réforme de retraite,
10:14 elle est... faite pour privilégier... les... comment dire...
10:19 l'économie libérale et sauvage.
10:20 Vous êtes confiant, l'issue de cette manifestation ?
10:23 Confiant dans la mesure où les gens...
10:24 commencent à prendre conscience. Et là, je vois dans tous les strats
10:27 de la société, des gens qui ne faisaient pas grève,
10:30 même des artisans qui ont fermé leur boutique et qui sont là.
10:33 Donc ça, c'est déjà un révélateur.
10:34 Ce week-end, on-- on sent qu'ils ont essayé de changer le braquet.
10:37 Donc euh... on a à la fois M. Dermanin qui joue à la stratégie de l'insulte.
10:41 Bon, voilà, OK. — La bordélisation...
10:44 La bordélisation, alors que c'est eux qui arrêtent pas de bordéliser le pays
10:46 par toutes leurs politiques libérales, regarde, tout s'effondre, l'école,
10:49 euh, l'hôpital, euh... les pompiers, 'fin tous les services publics sont en...
10:53 en, en, en situation de crise profonde.
10:55 Et là on a Mme Borne, qui a dit
10:58 « 64 ans, ça n'est plus négociable », alors que ça ne l'a jamais été.
11:01 Bah écoutez, là y a la réponse. Le retrait n'est pas négociable, voilà.
11:05 Donc, sa retraite. Islamé où, je pense ?
11:08 On n'en veut pas-- Je ne discute même pas sur aucun truc.
11:12 Je veux pas mettre euh... des rustines sur sa jambe de bois.
11:14 Ah, vous voulez pas négocier, vous voulez le retrait ?
11:16 — On veut pas négocier, c'est le retrait, terminé.
11:17 Macron a avancé à notre argument.
11:19 En se comparant au reste des pays de l'Europe, il faut y aller.
11:22 Bah oui. Bah écoutez, vous allez-- vous allez pouvoir entendre
11:25 que montent aussi dans les différents pays de l'Europe
11:27 des appels de soutien à la mobilisation historique
11:30 qui se joue ici, en France.
11:32 Parce qu'on a d'autres pays qui disent voilà,
11:34 « Faites pas la connerie comme nous. »
11:35 Parce que nous on a accepté un report de l'âge,
11:38 et résultat, on se retrouve avec une situation catastrophique
11:40 de retraités pauvres, en bien plus grands nombres,
11:44 et une situation de souffrance sociale inacceptable.
11:46 Surtout lâchez rien et gagnez. Gagnez le retrait de cette réforme.
11:50 Bah le message c'est celui de... d'une civilisation du temps libéré.
11:54 C'est-à-dire qu'il y a deux critiques qu'on peut faire à cette réforme des retraites,
11:56 c'est philosophique et aussi très technique.
11:58 Sur le plan philosophique, on travaille trop.
11:59 Y a Keynes qui disait par exemple qu'on pouvait travailler seulement 15 heures par semaine.
12:03 Aujourd'hui on a tellement de richesses, y a tellement de machines,
12:05 y a tellement d'individus qui travaillent de plus en plus,
12:07 on a assez de richesses pour se les répartir.
12:08 Donc la critique philosophique à cette réforme des retraites,
12:10 ce serait de dire « Il nous faut travailler moins. »
12:12 Et la critique plus technique, c'est de dire qu'il y a pas besoin de réforme des retraites.
12:15 Y a un fonds de réserve qui existe, qui a été fait sous Jospin,
12:17 y a 30 milliards d'euros, et c'est Macron lui-même qui a tué les systèmes de retraite
12:21 en défiscalisant les heures supplémentaires
12:23 et en ne pas compensant le manque à gagner auprès de la Sécu,
12:26 donc c'est juste une réforme idéologique pour le néolibéralisme.
12:28 Voilà, c'est deux critiques que moi je pourrais faire.
12:30 L'argument de la gauche, la nuppes, est « anti-travail », n'aime pas le travail.
12:35 Vous avez entendu ?
12:36 Non, mais c'est minable.
12:37 En fait on arrête pas, nous, de demander... des augmentations de salaires,
12:42 euh, l'augmentation du SMIC, euh, faire en sorte de...
12:45 de... de respecter justement celles et ceux qui travaillent,
12:48 et de dénoncer ceux qui se gavent et qui ne travaillent pas,
12:52 et qui sont des parasites, c'est-à-dire les actionnaires,
12:55 pour lesquels les dividendes ont explosé,
12:57 et qu'il faut organiser une redistribution des richesses dans ce pays.
13:00 Et d'ailleurs, il faut absolument, si on respecte le travail,
13:05 et bien, respecter que les entreprises, et bien, payent leurs cotisations patronales.
13:10 Vous remettez les cotisations patronales.
13:12 Vous faites en sorte, par exemple, qu'il y ait l'égalité salariale,
13:15 et donc qu'on respecte justement le travail des femmes,
13:18 et qu'on arrête de le payer moins que celui des hommes.
13:20 Qu'on respecte les travailleurs qui se font exploiter des plateformes,
13:23 en les requalifiant en salariés.
13:25 À chaque fois où vous faites rentrer plein d'argent,
13:27 en respectant justement ce travail et sa juste rémunération,
13:31 directe et indirecte, on finance la retraite à 60 ans pour toutes et tous.
13:35 Donc, si on relie le plan philosophique, le plan écologique, le plan politique,
13:39 euh-- Enfin, on pourrait prendre le plan féministe, le plan antiraciste,
13:41 parce que c'est eux qui ont les carrières--
13:42 les femmes et les personnes racisées qui ont les carrières les plus hachées.
13:45 On met l'un dans l'autre, y a aucune bonne raison de-- d'aller pour cette réforme.
13:49 Donc c'est vraiment quelque chose qui est dans la logique capitaliste,
13:51 et il aurait fallu que ça meure en 1850.
13:53 C'est pas normal qu'on ait encore ce débat-là aujourd'hui, quoi.
13:55 C'est-- Ça a 100 ans de retard.
13:56de la réforme. - Bravo ! J'aime bien, cette fête. Merci.
14:24 Alors, votre sentiment à vous ici, en tant que élue communiste, dans cette foule ?
14:28 Bah... de la joie, d'abord.
14:30 De voir... que la large opposition, euh, qui s'exprime dans le pays,
14:34 souvent au travers de sondages qu'on voit passer à la télé,
14:37 elle se concrétise par des gens extrêmement mobilisés.
14:40 Y a des taux de grève qui sont importants dans certains secteurs.
14:43 J'ai entendu aussi que dans les villes de province, ce matin, y avait beaucoup de monde.
14:47 Ah bah oui, pleinement heureux, parce qu'y a du monde.
14:49 C'est un enjeu, qu'on soit aussi nombreux, voire plus.
14:52 Je crois que le pari est gagné, et donc, maintenant,
14:55 la balle est dans le camp du gouvernement.
14:56 Alors qu'y a... une tentative de... de diviser la population
15:00 entre les jeunes, les retraités...
15:02 J'vois beaucoup de jeunes aussi dans cette, euh, dans cette manifestation,
15:06 c'était déjà vrai le 19 janvier.
15:07 Donc leur tentative de division, elle ne marche pas.
15:10 Y a un... voilà, un large front uni contre cette réforme.
15:13 Et on veut aussi lui donner cette radiction à l'Assemblée nationale,
15:16 c'est ce qu'on a commencé à faire hier, lors de la commission.
15:19 On a vu, euh, la Première ministre dire qu'elle ne négociera plus 64 ans,
15:22 on a vu Macron dire qu'il ira jusqu'au bout,
15:23 'fin tout le monde a-- ça a été dit. — Ouais, ils font le choix de la dureté.
15:25 Ils font le choix de tendre la corde,
15:27 ils font le choix de mettre le pays, euh... dans le chaos social.
15:31 C'est extrêmement grave, parce qu'on en a pas besoin en ce moment.
15:34 Sincèrement, hein. Et euh...
15:36 Ils prennent une lourde responsabilité pour la suite,
15:38 et euh... je le regrette profondément.
15:40 Euh, justement, en parlant d'union et de division,
15:42 on a vu, on a suivi, passé le congrès PCF,
15:45 c'est clair, c'est net, ils ont choisi la ligne Roussel.
15:48 Comment vous sentez-vous, euh, dans la NUPES aujourd'hui,
15:51 puis dans la gauche aujourd'hui, face à-- à cette réforme ?
15:53 Bah d'abord sur-- Oui, y a eu des-- un choix clair des communistes
15:55 pour le texte qui a été proposé par la direction et par Fabien Roussel.
15:58 Ce que je souhaite, c'est qu'il reste un potentiel de débat.
16:01 C'est-à-dire que... y a eu un vote d'un texte,
16:03 mais que... les assemblées qui vont avoir lieu partout dans le pays
16:06 nous permettent d'avoir le débat sur... quel rassemblement,
16:09 quelle action des communistes dans ce rassemblement.
16:12 C'est ça qui nous reste à traduire, à trancher,
16:14 et j'y serai particulièrement attentive.
16:16 Je vois pas comment, en voyant ce que produit du rassemblement aujourd'hui,
16:19 c'est-à-dire... la possibilité d'une victoire, et d'une grande victoire,
16:23 celle de dire-- de, de, de faire reculer le gouvernement,
16:26 on pourrait dire qu'y a pas besoin de rassemblement dans ce pays.
16:28 Voilà, il faut du rassemblement et la gauche, elle a un devoir,
16:31 si elle veut non seulement permettre des luttes victorieuses,
16:34 mais aussi de gagner pour transformer, et donc de... la prise du pouvoir, quoi.
16:38 Déterminés ? Jusqu'au bout ? Vous aussi, vous lâcherez pas ?
16:40 Ah mais moi... moi tout seul, je ne suis rien !
16:43 — C'est compréhenté. — Mais... les millions qui sont là,
16:45 euh... ils se sont donnés le mot.
16:48 Et je crois que la détermination, elle est là, aujourd'hui, dans la rue.
16:50 C'est ça qui est important.
16:52 Alors, vous êtes venues, pour quelles raisons ? Ensemble.
16:54 Bah... ensemble, parce que c'était important pour moi que...
16:58 c'est sa première manif, et je pense que c'était important qu'y rentre dans le bain
17:01 de la... de la vraie vie et de... ce qui s'passe.
17:04 — Et-- — La manif, c'est la vraie vie ?
17:05 Bah ça en fait partie, en fait. Ouais. Y a des moments... importants.
17:09 Et euh... et pas tout seul, parce qu'on est venus avec un paquet de monde
17:13 de-- de banlieue, en car, etc. Donc euh, c'était aussi ça,
17:17 c'est un mouvement collectif et je voulais... en être.
17:19 Mais... je tenais aussi à ce qu'ils soient là.
17:21 Comment ça va, ta première manif, alors, aujourd'hui ?
17:24 Je sais pas, c'est euh...
17:26 Yess et l'anarchie !
17:29 — À l'entrée !
17:41 — On nous fait la guerre, et ça, ministre aussi !
17:47 Et au reste des terres, on bloque les pays !
17:52 Macron, on nous fait la guerre, et ça, ministre aussi !
17:59 Ministre aussi ! Et au reste des terres,
18:03 on bloque les pays !
18:08 Est-ce que vous sentez, euh... la colère, le ras-le-bol, le rejet ?
18:12 Bah... ça, et puis pas mal de résignation aussi, et d'usure, et de...
18:16 ras-le-bol, mais... intérieur.
18:19 Et je me suis fait violence aussi, pour venir, parce que moi aussi,
18:22 j'suis usée, un peu désabusée, j'y crois plus trop.
18:25 Et j-- Peut-être que j'ai été chercher un peu de réconfort, ici.
18:29 — Vous l'avez trouvé ? — Ouais, en partie, ouais.
18:32 Là j'suis dans le cortège avec Attaque, et euh voilà, les gens ils sont...
18:37 — Y a de la joie, au moins. — Ils sont animés, aussi, euh, de conviction,
18:40 et c'est important de voir qu'on n'est pas tout seul, euh... à penser...
18:43 qu'il faut pas se laisser faire, quoi.
18:45 C'est réconfortant, mais c'est pas encore euh...
18:54 Qu'est-ce que vous attendez ?
18:56 Dans le dernier moment, vous attendez quoi de--
18:58 des mouvements dans la rue comme ça ?
18:59 Bah que ça fasse changer les choses, quoi, qu'on nous entende et que...
19:04 que ça bouge.
19:06 — Et vous avez-- Vous avez pas reconvaincu de... — Non.
19:08 Non.
19:11 Et même Macron s'est exprimé en disant qu'il ira jusqu'au bout et...
19:14 ça vous fait quoi ?
19:15 Eh bah ça me donne envie de lui dire que... nous aussi, à ce moment-là,
19:18 et que y a pas de raison, quoi.
19:20 Arrivée festive, notamment avec les camions de Sudra et d'Attaque,
19:33 où la foule chantait et dansait,
19:34 mais l'ambiance joyeuse fut gâchée à plusieurs reprises
19:37 par des charges policières et des tirs de grenades lacrymogènes
19:40 sur la place bordée par le Dôme des Invalides
19:42 et les immeubles bourgeois du 7ème arrondissement.
19:44 La place de banc, cernée par les forces de l'ordre,
19:47 comme la métaphore du cul-de-sac face à la réforme des retraites
19:49 que Macron souhaite instaurer coûte que coûte.
19:51 Quitte à déclencher une profonde crise politique dans le pays,
19:54 les Français semblent lassés d'avance,
19:56 mais déterminés à ne rien lâcher.
19:58 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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