La Chine a annoncé, lundi 31 mai, que chaque couple serait désormais autorisé à avoir jusqu’à trois enfants, contre deux actuellement, alors que les données du recensement ont montré une baisse drastique des naissances.
«La décision de donner l’autorisation aux Chinois d’avoir maintenant trois enfants n’aura pas forcément d’effet fulgurant», estime Claude Leblanc, journaliste spécialiste de l’Asie à l’Opinion.
Entre 1979 et 2015, la Chine avait mis en place une politique de l’enfant unique afin d’éviter une surpopulation du pays. En 2015, le maximum d’enfant par famille avait été fixé à deux.
«Il y a eu une petite reprise de la natalité en 2016, 2017 et 2018, mais on s’est aperçu par la suite que ça avait chuté considérablement au point qu’en 2020 on est arrivé à un taux de naissance extrêmement faible puisqu’il y a eu 12 millions de naissances. Alors évidemment, la crise de la Covid n’a pas été favorable, on l’a vu dans d’autres pays également », complète Claude Leblanc.
«Mais de toute manière, il est très clair qu’aujourd’hui, les conditions logistiques pour favoriser la démographie en Chine ne sont pas réunies. Notamment dans les grandes villes, les populations n’ont pas forcément les moyens matériels pour pouvoir accueillir plusieurs enfants dans leur logement. Les prix du mètre carré dans les grandes villes, que ce soit Pékin, Shanghai ou d’autres grandes cités chinoises, sont extrêmement élevés.»
Pour notre journaliste, l’aspect psychologique joue également :« La Chine a vécu pendant des années sous la contrainte de ne faire qu’un seul enfant, il y a des habitudes qui ont été prises. Vous avez deux générations aujourd’hui qui ont vécu dans l’idée qu’on ne faisait qu’un seul enfant.»
L’enjeu est politique pour Pékin, la démographie étant un des facteurs de la notion de puissance pour un pays. «Ils ont des ambitions de grande puissance et pour être une grande puissance il faut être aussi une puissance démographique. Elle le reste, 1,4 milliard d’habitants, ça n’est pas rien ! Mais dans les vingt, trente, quarante prochaines années, on sera dans une phase déclinante en termes de population, alors que le grand voisin indien, lui, sera dans une phase ascendante.»
Le vieillissement de la population chinoise constitue aussi un enjeu économique et social. «Le fait que la population vieillisse a deux impacts importants, liste Claude Leblanc. Le premier, c’est sur la main d’œuvre. C’est un élément important parce que si vous perdez de la main d’œuvre, vous perdez forcément en productivité et donc en création de richesse. Le deuxième point négatif, c’est qu’il faut gérer cette population âgée, c’est-à-dire lui permettre de vivre décemment, donc d’avoir un filet social qui lui permette d’avoir des ressources suffisantes, donc de payer des retraites. La Chine, en l’occurrence, n’est pas forcément dotée d’un système social extrêmement développé comme il peut l’être dans un pays comme la France par exemple.»
L’impact du vieillissement de la popu
«La décision de donner l’autorisation aux Chinois d’avoir maintenant trois enfants n’aura pas forcément d’effet fulgurant», estime Claude Leblanc, journaliste spécialiste de l’Asie à l’Opinion.
Entre 1979 et 2015, la Chine avait mis en place une politique de l’enfant unique afin d’éviter une surpopulation du pays. En 2015, le maximum d’enfant par famille avait été fixé à deux.
«Il y a eu une petite reprise de la natalité en 2016, 2017 et 2018, mais on s’est aperçu par la suite que ça avait chuté considérablement au point qu’en 2020 on est arrivé à un taux de naissance extrêmement faible puisqu’il y a eu 12 millions de naissances. Alors évidemment, la crise de la Covid n’a pas été favorable, on l’a vu dans d’autres pays également », complète Claude Leblanc.
«Mais de toute manière, il est très clair qu’aujourd’hui, les conditions logistiques pour favoriser la démographie en Chine ne sont pas réunies. Notamment dans les grandes villes, les populations n’ont pas forcément les moyens matériels pour pouvoir accueillir plusieurs enfants dans leur logement. Les prix du mètre carré dans les grandes villes, que ce soit Pékin, Shanghai ou d’autres grandes cités chinoises, sont extrêmement élevés.»
Pour notre journaliste, l’aspect psychologique joue également :« La Chine a vécu pendant des années sous la contrainte de ne faire qu’un seul enfant, il y a des habitudes qui ont été prises. Vous avez deux générations aujourd’hui qui ont vécu dans l’idée qu’on ne faisait qu’un seul enfant.»
L’enjeu est politique pour Pékin, la démographie étant un des facteurs de la notion de puissance pour un pays. «Ils ont des ambitions de grande puissance et pour être une grande puissance il faut être aussi une puissance démographique. Elle le reste, 1,4 milliard d’habitants, ça n’est pas rien ! Mais dans les vingt, trente, quarante prochaines années, on sera dans une phase déclinante en termes de population, alors que le grand voisin indien, lui, sera dans une phase ascendante.»
Le vieillissement de la population chinoise constitue aussi un enjeu économique et social. «Le fait que la population vieillisse a deux impacts importants, liste Claude Leblanc. Le premier, c’est sur la main d’œuvre. C’est un élément important parce que si vous perdez de la main d’œuvre, vous perdez forcément en productivité et donc en création de richesse. Le deuxième point négatif, c’est qu’il faut gérer cette population âgée, c’est-à-dire lui permettre de vivre décemment, donc d’avoir un filet social qui lui permette d’avoir des ressources suffisantes, donc de payer des retraites. La Chine, en l’occurrence, n’est pas forcément dotée d’un système social extrêmement développé comme il peut l’être dans un pays comme la France par exemple.»
L’impact du vieillissement de la popu
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