• il y a 5 ans
2008 • Vidéo numérique • 15’
Captation du solo de la danseuse chorégraphe Maria Donata D’Urso.
Maria Donata d’Urso : conception, chorégraphie et interprétation
Caty Olive : création lumière
Vincent Epplay : création sonore
Maria Donata d’Urso et Jérôme Dupraz : scénographie
Élise Capdenat : assistante
Erik Houllier : régie générale
durée 50 minutes
coproduction disorienta
coproduction Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint Denis, Centre chorégraphique national du Havre, Fondazione Fabbrica Europa, Firenze, MC2 - Grenoble, avec l’aide de la DRAC Île-de-France - Ministère de la culture et de la communication, avec le soutien de la Ménagerie de Verre, du Parc de La Villette, du Centre national de la danse et de l’ARCAL pour les prêts de studios
film et montage d'Arnold Pasquier

La peau, pour commencer, surface où viennent s’écrire les signes, les courants, les évènements de l’intérieur. Pour Maria Donata d’Urso, la peau est le véhicule d’une perception du corps soumise au multiple et à l’éphémère. Chacune de ses créations cherche un axe qui perturbe le rapport entre un corps étranger et le regard qui tente de le déchiffrer.

Avec lapsus, elle creuse les relations entre l’espace enfoui, révélé par la peau, et l’espace du dehors - ses pulsations lumineuses et sonores. Le corps n’est plus seulement montré comme un objet plastique soumis à la gravité : exposé sur une surface courbe, il est mis en résonance avec ce qui l’enveloppe. Conçu comme une chambre d’écho propice aux accidents imperceptibles, aux glissements, à l’apesanteur - l’espace devient une profondeur flottante qui découvre différentes strates de vision, des flous, des mises au point... Sensible aux répercussions de l’image du corps, il se contracte, se dilate, vibre...

Lapsus : ce qui se dérobe à la conscience, qui glisse imperceptiblement vers l’inconnu. Ce qui dérive, qui vient affleurer à la surface du langage - sens provisoire et flottant, cherchant un geste, une zone vacante pour inscrire sa marque. La peau murmure ; les recoins, les creux, les écoulements viennent se dire dans une langue de l’évanescence du sens, capable de révéler un détail, d’extraire une figure, ou de saisir un plan d’ensemble et de révéler la globalité de l’image. Le sens n’est jamais acquis. En construction dans un espace propre au désir, il caresse un corps ouvert à la multiplicité.
Gilles Amalvi