L’Australie s‘était félicité de la ligne dure du nouveau président américain en matière d’immigration, car elle-même mène une politique très stricte. Tous les ans, le gouvernement définit des quotas d’accueil précis. En 2014, 180 000 immigrés ont ainsi été intégrés. Mais Canberra a une tolérance 0 envers les demandeurs d’asile arrivés par bateau. Et c’est au nom de la lutte contre les gangs de passeurs que les bateaux tentant de gagner illégalement ses côtes sont systématiquement repoussés.
En 2010, la première ministre de l‘époque Julia Gillard tentait déjà de parvenir à un accord avec les pays de la région :
“Le but serait de veiller à ce que les bateaux de passeurs n’aient rien à vendre, qu’un voyage pour l’Australie soit juste un ticket pour un centre régional de traitement des migrants“.
En 2013, l’Australie lance finalement l’opération “Frontières souveraines”. Canberra externalise alors le traitement des demandes d’asile en rouvrant les camps de rétention de deux pays tiers : Nauru, micro-Etat insulaire du Pacifique et l‘île de Manus, territoire de l’Etat de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En échange, ces pays tiers reçoivent une compensation financière.
Or, en avril 2016, la Cour suprême de Papouasie Nouvelle-Guinée a déclaré le camp de rétention des demandeurs d’asile inconstitutionnel, remettant en question la politique migratoire de Canberra qui promet alors en août de fermer le camp de l‘île de Manus.
“L’arrangement n‘était pas dans l’intérêt de ce pays, mais au bénéfice d’un pays étranger“, expliquait alors l’avocat Loani Henao.
Voici ce camp de l‘île de Manus. Rien se s’est passé depuis l’annonce d’août dernier. Le camp n’accueille que des hommes, des migrants parvenus à atteindre les rives australiennes. Ils viennent d’Afghanistan, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Pakistan, d’Irak, ou encore d’Iran. Fin 2016, 873 hommes se trouvaient encore dans ce camp réclamant le droit d’asile à Canberra.
“Nous sommes illégaux ici maintenant, nous venons d’Australie, nous appartenons à l’Australie et pas à la Papouasie Nouvelle-Guinée, nous n’appartenons pas à un autre pays“, témoigne Riaz Samadi.
“Nous sommes encore des réfugiés, nous avons été emmenés ici de force, pas volontairement, nous avons besoin d’aide“, explique encore Sajjad Hussain.
Le camp de rétention de Nauru n’accueille lui que des femmes et des enfants. Il est tout aussi controversé. Des milliers d’abus, de viol, de suicide, de grève de la faim, ont été dénoncés par des ONG de défense des réfugiés et des manifestations.
Latest government statistics still show there are children in detention in both Australia and Nauru. Australia, we are better than this! pic.twitter.com/cFGqG2hgEU— ChilOut Revived (@ChilOutRevived) 17 janvier 2017
Il faut rappeler que la législation australienne est contraire à la Convention de Genève sur les réfugiés, dont elle est pourtant signataire.
Mais elle est en accord avec l’histoire du pays. Jusqu’aux années 60, Canberra fav
En 2010, la première ministre de l‘époque Julia Gillard tentait déjà de parvenir à un accord avec les pays de la région :
“Le but serait de veiller à ce que les bateaux de passeurs n’aient rien à vendre, qu’un voyage pour l’Australie soit juste un ticket pour un centre régional de traitement des migrants“.
En 2013, l’Australie lance finalement l’opération “Frontières souveraines”. Canberra externalise alors le traitement des demandes d’asile en rouvrant les camps de rétention de deux pays tiers : Nauru, micro-Etat insulaire du Pacifique et l‘île de Manus, territoire de l’Etat de Papouasie-Nouvelle-Guinée. En échange, ces pays tiers reçoivent une compensation financière.
Or, en avril 2016, la Cour suprême de Papouasie Nouvelle-Guinée a déclaré le camp de rétention des demandeurs d’asile inconstitutionnel, remettant en question la politique migratoire de Canberra qui promet alors en août de fermer le camp de l‘île de Manus.
“L’arrangement n‘était pas dans l’intérêt de ce pays, mais au bénéfice d’un pays étranger“, expliquait alors l’avocat Loani Henao.
Voici ce camp de l‘île de Manus. Rien se s’est passé depuis l’annonce d’août dernier. Le camp n’accueille que des hommes, des migrants parvenus à atteindre les rives australiennes. Ils viennent d’Afghanistan, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Pakistan, d’Irak, ou encore d’Iran. Fin 2016, 873 hommes se trouvaient encore dans ce camp réclamant le droit d’asile à Canberra.
“Nous sommes illégaux ici maintenant, nous venons d’Australie, nous appartenons à l’Australie et pas à la Papouasie Nouvelle-Guinée, nous n’appartenons pas à un autre pays“, témoigne Riaz Samadi.
“Nous sommes encore des réfugiés, nous avons été emmenés ici de force, pas volontairement, nous avons besoin d’aide“, explique encore Sajjad Hussain.
Le camp de rétention de Nauru n’accueille lui que des femmes et des enfants. Il est tout aussi controversé. Des milliers d’abus, de viol, de suicide, de grève de la faim, ont été dénoncés par des ONG de défense des réfugiés et des manifestations.
Latest government statistics still show there are children in detention in both Australia and Nauru. Australia, we are better than this! pic.twitter.com/cFGqG2hgEU— ChilOut Revived (@ChilOutRevived) 17 janvier 2017
Il faut rappeler que la législation australienne est contraire à la Convention de Genève sur les réfugiés, dont elle est pourtant signataire.
Mais elle est en accord avec l’histoire du pays. Jusqu’aux années 60, Canberra fav
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