Le plan Trump a-t-il été divulgué prématurément, sans que son principal auteur, Jared Kushner, le gendre du président américain, ait pu prévoir toutes les réactions que ce texte de 180 pages susciterait ? Petit rappel : au cours de l'année écoulée, tant la Maison-Blanche que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, affirmaient qu'il ne serait publié qu'après les élections en Israël. La donne a donc changé, et l'affaire palestinienne, qui avait presque complètement disparu du discours politique israélien et des campagnes électorales, est revenue sur le devant de la scène. Paradoxe : le plan Trump, qui était destiné à soutenir Netanyahou, en difficulté dans les sondages, un mois avant une élection cruciale pour lui, pourrait bien se transformer en fardeau pour son parti, le Likoud. Visiblement, à Washington, on comptait sur le soutien de plusieurs pays arabes. Il en a été autrement lors de la réunion de la Ligue arabe au Caire, samedi 1er février. Mahmoud Abbas, le président palestinien, a voulu faire rentrer dans le rang les États qui semblaient attirés par le plan Trump en utilisant un argument imparable : le texte américain stipule que les personnes de toutes croyances – donc juives ou chrétiennes – devraient pouvoir prier sur l'esplanade al-Aqsa. Pour les juifs s'y dressait le temple de Salomon et d'Hérode. Raison inadmissible pour les musulmans, qui considèrent l'esplanade al-Aqsa comme le troisième lieu saint de l'islam. Toutes les négociations israélo-palestiniennes ont échoué sur cette question.
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