• il y a 16 ans
Dans le cas d’une invasion de l’Europe occidentale par l’Armée rouge,
les soldats de Gladio devaient former, sous le commandement de l’OTAN,
un réseau dit « stay-behind » opérant derrière les lignes ennemies, capable
de lever et de renforcer des mouvements de résistance locaux, d’évacuer
des pilotes descendus et de saboter les chaînes d’approvisionnement et les
sites de production de l’occupant au moyen d’explosifs. Mais l’invasion
soviétique n’eut jamais lieu. Aux yeux des stratèges militaires de Washington
et de Londres, les partis communistes, qui comptaient à l’époque un grand
nombre d’adhérents dans les démocraties d’Europe de l’Ouest, constituaient
le véritable danger. C’est pourquoi, en l’absence d’envahisseur
soviétique, l’organisation a pris les armes dans de nombreux pays pour
mener une guerre secrète contre les forces politiques de gauche. Si l’on en
croit les sources secondaires aujourd’hui disponibles, les armées secrètes
se sont retrouvées impliquées dans toute une série d’actions terroristes et
de violations des droits de l’Homme pour lesquelles elles ont accusé les
partis de gauche afin de les discréditer aux yeux des électeurs. Ces opérations,
qui visaient à répandre un climat de peur parmi les populations,
incluaient des attentats à la bombe dans des trains ou sur des marchés (en
Italie), l’usage systématique de la torture sur les opposants au régime (en
Turquie), le soutien aux tentatives de coups d’État de l’extrême droite (en
Grèce et en Turquie) et le passage à tabac de groupes d’opposants (au
Portugal et en Espagne). Quand l’existence des armées secrètes fut
révélée, l’OTAN et les gouvernements de Londres et Washington refusèrent
de s’expliquer sur ce que la presse qualifia alors de « secret politicomilitaire
le mieux gardé et le plus néfaste depuis la seconde guerre
mondiale ».
LES ARMÉES SECRÈTES DE L’OTAN
Tiré du livre de Daniele GANSER paru aux éditions Demi-Lune

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