L'Orchestre philharmonique de Radio France joue la musique d'ouverture du film "French Cancan" composée par George van Parys sous la direction de Bruno Fontaine. Extrait du concert donné le 11 janvier 2019 en direct de l'Auditorium de la Maison de la Radio.
Au cinéma, tout commence généralement en musique, et généralement sans image lorsque défile à l’écran le générique. C’est dire l’importance du premier morceau : de lui dépend la façon dont le spectateur entre dans le film, sa première impression et ses attentes. Le rôle de la musique est encore supérieur quand Renoir s’intéresse à l’âme des nuits parisiennes : rien de plus irrésistible que French Cancan et ses rythmes endiablés, ses jupons colorés et ses levers de jambe ; nulle danseuse plus charmante que son héroïne, inspirée d’une figure emblématique du genre, Nini Patte-en-l’air.
Il y a bien sûr la partition de Georges van Parys : habitué des cabarets, de Chez Fischer à Pigalle où il a accompagné les chanteurs les plus populaires, le compositeur possède une grande culture de la musique savante et de l’opéra en particulier, mais se distingue plutôt dans le léger, dans la musique de film comme dans l’opérette (il est l’auteur, avec Le Million de René Clair, de la première partition d’un film sonore musical français, quasi intégralement chanté). Minutant, rythmant précautionneusement ses numéros pour satisfaire les exigences de la postsynchronisation, Georges van Parys en finit avec l’usage des « incidentaux », et invite les réalisateurs à ne plus se contenter de piocher indifféremment dans tel ou tel catalogue. Partageant la vedette avec Oscar Straus dans Madame de…, il profite de toutes les inventions de Max Ophuls, jusqu’à cette scène étrange où Madame, face à sa glace, pense tout haut, chantonne, et engage un curieux dialogue avec l’accompagnement instrumental. Le thème principal ressemble à un pot-pourri, mêle passion et frivolité, tendresse et exubérance. Il est à l’image de la femme qui vend et revend ses cœurs de diamant, mais est capable d’aimer sincèrement jusqu’à mener un baron à la tombe.
Au cinéma, tout commence généralement en musique, et généralement sans image lorsque défile à l’écran le générique. C’est dire l’importance du premier morceau : de lui dépend la façon dont le spectateur entre dans le film, sa première impression et ses attentes. Le rôle de la musique est encore supérieur quand Renoir s’intéresse à l’âme des nuits parisiennes : rien de plus irrésistible que French Cancan et ses rythmes endiablés, ses jupons colorés et ses levers de jambe ; nulle danseuse plus charmante que son héroïne, inspirée d’une figure emblématique du genre, Nini Patte-en-l’air.
Il y a bien sûr la partition de Georges van Parys : habitué des cabarets, de Chez Fischer à Pigalle où il a accompagné les chanteurs les plus populaires, le compositeur possède une grande culture de la musique savante et de l’opéra en particulier, mais se distingue plutôt dans le léger, dans la musique de film comme dans l’opérette (il est l’auteur, avec Le Million de René Clair, de la première partition d’un film sonore musical français, quasi intégralement chanté). Minutant, rythmant précautionneusement ses numéros pour satisfaire les exigences de la postsynchronisation, Georges van Parys en finit avec l’usage des « incidentaux », et invite les réalisateurs à ne plus se contenter de piocher indifféremment dans tel ou tel catalogue. Partageant la vedette avec Oscar Straus dans Madame de…, il profite de toutes les inventions de Max Ophuls, jusqu’à cette scène étrange où Madame, face à sa glace, pense tout haut, chantonne, et engage un curieux dialogue avec l’accompagnement instrumental. Le thème principal ressemble à un pot-pourri, mêle passion et frivolité, tendresse et exubérance. Il est à l’image de la femme qui vend et revend ses cœurs de diamant, mais est capable d’aimer sincèrement jusqu’à mener un baron à la tombe.
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